تقي زاده

تقي زاده

Les sources parlementaires jordaniennes rapportent que le président du parlement Atef Tarawneh peaufine les derniers préparatifs du voyage de la haute délégation à Téhéran qui aura lieu à la fin de la semaine en cours.

La liste des parlementaires qui composeront la délégation jordanienne est prête, annoncent-elles selon le site web Jo24.

Il est prévu que la délégation s’entretienne avec les autorités iraniennes des moyens de promouvoir les coopérations bilatérales.

Dans la dernière séance du Parlement, Atef Tarawneh avait souligné que l’examen du développement des partenariats de la Jordanie devait se faire sans tenir compte des relations stratégiques du pays avec les États arabes du golfe Persique.

L’ambassadeur iranien, Mojtaba Ferdowsipour, et l’ambassadeur de Syrie à Amman, Iman Aloush, ont rencontré séparément Atef Tarawneh.

Une source digne de foi proche de la famille du cheikh Ibrahim Zakzaky a fait part de l’aggravation de l’état de santé de ce dernier, leader du Mouvement islamique du Nigéria, en détention depuis 3 ans.

« La poursuite de la détention de Zakzaky a aggravé son état de santé. Il a été arrêté par le gouvernement. Le leader du mouvement islamique n’a pas accès aux soins. Il se plaignait hier qu’il ne pouvait plus prononcer certaines lettres lors de sa prière surtout quand il s’incline ou se prosterne », a déclaré à Fars News cette source.

Le chef religieux du Nigéria a été molesté par l’armée nigériane avant d’être arrêté. ©Buzznigeria

« Ses bras et ses pieds sont devenus faibles. Il paraît qu’il a du mal à parler », a-t-elle ajouté avant de préciser qu’on croyait que tout cela était dû à une crise nerveuse passagère.

« Les symptômes de sa maladie s’intensifient. Zakzaky a déclaré que depuis la semaine dernière il ne pouvait plus marcher aisément », a-t-elle poursuivi.  

Le cheikh Ibrahim Zakzaky souffre d’une faiblesse générale. Mais les autorités nigérianes ont jusqu’ici refusé d’effectuer un test de tomodensitométrie pour diagnostiquer sa maladie potentielle.

« Même si elles l’acceptent, elles ne nous informeront pas du résultat ou mentiront sur le résultat », a indiqué cette source.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réitéré dimanche son appel à démanteler l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), qu’il accuse d’être anti-israélienne, a indiqué un communiqué de son bureau.

« L’existence même de l’UNRWA perpétue le problème des réfugiés palestiniens ainsi que le narratif du soi-disant droit au retour, dont l’objectif réel est la destruction de l’État d’Israël », a-t-il affirmé lors du Conseil des ministres hebdomadaire.

« C’est pourquoi il est temps de démanteler l’UNRWA et de fusionner ses activités avec celles du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) », a ajouté Netanyahu, rappelant qu’il avait tenu des propos similaires en juin lors de la visite en Israël de la représentante des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley.

Les Palestiniens sont les seuls à disposer d’un organisme d’aide qui leur est propre alors que des millions d’autres réfugiés dans le monde sont pris en charge par le HCR, a-t-il affirmé.

Le Premier ministre israélien s’est en outre dit « entièrement d’accord avec les critiques virulentes du président Trump », qui a menacé la semaine dernière de supprimer l’aide financière américaine à destination des Palestiniens.

Par ailleurs, les États-Unis ont suspendu une aide à l’UNRWA estimée à 125 millions de dollars.

Avec AFP

Plusieurs responsables des services américains du renseignement ont avoué ne pas avoir assez prévenu l’administration Trump du danger que représentait l’évolution du programme nucléaire nord-coréen, selon The New York Times.

Au début de la présidence de Donald Trump, les services américains de renseignement ont informé la nouvelle administration qu’elle avait jusqu’à quatre ans en réserve pour arrêter ou ralentir le programme nucléaire nord-coréen, tout en reconnaissant que la Corée du Nord s’était déjà dotée de l’arme nucléaire, fait savoir le journal.

Compte tenu des dernières avancées de la Corée du Nord, de l’essai d’une bombe H (à hydrogène) et d’un missile balistique capable d’atteindre l’île américaine de Guam où les États-Unis disposent d’installations militaires stratégiques, les services de renseignement ont dû avouer leur négligence vis-à-vis du potentiel de Pyongyang. Ils ont aussi révélé que leurs estimations sur les chances de ce pays d’acquérir les technologies étrangères, dont celle pour la fabrication d’un moteur sur la base du RD-250 datant de l’ex-Union soviétique — constitué la base de la propulsion du missile soviétique R-36 — étaient fausses.

Selon le journal américain, en 2016 Pyongyang a effectué huit essais de missiles balistiques, dont sept ont échoué, ce qui a induit les services de renseignement des États-Unis en erreur concernant la vitesse de développement du programme nucléaire nord-coréen.

Le conseiller à la sécurité nationale du président américain, le lieutenant-général H.R. McMaster, a admis dans une interview que « la course nucléaire a été plus rapide et le délai plus serré que la plupart des gens ne l’auraient cru ».

« Trump ne s’attend pas à recevoir des informations complètes sur tout. Il n’a pas de problème avec les ambiguïtés et connaît les failles de l’homme », a-t-il ajouté.

L’Observatoire de l’extrémisme de l’Université d’al-Azhar d’Égypte a mis en garde contre l’influence accrue du groupe terroriste et takfiriste Daech dans les pays africains.

En Égypte, l’Observatoire de l’extrémisme de l’Université d’al-Azhar a averti, le dimanche 7 janvier, que les groupes terroristes, dont et surtout Daech, avaient renforcé leur présence dans les pays africains.

« Les éléments de Daech se sont regroupés et réorganisé dans les pays africains afin d’y préparer des attaques terroristes contre les autres pays. Les groupes terroristes Boko Haram au Nigeria et al-Shebab en Somalie utilisent les pays comme le Cameroun, le Nigeria, la Somalie et d’autres pays de l’Afrique centrale pour préparer des attaques contre les civils innocents qui souffrent déjà de la pauvreté et de la maladie », a indiqué l’Observatoire de l’extrémisme dans un communiqué.

L’institut égyptien a ensuite appelé à une large mobilisation pour aider les pays africains à se débarrasser du terrorisme.

Dans la foulée, Oussama Nabil, ex-président de l’Observatoire de l’extrémisme d’al-Azhar, a déclaré que cet institut avait récemment entrepris des mesures sérieuses pour empêcher la propagation des pensées extrémistes dans les pays africains.

lundi, 08 janvier 2018 04:02

Nasrallah surprendra à nouveau Israël

La première semaine de l'année qui s'ouvre a été riche en événements. Israël s'est fait une joie de voir, sans doute un peu précipitamment, à travers la grogne sociale dans quelques villes iraniennes, les prémices d'une "révolution colorée".

Abdel Bari Atwan.(Photo d'archives)

En Israël, l'euphorie s'est si rapidement emparée de la classe dirigeante que le Premier ministre Netanyahu, oublieux de toutes les insanités qu'il avance régulièrement sur l'Iran et les Iraniens (menace de guerre, de bombardement...), est apparu à l'écran en personne pour appeler à la guerre civile dans les rues de Téhéran et de la province. Or cette immense joie a quelque peu distrait Netanyahu et son clan de l’un des événements majeurs qui s’est produit cette semaine et qu’analyse l'éditorialiste de Raï al-Youm, Adbel Bari Atwan : le célèbre chroniqueur revient sur l'entretien accordé par le secrétaire général du Hezbollah  Hassan Nasrallah à la chaîne Al Mayadeen. 

L'entretien, empreint d’une extrême simplicité, contient, selon le journaliste, «quatre grandes surprises pour Israël » : 

«1 Nasrallah a reconnu avoir rencontré une délégation de Fatah et s’être entretenu avec elle de la perspective d’un élargissement du soulèvement qui secoue les territoires palestiniens depuis que Washington a reconnu la judaïsation de Qods. Un soulèvement qu'appuie le mouvement de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité autonome. Et les groupes palestiniens, dans leur totalité, n'attendent que cela: un retour de l’OLP à l’option armée face à Israël maintenant que les États-Unis ont enterré tout espoir de compromis.

2 Nasrallah a évoqué la guerre qu'Israël finira par imposer tôt ou tard au Liban, guerre qui sera « pleine de surprises » et qui aura "comme point de départ la Galilée" dans le nord d’Israël. De toute évidence, le Hezbollah n’aura plus une posture défensive, mais offensive.

3 À sa sortie de guerre en Syrie, le Hezbollah semble avoir pleinement pris conscience des vertus du principe de "surprise" à titre d’une tactique de combat. Le Hezbollah se réserve donc le droit de prendre de court l’adversaire et n’hésitera pas à recourir à "des armes nouvelles" qui lui garantissent la victoire. 

4 Dans son entretien avec Al Mayadeen, Nasrallah a tenu aussi à souligner un point crucial dont Israël devra tenir compte : "quiconque aurait mis au pas Daech, vaincra Israël". Après tout, les soldats israéliens ne sont ni aussi coriaces que les combattants de Daech ni aussi déterminés qu'eux pour "se faire sauter" pour battre l’adversaire».  
 

Arrivé à ce stade de l'article Atwan évoque la force qui se dégagerait d'une alliance entre les nationalistes palestiniens et la Résistance: 

« Que le secrétaire général du Hezbollah entre en contact avec le Fatah, il y a là un tournant stratégique : le poids politique et militaire du Fatah est important pour le Hezbollah qui a déjà à ses côtés la Résistance palestinienne. La rencontre de Nasrallah avec les représentants du Fatah signifie à vrai dire qu'Abbas et son entourage ont noyé toute illusion de compromis avec Israël, quitte à couper les ponts avec les Américains et leurs alliés, et à se retirer des accords d'Oslo. Dans la foulée, il se peut que Washington cesse plutôt que prévu son assistance budgétaire à l'Autorité autonome palestinienne et pousse de la sorte Abbas à s'éloigner de son siège à Ramallah.

Mais pour revenir au principe de surprise si mystérieusement évoqué par Nasrallah au cours de son entretien avec Al Mayadeen, on se rappelle fort bien du destroyer israélien abattu sur les côtes libanaises en juillet 2006 (guerre Israël/Liban) alors qu'Israël ne s'y attendait pas. Ou encore de cette navette conçue par le Hezbollah qui, à en croire le commandant en chef de la marine israélienne, Eli Sharvit, est l'une des meilleures du monde, capable de porter des missiles multifonctionnels. Cette navette a même poussé les Israéliens à équiper leurs terminaux gaziers en Méditerranée de batteries de missiles anti-missiles "Dôme de fer". Le commandant du port Ashdod n'écarte pas non plus d'autres surprises comme celles qui pourraient émerger par exemple du fond des mers comme des submersibles-kamikazes ou des commandos marins qui sachent planter des mines sous l'eau, au passage des embarcations israéliennes". 

Et Atwan de conclure : 

" Partout au Moyen-Orient, la Résistance gagne du terrain et paradoxalement, la décision de Trump de reconnaître Qods comme capitale d'Israël a fait accélérer cette ascension. Nasrallah n'est pas du genre à faire des promesses en l'air et à prendre ses rêves pour la réalité : quand il confirme l'existence des coopérations sécuritaires entre le Hezbollah et les pays européens, il faut le prendre à la lettre. Après tout, l'arsenal du Hezbollah pourrait ne pas contenir que des armes russes ou iraniennes. Cela veut dire très clairement que l'Europe pourrait faire du Hezbollah son allié favori, dans la lutte qui est la sienne contre le terrorisme. Très mauvaise nouvelle pour Israël et ses alliés arabes qui ont longuement poussé le bloc européen à agir contre le Hezbollah". 

Des rebelles rohingyas ont revendiqué dimanche la responsabilité d'une embuscade tendue contre les forces de sécurité birmane qui a fait plusieurs blessés dans l'Etat Rakhine (nord), la première attaque du genre depuis des semaines dans cette région ravagée. 
 
L'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (Arsa) n'a mené ces derniers mois que quelques rares attaques. Mais l'armée a déclaré qu'une "dizaine" de Rohingyas avaient tendu une embuscade à l'un de ses véhicules vendredi, à l'aide de mines artisanales. Deux officiers et le chauffeur ont été blessés, selon la même source.

Les rebelles ont revendiqué cette attaque sur leur compte Twitter officiel.

"L'Arsa déclare que nous avons mené une embuscade contre l'armée terroriste birmane le 5 janvier 2018 aux environs de 10h00", dit le texte sans autre précision sur la nature de l'attaque.

"Le peuple rohingya doit être consulté sur toutes les prises de décision qui affectent ses besoins humanitaires et son avenir politique." La capacité actuelle de combat de l'Arsa n'est pas connue. Dans un récent rapport, l'ONG International Crisis Group (ICG) remarquait cependant que l'organisation "semble déterminée à rassembler ses forces et rester pertinente" et pourrait s'appuyer sur le désespoir des réfugiés bloqués dans des camps.

Environ 650.000 Rohingyas ont fui au Bangladesh voisin après le début des violences au Myanmar. Là, ils ont livré des récits éprouvants, parlant de meurtres et de viols. L'armée birmane dément toute exaction et soutient que ses opérations constituaient une réponse proportionnée à la menace "terroriste".

Les musulmans rohingyas représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire.

Victimes de discriminations, ils n'ont pas de papiers d'identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux.
Le Parlement iranien s'est réuni dimanche matin à huis clos pour une session spécialement consacrée aux récents troubles survenus en Iran, alors que de nouvelles manifestations de soutien au système islamique étaient organisées dans plusieurs villes. 
 
Les députés devaient auditionner notamment le ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, celui des Renseignements, Mahmoud Alavi, et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), Ali Shamkhani, à propos des manifestations émaillées de violences ayant eu lieu fin décembre dans plusieurs villes du pays, a indiqué le site officiel du Majles (Assemblée nationale).

La réunion au Parlement devait se pencher sur les causes de la contestation et la réponse des autorités, alors que les députés débattent du projet de loi de finances pour l'année iranienne 1397, qui commencera le 21 mars.

"Le Parlement n'est pas favorable à la poursuite du filtrage de Telegram, mais [ce réseau] doit donner des engagements pour qu'il ne soit pas utilisé comme un instrument des ennemis du peuple iranien", a écrit Behrouz Nemati le porte-parole de la présidence du Parlement sur sa page Instagram.

Mercredi, le blocage du réseau de partage de photos Instagram a été levé, mais Telegram, qui compterait plus de 25 millions d'utilisateurs quotidiens, continue de faire l'objet de restrictions: l'accès au réseau reste impossible à partir d'un téléphone portable.

Les autorités demandent à Telegram de bloquer certains canaux crées par des opposants iraniens à l'étranger qui appellent ouvertement la population à la violence.
Le Pentagone réfléchit actuellement aux options possibles pour ravitailler ses forces en Afghanistan en cas de représailles du Pakistan après le gel de l'aide militaire américaine à Islamabad, accusé par Washington de laxisme dans la lutte anti-terroriste. 
 
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils pourraient suspendre jusqu'à 2 milliards de dollars d'aide, convaincus de la duplicité du Pakistan qui serait trop complaisant à l'égard de groupes insurgés comme les talibans afghans ou leurs alliés du réseau Haqqani. Le Pentagone a toutefois souligné que la situation pourrait évoluer si Islamabad envoyait des signaux tangibles d'un changement d'approche.
 
Mais des responsables politiques pakistanais ont appelé vendredi leur gouvernement à prendre des mesures de rétorsion. "Nous devons refuser que les Etats-Unis utilisent les installations que nous leur fournissons gratuitement", a lancé le dirigeant de l'opposition Imran Khan.

Pour Washington, qui combat depuis 16 ans en Afghanistan, le plus gros risque serait la fermeture par le Pakistan de ses frontières et du port de Karachi, ce qui empêcherait le ravitaillement des forces américaines en nourriture, biens et équipements, comme cela s'était produit en 2011.

A l'époque, Islamabad avait réagi à une série d'incidents diplomatiques avec Washington, notamment l'opération secrète américaine qui avait tué Oussama ben Laden dans la ville-garnison pakistanaise d'Abbottabad.

Les forces de l'Otan sous commandement américain étaient alors passées par une base aérienne au Kirghizstan et par une voie terrestre traversant la Russie, l'Asie centrale et le Caucase. Des routes plus longues et plus chères.

- 'Combien de temps?' -

Pour Christine Fair, spécialiste de l'Asie du sud à l'université de Georgetown, c'est la fermeture de l'espace aérien pakistanais aux avions cargo américains qui deviendrait un "énorme problème".

Car la base aérienne au Kirghizstan a été fermée en 2014, et l'accès aux pays d'Asie centrale pourrait être plus difficile en raison des relations tendues entre Washington et Moscou.

Des responsables américains assurent toutefois avoir mis en place une chaîne de ravitaillement "flexible et régulière".

"Dans le cadre de la planification militaire, nous avons développé de nombreux plans de continuité pour poursuivre notre mission d'entraînement, de conseil et d’assistance aux forces afghanes sur les théâtres d'opérations", affirme ainsi à l'AFP le lieutenant-colonel Kone Faulkner.

Le ministre de la Défense Jim Mattis s'est dit également "pas inquiet" d'un éventuel blocage des ravitaillements.

"La question est de savoir pendant combien de temps" les Etats-Unis pourrait financer ce surcoût, admet-il toutefois à l'AFP.

"Si c'est une question de semaines ou de mois, on pourrait gérer avec des solutions temporaires", dit-il, même si un embargo à long terme demanderait des solutions plus pratiques beaucoup plus onéreuses.
dimanche, 07 janvier 2018 09:42

Nasrallah surprendra à nouveau Israël

La première semaine de l'année qui s'ouvre a été riche en événements. Israël s'est fait une joie de voir, sans doute un peu précipitamment, à travers la grogne sociale dans quelques villes iraniennes, les prémices d'une "révolution colorée".

Abdel Bari Atwan.(Photo d'archives)

En Israël, l'euphorie s'est si rapidement emparée de la classe dirigeante que le Premier ministre Netanyahu, oublieux de toutes les insanités qu'il avance régulièrement sur l'Iran et les Iraniens (menace de guerre, de bombardement...), est apparu à l'écran en personne pour appeler à la guerre civile dans les rues de Téhéran et de la province. Or cette immense joie a quelque peu distrait Netanyahu et son clan de l’un des événements majeurs qui s’est produit cette semaine et qu’analyse l'éditorialiste de Raï al-Youm, Adbel Bari Atwan : le célèbre chroniqueur revient sur l'entretien accordé par le secrétaire général du Hezbollah  Hassan Nasrallah à la chaîne Al Mayadeen. 

L'entretien, empreint d’une extrême simplicité, contient, selon le journaliste, «quatre grandes surprises pour Israël » : 

«1 Nasrallah a reconnu avoir rencontré une délégation de Fatah et s’être entretenu avec elle de la perspective d’un élargissement du soulèvement qui secoue les territoires palestiniens depuis que Washington a reconnu la judaïsation de Qods. Un soulèvement qu'appuie le mouvement de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité autonome. Et les groupes palestiniens, dans leur totalité, n'attendent que cela: un retour de l’OLP à l’option armée face à Israël maintenant que les États-Unis ont enterré tout espoir de compromis.

2 Nasrallah a évoqué la guerre qu'Israël finira par imposer tôt ou tard au Liban, guerre qui sera « pleine de surprises » et qui aura "comme point de départ la Galilée" dans le nord d’Israël. De toute évidence, le Hezbollah n’aura plus une posture défensive, mais offensive.

3 À sa sortie de guerre en Syrie, le Hezbollah semble avoir pleinement pris conscience des vertus du principe de "surprise" à titre d’une tactique de combat. Le Hezbollah se réserve donc le droit de prendre de court l’adversaire et n’hésitera pas à recourir à "des armes nouvelles" qui lui garantissent la victoire. 

4 Dans son entretien avec Al Mayadeen, Nasrallah a tenu aussi à souligner un point crucial dont Israël devra tenir compte : "quiconque aurait mis au pas Daech, vaincra Israël". Après tout, les soldats israéliens ne sont ni aussi coriaces que les combattants de Daech ni aussi déterminés qu'eux pour "se faire sauter" pour battre l’adversaire».  
 

Arrivé à ce stade de l'article Atwan évoque la force qui se dégagerait d'une alliance entre les nationalistes palestiniens et la Résistance: 

« Que le secrétaire général du Hezbollah entre en contact avec le Fatah, il y a là un tournant stratégique : le poids politique et militaire du Fatah est important pour le Hezbollah qui a déjà à ses côtés la Résistance palestinienne. La rencontre de Nasrallah avec les représentants du Fatah signifie à vrai dire qu'Abbas et son entourage ont noyé toute illusion de compromis avec Israël, quitte à couper les ponts avec les Américains et leurs alliés, et à se retirer des accords d'Oslo. Dans la foulée, il se peut que Washington cesse plutôt que prévu son assistance budgétaire à l'Autorité autonome palestinienne et pousse de la sorte Abbas à s'éloigner de son siège à Ramallah.

Mais pour revenir au principe de surprise si mystérieusement évoqué par Nasrallah au cours de son entretien avec Al Mayadeen, on se rappelle fort bien du destroyer israélien abattu sur les côtes libanaises en juillet 2006 (guerre Israël/Liban) alors qu'Israël ne s'y attendait pas. Ou encore de cette navette conçue par le Hezbollah qui, à en croire le commandant en chef de la marine israélienne, Eli Sharvit, est l'une des meilleures du monde, capable de porter des missiles multifonctionnels. Cette navette a même poussé les Israéliens à équiper leurs terminaux gaziers en Méditerranée de batteries de missiles anti-missiles "Dôme de fer". Le commandant du port Ashdod n'écarte pas non plus d'autres surprises comme celles qui pourraient émerger par exemple du fond des mers comme des submersibles-kamikazes ou des commandos marins qui sachent planter des mines sous l'eau, au passage des embarcations israéliennes". 

Et Atwan de conclure : 

" Partout au Moyen-Orient, la Résistance gagne du terrain et paradoxalement, la décision de Trump de reconnaître Qods comme capitale d'Israël a fait accélérer cette ascension. Nasrallah n'est pas du genre à faire des promesses en l'air et à prendre ses rêves pour la réalité : quand il confirme l'existence des coopérations sécuritaires entre le Hezbollah et les pays européens, il faut le prendre à la lettre. Après tout, l'arsenal du Hezbollah pourrait ne pas contenir que des armes russes ou iraniennes. Cela veut dire très clairement que l'Europe pourrait faire du Hezbollah son allié favori, dans la lutte qui est la sienne contre le terrorisme. Très mauvaise nouvelle pour Israël et ses alliés arabes qui ont longuement poussé le bloc européen à agir contre le Hezbollah".