"Les rencontres ici ont été plus productives qu'elles ne l'avaient été par le passé. Nous avons fait des progrès importants sur des enjeux cruciaux", a tweeté samedi le représentant spécial des Etats-Unis pour la réconciliation en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, au terme de six jours de négociations avec les talibans au Qatar.
Interrogé par l'AFP, un haut gradé des talibans basé au Pakistan a partagé cet optimisme, assurant que les deux camps étaient "tombés d'accord sur des points majeurs". "Nous avançons et nous avons déjà fait beaucoup de progrès", a-t-il ajouté.
L'administration américaine de Donald Trump a entamé l'été dernier des discussions d'abord très discrètes avec des représentants des insurgés afghans à Doha, où les talibans disposent d'un bureau de représentation voué à de telles initiatives diplomatiques. Après plusieurs sessions, Washington a fini par admettre que Zalmay Khalilzad avait eu des contacts directs avec les talibans.
Et cette semaine, les discussions au Qatar ont duré plus longtemps que les fois précédentes. L'envoyé spécial, qui a l'habitude de tweeter tous les jours durant ses déplacements, était resté muet pendant toute la durée de ces nouveaux pourparlers.
"Nous allons poursuivre sur cette lancée et reprendre sous peu les pourparlers. Il y a un certain nombre de questions à régler", a-t-il finalement assuré samedi.
Même s'il n'a pas précisé les avancées réalisées ces derniers jours, les hypothèses qui circulent incluent un possible retrait des troupes américaines en échange de la garantie, par les talibans, de ne plus accueillir d'extrémistes étrangers ou de groupes considérés comme terroristes par Washington -- la raison initiale de l'intervention américaine lancée après les attentats du 11 septembre 2011. A l'époque les talibans avaient le pouvoir à Kaboul et la guerre déclenchée par les Etats-Unis avait pour but de les chasser et d'éliminer le réseau Al-Qaïda et son chef Oussama ben Laden.
Dix-sept ans plus tard, le président Trump n'a jamais caché sa volonté de retirer les troupes américaines d'Afghanistan. S'il a dans un premier temps renoncé à le faire sous la pression des chefs militaires qui l'ont même convaincu, à l'été 2017, d'envoyer des renforts, Washington a finalement décidé, fin 2018, de commencer à organiser le retrait de la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.
Il semble que les Etats-Unis sont entrés dans une rivalité avec l'Iran sur les questions afghanes. Ces derniers mois, l'Iran a confirmé les pourparlers avec les représentants des talibans.