L’éditorialiste du journal Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan, a écrit un article intitulé « Le mauvais calcul des États arabes du golfe Persique concernant le changement du régime en Iran ».
Dans son article, Atwan souligne que dans les deux cas, qu’il y ait une guerre ou non, Israël sera le grand perdant de l’aventurisme anti-iranien de Trump au Moyen-Orient.
L’auteur reproduit la réponse du président iranien Hassan Rohani aux douze conditions que le nouveau secrétaire d’État américain Mike Pompeo a voulu imposer à l’Iran en menaçant Téhéran de nouvelles sanctions. « Qui êtes-vous pour décider pour l’Iran et le monde ? » a réagi le lundi 21 mai le président Rohani aux propos de Pompeo.
D’après Abdel Bari Atwan, la réaction du président Rohani aux menaces du secrétaire d’État américain prouve que les Iraniens, qu’ils soient considérés comme « modérés », « réformateurs » ou « conservateurs », s’accordent pour faire face aux nouvelles menaces de sanctions politiques et économiques ou même militaires des États-Unis. De son côté, le vice-président iranien, Eshaq Jahanguiri, a déclaré : « Pompeo a 40 ans de retard. La nation iranienne a depuis eu sa Révolution, qui fait que personne ne puisse lui dicter quoi faire. »
D’après l’éditorialiste de Raï al-Youm, l’Iran dispose des moyens qui lui permettraient de tenir tête aux menaces politiques, militaires et économiques des États-Unis.
« Les forces armées iraniennes sont bien entraînées et bien équipées, et ont l’expérience d’opérations militaires réelles », a écrit Atwan. Selon l’auteur, Téhéran possède aussi des dispositifs suffisants pour menacer les forces américaines non seulement à ses frontières, mais aussi les bases américaines dans les pays arabes du sud du golfe Persique.
Abdel Bari Atwan ajoute que les pressions américaines sur l’Iran pourraient avoir un effet inverse à celui qui est escompté, en persuadant les Iraniens à renforcer leur présence sur le territoire syrien pour rester proches de la Palestine occupée, en cas de menace militaire américaine ou israélienne.
Enfin, l’Iran a des alliés puissants dans la région comme le Hezbollah libanais, sans oublier l’influence considérable de Téhéran en Irak, en Syrie et ailleurs.
L’auteur ajoute que Téhéran dispose aussi d’une position diplomatique forte, car Téhéran reste engagé envers l’accord nucléaire avec les grandes puissances, de sorte que même les alliés européens de Washington soutiennent la position diplomatique de Téhéran et condamne la décision du président Donald Trump de sortir de l’accord nucléaire avec l’Iran. Il ne faut pas non plus oublier que le retour des sanctions américaines contre l’Iran infligerait des pertes économiques importantes aux entreprises européennes.
Abdel Bari Atwan écrit : « Même si les Européens finissent par se ranger totalement du côté des États-Unis, les sanctions occidentales, aussi dures soient-elles, ne pourront pas changer le régime politique en Iran. Il est impossible que ces sanctions puissent pousser les Iraniens ou les minorités ethniques du pays vers une révolution comme le souhaitent les dirigeants américains. Les Iraniens ont tiré une leçon des révolutions du Printemps arabe et des malheurs des peuples arabes. »