Les généraux israéliens réunis à Herzliya devront mettre des années à analyser ce qui s’est passé au Golan, le 10 mai, entre minuit et 2 heures: leur défaite dépasse tout simplement leur entendement.
Depuis l’attaque israélienne contre T4, le 9 avril, qui a coûté la vie à sept conseillers militaires iraniens, Israël attendait la riposte : il avait même placé son armée en état d’alerte maximale sur une vaste étendue allant de Haïfa, Israël-nord en passant et incluant Nahariya, Safed et le Golan. Les congés des soldats avaient été annulés et les sirènes d’alerte, prêtes à retenir à tout instant. Le Renseignement israélien, les militaires comme les civils, n’avaient pas baissé un seul instant la garde, surveillant à plein régime le ciel du nord de la Palestine, du sud du Liban et du sud-est de la Syrie via d’incessantes opérations de patrouille pour éviter toute « désagréable surprise ». Or, cette surprise est tombée du ciel le 10 mai sans qu’Israël soit capable d’en prévoir ni l’heure, ni l’ampleur, ni même le lieu.