Des sources américaines et israéliennes confient à Haaretz que la Maison-Blanche est divisée sur la stratégie à adopter à l’égard de l’Iran, John Bolton poussant à un changement de l'ordre de la République islamique et James Mattis cherchant un nouvel accord avec Téhéran.
Certains des principaux conseillers et membres du cabinet du président Donald Trump, avec à leur tête le conseiller pour la sécurité nationale à la Maison-Blanche John Bolton, pensent qu’il existe aujourd’hui une occasion rare de provoquer l’effondrement de l’Ordre islamique en Iran.
Dans un autre camp, d’autres conseillers estiment que les États-Unis devraient réfléchir à un nouvel accord global avec la RII.
La Maison-Blanche a dernièrement accru sa pression économique sur l’Iran en mettant en œuvre une série de sanctions dures, accompagnées d’efforts diplomatiques pour réduire les exportations de pétrole de l’Iran vers les pays asiatiques et européens. Ainsi, l’administration US n’a qu’un objectif : ramener l’Iran à la table des négociations où un nouvel accord devrait être trouvé.
Contrairement à l’ultranationaliste Bolton, le secrétaire à la Défense James Mattis est sceptique quant à un « changement de régime », selon les sources. Il est préoccupé par le fait qu’une telle action pourrait conduire à « une guerre totale avec l’Iran », causer des dommages à l’économie mondiale et mettre en péril les alliés américains au Moyen-Orient.
Entre Mattis et Bolton se trouve le secrétaire d’État, Mike Pompeo, qui est entré au département d’État en mai et a surtout traité le dossier nord-coréen.
Pompeo est peu favorable à la négociation d’un « meilleur accord » avec l’Iran et a fait le choix d’une politique de « pression maximale ». En tant que membre du Congrès, il a été l’un des plus féroces détracteurs de l’accord sur le nucléaire de 2015. Cependant, il semblerait qu’il se soit rapproché de la position de Mattis.
Ce week-end, l’avocat personnel de Trump, Rudy Giuliani, s’est exprimé à Paris lors de la conférence annuelle des Monafeghines et a avancé que le régime iranien allait s’effondrer.
« Ceux qui écoutent Mattis et Pompeo sur la question iranienne, mais ignorent l’influence de gens comme Giuliani et Sheldon Adelson, ne comprennent pas vraiment comment fonctionne l’administration Trump », a déclaré un diplomate européen à Haaretz ce week-end.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a également ajouté son grain de sel. Au cours des dernières semaines, Netanyahu a publié un certain nombre de vidéos s’adressant au peuple iranien, tentant de monter une image instable de l'Iran.