L'expansion de la présence turque en Syrie entraînera-elle un face-à-face avec la Russie ?

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L'expansion de la présence turque en Syrie entraînera-elle un face-à-face avec la Russie ?

La Russie ne s’est pas encore sérieusement opposée aux actions militaires turques dans le nord de la Syrie, mais les nouveaux accords d’Ankara avec Washington sur Manjib inquiètent Moscou et Damas.

« Les États-Unis et la Turquie préparent une feuille de route commune sur la façon de résoudre la situation à Manbij », rapporte le journal Izvestia. Depuis deux ans, la ville est sous le contrôle des miliciens kurdes, considérés comme terroristes par Ankara.

Désormais, les Kurdes quittent progressivement la ville et les forces turques et américaines patrouillent dans les zones en conflit à la périphérie de Manbij.

Cette situation a suscité l’ire des autorités de Damas et de Moscou.

Les troupes turques devraient bientôt entrer dans cette ville du nord de la Syrie. Les responsables d’Ankara ont prévenu qu’ils avaient l’intention d’élaborer une feuille de route pour les autres régions syriennes que contrôlent les Kurdes, dont Kobané et Raqqa, en coordination avec l’armée américaine.

Réaction brutale de Damas

Les accords conclus entre Washington et Ankara ont été vivement critiqués par Damas, qui n’a nullement été consulté au préalable à ce sujet. 

Le ministère syrien des Affaires étrangères a réitéré que le gouvernement s’opposait fermement à la présence des troupes américaines et turques à la périphérie de Manbij et que cela constituait une violation flagrante de son intégrité territoriale.

Dans de telles circonstances, la Russie n’a toujours pas réagi aux accords entre la Turquie et les États-Unis. Selon des sources d’information citant des diplomates russes, Moscou campe sur une position neutre ; une neutralité qui fait le jeu de Recep Tayyip Erdogan en vue des prochaines élections présidentielles.

Le silence de Moscou, un feu vert donné à Ankara

En outre, la situation autour de Manjib et la montée de la pression turque sur les Américains profitent indirectement à la Russie. Le retour de ces zones sous l’égide de Damas semble impossible dans la conjoncture actuelle, mais contrairement à Washington, Moscou peut au moins ouvrir un dialogue constructif avec Ankara au sujet de la Syrie.

Ainsi, bien que les autorités turques prétendent respecter l’intégrité territoriale de la Syrie, elles n’ont pas l’intention de retirer leurs troupes des zones frontalières. 

Au cours des deux dernières années, la Turquie n’a fait qu’intensifier graduellement sa présence militaire en Syrie sans coordination avec Moscou. Mais elle a obtenu gain de cause grâce au mutisme de ce dernier. 

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