À ce qu'il paraît, la Turquie est sur le point de perdre une manche : les pourparlers Erdogan-Poutine à Moscou ont poussé le premier à admettre, au moins dans un premier temps, le retrait de ses forces du nord de la Syrie et leur repli dans le sud de la Turquie. Cette perspective qui permettra aux forces syriennes de se déployer aux côtés des forces russes sur le sol turc est loin de plaire à Ankara. Pire, il y a là le risque d'un effet "boule de neige" en Irak voisin. Et bien, c'est ce qui s'est passé samedi 16 janvier au Kurdistan irakien où Ankara détient une base militaire. Des dizaines de manifestants irakiens ont envahi en effet une base militaire turque située à Sheladize dans l’est de la province de Dahouk dans le Kurdistan irakien avant que l'armée d'occupation n'ouvre le feu.
Le ministère irakien des Affaires étrangères a condamné le tir des troupes turques sur des manifestants irakiens qui ont protesté contre la présence militaire turque dans la province de Dahouk sans toutefois souligner ceci : en Irak, une vague de protestation contre la présence des forces étrangères, turques, otanienne et américaine sillonne désormais le pays.
Dans un communiqué publié dans la soirée du samedi 26 janvier, le ministère irakien des Affaires étrangères a condamné la démarche des troupes turques de tirer sur les citoyens irakiens dans le district de Sheladize dans la province de Dahouk dans le nord de l’Irak, ayant laissé plusieurs morts et blessés. Le communiqué du ministère irakien condamne également le vol des hélicoptères turcs à basse altitude qui a terrorisé les habitants. Ayant convoqué l’ambassadeur turc à Bagdad, le ministère irakien lui a notifié la protestation de Bagdad. Il a été, surtout, notifié à l'ambassadeur turc que son pays devait éviter la reproduction de ces actions. Mais si le Parlement irakien finit par annuler le pacte sécuritaire signé avec Washington, il n'existe plus aucune raison que la loi ne s'applique pas à la Turquie.