Le jour où l’Iran a annoncé sa méfiance au plus haut point envers l’administration US, le président américain a appelé à un nouvel accord avec l’Iran, accord susceptible de contrer le soi-disant « rôle déstabilisateur de l’Iran en Syrie et au Yémen ». Il s’entretenait avec la Première ministre britannique.
Cet appel intervient après le retrait unilatéral le 10 mai des États-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les cinq pays membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne. Trump a ainsi décidé d’un retour des sanctions contre l’Iran qui sont brandies contre les entreprises européennes actives sur un marché fort de 80 millions de consommateurs. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont les principales cibles des sanctions américaines. Au bout de trois semaines de négociations avec les trois Européens, l’Iran n’a toujours pas reçu une offre fiable pour se maintenir dans l’accord, les gouvernements européens refusant de soutenir les intérêts de leur pays respectifs en Iran par crainte des représailles US. Parallèlement, les États-Unis ont déclenché une guerre commerciale sans merci contre l’Europe le Canada et le Mexique en imposant de lourdes taxes sur l’acier et l’aluminium. Et là aussi, une réaction concertée européenne se fait attendre. Au lieu de protéger son secteur automobile largement pénalisé par ces taxes, la France a poussé PSA à quitter le marché iranien. Peugeot a réalisé de larges bénéfices depuis son retour en 2015 sur le marché iranien.
Dimanche 3 juin, le Leader de la RII a officiellement annoncé la reprise de l’enrichissement de l’uranium à hauteur de 190.000 UCF soit une quantité nécessaire de combustible au fonctionnement de 128.000 centrifugeuses. L’Iran ne peut être à la fois en détention nucléaire et victime des sanctions, a affirmé l’Ayatollah Khamenei. L’Iran pourrait quitter l’accord dans les semaines à venir si l’Europe ne trouve pas un mécanisme pour contourner les sanctions US qui seront de retour au plus tard en août.