Dans une note publiée sur le site du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan souligne que la réaction du Premier ministre du régime israélien face aux derniers événements survenus à Caracas est révélatrice de l’implication des puissances étrangères dans les affaires internes vénézuéliennes.
« Pour que nous nous rangions du côté du président élu du Venezuela, Nicolas Maduro, face au complot tramé contre lui et le peuple vénézuélien, il suffit simplement d’écouter le discours de Benyamin Netanyahu qui a reconnu tout de suite la revendication illégale de Juan Guaido ; ce dernier s’étant autoproclamé président par intérim. Tout ceci révèle qu’il [ Guaido ] s’était entretenu en secret avec le président américain et les leaders d’autres États pour élaborer un coup d’État contre le Venezuela», écrit Abdel Bari Atwan.
L’auteur évoque ensuite que le 28 janvier, lors d’un point de presse pour annoncer les sanctions US contre le Venezuela, Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, tenait dans la main un bloc-notes ayant attiré l’attention des journalistes et sur lequel était inscrit: « L’Afghanistan bienvenu aux négociations. 5.000 soldats en Colombie ».
Interrogé durant ce point de presse sur une éventuelle intervention militaire américaine au Venezuela, John Bolton aurait affirmé, comme l’avait fait Donald Trump quelques jours avant que « toutes les options » étaient sur la table.
Comme beaucoup d’autres commentateurs, Abdel Abri Atwan estime que les États-Unis sont en train d’examiner la possibilité d’une intervention militaire au Venezuela pour renverser le président Maduro afin de faire monter au pouvoir Juan Guaido. La note de John Bolton montre que la Maison-Blanche pourrait choisir la Colombie comme le point de départ de cette éventuelle attaque militaire.
Atwan rappelle ensuite que pour accroître la pression sur Caracas, le gouvernement américain a imposé des sanctions contre la Compagnie pétrolière nationale vénézuélienne (PDVSA) en gelant ses avoirs à l’étranger, pour asphyxier le gouvernement et le peuple vénézuéliens.
L’éditorialiste de Rai al-Youm souligne que les autorités américaines n’ont pas dissimulé l’éventualité d’un plan bien réel existant à la Maison-Blanche sur cette intervention militaire au Venezuela, après qu’aient été diffusées des rumeurs sur l’envoi de forces spéciales russes ou de combattants du Hezbollah pour défendre le gouvernement légitime du Venezuela.
« Heureusement, pour justifier une intervention militaire contre le Venezuela, le menteur qu’est le président Trump et la grande machine de propagande qui le soutient, n’ont pas prétendu qu’il y ait aussi des éléments de Daech à Caracas pour défendre Maduro », a écrit Atwan.
Abdel Bari Atwan estime que Maduro n’a pas besoin d’aides de la part de la Russie car son armée et ses appareils de sécurité et de renseignement lui sont restés jusque-là loyaux et que la nation s’est mobilisée aussi pour résister aux pressions étrangères.
D’après Atwan, le président Nicolas Maduro a agi avec sagesse et responsabilité en ne recourant pas à la force pour arrêter le « président par intérim ». Bien au contraire, Maduro a appelé Guaido au dialogue pour sortir le pays d’une crise qui menace l’unité nationale, appel qui été rejeté par ce dernier.
Abdel Bari Atwan considère que le président Trump accumule les échecs par tout dans le monde : « En Afghanistan, Trump demande aux Taliban de lui permettre un retrait honorable de ses troupes, en Syrie et en Corée du Nord, Washington avoue sa défaite. Mais au lieu d’en tirer des leçons, Trump prépare maintenant une intervention militaire pour renverser le gouvernement d’un pays souverain, élu démocratiquement. »
Selon l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, le peuple vénézuélien vaincra les États-Unis et leurs alliés, tout comme les Afghans, les Irakiens et les Syriens qui ont réussi à le faire coup sur coup à des milliers de kilomètres de Caracas.
« Trump risque de jeter son pays dans une guerre d’usure comparable à celle du Vietnam, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les États-Unis, d’autant plus que des pays comme la Russie, la Chine, l’Inde, la Turquie et l’Iran se disent prêts à soutenir le Venezuela », a ajouté Abdel Bari Atwan.