L’administration Trump s'est opposée à un accord d’armement à hauteur de 500 millions de dollars entre Israël et la Croatie, pour la vente de 12 avions de combat F-16 fabriqués aux États-Unis, rénovés et modernisés par Israël. Elle se demande qui paierait la suppression des droits de la propriété intellectuelle de Lockheed Martin sur cet avion.
C'est une situation très rare après deux ans de relations extrêmement étroites entre Israël et l'administration Trump, notamment en matière de coopération militaire et de défense. Des responsables américains étaient furieux qu'Israël améliore les anciens F16 avec de nouveaux systèmes électroniques sophistiqués fabriqués par les Israéliens afin de persuader les Croates d'acheter les avions à réaction d'Israël et non des États-Unis, rapporte le site Axios.
Les représentants israéliens et croates ont confirmé que l'accord était "mort" à la suite d'une réunion à Zagreb, a rapporté Sputnik.
Le directeur général du ministère israélien des Affaires militaires, Udi Adam, a imputé la rupture de l'accord à "des problèmes inattendus et qui ne sont pas sous le contrôle des pays", selon un communiqué publié par le Jerusalem Post.
"Israël nous a officiellement informés qu'il ne pouvait pas obtenir l'approbation des États-Unis pour la livraison des avions en Croatie", a déclaré jeudi à la presse le ministre croate de la Défense, Damir Krsticevic.
"Qui paiera la conversion ? C’est aux États-Unis et à ses sous-traitants, Lockheed Martin, d’effectuer le travail, car ce sont eux qui possèdent la technologie et la propriété intellectuelle de l’avion. Les deux parties doivent donc obtenir l’accord de Lockheed Martin pour effectuer le transfert", avait déclaré l'ambassadeur américain en Croatie, Robert Kohorst, en décembre.
Cités par Reuters, des médias croates font savoir que des sociétés de défense américaines se sont plaintes de la mise à niveau de l'avion par Israël, privant ainsi Lockheed de la possibilité de moderniser ses avions et de les entretenir.
Le département d'État américain dispose de droits contractuels selon lequel il peut empêcher les transferts de l'aéronef par une tierce partie sans qu’il soit question de sanction. Pour autant, il n’est pas clair si c’était au département d’État américain de prévenir les Israéliens que l’accord était annulé ou un autre canal américain.
Le mois dernier, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a épinglé l’ancien secrétaire à la Défense pour l’accord potentiellement annulé en disant: "Je suis pour, mais le secrétaire à la Défense, Mattis, est contre [la vente], c’est lui qui le bloque."