En raison de son manque de profondeur stratégique, le régime israélien tente de se concentrer sur l’Iran en niant le rôle des forces syriennes dans ces attaques au missile, après la formidable réponse de l’armée syrienne aux attaques militaires répétées menées par ce régime.
Après les frappes aériennes menées le mercredi 9 mai dans la soirée par l’aviation israélienne sur des zones dans la banlieue de Damas, l’armée syrienne, pour la première fois depuis la guerre de 1967, a tiré une soixantaine de missiles sur les positions militaires de l’armée israélienne dans le Golan occupé.
Cette attaque a été si intense que Tel-Aviv a immédiatement prétendu qu’elle avait été organisée par l’Iran pour se venger du retrait des États-Unis du Plan global d’action conjoint (PGAC) et que Téhéran se trouvait derrière cette attaque.
Les médias occidentaux, hébreux et arabes ont emboîté le pas à Tel-Aviv en niant la capacité de l’armée syrienne à se défendre et en attribuant cette attaque à l’Iran. Ces médias ont relayé les déclarations de Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien, qui accuse l’Iran d’avoir outrepassé la ligne rouge en Syrie.
Il semble que Tel-Aviv ait peur de reconnaître que l’armée syrienne est l’auteur des attaques dans le Golan occupé. On peut y voir plusieurs raisons.
La première raison est que ce régime a déjà connu à deux reprises la défaite face au Hezbollah lors des guerres de 2000 et de 2006. Les guerres de 22 jours en 2008 et de 51 jours en 2014 n’ont rien apporté à Israël, et ce alors que ce régime n’avait affaire qu’à un seul groupe.
La deuxième est qu’après l’occupation depuis 1967 de plusieurs territoires arabes, dont les hauteurs du Golan en Syrie, ce régime n’est jamais entré dans une guerre directe contre un pays arabe. Nonobstant, ce régime a tenté de faire croire qu’il était invincible en méprisant et en tentant d’intimider les États arabes, avec le soutien des États-Unis. Par conséquent, s’il reconnaît que la Syrie avait attaqué ses positions, le « mur de la peur des Arabes » sera brisé.
La troisième raison est qu’après 7 ans de résistance face à des centaines de groupes terroristes dangereux comme Daech et le Front al-Nosra et à des dizaines de pays qui les soutiennent, dont les États-Unis, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ainsi que le régime israélien, l’armée syrienne jouit aujourd’hui d’une grande confiance en soi. Actuellement, le gouvernement syrien est convaincu que le fait de vaincre le régime israélien et de libérer les territoires occupés n’est pas plus difficile que de lutter contre les groupes terroristes et cela inquiète Tel-Aviv.
La quatrième raison est que ce régime est dépourvu de profondeur stratégique et que la décision de Damas de libérer le Golan implique qu’une ligne de front de la guerre en Syrie arrive jusqu’au territoire occupé par Tel-Aviv, et c’est une inquiétude que Tel-Aviv tente de cacher.
La cinquième raison est que ce régime tente d’éviter de se rappeler sa guerre contre les pays arabes en relatant une version erronée de l’attaque au missile contre le Golan occupé, et ce alors qu’il essaie de détourner l’attention des pays arabes de lui-même en la réorientant vers l’Iran. Et parallèlement à la campagne d’iranophobie, l'on a été témoin des efforts dans le sens d'un rapprochement entre Riyad et Tel-Aviv.