Liban: Israël prêt à passer de l'autre côté de la Ligne bleue

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Liban: Israël prêt à passer de l'autre côté de la Ligne bleue

Israël est prêt à élargir son action contre les tunnels du Hezbollah, quitte à passer « de l’autre côté de la frontière » si cela s’avère nécessaire, a affirmé vendredi le ministre israélien des Renseignements, Yisraël Katz, alors que l’armée israélienne poursuivait son opération à la frontière avec le Liban, lancée mardi.

« Si nous pensons que pour contrecarrer les tunnels, nous avons besoin d’opérer de l’autre côté (au Liban, ndlr), alors nous opérerons de l’autre côté de la frontière », a estimé Katz à Radio Tel-Aviv.

Parallèlement et selon des informations rapportées par l’Agence nationale de l’information (ANI, officielle) du Liban, deux des excavatrices utilisées par l’armée israélienne dans le cadre de son opération « Bouclier du Nord » ont franchi la ligne de démarcation technique proche de la ligne bleue, accompagnées d’une patrouille et de deux véhicules militaires. L’ANI rapporte qu’une de ces deux excavatrices est allée jusqu’à dépasser la ligne bleue de 100 mètres. Vers 17h, les travaux d’excavation se sont terminés et tous les véhicules se sont repliés vers le territoire israélien.

Israël avait lancé mardi une opération baptisée « Bouclier du nord » pour démanteler des tunnels d’attaque attribués au Hezbollah.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prétendu que le Hezbollah envisageait de faire passer par les tunnels des brigades entières pour « s’emparer d’une partie des territoires, procéder à des enlèvements et à l’assassinat des Israéliens ». Il a également tenté de faire croire que les tunnels du Hezbollah dans la bande de Gaza sont plus grands que ceux du Hamas, d’où peuvent circuler des voitures et des motos.

Par ailleurs, selon une autre dépêche, l’ambassadrice libanaise auprès des Nations unies, Amal Mudallali, a déposé une plainte auprès de cette institution, contre le piratage par Israël du réseau téléphonique de son pays dans le cadre de l’opération « Bouclier du Nord ».

Amal Mudallali au siège de l’ONU, le 25 janvier 2018. (Twitter)

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, Mudallali a déclaré que Beyrouth condamnait avec la plus grande fermeté la campagne politique et diplomatique menée par le régime sioniste.

Le Liban condamne en effet l’action de Benjamin Netanyahu qui a emmené jeudi dernier des diplomates basés en Israël à la frontière avec le Liban pour leur montrer les tunnels souterrains, les exhortant à condamner et à sanctionner le mouvement libanais pour ses « agissements agressifs ».

« Cette campagne est accompagnée par un certain nombre d’actes extrêmement graves, dont le plus récent est qu’Israël a violé le réseau de communication libanais en piratant le réseau téléphonique et en envoyant des messages enregistrés à des habitants du sud du village de Kafr Killa, les mettant en garde contre des explosions imminentes sur le territoire libanais susceptibles de mettre leur vie en danger », indique la lettre.

L’ambassadrice libanaise auprès des Nations unies a ensuite appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à « prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette campagne systématique menée par Israël et aux violations persistantes de la souveraineté libanaise qui constituent une menace pour la sécurité et la stabilité de la région tout entière ».

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