Dans une démarche inédite, le président pakistanais Arif Alvi a réagi à un tweet du président américain interrogeant ce dernier sur les interventions militaires américaines dans des pays comme la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan.
Commentant la décision du président américain Donald Trump de retirer les troupes américaines de la Syrie, Arif Alvi a critiqué les destructions causées par la présence militaire américaine dans le monde.
« Les pays qui ont fait l’objet de ces plans politiques ont énormément souffert. Après cet aveu, la prochaine étape pourrait bien consister à la réparation humanitaire des dommages et des souffrances causés par ces guerres », a tweeté Alvi.
Le président pakistanais répondait à un tweet de Trump citant Rand Paul, sénateur républicain méfiant par rapport à des interventions américaines, en déclarant :
« Ce n’est pas aux États-Unis de remplacer des régimes dans le monde entier. C’est ce que le président Trump a reconnu en Irak qu’il s’agissait de la plus grande catastrophe politique étrangère de ces dernières décennies, et il a raison... Les généraux ne veulent toujours pas accepter leurs erreurs. »
Suite à sa décision du retrait de ses troupes de Syrie, annoncée la semaine dernière, Trump a salué la présence de troupes turques dans la région ordonnée par le président Recep Tayyip Erdogan.
« Le président turc Recep Tayyip Erdogan m’a très fortement rassuré qu’il éliminerait les résidus de Daech en Syrie, et je sais qu’il peut le faire, car la Turquie est juste à côté. Nos troupes rentrent à la maison ! », a déclaré Trump.
La Maison Blanche aurait également ordonné le rapatriement de la moitié des troupes américaines déployées en Afghanistan.
Les liens entre les pays stratégiques tels que l’Iran ou le Pakistan avec les grandes puissances de l’Asie préoccupent au plus haut point les Américains. Depuis l’élection d’Imran Khan, Islamabad tient à marquer son rapprochement avec l’Est.
Shah Mahmood Qureshi, le ministre pakistanais des Affaires étrangères s’est rendu, ce mercredi 26 décembre, à Moscou pour entamer la quatrième étape de sa tournée de trois jours en Afghanistan, en Iran, en Chine et en Russie.
Accompagné des autorités du ministère pakistanais des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie pakistanaise rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov et plusieurs autres figures du gouvernement russe.
Les relations entre le Pakistan et les États-Unis, alliés de la prétendue guerre contre le terrorisme, se sont effondrées au cours des dernières années, principalement au sujet de l’Afghanistan.