Les missiles israéliens qui ont visé la région de Banias dans la province de Tartous, où se trouve la base navale russe, ont moins ciblé l’Iran, comme voudraient le faire croire les médias israéliens, que la Russie.
Sept ans après le début de la guerre contre l’État syrien, l’axe USA/OTAN/Israël est tenté par un remake. Si sa défaite est plus que certaine, cette tentative de reprendre la guerre à son début ne peut se comprendre que si son objectif a évolué. Et indubitablement, une évolution a bien eu lieu : bien conscients du nombre restreint des options qui s’offrent à eux, Israël et ses protecteurs cherchent à provoquer un conflit avec la Russie, c’est-à-dire une guerre qui deviendrait rapidement mondiale.
Les tirs de missiles israéliens depuis le nord et l’ouest du Liban se sont produits d’ailleurs à peine quelques heures après que l’émissaire onusien pour la Syrie, Staffan de Mistura, a affirmé, sur la foi de « certaines informations » que l’armée syrienne avait donné jusqu’à 10 septembre aux terroristes d’Idlib pour qu’ils se désarment. Mais les frappes aux missiles d’Israël, qui se veulent visiblement un prélude à la grande guerre, ont ciblé Tartous, ce port stratégique qui a vu ces dernières semaines l’arrivée de dizaines de cargaisons d’armes russes à destination de l’armée syrienne.
À Moscou, l’argument anti-iranien invoqué à tout va ne passe plus et on discute de la riposte à infliger aux faiseurs de guerre d’Israël qui, boostés par leur accord d’il y a deux semaines avec le conseiller Bolton, croient pouvoir faire de la base russe une des cibles favorites de leurs engins.
Pas plus tard que ce mercredi 5 septembre, deux parlementaires russes ont sévèrement critiqué les raids aériens du régime israélien avant de les qualifier d’illégitimes et d’illégaux au regard du droit international. Ils ont demandé à Israël de mettre fin à ses attaques contre l’armée syrienne, impliquée dans la lutte contre le terrorisme.