تقي زاده

تقي زاده

La diplomatie russe se raille de la proposition américaine d’organiser une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et de la Commission des droits de l’homme sur les manifestations en Iran.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a fustigé la proposition de Washington de convoquer une réunion extraordinaire à l’ONU consacrée aux récents événements en Iran.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. ©Sputnik 

« Avant de discuter de la situation en Iran, Washington aurait dû penser à la façon dont les droits de l'homme sont respectés aux États-Unis », a affirmé Mme Zakharova.

 «Il ne fait aucun doute que la délégation américaine a quelque chose à dire au monde. Par exemple, Nikki Haley peut partager l'expérience américaine de la dispersion des actions de protestation, de dire en détail comment, par exemple, ils ont procédé aux arrestations de masse et à la dissolution du mouvement Occupy Wall Street, ou comme ils ont "protégé" [la ville de, NDLR] Ferguson», écrit la diplomate sur sa page Facebook.

S’exprimant, mardi 2 janvier, lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, Nikki Haley a déclaré que les États-Unis demanderaient à l’ONU de convoquer des réunions d’urgence du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la situation en Iran.

Dans ce droit fil, le président en exercice du Conseil de sécurité a rejeté la demande de l’ambassadrice US de convoquer une réunion d’urgence sur l’Iran.

Kairat Umarov, l'ambassadeur du Kazakhstan à l'ONU, a déclaré que la question de l'Iran ne figurait toujours pas à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, ajoutant que cela dépendrait de l'accord des pays membres. Il est à noter que les États-Unis sont le seul pays à réclamer la tenue d’une telle réunion.

Le Kazakhstan assume la présidence tournante du Conseil de sécurité au cours du mois de janvier.

Le rôle du CGRI (Corps des Gardiens de la Révolution Islamique) a été indéniable dans l'élimination de Daech dans la région, a reconnu le président français Emmanuel Macron dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani.

Emmanuel Macron s’est entretenu mardi 2 janvier par téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani. ©ReutersLe président iranien a estimé que les relations et coopérations bilatérales, régionales et internationales irano-françaises s’inscrivaient dans le cadre de l’essor et du renforcement de la paix, la stabilité et la sécurité de la région, sans manquer d’insister sur la poursuite des consultations et le développement des liens Téhéran-Paris.


Dans un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, mardi soir, le président iranien Hassan Rohani a présenté ses vœux du Nouvel An au peuple et au gouvernement français, souhaitant qu’en cette nouvelle année 2018 les relations amicales et tous azimuts entre les deux pays s’élargissent de plus en plus.


« C’est à l’invitation officielle des gouvernements syrien et irakien que nous avons combattu le terrorisme dans ces deux pays et aujourd’hui, il est évident pour tout le monde que les efforts et les aides de l’Iran ont abouti à l’anéantissement du terrorisme takfiriste de Daech dans la région », a souligné le président Rohani.


En allusion à l’impératif de la fin du blocus imposé aux peuples yéménite et syrien, et de l’acheminement des aides humanitaires aux civils et aux blessés dans ces régions, M. Rohani a plaidé pour la poursuite du processus des négociations constructives sur la réconciliation nationale en Syrie.


Qualifiant de positif, le rétablissement de la paix au Liban, le président iranien a affirmé que les propos provocateurs des autorités israéliennes contre le Liban ainsi que la violation de l’intégrité territoriale et de l’espace aérien libanais par Israël n’étaient nullement acceptables.


Dans une autre partie de cette conversation téléphonique, M. Rohani a tenu à faire allusion à la récente prise de position du président américain Donald Trump au sujet du statut de Qods, appelant les Européens à prendre une position claire et nette contre cette décision dévastatrice de Trump et à ne pas emboîter le pas aux États-Unis.


Par ailleurs, les deux présidents ont évoqué l’accord nucléaire de 2015, dont la France soutient l’application stricte, sous supervision internationale.


M. Rohani a demandé l’appui de la communauté internationale pour défendre cet accord international et respecter les engagements pris.


Le président iranien a également précisé que les programmes balistiques et défensifs du pays n’étaient nullement en violation des résolutions internationales, avant de dire : « Notre arme sert à défendre notre pays et nous n’hésiterons pas à nous en procurer pour protéger notre patrie. »


Selon M. Rohani, la démocratie règne en Iran et l’exemple manifeste est la participation enthousiaste du peuple aux élections présidentielles.


« La propagation de la violence ne fait pas partie de la liberté légitime d'expression. Aucun pays ne tolère la violence lorsque la sécurité du peuple est menacée », a-t-il ajouté.


M. Rohani a demandé à M. Macron de prendre des mesures contre les activités du groupe terroriste des Moudjahedin-e Khalq basé en France et impliqué dans les récentes manifestations émaillées de violence en Iran.


«Nous critiquons le fait qu'un groupe terroriste ait une base en France et agisse contre le peuple iranien et encourage la violence. Nous attendons du gouvernement français qu'il agisse contre ce groupuscule terroriste», a déclaré le président iranien.


L’Organisation des Moudjahedin-e Khalq (MEK) se trouvait sur la liste européenne des organisations terroristes jusqu'en 2008 et sur la liste noire des USA jusqu'en 2012. À partir de cette date et consécutivement à la guerre lancée tour à tour contre la Syrie et l'Irak par Daech, elle a retrouvé sa grâce, aux yeux des Américains et des Européens. 


Le président français a rejeté l’idée considérant l’Iran comme l’axe du mal dans la région, avouant que ceci attiserait le feu des tensions. « Il nous faut poursuivre les consultations et négociations afin de rétablir la paix et la sécurité dans la région », a-t-il dit.


Il a également reconnu le rôle incontestable qu’a joué le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) dans la destruction de Daech, et s’est également déclaré reconnaissant envers la présence iranienne dans la région.


« Paris n’a jamais soutenu les groupes terroristes et ne permettra jamais à aucun groupe de mener des activités contre un pays tiers depuis la France », a rappelé le président français.  


Dans ce contexte, les deux dirigeants ont décidé de reporter à une date ultérieure la visite que devait effectuer le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à Téhéran à la fin de la semaine.

L'envoyé palestinien aux Etats-Unis a été rappelé pour consultations suite à la décision du président américain Donald Trump de déclarer Jérusalem capitale d'Israël, a annoncé dimanche l'agence de presse palestinienne Wafa. 
 
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Ryad al-Malki a décidé que Husam Zomlot, envoyé de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, serait rappelé, a indiqué Wafa sans fournir plus de détails.
 
Dans le même temps, le président palestinien Mahmoud Abbas a réitéré dimanche soir son engagement à établir un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-est comme capitale lors d'un discours à l'occasion du 53e anniversaire de la création de son parti, le Fatah.

"Jérusalem est la capitale éternelle du peuple palestinien", a affirmé M. Abbas.

Il a précisé que toutes les solutions au conflit israélo-palestinien devraient être "fondées sur les résolutions internationales qui soutiennent la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale", selon Wafa.

Depuis que Donald Trump a annoncé le 6 décembre reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, 13 Palestiniens ont été tués, 11 dans des manifestation et deux par une frappe aérienne israélienne à Gaza.

Cette décision a provoqué la colère des Palestiniens et une vague de critiques dans le monde, notamment à l'ONU.

Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est, occupée et annexée illégalement par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
L'aviation israélienne a attaqué mardi matin des positions du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, selon des sources concordantes. 
 
Des sources des services de sécurité palestiniens ont indiqué que ces raids avaient fait des dégâts mais pas de victimes et avaient frappé Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave.

Le chef d'état major israélien Gadi Eisenkot a toutefois déclaré qu'Israël ne cherchait pas l'escalade.

La Bande de Gaza est sous un sévère blocus israélien qui la prive d'accès au monde extrérieur.
Le Pakistan a convoqué lundi l'ambassadeur américain à Islamabad, a indiqué mardi un porte-parole américain, après les menaces du président Donald Trump de supprimer l'aide fournie à ce pays accusé de ne pas en faire assez contre le terrorisme. 
 
L'ambassadeur David Hale a été invité à se rendre lundi soir au ministère des Affaires étrangères pakistanais, a déclaré un porte-parole de l'ambassade, ajoutant : "Il y est allé et a rencontré des responsables. Nous n'avons pas de commentaire à faire sur la teneur de la réunion."

Le ministère Affaires étrangères pakistanais n'a pas souhaité faire de commentaire.

La convocation s'est tenue après un tweet de Donald Trump, très dur, contre le Pakistan lundi.

"Les Etats-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d'aide au Pakistan ces quinze dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour si ce n'est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots", a écrit le président américain.

"Ils abritent les terroristes que nous chassons en Afghanistan, sans grande aide. C'est fini!", a-t-il lancé.

Le Pakistan a rapidement rétorqué avoir aidé les Etats-Unis à "décimer" Al-Qaïda, pour n'obtenir en retour que "des invectives et de la méfiance", via son ministre de la Défense Khurram Dastgir-Khan.

Islamabad dément de longue date les accusations américaines et reproche à Washington d'ignorer les milliers de Pakistanais tués dans la lutte contre le terrorisme.

Le Pakistan a lancé en 2014 des opérations dans ses zones tribales, à la frontière afghane, et affirme avoir désormais éradiqué toutes les bases arrières des groupes islamistes.

Les relations américano-pakistanaises étaient déjà difficiles sous l'administration Obama qui dénonçait elle aussi l'attitude ambigüe d'Islamabad. Elles se sont encore dégradées avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le leader de la révolution islamique, l’Ayatollah Seyed Ali Khamenei, a dénoncé mardi les ennemis de l’Iran, dans les derniers jours, « Allié et utilisé tous les moyens à sa disposition » pour créer des problèmes à la République islamique. 

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : « Les incidents de ces derniers jours dans le pays, les ennemis de l’Iran a rejoint et a utilisé toutes les ressources sous sa ceinture - argent, armes » politique et intelligence - à causer des problèmes au système de la République islamique » dit l’Ayatollah Khamenei en allusion aux protestations dans plusieurs villes du pays par le chômage et la cherté de la vie. 

Le leader a souligné que l’ennemi systématiquement recherche des occasions de s’infiltrer dans le pays et a frappé la nation Perse, mais est convaincu que les gens, avec leur sacrifice et leur courage, Il va frustrer leurs parcelles. 

L’ayatollah Khamenei, lors d’une réunion avec les membres de la famille des martyrs à Téhéran, la capitale, a souligné le sacrifice des martyrs de la guerre imposée par l’Irak à l’Iran dans les années 1980, et il dit que « si ce n’était pas pour eux l’Iran aurait vécu pire que la Libye et la Syrie aujourd'hui ». 

Dans plusieurs villes d’Iran marches pour protester contre le coût de la vie sont en cours depuis le 28 décembre. Les mobilisations dans certains cas se sont soldées par la violence, de vandalisme de certains individus contre les biens publics et privés. 

Le Parlement, le gouvernement et autres puissances de l’Iran ont accusé Israël, les États-Unis et leurs alliés régionaux d’incitation de chaos et agitation. La Russie, la Syrie et la Turquie, ont condamné, mais inacceptable ingérence étrangère dans les affaires intérieures de Téhéran. 

Des personnalités politiques en Iran ont appelé à l’unité nationale contre les complots des ennemis. Pendant ce temps, le Président iranien, Hasan Rohani, soutient que les ennemis du pays, dirigé par États-Unis ne pas tolérer les grandes réalisations de l’Iran dans la région et de l’accord sur le nucléaire et donc encourager les gens à provoquer des troubles. 

Depuis une dizaine d’années, les États-Unis sont prisonniers de leur contradiction face à l’islam. D’un côté, ils se pensent comme le pays de la liberté religieuse, d’un autre ils utilisent les Frères musulmans pour déstabiliser le Moyen-Orient élargi, et d’un troisième ils luttent contre le débordement du terrorisme islamique hors de cette région. Ils ont donc interdit toute recherche qui permette de distinguer l’islam en tant que religion de sa manipulation à des fins politiques. Après avoir rompu avec le terrorisme des Frères musulmans, Donald Trump a décidé de rouvrir ce dossier, au risque de provoquer des violences dans son propre pays. Car aux États-Unis, la liberté de pratiquer l’islam n’implique pas celle d’entrer en politique.

Lorsque Donald Trump déclare « Je pense que l’islam nous hait », fait-il référence à la religion musulmane ou à l’idéologie politique homonyme ?

Dans sa nouvelle Stratégie de Sécurité nationale, le président Trump modifie la terminologie officielle et désigne les groupes armés musulmans comme « jihadistes terroristes ».

L’islam : religion ou idéologie ?

Après les attentats du 11-Septembre, attribués à Al-Qaïda, une violente polémique avait agité Washington : les groupes terroristes étaient-il ou non représentatifs de l’islam ? Si oui, il convenait de considérer tous les musulmans comme ennemis de la patrie. Si non, on pouvait établir une distinction entre musulmans « modérés » et « extrémistes ».

Cependant, les Britanniques employaient les mêmes termes avec une autre acception : les « modérés » sont des musulmans « modérément anti-impérialistes » comme le Hamas qui ne voit aucune objection d’ordre politique à Israël, mais refuse uniquement que des musulmans soient gouvernés par des juifs ; tandis que les « extrémistes » sont des musulmans « extrêmement anti-impérialistes » comme le Hezbollah qui remet en cause la victoire de l’État colonial israélien sur les arabes.

La polémique atteint son sommet, en juin 2006, lors d’une conférence du New York Metro InfraGard. Un agent et expert du FBI, William Gawthrop, assura qu’il est vain de distinguer les différents groupes terroristes musulmans, alors que tous se fondent sur la même idéologie, l’islam. Cinq documents internes du FBI fuitèrent alors [1]. Destinés à la formation de leurs officiers, ils posent que plus on est « islamique », plus on est potentiellement « radical », et que le prophète Mahomet était le leader d’une secte violente. Gawthrop s’appuyait sur une étude indiscutable du Coran, des Hadits et des principaux textes théologiques. Il montrait que, tout au long de l’Histoire, des théologiens des quatre principales écoles sunnites ont soutenu la guerre contre les Infidèles, mais pas de penseurs de l’école chiite. Gawthrop était également instructeur au Counterintelligence Field Activity (CIFA) du département de la Défense. Il y avait poussé à l’étude de Mahomet en tant que chef militaire.

JPEG - 103.2 ko
En 1953, le président Eisenhower reçoit une délégation des Frères musulmans conduite par Saïd Ramadan. Les États-Unis soutiennent désormais l’islam politique à l’étranger.

Cette polémique n’était pas nouvelle. D’une part, depuis 1953 et la réception de Saïd Ramadan par le président Eisenhower, la CIA et le département de Défense travaillaient à l’étranger avec les partisans de l’islam politique, les Frères musulmans. D’autre part, durant la ségrégation raciale, il était admis que les descendants d’esclaves puissent être musulmans, mais ils ne devaient pas en faire une revendication politique. En 1965, le leader politique noir et musulman Malcolm X fut assassiné, probablement avec l’aide passive du FBI. Agonisant sur le sol, il tenta de donner à sa secrétaire juste avant de mourir un message pour Saïd Ramadan.

En rétorsion à ce point de vue, une importante personnalité musulmane US, Salam Al-Marayati, menaça d’appeler à cesser toute coopération avec le FBI [2].

Immédiatement, l’adjoint de l’Attorney General, James Cole, interdit l’ensemble des documents de cet acabit, non seulement au FBI, mais dans toutes les administrations.

Sauf que les documents du FBI étaient conçus pour des cours où les instructeurs spécifiaient longuement qu’ils ne traitaient pas de l’islam en tant que religion, mais en tant qu’idéologie politique [3].

Les États-Unis : pays de la liberté religieuse ou de l’islamophobie ?

C’est à cette période que le département d’État créa plusieurs structures chargées d’influencer les opinions publiques US et étrangères de manière à ce qu’elles n’accusent pas les États-Unis de mener une guerre contre la religion musulmane. Ce dispositif comprenait notamment une cellule d’une vingtaine de personnes, s’exprimant en plusieurs langues, qui intervenaient sous de fausses identités dans des forums pour orienter les débats.

Quelle que soit la manière d’aborder la question, les États-Unis revenaient toujours au même problème : dès le VIIème siècle, le mot « islam » sert aussi bien en arabe à désigner une religion qu’une idéologie politique, pourtant parfaitement distincte.

Finalement, en janvier 2008, le département de Sécurité de la Patrie publia, à l’initiative du secrétaire Michael Chertoff, la Terminologie pour définir les terroristes (Terminology to Define the Terrorists : Recommendations from American Muslims). Puis, le bureau du directeur du Renseignement national (alors dirigé par Mike McConnell) rédigea, en mars 2008, une note sémantique à l’attention de l’ensemble de l’administration. Ces instructions visaient à laver l’administration Bush —qui avait parlé en 2001 de « croisade contre Al-Qaïda »— de tout soupçon d’islamophobie et de rétablir l’honneur du « pays de la liberté religieuse ».

Le fait de porter à la Maison-Blanche Barack Hussein Obama devait suffire à régler le problème. Mais ce ne fut pas le cas, notamment parce qu’alors qu’un tiers de ses électeurs le croyaient musulman, il précisa qu’il était chrétien issu d’une famille musulmane ; ce qui semblait valider le schéma identitaire des immigrants venus d’Europe du Nord : on peut être États-unien en étant culturellement, voire religieusement musulman, mais un président se doit d’être chrétien. D’où la violence de la campagne financée par le promoteur immobilier Donald Trump sur le lieu de naissance d’Obama (Hawaï ou le Kenya britannique ?). Certes, la réponse conditionnait la constitutionnalité de son élection, mais plus encore, elle impliquait qu’il soit né chrétien ou musulman.

JPEG - 154.1 ko
Avant de lancer les « printemps arabes », Barack Obama et Hillary Clinton ont truffé leur administration de partisans de l’islam politique.

En 2011, le sous-secrétaire d’État chargé de la Propagande (Public Diplomacy) créa le Centre pour les communications stratégiques sur l’anti-terrorisme (Center for Strategic Counterterrorism Communications). En 2016, cette structure prit le nom de Centre d’engagement global (Global Engagement Center) et étendit ses compétences à la lutte contre la Russie. Son budget fut alors multiplié par 13. Le fait de confier la lutte contre le terrorisme et la rivalité avec la Russie au même organisme n’a évidemment pas contribué à clarifier les choses. C’est dans cette période que Washington adopta l’expression de l’Onu « extrémisme violent » pour désigner l’idéologie des terroristes [4].

Revenons en arrière : le 22 décembre 2012, le magazine égyptien Rose El-Youssef révélait la présence de plusieurs responsables des Frères musulmans au sein de l’administration Obama, dont Salam Al-Marayati. Il avait notamment représenté la secrétaire d’État Hillary Clinton et présidé la délégation officielle US à la conférence de l’OSCE sur les Droits de l’homme. Son épouse, Laila, était proche d’Hillary Clinton lorsqu’elle était first lady et membre de la Commission sur la liberté religieuse internationale. L’intervention d’Al-Marayati contre Gawthrop, six ans plus tôt, n’était donc en réalité qu’une manœuvre des Clinton, utilisant les Frères musulmans pour faire changer d’avis le FBI et le département de la Défense.

Le droit de réfléchir

La polémique rebondit en juillet 2017 avec le dépôt d’un amendement à la loi de programmation militaire (NDAA) autorisant le département de la Défense à étudier « l’usage de doctrines religieuses musulmanes violentes ou non-orthodoxes pour soutenir la communication des extrémistes ou des terroristes et la justifier ». Le texte fut rejeté par 217 voix contre 208, toujours au nom de la protection de l’islam comme religion.

Le président Trump a donc finalement tranché en appliquant le mot « jihadiste » aux terroristes musulmans, bien qu’originellement le jihad ne soit pas la lutte armée contre les Infidèles, mais une introspection et une remise en cause personnelle.

Or, jusqu’ici les décisions de Donald Trump ont fait l’objet des pires quiproquo. Son décret suspendant l’immigration en provenance de pays où les délégations consulaires n’avaient pas les moyens de vérifier l’honnêteté des candidats a été interprété comme « islamophobe » car ces pays ont une population à majorité musulmane.

Sa décision est une véritable révolution intellectuelle pour les États-Unis. Jusqu’ici, le département de la Défense, appliquait la stratégie de l’amiral Arthur Cebrowski, détruisant —pays après pays— toute forme d’organisation politique au Moyen-Orient élargi, tandis que le département d’État veillait à assurer que cette politique n’était pas en soi anti-musulmane.

Toutefois, d’un point de vue moyen-oriental, ce n’est pas ce qui était perçu. Comme durant quinze ans les États-Unis mirent en œuvre la stratégie de Cebrowski [5] uniquement dans la partie du monde majoritairement musulmane, il était impossible aux Afghans, aux Perses, aux Turcs et aux Arabes, de comprendre quoi que ce soit aux slogans US. C’est d’ailleurs à cette contradiction que Barack Obama se heurta lors de son discours du Caire, en juin 2009.

Si l’on comprend parfaitement les objectifs de la propagande US, on ne peut qu’observer qu’ils en ont été la première victime. En effet, la contradiction entre leur discours lénifiant et leur soutien aux Frères musulmans à l’étranger (et non pas leur stratégie de destruction du Moyen-Orient élargi) les a conduits à interdire toute recherche sur l’origine de l’islam politique, aussi bien chez eux que chez leurs alliés.

Pourtant Mahomet était un général et un gouvernant. Cette situation historique particulière a permis, dès les premiers jours de l’islam, à un courant de pensée de tenter de manipuler cette religion pour s’emparer du pouvoir. La plupart des musulmans a été élevée avec des Hadiths, composés longtemps après la mort du prophète, qui lui attribuent des exploits militaires et une pensée politique particulière. Les Frères musulmans actuels s’appuient sur de lourds antécédents.

JPEG - 77.7 ko
En 1965, le leader de l’islam politique US est assassiné avec l’aide probable du FBI.

Au demeurant, les États-Unis ne parviendront pas à distinguer les deux sens du mot « islam » tant qu’ils n’auront pas réglé la question de leur propre identité. Donald Trump et ses électeurs admettent sans difficulté que des Noirs et des Hispaniques soient citoyens des États-Unis, mais difficilement qu’ils exercent des fonctions politiques de premier plan.

Paradoxalement, alors qu’il conviendrait que des intellectuels musulmans entreprennent cette recherche et permettent ainsi de séparer leur religion de sa manipulation politique, ce sont probablement les États-Unis qui vont conduire seuls cette exploration. Bien qu’il existe un grand nombre de chercheurs musulmans aux USA, il est peu probable que ce pays ne projette pas ses propres problèmes culturels sur ce sujet d’étude au risque de le mésinterpréter.

[1] Le lecteur trouvera ici les principaux documents cités dans cet article.

[2] “The wrong way to fight terrorism”, Salam Al-Marayati, Los Angeles Times, October 19, 2011.

[3] Cette vidéo d’un cours à Quantico ne laisse aucun doute à ce sujet.

[4] « Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent », par Ban Ki-moon, Réseau Voltaire, 24 décembre 2015.

[5The Pentagon’s New Map, Thomas P. M. Barnett, Putnam Publishing Group, 2004. « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

Le Leader de la Révolution islamique a reçu en audience les proches des martyrs de la guerre ce mardi 2 janvier. Lors de cette audience, l'Ayatollah Khamenei a évoqué les débordements qui ont marqué ces derniers jours les manifestations sociales en Iran : " Il est vrai que les pays qui nous en veulent pour nos récentes victoires, cherchent la moindre occasion pour s'infiltrer dans nos rangs et nous porter atteinte. Les récents événements en portent d'ailleurs la marque : nos ennemis ont conjugué leurs efforts et se sont fait aider par divers moyens, argent, arme, politique et services secrets pour semer le désordre. J'ai des choses à dire sur ces événements et j'y reviendra, le moment venu". 

Pour le Leader de la Révolution, ce qui contre l'ennemi et son action, c'est l'esprit de la bravoure, de dévouement, c'est la foi du peuple iranien. L'Ayatollah Khamenei a rendu hommage aux martyrs à qui "l'Iran doit sa sécurité et ses progrès" : " la nation iranienne est redevable envers ses martyrs et ce, jusqu' à la nuit des temps car ce sont ces martyrs qui ont fait don de leur vie, quitte à se détacher de leurs biens les plus chers, à s'exposer, sans peur, aux ennemis que soutiennent l'Occident et ses alliés dans la région".  

Le Leader de la Révolution islamique a évoqué la situation "tragique" dans certains pays de l'Asie de l'ouest et du nord de l'Afrique avant de souligner: " Si la guerre imposé par le régime baathiste de l'Iran finissait par ouvrir nos frontières aux ennemis, ces derniers n'auraient eu aucune pitié des iraniens. Ils se seraient livrés à des pires massacres reproduisant en Iran la situation qui prévaut aujourd'hui en Syrie et en Libye. En ce sens, nous sommes tous redevable envers  ceux  et celles dont les fils ont fait don de leur vie pour défendre le pays. Nous sommes redevables envers eux au même titre qu'envers leurs fils". 

La Chine a salué la volonté de la Corée du Sud de s’asseoir à la table du dialogue avec la Corée du Nord.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a déclaré, le mardi 2 janvier, que Pékin saluait la volonté de la Corée du Sud de négocier avec la Corée du Nord. Il a également apprécié la décision de Pyongyang de laisser ses athlètes participer aux Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud.

« Des signes positifs se manifestent à travers l’amélioration des relations bilatérales entre Pyongyang et Séoul et la participation des athlètes nord-coréens aux Jeux olympiques d’hiver en Corée du Sud. Ça, c’est une bonne nouvelle », a déclaré Geng Shuang.

Et d’ajouter : « Nous avons accueilli à bras ouverts ce changement et nous soutenons la décision des deux parties de vouloir bénéficier de cette opportunité. Cette démarche constitue donc un pas concret vers l’amélioration des relations bilatérales, l’accalmie dans la péninsule coréenne et la dénucléarisation de cette région. »

Le président de la Corée du Sud Moon Jae-in avait demandé à son cabinet de rendre le terrain propice à des discussions avec la Corée du Nord, le 9 janvier, à propos de la participation des athlètes nord-coréens aux Jeux olympiques d’hiver à Séoul.

Ces déclarations du président sud-coréen furent en effet une réaction aux propos du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qui avait dit que son pays était prêt à prendre part aux Jeux olympiques d’hiver à Séoul.

La Chine a donné son soutien au Pakistan suite aux propos du président américain Donald Trump, qui avait accusé ouvertement le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes ».

Dans son premier tweet à l’occasion du Nouvel An, le président américain a annoncé le gel des aides de Washington au gouvernement pakistanais.

« Les États-Unis ont bêtement donné plus de 33 milliards de dollars d’aide au Pakistan sur les 15 dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour à part des mensonges et des tromperies, et ils prennent nos dirigeants pour des idiots », écrit le président américain sur Twitter sans manquer d’accuser le Pakistan d’avoir accueilli « les terroristes que les États-Unis chassaient en Afghanistan », sans grande aide.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang a affirmé ce mardi 2 janvier lors d’un point de presse que le Pakistan avait fait beaucoup d’efforts dans la lutte contre le terrorisme.

« Nous avons dit à de nombreuses reprises que le Pakistan avait fait de grands efforts et de grands sacrifices dans son combat contre le terrorisme. Il a apporté une contribution primordiale aux efforts mondiaux contre le terrorisme. La communauté internationale doit le reconnaître pleinement », a dit Geng Shuang cité par le site d’information Le Desk.

Qualifiant la Chine et le Pakistan d’amis de tous les temps, le diplomate chinois a déclaré que son pays envisageait un renforcement de coopération avec Islamabad dans tous les domaines.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a convoqué, le lundi 1erjanvier, David Hill, ambassadeur des États-Unis à Islamabad, pour protester contre le président américain Donald Trump qui avait accusé ouvertement le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes ».

Les propos de Donald Trump ne peuvent, de l’aveu de nombreux experts, qu’accélérer le rapprochement entre Islamabad et Pékin.