تقي زاده

تقي زاده

jeudi, 27 juillet 2023 22:17

''Imam Hussein et le jour de Achoura(5)

Yazid s'empare du Califat

Avant de mourir, Mu'âwîyah réussit à aplanir les difficultés et à transférer le pouvoir et la présidence de l'Etat Islamique à son fils Yazid, après avoir brisé la résistance de l'opposition à son projet, moyennant argent, ruse et terreur. Mais malgré ce travail énorme accompli par le fondateur de la dynastie omayyade, le nouveau pouvoir se sentait mal assuré, et Yazid savait qu'il lui était difficile de se faire admettre et de défier les valeurs et les principes de la Umma, laquelle fut éduquée par le Prophète dans l'amour et le respect des Ahl-ul-Bayt, et dans laquelle ce dernier avait insufflé une âme "civilisationnelle" spécifique et des valeurs politiques particulières. La Umma, ou une partie d'elle tout au moins, connaissait donc les qualités de l'Imam al-Hussayn et les défauts de Yazid, elle distinguait clairement la personnalité de celui qui devrait la guider, savait quels étaient ses droits et ses devoirs, et refusait par conséquent la tyrannie de ce régime héréditaire que les Omayyades s'obstinaient à lui imposer.

La Umma venait de vivre vingt ans sous un régime autoritaire et despotique, basé sur un parti unique, le parti des Omayyades, qui s'était emparé seul du pouvoir, des biens des Musulmans et de l'administration de l'Etat. Cela a suffit pour que les Musulmans éprouvent un sentiment de révolte contre ce régime qui semblait maintenant vouloir se perpétuer par un système dynastique et héréditaire, et qu'ils se décident à destituer ce nouveau calife (Yazid) imposé par son père et son prédécesseur (Mu'âwîyah).

Pour se sortir de cette longue situation difficile de crises, de terreur, de domination politique et de corruption interminable, il était naturel que les mécontents se mettent à la recherche d'un leader révolutionnaire capable d'apporter un changement radical, d'un dirigeant prestigieux capable d'affronter le pouvoir établi et d'un homme de foi et de principes susceptible de mettre fin à la corruption et de rétablir les valeurs de l'Islam. Or, à cette époque-là, personne ne pouvait se mesurer à la personnalité d'al-Hussayn pour assumer un rôle aussi difficile.

Al-Hussayn était le petit-fils du Prophète sawas, le fils de l'Imam 'Ali, le maître de Quraich et le meilleur de ses contemporains par son savoir, sa piété, sa compétence et sa morale. C'était un homme de notoriété publique; aucun Musulman n'ignorait sa haute position, et personne ne méconnaissait sa personnalité. Courageux, tout le monde se rappelle le ferme refus qu'il opposa à Mu'âwîyah lorsque celui-ci obligea les Musulmans à prêter serment d'allégeance à son fils Yazid qu'il avait désigné pour sa succession.

Yazid lui-même était conscient de toutes ces qualités qui faisaient d'al-Hussayn le danger numéro un pour son pouvoir. Aussi concentrant sa pensée et ses craintes sur la personne d'al-Hussayn. Dès les premiers jours de son accession au pouvoir, il écrivit à Walîd Ibn 'Otbah Ibn Abi Sufiyân, gouverneur omayyade de Médine, une lettre dans laquelle il lui demanda:

«Convoque al-Hussayn, 'Abdullah Ibn 'Omar et Ibn al-Zubayr; et obtiens d'eux coûte que coûte leur serment d'allégeance (à mon califat). Ne les relâche pas avant de l'en avoir obtenu...».(39)

Al-Walîd ouvrit la lettre. Il y lut l'annonce de la mort de Mu'âwîyah et de la proclamation de Yazid comme Calife, ainsi que la mission politique difficile que ce dernier lui confiait. Il garda secret le contenu de la lettre, et il se donna un délai de réflexion. Après quoi il décida de consulter Marwân, une personnalité omayyade influente. Il le convoqua, lui fit part de l'ordre de Yazid et lui demanda comment agir avant que les choses ne s'aggravent et que la situation ne deviennent incontrôlable. Marwân ne voyait d'autre façon d'agir que le recours à l'effet de surprise et à la terreur. Il exposa ainsi son point de vue:

«Je pense que tu dois les convoquer maintenant et leur ordonner de prêter serment d'allégeance à Yazid. S'ils obtempèrent, je les laisse tranquilles; et s'ils refusent, je les décapiterai avant qu'ils ne sachent la mort de Mu'âwîyah; car s'ils l'apprenaient, chacun d'eux irait de son côté pour s'opposer au califat de Yazid et pour se proclamer soi-même calife. Quant à Ibn 'Omar, il ne se battrait pas, et il n'aimerait pas commander la Umma, sauf s'il y était poussé involontairement».(40)

Al-Walîd accepta le plan et «envoya à al-Hussayn et à Ibn al-Zubayr un messager adolescent, 'Abdullah Ibn 'Omar Ibn 'Othman, pour leur demander de venir immédiatement chez lui. Le messager les trouva assis dans une mosquée. Il leur fit part du message d'al-Walîd leur demandant de se rendre immédiatement chez lui (à une heure où habituellement il ne recevait pas), et il attendit la réponse. Les intéressés lui dirent: "Va-t-en, nous viendrons tout de suite"».(41)

«Cette convocation est singulière!», pensaient al-Hussayn et son Compagnon. «Que veut al-Walîd?»

Les deux hommes pressentirent la gravité de la situation et devinèrent que quelque chose de nouveau venait sans doute de se produire. Sinon pourquoi cette convocation inhabituelle?! A cette heure indue?

«Ibn al-Zubayr confia son inquiétude à al-Hussayn: "Que veux-il de nous à cette heure où il ne reçoit pas normalement?"

- "Je pense que leur tyran (Mu'âwîyah) est mort, et qu'il (al-Walîd) nous convoque pour obtenir de nous la prestation de serment d'allégeance avant que la nouvelle ne se propage publiquement", répondit al-Hussayn.

- "Je ne penserais pas autrement", acquiesça Ibn al-Zubayr, avant d'ajouter: "et que vas-tu faire?"

- "Je vais maintenant rassembler mes hommes afin de les poster prés de la porte avant d'entrer chez lui", dit al-Hussayn.

- "Mais j'ai peur pour toi. Si tu entres chez lui...", s'inquiéta al-Zubayr.

- "Je n'irai le voir qu'en étant à même de refuser (la prestation de serment d'allégeance)", le rassura al-Hussayn».(42)

C'est donc dans cet esprit de confrontation et de défi courageux et avec une détermination inébranlable qu'al-Hussayn décida dès le début de faire face au pouvoir corrompu et illégitime de Yazid. Car il était conscient des conséquences désastreuses incalculables de la désignation de Yazid à la tête de la direction des affaires et de l'administration de la Umma. Il connaissait parfaitement Yazid et savait pertinemment ce qu'il valait politiquement, moralement et spirituellement. Il fallait absolument l'empêcher de s'emparer du titre de la légitimité qu'il s'efforçait d'obtenir par tous les moyens. L'Imam al-Hussayn savait qu'il n'avait pas d'autre alternative pour l'en empêcher, que le sabre, la révolution, le jihad et le sang.

Aussi convoqua-il ses frères, ses proches parents et son entourage. Trente hommes décidèrent de l'accompagner chez al-Walîd. Lorsqu'ils y arrivèrent al-Hussayn plaça ses hommes de sorte qu'ils pouvaient observer la réunion et intervenir à tout moment, car il n'ignorait pas que la malhonnêteté et la traîtrise étaient le fort des Omayyades. Aussi dit-il à ses compagnons: «Si je vous appelle ou que vous entendez ma voix s'élever, venez tous dans ma direction. Autrement, restez à vos places jusqu'à ce que de revienne».(43)

Il entra chez al-Walîd, près duquel il vit Marwân Ibn al-Hakam. Lorsque le gouverneur de Médine lui demanda, comme il l'avait prévu, de prêter serment d'allégeance a Yazid, al-Hussayn dit: «Émir! La prestation de serment d'allégeance ne doit pas être faite en secret. Si tu appelles les gens demain (pour cette affaire), appelle-moi avec eux».

Marwân Ibn al-Hakam s'empressa d'intervenir sur un ton d'avertissement et de menace: «Non, Emir! N'accepte pas! Récuse son prétexte! S'il persiste à refuser je le décapiterai».

Al-Hussayn se fâcha et dit à ce dernier: «Malheur à toi, fils de Zarqâ. Tu veux me décapiter! Par Dieu tu as menti et tu t'es rendu mesquin».

Puis s'adressant à al-Wâlid, il dit: «Emir! Nous sommes la famille du Prophète, le métal du Message et le lieu de fréquentation des Anges. C'est par nous que Dieu a débuté (le Message) et c'est par nous qu'IL (l')a achevé. Par contre Yazid est un libertin qui ne cache pas son libertinage, un alcoolique et un assassin de l'âme(44) que Dieu interdit de tuer. Quelqu'un comme moi ne saurait donc prêter serment d'allégeance à quelqu'un comme lui. Vous et nous, (nous) allons attendre pour voir lequel d'entre nous est le plus en droit de prétendre au Califat».

Ayant exprimé clairement et sans détour son intention, al-Hussayn sortit. Marwân se fâcha et dit à al-Wâlid: «Tu m'as désobéi!» Ce dernier répondit: «Malheur à toi! Tu m'as conseillé de perdre ma religion et ma vie. Par Dieu je n'accepterais pas la possession de tout ce bas-monde contre l'assassinat d'al-Hussayn. Par Dieu je ne pense pas que quelqu'un puisse rencontrer Dieu avec une balance légère,(45) s'il a sur la main le sang d'al-Hussayn; Dieu ne le regardera pas et ne l'innocentera jamais. Il subirait une douloureuse torture».(46)

L'Imam al-Hussayn retourna auprès des siens, plus que jamais déterminé à mener le jihad et à déclarer la révolution en faisant de la Mecque sa base de départ et le champ d'action de son mouvement.

Notes

39. . Ibn al-Athîr, Tom. IV, p. 14

40. . Ibn al-Athîr, Tom. IV, p. 14

41. . Ib. Ibid.

42. . Ib. Ibid.

43. . Ibn al-Çabbagh al-Mâlikî, "Al-Fuçûl al-Muhimmah", p. 182.

44. . Allusion aux nombreux versets coraniques interdisant de tuer une âme innocente. Par exemple: «Ne tuez pas l'âme que Dieu a interdit de tuer» (Coran, XVII, 33), «Celui qui a tué un homme qui lui-même n'a pas tué (...) est considéré comme s'il avait tué tous les hommes...» (Coran, V, 32)

45. . Bilan positif des actions (ou avec peu de péchés)

46. . Ibn Tâwûs, "Maqtal al-Imam Hussayn", p. 10-11

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Le livre ''Imam Hussein et le jour de Achoura''

jeudi, 27 juillet 2023 22:14

Imam Hussein et le jour de Achoura" (4)

L' Imam al-Hussayn et le Respect scrupuleux des Engagements et des Pactes

La "Chari'a"(37) islamique définit la conduite politique et la fonde sur des règles morales, doctrinales et juridiques rigoureuses. Elle accorde aux pactes et aux traités une immunité inviolable. Dieu dit, en effet:

«Ô vous qui croyez! Respectez vos engagements...» (Coran, V, 1)

et:

«Tenez vos engagements, car les hommes seront interrogés sur leurs engagements». (Coran, XVII, 34)

Les Imams d'Ahl-ul-Bayt (l'Imam 'Ali et ses descendants) représentaient à cet égard l'exemple à suivre. En tant que continuateurs de l'expérience du Prophète, et gardiens du Message ils tenaient à ce que leur conduite politique soit l'incarnation et l'application effective de la jurisprudence politique de la chari'a islamique. La devise: «La fin justifie les moyens» n'ait guère la leur. La morale primait tout lorsqu'ils étaient aussi bien avec les masses populaires qu'avec les adversaires. Cette morale politique leur à certes coûté, très cher, dans la lutte acharnée qu'il ont menée contre la corruption et la déviation des Omayyades et ensuite des Abbassides. Mais qu'importait pour eux! Ce dont ils se souciaient, n'était point de remporter des victoires éphémères et momentanées, mais de fixer des règles et des attitudes que l'histoire devrait enregistrer et que les générations futures devront suivre. Après tout, ils étaient les continuateurs de la Tradition du Prophète, et leur mission ne se limitait pas à leur époque contemporaine, mais s'étendait à toute l'histoire future l'humanité.

Ainsi, lorsque les masses populaires, acquises à la cause des Ahl-ul-Bayt, ont souffert le martyre en subissant le traitement cruel que leur réservaient les Omayyades, et qu'ils se sont tournés vers al-Hussayn (après le décès de son frère al-Hassan en l'an 50 H.) pour lui demander de déclencher une action susceptible de conduire à la destitution de Mu'âwîyah, l'Imam al-Hussayn récusa leur initiative en leur faisant valoir qu'il y avait entre lui et Mu'âwîyah un pacte (signé par l'Imam al-Hassan) qu'il continuerait à respecter, pour sa part, et était illégal de dénoncer; et ce, bien qu'il ait refusé catégoriquement la désignation de Yazid comme successeur de son père au Califat.

Al-Cheikh al-Mufid, citant les témoignages d'al-Kalbi, d'al-Madâ'inî et d'autres biographes, nous relate dans les lignes suivantes cet épisode de la vie de l'Imam al-Hussayn:

«L'Imam al-Hassan était juste décédé, les Chiites d'Iraq envoyèrent à l'Imam al-Hussayn des messages dans lesquels ils affirmaient leur volonté de lui prêter serment d'allégeance en vue de le porter au Califat et de destituer Mu'âwîya. Al-Hussayn rejeta cette requête en arguant du pacte qui existait entre lui et Mu'âwîyah, et qu'il n'était pas permis de le dénoncer avant l'expiration du délai prévu. Il leur dit que c'est seulement après la mort de Mu'âwîya (mort qui marque la fin de la validité de ce pacte) qu'il pourrait étudier et envisager leur proposition concernant sa désignation pour le califat»(38)
 

Notes

37. . La loi islamique

38. . "Al-Irchâd", op. cit. p. 200

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Le livre "Imam Hussein et le jour de Achoura"

Le maitre des martyres

L'imam Hussein (AS) est le deuxième fils sorti de la sainte union entre Ali ibn Abi Talib et Fatouma Zahra fille bien aimé du saint Prophète Mohammad (paix et bénédiction sur eux). L'imam Hussein est né le 3 Chabane de la 4ème année de l'hégire à Médine. . Le saint Prophète (psl) dit à Ali (p): "Oh Ali! Tu es pour moi ce que Hàroune était pour Moïse sauf qu`il n`y a pas de prophète après moi. Le Prophète Hàroune avait 2 enfants appelés Shabbar et Shabbir. La traduction de Shabbar en arabe est Hassan et celle de Shabbir est Hussein."

Il fut assassiné le Vendredi 10e muharram(Achoura) en l'an 61 A.H., à Karbala en Iraq, au cours de la bataille de 'Âchourâ', après avoir subi la soif et l'oppression pendant plusieurs jours. Il fut inhumé à Karbala où son Tombeau se dresse encore de nos jours. son titre est : Sayyidu' Shuhada comme le Sibt (Al-Asghar).

L'imam Hussein avait vécu six ans à côté de son grand père, le saint Prophète Mohammad (psl). Après la mort de ce dernier, l'imam Hussein resta avec son père, le commandeur des croyants Ali ibn Abi Talib (p).

Après le martyre de son père, il prêta serment de fidélité à son frère l'Imam Hassan et lui accorda son plein soutien dans sa résistance contre la rébellion de Muawiya qui voulait instaurer la dictature de la dynastie de Bèni Omeyyeh...
Lorsque l'Imam Hassan (p) fut obligé de conclure la paix et de lui céder le pouvoir temporairement, l'Imam Hussein (p) demeura, comme il l'était toujours ; fidèle à l'Imam Hassan et lui obéissant dans toutes ses décisions jusqu'à son martyre.

Après le martyre de son frère aîné l'imam Hassan ibn Ali, l'imam Hussein devient imam de la communauté islamique, une communauté qui fut fondée et dirigée pour la première fois par son grand père.il a eu une place distingue et respectueuse auprès d`Oummah islamique. Comme son père et son frère, l'imam Hussein vécut aussi dans les conditions les plus pénibles.

A cette époque les lois divines n'étaient plus respectées. Moawiya avait acquis une puissance et une autorité dans l'empire islamique. Moawiya avait tout fait pour écarter à jamais la progéniture de l'envoyer de Dieu du califat, et transmettre le califat à son fils Yazid et à ses descendants.

Histoire nous rapport, Muawiya avait organisé une campagne de propagande pour dénigrer l'Imam Ali et sa famille (paix sur eux), Les musulmans qui résistèrent au pouvoir injuste de Muawiya et qui refusèrent de prononcer les propos injurieux contre le commandeur des croyants Ali (psl), avaient été réprimé ou exécutés par Muawiya !... Avant sa mort, Moawiya réussit à transmettre le califat à son pervers fils Yazid, et le conseilla de ne pas s'occuper de l'imam Hussein, si ce dernier refuse de lui prêter le serment d'allégeance.

Les chiites et les sunnites affirment que Yazid n'avait aucune qualité morale ou spirituelle pour diriger la communauté islamique, car il fut buveur d'alcool, fornicateur, assassin…

Lorsque Yazid accéda illégalement au califat, il négligea les conseils de son père, il ordonna au gouverneur de Médine d'obtenir le serment d'allégeance de l'imam Hussein. Au cas d'un refus, il n'a qu'à lui couper la tête et l'envoyer à Damas. Mais Hussein refusa catégoriquement en condamnant ouvertement Yazid, le privant ainsi de toute couverture légale. L’imam Hussein partit avec sa famille vers la maison de Dieu à la Mecque, où il resta au moins quatre mois. Se rendant au tombeau du Prophète (psl) avant de quitter Médine par refus de prêter serment d'allégeance au Califat illégal de Yazid, I'Imam al-Hussayn dit:


«Ô mon Dieu! Ici se trouve le tombeau de Ton Prophète, et je suis le fils de la fille de Ton Prophète. TU sais ce qu'il m'arrive. Ô mon Dieu! J'aime le bien et je renie le mal. Je Te demande, Ô Toi qui es plein de majesté et de munificence, par ce tombeau et celui qui y gît, de ne me faire que ce qui Te satisfait et satisfait Ton Prophète».

Avant le départ il a confié son testament à son frère Mohammad Hanafy :

Au nom de Dieu Le Clément le Miséricordieux,

Ceci est le testament que Houssein ibn 'Ali ibn Abi Talib (as) a écrit pour son frère Mohammad connu sous le nom de ibn Hanafyàh.

Que moi Houssein (as) atteste qu'il n'y a pas d'autres dieux, sauf Allah, l'Unique et sans associés et que Mohammad (saw) est le serviteur et prophète d'Allah (swt).

Et que je ne suis pas parti pour proclamer ma grandeur ou pour créer la zizanie, mais pour conscientiser l’oummàh (communauté) de mon grand-père (Le Prophète). Mon but est de l'appeler vers les bonnes actions et de les arrêter des mauvaises actions; et de marcher sur le chemin de mon grand-père et mon père 'Ali ibn Abi Talib (as). Celui qui considère mon action comme juste et qui l'approuve, alors sachez qu'Allah (swt) est le meilleur soutien des justes. Et contre celui qui me combat, je serai patient jusqu'à ce qu'Allah (swt) fasse justice pure et véritable entre lui et moi ; car Il est Le Meilleur des juges.

O ; mon frère, je t'adresse ce testament. C'est Allah (swt) qui m'octroie tous les bienfaits et j'ai confiance en lui et c'est à Lui que je m'en remets.



Al-Hussayn arriva au "Lieu de la descente de la Révélation", la Mecque, Ville de la Paix, pendant la nuit du troisième vendredi du mois de Cha'bân. Il y entra en récitant ce verset coranique:

«Il dit, tout en se dirigeant vers Madian: "Il se peut que mon Seigneur me guide sur la Voie Droite». (Coran, XXVIII, 22)

La nouvelle de la présence d’Imam à la Mecque s'était propagée dans toute la communauté islamique, il y restait durant 4 mois. Imam a écrit des lettres, envoyé   aux habitants de Kuffa et Basrah. Beaucoup des gens qui étaient contre le califat de Yazid avaient écrit des lettres à l'imam pour lui exprimer leur affection et soutien.


Il adressa la lettre suivante aux chefs de Basrah et à ses leaders de l'opposition:

"Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux... Dieu a élu Mohammad parmi Ses créatures pour lui accorder l'honneur de la mission prophétique. Il l'a choisi pour communiquer Son message. Puis Il l'a appelé vers Lui. Le Prophète a conseillé les serviteurs de Dieu et a communiqué ce pourquoi il fut choisi comme Prophète... Nous étions sa famille, ses amis, ses héritiers présomptifs, ses légataires et les premiers ayants droit à le représenter auprès des gens. D'aucuns parmi notre peuple nous ont usurpé notre droit. Et cependant, nous n'avons rien dit, car nous détestions la division et nous avons voulu favoriser la sécurité, tout en sachant que nous avions plus de droit au califat que ceux qui l'ont confisqué.

"Je vous envoie cette lettre avec mon messager et je vous appelle au Livre de Dieu et à la Sunna de son Prophète (P), car, en effet, celle-ci a été assassinée, et l'hérésie ressuscitée. Je vous invite à écouter ma parole, obéir à mes ordres; je vous conduirais vers la bonne voie. Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de Dieu soient sur vous".

Plusieurs personnes étaient prêtes pour se soulever contre le gouvernement de Yazid. C'est pourquoi les habitants de la ville de Koufa en Iraq, avaient invité l'imam chez eux pour qu'il soit leur chef dans le but de provoquer un soulèvement et de réprimer l'injustice et l'iniquité. ! L'Imam décida alors de leur envoyer son plus proche compagnon, son cousin : Mouslem Ibn Aqil .celui-ci a envoyé un rapport affirmant le soutien des gens de Koufa .La situation était devenue dangereuse pour Yazid. Il envoya à la Koufa le fils de son ancien gouverneur :Obeydoullah Ibn Ziyad qui était encore plus vilain et plus malin que son père, et il le chargea d'exterminer les sympathisants de l'Imam Hussein et de mater la révolte de la Koufa. Pour exécuter les ordres de Yazid, Obeydoullah Ibn Ziyad n'eut pas besoin de plus de quelques agents et d'une grosse somme d'argent... Aussitôt infiltré dans la ville, il envoya ses espions parmi les habitants pour propager la fausse nouvelle selon laquelle une grande armée de Yazid était sur le point d'envahir la Koufa...

Malheureusement Mouslim Ibn Aqil sera trahi et exécuté d'une façon horrible.

 


Avant de quitter la Maison de Dieu, l'imam Hussein avait accompli le pèlerinage, le hajj, mais il dû écourter les rites de ce dernier en Oumra, car il avait compris que les espions de Yazid étaient venus à la Maison de Dieu en pèlerins afin de le tuer pendant les rites de ce devoir sacré. L'imam s'était levé au milieu des pèlerins venus de tous les coins de la région et avait fait un bref discours, il expliqua les raisons de son révolution. L'Imam al-Husayn, lors de l'annonce de son soulèvement contre Yazid Ibn Muawiya a dit:


«Je ne me suis pas soulevé de gaieté de cœur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Oumma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père...»


L'imam Hussein savait que son assassinat était inévitable, il était déterminé lui aussi à ne pas prêter le serment d'allégeance à Yazid l'imposteur, il quitta donc la Maison de Dieu avec toute sa famille, pour aller vers Koufa (en Iraq), où les gens l'attendaient.

L'Imam Hussein (psl) était en route vers la Koufa quand les nouvelles de martyre de Mouslem et de ses compagnons lui parurent, il dit alors à tous ceux qui l'entouraient : "Quiconque vient avec nous va au martyre et quiconque nous abandonne n'aura point de conquête !..."
Imam Al-Hussayn, arrivé sur le lieu prédit de son martyre, KARBAlA, dit à ses compagnons:

"ô mon Dieu! je me protège auprès de Toi du KARB (affliction) et du BAL?' (malheur).Et d'ajouter:
"C'est un lieu d'affliction et de malheur. Descendez de vos montures. C'est ici le terme de notre voyage, le lieu de l'effusion de notre sang et la place de nos tombeaux. C'est ce que m'a dit mon grand-père, le Messager de Dieu".
Quand l'imam, sa famille et ses partisans arrivèrent à Karbala (nom d'un désert près de la ville de Koufa), près de l'un des affluents du fleuve Euphrate ils furent encerclés par l` armée de Yazid composée des milliers d` hommes, comme disent plusieurs historiens. Pendant ce siège (qui dura jusqu`au jour d`Achoura), l'imam Hussein consolida ses hommes pour un combat inégal et inévitable. Il avait dit:

" O gens! L'envoyé de Dieu a dit: Celui qui voit un sultan injuste qui autorise ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu'il a conclu devant Dieu, qui dévie la Tradition de l'envoyé de Dieu, qui opprime les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans s'opposer à lui (le sultan) même par une parole ou une action, Dieu va lui réservé le même traitement qu'IL réserve à ce sultan ".

A partir de 7em jour l`accès à l'eau du fleuve a été interdit pour en priver les femmes et les enfants sous une chaleur torride...
Au neuvième jour du mois de Moharram (Tassua), l'armée d`ennemie lança un dernier ultimatum à l'imam Hussein, afin de choisir entre : prêter le serment d'allégeance et la mort. L'imam leur répondit que :

" Je ne vois en la mort que le bonheur, et en la vie avec les oppresseurs que l'angoisse ".

Et leur demanda un délai pour prier son Seigneur. La nuit, il appela ses compagnons et, en une brève allocution déclara qu'il n'y avait rien à espérer sinon la mort et le martyre; il ajouta que, puisque l'ennemi n'était intéressé qu'à sa propre personne, il les libérait de toute obligation afin que, s'ils désiraient fuir dans l'obscurité de la nuit ils puissent sauver leur vie.

Ensuite, il ordonna d'éteindre les lumières et la plupart de ses compagnons, qui l'avaient rejoint par intérêt personnel, se dispersèrent. Seuls restèrent une poignée de ceux qui aimaient la vérité - parmi ses proches collaborateurs - et quelques-uns des Banou Hâchim. (On rapport que 30 hommes de Koufa ont rejoignent Imam avant Achoura).

L'imam Hussein passa la nuit du neuf au dixième jour par des prières, des invocations, des causeries avec sa famille et ses compagnons. Tout le monde était déterminé d'aller jusqu'au bout, personne ne voulait fuir et abandonner le petit fils de l'envoyé de Dieu seul.

 

Le lendemain fut un vendredi, le jour d`Achoura, le dixième jour du mois Muharram.

Dès le lever du soleil, l'armée ennemie commençait déjà à dresser leurs lances, flèches et sabres contre le camp de l'imam. L'imam Hussein entreprit l'organisation de sa petite troupe, et confia l'étendard à son frère Abbas ibn Ali.

Avant le combat, l'imam Hussein essaya une fois de plus, de ramener les combattants ennemis à la raison, afin de ne pas participer à cette guerre qui leur ouvrait les portes de l'enfer. L'imam avait levé le saint coran et leur dit :

" O gens! Nous avons en commun le Livre de Dieu et la Tradition de mon grand-père, l'envoyé de Dieu. Il continua : Ne voyez-vous pas l'épée de l'envoyé de Dieu, son habit de guerre et son turban sur moi?

Ils répondirent : " Si ". Il leur demanda alors :

Pourquoi vous vous battez donc contre moi? Ils répondirent : Par obéissance à l'Emir Obeidullah Ibn Ziyâd "le gouverneur de calife Yazid. Tous ces appels étaient vains, seul le grand combattant au nom de Hour Ibn Yazid al Riyâhi (avec son fils et son serviteur) accepta de rejoindre le camp de l'imam pour mourir en martyre avec lui.

Il y eu un combat terrible. Au moment de l'assaut final, l'armée ennemie parvint à massacrer la famille et les compagnons de l'imam Hussein l'un après l'autre.

Même son dernier fils, un nourrisson de 6 mois, Ali Asghar n'a pas été épargné non plus par les ennemis. Ils l'ont assassiné sauvagement par une flèche à trois pointes.

L'imam Hussein lança un dernier appel pour la protection des veuves et des orphelins de la famille de l'envoyé de Dieu en ces termes :

" N'y a-t-il donc personne pour défendre la famille de l'envoyé de Dieu ?

N'y a-t-il pas un monothéiste qui craint Dieu pour ce qui nous arrive ?

N'y a-t-il personne qui nous vienne en aide par amour de Dieu ? "

L'imam resta seul sur le champ de bataille, après une forte résistance il finit par être atteint d'une flèche au menton. Après cela Chimr ibn al Jawchan avança et lui coupa la tête. Les combattants de l'armée de Yazid pillèrent et brûlèrent les tentes qui abrités les femmes, les enfants et Ali Zainol-Abidine le fils de Imam Hussein, le seul homme survivant. Ensuite les ennemis de l'islam coupèrent les têtes des combattants de l'imam, les mirent à nus et les laissèrent sur le sol sans les enterrer.

Ils emmenèrent les membres restant de la famille de l'imam ainsi que les têtes des martyrs, à Koufa pour les exhiber dans les rues, puis à Cham(Damas) auprès de Yazid.

Que Dieu maudisse tous ceux qui ont assassiné l'imam Hussein, qui ont comploté contre lui ou qui ont réjoui de son assassinat.

C'est ainsi que l'Imam Hussein (psl) décida de se sacrifier pour réveiller la communauté musulmane que les Omeyyades dorlotaient depuis vingt ans. Oui, il fallait qu’Hussein, fils de Fatima Zahra et petit-fils de Mohammed sceau des prophètes (psl) fût tué par les hypocrites se réclamant de l'Islam pour que le vrai visage des Omeyyades fût démasqué... et ce n'était pas là toute la leçon !

Et aujourd’hui plus que jamais, l`humanité a besoin de connaitre et de se rappeler le vraie sens de Djihad, la lutte sacrée sur le sentier d`Allah (swt), ce que le Petit-fils du Prophète (psl) a bien démontré avec le bataille d`Achoura pour sauvegarder l`Islam.

Voilà qu`on comprend mieux le sens du Hadith du Messager d`Allah, Mohammad que la paix soit sur lui et sa famille:

 

« Hussein est de moi et je suis d’Hussein »

L'Imam Al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ', (3):
 
 
Quelles sont les Racines de ce tragédie?

Après l'assassinat du troisième calife, 'Othman Ibn 'Affân, les Musulmans prêtèrent serment d'allégeance à 'Ali ibn Abitalib et le désignèrent pour diriger les affaires de l'Etat. Toutefois, Mu'âwîyah Ibn Abi Sufiyân, gouverneur de Syrie refusa la désignation de l'Imam 'Ali et fit scission en se proclamant Calife de la Province de Syrie.

Lorsqu'on se penche sur cette période difficile de l'histoire de l'Islam, on remarque que l'Imam 'Ali avait à faire face à trois blocs politiques:

1- Le parti Omayyade, dirigé par Mu'âwîyah Ibn Abi Sufiyân.

2- Le bloc des Khârijites (scissionnistes) qui firent sécession dans l'armée de l'Imam 'Ali après s'être révoltés contre lui.

3- Le bloc de Â'ichah et de Talhah et al-Zubair Ibn al-'Awâm.

Après une période de guerres et de conflits entre l'Imam 'Ali et ces partis, ce dernier a pu venir à bout du mouvement de de Â'ichah et de Talhah et al-Zubair lors de la célèbre bataille d'Al-Jamal qui s'est déroulée à Basrah. Il a pu vaincre également l'armée du Mu'awiyah dans la bataille de Çiffine qui a débouché sur un arbitrage et des négociations que l'Imam 'Ali a fini par refuser, ayant constaté que Mu'âwîyah avait bel et bien recouru à une ruse de guerre et à une machination politique visant à diviser son armée. En effet, une partie de cette armée avait refusé l'arbitrage et s'était mutinée. La mutinerie a conduit l'Imam 'Ali à livrer bataille aux sécessionnistes (la Bataille d'al-Nahrawân) qui furent vaincus et dispersés.

Dans ce climat de confrontation, de guerres sanglantes et de conflits, un groupe de Khârijites ont élaboré un plan pour l'assassinat de Mu'âwîyah, de 'Amr Ibn al-'Âç et de 'Ali Ibn Abi Tâlib. Ils ont mis leur plan à exécution, pour ce qui concerne le dernier nommé. Ainsi, un jour, alors que l'Imam 'Ali faisait sa prière de l'Aube à la Mosquée de Kûfa, 'Abdul Rahmân Ibn Muljim le frappa d'un coup d'épée empoisonnée sur la tête. C'était le 19 Ramadân de l'an 40 Hégirien. Il mourra en martyr, après deux jours d'agonie, des suites de sa blessure, le 21 Ramadân. Avec cet assassinat la Umma perdit le plus cher de ses hommes, le modèle exemplaire de ses avant-gardes, le porte-drapeau des Musulmans.

Après le martyre de cet homme politique et d'Etat, de cet homme de doctrine et de principes, l'équilibre social et politique du mouvement de la Umma et de sa pensée fut rompu, le Message commença à être vidé de son contenu, et la Tradition du Prophète et de ses successeurs, bafouée. Le "Califat Bien Dirigé"(20) qui présidait jusqu'alors à la destinée de la Umma et qui s'efforçait de maintenir et de poursuivre la Tradition du Prophète, s'éclipse et s'effondra sous les martellement des coups que lui assénaient des hommes avides de pouvoir personnel, pour céder la place au parti omayyade qui ne s'embarrassait de rien pour s'imposer aux Musulmans.

Ainsi dès l'assassinat de l'Imam 'Ali, le gouverneur de Syrie, Mu'âwîyah, estima que le moment était venu pour étendre le champ de son Califat sécessionniste à tout le territoire de la Umma, en se proclamant cette fois-ci Calife de tous les Musulmans, et ce, bien qu'il sache, comme tous les Musulmans, que le Califat revenait à la personnalité prestigieuse que fut l'Imam al-Hassan, en raison de sa sainteté, de sa position politique et sociale élevée, de la grande estime en laquelle l'avait tenu le Prophète sawas, du testament de son père l'Imam 'Ali , et du serment d'allégeance que lui prêtèrent les Musulmans. Aussi, écrivit-il au Calife Bien-Dirigé légitime, l'Imam al-Hassan, pour le sommer d'abdiquer s'il ne voulait pas guerroyer.

Al-Hassan n'était pas homme à céder au chantage. Sachant qu'il avait la légalité et la légitimité pour lui, il ne pouvait guère donner l'impression d'abdiquer de son plein gré. Les Musulmans lui ayant prêté serment d'allégeance, son devoir était d'assumer le Califat et ses responsabilités. Aussi mobilisa-t-il ses armées et engagea-t-il un combat acharné contre les dissidents que commandait Mu'âwîyah.

Ce dernier, sachant qu'il ne pouvait pas compter seulement sur la force armée pour vaincre le Calife légitime, le petit-fils du Prophète sawas, fidèle à lui-même et fort de l'expérience perfide qu'il avait acquise lorsqu'il se mutina contre la légitimité du quatrième successeur officiel du Prophète, l'Imam 'Ai, étala la carte maîtresse de sa stratégie: la ruse et la corruption. Il se mit à la recherche d'hommes et de commandants attachés aux artifices matériels de ce bas-monde, dans l'armée légitime de l'Imam al-Hassan. Il leur offrit pots-de-vin et commissions, et leur fit des promesses de promotion. Le virus de la corruption produisit ses effets vénéneux.

Constatant que la trahison, les défections, la désinformation et la falsification des données de la situation, pourraient entraîner les Musulmans dans une guerre fratricide interminable, et soucieux de préserver l'unité de la Umma face aux menaces grandissantes de l'ennemi extérieur (les Romains), l'Imam al-Hassan décida d'arrêter l'effusion de sang, en attendant des jours meilleurs et des circonstances plus favorables et plus sereines pour rétablir la vérité, la légitimité et la légalité islamiques.

Il accepta ainsi de conclure un traité de paix avec Mu'âwîyah, prévoyant le retour à la légalité après la mort de celui-ci, au respect des prescriptions du Coran et de la Tradition du Prophète et de ses successeurs, les quatre Califes Bien Dirigés.(21) Le traité comportait grosso modo les clauses et les articles suivants:

1- Al-Hassan fils de 'Ali, fils de Abou Tâlib, a accepté de se réconcilier avec Mu'âwîyah, fils de Abou Sufiyân, et de lui céder la Wilaya (la tutelle, la direction, le Califat) des Musulmans à condition que ce dernier les gouverne selon le Livre de Dieu, la Sunna du Prophète et la conduite des Califes "Bien-Dirigés et guidés dans le Droit Chemin", et qu'il ne désigne personne à sa succession.(22)

2- Le Califat après Mu'âwîyah(23), reviendra à al-Hassan ou à son frère al-Hussayn s'il venait à lui arriver quelque chose.(24)

3- Personne parmi les habitants de Médine, de Hejâz et d'Irak, n'a le droit de faire aucune réclamation concernant des faits accomplis(25) à l'époque du père d'al-Hassan (l'Imam 'Ali).(26)

4- Les employés de Mu'âwîyah doivent s'abstenir d'injurier de leurs tribunes, l'Imam 'Ali.

5- Tout le monde doit se sentir en sécurité où qu'il se trouve dans la terre de Dieu, Le Très-Haut.

6- Mu'âwîyah n'a pas le droit de disposer des biens se trouvant dans la trésorerie de Kûfa. Ces biens doivent rester à la disposition de l'Imam al-Hassan.

7- Mu'âwîyah ne doit pas faire montre de haine envers al-Hassan et son frère al-Hussayn, ni porter préjudice à leurs partisans, leurs adeptes, leurs biens, leurs enfants et leurs femmes.

Ainsi le Califat Bien-Dirigé a pris fin avec cette cession du Califat de l'Imam al-Hassan Ibn 'Ali en faveur de Mu'âwîyah. A la suite de cet acte de cession, al-Hassan retourna à Médine, après s'être chargé des fardeaux du Califat pendant les six mois qui avaient suivi le martyre de son père, l'Imam 'Ali.

Mais l'encre du Traité de réconciliation était à peine sèche, que Mu'âwîyah déclara qu'il ne respecterait guère ses engagements.

«... J'ai promis des choses à al-Hassan, dit-il à ses amis, et je lui en ai accordé d'autres. Mais je les foule toutes de mes pieds, et je ne respecterai rien des promesses que je lui ai faites...»(27)

Alors que al-Hassan et al-Hussayn s'aient retirés officiellement de la scène politique, Mu'âwîyah et ses acolytes accentuèrent leur hostilité (dont les racines remontaient aux premiers jours de l'Islam) à l'égard des partisans des Ahl ul-Bayt(28). La répression reprit de plus belle et le calvaire des Musulmans ne cessa de s'aggraver... jusqu'au décès de l'Imam al-Hassan des suites de son empoisonnement.(29)

A la mort d'al-Hassan, alors que Mu'âwîyah se hâtait de désigner(30) son fils Yazid pour sa succession, au mépris des clauses du Traité et des traditions des Califes , les Musulmans, les légitimistes en tête, se tournèrent vers l'Imam al-Hussayn pour lui prêter serment d'allégeance et destituer le gouvernement de Mu'âwîyah.

En effet la décision de Mu'âwîyah de désigner son fils et de demander aux Musulmans de lui prêter serment d'allégeance, contrairement aux normes et aux règles islamiques en vigueur(31), suscita la colère de l'opinion publique et provoqua une levée de boucliers, surtout parmi les personnalités islamiques de notoriété publique, tels que l' Imam al-Hussayn, fils de l'Imam 'Ali, 'Abdul Rahmân, fils du Calife Abou Bakr, 'Abdul Rahmân al-Zubair, 'Abdullah Ibn 'Omar... ainsi que bien d'autres figures de premier plan.

Ci-après, nous reproduisons en les résumant quelques scènes et témoignages historiques sur le refus des notables de la Umma de se soumettre au désir de Mu'âwîyah de désigner à sa succession son fils Yazid:

«En l'an 50 (de l'Hégire), Qûhistân fut pris de force et Mu'âwîyah appela les Syriens à prêter serment d'allégeance à son fils Yazid comme héritier présomptif; ce qui fut fait. Et c'était la première fois qu'un calife désignait son fils pour sa succession... Ensuite il écrivait au gouverneur de Médine, Marwân, pour qu'il obtienne des Médinois la prestation de serment d'allégeance à Yazid. Marwân s'exécuta et tint à ses administrés le discours suivant: «Amîr al-Mu'minîn(32) a décidé de désigner pour vous son fils Yazid, comme continuateur de la sunna de Abou Bakr et de 'Omar.

- "C'est plutôt la sunna (tradition) de Cyrus et de César", rétorqua 'Abdul Rahmân Ibn Abou Bakr. "Abou Bakr et 'Omar n'ont pas légué le Califat à leurs fils ni à aucun membre de leur famille"».

En l'an 51, Mu'âwîyah fit le pèlerinage et là aussi, il s'attacha à demander aux gens de prêter serment d'allégeance à son fils.

Il convoqua tout d'abord Ibn 'Omar qui refusait la désignation de Yazid, et lui dit sur un ton de reproche et de menace:

«Tu me disais que tu n'aimais pas passer une seule nuit noire sans avoir un commandant! Pour ma part, je te mets en garde contre toute tentative de diviser les Musulmans et de semer la discorde entre eux».

Ibn 'Omar remercia et loua Dieu, et dit:

«Avant toi il y avait des califes qui avaient des fils. Le tien n'est pas meilleur que les leurs. Pourtant, ils n'ont pas vu en leurs fils ce que tu vois dans le tien. Ils ont choisi pour les Musulmans ce qu'ils ont estimé bon de choisir. Quant à me mettre en garde contre toute tentative de diviser les Musulmans, de toute façon, je ne l'aurais jamais fait, car je suis l'un d'eux. S'il y a unanimité pour quelqu'un, j'en ferai partie».

Mu'âwîyah lui dit: «Que Dieu te couvre de Sa Miséricorde». Après quoi, Ibn 'Omar sortit.

Puis Mu'âwîyah convoqua Ibn (le fils de) Abou Bakr, prononça la profession de foi islamique(33) et se mit à discourir. Ibn Abou Bakr l'interrompit en lui disant:

«Si tu veux à tout prix désigner ton fils, fais-le; tu en répondras devant Dieu. Quant à nous, par Dieu, nous ne le ferons jamais. Par Dieu, tu dois soumettre cette affaire (de succession) à la consultation des Musulmans, sinon nous te destituerons».

Et sans plus attendre il sortit. Mu'âwîyah, lui lança, menaçant et sournois:

«Doucement! Ne te montre pas aux Syriens avant que le les informe ce soir que tu nous a prêté serment d'allégeance, car j'ai peur qu'ils te tuent (s'ils pensent que tu ne l'as pas fait). Par la suite tu pourras faire ce que tu voudras».

Enfin ce fut le tour d'Ibn al-Zubair de se présenter devant Mu'âwîyah. Celui-ci dit à celui-là: «Ô fils de Zubair! Tu es un renard malicieux qui ne sort d'un trou que pour entrer dans un autre. Tu t'es adressé à ces deux hommes(34), tu as soufflé dans leurs narines et tu les as fait changer d'avis!»

Ibn al-Zubair répondit: «Si tu en as assez du Califat, démets-toi et allons prêter serment d'allégeance à ton fils. Si nous prêtons serment d'allégeance à toi et à ton fils, lequel de vous devrions-nous écouter et auquel de vous devrions-nous obéir?! La prestation de serment d'allégeance ne pourra jamais être faite à la fois à toi et à ton fils».

Ibn al-Zubair parti, Mu'âwîyah monta sur la tribune, remercia et loua Dieu, et s'écria: «Nous avons constaté que les dires des gens sont inexacts. Ils ont prétendu que Ibn 'Omar, Ibn Abou Bakr et Ibn al-Zubair ne prêteraient pas serment d'allégeance à Yazid. Or ils ont écouté, obéi, et ils lui ont prêté serment d'allégeance».

Là, les Syriens crièrent:

«Par Dieu, nous ne serons pas satisfaits, jusqu'à ce qu'ils prêtent serment d'allégeance devant des témoins. Autrement nous leurs couperons la tête».

«Dieu soit glorifié! Que les gens ont hâte d'en vouloir aux Quraich(35)! Je ne veux plus entendre aucun de vous répéter cela», leur dît Mu'âwîyah, avec affectation.

Mu'âwîyah descendit de la tribune et prit le chemin de la Syrie. Les gens se mirent à affirmer que Ibn 'Omar, Ibn Abou Bakr et Ibn al-Zubair avaient prêté serment d'allégeance, cependant que les intéressés eux-mêmes s'écriaient: «Non, par Dieu, nous n'avons pas prêté serment d'allégeance». Les gens dirent: «Si».(36)

Notes:

20. . "Al-Khilâfah al-Rachidah"- "le Califat des quatre premiers successeurs du Prophète": Abou Bakr, 'Omar, 'Othmân, 'Ali (et provisoirement, al-Hassan)

21. . "Al-Khulafâ' al-Rachidien": Les quatre premiers successeurs officiels du Prophète sawas: Abou Bakr, 'Omar Ibn al-Khattab, 'Othman Ibn 'Affân et 'Ali Ibn Abi Tâlib.

22. . Ibn al-Çabbâgh al-Mâliki, "Al-Fuçûl al-Muhemmah", p. 163

23. . Jalâl al-Dm al-Ciûti, "Târikh al-Khulafâ", p. 191

24. . "Umdat al-Tâlib", par Ibn a1-Muhannâ (décédé en l'an 911 hégirien), cité par Cheikh Râdhi 'Âle Yassine, "Çulh al-Hassan", p. 260

25. . Il s'agit de la restitution par l'Imam 'Ali des biens de la Trésorerie distribués injustement par 'Othman Ibn 'Affân à ses proches.

26. . Jalâl al-Dîn al-Ciûti, op. cit., p. 191

27. . Al-Cheikh al-Mufîd, "Al-Irchâd", op. cit., p. 191

28. . La famille du Prophète: L'Imam 'Ali et ses descendants.

29. . L'an 50 hégirien, entre les mois de Çafar et de Rabi' al-Awwal.

30. . D'aucuns disent que Mu'âwîyah désigna son fils pour sa succession avant même le décès de l'Imam al-Hassan.

31. . Voir Abou-A'lâ al-Mawdoudi, "Al-Khilâfah wal-Mulk" (Le Califat et le royaume) pp. 99-120

32. . Titre du Calife = Commandeur des croyants

33. . Al-chahâdatayn = «J'atteste qu'il n'y a de divinité que Dieu; j'atteste que Muhammad est le Messager de Dieu».

34. . C'est-à-dire les deux hommes qui l'ont précédé chez Mu'âwîyah, Ibn 'Omar et Ibn Abou Bakr.

35. . Les trois hommes qui venaient d'être présentés à Mu'âwîyah sont de la tribu de Quraich.

36. . Jalâl al-Din al-Ciûti, "Târikh al-Khulafâ", p. 196

37. . La loi islamique

Qui est l'Imam al-Hussayn?

«Je ne me rendrai jamais à vous comme un soumis, ni ne me résignerai jamais comme un esclave».

L'écho de ce cri de refus et de défi qu'a lancé l'Imam al-Hussayn, à la face de la puissance déviationniste omayyade avant de tomber en martyr, retentit encore dans la vallée de Tûfûf(2), comme il a toujours retenti dans les oreilles de toutes les générations qui se sont succédé depuis son assassinat. Il n'a cessé d'agiter toutes les phases de l'histoire, comme un tourbillon qui moissonne les tyrans, ou un volcan qui fait trembler les trônes des injustes, en réveillant toutes les consciences libres et en galvanisant l'esprit révolutionnaire et de jihad missionnaire chaque fois que la déviation et les forces du mal poussent à l'excès leur arrogance.

Depuis son martyre, des millions et des millions de Musulmans se sont rendus à sa tombe pour se rappeler que la sauvegarde du Message et de la Sunna (la Tradition du Prophète sawas) exige parfois le sacrifice de soi, même si l'on a toutes les possibilités de l'éviter.

Aujourd'hui, cette tombe, transformée au fil des siècles en un site imposant de merveilles, dressant ses dômes et ses minarets dorés au centre de Karbalâ' (ville située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad) témoigne par sa splendeur de l'attachement profond et inébranlable des générations successives de Musulmans à cette personnalité islamique hors du commun, par le sens qu'il a su donner à son combat pour préserver l'Islam d'une déviation imminente.

Au fil des siècles des écoles littéraires spécifiques se sont créées pour dépeindre les tableaux épiques du martyre d'al-Hussayn, et des milliers de littérateurs et des poètes ont consacré leurs plumes et leurs talents à l'évocation et à la description de sa tragédie, de son héroïsme et des moindres détails de sa noble vie.

Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de révoltes, de soulèvements et de révolutions qui ont éclaté en ayant pour moteur et agent galvanisateur, la mémoire de la Révolution d'al-Hussayn, l'exemple de son sacrifice, de sa foi, et de ses principes.

Quel est donc ce personnage qui a tant marqué l'histoire et les coeurs des musulmans, en général, et des adeptes des "Ahl-ul-Bayt"(3) en particulier? Pourquoi, des Musulmans légitimistes qui se disent avant tout attachés au Coran et à la Sunna du Prophète prennent-ils pour symbole de cet attachement, la personnalité et l'action de cette figure de proue de la légitimité en Islam, al-Hussayn, petit-fils du Prophète?

1- Son appartenance familiale

Al-Hussayn est le fils de l'Imam 'Ali Ibn Abi Tâlib, cousin et gendre du Prophète sawas, et de la Dame Fatima al-Zahrâ, fille chérie du Prophète Muhammad et de la Dame Khadîjah al-Kubrâ. Il est le troisième Imam des Musulmans légitimistes (les Chiites imamites), après son père, l'Imam 'Ali Ibn Abi Tâlib (le lère Imam, et 4ème successeur officiel du Prophète), et son frère l'Imam al-Hassan (2ème Imam).

Al-Hussayn est né à Médine, le 25 Cha'bân de l'an 4 de l'Hégire(4). La famille du Prophète l'a accueilli à sa naissance avec amour et tendresse, et c'est le Messager de Dieu, lui-même, qui lui donna le nom d'al-Hussayn(5).

Al-Hussayn fut élevé et grandi dans le giron du Prophète sawas, de l'Imam 'Ali et de Fâtimah al-Zahrâ.

Il fut donc nourri de la morale prophétique et élevé selon les principes du Message islamique, les principes du Bon Droit, de la justice et de la dignité.

2- Sa position auprès du Prophète et sa place dans la Sunna

Fait significatif - lorsqu'on sait que la Sunna ou la Tradition consiste en les paroles, les gestes et le comportement du Prophète - le Messager de Dieu le couvrait publiquement de son amour et de sa tendresse, et le portait ainsi que son frère aîné, al-Hassan, contre sa poitrine en exprimant à haute voix, devant ses Compagnons, cet amour paternel généreux:

«Ô mon Dieu! Je les aime et j'aime ceux qui les aiment».(6)

La métaphore suivante en dit long sur l'amour que le Prophète éprouvait et exprimait pour ses deux petits-fils:

«Mes deux fils(7) que voici sont mes deux basilics de ce bas-monde ». (8)

Et les propos suivants ne laissent plus de doute sur la portée et la profondeur de cet amour:

«Al-Hussayn fait partie de moi, et je fais partie d'al-Hussayn. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hussayn».(9)

«Celui qui aime al-Hassan et al-Hussayn m'aura aimé, et celui qui les déteste, m'aura détesté».(10)

Propos réitérés et confirmés à maintes autres occasions. Par exemple, lorsqu'un jour, le Prophète qui accomplissait sa prière, que al-Hassan et al-Hussayn se bousculaient sur son dos, en ces moments de recueillement, et que des gens vinrent les éloigner, dit:

«Laissez-les... Par mon père et ma mère, celui qui m'aime, doit les aimer aussi».(11)

Ou encore cette autre métaphore révélatrice et on ne peut plus claire, utilisée par le Prophète pour mettre en évidence la position prédestinée d'al-Hussayn auprès de Dieu:

«Celui qui se réjouirait de voir un homme destiné au Paradis,(12) qu'il regarde al-Hussayn».(13)

Ainsi, le Prophète sawas a donc pris soin de faire connaître aux Musulmans le sort de martyr qui attendait al-Hussayn, dés son enfance et de désigner sa position privilégiée dans la Umma, pour que celle-ci ne pardonne jamais à quiconque aurait le malheur de devenir parmi les assassins de son bien-aimé.

Les assassins d'al-Hussayn ne pourraient jamais prétexter l'oubli ou l'ignorance de ces paroles du Prophète pour qu'on puisse leur pardonner un jour, car le Prophète s'était attaché à les mettre suffisamment en évidence pour que de grandes figures de l'Islam, tels que Abou Bakr al-Çiddiq et Ibn 'Omar, trouvent toujours l'occasion de les répéter à l'intention des Musulmans. En effet c'est Abou Bakr qui a dit un jour:

«J'ai entendu le Messager de Dieu dire: "Al-Hassan et al-Hussayn sont les deux Maîtres de la jeunesse du Paradis"».(14)

Quant à Ibn 'Omar, c'est bien après l'assassina d'al-Hussayn qu'il rappela à des Irakiens venus lui poser un question canonique sur les moustiques, ce que le Prophète avait dit à propos de la position privilégiée qu'occupaient auprès de lui ses deux petits-fils: «Les Irakiens, dit-il, amer, m'interrogent sur les moustiques, alors qu'ils ont tué le fils de la fille du Messager de Dieu, lequel Messager avait dit "ce sont (al-Hassan et al-Hussayn) mes deux basilics(15) dans ce bas monde"».(16)

Conscients de cette place de choix qu'al-Hussayn occupai dans le coeur et la pensée du Prophète sawas et dans sa famille, les Musulmans ne pourront pas ne pas sentir qu'à travers son assassinat, c'était le sang du Prophète qui fut répandu si injustement et si tragiquement dans la terre de Karbalâ', comme nous le verrons plus loin. Ils ne cesseront jamais de penser à ce crime impardonnable perpétré contre la famille du Prophète ne pourra se réparer que par le rétablissement des principes l'Islam pour lesquels l'Imam al-Hussayn s'était soulevé, et p une révolte permanente contre ceux qui persistaient à dévier ces principes. De là les révolutions successives, dont ce d'al-Tawwâbine(17), contre le régime ommayyade, auteur ce crime. Le sang d'al-Hussayn sera ainsi le volcan qui ébranlera les piliers de l'Etat Omayyade et détruira son entité.

Malgré toutes les tentatives perfides des Omayyades de justifier l'assassinat d'al-Hussayn et de déformer la noble cause pour laquelle il se battait, l'attachement des Musulmans au petit-fils du Prophète alla grandissant après son martyre. Car, comment auraient-ils pu se détacher de lui, s'ils voulaient rester attachés au Message de leur religion, alors qu'ils savaient que ce martyr faisait partie des Ahl-ul-Bayt (la famille du Prophète) que le Coran leur ordonne d'aimer:

«Dis: " Je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre affection envers les proches".(18) A celui qui accomplit une telle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau encore». (Coran, XLII, 23);

et dont il souligne la purification:

«Ô vous, les gens de la Maison! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement». (Coran, XXXIII, 33);

et qu'il associe au Prophète:

«Si quelqu'un te contredit après ce que tu as vécu en fait de science, dit: "Venez! Appelons nos fils(19) et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous ferons alors une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs"». (Coran, III, 61)

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Notes

1. . Voir: Aboul-A'lâ al-Mawdoudî, "Al-Khilâfah wal Mulk" (Le Califat et le Royaume), Dâr al-Qalam, Kuwaït.

2. . Un surnom de la ville de Karbalâ', qui était à l'origine le lieu du martyre d'al-Hussayn, et actuellement la ville de son sépulcre et de ceux de ses compagnons. Elle est située à 170 Km au sud-ouest de Bagdad.

3. . La famille du Prophète

4. . Al-Cheikh al-Mufid, "Al-Irchâd", p. 198

5. . Selon certaines sources historiques, Fâtimah al-Zahrâ mit al-Hussayn au monde après six mois de grossesse seulement. Voir à cet égard: Muhib al-Dîn al-Tabari (mort en 694 H.), "Thakhâ'ir al-'Oqbâ", p. 118.

6. . M. D. al-Tabari, p. 124, et Ibn Kathîr: "Istich-hâd al-Hussayn" (le Martyre d'al-Hssayn), p. 138

7. . Le Prophète avait coutume d'appeler, par affection, ses deux petits-fils: "mes fils".

8. . Id. Ibid.

9. . Al-Tarmathî, cité par Ibn Kathîr dans "Istich-hâd al-Hussayn", op. cit. p. 139

10. . M. D. al-Tabari, op. cit. p. 124

11. . Id. Ibid., op. cit., p. 229. Ce Hadith est cité par Abou Hâtam.

12. . Le Prophète savait de par sa mission prophétique divine qu'al-Hussayn serait martyr. Or tout martyr en Islam est destiné au Paradis.

13. . Id. Ibid., p. 229

14. . Id. Ibid., p. 129

15. . C'est-à-dire, le parfum, l'aromate, le plaisir...

16. . Id. Ibid., p. 124

17. . De l'arabe "tawbah" (repentir). La révolution d'al-Tawwâbîn déclenchée contre les Omayyades, à Kûfa. Il avait pour motif principal d'exprimer le regret et le repentir de ceux qui avaient fait défection lot soulèvement d'al-Hussayn. Ceux qui l'ont déclenchée (Sulayman al-Khaz'i et al-Mucib Ibn Najbah al-Fazari) voulaient venger le sang d'al-Hussayn et ses compagnons, répandu par les Omayyades.

18. . Les proches du Prophète et plus précisément les Ahl- ul-Bayt, dont fait partie al-Hussayn.

19. . Il s'agit de l'Imam al-Hassan et de son frère l'Imam al-Hussayn.

mercredi, 26 juillet 2023 17:19

L'Imam Al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ, 1

L'Imam Al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ'
Introduction
 
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.

Qui dit 'Âchourâ', dit tragédie qui n'a cessé d'émouvoir et de plonger dans la douleur des millions de Musulmans depuis plus de treize siècles, et événement politique crucial qui a influé fortement sur le cheminement de l'expérience islamique.

Tragédie, 'Âchourâ' est en effet le jour anniversaire de l'assassinat tragique du petit-fils chéri du Prophète, l'Imam al-Hussayn, et de quelques dizaines de ses compagnons et proches parents, massacrés en même temps que lui, sous les yeux de leurs femmes et de leurs enfants, sur une terre étrangère, après avoir subi un calvaire douloureux et effectué une marche pénible d'environ deux mille kilomètres, qui les a conduits de Médine à la Mecque (en Arabie) puis à Karbalâ' (en Irak).

Evénement historique crucial, cette tragédie est l'aboutissement du soulèvement de l'Imam al-Hussayn, qui avait pour but de donner un coup d'arrêt à la légalisation et à la généralisation de la déviation du Message de l'Islam par les Omayyades, et notamment par Yazid qui avait placé son pouvoir personnel et ses vices au-dessus de tous les tabous islamique, et dont les soldats n'ont pas hésité, sur ses ordres, à sévir contre la ville du Prophète, Médine, en s'y livrant à un génocide barbare et à des viols collectifs(1), avant de marcher sur la Mecque, pour y détruire et incendier la Maison de Dieu, la Sainte Ka'ba. La place particulière qu'al-Hussayn occupait dans le coeur du Prophète et des Musulmans, le sacrifice inégalable qu'il a consenti pour défendre la cause sublime à laquelle il s'est identifié, les pratiques odieuses et la répression sanguinaire des autorités illégitimes qu'il a combattues, tous ces facteurs ont fait du soulèvement du petit-fils du Messager de Dieu, le symbole de la résistance à tous les pouvoirs tyranniques et déviationnistes, et l'inspirateur de maintes révoltes et révolutions que les masses musulmanes ont déclenchées depuis lors contre des gouvernants despotiques qui avaient tendance à faire passer le souci de la conservation du pouvoir ou "la raison d'Etat" avant la morale islamique et les préceptes de la Chari'a.

Il est naturel dès lors que tous les régimes héréditaires - des Omayyades aux Ottomans en passant par les Abbassides - qui se sont imposés à la Umma depuis l'assassinat ignoble d'al-Hussayn aient tout fait pour que le récit de ce crime odieux (qu'aucun Musulman - y compris ses instigateurs - ne pouvait ne pas désapprouver) et de ce "Soulèvement noble et rayonnant", (qui ne saurait ne pas exalter l'élan révolutionnaire de tout musulman attaché aux valeurs sublimes de l'Islam authentique et originel, et de tout Musulman hostile à la déviation, à l'injustice et à la tyrannie) ne fût pas porté à la connaissance des masses, et qu'il n'occupât pas la place primordiale qui lui revient légitimement dans l'histoire du Message. C'est ce qui expliquerait sans doute pourquoi la tragédie d'al-Hussayn, les causes et les effets de son Soulèvement, qui n'ont jamais cessé d'émouvoir des dizaines de millions de Musulmans dans les quatre coins du monde, sont relativement ignorés ou partiellement et improprement connus par d'autres musulmans dans beaucoup de régions de la planète, et ce, bien que des dizaines de grands historiens, biographes et écrivains, anciens et contemporains - allant de l'imam Ahmad Ibn Hanbal à Abbas Mahmoud al-Aqqâd, d'Ibn Taymiyyeh à Mohammad Mahdi Chams el-Dine, d'Ibn Kathir à Aboul A'lâ al-Mawdoudî - se soient penchés sur le double aspect de ce sujet, les uns pour mettre en évidence l'atrocité de la tragédie, les autres pour souligner les différentes péripéties de l'événement historique.

Consciente de l'importance du sujet de 'Âchourâ' dans l'histoire de l'Islam et dans le cheminement de l'expérience islamique, et par conséquent de son importance, pour tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette histoire, et constatant l'absence d'ouvrages en français le concernant, nous nous sommes proposé de préparer le présent livre à l'intention des lecteurs francophones.

Mais il convient de noter tout de suite que ce modeste livre ne prétend ni restituer l'ensemble des éléments dramatiques de la tragédie pour susciter chez le lecteur l'émotion profonde que celle-ci suscite généralement chez tous ceux qui la connaissent dans ses moindres détails, ni rapporter toutes les péripéties du Soulèvement pour expliquer et justifier son importance dans l'histoire de l'Islam et dans l'esprit et le coeur des Musulmans. Ses auteurs ont seulement voulu décrire les lignes générales de la tragédie et brosser les grands traits de l'événement historique. Soucieux avant tout d'apporter au lecteur le plus possible d'éléments sur le double aspect du sujet, ils ont fait abstraction aussi bien de "l'art" de présenter une tragédie que des détails "techniques" chers à l'historien. Désireux de donner au lecteur une idée générale du "contenu", ils ne se sont pas attardés sur les détails formels des événements rapportés. Tout en prenant un soin particulier à vérifier l'authenticité et l'exactitude des faits historiques qu'ils mentionnent, et dont font part les principaux historiens et transmetteurs de Hadith, qui font autorité chez les différentes écoles et tendances juridico-religieuses musulmanes, ils se sont contentés de renvoyer le lecteur, le plus souvent à deux ou trois d'entre eux - tels Ibn Tâwûs, al-Cheikh al-Mufîd... etc. Ce choix d'un nombre limité de références n'est pas dicté par une préférence ou un parti pris pour celles-ci, mais parce que ces références répétées se chargent elles-mêmes d'énumérer les différentes sources historiques des faits, des Hadiths et des événements soulignés, et de démontrer leur authenticité ou leur bien fondé, ce qui permet aux auteurs de ce livre d'éviter des détails superflus et sans grand intérêt pour un lecteur désirant se faire avant tout une idée d'un sujet dont il n'aurait pas une grande connaissance.

Quant à la traduction, elle a été soumise à ces mêmes préoccupations, c'est-à-dire celles de la primauté du "contenu" sur la "forme", de la clarté des textes sur leurs détails formels, chaque fois que cela était nécessaire. Aussi n'avons-nous pas hésité à supprimer des textes arabes des passages difficilement traduisibles en français ou incompréhensibles pour le lecteur français, lorsque nous estimions que de telles suppressions ne nuisaient pas au contenu et qu'elles facilitaient la lecture et la compréhension du récit.

Abbas Ahmad al-Bostani
www.bostani.org
Livre : L'Imam Al-Hussayn et le Jour de 'Achourâ'
Aujourd'hui,  c'est le premier jour du mois Muharam et le début de l'année 1445 Hijir. Qu'Allah nous apport, ainsi  que pour tous les musulmans du monde:  la santé,  la paix, la justice, la bénédiction,Baraka...
Le mois Muharam nous rappel aussi le soulèvement du petit fils bien aimé du Prophète saws, Seyedna Imam Hussein, contre l'injustice du Calife Yazid ibn Muawya ibn Abusofiane. 
 
Le Noble Prophète d'Allah sawas disait:
Al-Hassan et al-Hussayn sont les deux Maîtres de la jeunesse du Paradis"». (Selon Abi Sa`ïd al-Khidri, cité par Ahmad ibn Hanbal)".

«Al-Hussayn fait partie de moi, et je fais partie d'al-Hussayn. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hussayn». (A1-Tarmadi, citant Ya`li Ibn Marrah rapporte ce témoignage)

Imam Hussein disait:

Que moi Houssein atteste qu'il n'y a pas d'autre dieu, sauf Allah, l'Unique et sans associés et que Mohammad (sawas) est le serviteur et prophète d'Allah (swt).


Et que je ne suis pas parti pour proclamer ma grandeur ou pour créer la zizanie, mais pour conscientiser la oummàh (communauté) de mon grand-père (Le Prophète). Mon but est de l'appeler vers les bonnes actions et de les arrêter des mauvaises actions; et de marcher sur le chemin de mon grand-père et mon père 'Ali ibn Abi Talib (as). Celui qui considère mon action comme juste et qui l'approuve, alors sachez qu'Allah (swt) est le meilleur soutien des justes. Et contre celui qui me combat, je serai patient jusqu'à ce qu'Allah (swt) fasse justice pure et véritable entre lui et moi ; car Il est Le Meilleur des juges.

C`est au dixième jour de ce mois que le petit fils bien aime de Saint Prophète (psl), est tombe en martyre, assoiffé, assassiné et décapité avec ses compagnons et sa famille (72 Martyres). C`est la grande tragédie, le combat inégale entre la vérité et la tyrannie.
Suite au crime abominable de brûler le saint Coran en Europe, 
à la veille du mois Muharam, les visiteurs du sanctuaire d'Imam Hussain au Karbala en Iraq, ont levé Le coran en signe de protestation contre la violation de la sainteté de l'islam et des musulmans.
 

*INVOCATION DU JOUR DE LA MUBAHALA* ( de l'imam Jafar al_Sadeq(P))


Mon Dieu, je Te demande par Ta Splendeur la plus splendide! Et toute Ta Splendeur est Splendide ; mon Dieu, je Te demande par Ta Splendeur toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Majesté la plus majestueuse! Et toute Ta Majesté est majestueuse ; mon Dieu, je Te demande par Ta Majesté toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Beauté la plus belle! Et toute Ta Beauté est belle ; mon Dieu, je Te demande par Ta Beauté toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Beauté la plus belle! Et toute Ta Beauté est belle ; mon Dieu, je Te demande par Ta Beauté toute entière !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ta Grandeur la plus grandiose! Et toute Ta Grandeur est grandiose ; mon Dieu, je Te demande par Ta Grandeur toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Lumière la plus lumineuse! Et toute Ta Lumière est lumineuse ; mon Dieu, je Te demande par Ta Lumière toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Miséricorde la plus ample! Et toute Ta Miséricorde est ample ; mon Dieu, je Te demande par Ta Miséricorde toute entière !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ta Perfection la plus parfaite! Et toute Ta Perfection est parfaite ; mon Dieu, je Te demande par Ta Perfection toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par la plus accomplie de Tes Paroles, et toutes Tes Paroles sont accomplies ; mon Dieu, je Te demande par la totalité de Tes Paroles !

Mon Dieu, je Te demande par le plus grand de Tes Noms, et tous Tes Noms sont grands ; mon Dieu, je Te demande par la totalité de Tes Noms !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ta Toute-Puissance la plus toute-puissante! Et toute Ta Toute-Puissance est toute-puissante ; mon Dieu, je Te demande par Ta Toute-Puissance toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Volonté la plus exécutée! Et toute Ta Volonté est exécutée; mon Dieu, je Te demande par Ta Volonté toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ton Pouvoir, du pouvoir par lequel Tu as Autorité sur toute chose ! Et tout Ton Pouvoir fait autorité; mon Dieu, je Te demande par Ton Pouvoir tout entier !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ton Savoir le plus pénétrant ! Et tout Ton Savoir est pénétrant; mon Dieu, je Te demande par Ton Savoir tout entier !

Mon Dieu, je Te demande par Ton Dire le plus agréé ! Et tout Ton Dire est agréé; mon Dieu, je Te demande par la totalité de Tes Dires !

Mon Dieu, je Te demande par la plus aimée des demandes qui Te sont adressées ! Et toutes les demandes qui Te sont adressées, sont aimées de Toi ; mon Dieu je Te demande par la totalité des demandes qui Te sont adressées !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ta Dignité la plus digne! Et toute Ta Dignité est digne; mon Dieu, je Te demande par Ta Dignité toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Souveraineté la plus perpétuelle! Et toute Ta Souveraineté est perpétuelle; mon Dieu, je Te demande par Ta Souveraineté toute entière !

Mon Dieu, je Te demande par Ton Règne le plus éclatant ! Et tout Ton Règne est éclatant; mon Dieu, je Te demande par Ton Règne tout entier !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu, je Te demande par Ton Elévation la plus sublime ! Et toute Ton Elévation est sublime; mon Dieu, je Te demande par Ton Elévation tout entière !

Mon Dieu, je Te demande par Tes Signes les plus étonnants! Et tous Tes Signes sont étonnants; mon Dieu, je Te demande par la totalité de Tes Signes !

Mon Dieu, je Te demande par Ton Don le plus éternel ! Et tout Ton Don est éternel; mon Dieu, je Te demande par Ton Don tout entier !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu je Te demande par la Considération et la Domination qui sont les Tiennes !

Mon Dieu je Te demande par toute Considération par toute Domination.

Mon Dieu je Te demande par ce qui Te feras me répondre quand je Te demande, ô Dieu, ô point de Divinité autre que Toi , je Te demande par la Splendeur de point de divinité autre que Toi, ô point de divinité autre que Toi, je Te demande par la Majesté de point de divinité autre que Toi, ô point de divinité autre que Toi, je Te demande par [le fait] de point de divinité autre que Toi, ô point de divinité autre que Toi !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.
Mon Dieu, je Te demande par Tes Ressources les plus généralisées! Et toutes Tes Ressources sont généralisées; mon Dieu, je Te demande par Tes Ressources toutes entières!

Mon Dieu, je Te demande par Ton Don le plus plaisant ! Et tout Ton Don est plaisant; mon Dieu, je Te demande par Ton Don tout entier !

Mon Dieu, je Te demande par Ton Bien le plus prompt ! Et tout Ton Bien est prompt; mon Dieu, je Te demande par Ton Bien tout entier !

Mon Dieu, je Te demande par Ta Faveur la meilleure! Et toute Ta Faveur est meilleure; mon Dieu, je Te demande par Ta Faveur toute entière !

Mon Dieu je T’invoque comme Tu me l’as ordonné alors réponds-moi comme Tu me l’as promis.

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et ressuscite-moi dans la foi en Toi, la confirmation de Ton Messager (Pslf), [dans] l’allégeance à Ali fils d’AbuTaleb, le dédouanement de ses ennemis, et le suivi des imams de la famille de Mohammed (Pslf), car je suis satisfait de cela, ô Seigneur !

Mon Dieu prie sur Mohammed, Ton Serviteur et Ton Messager parmi les premiers, prie sur Mohammed parmi les derniers, prie sur Mohammed dans le groupe le plus élevé, et prie sur Mohammed parmi les Messagers.

Mon Dieu, donne à Mohammed le moyen, la dignité, la faveur, le degré grandiose.

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed, et rends-moi convaincu de ce dont Tu m’as pourvu, comble-moi de Tes Bénédictions dans ce que Tu m’as donné et protège-moi en mon absence et tout absent est pour moi.

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et ressuscite-moi dans la foi en Toi la confirmation de Ton Messager (Pslf).

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et je Te demande le meilleur des biens, Ta Satisfaction et le Paradis, et je cherche protection auprès de Toi du pire des maux, Ta Colère et le Feu.

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed, à cette heure, en cette nuit, en ce jour, durant ce mois, durant cette année.

Mon Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed, et impartis-moi de tout plaisir, de toute joie, de toute rectitude, de tout soulagement, de toute santé/salut, de tout salut, de toute noblesse, de toute ressource, étendue, licite, bonne, de tout bienfait et de toute aisance, qui sont descendus ou qui descendent du ciel sur la terre, à cette heure, en cette nuit, en ce jour, durant ce mois, durant cette année.

Mon Dieu, si mes péchés ont rendu ma face misérable auprès de Toi, se sont interposés en face de Toi et moi et ont changé ma situation auprès de Toi, alors je Te demande, par la Lumière de Ta Face qui ne s’éteint pas, par la face de Mohammed, Ton Bien-Aimé le choisi, par la face de Ton Tuteur Ali le satisfait, par le droit de Tes Proches-Elus que Tu as privilégiés, de prier sur Mohammed et sur la famille de Mohammed , de me pardonner mes péchés passés, de m’immuniser pour ce qui reste de ma vie, et je cherche protection auprès de Toi, mon Dieu, pour ne jamais me remettre à Te désobéir, tant que Tu me laisses [en vie] jusqu’à ce que Tu me fasses mourir en étant obéissant à Toi et Toi étant Satisfait de moi, pour que Tu achèves pour moi mon œuvre de la meilleure façon, que Tu fasses du Paradis sa rétribution pour moi et pour que Tu agisses avec moi selon ce dont Tu es Digne, ô Maître de la Piété, ô Maître du Pardon.

Prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et fais-moi Miséricorde, par ta Miséricorde, ô le plus Miséricordieux des miséricordieux.


اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ بَهَائِكَ بِأَبْهَاهُ وَ كُلُّ بَهَائِكَ بَهِيٌّ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِبَهَائِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ جَلالِكَ بِأَجَلِّهِ وَ كُلُّ جَلالِكَ جَلِيلٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِجَلالِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ جَمَالِكَ بِأَجْمَلِهِ وَ كُلُّ جَمَالِكَ جَمِيلٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِجَمَالِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ عَظَمَتِكَ بِأَعْظَمِهَا وَ كُلُّ عَظَمَتِكَ عَظِيمَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِعَظَمَتِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ نُورِكَ بِأَنْوَرِهِ وَ كُلُّ نُورِكَ نَيِّرٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِنُورِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ رَحْمَتِكَ بِأَوْسَعِهَا وَ كُلُّ رَحْمَتِكَ وَاسِعَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِرَحْمَتِكَ كُلِّهَا.


اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ كَمَالِكَ بِأَكْمَلِهِ وَ كُلُّ كَمَالِكَ كَامِلٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِكَمَالِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ كَلِمَاتِكَ بِأَتَمِّهَا وَ كُلُّ كَلِمَاتِكَ تَامَّةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِكَلِمَاتِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ أَسْمَائِكَ بِأَكْبَرِهَا وَ كُلُّ أَسْمَائِكَ كَبِيرَةٌ ،


اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِأَسْمَائِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ عِزَّتِكَ بِأَعَزِّهَا وَ كُلُّ عِزَّتِكَ عَزِيزَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِعِزَّتِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ مَشِيَّتِكَ بِأَمْضَاهَا وَ كُلُّ مَشِيَّتِكَ مَاضِيَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمَشِيَّتِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِقُدْرَتِكَ الَّتِي اسْتَطَلْتَ بِهَا عَلَى كُلِّ شَيْ‏ءٍ وَ كُلُّ قُدْرَتِكَ مُسْتَطِيلَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِقُدْرَتِكَ كُلِّهَا


اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ عِلْمِكَ بِأَنْفَذِهِ وَ كُلُّ عِلْمِكَ نَافِذٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِعِلْمِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ قَوْلِكَ بِأَرْضَاهُ وَ كُلُّ قَوْلِكَ رَضِيٌّ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِقَوْلِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ مَسَائِلِكَ بِأَحَبِّهَا وَ كُلُّهَا إِلَيْكَ حَبِيبٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمَسَائِلِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ شَرَفِكَ بِأَشْرَفِهِ وَ كُلُّ شَرَفِكَ شَرِيفٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِشَرَفِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ سُلْطَانِكَ بِأَدْوَمِهِ وَ كُلُّ سُلْطَانِكَ دَائِمٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِسُلْطَانِكَ كُلِّهِ .


اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ مُلْكِكَ بِأَفْخَرِهِ وَ كُلُّ مُلْكِكَ فَاخِرٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمُلْكِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ عَلائِكَ بِأَعْلاهُ وَ كُلُّ عَلائِكَ عَالٍ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِعَلائِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ آيَاتِكَ بِأَعْجَبِهَا وَ كُلُّ آيَاتِكَ عَجِيبَةٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِآيَاتِكَ كُلِّهَا اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ مَنِّكَ بِأَقْدَمِهِ وَ كُلُّ مَنِّكَ قَدِيمٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمَنِّكَ كُلِّهِ،


اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ وَ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمَا [مِمَّا] أَنْتَ فِيهِ مِنَ الشُّئُونِ وَ الْجَبَرُوتِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِكُلِّ شَأْنٍ وَ كُلِّ جَبَرُوتٍ اللَّهُمَّ وَ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِمَا تُجِيبُنِي بِهِ حِينَ أَسْأَلُكَ يَا اللَّهُ يَا لا إِلَهَ إِلا أَنْتَ أَسْأَلُكَ بِبَهَاءِ لا إِلَهَ إِلا أَنْتَ يَا لا إِلَهَ إِلا أَنْتَ أَسْأَلُكَ بِجَلالِ لا إِلَهَ إِلا أَنْتَ يَا لا إِلَهَ إِلا أَنْتَ أَسْأَلُكَ بِلا إِلَهَ إِلا أَنْتَ اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ رِزْقِكَ بِأَعَمِّهِ وَ كُلُّ رِزْقِكَ عَامٌّ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِرِزْقِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ عَطَائِكَ بِأَهْنَئِهِ وَ كُلُّ عَطَائِكَ هَنِي‏ءٌ ،


اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِعَطَائِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ خَيْرِكَ بِأَعْجَلِهِ وَ كُلُّ خَيْرِكَ عَاجِلٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِخَيْرِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ مِنْ فَضْلِكَ بِأَفْضَلِهِ وَ كُلُّ فَضْلِكَ فَاضِلٌ اللَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ بِفَضْلِكَ كُلِّهِ اللَّهُمَّ إِنِّي أَدْعُوكَ كَمَا أَمَرْتَنِي فَاسْتَجِبْ لِي كَمَا وَعَدْتَنِي اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ ابْعَثْنِي عَلَى الْإِيمَانِ بِكَ وَ التَّصْدِيقِ بِرَسُولِكَ عَلَيْهِ وَ آلِهِ السَّلامُ وَ الْوِلايَةِ لِعَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ وَ الْبَرَاءَةِ مِنْ عَدُوِّهِ وَ الايتِمَامِ بِالْأَئِمَّةِ مِنْ آلِ مُحَمَّدٍ عَلَيْهِمُ السَّلامُ فَإِنِّي قَدْ رَضِيتُ بِذَلِكَ يَا رَبِّ اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ عَبْدِكَ وَ رَسُولِكَ فِي الْأَوَّلِينَ وَ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ فِي الْآخِرِينَ وَ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ فِي الْمَلَإِ الْأَعْلَى وَ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ فِي الْمُرْسَلِينَ اللَّهُمَّ أَعْطِ مُحَمَّدا الْوَسِيلَةَ وَ الشَّرَفَ وَ الْفَضِيلَةَ وَ الدَّرَجَةَ الْكَبِيرَةَ.


اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ قَنِّعْنِي بِمَا رَزَقْتَنِي وَ بَارِكْ لِي فِيمَا آتَيْتَنِي وَ احْفَظْنِي فِي غَيْبَتِي وَ كُلِّ غَائِبٍ هُوَ لِي اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ ابْعَثْنِي عَلَى الْإِيمَانِ بِكَ وَ التَّصْدِيقِ بِرَسُولِكَ اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ أَسْأَلُكَ خَيْرَ الْخَيْرِ رِضْوَانَكَ وَ الْجَنَّةَ وَ أَعُوذُ بِكَ مِنْ شَرِّ الشَّرِّ سَخَطِكَ وَ النَّارِ اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ احْفَظْنِي مِنْ كُلِّ مُصِيبَةٍ وَ مِنْ كُلِّ بَلِيَّةٍ وَ مِنْ كُلِّ عُقُوبَةٍ وَ مِنْ كُلِّ فِتْنَةٍ وَ مِنْ كُلِّ بَلاءٍ وَ مِنْ كُلِّ شَرٍّ وَ مِنْ كُلِّ مَكْرُوهٍ وَ مِنْ كُلِّ مُصِيبَةٍ وَ مِنْ كُلِّ آفَةٍ نَزَلَتْ أَوْ تَنْزِلُ مِنَ السَّمَاءِ إِلَى الْأَرْضِ فِي هَذِهِ السَّاعَةِ وَ فِي هَذِهِ اللَّيْلَةِ وَ فِي هَذَا الْيَوْمِ وَ فِي هَذَا الشَّهْرِ وَ فِي هَذِهِ السَّنَةِ.


اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ اقْسِمْ لِي مِنْ كُلِّ سُرُورٍ وَ مِنْ كُلِّ بَهْجَةٍ وَ مِنْ كُلِّ اسْتِقَامَةٍ وَ مِنْ كُلِّ فَرَجٍ وَ مِنْ كُلِّ عَافِيَةٍ وَ مِنْ كُلِّ سَلامَةٍ وَ مِنْ كُلِّ كَرَامَةٍ وَ مِنْ كُلِّ رِزْقٍ وَاسِعٍ حَلالٍ طَيِّبٍ وَ مِنْ كُلِّ نِعْمَةٍ وَ مِنْ كُلِّ سَعَةٍ نَزَلَتْ أَوْ تَنْزِلُ مِنَ السَّمَاءِ إِلَى الْأَرْضِ فِي هَذِهِ السَّاعَةِ وَ فِي هَذِهِ اللَّيْلَةِ وَ فِي هَذَا الْيَوْمِ وَ فِي هَذَا الشَّهْرِ وَ فِي هَذِهِ السَّنَةِ اللَّهُمَّ إِنْ كَانَتْ ذُنُوبِي قَدْ أَخْلَقَتْ وَجْهِي عِنْدَكَ وَ حَالَتْ بَيْنِي وَ بَيْنَكَ وَ غَيَّرَتْ حَالِي عِنْدَكَ فَإِنِّي أَسْأَلُكَ بِنُورِ وَجْهِكَ الَّذِي لا يُطْفَأُ،


وَ بِوَجْهِ مُحَمَّدٍ حَبِيبِكَ الْمُصْطَفَى وَ بِوَجْهِ وَلِيِّكَ عَلِيٍّ الْمُرْتَضَى وَ بِحَقِّ أَوْلِيَائِكَ الَّذِينَ انْتَجَبْتَهُمْ أَنْ تُصَلِّيَ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ أَنْ تَغْفِرَ لِي مَا مَضَى مِنْ ذُنُوبِي وَ أَنْ تَعْصِمَنِي فِيمَا بَقِيَ مِنْ عُمُرِي وَ أَعُوذُ بِكَ اللَّهُمَّ أَنْ أَعُودَ فِي شَيْ‏ءٍ مِنْ مَعَاصِيكَ أَبَدا مَا أَبْقَيْتَنِي حَتَّى تَتَوَفَّانِي وَ أَنَا لَكَ مُطِيعٌ وَ أَنْتَ عَنِّي رَاضٍ وَ أَنْ تَخْتِمَ لِي عَمَلِي بِأَحْسَنِهِ وَ تَجْعَلَ لِي ثَوَابَهُ الْجَنَّةَ وَ أَنْ تَفْعَلَ بِي مَا أَنْتَ أَهْلُهُ يَا أَهْلَ التَّقْوَى وَ يَا أَهْلَ الْمَغْفِرَةِ صَلِّ عَلَى مُحَمَّدٍ وَ آلِ مُحَمَّدٍ وَ ارْحَمْنِي بِرَحْمَتِكَ يَا أَرْحَمَ الرَّاحِمِين

Les troubles se sont calmées en France : une fois les violences terminées, l’heure est aux interrogations et surtout à la réflexion. Après le bilan des interpellations et des dégradations, les questions sont nombreuses pour tenter de comprendre les racines et les raisons d’une crise à la fois sécuritaire, sociale, politique et éducative. C’est aussi l’occasion d’analyser la manière dont le gouvernement a répondu à ce mouvement de contestation sans précédent depuis 2005.

Fin juin, la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier lors d'un contrôle routier, a provoqué une semaine de violentes protestations en France. Plusieurs milliers d'interpellations ont eu lieu, dont un tiers de mineurs.

Les violences urbaines qui ont suivi ont aussi jeté une lumière crue sur les profondes crises de la société française, des difficultés des quartiers populaires aux relations houleuses entre jeunes et forces de l'ordre.

Usage excessif de la force : la France dans le collimateur

Depuis les manifestations contre la réforme des retraites et récemment les protestations ayant suivi la mort de Nahel, la France et sa police ont été à plusieurs reprises critiquées pour un « recours excessif à la force ».

Un comité d'experts de l'ONU a lourdement critiqué la gestion par les forces de l'ordre des troubles qui ont secoué la France. Le 7 juillet, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) adopte en urgence une déclaration dénonçant « l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre » en France et demandant à Paris d’adopter une législation qui « interdise le profilage racial ».

Le Cerd s’est dit profondément préoccupé par « la pratique persistante du profilage racial combinée à l'usage excessif de la force dans l'application de la loi, en particulier par la police, contre les membres de groupes minoritaires, notamment les personnes d'origine africaine et arabe »

En France, les violences policières sont régulièrement sous le feu des projecteurs. Les observateurs s’alarment notamment face au nombre de morts, de mutilations et de blessures causées par la police française, par comparaison aux autres pays d’Europe occidentale. La doctrine du maintien de l’ordre à la française lors des manifestations est régulièrement critiquée. Ces dernières années, l’usage d’armes sub-létales de type flash-ball et d’armes à feu par les policiers, notamment lors de refus d’obtempérer liés à des contrôles routiers, fait également polémique.

L’ONU avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2019, pendant les manifestations de Gilets jaunes, au cours desquelles la répression était également inquiétante.

Le 24 mars 2023, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe s’alarme d’un « usage excessif de la force » par les agents de l’État envers les manifestants opposés à la réforme des retraites.

Interpellations massives et comparutions immédiates

Les protestations qui ont éclaté dans plusieurs villes rappellent celles qui avaient secoué la France il y a près de vingt ans. L'intensité et la vitesse de propagation des violences étaient toutefois supérieures à 2005. En réponse aux violences des derniers jours, le gouvernement a déployé d'importants moyens policiers. 45 000 fonctionnaires de police et de gendarmerie déployés, le Raid et le GIGN mobilisés, des véhicules blindés de la gendarmerie et des hélicoptères en appui, et à cela s'ajoute des interpellations massives. Depuis le début des violences urbaines le 27 juin dernier, 3 505 personnes ont été interpellées.

Les premières comparutions immédiates à la suite de ces interpellations ont confirmé ce qui se dessinait déjà: dans de nombreux dossiers, les procureurs réclament de la prison ferme avec mandat de dépôt.

La ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a émis une circulaire demandant que les personnes interpellées soient jugées dans le cadre de procédures accélérées, ainsi qu'avec sévérité.

Pour les avocats, cette « stratégie de maintien de l'ordre », la même que pendant la contestation contre la réforme des retraites, laisse à penser que des gardes à vue peuvent être considérées comme « arbitraires », notamment au regard de l'infraction choisie.

Responsabiliser et sanctionner les parents

Face au nombre de mineurs mis en cause dans les protestations, le président français, Emmanuel Macron a émis l'idée d'une sanction financière pour les familles. L’objectif serait d’ouvrir un chantier pour « mieux accompagner et parfois mieux sanctionner » les parents. Un chantier complexe et explosif.

Responsabiliser les parents, c'est un sujet qu'Emmanuel Macron a très vite mis en avant au début des violences face à la jeunesse contestataires interpellés, qui affichent une moyenne d'âge de 17 ans et dont certains sont à peine âgés de 13 ou 14 ans.

Au-delà des sanctions financières, le garde des Sceaux a, pour sa part, annoncé vouloir faire usage plus sévèrement de l’article 227-17 du Code pénal, qui permet des poursuites contre les parents en cas de défaut d’éducation. Ce texte interdit à tout parent de « se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant ».

La peine encourue est de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Dans une circulaire, Éric Dupond-Moretti recommande aussi que des interdictions de sortir « à partir d’une certaine heure soient prises » lorsque la nature des faits, les circonstances de leur commission et la personnalité des mineurs le justifient ».

Activation à distance des téléphones portables et restreindre les réseaux sociaux

Les récentes protestations violentes qui ont émaillé la France semblent donner de nouvelles idées restrictives à Emmanuel Macron, comme activation à distance des téléphones portables mais aussi coupures ponctuelles des réseaux sociaux.

Les parlementaires français ont approuvé mercredi 5 juillet par 80 voix contre 24 un article du projet de loi de programmation pour la justice autorisant la possibilité d’activation à distance des téléphones portables pour écouter et filmer des personnes visées dans des enquêtes de criminalité organisée et de terrorisme.

Un important groupe français de défense des droits numériques a réagi au plan en disant qu'il soulevait de sérieuses inquiétudes quant à la violation des libertés fondamentales, du droit à la sécurité, d'avoir une vie et des communications privées, affirmant que le plan faisait partie d’un projet du gouvernement français dans le sens d’une répression sécuritaire.

Dans ce cadre, le gouvernement français a confirmé qu'il envisageait de « suspendre des fonctionnalités » sur les réseaux sociaux en cas de nouvelles violences. Il a toutefois assuré que ces mesures resteraient temporaires et ponctuelles.

Macron face au défi d’une réponse politique

Le président français cherche désormais à reprendre l’initiative après une semaine de protestations violentes. De Gilets jaunes en crise sanitaire, de guerre en Ukraine en réforme des retraites, Emmanuel Macron commence à avoir l’habitude. À force d’enchaîner les crises, le chef de l’État a mis en place une sorte de stratégie informelle pour les affronter, c’est celle de la surenchère et de la fermeté.

Il n’aura pas fallu longtemps pour que les protestations à l’échelle nationale deviennent à la fois un révélateur de l’échec de l’intégration, une réaction légitime à la violence policière ou une révolte contre les inégalités. Ainsi la réaction du gouvernement, par le flottement de ses réponses, n'est pas de nature à créer des liens de confiance avec l’ensemble de la population.

 

Ghorban-Ali Khodabandeh est journaliste et analyste politique iranien basé à Téhéran.

L'armée de la République islamique d'Iran a affirmé qu'elle ne permettrait à aucun agresseur de menacer ou violer le pays, dans un communiqué à l'occasion de l'anniversaire de l'opération héroïque de Mersad, au cours de laquelle les membres du groupuscule des Monafeghines (OMK) qui se sont infiltrés dans le territoire iranien pendant la Défense sacrée, entre 1980 et 1988, ont été éliminés.

Dans son communiqué, l'armée a estimé que l'opération Mersad a traduit l'humiliation des Monafeghines, soutenus par le régime baathiste de l'ex-dictateur Saddam Hussein, qui, par leurs actions vils et terroristes, ont accéléré leur chute décisive.

Cette opération a donné de nombreuses leçons : elle a su révéler le vrai visage du groupuscule des Monafeghines et éveiller la vigilance de tous face à des ennemis qui ne souhaitent rien de moins que l'anéantissement d'un peuple et de l’Ordre islamique.