Israël serait-il en passe de lâcher du lest ? La Russie a entamé la livraison de S-300 à la Syrie, amenant Israël à réfléchir à un véritable compromis, notamment sur le Golan.
La livraison de S-300 russes à l’armée syrienne est une nouvelle des moins désopilantes pour Israël. Elle signifie, en premier lieu, la fin de sa suprématie militaire au Moyen-Orient, et deuxièmement, l’ébauche de véritables négociations pour arriver à un compromis, notamment sur la situation du Golan, peut-on lire dans la récente édition du journal panarabe Al-Quds al-Arabi.
L’histoire a montré que dans une guerre, la victoire appartient à la partie qui est avantagée par sa puissance militaire, faisant donc de l’armement un marqueur indétrônable du pouvoir d’un pays. Il forme aussi un bouclier en temps de paix.
Les États-Unis et les pays européens ont fourni les armes les plus avancées à Israël avant que ce dernier ne devienne une grande puissance régionale. Le gouvernement israélien posséderait aussi entre 60 et 80 ogives nucléaires, bien qu’officiellement, il maintienne une « position ambiguë », ne confirmant ni ne niant la possession d’armes nucléaires.
Par ailleurs, l’échec des pays arabes résultait de l’impossibilité d’acquérir des armes sophistiquées à l’époque de l’ex-Union soviétique.
La Russie a armé la Syrie de ses systèmes de défense antiaérienne S-300 pour deux raisons : premièrement, le monde est entraîné vers une nouvelle guerre froide. La Russie ne possède pas autant de bases militaires à l’étranger que les États-Unis. Les plus importantes sont celles de Tartous et de Hmeimim en Syrie. Deuxièmement, selon les dires du chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, Moscou n’approuve guère le plan de paix américain, le « Deal du siècle », destiné à résoudre le conflit israélo-palestinien. Or, la livraison de systèmes de défense avancés à la Syrie permettrait de contrer les desseins stratégiques de Washington au Proche-Orient.
Ces raisons énoncées sont celles-là mêmes qui déconcertent les régimes israélien et américain et qui ont suscité l’établissement de nouvelles sanctions contre la Russie.
Après la guerre de 2006, le Hezbollah, fort d’une panoplie incroyable de missiles, a réussi à renverser l’équilibre des pouvoirs. Depuis, Israël réfléchit à deux fois avant d’entreprendre toute autre offensive contre le Liban.
Le Hezbollah a acquis une puissance militaire telle qu’il est capable de viser la totalité des territoires occupés par Israël avec ses missiles. Son arsenal en 2018 n’est plus comparable à celui de 2006.
« Les S-300 russes ramèneront la paix en Syrie, affirme Al-Quds al-Arabi. Si Israël envisage de frapper le pays, Moscou fournira sans hésitation des S-400 à Damas. »