« L’idée du déploiement d’une force arabe multinationale en Syrie connaîtra bientôt un échec »

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« L’idée du déploiement d’une force arabe multinationale en Syrie connaîtra bientôt un échec »

Le quotidien américain The Wall Street Journal a révélé, lundi 16 avril, un nouveau plan des États-Unis qui consiste à faire déployer une force arabe multinationale dans le nord-est de la Syrie dans l’objectif de « rétablir la sécurité ».

Cette initiative de Washington s’inscrit dans le cadre d’une demande, faite à l’Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, d’investir des milliards de dollars pour « reconstruire la Syrie ».

Dans la foulée, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Joubeir a donné, mardi 17 avril, son feu vert au déploiement de contingents saoudiens en Syrie.

Voici une interview exclusive de l’analyste libanais Radwan al-Dhib, accordée à ce propos à l’agence de presse iranienne Mehr :

* Mohammed ben Salmane s’est dit prêt à acheminer des forces militaires en Syrie dans le cadre d’une coalition antiterroriste islamique et les États-Unis entendent remplacer leurs militaires par les forces arabes multinationales dans le nord-est de la Syrie. Ce plan peut-il être opérationnel ?

- Tout ceci n'est qu'un tapage médiatique. L’Arabie saoudite s’enlise actuellement dans la guerre qu’elle a déclenchée, elle-même, au Yémen. Idem pour les Émirats arabes unis. Dans cette conjoncture, le projet de l’envoi de forces militaires saoudiennes en Syrie vise à camoufler les échecs qu’ont accumulés les Saoudiens sur le front yéménite. D’autre part, cette initiative de Washington vise, entre autres, à exploiter l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes sur le plan financier. C’est le même projet qu’a présenté l’ancien président des États-Unis Barack Obama en 2013, avant l’implication de la Russie dans les conflits en Syrie. Lorsque Barack Obama a mis en avant ce projet, les ennemis de la Syrie ne songeaient qu'à la conquête, mais la situation est aujourd’hui totalement différente et les ennemis de la Syrie ont subi des défaites cuisantes sur tous les plans. D’autre part, l’Égypte s’oppose à l’idée du déploiement d’une force arabe multinationale en Syrie, car elle préfère focaliser ses efforts sur la lutte contre le terrorisme à l’intérieur de son pays. En Syrie, les évolutions tournent au profit de Damas et de ses alliés, les ennemis reconnaissent leur défaite et Israël craint la réaction de l’Iran à ses récentes attaques contre la Syrie. Toutes ces évolutions peuvent nous aider à comprendre pourquoi Washington cherche à justifier son retrait par la mise en place d’une force arabe multinationale.

* Compte tenu du bras de fer opposant le Qatar d’une part à l’Arabie saoudite et aux Émirats de l’autre et les points de désaccord qui existent entre l’Arabie saoudite et l’Égypte concernant le dossier syrien, est-il possible de former une force arabe multinationale ?

- C’est le gouvernement syrien qui a su l'emporter sur ses ennemis et c’est bien évidemment celui qui accumule les victoires sur le champ de bataille qui est capable de prendre les rênes des affaires. En plus, la Turquie n’acceptera en aucun cas le déploiement de militaires égyptiens et saoudiens près de ses frontières d’autant plus qu’elle est en litige avec l’Égypte et l’Arabie saoudite, car cette dernière entend transférer les terroristes de Jaïch al-Islam, qui se sont retirés de la Ghouta orientale, au Yémen pour ainsi compenser les failles de son armée. Cela dit, l’initiative américaine est une pure campagne de propagande dont l’objectif est de faire oublier les victoires, enregistrées par l’armée syrienne, l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Des victoires qui feront déséquilibrer toutes les évolutions de la région et qui ouvriront une nouvelle voie à l’axe de la Résistance.

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