Les Palestiniens dénoncent de nouveaux projets d’israélisation de la Mosquée abarahamique à Hébron

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Les Palestiniens dénoncent de nouveaux projets d’israélisation de la Mosquée abarahamique à Hébron
Le ministre palestinien des Wakfs a estimé hier que les fermetures fréquentes d’al Masjid al Ibrahimi à al Khalil (Hébron), en Cisjordanie occupée, ouvraient la voie à "son appropriation par les colons israéliens". Il a dénoncé le projet israélien "d’y installer un ascenseur" qui "menace son intégrité", en transgression de la décision de l’UNESCO inscrivant ce "lieu historique" sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Les autorités palestiniennes ont exprimé mercredi 21 novembre leur inquiétude devant les atteintes que l’Etat d’Israël continue de porter au patrimoine religieux islamique en Palestine.

Dans un communiqué rapporté par l’agence de presse palestinienne Wafa, le ministre palestinien des Wakfs (biens de mainmorte), Youssef Adîis, a dénoncé les fréquentes fermetures d’al Masjid al Ibrahimi (la Mosquée abarahamique), à al Khalil (Hébron), en Cisjordanie occupée, qui, selon lui, “ouvrent la voie à son appropriation par les colons israéliens”. Il a également dénoncé le projet “d’y installer, sous des prétextes fallacieux, un ascenseur”. Ce projet, a-t-il souligné, “menace l’intégrité de ce lieu historique, outre qu’il transgresse la décision de l’UNESCO préconisant sa protection en tant que patrimoine de l’humanité”.


Cette mosquée, a rappelé Youssef Adîis, est un bien islamique, et, par conséquent, seuls les musulmans ont le droit d’en disposer et seul le ministère palestinien des Wakfs est habilité à l’administrer et à prendre les décisions techniques la concernant. Il a appelé ses concitoyens, pour la protéger, à la fréquenter aux heures de prières et en en faisant la destination de leur excursions.
 
Agressions répétées des colons

Comme la mosquée d’Al Aqsa à Jérusalem occupé, la Mosquée abarahamique d’al Khalil est la cible d’agressions répétées des colons israéliens. Un bilan, aujourd’hui très ancien, publié par l’agence de presse palestinienne Wafa, en a dénombré 535 rien qu’entre 1967 et 1993. Comme à la mosquée d’al Aqsa, ces agressions se font souvent sous la protection de la police israélienne.


Cette mosquée, lieu saint pour les musulmans aussi bien que pour les juifs qui l’appellent le “Tombeau des Patriarches”, aurait été édifiée sur l’emplacement de la sépulture des prophètes bibliques Abraham, Jacob et Isaac, également vénérés par les musulmans. En 2010, en dépit des protestations internationales et arabes, l’Etat d’Israël l’a inscrite sur la liste du patrimoine juif.


Les revendications israéliennes sur la Mosquée abrahamique d’al Khalil a pris une forme extrêmement violente en 1994, lorsqu’un colon israélien y a ouvert le feu sur les fidèles musulman rassemblés pour la prière de l’aube, faisant des dizaines de morts et de blessés.
 
Un “patrimoine mondial en péril” selon l’UNESCO 
 
Le 12 juillet 2017, l’UNESCO a pris la décision de faire de vieille ville d’al Khalil, qui comprend la Mosquée abarahamique, un bien du “patrimoine mondial”, l’inscrivant également sur la liste du “patrimoine mondial en péril”.


Dans sa décision l’UNESCO a considéré que la vieille ville d’al Khalil répondait “incontestablement aux critères” définissant le patrimoine mondial ainsi qu’aux “conditions d’intégrité et d’authenticité” et qu’elle était “confronté[e] à de graves menaces qui pourraient avoir des effets délétères sur ses caractéristiques intrinsèques”.


Après avoir tenté de bloquer cette décision, en mobilisant notamment le soutien américain, Israël l’a dénoncée comme étant “partiale”, allant jusqu’à bloquer l’accès à la ville d’al Khalil à des missions d’étude de cette organisation internationale.

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