Les forces de sécurité irakiennes ont dispersé par la force dimanche plusieurs rassemblements dans le pays, notamment à Bassora (sud), épicentre de la contestation sociale, le Premier ministre Haider al-Abadi durcissant le ton au sujet des incivilités.
M. Abadi, qui s'était rendu vendredi à Bassora pour tenter d'apaiser la contestation et qui s'est engagé à débloquer des fonds, a dénoncé les violences entourant les manifestations, notamment contre les biens publics.
"Les Irakiens n'acceptent pas le chaos ni les attaques contre les forces de sécurité et les bâtiments publics et privés. Ceux qui font ça sont des vandales qui instrumentalisent les demandes des citoyens pour faire le mal", a-t-il affirmé, à l'issue d'une réunion à Bagdad avec des responsables de la sécurité et du renseignement.
Partie de Bassora, la grande ville du sud, il y a une semaine, cette contestation contre l'état délabré des services publics et le chômage a fait tâche d'huile. Samedi, des appels à une grande manifestation dans la capitale Bagdad ont émergé mais le mot d'ordre peine à circuler, l'internet restant coupé dimanche pour la deuxième journée consécutive.
Dans la ville de Bassora, chef-lieu de la province pétrolière du même nom, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui cherchaient à prendre d'assaut le siège du conseil provincial, en plein centre-ville, a rapporté un correspondant de l'AFP.
D'autres manifestants ont tenté de pénétrer dans le champ pétrolier d'Al-Zoubeir, au sud-ouest de la ville, mais ils ont été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de heurts qui ont fait des blessés, selon ce correspondant, qui n'a pas été en mesure de fournir un bilan dans l'immédiat.