Le directeur du marketing du ministère du Tourisme de l’Autorité autonome palestinienne qui se trouve à Londres pour assister au Salon international du tourisme de Londres (WTM) a critiqué le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods, affirmant que cette action avait néanmoins stimulé l'envie chez les touristes du monde entier de se rendre en Palestine.
« Bien que l’industrie du tourisme palestinien se heurte à des problèmes, nombreux sont les touristes enthousiastes qui souhaitent visiter la Palestine. À l’heure actuelle, on ne peut même pas trouver de chambre libre dans les hôtels palestiniens », a souligné Majed Ishaq, directeur du marketing au sein du ministère palestinien du Tourisme.
Selon ce dernier, contrairement au passé, les saisons touristiques en Palestine ont été prolongées et les voyageurs de diverses nationalités s’intéressent davantage à visiter les patrimoines culturels et la civilisation palestinienne. Aujourd’hui, des touristes en provenance de la Chine, de la Malaisie, de l’Indonésie, de l’Inde et même les adeptes des autres religions que l'Islam se rendent en Palestine.
« Mais, il y a un problème. Pour entrer en Palestine, les touristes doivent traverser la frontière israélienne [Palestine occupée, NDLR] ; c’est là où le régime israélien tergiverse. Il contrôle les frontières palestiniennes et les ressortissants de nombreux pays ne peuvent pas entrer en Palestine. Malgré cela, notre stratégie consiste à développer notre industrie du tourisme. Actuellement, nous faisons du marketing pour le nord de la Palestine, de Ramallah à Jénine jusqu’au sud d’al-Khalil. Nous encourageons aussi les touristes à visiter les villages, les déserts et les camps de réfugiés palestiniens », a indiqué Ishaq.
D’après ce responsable palestinien, à présent, quelque 40 000 personnes sont actives dans le domaine touristique et il existe plus de 900 000 chambres d’hôtel en Palestine. L’an dernier, 2 300 000 touristes étrangers ont visité la Palestine.
Interrogé sur les conséquences de la décision américaine de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods, Majed Ishaq a précisé que les responsables politiques palestiniens s’y étaient opposés. « De notre point de vue, les États-Unis n’ont aucunement le droit de confier la gestion de Qods à Israël. La ville sainte fait partie des territoires occupés palestiniens et nous sommes contre la décision américaine », a-t-il ajouté.
Il a cependant rappelé que la décision injuste de l'Amérique de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Qods avait fait que de nombreux touristes en particulier des musulmans s'étaient rendus en Palestine pour exprimer leur solidarité au peuple palestinien.
« Ils visitent la ville occupée de Qods et aident financièrement les résidents palestiniens de la ville. La décision américaine a donc donné le résultat inverse et elle s’est terminée en faveur du tourisme palestinien", a souligné Ishaq.