تقي زاده

تقي زاده

mardi, 31 octobre 2017 08:53

La philosophie du 40ème jour ( ARBAIIN )

Des millions de musulmans de différents pays arrivent chaque année à l’irakienne ville sainte de Karbala pour commémorer le jour de Arbain, cérémonie religieuse qui marque l’aboutissement d’une période de 40 jours de deuil après l’anniversaire du martyre de l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui), petit-fils du prophète Mohamad (PSLF) et le troisième Imam chiite.

Le pèlerinage d’Arbaeen est l’une des plus importantes réunions annuelles du monde en un seul endroit.

Le jour de l’Achoura, le 10 du mois de Muharram en l’an 680 A.c., sur le sable chaud du désert de Karbala, en Irak, de l’Imam Hussein (P) et de 72 membres de sa famille, les amis et les partisans, dont un fils de 6 mois, ont été martyrisés dans les circonstances plus horribles de l’armée de Yazid, le deuxième calife omeyyade.

Sayyed Ibn Tawous(théologien et historien) dit : « Du retour de la Syrie, lorsque, les femmes et les enfants de l’Imam al-Hussein (que la paix de Dieu soit sur lui), arrivèrent en Irak, ils demandèrent au guide de la caravane de les amener à Karbala. Lorsqu’ils arrivèrent à l’endroit du martyre de l’Imam al-Hussein et de ses compagnons, ils y virent Jabir Ibn Abdullah Al-Ansari et un groupe des Bani Hashim ainsi qu’un membre de la famille du messager de Dieu, qui étaient venu rendre visite à la tombe du vénéré Imam al-Hussein (béni soit-il).

Ils y arrièrent, tous, dans un même temps. Des yeux remplis de larmes, très affligés et attristés, ils organisèrent la cérémonie de deuil pour l’Imam Hussein. Les femmes de cette région aussi les rejoignirent. Donc, ils organisèrent quelques jours de deuil dans une ambiance, pleine d’affliction et d’émotion.

Les événements du mois de Muharram sont un moment fort dans l’histoire de l’Islam. Bien que 14 siècles de la tragédie du martyre de l’Imam Hussein (P) se est écoulé, les musulmans chiites dans le monde chaque année rappellent l’épopée entourant ce crime injuste et le message véhiculé Imam Husayn (P) pour donner sa vie dans la lutte contre la tyrannie et le despotisme, et de défendre les valeurs humaines de la vérité, la justice et la liberté. En d’autres termes, les cérémonies de l’Achoura symbolisent la position éternelle et inébranlable de la vérité contre le mensonge et la lutte de l’humanité contre l’oppression.

Chaque année, pendant Muharram et 40 jours, les réunions de deuil en Iran et en Irak sont faites, ainsi que dans divers pays d’Asie, d’Europe et des Amériques. Dans ces réunions, les fidèles musulmans commémorent l’épopée de Karbala et bien que les rites diffèrent selon le pays et la région, ils pleurent tous pour la même raison, à savoir, la cruauté et de crimes contre un être humain qui se est efforcé d’établir le promouvoir la justice et la liberté. Dans ces cérémonies, les souffrances des martyrs de Karbala sont racontées, et se lamenteront déploré tout en expliquant les valeurs et les enseignements défendues par l’Imam Hussein (P) et ses disciples.

Alors que Arbaeen est une cérémonie spéciale et typique chiites, sunnites, izadies, les zoroastriens, les chrétiens et même participer à cet événement, considéré comme l’un des plus grands rassemblements religieux du monde du point de vue de la quantité des personnes fréquentant la même, soit trois fois la population à partir de laquelle à la Mecque, ce qui donne un sens totalement différent, car les gens de différentes confessions et races lui commémorent et donc reconnaissent l’Imam Hussein (P) comme un symbole de la liberté et de sacrifice.

Pourquoi s’intéresser au chiffre 40 ?

40 est la traduction du mot arabe « arbaeen ». C’est un événement important de l’Islam qui correspond au 20 Safar qui est le quarantième jour après la tragédie d’Achoura. Ce jour est particulier car après Achoura, c’est l’autre date où à travers le monde, les shiites vont à nouveau se réunir pour se rappeler Achoura et commémorer le souvenir de la souffrance des captifs de Sham.

C’est une date unique car on y commémore la force et le sacrifice considérable consentie par une femme : Janabe Zaynab (ahs), qui va porter à bout de bras avec son neveu, le 4ème Imam (as), la postérité des événements de Achoura

Le nombre 40 dans le Saint Coran

L’un des tous premiers versets qui évoque le chiffre 40 se rapporte à l’histoire du Prophète Moussa (as). Le verset 51 de la sourate 2 al-Baqarah nous raconte :

وَإِذْ وَاعَدْنَا مُوسَى أَرْبَعِینَ لَیْلَةً ثُمَّ اتَّخَذْتُمْ الْعِجْلَ مِنْ بَعْدِهِ وَأَنْتُمْ ظَالِمُونَ

« Et [rappelez-vous] lorsque Nous donnâmes rendez-vous à Moïse pendant quarante nuits!… Puis en son absence vous avez pris le Veau pour idole alors que vous étiez injustes (à l’égard de vous-mêmes en adorant autre qu’Allah). »

Cet extrait du Saint Coran rappelle le moment où Nabi Moussa (as) fut appelé au mont Sinaï par Dieu afin de lui confier la Thora. Nabi Moussa (as) est véritablement une figure prééminente de toutes les religions monothéistes avec une position centrale dans la religion juive. Nabi Moussa (as), après sa naissance, a été recueilli par la famille du Pharaon d’Egypte, au sein même de son palais. Après avoir accidentellement tué un soldat égyptien pour protéger un esclave juif, il est contraint de quitter l’Egypte vers les terres de Madayn. Là il fait la rencontre de Nabi Shoeb (as) dont il va épouser une des filles.

Dieu lui demande, quelques années après, de retourner vers Pharaon pour l’inviter au monothéisme et pour prêcher l’unicité de Dieu.

Ce chiffre est souligné dans le verset suivant du Coran

وَ واعَدْنا مُوسي‏ ثَلاثينَ لَيْلَةً وَ أَتْمَمْناها بِعَشْرٍ فَتَمَّ ميقاتُ رَبِّهِ أَرْبَعينَ لَيْلَةً وَ قالَ مُوسي‏ لِأَخيهِ هارُونَ اخْلُفْني‏ في‏ قَوْمي‏ وَ أَصْلِحْ وَ لا تَتَّبِعْ سَبيلَ الْمُفْسِدينَ

le verset 142 de la sourate 7 al-Araf, on constate que cet autre verset évoque différemment la période de 40 jours d’absence de Moïse : « Et Nous donnâmes à Moïse rendez-vous pendant trente nuits, et Nous les complétâmes par dix, de sorte que le temps fixé par son Seigneur se termina au bout de quarante nuits. Et Moïse dit à Aaron son frère: ‘Remplace-moi auprès de mon peuple, et agis en bien, et ne suis pas le sentier des corrupteurs’.»

Le nombre 40 est fortement lié à la vie de tous les Prophètes et pas seulement Nabi Moussa (as). Voici d’autres exemples du lien entre la vie de nos Prophètes et ce fameux chiffre 40 :

  • Les règnes de Nabi Dawoud et de Nabi Sulayman (as) ont duré 40 ans,
  • Notre Saint Prophète (saww) a fait l’annonce de la prophétie à l’âge de 40 ans,
  • L’argile dans laquelle a été façonné Nabi Adam (as) fut modelée pendant 40 jours
  • Ou encore le déluge du temps de Nabi Nouh a duré 40 jours.

La dimension spirituelle du chiffre 40

Évoquons la dimension spirituelle du chiffre 40. Ce chiffre a une résonance particulière dans l’Islam et dans le développement spirituel des êtres humains. Pour poser le décor, citons quelques exemples de hadiths ou de pratiques qui sont des invitations à l’élévation spirituelle :

  • Ceux qui récitent le dou’a-e-ahad durant 40 jours seront au nombre de ceux qui aideront notre 12ème Imam (as)
  • Ceux qui récitent le zyarat Achoura durant 40 jours verront leurs prières exaucées
  • Ceux qui font du commérage (ghibat) verront leurs prières ne pas être acceptées durant 40 jours, c.-à-d. qu’ils n’en tireront aucun bénéfice spirituel. Plutôt que de chercher à mesurer la taille de nos péchés, il est parfois bien plus salutaire de se demander contre qui nous avons désobéi en commettant un péché.

Attardons-nous sur la tradition suivante : « celui qui mémorise et préserve 40 hadiths sera ressuscité en compagnie des savants aux jours de la résurrection. » En réfléchissant un peu, on réussira à nous rappeler de 40 hadiths. Mais est-ce pour autant une garantie pour être au nombre des savants au jour de la résurrection? Non! Même un enfant de 3 ans peut apprendre par cœur des hadiths. Il n’y a rien d’exceptionnel à cela. Ce qui mérite cette grande récompense c’est au contraire la capacité à les comprendre, à les appliquer dans nos vies et à les transmettre aux générations futures. Celui qui mémorise et préserve 40 hadiths sera ressuscité en compagnie des savants aux jours de la résurrection.

Un des Imam D`Ahlul-Bayte(as) a dit : « Si vous guidez un aveugle sur quarante pas alors Allah vous promet le Paradis. » Pour couper court à toute spéculation, soyons clair : tenir la main d’une personne aveugle pour l’aider sur 40 pas n’assure en rien le Paradis. Il faut ici considérer la portée spirituelle du chiffre 40. L’aveugle symbolise un être humain qui a un cœur et un esprit aveugles, en raison de l’envie, l’hypocrisie, la médisance ou encore l’attachement aux choses matérielles de ce monde. Alors il n’est pas étonnant qu’une personne qui parvient à conduire une telle personne vers la foi soit bénie par Dieu.

Dans le Saint Coran, Sourate 46 verset 15, il est écrit :

وَوَصَّيْنَا الْإِنسَانَ بِوَالِدَيْهِ إِحْسَانًا حَمَلَتْهُ أُمُّهُ كُرْهًا وَوَضَعَتْهُ كُرْهًا وَحَمْلُهُ وَفِصَالُهُ ثَلَاثُونَ شَهْرًا حَتَّى إِذَا بَلَغَ أَشُدَّهُ وَبَلَغَ أَرْبَعِينَ سَنَةً قَالَ رَبِّ أَوْزِعْنِي أَنْ أَشْكُرَ نِعْمَتَكَ الَّتِي أَنْعَمْتَ عَلَيَّ وَعَلَى وَالِدَيَّ وَأَنْ أَعْمَلَ صَالِحًا تَرْضَاهُ وَأَصْلِحْ لِي فِي ذُرِّيَّتِي إِنِّي تُبْتُ إِلَيْكَ وَإِنِّي مِنَ الْمُسْلِمِينَ

« Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère: sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché; et sa gestation et sevrage durent trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : ‘Ô Seigneur! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Je me repens à Toi et je suis du nombre des Soumis’.»

Ce verset parle de l’âge de la maturité spirituelle et intellectuelle de l’être humain. Selon certaines traditions de nos Saint Imam, même Shaytan s’étonne de voir une personne de 40 ans n’ayant toujours pas trouvé le chemin vers Dieu.

La commémoration d’un mort 40 jours après son décès

Essayons d’expliquer maintenant pourquoi il est recommandé de commémorer le 40ème d’un proche décédé. Profitons-en pour citer les traditions qui soutiennent cette pratique. Le Saint Prophète (saww) a dit que : « La terre pleure le décès d’un croyant durant une période de 40 matins. »

 

Ces quarante jours de souvenir sont une manière d’honorer la mémoire de nos proches défunts. De la même manière, lui donner l’ablution funéraire (ghusl-e-mayyat) ou préparer de la nourriture pour les proches des défunts sont d’autres manières de l’honorer. C’est une pratique très recommandée en Islam.

Commémorer le 40ème n’est pas une tradition mais c’est un acte recommandé dans l’Islam.

S’il est recommandé de commémorer le 40ème de nos proches décédés, alors imaginez l’importance de la commémoration du 40ème d’Imam Houssayn (as), l’un des 14 musulmans les plus parfaits de la création et le plus admirable que la terre a eu le privilège de porter. Arbaeen est une commémoration en accord avec la Sunna du Saint Prophète (saww).

Imam Baqir (as) a dit : « Les cieux ont pleuré sur Imam Houssayn (as) durant 40 jours, se levant rouge et se couchant rouge ». Il disait aussi : « le Paradis a pleuré durant 40 matins après la mort de Hussayn. »

Après 40 jours de souvenir de la tragédie de Karbala, le jour d’Arbaeen, nous récitons le zyarat Arbaeen afin de renouveler l’allégeance et l’obéissance que nous avons promises à notre Imam le jour d’Achoura à travers le zyarat Achoura. Imam al-Askari (as) a expliqué qu’il y a cinq signes qui permettent de reconnaître un vrai croyant :

  • Effectuer les 51 rakaats de prières journalières (dont 17 sont obligatoires),
  • Le port d’une bague sur la main droite,
  • Prononcer de manière intelligible et claire « bismilla ar-Rahman ar-Rahim » durant les prières,
  • Se prosterner(pour Allah à lui la gloire) sur la terre, de préférence la terre de Karbala
  • Et enfin effectuer le Zyarat Arbaeen.

A la fin on attire votre attention sur quelques recommandations de l’imam Hussein à son fils, l’Imam Ali Ibn Al-Hussein (p) :

  • mon fils ! Ne traite pas injustement celui qui ne trouve qu’Allah pour l’assister contre toi».
  • L’homme ne doit traiter injustement aucun autre homme, car Allah, à Lui la Grandeur et la Gloire, déteste l’injustice et les injustes et aime la justice et les justes… Mais il existe une justice qui est plus grave et plus impitoyable qu’une autre. Nous pouvons traiter injustement un homme en le frustrant de son bien, alors qu’il peut se défendre et faire valoir son droit par la force ; mais il y a celui qui ne peut pas se défendre ou revendiquer son droit parce qu’il est faible. Traité injustement, cet homme se présentera devant Allah et dira : « Seigneur ! Assiste-moi contre untel ». Lorsque celui qui est traité injustement invoque l’assistance d’Allah, Allah l’aidera.
  • « Garde-toi de faire ce dont tu aurais à t’excuser. Le croyant ne fait pas le mal et ne s’excuse pas, alors que l’hypocrite fait le mal tous les jours et s’en excuse ». Il ne faut pas faire ou dire ce qui nous porte à chercher des excuses auprès des gens. Le croyant suit toujours la ligne droite. Il ne fait ni dit rien sans savoir que ce qu’il fait ou qu’il dit plaît à Allah, à Lui la Gloire, et sans savoir qu’il peut défendre ce qu’il fait ou dit. De son côté, l’hypocrite fait le mal chaque jour et s’en excuse, car il n’a pas de règle morale qui dirigerait ses actes et ses paroles.
  • «Que les autres aient besoin de vous, cela fait partie des bienfaits dont Allah vous comble. Sachez que le bien que vous faites vous attire des louanges et vous procure une rétribution. Si le bien prenait la forme d’un homme, vous le verriez alors beau et gracieux, faisant plaisir à ceux qui le regardent. Si la vilénie prenait la forme d’un homme, vous le verriez alors laid, déformé, dont les regards se détournent et les cœurs ne souffrent point ».
  • Si les autres ont besoin de toi, que ce besoin soit dans un domaine scientifique, financier ou autre, et si les autres viennent vers toi à la recherche d’un service que tu peux leur rendre, tu ne dois pas considérer que cela est un lourd fardeau. Tu dois au contraire remercier Allah car cela te rapproche de Lui et des hommes. Tu en as à être rétribué par Allah, à Lui la Grandeur. Si le bien prenait une forme humaine, elle serait belle car la nature du bien, celle des éléments qui le constituent ainsi que ses conséquences reflètent sa beauté du bien et celle de l’obéissance, alors que ceux du mal reflètent sa vilénie et celle de la désobéissance.

 

  • « Celui qui entreprend de faire quelque chose en désobéissant à Allah, ne fait que se frustrer d’avance de ce qu’il espère avoir ; il ne fait qu’accélérer l’arrivée de ce qui le hante».Il y a des gens qui désobéissent à Allah pour régler certaines affaires. Le péché devient ainsi une condition de ce qu’ils espèrent avoir. Ceux-là n’obtiennent pas ce qu’ils recherchent. Lorsque l’homme veut atteindre un but et résoudre ses problèmes, il doit rechercher l’équilibre entre les moyens et les fins. Les moyens doivent satisfaire Allah et non pas causer Sa Colère.

 

Nous lisons dans l’un des discours de l’Imam Al-Hussein (p) : « O gens ! Celui qui se comporte généreusement aura la suprématie. Celui qui se comporte parcimonieusement sera avili. Le plus généreux parmi les gens est celui qui donne à ceux qui ne s’y attendent pas. Le plus tolérant parmi les gens est celui qui pardonne tout en étant assez puissant. Celui qui, communique le plus avec les gens, est celui qui le fait avec ceux qui rompent avec lui. Les souches poussent là où elles sont plantées et s’élèvent grâce à leurs rameaux. Celui qui se hâte de faire du bien à son frère le retrouvera demain en rejoignant Allah((le bien que vous aurez avancé pour vous-mêmes vous le retrouverez auprès d’Allah)) [2:110].

Celui qui rend un service à son frère sera récompensé par Allah lorsqu’il en aura le plus besoin. En échange de ce bien, Allah, à Lui la Gloire et la Puissance détournera du croyant davantage d’épreuves dans ce monde-ci et le récompensera dans l’Au-delà.Et de celui qui dissipe la détresse d’un croyant, Allah dissipera les détresses de ce monde-ci et celles de l’Au-delà. Allah fait du bien à celui qui fait du bien, Ilaime les bienfaiteurs».

mardi, 31 octobre 2017 08:50

Trump et le sécessionnisme

Alors que les néo-conservateurs entendaient réaliser une « révolution mondiale » en exportant leur « démocratie » par la guerre, le président Trump fonde sa politique étrangère sur le respect de la souveraineté des États. Par conséquent, il a interrompu tout soutien US aux séparatismes. Thierry Meyssan rappelle ici les ambiguïtés de la position états-unienne sur les sécessions, puis dégage les points communs des événements au Kenya, en Iraq et en Espagne.

Au cours des dernières années, la CIA a soutenu des mouvements sécessionnistes en faveur des Luos au Kenya, des Kurdes en Iraq et des Catalans en Espagne. Ces groupes, qui pensaient il y a peu parvenir à créer artificiellement de nouveaux États indépendants, ont été abandonnés par les États-Unis depuis l’accession de Donald Trump à la Maison-Blanche et sont au bord de l’effondrement.

États-Unis : la sécession, uniquement au service du pillage organisé

Les États-Unis ont toujours eu une vision variable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

En 1861, Washington ne supporta pas que les États du Sud du pays prétendent continuer à vivre en Confédération, alors que ceux du Nord entendaient imposer une Fédération avec des droits de douane et une banque centrale unique. Dès son arrivée à la Maison-Blanche le président Abraham Lincoln réprima la sécession. Ce n’est qu’au cours de la guerre civile qui suivit que la question morale de l’esclavage identifia progressivement les deux camps. Il est aujourd’hui facile d’oublier le million de morts de cette guerre et de condamner les Confédérés comme racistes alors qu’au début du conflit la question de l’esclavage n’entrait pas en ligne de compte et que les Fédérés comprenaient aussi des États esclavagistes.

Durant la construction du canal de Panama, juste avant la Première Guerre mondiale, Washington inventa un peuple panaméen, soutint ce mouvement séparatiste contre la Colombie, et fut le premier pays à en reconnaître l’indépendance. Washington installa alors une importante base militaire et s’appropria de facto le chantier du canal au nez et à la barbe des investisseurs français. Quant à la pseudo indépendance, le président Omar Torrijos qui renégocia la souveraineté du canal en 1977, ne la vit jamais et fut assassiné dans un accident d’avion. Le chef d’état major, le général Manuel Noriega, ne la vit pas non plus lorsque Washington décida de se débarrasser de lui à la fin de la guerre contre les sandinistes (Iran-Contras). Accusé d’être responsable de la mort d’un soldat US, en 1989, il fut fait prisonnier par l’armée états-unienne et son pays dévasté lors de l’opération « Juste Cause » (sic).

Washington n’a donc pas d’autorité morale en matière de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

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Le sénateur Obama et son cousin Raila Odinga

Kenya : le « bon usage » du racisme

Le Kenya n’est indépendant que depuis 53 ans. Malgré l’influence du parti communiste durant la lutte d’indépendance, la population reste organisée de manière tribale. Dès lors, le conflit opposant le président sortant Uhuru Kenyatta à son éternel challenger Raila Odinga est d’abord une rivalité entre les Kikuyus qui représentent 22 % de la population et les Luos qui n’en représentent que 13 %, mais qui alliés aux Kalenjins peuvent coaliser 24 % de l’électorat. Au cours des dernières années, la majorité n’a cessée de basculer à chaque revirement de l’alliance éphémère Luos-Kelanjins. Historiquement, ce sont surtout les Kikuyus qui ont obtenu l’indépendance du pays et affronté, dans les années 1950, la barbarie inouïe de la répression britannique [1]. Ce sont donc eux qui ont gagné la présidence en 1964, avec Jomo Kenyatta. Celui-ci choisit comme Premier ministre un leader luo qui s’était engagé à ses côtés contre l’apartheid et la monopolisation des terres agricoles par les colons, Oginga Odinga. Cependant ce tandem ne fonctionna pas et l’on se retrouve un demi-siècle plus tard avec un conflit qui perdure et oppose désormais leurs enfants.

Toute lecture politique de cette rivalité atteint rapidement ses limites, car les leaders des deux camps ont plusieurs fois changé d’avis et d’alliance, la seule donne permanente étant leur différence ethnique. Aucune démocratie ne peut fonctionner dans une société tribale ou ethnique, et il faut au minimum un siècle pour passer d’une allégeance clanique à une responsabilité personnelle. Chacun doit donc prendre le Kenya pour ce qu’il est : une société en transition dans laquelle ni les règles ethniques, ni celles de la démocratie, ne peuvent pleinement fonctionner.

En 2005, le président kikuyu fait alliance avec la Chine. En réaction, la CIA soutient son opposant luo. Découvrant qu’un parlementaire US est un Luo et que son père avait été le conseiller d’Oginga Odinga, la CIA lui organise un voyage au Kenya pour soutenir Raila Odinga. S’ingérant dans la vie politique locale, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama, tiendra des meetings électoraux avec Raila, en 2006, affirmant même être son cousin [2].

Comme les États-Unis organisèrent une vaste provocation en envoyant des SMS racistes aux Luos lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle et que les événements dégénérèrent faisant plus d’un millier de morts et 300 000 déplacés, cette opération a été effacée des mémoires.

Proche du Pentagone, Cambridge Analytica (CA) qui participa aux États-Unis à la campagne de Ted Cruz puis à celle de Donald Trump, a conseillé Uhuru Kenyatta lors de ses campagnes présidentielles de 2013 et de 2017 (c’est-à-dire pendant que Steve Bannon était brièvement actionnaire de la firme) [3]. Odinga, quant à lui, fit appel à Aristotle Inc., une compagnie qui pourrait être liée à l’assassinat de Chris Msando, le numéro 2 du service informatique de la commission électorale, tué par des inconnus le 29 juillet [4].

Toujours est-il que, dans le contexte du désordre du service informatique de la Commission électorale, Raila Odinga parvint à faire annuler l’élection présidentielle de 2017 et refusa de se présenter lorsque le scrutin fut à nouveau convoqué. L’idée était de lancer une sécession du territoire luo. Odinga aurait alors revendiqué l’annexion des territoires luos d’Afrique de l’Est et centrale au nom du travail jadis réalisé par son père, le Ker(leader spirituel) des Luos, Oginga Odinga.

Cependant l’ambassade des États-Unis se tint soudain à distance de son ancien protégé. Ayant boycotté le second scrutin de l’élection présidentielle et se trouvant subitement abandonné, Raila Odinga vient de réclamer une nouvelle annulation et un troisième scrutin.

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L’armée iraquienne libère Kirkouk de l’occupation kurde

Kurdistan iraquien : comme en Israël et en Rhodésie, l’indépendance pour les colons

Dans le cadre de son plan de remodelage du Moyen-Orient élargi, le Pentagone avait envisagé dès le 11 septembre 2001 de démembrer l’Iraq en trois États distincts, dont un pour sa population kurde. Une variante de cette idée s’est imposée après la proposition du Council on Foreign Relations, en 2006, de fédéraliser le pays en trois régions autonomes [5] ; projet qui fut porté au Sénat US de manière bipartisane par Joe Biden (D.) et Sam Brownback (Rep.). Toutefois, l’état-major israélien poussa pour que ces trois entités soient effectivement indépendantes de manière à pouvoir y installer des missiles aux frontières nord de la Syrie et ouest de l’Iran.

Le mot « kurde » désigne des nomades qui vécurent en se déplaçant dans l’ensemble du Proche-Orient. Au XIXème siècle, certains d’entre eux se stabilisèrent dans l’actuelle Turquie, dans une zone où ils devinrent majoritaires. Lors de l’opération Tempête du désert, en 1991, les États-Unis et le Royaume-Uni créèrent deux zones de non-survol, dont une devint le refuge de Kurdes opposés au président Saddam Hussein. La société irakienne étant organisée de manière tribale, les Kurdes sunnites suivaient la famille Barzani, tandis que les Kurdes chiites suivaient la famille Talabani, et les Kurdes yazidis le Baba Cheikh (leader spirituel). Avec le regroupement de population dans la zone de non-survol, une rivalité surgit entre les Barzani et les Talabani. Les premiers firent appel au président Saddam Hussein pour qu’il les débarrasse des seconds, mais celui-ci poursuivait un autre agenda. Quoi qu’il en soit, lors de la chute de « Saddam », en 2003, les États-Unis placèrent les Barzani à la tête de la région désormais dite du « Kurdistan irakien ». Durant la guerre contre la Syrie, la CIA instrumenta notamment le Kurdistan iraquien pour approvisionner les jihadistes en armes. En 2014, lorsqu’elle organisa le Califat, elle autorisa les Barzani à profiter de la confusion pour conquérir de nouveaux territoires. Leur fief s’élargit progressivement de 80 %, annexant des populations arabes musulmanes et chrétiennes. Au passage, les Barzani laissèrent les jihadistes massacrer ou asservir les Kurdes yazidis.

Lorsque, renversant la politique impérialiste de son pays, le président Trump décida de détruire Daesh et que son armée se mit effectivement au travail, les populations non-Kurdes vivant sous le joug des Barzani réclamèrent d’être à nouveau rattachées à Bagdad. Le président Massoud Barzani, qui prétextait de l’impossibilité de tenir des élections durant la guerre pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, organisa un référendum d’indépendance. Il s’agissait pour lui à la fois de régulariser son pouvoir et de faire reconnaître ses conquêtes territoriales.

Durant la campagne référendaire, les Barzani assurèrent disposer du soutien de 80 États, dont les États-Unis et la France, qui viendraient à leur secours si l’Iraq et leurs voisins refusaient l’indépendance. Les alliés des Barzani, tout en assurant que ce n’était pas le bon moment pour l’indépendance, s’abstinrent de démentir la position que les Barzani leur attribuaient, à l’exception d’Israël qui soutint publiquement l’indépendance. Plus subtils, de nombreux États envoyèrent de hauts représentants sur place, montrant ainsi par le geste plus que par la parole qu’ils soutenaient bien les Barzani.

Cependant lorsque, à l’issue d’un scrutin truqué, les Barzani annoncèrent que le peuple soutenait à 92 % l’indépendance et donc de facto leur dictature, l’Iraq, la Turquie et l’Iran menacèrent d’intervenir militairement. Mais aucun des 80 États cités par les Barzani ne réagit. C’est qu’entre temps, le président Trump s’était opposé à la fois au projet de partition de l’Iraq et à la reconnaissance des conquêtes des Kurdes iraquiens.

Soudain, la baudruche s’est dégonflée. La Turquie et l’Iran se préparaient à envahir conjointement le nouvel État, mais ont été pris de court par l’intervention iraquienne. En 48 heures, les troupes de Bagdad ont libéré les territoires annexés par Erbil, tandis que plus de 100 000 colons kurdes prenaient la fuite. Elles s’abstinrent toutefois de continuer leur progression sur Erbil, admettant ainsi la légitimité des revendications historiques du peuple kurde, mais rejetant les prétentions des Barzani sur un prétendu Kurdistan en territoire arabe.

De très nombreux Kurdes iraquiens ont refusé de soutenir l’indépendance du pseudo Kurdistan. Ce fut d’abord le cas des yézédis qui créèrent le 25 juillet leur propre province autonome, l’Ezidikhan [6], puis ce fut le cas des cantons de Germian et de Souleimaniyé, jadis les plus durement réprimés par Saddam Hussein, qui boycottèrent le scrutin [7], et encore des chiites et de la famille Talabani qui ont accueilli le général Qasem Soleimani des gardiens de la Révolution venu préparer la libération des territoires arabes annexés, enfin des colons partis s’installer à Kirkuk et qui sont aujourd’hui dans la situation des pieds-noirs français lors de l’indépendance de l’Algérie.

Isolé, Massoud Barzani vient de démissionner, probablement au profit de son neveu, Nechirvan Barzani.

Catalogne : faux sécessionnistes et vrais comploteurs

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Catalonia Today, la revue en anglais de Carles Puigdemont, à l’attention de ses soutiens anglo-saxons.

On imagine que l’indépendantisme catalan s’est forgé dans la résistance au fascisme. C’est faux. Le premier parti indépendantiste catalan, Estat Català, a été fondé en 1922, c’est-à-dire juste avant les dictatures de Miguel Primo de Rivera et de Francisco Franco en Espagne.

On imagine que son fondateur, Francesc Macià (le « grand-père »), entendait créer un État indépendant qui n’avait jamais existé, afin de sauver la région de Barcelone du fascisme. C’est faux. Il souhaitait annexer Andorre, le Sud-Est de la France et une partie de la Sardaigne car, selon lui, la « Catalogne » est opprimée par Andorre, l’Espagne, la France et l’Italie.

On imagine que les indépendantistes catalans sont pacifistes. C’est faux. En 1926, Francesc Macià tenta un coup d’État après avoir enrôlé une centaine de mercenaires italiens et réuni une armée.

On imagine que les indépendantistes catalans sont historiquement de gauche. C’est faux. En 1928, Francesc Macià fonda à La Havane, avec l’aide du dictateur cubain pro-US Gerardo Machado, le Parti séparatiste révolutionnaire de Catalogne.

Les indépendantistes catalans n’ont jamais été soutenus par les États anti-impérialistes, et surtout pas par l’URSS durant la guerre d’Espagne (bien que Francesc Macià soit allé solliciter l’aide de Moscou dès 1924 et ait alors obtenu le soutien de Boukharine et de Zinoviev). Tout au plus Macià a-t-il noué des alliances avec des membres de la Seconde internationale.

Se revendiquant directement de Macià (et non pas de son ancien patron, Jordi Pujol) et donc soutenant implicitement le projet d’annexion d’Andorre, et d’une partie de la France et de l’Italie, Carles Puigdemont n’a jamais cherché à cacher ses soutiens anglo-saxons. Journaliste, il crée un mensuel pour tenir au courant ses sponsors de l’évolution de son combat. Il n’est évidemment pas en catalan, ni en espagnol, mais en anglais : Catalonia Today, dont sa femme la Roumaine Marcela Topor est devenue la rédactrice en chef. Identiquement il anime des associations promouvant l’indépendantisme catalan non pas en Espagne, mais à l’étranger, qu’il fait financer par George Soros [8].

Les indépendantistes catalans, comme leurs homologues luos et kurdes iraquiens, n’ont pas intégré le changement survenu à la Maison-Blanche. S’appuyant sur le Parlement où ils sont majoritaires en sièges, bien qu’ayant obtenu une minorité de voix lors de leur élection, ils ont proclamé l’indépendance à la suite du référendum du 1er octobre 2017. Ils croyaient pouvoir disposer du soutien des États-Unis et par voie de conséquence de celui de l’Union européenne. Mais, le président Trump ne les a pas plus soutenus qu’il ne l’a fait avec les Luos et les Kurdes iraquiens. Et par voie de conséquence, l’Union européenne est restée opposée au nouvel État.

Conclusion

Les exemples ci-dessus de sécessionnisme n’ont aucun rapport avec la décolonisation qui a donné naissance au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Par ailleurs, dans ces trois cas, ces États ne sont pas viables sauf à annexer d’autres territoires qui n’ont rien demandé, comme l’ambitionnent Raila Odinga et Carles Puidgdemont et comme l’avait anticipé Massoud Barzani.

Il est d’usage de dire que le président Trump est un malade mental, qu’il soutient les nostalgiques des Confédérés racistes et n’a pas de politique étrangère. Cependant nous constatons qu’il est parvenu pour le moment à stopper les opérations de ses prédécesseurs et à maintenir une relative stabilité au Kenya, en Iraq et en Espagne. Cela mérite d’être souligné.

[1Web of Deceit : Britain’s Real Foreign Policy, Mark Curtis, Random House, 2008.

[2] « L’expérience politique africaine de Barack Obama », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 mars 2013.

[3] “Uhuru hires data firm behind Trump, Brexit victories”, Gideon Keter, The Star (Nairobi), May 10, 2017.

[4] “Canadian working with Kenya opposition party detained, to be deported”, The Globe and Mail, August 5, 2017. “An American working for the Kenyan opposition describes his harrowing abduction and deportation”, Robyn Dixon, Los Angeles Times, August 10, 2017.

[5] “Unity Through Autonomy in Iraq”, Joe Biden & Leslie H. Gelb, The New York Times, May 1, 2006.

[6] “Establishment of the Provisional Government of Ezidikhan”, Voltaire Network, 25 July 2017.

[7] « Le Kurdistan n’a pas besoin de grands propagandistes », Aras Fahta & Marwan Kanie, Le Monde, 18 mai 2017.

[8] “George Soros financió a la agencia de la paradiplomacia catalana”, Quico Sallés, La Vanguardia, 16 de agosto de 2016.

Les forces armées ont lancé jeudi l'assaut sur le dernier bastion du groupe Daech en Irak, près de la frontière avec la Syrie, avec l'objectif d'éradiquer cette organisation terroriste de leur pays.
 
Cette offensive est menée au moment où de l'autre côté de la frontière, les troupes syriennes et leurs supplétifs faisaient également mouvement pour prendre en étau les combattants du groupe ultraradical responsable d'exactions et d'attentats sanglants.

La bataille vise à étrangler l'organisation terroriste dans son dernier carré, dans la moyenne vallée de l'Euphrate qui court de la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie jusqu'à Al-Qaïm dans l'ouest de l'Irak.

Elle est "le dernier grand combat contre Daech", disaient récemment des généraux américains de la coalition internationale qui soutient les forces irakiennes dans leur lutte contre les insurgés.
Des travailleurs gouvernementaux vont assurer les récoltes sur les terres agricoles abandonnées en Birmanie par les Rohingyas.
 
La Birmanie a commencé samedi à récolter le riz sur les terres abandonnées en raison des violences dans l'Etat Rakhine (ouest), a-t-on appris samedi auprès d'un responsable local, confirmant les informations des médias étatiques, une initiative qui soulève des inquiétudes sur les perspectives de retour pour plus de 600.000 Rohingyas ayant fui cette région.

La région, frontalière du Bangladesh, s'est vidée depuis fin août de la plupart de ses habitants rohingyas, membres d'une minorité musulmane apatride et persécutée dans ce pays majoritairement bouddhiste, suite à des opérations militaires qualifiées de nettoyage ethnique par l'ONU.

Des centaines de villages ont été rasés et selon l'ONU près de 603.000 Rohingyas dont quelque 60% d'enfants ont franchi la frontière vers le Bangladesh depuis fin août.

Soumise à d'intenses pressions internationales, la Birmanie a accepté de rapatrier des réfugiés pouvant prouver leur résidence dans l'Etat Rakhine mais les détails de ce projet restent flous.

Un responsable local a confirmé samedi les informations des médias d'Etat selon lesquelles le gouvernement a lancé la récolte de quelque 29.000 hectares de riz dans la région de Maungdaw, particulièrement touchée par les violences.

"Nous avons commencé aujourd'hui la récolte sur les terres du village de Myo Thu Gyi", a déclaré à l'AFP Thein Wai, responsable à Maungdaw du ministère de l'Agriculture.

"Nous allons récolter des champs de paddy de Bengalis qui se sont enfuis au Bangladesh", a-t-il ajouté, utilisant le terme qui sert en Birmanie à désigner les Rohingyas.

Les analystes sont d'avis que le G5 "français" au Sahel n'est qu'un moyen pour étendre les ingérences de Paris dans cette région ultra-stratégique africaine. Seulement les Américains ne veulent plus entendre parler de la "Françafrique". Il faudrait que le très américanophile Macron renonce à ses "ambitions sahéliennes" et se place sous la bannière étoilée s'il veut mettre en place son G5. Les Américains bloquent de facto l'octroi de tout fond onusien au G5. Jusqu'où la France va résister? L'AFP y revient mais comme à son habitude dans un langage "politiquement correct". 

Selon l'Agence, Paris est lancé dans d’intenses tractations diplomatiques pour convaincre Washington d’offrir un soutien financier, par le biais des Nations unies, à la force anti-terroriste pour le Sahel, région hautement instable où la France est engagée dans l’opération Barkhane :

"Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devrait même à cet égard diriger une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi pour tenter de "consolider l’aide au G5 Sahel", une force conjointe formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie. La France cherche surtout à obtenir l’aide logistique et financière des Nations unies, ce à quoi s’opposent les Américains, premiers contributeurs de l’organisation".

La région du Sahel, fait remarquer l'AFP, est devenue ces dernières années un important foyer pour les groupes extrémistes. La remarque est bien fondée mais l'Agence ne mentionne pas à quel point l'intervention de l'Otan en 2011 sous  l'égide de la France en Libye, a facilité cet état de choses. Mais elle ne peut s'empêcher de souligner :" notamment depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011, que le groupe terroriste Boko Haram s’est étendue au Nigeria et que des groupes terroristes liés à al-Qaïda se sont emparés du nord du Mali en 2012".

Sans souligner la récente visite de Nikki Haley en RDC Congo où l'ambassadrice a tenté de s'imposer en "ange gardien des Africains" et ce, dans le cadre de la crise politique qui secoue ce pays, l'AFP relève seulement "la nouvelle opposition de Haley" au G5 "français". Le prétexte? "Haley est surtout focalisée sur les économies que les États-Unis peuvent réaliser en retirant des financements à l’ONU, et une baisse de 600 millions de dollars sur le budget du maintien de la paix a déjà été négociée".

" Le gouvernement nigérian n'a pas toujours permis au leader du Mouvement islamique de quitter sa cellule en prison pour aller chez le médecin ", révèle l'un des proches du leader du Mouvement islamique du Nigeria, Cheïkh Taha Adamou Sougou.

Alors que le chef du Mouvement islamique du Nigeria, Cheïkh Ibrahim Zakzaky a été séquestré depuis 2015, l'un de ses partisans, Cheïkh Taha Adamou Sougou s'inquiète, en ces termes, de l'état de santé critique du leader nigérian:

" Notre Cheïkh et son épouse se trouvent toujours en mauvais état de santé. Alors que son œil gauche est complètement abîmé, le Cheikh risque de perdre l'usage de son œil droit. Dans une telle situation critique, le couple a besoin d'un médecin, tandis que le régime nigérian les en a jusqu'à présent privés. En vérité, le régime craint que cheikh Zakzaky ne dise aux journalistes les non-dits de sa situation tourmentée."

En ce qui concerne les dessous des relations d'Abuja avec Riyad, Tel-Aviv et l'Occident, cheikh Sougou les explique ainsi: " À vrai dire, le gouvernement nigérian a consolidé ses relations avec les Saoudiens, les Israéliens et les États-Unis qui s'opposent, tous, au courant chiite au Nigeria, tout comme ils s'opposent à ce que ce courant prenne de l'ampleur au Liban, en Syrie et en Irak."   

" Dans l'affaire Cheïkh Zakzaky, on a découvert les traces du gouvernement. Il semble que certains responsables judiciaires soient impliqués dans des tractations en cachette avec le gouvernement. Cela dit, certaines autorités nigérianes soutiennent les chiites du pays. Cependant, les responsables nigérians, pour la plupart, sont wahhabites ou salafistes et ce sont eux qui sont derrière les violences notamment contre le leader du Mouvement islamique du Nigeria ", a-t-il poursuivi.

Le cheikh Ibrahim Zakzaky, leader des chiites du Nigeria. (Photo d'archives)

 

Le 13 décembre 2015, l'armée nigériane a attaqué la maison de Zakzaky à Zaria. Depuis, il est en détention et son état de santé se détériore de jour en jour. À en croire certains experts de l'Afrique, l'arrestation du leader chiite nigérian et la répression des chiites par l'armée s'expliquent par la volonté du régime nigérian de faire disparaître la minorité chiite dans ce pays. Il s'agit cependant d'un paradoxe au moment où le régime nigérian prétend mener une guerre sans merci contre le groupe terroriste Boko Haram.

Dans ses révélations d'avril 2016,  Amnesty international avait accusé l’armée nigériane d'avoir massacré et puis inhumé dans des charniers, 347 membres d’un groupe religieux chiite du pays. Cette instance internationale avait plaidé pour l'ouverture d'une enquête urgente sur ce sujet.

Le Jihad islamique de la Palestine a annoncé qu’à un moment donné, il riposterait à l’agression du régime sioniste et que toutes les options étaient possibles.

Cité par Al-Mananr, Davoud Shahab, le  responsable du bureau de presse du Jihad islamique de la Palestine a réagi en ces termes au raid israélien du 30 octobre contre Gaza :

 « L’offensive israélienne était une agression terroriste. Par ces attaques, les Israéliens transgressent les règles. Nous avons donc le droit d’y riposter et nous attendons le bon moment pour le faire. Nous rassemblerons tous nos moyens et efforts pour défendre notre terre et le peuple palestinien et nous ne céderons devant rien.»

Les raids israéliens contre Gaza se sont soldés par la mort de huit Palestiniens.

« Cette mesure extrême laisse conclure que Tel Aviv cherche à déclencher la guerre. Mettant toutes les options à disposition, nous allons définir la stratégie de riposte dans les heures qui viennent », a conclu Davoud Shahab.

Par ailleurs, l’offensive israélienne ayant causé la mort et la blessure de plusieurs personnes à Gaza a suscité de vives réactions. Dont celle des brigades d'Abou Ali Moustapha, la branche armée du Front populaire pour la libération de la Palestine qui a annoncé qu’Israël payerait cher les conséquences de ce crime qui a donné le feu vert à la Résistance palestinienne pour courir à toutes les options.

Le président libanais voit en l'Iran une force indéniable de la région.

Michel Aoun, président libanais, a considéré l’Iran comme une puissance dont on ne peut ignorer la présence et le rôle dans les évolutions régionales, a rapporté Mehr News citant le site El-Nashra.

Michel Aoun, président libanais. ©AP

« L’Iran est présent au Moyen-Orient et il faut prendre au sérieux cette présence. Ce pays fait partie des solutions efficaces pour la région sans quoi ce pays n'aurait pas été présent aux négociations d’Astana sur la Syrie », a souligné Aoun.

Pour le président libanais, l'Iran ne cherche point à convoiter le Liban. C'est un pays dont la puissance régionale est à prendre en considération. Il est à se demander si en fait, tous les pays arabes sont contre l'Iran, s'interroge le président Aoun.

« Israël n’ose pas s'en prendre au Liban et ce ne sont pas les garanties de défense étrangères qui nous protégeront face à ce régime, mais nos propres capacités », a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne la Syrie, il a affirmé que les relations diplomatiques avec Damas n’étaient pas rompues et qu’elles se poursuivaient.

Voici que les bombardiers russes s'aventurent à nouveau sur la mer du Japon qu'ils avaient auparavant survolée en vue de faire passer un message clair et sévère à Washington.  

Les avions de chasse de Tokyo ont été brouillés pour intercepter les deux avions russes alors qu'ils se tournaient vers l'île la plus septentrionale du Japon, Hokkaido, rapporte dans son numéro du 30 octobre le Daily Star.

La Russie semble donc montrer les muscles au moment où les tensions sur le développement du programme nucléaire et balistique de Pyongyang s’intensifient sur la péninsule, note l'éditorialiste de l'article.

" Le ministère de la Défense japonais a confirmé l'arrivée des avions de combat, qui ont quitté le Pacifique sans entrer dans leur espace aérien ", toujours selon le journal.

"Les Tu-95 - surnommés «Bears» par l'OTAN - sont des avions à quatre moteurs à hélice conçus pour les bombardements stratégiques à longue portée. Les avions peuvent transporter jusqu'à 16,5 tonnes de bombes et ont servi depuis le début de la guerre froide. Ils peuvent voler à 575 mph à des altitudes allant jusqu'à 45 000 pieds - être encadrés par sept hommes - et ont des bombes nucléaires dans leur arsenal."

Les médias israéliens se penchent plus fréquemment que par le passé sur les capacités militaires des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du mouvement palestinien Hamas, dotées d'armes sophistiquées. Et les commentaires affluent.

Le site web Al-Resalah rapporte qu’en renchérissant sur les capacités des Brigades al-Qassam, le régime de Tel-Aviv cherchait à faire croire qu’une grande puissance militaire menaçait la sécurité d’Israël et que l’entente était impossible à moins d’un désarmement. Il veut aussi amasser les justifications d’une probable guerre à Gaza en alarmant la communauté internationale quant à sa confrontation avec une grande puissance militaire.

Akram Atallah, spécialiste des Affaires d’Israël, a déclaré à ce propos que Tel-Aviv voulait faire passer un message aux parties locales et régionales, selon lequel il fallait revoir l’accord de réconciliation dans la bande de Gaza dont les affaires sont dirigées par un gouvernement d’union nationale palestinien. Autre objectif : encourager Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité autonome palestinienne, à renoncer à la réconciliation, vu l’amélioration des relations entre l’Iran et le Hamas, et de ce fait, renforcer l’isolement de Gaza.