تقي زاده

تقي زاده

Jâbir b. ‘Abdillah rapporte du Prophète (pslf) : « Je suis la Cité de la Science et ‘Ali en est la porte (le portail) ; quiconque désire se rendre à la cité doit passer par la porte ». En commentant ce hadîth, Al- Hâkim dit : « C’est un hadîth authentique de par sa chaîne de transmission ». Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/126.
L’Imam Ahmad ibn Hanbal : Musnad. Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/127-129. Mulla Ali Muttaqi : Kanzu’l-Ummal, partie VI, p.401. Hafiz Abu Nu’aim Isfahani : Hilyatu’l-Auliya. Sabban Misri : Is’afu’r-Raghibin. Ibn Maghazili Faqih Shafi’i : Manaqib. Jalalu’d-din Suyuti : Jam’u-s-Saghir, Jam’u’l-Jawami’y et La’aliu’l-Masnu’a. Thirmidhi : Sahih, v.II, p.214. Mohammad ibn Talha Shafi’i : Matalibu’s-Su’ul. Cheik Sulayman Balkhi Hanafi : Yanabiu’l-Mawadda. Mohammad ibn Yusuf Ganji Shafi’i : Kifayatu’t-Talib. Sibt Ibn Jauzi : Tadhkirat-e-Khawasu’l-Umma. Ibn Hajar Makki : Sawa’iq Muhriqa, ch.9, p.75. Muhibu’d-din Tabari : Riyazu’n-Nuzra. Sheikhu’l-Islam Hamwaini : Fara’idu’s-Simtain. Ibn Sabbagh Maliki : Fusulu’l-Muhimma. Ibn Abi’l-Hadid Mu’tazali : Sharh-e-Nahju’l-Balagha et une foule d’autres confirment l’authenticité de ce hadith : « Je suis la maison de la science et Ali est sa porte ; ainsi celui qui désire acquérir la connaissance doit entrer par la porte. »
Le Messager d’Allah (SAW) saisit la main de ‘Ali le Jour de Hudaybiyyah et dit : « Voici le Prince des Vertueux, le tueur des Pervers, est victorieux celui qui le soutient ; est abandonné celui qui l’abandonne. – Il le disait à haute voix – je suis la Cité de la science et ‘Ali sa porte. Quiconque veut la maison qu’il passe par la porte ». Al-Khatib, Târîkh Baghdâd, 2/377.
D’après Ar-Râzî (Tafsîr) et Al-Muttaqî al-Hindî (Kanz-Al-’Ummâl) ‘Ali (a. s.) dit : « De la science, le Messager d’Allah m’enseigna mille portes (voies). Chacune de ces portes s’est ramifiée en mille portes ».
Abût-Tufayl dit : « J’ai assisté à un sermon donné par ‘Ali et je l’ai entendu dire : « Demandez-moi à savoir, car par Allah ! des événements (choses) qui se produisent d’ici jusqu’au Jugement dernier, il n’y a pas un seul au sujet duquel vous me questionnerez que je ne vous en donne le récit. Demandez-moi à propos du Livre d’Allah car, par Allah, il n’y a pas de verset que je ne sache ! Je vous dirai s’il fut révélé de jour ou de nuit dans une plaine ou sur une montagne … ». Tafsîr d’Ibn Jarîr, 26/116, Tabaqât, Ibn Sa’d, 2/2/101 ; Thdhîb, Al-Tahdhîb, 7/337 ; Fat-h al-Bârî, 10/221, Huliyat al-Awliyâ’, 1/67-68 ; Kanz al-’Ummâl, 1/228.
Jam’u’l-Jawami’y par Suyuti. Tahdhibu’l-Ansar par Muhammad Bin Jarir Tabari. Tadhkiratu’l-Abrar par Seyyed Muhammad Bukhari. Mustadrak par Hakim Nishapuri. Naqdu’s-Sahili par Firuzabadi. Kanzu’l-’Ummal par Ali Muttaqi Hindi. Kifayatu’t-Talib par Ganji Shafi’i et Tadhkiratu’l-Muzu’a par Jamalu’d-din Hindi. Ils affirment : « Si quelqu’un rejette ce hadith, il se trompe certainement. »
Dans Rauzatu’l-Nadiya par Amir Muhammad Ya mani. Bahru’l-Asanid par Hafiz Abu Muhammad Samarqandi et Matalibu’s-Su’ul par Muhammad Bin Talha Shaf i’i ont généralement confirmé la véracité de ce hadith.
Ce hadith a été relaté par différentes manières et de diverses sources. La plupart des compagnons et des suiveurs l’ont relaté, Abdullah Ibn Abbas, Jabir Ibn Abdullah Ansari, Abdullah Ibn Mas’ud, Hudhaifa ibn Yaman, Abdullah Ibn Umar, Anas ibn Malik et Amr ibn As. Parmi les tabi’in (la deuxième génération après les compagnons) : l’Imam Zainu ‘l-Abidin, l’Imam Muhammad Baqir, Nabuta ibn Asbagh, Jarir Azzabi, Harith ibn Abdullah Hamdani Kufi, Sa’d ibn Ta’rifu’l-Hanzali Kufi, Sa’id ibn Jabir Asadi Kufi, Salma ibn Kuhail Hazarmi Kufi, Sulayman ibn Mihran A’mash Ku fi, Asim ibn Hamza Saluli Kufi, Abdallah ibn Uthman ibn Khisam ibn Al-Qari Al Makki, Abdu’r-Rahman ibn Uthman, Abdallah ibn Asila Al-Muradi, Abu Abdullah Sanabahi et Mujahid ibn Jabir Abu’l Hajjaj ibn Al Makhzumi Al Makki.
Plusieurs traditionnalistes sunnites et historiens l’ont rapporté. Environ 200 références de ulémas Sunnites ont enregistré ce hadith authentique. Voici certains de ces ulémas illustres et leurs livres :
Ibn Jarir Tabari (d. 310 A.h commentateur et historien du Troisième siècle de l’héjire). Hakim Nishapuri (d. 405 A.h.) : Mustadrak, v.III, pp 126.128.226. Sahih de Tirmidhi (d. 289 A.h). Jalalu’d-din Suyuti (d. 911 ) : Jam’u’l-Jawami’y et Jam’u’s-Saghir, v.I, p. 374. Abu Qasim Sulayman ibn Ahmad Tabrani (d. 491 A.h ) : Kabir et Ausat. Hafiz Abu Muhammad Hasan Samarqandi (d. 491 A.h.) : Bahru’l-Asanid. Hafiz Abu Nu’aim Ahmad ibn Abdullah Ispahani (d.410 A.h) : Ma’rifatu’l-Sahaba. Abdu’l-Barre Qartabi (d. 463 A.h ) : Isti’ab, v.II, p. 461. Al-Jalabi Ibn Maghazili (d. 483 A.h ) : Manaqib. Abu Shuja ‘Shirwaih Hamadani Dailami (d. 509 A.h.) : Firdausu’l-Akhbar. Abu’l-Mu’ayyid Khatib Khawarizmi (d. 568 A.h.) : Manaqib, p.49 et Maqtalu’l-Husain, v.I, p.43. Hasan Damishqi (d. 572 A.h ) : Ta’rikh-e-Kabir. Abu Hujjaj Yusuf ibn Muhammad Andalusi (d.605 A.h) : Alif-Bas, v.I, p. 222. Abu’l Hasan Ali ibn Muhammad Athir Jazari (d. 630 A.h) : Asadu’l-Ghaiba, v. IV, p.22. Muhibu’din ibn Ahmad ibn Abdullah Tabari Shafi’i (d. 694 A.h ) : Riyazu’l-Nuzra, v.I, p.129 et hakha’iru’l-Uquba, p.77. Shamsu’din ibn Muhammad ibn Ahmad Dhahabi Shafi’i (mort 748 A.h.) : Tadhkiratu’l-Huffaz, vol.IV, p.28. Badru’d-din Muhammad Zarkashi Misri (mort 749 A.h.) : Faizu’l-Qadir, vol.III, p.47. Hafiz Ali ibn Abi Bakr Haithami (mort 807 A.h.) : Majma’u’z-Zawa’id, Vol.IX, p.114. Kamalu’din ibn Muhammad ibn Musa Damiri (mort 808 A.h.) : Hayatu’l-Haiwan, vol. I, p.55. Samsu’din ibn Muhammad ibn Muhammad Jazari (mort 833 A.h.) : Asnu’l-Matalib, p.14. Shahabu’din Hajar Ahmad ibn Ali Asqalani (mort 852 A.h.) : Tahdhibu’l-Tahdhib, vol.7, p.337. Badru’din ibn Mahmud ibn Ahmad Hanafi(mort 855 A.h.) : Umdatu’l-Qari, vol.7, p.631. Ali ibn Hisamu’d-din Muttaqi Hindi (mort 975 A.h.) : Kanzu’l-Ummal, vol. 6, p.156. Abu’r Ra’uf ibn Al-Munawi Shafi’i (mort 1031 A.h.) : Faizu’l-Qadir, Sharh-e-Ja mi’u’l-Saghir, vol.4, p.46. Hafiz Ali ibn Ahmad Azizi Shafi’i (mort 1070 ) : Siraju’l-Munir Jam’u’s-Saghir, vol. III, p.63. Muhammad ibn Yusuf Shami (mort 942 A.h.) : Subulu’l Huda Wa’l-Rishad fi Asma’i Khairu’l-Ibad. Muhammad ibn Yaqub Firuzabadi (mort 817 A.h.) : Naqdu’s-Sahih. l’Imam Ahmad ibn Hanbal (mort 241 A.h.) : Mujaladab-e-Munaqab, Musnad. Abu Salim Muhammad ibn Talha Shafi’i (mort 652 A.h.) : Matalibu-s-Su’ul, p.22. Seikhu’l Islam ibn ibrahim Muhammad Hamwaini (mort 722 A.h.) : Fara’idu’s-simtain. Shahabu’d-din Dowlat Abadi (mort 849 A.h.) : Hidayatu’s-Su’ada. Seyyed Allama Samhudi Nuru’d-din Shafi’i (mort 911 A.h.) : Jawahiru’l-Iqdain. Qazi Fazl ibn Ruzbahan Shirazi : Ibta’lu’l-Batil. Nurud- din ibn Sabbagh Maliki (mort 855 A.h.) : Fusulu’l-Muhimma, p.18. Sahadu’d-din ibn Hajar Makki : Sawa’iq-e-Muhriqa. Jamalu’d-din Ata’ullah Muhadith-e-Shirazi (mort 1000 A.h.) : Arba’in. Ali Qari Harawi (mort 1014 A.h.) : Mirqat Sharh-e-Mishkat. Muhammad ibn Ali Subban (mort 1205 A.h.) : Is’afu’l-Raghibin, p.156. Qazi Muhammad ibn Sukani (mort 1250 A.h ) : Fawa’idul-Majmu’a Fi’l-AHadithi’l-Muzu’a Seyyed Mahmud Alusi Baghdadi (mort 1270 A.h.) : Tafsir-e-Ruhu’l-Ma’ani. l’Imam Al-Ghazali :’Ihya’u’l-Ulum. Seyyed Ali Hamadani Faqih-e-Shafi’i : Mawaddatu’l-Qurba. Abu Muhammad Ahmad ibn Muhammad asimi : Zainu’l-Fata. Shamsu’d-din ibn Muhammad ibn Sakhawi abdu’r-Rahman (mort 902 A.h.) : Maqasidu’l-Hasana. Sulayman Balkhi Hanafi (mort 1293 A.h.) : Yanabiu’l-Mawadda, ch 14. Yusuf Sibt Ibn Jauzi : Tadhkirat-e-Khawasu’l-Umma. Seyyed Husain Fuzi Harawi Sadrud-din : Nuzahatu’l-Arwah. Husain Meibudi : Sharh-e-Diwan. Ibn Ali Khatib Baghdadi (mort 463 A.h.) : Ta’rikh, vol. 2, p.377, vol.4, p. 348, et vol. 7, p.173. Mohammad ibn Yusuf Ganji Shafi’i (mort 658 A.h.) : Kifayatu’t-Talib, à la fin du ch 58.
Après citation du hadith par l’Envoyé d’Allah (saw), l’Imam Ahmed ibn Muhammad Al Siddiqi Maghribi dans son livre, Fathu’l-Ali bi Sihat-Hadith-Bab-Madinatu’l-Ilm (imprimé par la préssion d’Ilamiyyah , Egypte, 1354 A.H) dit : “Tous les compagnons instruits, la prochaine génération après eux et la progéniture du Prophète ont reconnu les vertus, la vaste connaissance et le jugement d’Ali supérieur à toute la communauté islamique, Abu Bakr, Umar, Uthman et d’autres compagnons consultèrent Ali concernant des 
 
Au nom Allah le plus Miséricordieux 
 
   Des Historiens affirment que le Prophète 
(Que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui et sa famille) prononça plusieurs sermons lors de son Pèlerinage d'adieux, saisissant chaque opportunité pour faire découvrir les préceptes de son Message divin. Il a prononcé un sermon à Arafat, un sermon à Mina, durant la période de hajj, et le dernier sermon historique  le 18 Dhul hejja àun endroit qui s’appela Ghadir Khome sur le trajet de retour vers Médine.
 
Le  sermon de Ghadir a été rapporté par un grand nombre de Compagnons et de Suivants : plus de cent dix personnes. Ce Hadîth est du genre récurrent qui ne fait objet de doute, il fait partie des rapports reconnus par les Sunnite et les Chiites à la fois. Certains des livres en vigueur chez les Sunnites affirment qu’il fait partie des rapports récurrents qui sont péremptoirement reconnus comme authentiques sans aucune entache de doute ou d’incertitude.
Il est un acte prophétique qui nous engage tous comme nous engage toute la tradition prophétique, donc le 18 Dhil-Hajja nous rappel cette Hadith Prophétique et c'est important car quiconque entretient vivante une tradition, Dieu le fait vivre, Le Prophète n’agit pas en vain.
Donc voici ce célèbre Hadith en pièce joint, en y réfléchissante on comprend pour quoi il faut aimer et prendre comme exemple dans la vie, la famille du Prophète(p), mème aujourd’hui après 14 siècle on peut voir comment ils ont appliquer les concepts Coranique et la Sunnah du Prophète(p). il suffit de lire les Paroles de Ali ibn AbiTalib dans Nahjul-Balagha, la mode de son gouvernance,...
 
(A noter qu'il y a une divergence dans interprétation de ce hadith Noble certains auteurs parmi ceux qui n’ont pas émis des doutes au sujet de la véracité du rapport ont voulu interpréter le terme mawlâ (l’ayant autorité) dans le sens : Aimer, Amie,… tandis que d'autre ont interpréter le terme Mawla: Ayant autorité , le maître, le successeur,...)
Reponse:
Il n’en est rien, car al-Ghadir, acte prophétique, nous engage tous comme nous engage toute la tradition prophétique. Il fut une tradition prophétique et quiconque entretient vivante une tradition, Dieu le fait vivre.
Pourquoi ce n’est pas une simple date comme une autre? 
Parce que c’est un évènement, un acte prophétique, c’est à dire quelque chose qui nous engage tous en tant que croyants. Car le Prophète n’agit pas en vain.
Ma atakum al-rasul fakhoudhouh, wa ma nahakum anhu fantahu !
C’est un évènement rapporté par les sources sunnites et chiites.

Rappeler al-ghadir, ce n’est pas régler un problème avec des hommes du passé, c’est renouveler le pacte avec l’Envoyé de Dieu, affirmer sa loyauté envers lui, c’est donc tenter d’accéder au mystère de la religion islamique, aller plus avant dans sa compréhension. Car un grand secret y a été révélé, qui résume tout l’enseignement de la révélation.

Commenter :

Voyons le verset fondateur : ya ayyhua al-rasul balligh mâ unzila ilayka min rabbika …wa –in lam taf’al, fama ballaghta rissalatahu..

CORAN, AL MAIDA 5, 65 
67] O Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message. Et Allah te protègera des gens. Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants. 

[68] Dis: O gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Evangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur." Et certes, ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur va accroître beaucoup d'entre eux en rébellion et en mécréance. Ne te tourmente donc pas pour les gens mécréants

On voit que le Prophète(p) est mis en demeure de transmettre quelque chose qui lui a été révélé, inspiré. Ce quelque chose est d’une importance telle que toute son œuvre, tous ses efforts jusque-là auraient été vains.
 Tout à coup la mission prophétique prend un sens inattendu. Le prophète (SAW) est venu annoncer que son frère ‘Ali est son lieutenant, son alter-ego, man kuntu mawlâh fahadha Aliyyun mawlah. Allahumma wâli ma wâlah, wa ‘adi man aadah.

C’est une question clé au centre du débat sunnisme-chiisme, mais je le dis tout de suite, nous n’allons pas nous intéresser à cet aspect de la question qui ne résoudra rien en vérité. Une nouvelle approche s’impose aujourd’hui. C’est une approche doctrinale et pas une approche politicienne ou politique. Au-delà du débat entre ‘’nous’’ et ‘’vous’’, il y a un débat pour le destin du monde, un débat pour la réflexion sur le sens même de la religion, de l’islam. C’est un évènement qui concerne le monde, comme tous les actes du Prophète(p).

Commentaire : Si l’islam se ramenait à ce qu’une certaine histoire de l’islam (historique), je veux dire, à l’histoire « officielle » de l’islam, je crois que les musulmans encore éveillés n’auraient rien d’autre à faire qu’à se rendre à la raison et constater que leur religion n’a rien de spécial, de particulier à leur offrir, sinon les encourager à rêver d’un passé dont ils sont assurés qu’il fut glorieux, et sur lequel il n’y aurait rien à dire. Malheureusement, c’est cette dernière tendance qui domine en ce moment où l’intégrisme ne voit pas d’autre « solution » pour « libérer » l’islam que l’activisme violent fut-il dépourvu de toute vision juste, que dis-je de tout programme clair et connu.
C’est le plus souvent une action désespérée.
Comment ramener les morts à la vie, comment restaurer le khalifat ?
Ne pensez pas que cela est propre aux « sunnites » à ceux qui se considèrent comme tels. Même les soi-disant « chiites » se sont comportés de manière semblable, lorsque les safavides ont au début 16ième siècle imposé « le chiisme » comme religion officielle en Iran. Ils ont cru ou surtout prétendu agir en partisans des imams (AS) en massacrant de nombreux villageois innocents qui étaient sunnites parce qu’ils se trouvaient être nés sunnites. De même, les wahabites ont autorisé le massacre de tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux. 
En réalité, ce type d’action ne relève ni du sunnisme ni du chiisme, mais est le propre des kharédjites qui pratiquaient la doctrine du takfir al-khasm (excommunication).
Pensez qu’il existait beaucoup de poches de chiisme, même de chiisme duodécimain au Maroc, et que tout cela a été évacué par les nombreuses pressions sociales suscitées parfois par l’avènement des pouvoirs prétendument religieux.

Pensez que l’imam Ali, as, a toujours eu le souci de sauver des vies humaines, de les sauver dans ce monde, et de les sauver du châtiment de l’autre monde. Pensez que l’imam, blessé à mort, a recommandé à ses enfants al-Hassan et al-Hosseyn (AS), de traiter avec justice celui-là même qui l’avait poignardé, de lui donner à boire et à manger.
Je voudrais faire une digression pour rappeler qu’il existe deux sortes de réponses que les hommes apportent au vide cosmique lorsqu’ils le constatent. Soit ils le remplissent avec des choses, soit ils le remplissent avec des idées. Soit ils portent leur regard sur le monde, soit ils lèvent les yeux vers le ciel. En Arabie d’avant l’islam, deux familles typifiaient l’une et l’autre de ces attitudes. Les banou Oummayya cherchaient le monde, l’or, les palais, et les banu hachim(Le tribut du Messager d’Allah) avaient le souci d’Allah et de l’Autre Monde ! Cela peut s’illustrer par l’anecdote bien connue d’Abdal-Muttalib qui dit à Abraha venu détruire la Kaaba (Karramaha allah) : lil bayti rabbun yahmih…
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Il faut sortir de la division sunnisme-chiisme qui est un accident historique qui n’a plus de pertinence aujourd’hui comme on le voit d’ailleurs en politique (sunnites et chiites agissent dans les mêmes buts, ou en philosophie musulmane (pour la philosophie musulmane, la vérité n’est pas sunnite ou chiite). La théologie sunnite d’aujourd’hui n’est plus celle qui prévalait à l’époque de l’ach’arisme. Les choses ont évolué dans beaucoup de domaines.

La mondialisation impose aux musulmans de dépasser ce clivage, de cesser de le charrier comme une cause de leur division. Il faut abstraire le fait historique des conséquences et des manipulations que les générations de musulmans lui ont imposées.
Et se demander ce que peut signifier l’évènement de Ghadir dans la fonction prophétique, en sachant, comme je l’ai dit, que cet évènement est recensé aussi bien par les sources sunnites que chiites et que par conséquent, il les engage tous.

Les califes se sont succédés, d’autres moins qualifiés leur ont succédé. D’autres sont venus après, jusqu'à arriver à notre situation actuelle en passant par la phase de colonisabilité qu’ont traversée tous les pays musulmans.
Le destin de la oumma est tel aujourd’hui que son passé lui est devenu opaque, illisible. Nous voyons s’écrouler les unes après les autres les pensées fondées sur le salaf.
Incapables de remuer les fonds boueux de leur passé, les musulmans tentent de surmonter ce handicap, en le contournant, en ramenant le problème à une seule dimension. Les uns privilégient le fiqh, en fait, leur fiqh, d’autres la morale, l’éducation, etc. Et d’autres carrément la lutte pour le pouvoir politique. Mais on n’arrivera à rien si l’on ne s’est pas acquitté du devoir impérieux du « changement de/en soi », taghyir al-anfus qui est prescrit comme une sunnat Allah dans le Coran.

Les musulmans, en tant que oumma ont des problèmes qui sont ceux de toute société, et toute civilisation. Ils ont connu une grandeur, ils sont, hélas aujourd’hui, les derniers du peloton.

Les problèmes des musulmans sont nés de l’imperfection des musulmans en tant qu’hommes.
….
Les faits et gestes de l’Envoyé de Dieu (SAW), ses enseignements sont sources de méditation pour tous les temps, pour tous les peuples, pour toutes les conditions historiques. 
Ces choses doivent être dissociées de l’histoire de la Oumma, afin que nous ne retombions pas dans le piège du débat stérile sunnisme-chiisme qui a plus alimenté les haines, que servi au rapprochement des musulmans.
Notre passé est suffisamment brouillé comme cela pour que nous ajoutions de la confusion à la confusion.

En même temps que le choix des premiers musulmans a conduit à la situation que nous connaissons, la vérité de l’enseignement prophétique à Ghadir Khom a continué à se manifester tout au long des siècles écoulés, au fur et à mesure que les hommes mesuraient la gravité des conséquences de certains choix.

La grandeur de l’imam ‘Ali (AS) ne dépend pas de sa reconnaissance par des pouvoirs.
Il fut dit de ‘Ali (AS) qu’il a embelli la fonction califale, et que ce n’était pas celle-ci qui l’avait embelli.
‘Ali peut nourrir le pouvoir, mais il n’a pas besoin du pouvoir. Il est l’héritier en vertu d’une décision divine. Il a une fonction cosmique.
Cette fonction est celle-là même que le Prophète(p) a énoncée dans une autre tradition où il a déclaré à ‘Ali qu’il était vis-à-vis de lui dans le même rapport que Aaron l’était vis-à-vis de Moïse. « Ne voudrais-tu donc point être pour moi, ce qu’était Aaron pour Moïse, sauf qu’il ne saurait y avoir de prophète après moi ?»

Etre avec ‘Ali, ce n’est pas se ‘’convertir’’ ou devenir chiite, ou naître chiite, adopter certaines façons de faire. Beaucoup de chiites ne le sont que par naissance. Et beaucoup de sunnites sont plus près de comprendre le sens de ‘Ali que des chiites qui ne le sont que de naissance.
Etre chiite signifie, partisan de ‘Ali, c’est comprendre que l’islam est le sens du monde. 
Inna al-dîn inda Allah al-islâm. 
Qu’il n’y a pas par conséquent pas de quoi s’inquiéter, car tout ce qui se passe dans le monde est une épreuve qu’il faut décoder, pour y voir que tout retourne à Dieu. En la décodant, le croyant cherchera à deviner ce qu’Allah attend de lui, à jouer son rôle sur terre. Tout se passe en nous. Dieu nous le promet qui dit qu’il ne changera rien à la situation d’une Communauté, tant que ses membres n’auront point changé ce qui est en eux-mêmes.
Nous vivons dans le monde que nous forgeons avec nos actes.
A propos de ce savoir l’imam a dit salûni qabla an tafqidûnî. (Questionnez-moi, avant que vous ne me perdiez)
Il a dit aussi ; je connais mieux les chemins du ciel que ceux de ce monde.
Percevoir la présence de Dieu en toute chose, voilà la liberté. 
L’Imam Ali a dit : law rufi’a al-hijaab maa zdadtu yaqînan. (Si le voile était levé, cela n’aurait en rien rajouté à ma conviction)
Ne pas nuire aux créatures de Dieu, voilà la tranquillité.

Ce sens du monde est source de joie, car nous savons que nous n’allons pas nous reproduire indéfiniment, en vain, à attendre que la fin du monde se « lève ». ce sens du monde est symbolisé par la présence permanente dans le monde d’un imam. Cette présence pèse dans le destin du monde, en tant que témoin, exécutant, et gardien compétent de l’islam.
Ici, il est utile de réfléchir au sens de : ati’u Allah, wa ati’u al-rasula wa ULi al-amr minkum.
(Obéissez à Allah, obéissez au Messager et aux détenteurs du « pouvoir » parmi vous). La grande réflexion à avoir est de savoir qui sont les détenteurs légitimes et compétents de ces « pouvoirs » et quelles définitions donner de ces « pouvoirs ».
Savoir cela, ne veut pas dire que nous allons refaire l’histoire, maudire ou injurier je ne sais qui parmi les hommes du passé. Au contraire, en apprenant cela, le croyant devra se dire
Al-hamdou lillah alladhi ja’alanaa min al-mutamassikin bi wilâyat ‘Ali bnou abi Tâlib, alayhi al-salaam…
Remercier Dieu de lui avoir montré que l’histoire à une finalité, que notre présence au monde est prise en compte, que le regard bienveillant de Dieu est sur nous en permanence, que la religion du Prophète est vivante en toute circonstance, grâce au témoignage des saints, au premier rang desquels les imams de la Famille du Prophète, car il est dit que ma communauté ne sera jamais unanimement dans l’erreur.


Ne pas se laisser séduire par les ambitions politiques que Satan tente d’enjoliver à nos yeux en nous les présentant comme un service pour Dieu, alors qu’il ne s’agit que de secrètes ambitions de l’âme charnelle, du désir humain de puissance et de jouissance du Monde !…
J’ai demandé une fois à un homme politique qui prétendait n’être inspiré que par l’intérêt de l’islam. « Qui t’a demandé de le faire ? Es-tu sur d’avoir la compétence nécessaire pour connaître des intérêts des musulmans ? »
Le Prophète (SAW) n’a-t-il pas dit : lâ nuwalli haza al-amr man talabah, or toi tu demandes, tu aspires à devenir émir, ou calife ou je ne sais quoi d’autre.
N’est-ce pas pour cela, que l’imam légitime Ali, as, n’a pas cru utile de faire couler le sang des musulmans, en lançant une guerre contre Abou Bekr et Omar, qui l’avaient spolié du Califat, lors du regrettable épisode de Sakfet Beni Sa’d ?
Mon ami politicien, m’a aussi dit qu’il ne craignait que Dieu. Je lui ai dit que c’était bien d’avoir du courage, mais que le courage n’est pas une vertu cardinale, sans la compréhension et l’intelligence des facteurs qui gouvernent tant ce Monde que l’Invisible !
Certes, un chef musulman doit être courageux. Mais le courage ne suffit pas, c’est l’intelligence qui détermine les choses. Yuzayinu lahumu al-shaytan a’mâlahum est plus pernicieux que yukhawiffuhumu al-shaytan. « Satan leur embellit leurs œuvres est plus pernicieux que le fait que Satan, les terrorise »

C’est le Prophète lui-même qui a nommé Ali, Amir al-mu’minin. Il l’est pour l’Eternité, c’est un titre accordé par Allah à un seul homme. Les autres hommes peuvent le porter, mais ce sera au mieux par métaphore, par mimétisme ou par tabarruk.

La fin de la prophétie, le fait que le cycle de la prophétie avait touché à sa fin avec la prophétie de Mouhammad, l’Envoyé de Dieu (SAW), ne signifiait pas une calamité. C’était une « bonne nouvelle », pour emprunter une expression chère à nos frères chrétiens. Elle annonçait, bien au contraire l’avènement d’un Monde où désormais les hommes jouiraient d’une liaison ininterrompue et donc permanente avec Dieu, en vertu de la révélation coranique et donc par l’intermédiaire d’hommes dont Dieu garantit l’impeccabilité.
Dieu ne peut pas ordonner aux hommes de suivre les « oulou al-amr », de leur obéir, s’Il n’avait pas en vue des Hommes dont Il répondait de la haute capacité, dont il les a dotés pour ce faire. C’est à leur propos qu’il a été dit que les « ulémas de la Oumma seront les équivalents des prophètes des banou Isrâ’îl. »
Rappelez vous que les enfants d’Israël ont été dirigés par plusieurs générations de prophètes, que cela n’est donc pas quelque chose de nouveau dans les sunan d’Allah.


Aujourd’hui, nous avons besoin de Ghadir pour renouveler notre pacte avec Dieu, pour rafraichir nos esprits!
dimanche, 10 septembre 2017 10:31

Ghadir Khom la complétion de la religion.

Après le pèlerinage de l'adieu, le prophète (saw) n'avait aucun

autre sujet d'inquiétude que l'affaire de succession. En effet, il

fut informé par Dieu de son proche décès et il voyait en même

temps que l'Islam avait eu de centaines de milliers de nouveaux

adeptes dans les quatre coins de la Péninsule Arabique.

Il voyait aussi que plusieurs prémisses de mauvaises interprétations et des

tendances à la déviation commencèrent à faire surface et que les hypocrites

commençaient progressivement à manifester leur haine envers l'Islam et le

messager de Dieu...

 

Tout cela n'était pas de nature à tranquilliser le prophète (saw): le successeur

doit être à la hauteur de cette grande tâche et il doit remplir les conditions de

morale et de compétences semblables aux siennes. Il n'y avait qu'une seule

personne qui avait ces qualités-là : Ali !

Mais les grands de Qouraych qui venaient à peine de se convertir à l'Islam et qui

étaient tous animés d'une rancune implacable à l'égard d'Ali, qui avait tué leurs

parents proches dans des différentes batailles, allaient-ils accepter sa

désignation ?

Les anciens compagnons du prophète, qui, bien que convertis plus tard que Ali à

l'Islam, étaient plus vieux que lui et certains d'entre eux rêvaient déjà de la

succession, allaient-ils l'accepter, eux aussi ?

Par ailleurs, à cette date là, Ali (psl) n'avait que trente trois ans alors que

certains compagnons du prophète dépassaient la soixantaine.

Tous les indices disaient que la nomination d'Ali n'allait pas être acceptée, bien

que ce n'était autre que la volonté de Dieu, et bien qu'au fil des années, il avait

démontré suffisamment sa compétence et sa qualification pour la succession du

prophète (saw) alors que tous les autres compagnons avaient échoué au moins une fois dans leurs missions. Le refus de la majorité des musulmans se faisait annoncer et le prophète (saw) le savait très bien... Mais l'ordre strict de Dieu mit fin à l'hésitation du prophète et l'emmena à demander à tous les musulmans d'assister à une assemblée générale avant de se disperser vers toutes les directions après les rites du pèlerinage. Le rendez-vous fut fixé sur les rives d'une lagune dans un lieu appelé Khom, et c'est là qu'il prononça son dernier grand discours publique appelé "prêche de la lagune" (Ghadir). Le prêche ne fut pas très long et il était clair que son sujet essentiel était la déclaration du testament verbale du prophète (saw) qui dit « Ô gens ! Ecoutez-moi afin que je vous explique : Je ne sais pas si je vous rencontrerais après cette année-ci et dans cet endroit-ci. Jusqu'au jour où vous rencontrez votre Seigneur, vos sangs, vos biens et votre honneur seront sacrés comme le sont ce jour-ci (le jour du Sacrifice), dans ce mois-ci (dhû al-hijja, le mois du Pèlerinage), dans cet endroit-ci (Minâ, à la Mecque) ; ai-je transmis le Message ? Seigneur ! Sois-en témoin ! … Celui à qui on a confié un dépôt doit le rendre aux ayants droit … Craignez Dieu dans le traitement que vous réservez aux femmes… Les croyants sont frères et il n’est licite pour personne de toucher aux biens de son frère sans son consentement. Ne redevenez après moi des mécréants qui s’entretuent. Je vous laisse ce par quoi vous ne vous égarerez jamais si vous vous y attachez : le Livre de Dieu et ma progéniture, les gens de ma famille… Ô gens ! Votre Seigneur est un et votre ancêtre est un, vous êtes tous les descendants d’Adam et Adam est créé de terre ; ceux d’entre vous qui sont les plus nobles auprès de Dieu sont les plus pieux. Aucun Arabe ne vaut mieux qu’un non Arabe que par la piété ». Puis il a dit : « Ai-je transmis le Message ? » et toute l’assemblé a répondit : « Oui ». Alors le Prophète (saw) a dit : « Que ceux qui sont présents le transmettent aux absents ». Après quoi, il est passé à la plus grande recommandation, celle concernant le califat et, s’adressant à ‘Alî (p), il lui a dit : « Ô ‘Alî ! Tu es par rapport à moi ce que Hârûn (Aaron) a été par rapport à Mûsâ, mais il n’y a pas de prophète après moi ». Arrivé à Ghadîr Khum, il a fait dresser une chaire avec des selles de chameaux

et, rassemblant les gens, il a dit : « Ô gens ! N’ai-je pas sur les croyants plus de droits qu’ils n’ont sur eux-mêmes ? ». Ils ont répondu que « oui », alors, il leur a dit : « Que celui qui me considère comme étant son maître doit considérer ‘Alî (p) comme son maître. Seigneur ! Sois l’ami de son ami, l’ennemi de son ennemi, assiste ceux qui l’assistent, abandonne ceux qui l’abandonnent et fais tourner la vérité avec lui là où il tourne ». Il disait ces mots alors qu'il levait le bras d'Ali tout haut pour que les dizaines des milliers de présents pussent le voir clairement. Certains d'entre eux virent le prophète (saw) pour la première fois de leur vie, alors que certains autres le connaissaient très bien et s'attendaient même à cet événement puisque tant de fois le prophète (saw) y avait fait allusion. Les citations en ce sujet ne manquent pas... Par exemple, d'après Jaber Ibn Abdoullah, l'un des fidèles compagnons du prophète (pslp) : "Les musulmans connaissent les hypocrites à partir de leur haine pour Ali (saw)". Maintes fois, le prophète avait dit : "Ô Ali, seul un hypocrite te déteste et seul un croyant t'aime !" D'autre part, le savoir de Ali fut à maintes reprises félicité par le prophète (saw) et tous ses compagnons l'avaient certainement entendu dire : "Je suis la cité de la science et Ali en est la porte." Après le prêche du prophète (saw), les musulmans saluèrent Ali (as) en l'appelant du surnom donné par le prophète lui même : le commandeur des croyants. Sur le plan purement légal, le jour du "Ghadir", l'affaire de la succession du prophète (saw) fut terminée. Il a ordonné aux Musulmans de le saluer en l’appelant « Commandeur des croyants ». Plus tard, le Prophète (P) a voulu réaffirmer cette recommandation par écrit. A ce propos, al-Bukhârî rapporte dans son Sahîh à partir de Ibn ‘Abbâs ce qui suit : « Juste avant sa mort, le Messager de Dieu (P) a dit en présence de plusieurs personnes dont ‘Umar Ibn al-Khattâb : « Je vais vous écrire un testament après lequel vous ne vous égarerez jamais ». ‘Umar a dit : « Le Prophète est très souffrant » ou, selon une autre version : « Il a perdu conscience ». Les Musulmans se sont divisés et le Messager a fini par renoncer à écrire ce testament, ce que Ibn ‘Abbâs a qualifié

de « tragique ». Il est à savoir que le Prophète (saw) ne pouvait rendre légal ou illégal autre chose qui est autrement qualifié par le Coran. D’autre part, le Prophète (saw) n’était pas responsable devant les Musulmans car il n’était pas choisi ou élu par eux, pourtant il les consultait ce qui constitue une leçon à retenir dans le sens où les dirigeants sont responsables devant le peuple auquel ils doivent rendre des comptes sur leurs actions. Mais les musulmans ne tardèrent pas de manifester une tendance vers la déviation qui allait aboutir à une annulation pure et simple du testament du sceau des prophètes. La succession Le décès du prophète fut une surprise pour l'ensemble des musulmans. Et alors que toute la famille du prophète (saw), y compris Ali (as), était occupée par les funérailles, quelques compagnons du prophète en compagnie de quelques chefs de tribus firent une réunion quasi secrète dans un lieu dit "Saqîfah". Dans cette réunion, ils décidèrent de négliger le testament du prophète (saw) et d'élire Abou Bakr comme successeur (califat) après une lutte acharnée qui avait menacé la jeune communauté musulmane de désintégration. Pour l'ensemble des têtes pensantes de Qoraych et pour la plupart des chefs de la Médine, le choix d'Abou Bakr au lieu d'Ali leur laissait la voie du pouvoir libre dans l'avenir. En effet, s'ils avaient appliqué textuellement l'ordre de Dieu et de son prophète et accepté de déléguer le pouvoir à Ali (as), l'espoir d'arriver un jour au pouvoir par un compromis tribal s'évaporerait définitivement. Mais les musulmans n'allaient pas tarder à regretter ce choix, surtout lorsque la succession du prophète (califat) arriva à la main du troisième calife : Ousmane. Ceci durant, Ali (as) s'était retiré de la scène politique pour conserver l'unité de la communauté islamique en se consacrant totalement à enseigner les préceptes de l'Islam et à propager la législation divine. La mosquée de la Médine devint par ses efforts une véritable académie islamique vers laquelle tous les musulmans, désirant la science, convergèrent des quatre coins de la terre de l'Islam.

Quand le pouvoir arriva à Ousmane, celui-ci ne tarda pas à ouvrir de grandes portes à ses proches de Bèni Omeyyeh (les Omeyyades), famille d'Abou Sofièn qui ne cacha pas sa joie le jour même de la nomination d'Ousmane en disant : Eh Bèni Omeyyeh ! Monopolisez le pouvoir entre vous ! Par Dieu il n'y a ni enfer ni paradis et ce n'était que la lutte pour le pouvoir ! Mais il fut grondé par Ousmane et il se tut. De toute façon, Abou Sofièn n'était pas le seul de Bèni Omeyyeh à être un hypocrite et le plus dangereux de toute cette tribu était Marouèn Ibn al Hakem qui n'allait pas tarder à monopoliser tous les pouvoirs entre ses mains en devenant le secrétaire personnel de Ousmane...Ce fut alors la déviation totale et flagrante devant laquelle les musulmans ne pouvaient pas rester indifférents. Ali (as) ne manqua pas d'avertir Ousmane de la gravité de la situation et de lui rappeler que Marouèn avait été auparavant chassé de la Médine par le prophète (as), mais tous ses efforts étaient vains et la situation dégénéra en une révolte générale puis un siège de la maison d'Ousmane. Dans ces conditions critiques, Ali (as) envoya ses deux fils Hassan et Hussein pour la défense de Ousmane qui était quand même le symbole de l'autorité de l'Islam. Les révoltés étaient décidés à en finir avec une situation scandaleuse : ils ne pouvaient plus supporter l'injustice des gouverneurs de Bani Omeyyeh... et voyant les compagnons les plus fidèles du prophète, tels que Abou dharr et Âmmar chassés de la Médine ou fouettés, ils perdirent tout espoir en Ousmane et ils proposèrent à celui-ci d'abdiquer. Ousmane refusa en disant qu'il préférait plutôt la mort. Entre temps, Bèni Omeyyeh se félicitait du cours des événements puisque la mort d'Ousmane leur permettrait une dictature au nom de sa vengeance. C'était ainsi que Marouèn à la Médine et son cousin Muawiya le gouverneur de la Syrie se mirent d'accord pour ne pas secourir Ousmane, et ils le laissèrent, sans défense, succomber sous les coups des révoltés. Après la mort d'Ousmane, les musulmans se rendirent compte de la gravité de l'erreur qu'ils avaient commise vingt cinq ans auparavant : le non exécution du testament du prophète. Essayant de se rattraper et de sauver ce qui pouvait être sauvé, ils entourèrent Ali (as) et firent pression sur lui pour qu'il accepte de

prendre le pouvoir en mains. L'imam Ali, légitime commandeur des croyants, savait que vingt cinq ans de pouvoir des trois califes ne lui avaient pas laissé de grandes chances pour instaurer un gouvernement islamique tel qu'il est prescrit par Dieu. Il refusa. Les révoltés insistèrent. Ils le menacèrent même. Ali (as) vit alors que la communauté musulmane était en danger. Il finit par céder aux pressions des musulmans et accepta de prendre le pouvoir sachant parfaitement que cela allait être sa plus dure épreuve.

À la dixième année hijir, Le saint prophète (pslf) a accompli son premier et dernière Hajj après l`immigration, L'entreprise de ce Pèlerinage fut désignée parfois sous le vocable de Hajdjat Al-Tarikhiyya-Le Pèlerinage historique; puis, dans les ouvrages d'Histoire et du Hadith, sous les vocables de Hadjdjat Al-Wada 'â-Le Pèlerinage de l'Adieu ou bien Hadjdjat Al-Balagh-Le Pèlerinage de la transmission ou bien encore Hadjdjat Al¬Islam-Le Pèlerinage de l'Islam. Ces différents vocables s'expliquent par le fait des contextes différents selon lesquels est expliqué le Pèlerinage

Des Historiens affirment que le Prophète (pslf) prononça plusieurs sermons lors de ce Pèlerinage, saisissant chaque opportunité pour faire découvrir les préceptes de son Message divin. Il a prononcé un sermon à Arafat, un sermon à Mina, durant la période de hajj, et le dernier sermon historique le 18 Dhul hejja à Gadir Khome sur le trajet de retour vers Médine.

Faisant ses adieux à sa ville natale, le Prophète saws quitta la Mecque pour Médine le 14 Thil hajja. Sur la route, le 18 Thil hajja, il ordonna qu'on fasse halte à Ghadîr Khum, une région aride aux abords de la vallée de Johfa, à trois étapes de Médine, après avoir reçu la révélation suivante:

"O Prophète ! Fais connaître ce qui t'a été révélé, Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître Son Message. Dieu te protégera contre les hommes; Dieu ne dirige pas le peuple incrédule" (Sourate al-Mâ'idah, verset 67).

Aussi fit-il halte sur le lieu même où il reçut le rappel. Le terrain étant déblayé, une chaire fut formée de celles de chevaux, et Bilâl, le Muezzin, s’écria à haute voix : Hayya `Alâ Khayr-il-`Amal (O, gens, accourez à la meilleure des actions). « Les Pèlerins dans l'intention de protéger le Prophète (pslf) de l'ardeur des rayons du soleil, recouvrirent les branches d'un arbre de burnous, puis à l'ombre de cet arbre, le Prophète (pslf) dirigea la prière de Zohr. Après la prière rituelle, une fois les gens rassemblés autour de la chaire, le Prophète (pslf) se leva prenant à sa droite Ali, dont le turban noir à deux bouts suspendus sur

ses épaules avait été arrangé par le Prophète (swas) lui-même. Du haut d'un tas fait des selles et des bâts des chameaux en guise de Minbar, entourés des Pèlerins, le Prophète (pslf) prononça un sermon à haute voix.

Un extrait de ce sermon historique :

Le Prophète (saws) loua tout d'abord Dieu, Louange à Dieu! À Lui nous demandons le secours; en Lui nous croyons; sur Lui nous prenons appui; en Lui nous trouvons le refuge contre les maux de nos âmes et contre nos actes coupables. Celui en dehors de Qui il n'y a pas de Guidance pour celui qui s'égare, ni égarement pour celui qu'Il guide; celui qui est guidé, Dieu ne l'égare pas. Je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager.

, puis s'adressant à la foule, il dit : "Vous croyez qu'il n'y a de dieu que Dieu, que Mohammad est Son Messager et Son Prophète, que le Paradis et l'Enfer sont des vérités, que la mort et la Résurrection sont certaines, n'est-ce pas ?" Ils répondirent tous "Oui, nous le croyons". Il a dit : ma durée de vie arrive à son terme, je vais être appelé par mon Seigneur et je répondrai. Je suis responsable et vous êtes responsables également. Que direz-vous? - Ils répondirent: Nous attestons que tu as transmis, exhorté, appelé à la Religion et que Dieu t'a honoré du Bien. « Le Messager de Dieu (pslf) : Attestez-vous qu'il n'y a de

Dieu que Dieu et que Mohammed est Son Serviteur et Son Messager, que Son Paradis est véridique, que l'Heure viendra en toute certitude, et que Dieu a le Pouvoir de ressusciter ceux qui sont dans les sépultures. Ils affirmèrent: Oui! Nous l'attestons! « Le Messager de Dieu (pslf) : Allahoumma Ach 'had ! Ô mon Dieu, sois Témoin! Je laisse parmi vous Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes afin de vous préserver de l'égarement tant que vous y demeurerez fidèlement attachés. Un homme demanda à voix haute: Par mon père, par ma mère! Ô Messager de Dieu (pslf) ! Que sont Al-Thaqalaïn-Les Deux Charges pesantes? Le Messager de Dieu (pslf) répondit:

Le Livre de Dieu,کتاب الله le Lien dont une extrémité est entre les mains de Dieu et l'autre extrémité entre les vôtres. Demeurez-y attachés fermement. Quant à l'autre: c'est 'ltrati Ahlu Bayti وعترتی اهل بیتی :Ma Descendance. Al-Latif Al-Khabir-Le Doux et Le Connaisseur m'a informé qu'ils ne se sépareront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils reviennent auprès de moi, au Ciel, à la Fontaine de Kawthar" Hawd-Bassin.(1)

Ne les devancez pas car, vous disparaîtrez; ne demeurez pas en arrière car, vous disparaîtrez. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma disparition. Et

d'ajouter : "Dieu est mon Gardien et je suis le gardien de tous les croyants

« Alors, le Prophète (pslf) prit la main de Ali (s), la leva bien haut au point où les présents de l'assemblée virent la blancheur de la peau de l'aisselle du Prophète (pslf) et de celle de Ali (s). Tous les présents virent très bien la scène. Puis, le Messager de Dieu (pslf) dit: Ô vous, les gens! Quel est celui dont l'autorité est la plus excellente sur les Croyants que celle envers eux-mêmes? - Ils répondirent: Dieu et Son Messager en sont les plus informés! Le Messager (pslf) dit: Dieu est mon Maître; je suis le maître des Croyants. Je suis Awla bihim min anfousihim-celui dont l'autorité envers vous est supérieure à l'autorité dont vous faites preuve envers vous-mêmes. Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah ! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Hadha Ali mawlah! - Pour celui dont je suis le maître, Ali, est son maître-Faman kountou mawlah fa Ali mawlah !

 

Le Messager de Dieu répéta par trois fois cette exhortation à des fins d'enlever tout doute ou contestation. « Le Messager de Dieu (pslf) dit: Ô mon Dieu ! Sois l'Ami de celui qui le prend pour ami; considère comme Ton ennemi celui qui est son ennemi; accorde la victoire à celui qui l'assiste; renie celui qui l'abandonne; aime celui qui l'aime; hais celui qui le hait; accompagne-le de la vérité partout où il va »….

 

Après, il descendit de la plate-forme dressée et fit asseoir `Ali dans sa tente où les gens vinrent le féliciter. `Omar Ibn al-Khattâb fut le premier à congratuler `Ali et à le reconnaître comme le "Tuteur de tous les

croyants"(Amiral-Moe’menin, le titre que Prophète(p) lui a attribué).

Après les hommes, toutes les femmes du Prophète saws ainsi que les autres dames vinrent féliciter `Ali. À la fin de cette cérémonie d'installation, le célèbre verset suivant du Coran fut révélé au Prophète saws:

"Aujourd'hui, j'ai perfectionné votre religion et j'ai parachevé Ma grâce sur vous; j'agrée l'Islam comme étant votre Religion" (Sourate al-Mâ'idah, verset 3). Le prophète saws se prosterna en signe de gratitude.

Alors, le Prophète (pslf) dit à voix haute: Allahu Akbar! Al-Hamdou Lillah 'ala ikmal al-Din wa itmami al-ni 'ma wa ridhâ al-Rabb bi risalati wa wilayat Ali Ibn Abi Tâleb min baadi.Dieu est Le Plus Grand! Louange à Dieu pour avoir rendu parfaite la Religion; pour avoir parachevé Sa Bienveillance; et accordé Son Agrément de Seigneur à mon Message ainsi que pour la wilaya-autorité de Ali Ibn Abi Tâleb (s) après moi.

(pour le texte complet, voir les articles religieux sur le site)

 

Ce Hadith est authentique et mutavatir selon les sources sunnite et chiite, la divergence est sur l`interprétation du terme mawlâ (l’ayant autorité).

 

Les transmetteurs de La Déclaration de Ghadir Khumm (sources Sunnites): « Des centaines de célèbres rapporteurs de hadiths, exégètes, historiens, jurisconsultes et théologiens de Ahl-as-Sunnah ont mentionné le hadith de Ghadir dans leurs ouvrages et selon des récits similaires. « Tabarî, célèbre historien sunnite, dans son ouvrage Al-Wilâyafi Tarîqi Hâdis Al-Ghadir, transmet le hadith selon une chaîne aux maillons multiples dont le point d'ancrage est le Prophète (pslf). Ibn Uqdah Al-Kufi!, dans son ouvrage Al¬Wilâya le rapporte à travers une multitude de personnes. Abû Bakr Mohammed Ibn Omar AI-Bagdâdî, connu sous le nom de Ya'ânî, a cité le hadith à travers une chaîne de vingt-cinq maillons. Le nombre de frères sunnites qui ont écrit à propos de cet événement bien particulier arrive à vingt-six. « Tirmidhi dans son Sahîh , écrit: Ce hadith est qualifié de bon-hasan et fiable-sahîh [Al-Yâmi As-Sahih de At-Tirmidhi, tome 2, p. 298]. Ibn Abdel Birr Al-Qurtubi, dans son Isti 'âb, citant ce hadith et d'autres le concernant, écrit:

Toutes sont des chroniques correctes et prouvées [Al-Isti 'ab, tome 2, p. 273] « Shams-ud-Dîn Adha-Habbî a écrit un ouvrage consacré uniquement au hadith de Al-Ghâdir, et il en a fait mention selon divers maillons de chaînes de transmission dans Talkhîs AI-Mustadrak, considérant corrects la plupart de ces maillons de transmission. « Ibn Hayar Al-Mekkî déclare dans son As-Sawâ 'iq : C'est là un hadith correct sur lequel il n'y a aucun doute, il a été cité par un groupe composé de At- Tirmidhî, An-Nisâ'î et Ahmad. Ces maillons de transmission sont nombreux [As-Sawâ-ïq Al¬Muhriqah, p. 25] « Ibn Hayar Al-Asqalân î a cité le hadith dans de nombreux passages de son Tahdhîb-ut Tahdhib, et à son propos, il commente ainsi: Ibn Jarîr - At-Tabarî a fait mention d'une chaîne de transmission du hadith dans un ouvrage à part, le considérant sahîh-correct. De même, Ibn Uqdah a compilé les chaînes de transmission en un seul chapitre, les rattachant à soixante dix Compagnons [Tahdhib-ut Tahdhib, tome 7, p. 339]. Les voies de ce hadith sont nombreuses, et bon nombre d'entre elles sont correctes et fiables [Fath-ul Bâri fi Sahih Al-Bukhari. tome 7, p, 61]. « Les affirmations ci-dessus sont les conclusions de

quelques sages spécialisés en hadith et Riyâl de Ahl As-Sunnah, ce qui vient conforter l'authenticité du hadith de Ghadir. Ajouter à cela les noms suivants de transmetteurs du hadith de Ghadir: Ibn Mâyah dans son Sunan [Tome 1, pp.28-29]; Ahmad dans son Musnad [Tome 4, p. 281] ; An-Nisâ'i dans Al-Khasâ 'is, [p. 21] et Ibn' Abd-ul Birr dans Al-Isti 'âb [Tome 2, p. 473] ont transmis du Compagnon Al-Barâ' ibn' Âzib. Ibn Kazir dans Al-Bidâiah uan Nihâiah [Tome 5, p. 209] et Kanz-ul 'Ummâl [Tome 6, p. 398] est transmis de Jâbir ibn 'Abd-ullah. At- Tirmidhi [Tome 2, p, 298] ; Al-Fusûl Al-Muhimmah (p. 25) et Al-Bidâiah wa Nihâiah [Tome 5, p. 209] ont transmis de Hudhaifah ibn Asid Al-Giffâri ; Musnad Ahmad [Tome 4, p 368] ; Al-Khasâ 'is [pp. 21-22] ; Mustadrak Al-Hâkim [Tome 3, p. 109] ; Al-Isti 'âb [Tome 2, p. 473J et Ta 'rikh-ul Califâ [p. 114] ont transmis de Zaid ibn Arqam, Ibn Mâyah [Tome l, p. 30] ; Al-Khasâ 'is [pp 4, 22, 25] et Hiliat-ul Awliâ' [Tome 4, p. 356] ont transmis de Sa'd ibn Abî Waqâs. Al-Bidâiah uan Nihâiah [Tome 7, p 349] ; Dhakhâ 'ir-ul 'Uqbâ [p. 67] et Ar¬Riiad-un Nadirah [Tome 7, p. 161] ont transmis de 'Umar ibn AI-Khattâb, Al-Khasâ 'is [p. 9] ; Musnad Ahmad [Tome 1, p. 331] ; Al-Mustadrak [Tome 3, p. 132) et Al-Bidâiah wa Nihâiah [Tome 7, p. 337] ont transmis de 'Abd-ullah ibn Abbâs », Texte pris dans El Mensaje de Az-Zaqalain: Imam Ali (5) - Sumaia Younes - éd. : Hodjatolislam Mohsen Rabbany - Publication: La Assemblea Mundial de Ahlul Bait (s) - Qom - R.1. d'Iran - Safar 1420-Juin 1999 - N° 13 - p. 43 et suivantes - Adaptation de l'espagnol au Irançais : A. Stroïli-Benabderrahmane.

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1-source de hadith Al-Thaqalaïn dans Sahih Muslim:(4/1873)

فی صحيح مسلم من «زيد بن ارقم» یقول: : «قامَ رَسُولُ اللّه(ص) يَوْماً فينا خَطيباً بِماءٍ يُدعي خُمّاً ، بَيْنَ مَكَهَ وَالْمَدينَهِ ، فَحَمَدَاللّهَ وَاثْني عَلَيْهِ ، وَوَعَظَ وَ ذَكَرَ ، ثُمَ قالَ اَما بَعْدُ اَلا اَيُّهَا النّاسُ فَانَّما اَنَا بَشَرً ، يُوشَكُ اَنْ يَاْتِيَ رَسُولُ رَبّي فَاُجيبُ ، وَ اِنّي تارِكُ فيكُمْ ثِقْلَيْنِ اَوَلُهُما كِتابُ اللّهِ ، فيهِ الهُدي وَالنُّورُ ، فُخُذُوا بِكِتابِ اللّه وَاسْتَمْسِكُوا بِه ، فَحَثَّ عَلي كِتابِ اللّهِ وَرَغَّبَ فيهِ ، ثُمَ قالَ وَ اهْلِبَيْتي ، اُذَكِّرُكُمُ اللّهَ في اَهْلِبَيْتي، اُذَكِرُّكُمُ اللّهَ في اَهْلِبَيْتي ، اُذَكِرُْكُمُ اللّهَ في اَهْلبَيْتي..."

(صحيح مسلم 4/1873)

dimanche, 10 septembre 2017 10:20

Une Analyse de l`évènement de Ghadir

Une Analyse de l`évènement de Ghadir, la désignation de Ali(p) au Walaya par Prophète (pslf)
Le dix-huit du mois de dhû al-hijja, C’est le jour de Ghadîr, c’est le jour de l’investiture de ‘Alî (p) à la fonction de la Walâya qui est celle de l’Autorité selon la loi islamique. Le Prophète (p) voulait s’assurer que le processus de changement qu'il avait initié ne prendra pas fin quand il quittera ce monde.
 
C’est le jour où le Messager de Dieu (P) a pris la parole au désert pour s’adresser aux Musulmans. Il faisait très chaud, et il a pris la main de ‘Alî (p), puis il a répété par trois fois : « Ô gens ! Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes?". Il faisait ainsi allusion à la parole de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, qui dit : ((Les droits dévolus au Prophète sur les croyants sont encore plus étendus que ceux dont-ils peuvent se prévaloir entre eux)) (Coran XXXIII, 6). C’est là la preuve de l’Autorité du Prophète (P), du fait que le Prophète (P) se distingue par deux qualités : Celle du prophète qui est l’annonciateur et l’avertisseur, A cet appel, les Musulmans ont répondu par l’affirmative. Alors le Prophète (P) a dit : « Seigneur ! Sois en le témoin ! » Et, enchaînant, il a dit : « Celui qui considère que j’ai de l’autorité sur lui, doit considérer que ‘Alî a de l’autorité sur lui. Seigneur ! Sois l’ami de celui qui est son ami et l’ennemi de celui qui est son ennemi ; assiste celui qui l’assiste, abandonne celui qui l’abandonne et fais tourner la vérité avec lui là où il se tourne … ».
Alors les Musulmans ont commencé à s’adresser à Ali (p) en l’appelant « Commandeur des Croyants » et certains, parmi les grands Compagnons, lui ont dit : « Félicitations ! Félicitations pour toi, ô Ali ! Tu es devenu notre maître et le maître de tout croyant et de toute croyante ».
Après quoi, les Musulmans sont partis après avoir pris connaissance du fait que le Prophète (p), qui vivait parmi eux ces derniers jours, car c’était son dernier pèlerinage connu sous le nom du pèlerinage d’Adieux, a ainsi nommé ‘Ali (p) comme ayant autorité, calife, tuteur est comme ayant la charge d’appeler à Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire.
Ainsi, la nomination d'Ali pour assurer la continuité du message est l'aspect le plus important de cette journée, c'est une cause unificatrice et non seulement une affaire émotionnelle. Par conséquent, le fait que le Prophète (p) a réuni les Musulmans à Khum ne visait pas seulement à assurer l'amour d'Ali et d’Ahl El-Beit (as).
L’événement du Ghadir a été rapporté par un grand nombre de Compagnons et de Suivants : plus de cent dix personnes. Ce Hadîth est du genre récurrent qui ne fait objet de doute et il prouve l’autorité d’Ali (p).
Ce rapport au sujet du Gadîr fait partie des rapports reconnus par les Sunnite et les Chiites à la fois. Certains des livres en vigueur chez les Sunnites affirment qu’il fait partie des rapports récurrents qui sont péremptoirement reconnus comme authentiques sans aucune entache de doute ou d’incertitude. Mais certains auteurs parmi ceux qui n’ont pas émis des doutes au sujet de la véracité du rapport ont voulu interpréter le terme mawlâ (l’ayant autorité) dans un sens peu compatible avec le contexte de l’époque. Quelques-uns parmi eux ont dit que cette Tradition veut dire que « Celui qui considère que je l’aime doit considérer que ‘Alî l’aime, ou celui qui considère que je suis son partisan doit considérer ‘Alî comme son partisan ».
Mais cette interprétation est considérée comme polémique ou même naïve, car il n’est pas censé pour le Prophète (P) de rassembler les Musulmans à un moment où il faisait très chaud pour leur tenir ces propos, surtout parce qu’il a commencé son discours en disant : « Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes? ». Ces paroles veulent dire que ‘celui qui me considère comme ayant plus d’autorité sur lui que lui-même, doit considérer que ‘Alî a plus d’autorité sur lui que lui-même’.
De la sorte, l’Autorité (walâya) devient un prolongement du Message. Mais les événements intervenus après la mort du Prophète (P) ont écarté ‘Alî du califat, et nous ne voulons pas aller plus loin dans cette question par souci de sauvegarder l’unité islamique. Pourtant nous nous demandons pourquoi le Prophète (P) avait-il choisi ‘Alî (p) ? Ce choix n’était pas le fait d’une attitude personnelle envers ‘Alî (p), mais c’est Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, qui a révélé au Prophète (P) les paroles suivantes : ((Ô Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son Message et Dieu te protégera contre les hommes)) (Coran V, 67), Lorsque le Prophète (P) s’est exécuté, obéissant ainsi à son Seigneur, Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, a révélé : ((Aujourd’hui, J’ai rendu votre religion parfaite ; J’ai parachevé Ma grâce sur vous ; J’agrée l’Islam comme étant votre religion)) (Coran V, 3).
Ce Hadîth a été transmis par un grand nombre d’imams sunnites comme l’imam Ahmad Ibn Hanbal qui le tient de Zayd ben Arqam. Il y est dit aussi : « Je vous laisse deux choses grandioses. L’une d’elle est plus grande que l’autre : Le Livre d’Allah et ma progéniture. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma mort. Ils ne se sépareront pas l’un de l’autre jusqu’à ce qu’ils reviennent auprès de moi au bord de la Fontaine ». Et c’est l’une des preuves dans l’affaires des douze imams des Gens de la Maison Prophétique (p) arrivant jusqu’au douzième Imam Al-Hujjah (p), dans une indication claire sur l’association entre le Coran et les Imams (p).
Alî suit la ligne du Messager de Dieu (P)
Pourquoi ‘Alî (p) a été choisi alors qu’il y avait, parmi les Musulmans, des hommes plus âgés que lui ? Des hommes qui accompagnaient le Messager de Dieu (P) ? Il avait à la mort du Prophète (p) trente ans. En y réfléchissant, nous trouvons qu’il n’a y avait pas parmi les Musulmans, petits ou grands, quelqu’un qui, comme ‘Alî (p), fut aussi doué de science, de mérites, de jihâd, de courage et de fidélité à l’égard de Dieu et de Son Messager (P). Ni quelqu’un qui fut toujours présent, jour et nuit, auprès du Messager de Dieu (P).
Avec les enseignements qu’il recevait du Messager de Dieu (P) et avec son observation des conduites du Messager de Dieu (P), ‘Alî était en mesure de suivre impeccablement la ligne tracée par le Messager de Dieu (P). Sa parole était la même que la sienne, ses gestes étaient les mêmes que les siens, ses invocations étaient les mêmes que les siennes et ses moralités étaient les mêmes que les siennes.
Le Prophète (P) a dit à ‘Alî : « Tu es par rapport à moi ce qu’était Hârûn (Aaron) par rapport à Mûssâ (Moïse), sauf qu’il n’y aura pas de prophète après moi ». Il a dit à propos de ‘Alî (p) : « Je suis la cité de la science, et ‘Alî en est la porte », et « ‘Alî est avec la vérité et la vérité est avec lui ; elle se tourne là où il se tourne … ».
 ‘Alî (p) était le compagnon de toujours du Messager de Dieu (P). La maison du Messager de Dieu (P) était commune à lui et à ‘Alî (p). Il lui a donné sa fille Fâtima (p) en mariage. Nombreux étaient les Musulmans qui ont demandé la main de la Dame Fâtima (p). Mais le Prophète (P) disait : « S’il n’y avait pas ‘Alî, Fâtima n’aurait pas eu d’équivalent ». C’est que ‘Alî (p) et Fâtima (p) étaient deux disciples du Messager de Dieu (P).
Il avait vécu avec le Prophète (p), dès sa plus tendre enfance. « Je le suivais, dit-il, comme le petit chameau derrière sa mère. Chaque jour, il me montrait une de ses qualités morales ». « Le Messager d’Allah m’a ouvert mille portes. Chaque porte s’ouvrait sur mille autres ». Il a accompagné le Messager d’Allah dans toutes ses guerres ? Il l’a suivi dans l’action de l’Appel et dans la direction de la société.
 
Après la mort du Messager de Dieu (P), ‘Alî fut frustré de son droit. Mais il se sentait toujours responsable de l’Islam à l’extérieur du califat comme s’il l’était à l’intérieur du califat. L’Imam Ali (p) se considérait comme l’Imam de l’Islam, comme responsable, qu’il soit calife ou non. C’est pour cela qu’il n’a pas manqué de fournir ses conseils à ceux qui l’avaient précédé, Il les a aidés car il voulait qu’ils suivent la ligne droite. Le deuxième calife, ‘Umar a dit, au sujet de l’aide qu’il recevait de la part de ‘Alî : « S’il n’y avait pas ‘Alî, ‘Umar se serait perdu  ». L’Islam était pour ‘Alî  son seul souci, car il a assumé ses responsabilités envers l’Islam depuis son enfance, puis lors de sa jeunesse et sa vieillesse. C’est lui qui a dit : « Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement ».
Lorsque le serment d’allégeance lui a été prêté, il a dit : « Par celui qui a fendu la graine et créé l’âme, si le présent n’était pas présent, si la preuve n’était pas faite par la présence de partisans et si Dieu n’avait pas engagé les savants à ne pas taire l’iniquité des injustes et la souffrance des opprimés, j’aurai laissé aller les choses et vous aurai montré que votre monde- ci est moins intéressant pour moi qu’une crotte de chèvre ». Pour lui, le califat n’était pas une affaire de ce bas-monde ; c’était plutôt pour établir le vrai. À ce propos, Ibn ‘Abbâs a dit : « Je suis entré chez le Commandeur des Croyants à Dhû Qâr ; il était en train de rapiécer ses semelles ? Il m’a dit : ‘Voix-tu ces semelles ? Elles me sont plus chères que d’être votre prince. Je m’y attache seulement pour établir le vrai et pour repousser le faux ».
 
La Walâya : Un attachement rationnel et spirituel
‘Alî (p) est né à l’intérieur de la Ka’ba qui est la Maison de Dieu ; il est tombé en martyr à la mosquée de Kûfa qui est la maison de Dieu, à Lui la grandeur et la Gloire. Pour cela, nous devons, en célébrant la mémoire de la Walâya, nous attacher à lui par les liens de la raison, de l’esprit, de l’exemple à suivre et de la vie. Car ‘Alî (p) ne nous conduit que sur le chemin conduisant à Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. Et c’est pour cette raison que ‘Alî (p) représente le sommet haut et éminent dans tout ce que Dieu en charge l’Islam et les Musulmans.
A la lumière de tout cela, nous devons, à l’occasion du jour du Gadîr, prêter serment d’allégeance à ‘Alî (p) et nous engager à suivre sa ligne, à suivre ‘Alî (p) dans tout ce qu’il nous a offert en matière de science, de pensée, de fermeté et de patience sur la voie de l’Islam. Nous devons dire : « Gloire à Dieu qui nous a rendus parmi ceux qui se cramponnent à la Walâya de ‘Alî Ibn Abû Tâlib (p), gloire à Dieu pour le parachèvement de la religion ; gloire à Dieu pour le bienfait entier ! ».
dimanche, 10 septembre 2017 10:15

Le mythe du « rebelle modéré » kurde

Dans cette troisième et dernière partie de son enquête consacrée au projet de création d’un État kurde en dehors du Kurdistan historique et au détriment des populations arabes et chrétiennes, Sarah Abed dresse un constat terrible. Cet article pourra sembler partial à certains de nos lecteurs. Cependant, tous les faits qui y sont rapportés sont authentiques et peuvent être facilement vérifiés.

Kurdes et Assyriens : des tensions anciennes toujours d’actualité

Une bonne partie de ce que les kurdes revendiquent comme étant spécifique à leur propre culture est en fait emprunté à des cultures plus anciennes, comme celle des Assyriens, des Arméniens et des Chaldéens. En fait, une grande partie, si ce n’est la totalité, du territoire à l’est de la Turquie que les kurdes revendiquent comme leur, a appartenu autrefois aux Arméniens. On comprend aisément, qu’ensuite, les Kurdes aient pu participer au génocide turc des Assyriens [1] et à celui des Arméniens en 1915 [2].

Un groupe d’hommes déterre les restes de victimes du génocide arménien de 1915, Deir ez-Zor, Syrie, 1938.
© Musée-Institut du Génocide Arménien

Également connu sous le nom de « Shato d’sayfo » ou l’« année de l’Épée », ce génocide a eu pour cible les chrétiens de l’Empire Ottoman au cours de la Première Guerre mondiale, principalement en 1915 [3], entraînant une réduction de la population assyrienne de 75%.

Sur la plaine de Ninive, au nord de l’Iraq, les Kurdes habitent dans des villes, comme Dohuk (anciennement appelée Nohadra par les Assyriens) mais ces villes ne sont devenues les « leurs » que depuis qu’ils s’y sont récemment installés.

Si l’on se base uniquement sur le critère de l’identité culturelle et une authenticité historique vieille de plusieurs milliers d’années, ces terres sont, et ont toujours été, uniquement assyriennes. Ces terres ont été essentiellement « offertes » aux kurdes au début des années 70, dans le but de détourner leur attention de la ville iraquienne de Kirkuk et ses alentours, terres riches en pétrole. À cette fin, il y a eu un migration massive kurde vers Dohu qui a entrainé le déplacement, parfois forcé, d’Assyriens dont les revendications semblaient bien plus légitimes, à la fois sur le plan juridique et historique.

C’est une tactique communément employé par les kurdes afin de tenter de légitimer leur « quête sacrée » à savoir la création d’un État — chose qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire —. En définissant comme « Kurdistan » tout endroit où les kurdes ont été amenés à vivre à un moment donné, il semble suivre la maxime « La propriété : c’est neuf-dixième de la loi » qui peut être pertinente pour aider à déterminer une responsabilité juridique, mais pas pour l’attribution d’un territoire.

Au début des années 70, les kurdes de Ninive ont commencé à prendre l’habitude de jouer le rôle de « pion » au service des intérêts états-uniens. Dans ce contexte, ils ont trahi leur pays d’accueil quand les États-Unis — par l’intermédiaire de leur marionnette, le shah d’Iran — ont commencé à les armer et à les encourager à se soulever contre le gouvernement.

Le gouvernement iraquien a sévi, forçant les kurdes à quitter la terre qu’ils avaient récemment acquis. L’Iraq et l’Iran ont réussi à trouver un arrangement sur le terrain diplomatique. Ainsi les kurdes se retrouvent à être le proverbial « dindon de la farce » dans ce qui finira par devenir un scénario récurrent. Un phénomène quasi-similaire s’est produit dans les années 80-90 quand, au cours de la première guerre du Golfe, a été établi une zone de restriction aérienne ce qui représente un soutien et une protection internationale tangible en faveur des kurdes.

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Les guérilleros du Parti démocratique du Kurdistan gardent les portes d’Irbil en Irak, le 1er septembre 1996, après avoir pris la capitale « kurde » des mains du rival : l’Union Patriotique du Kurdistan, le 31 août 1996. Les forces du président iraquien Saddam Hussein ont pris d’assaut Irbil, délogeant ainsi l’Union Patriotique du Kurdistan, et permettant à leur rival, le PDK, de s’y installer. Des querelles internes ont tourmentés les 20 millions de Kurdes qui vivent dans les régions montagneuses où convergent les frontières syriennes, turques, iraniennes, irakiennes, arméniennes et azéries.
© Anatolie

« Malgré l’oppression subie par les kurdes des mains turques, ils n’ont pas appris la tolérance. Dans la région du Kurdistan nord-iraquien, le gouvernement régional kurde (GRK) agit à la manière du gouvernement turc pendant 90 ans contre les kurdes et les Assyriens. Les rapports faisant cas de d’abus systémiques commis à l’encontre des Assyriens à l’intérieur du « Kurdistan » autonome iraquien sont en augmentation croissante. On assiste à un véritable harcèlement organisé, cautionné par les autorités kurdes. L’objectif est à l’évidence le même que celui visé par les Turcs, assimiler ou expulser les populations indigènes assyriennes qui vivent sur ce territoire depuis plus de 7 000 ans » a écrit Augin Haninke dans son article : les Kurdes, victimes et oppresseurs des Assyriens [4].

 

Comme expliqué dans la vidéo ci-dessus, les forces de sécurité kurdes en Syrie ont torturé puis assassiné le commandant militaire assyrien David Jindo après lui avoir adressé une fausse invitation à des fins soi-disant collaboratives. Cette manière de procéder n’est pas sans rappeler l’assassinat du Patriarche assyrien Mar Simon XIX Benjamin par Agha Ismail Simko, lorsque qu’il l’invita chez lui.

Le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) du nord de l’Irak prétend être endetté à hauteur de 25 milliards de dollars, bien qu’ ayant pu négocier la vente de son pétrole et recevoir une aide étrangère significative [5]. Il est alors légitime de s’interroger sur le niveau de corruption qui existe au sein de l’administration kurde pour qu’elle soit dans la situation dans laquelle elle prétend être. Ceci a pour conséquences que de petites organisations caritatives sont livrées à elles-mêmes en ce qui concernent la facilitation et la distribution de l’aide aux Assyriens et aux Yézidis, pourtant prérogative supposée du gouvernorat du GRK.

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Arborant une version corrigée de la phrase « la Mésopotamie, berceau de la Civilisation », ce panneau est situé près du site historique assyrien de Khinis dans la province de Dohuk. De tel endroits sont typiquement sans surveillance et souvent vandalisés.
Délivré par l’Assyrian International News Agency (AINA)

En 2011, des imams de Dohuk ont appelés les kurdes sunnites à la destruction d’églises et de commerces chrétiens. En guise de représailles, des magasins ont été attaqués et des clubs assiégés par des bandes composées d’une centaines d’individus. Des hôtels et des restaurants ont été braqués à l’arme de poing  [6]. Ces dernières années, les kurdes n’ont cessé d’agir de manière « pas très catholique » envers les minorités chrétiennes, incluant les Assyriens, et même les Yézidis. Ces exactions ont largement dépassé le cadre du révisionnisme historique comme on peut le voir sur la photo ci-dessous. Un phénomène similaire a eu lieu au début du 19ème siècle quand les kurdes se sont réfugiés au nord de la Syrie et ont éconduit les arabes et les Arméniens hors de nombreuses villes.

Les kurdes autorisent Daesh à assassiner des Assyriens

En juillet 2014, lorsque Daech a commencé son incursion en territoire iraquien, le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) a entrepris un désarmement systématique des Assyriens afin d’utiliser leurs armes pour son propre combat.

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Une directive de désarmement qui a été diffusée par le GRK dans les villes assyriennes de la plaine de Ninive.

Des avis ont circulé, promettant des punitions sévères à l’encontre de ceux qui n’obéiraient pas. Un certain degré protection assurée par les Peshmergas leur a été promise.

Mais au cours de l’avancée de Daech, les Peshmergas se sont mis à réquisitionner les armes et à fuir, suivant l’exemple de l’armée iraquienne.

Ceci a laissé les Assyriens et les Yézidis sans aucun moyen de se défendre face aux jihadistes. Certains rapports évoquent des Peshmergas abattant des Yézidis en les empêchant de fuir avec leurs armes.

Haydar Shesho, un commandant Yézidi qui a réussi à se procurer des armes par le biais du gouvernement iraquien, a été arrêté par les autorités du PDK, accusé d’organiser une milice « illégale ».

Cette scène s’est reproduite partout dans le pays, provoquant le départ de 150 000 Assyriens forcé de quitter leur terre ancestrale : la plaine de Ninive.

On ne peut voir là qu’une manigance orchestrée par les dirigeants kurdes visant à permettre l’éviction forcée de tous les résidents non-kurdes de la région par les forces étrangères et ensuite, avec l’aide des États-Unis, reprendre et « libérer leursterres ».

 

Le 13 avril 2016, les forces de sécurité kurdes ont empêché des centaines d’Assyriens de manifester devant le parlement du Gouvernement régional kurde. Cette manifestation a été organisée pour réagir contre la confiscation en cours des terres assyriennes par les kurdes, au nord de l’Irak.

De nombreux témoignages ont été rapportés, comme cette déclaration faite devant le Parlement britannique par l’ex-captive yézidie, Salwa Khalaf Rasho, dans laquelle elle affirme que les peshmergas, désireux de fuir au-devant de la population yézidie, ont rejeté les desiderata des civils yézidis à savoir : une protection ou au moins la possibilité de conserver leurs armes. Ils ont même réaffirmé aux yézidis qu’ils avaient intérêt à retourner chez eux car ils y seraient défendus.

Certains peshmergas, face aux protestations de plus en plus énergiques, ont fini par ouvrir le feu sur les yézidis afin de permettre à leur convoi de passer sans obstacles. Yazda, une organisation qui se bat pour la reconnaissance du génocide yézidi, a écrit dans son mensuel de janvier 2016 : « s’ils [les yézidis] avaient été défendus ne serait-ce qu’une journée, ils auraient pu être évacués en toute sécurité et les massacres ainsi que leur mise en esclavage [par Daech] auraient pu être évités ».

Ce qui suit est un extrait du témoignage de Rasho à la Chambre des Communes britannique devant laquelle elle a imploré de l’aide après s’être échappée des mains de Daech où elle a survécu esclave durant huit mois, malgré plusieurs viols et de multiples tentatives de suicide [7].

« Je m’appelle Salwa Khalaf Rasho. Je suis née en 1998 et j’étais en 3ème. Je vivais une vie simple et modeste avec ma famille jusqu’au jour où Daech a attaqué Shengal, le 3 août 2014. J’étais très attachée à ma ville, Shengal. J’ai été élevée dans un climat de tolérance des différents membres de la communauté, indépendamment de leur coutume, idéologie ou religion parce que les valeurs de ma religion prohibent la haine et la discrimination envers autrui. »

Par conséquent, Shengal était réputée pour sa tolérance et sa diversité ethnique. Ce qui s’est passé fut choquant et inattendu, parce que nous voyions Daech comme nos frères. Je parle là des tribus arabes des villages qui appartiennent à Shengal. Tout à coup, ils sont devenus des monstres et des loups. Ils ont collaboré avec Daech alors que des femmes et des enfants Yézidis étaient mis en esclavage et les hommes abattus [8].

Il y avait environ 9 000 peshmergas dans ma ville qui possédaient divers types d’armes. Ils nous ont dit : « Nous vous protégerons et défendrons Shengal ; Daech ne pourra entrer qu’en enjambant nos cadavres. Nous défendrons Shengal jusqu’au bout. »

Malheureusement, ils ont fui sans résister, sans avertir ou informer la population afin que nous puissions éviter de tomber entre les mains des monstres de Daech. Ils nous ont abandonné, femmes et enfants, à notre destin funeste. Moi et les gens qui m’accompagnaient, nous avons essayé de fuir dans les montagnes comme les autres. »

Une histoire de violation des droits de l’Homme

À la lumière de ces horreurs, il devient facile de comprendre pourquoi les kurdes ont tendance à tenter de s’approprier l’histoire arabe, assyrienne ou arménienne. Lorsqu’ils n’y parviennent pas, ils tentent d’en supprimer toute trace. Sur ce point, ils agissent à l’image de Daech.

À chaque fois que les kurdes ont vu leurs offensives contre la Turquie échouer, ils ont migré en Syrie en prétendant que cette terre leur appartenait. À titre d’exemple, ils ont agi de la sorte avec la ville d’Ayn al-Arab, la rebaptisant « Kobané. » Ce mot vient de « compagnie » faisant référence à une compagnie ferroviaire allemande qui a construit la ligne Konya-Bagdad. Les Kurdes ont aussi prétendu que la ville syrienne d’Al-Qamishli était leur capitale et l’ont rebaptisé « Qamišlo » [9].

Il est utile de préciser que les kurdes ne sont pas même majoritaires sur les terres qui prétendument leur appartiennent, au nord de la Syrie. Par exemple, dans le gouvernorat Al-Hasakah, ils représentent environ 30 à 40 % de la population. Ces chiffres n’ont fait que diminuer depuis le début de la guerre contre la Syrie dans la mesure où de nombreux kurdes ont migré vers les pays européens.

La plupart ont atterri en Allemagne, où ils sont environ 1,2 million, soit un petit peu moins qu’en Syrie. Cependant, ils ne semblent pas chercher à gagner leur autonomie, là-bas. Ils réservent cette ambition aux pays du Moyen-Orient qui les ont accueillis — ceux-là même qu’ils veulent poignarder dans le dos au lieu de les remercier pour leur hospitalité —.

On ne peut donner de crédit aux nombreuses allégations d’Amnesty International en l’absence d’autres déclarations qui les corroboreraient. [10]. Toutefois, dans certain cas, ils sont dans le vrai lorsqu’ils sortent un article en 2015 accusant le YPG, la milice de la population kurde syrienne, de toute une série d’atteintes aux droits de l’Homme [11].

« Ces abus concernent notamment des déplacements forcés, la destruction de foyers, ainsi que le vol et la destruction de biens » a écrit l’ONG. « Dans certains cas, des villages entiers ont été détruits, apparemment en réponse au soutien accordé par leur résidents arabes ou turkmènes à l’État islamique (EI) ou à d’autres groupes armés indépendants. » Amnesty International dénonce aussi l’utilisation d’enfants-soldats dixit Lama Fakih, conseillère expérimentée du programme de gestion de crise d’Amnesty International.

Les Kurdes affirment que leur « Kurdistan » est « multiculturel et pluriconfessionnel », propos malhonnêtes dans la mesure où les autres cultures sont celles de populations vivant à l’écart de la communauté kurde après que leurs terres aient été prises de force. Ces personnes pourraient éventuellement se prononcer contre la transformation de leur pays en un « Kurdistan » indépendant, mais du fait des transferts de populations, elles sont devenues minoritaires chez elles et seront donc dépouillées.

Pourquoi ne possèdent-ils pas d’État ?

La partie moyen-orientale des accords Sykes-Picot, appelée officiellement : « Accord d’Asie mineure », fait partie des accords secrets signés en 1916 par le Royaume-Uni et la France avec l’aval de l’empire russe  [12]. Elle fixe les frontières de pays comme la Syrie, l’Irak et la Jordanie ; les kurdes n’ayant que peu ou prou d’influence. La finalité majeure de ces accords pour les Empires coloniaux français et britanniques était de préserver leur influence et leur suprématie. Les kurdes ont argué qu’un territoire leur avait été promis, mais ils ont été évincé de l’accord à la dernière minute.

L’Histoire kurde du XXème siècle est marquée par la montée du sentiment national kurde aspirant à la création d’un État indépendant conformément au traité de Sèvres de 1920. Des pays comme l’Arménie, l’Irak, et la Syrie ont été en mesure d’accéder à leur indépendance, mais la création d’un « Kurdistan » était contraire aux intérêts du nouvel état turc, créé par Mustafa Kemal Atatürk. Le Kurdistan n’a donc jamais existé.

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Le 28 mars 1991, les kurdes quittent Kirkuk en Iraq pour Erbil, après le bombardement iraquien de la région, pour la récupérer des mains des rebelles kurdes.

Les seules régions du Moyen-Orient où les kurdes ont réussi à obtenir un semblant d’autonomie correspondent au Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak (GRK) — où la protection des minorités est garantie par de nouvelles lois — et Israël  [13].

L’inadéquation entre les régions où se sont installés les kurdes et les frontières politiques et administratives de la région empêche l’établissement d’un consensus kurde sur la question. Cependant, le traité de Sèvres n’a pas été appliqué et a été remplacé par celui de Lausanne. La frontière actuelle entre l’Iraq et la Turquie date de juillet 1926. Bien que l’article 63 du traité de Sèvres accorde de manière explicite pleines garanties et protections à la minorité assyro-chaldéenne ; ce point n’apparait plus dans le traité de Lausanne.

Il est important de préciser que les kurdes iraquiens sont installés sur des terres au sous-sol riche en pétrole [14]. La province syrienne de Hasakah — à laquelle les kurdes ont injustement prétendu et qui inclut leur capitale autoproclamée : Al-Qamishli — possède parmi les champs de pétrole les plus prolifiques de Syrie. Ainsi, il n’est pas étonnant de voir les États-Unis investir sur les Kurdes.

Les minorités, chrétiennes en particulier, traitées de manière violente et contraire à l’éthique

Selon Rûdaw, dans un article paru en 2014, « Ahmed Turk, un politicien kurde de Turquie, a déclaré que les Kurdes avaient aussi leur part de « responsabilité dans le génocide » et a demandé pardon aux Arméniens. "Nos parents et grands-parents ont été utilisés contre les Assyriens et les yézidis, ainsi que contre les Arméniens. Ils ont persécuté ces gens ; leurs mains sont souillées par le sang. En tant qu’héritiers, nous demandons pardon" a déclaré Turk. »  [15].

Les kurdes ont, durant des siècles, persécuté des groupes minoritaires, commettant à leur encontre des actes génocidaires de manière tristement récurrente. La comptabilité de ces actes entre 1261 et 1999 figure dans « Génocides contre la Nation assyrienne ».

En 1261 après J-C, au cours de ce que l’on a appelé « la venue des kurdes », des milliers d’Assyriens ont fui les villages de la plaine de Ninive, Bartillah, Bakhdida (Qaraqosh), Badna, Basihra et Karmlis, en direction de la citadelle d’Erbil pour échapper à une émigration massive kurde. Le roi Salih Isma’il avait exigé, de la part de nombreux kurdes, le départ des montagnes turques vers la plaine de Ninive. Les villages assyriens de ces plaines ont été saccagés et les milliers d’Assyriens qui n’ont pas pu rejoindre Erbil ont été massacrés par les nouveaux arrivants kurdes. Un monastère a été violé, à Bakhdida, et les religieuses qui y vivaient massacrées. Suit, un article du New York Times paru en 1915 rapportant l’exécution massive de chrétiens par les Turcs et les Kurdes.

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Les tribus kurdes de Turquie, de Syrie et d’Iran ont mené régulièrement des raids voire même des assauts paramilitaires contre leurs voisins pendant « la Grande guerre ». Les kurdes, fidèles à leur tradition de longue date qui consiste à légitimer le pillage des villages chrétiens, sont responsables de nombreuses atrocités commises à l’encontre des chrétiens assyriens. Un chef de clan turc a assassiné le patriarche de l’église d’Aast à la table des négociations en 1918, avec pour répercussions la décimation de la population chrétienne.

La complicité kurde dans le génocide arménien

Le génocide arménien a été perpétré durant et après la Première Guerre mondiale et s’est déroulé en deux phases : l’élimination massive des hommes valides, se traduisant par des massacres et la soumission des soldats conscrits aux travaux forcés ; suivi par la déportation des femmes, des enfants, des plus âgés et des infirmes lors de marches forcées vers le désert syrien  [16]. Acheminés par des escortes militaires, les déportés se voyaient privés de nourritures et d’eau et étaient régulièrement, dépouillés, violés et massacrés.

D’autres indigènes et groupes ethniques chrétiens, comme les Assyriens et les Grecs pontiques ont aussi été sujets à extermination par le gouvernement ottoman lors des génocides assyriens et grecs dont les procédés sont considérés par les historiens comme similaires à ceux utilisés à l’encontre des Arméniens. La plupart des communautés de la diaspora arménienne à travers le monde ont émigré suite au génocide. Dans les provinces de l’est, les Arméniens ont subi les caprices de leurs voisins turcs et kurdes, leur faisant payer des impôts excessifs, commettant brigandage et kidnapping à leur encontre, les forçant à se convertir à l’islam, et autrement, les exploitant sans en référer aux autorités centrale ou locales.

Sous la pression de leurs dirigeants ottomans, les chefs de clans des tribus kurdes ont parcouru les provinces du sud en violant, assassinant et pillant tout sur leur passage ; des terres où ils avaient cohabité durant des siècles, même si n’a pas toujours été simple, avec les Arméniens et autres non-musulmans. Henry Morgenthau  [17], qui a servi comme ambassadeur des États-Unis à Constantinople au moment des faits, décrit la complicité kurde dans ses terrifiants mémoires de 1918 intitulés Histoire de l’ambassadeur Morgenthau :

« Les kurdes déferlaient de leurs montagnes. Se précipitant sur les jeunes filles, ils soulevaient leur voile et emmenaient les plus jolies dans les collines. Ils kidnappaient les enfants au gré de leurs fantaisies et détroussaient sans pitié les autres personnes. Tout en commettant ces exactions, les kurdes massacraient gratuitement ; et les cris des femmes et des vieillards ne faisaient qu’amplifier l’horreur générale. »  [18].

La discrimination envers les kurdes faïli en Iraq

Il est important de rappeler qu’il existe de nombreux kurdes auxquels on aurait tort d’attribuer les méfaits vus précédemment. Il y a des kurdes qui se sont assimilés à la société dans laquelle ils vivent et qui rejettent les idéaux séparatistes de leurs homologues. Leurs préoccupations sont principalement de nature politique et spécifiques aux pays où ils résident.

Ils ne souhaitent pas créer un « Kurdistan » unifié au sein des quatre pays qu’ils occupent moyennant la balkanisation, le pillage, le génocide ou tout autre crime contre l’humanité que l’on a évoqué précédemment. En fait, ces kurdes ont subi une discrimination de la part de leur communauté d’origine parce qu’ils n’ont pas soutenu le projet de création d’un État indépendant.

Les kurdes faïli du nord de l’Iraq en sont le parfait exemple [19]. Beaucoup d’entre eux se sont opposés au projet de referendum sur l’indépendance annoncé par le Gouvernement régional du Kurdistan iraquien (GRK), le 7 juin 2017, dans la mesure où ils craignaient une amplification de la crise en cours.

Le premier ministre iraquien Haider al-Abadi a livré la position officielle du gouvernement iraquien, le 18 juin [20], déclarant : « Le referendum du Kurdistan régional sur la sécession est illégal et le gouvernement fédéral ne le soutiendra pas, ne le financera pas et n’y participera pas. »

Les États-Unis [21] et les voisins de l’Iraq incluant la Turquie, l’Iran [22] et la Syrie s’opposent à la division territoriale du pays [23].

Fouad Ali Akbar, un membre faïli du conseil provincial de Bagdad, confie à Al-Monitor : « Ce sont des kurdes chiites… Ni les chiites, ni les kurdes ne leur ont montré de considération. La plupart des faïlis sont modérés et présentent une hétérogénéité culturelle ; ceci les a empêchés de gagner la confiance des autres kurdes et des chiites qui, pour des raisons ethniques et sectaires, n’ont pas souhaité leur permettre d’acquérir une identité stable ainsi que des droits similaires à ceux des autres citoyens iraquiens. »

L’activiste faïli Hassan Abdali a déclaré : « Nous, les kurdes faïli, nous nous considérons comme des Iraquiens de souche. Nous avons de profondes racines historiques et sociales en Iraq. Nous avons soutenu le pays et ses habitants lors de l’intégralité des mouvements d’émancipation, au cours de la révolte iraquienne contre les Britanniques, et nous avons pris part aux initiatives kurdes et aux révolutions chiites ainsi qu’au combat contre l’État Islamique (EI). Et nous avons aussi été persécutés par les mouvements nationalistes arabes et kurdes »  [24].

Ali Akbar a lui aussi déclaré à Al-Monitor : « La majorité des revendications faïli concernent le potentiel déplacement, les tueries, la confiscation de leurs économies et le pillage systématique qu’ils sont susceptibles de subir en cas de déclaration d’indépendance du Kurdistan ; conséquences des menaces qu’ils reçoivent lorsqu’une querelle surgit entre le gouvernement de Bagdad et le GRK ».

Sara Abdel Waid, cheffe du groupe parlementaire rattaché à Goran (un parti politique kurde iraquien) a déclaré lors d’une conférence de presse en compagnie de représentants faïli, incluant des parlementaires : « Le referendum qui doit avoir lieu en septembre au Kurdistan est un referendum partisan qui ne représente pas l’ambition du peuple kurde, dans la mesure où il n’émane pas d’institutions nationales légitimes. »

Le racisme kurde envers les arabes – plus particulièrement envers les Syriens

Alors qu’il enquêtait sur Daech, le journaliste d’investigation Bruno Jantti nous a donné son sentiment sur ce qu’il a vécu au Kurdistan iraquien :

« En travaillant au Kurdistan iraquien, j’ai été frappé par l’omniprésence d’attitudes régressives comme le racisme ou le sexisme. Je suis resté deux semaines sur place pour mener une enquête sur l’État islamique (EI), principalement aux alentours de Sulaymaniyah et de Dohuk. Je n’ai pas pu m’empêcher de relever un grand nombre de caractéristiques sociétales et culturelles qui m’ont quelque peu surpris.

Considérant ce qui était en train de se passer tout près en Syrie, le niveau de racisme anti-Syriens m’a laissé pantois. J’y ai été confronté presque chaque jour. Un chauffeur de taxi à Sulaymaniyah a lancé : « Ces Syriens ruinent notre pays ! » Un autre fulminait contre des enfants syriens qui lavaient les vitres des voitures et vendaient des clous, les traitant de « Sales gosses ! ». Les Iraquiens et les Syriens d’origine arabe, ayant fui pour rejoindre le Kurdistan iraquien, étaient en permanence déconsidérés.

Il n’y avait pas que les chauffeurs de taxi. Dans l’enceinte du bâtiment du gouvernorat de Sulaymaniyah, une femme officier a jugé bon de nous briefer avant nos interviews dans les camps de réfugiés de la région. Elle m’a dit, mot pour mot, que les réfugiés syriens « se plaignaient à propos de tout ». Dans une autre ville, un chef de police était atterré et dépité de voir que mes collègues et moi-même sollicitions un permis pour travailler dans des camps abritant des réfugiés syriens. Le chef de police a dit avec mépris : « Mais ce sont des réfugiés syriens ! »

J’étais conscient de l’image négative que pouvaient avoir les arabes, les Perses et les Turcs aux yeux du nationalisme kurde. Au Kurdistan iraquien, j’ai été surpris de constater une telle occurrence pour ce genre de comportements. » [25]

Un mythe enjolivé

Les kurdes ont su accroitre leur popularité auprès du public occidental en se faisant passer pour des révolutionnaires féministes, « combattants de la liberté » marxistes en qui brûle le désir ardent de créer leur version d’une utopie où règnerait la paix pour tous [26] — une image que Stephen Gowans a récemment critiqué dans « le mythe de l’excellence morale du YPG kurde » [27].

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Ils cherchent en fait à créer un État autonome illégitime à cheval sur d’actuels États souverains. Cette liberté qu’ils recherchent doit être obtenue en massacrant les populations autochtones des pays qu’ils veulent morceler et diviser à leur convenance [28]. Ils se sont mis à chasser les populations indigènes, moyennant des stratégies basées sur l’utilisation de la force et de la terreur, cautionnées par leurs sponsors mais en violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Soutenir leur cause c’est soutenir des actes génocidaires qui consistent essentiellement à arracher les populations de leur foyer et de leurs terres tout en servant les objectifs impérialistes des nations occidentales.

Jusqu’à récemment, les séparatistes kurdes avaient bonne presse. Mais leur agenda a été exposé au grand jour et leurs vraies intentions démasquées. Leur alliance, passée comme présente, avec Israël et les États-Unis est révélatrice de leurs intentions. Elle ne peut être occultée ou sous-estimée dans la mesure où elle est le pilier secret sur lequel reposent leurs ambitions. Le projet du « Grand Israël » est en train de prendre forme et doit être stoppé immédiatement [29].

Le soutien, des aspirations kurdes à l’indépendance et à la création d’un État au dépens de ceux de la région, est illégitime, profondément irrationnel, et constitue une violation des droits de l’homme pour toutes les raisons que nous avons abordées dans cet article. On doit aussi se rappeler qu’un des principaux dirigeants de Daech était kurde [30]. Si les kurdes veulent réellement vivre en paix et coexister avec les autres peuples, ils doivent cesser le révisionnisme historique mensonger auquel ils se livrent, ils doivent renoncer aux alliances qui menacent la stabilité des pays où ils résident actuellement ; et ils doivent s’unir et travailler main dans la main avec leurs frères, avec qui ils partagent le même espace géographique. Ce n’est qu’à ces conditions qu’ils pourront-ils avoir d’autres amis que les montagnes.

Traduction 
Jean-Marc Chicot

[1] “Genocides Against the Assyrian Nation”, Assyrian International News Agency (AINA).

[2] “Today’s Turkey continues the Armenian genocide”, Thierry Meyssan, Translation Pete Kimberley, Voltaire Network, May 14, 2015.

[3] “Seyfo 1915 — Sold for a hen”, The Syriac Orthodox Youth Association of Sweden, April 22, 2015.

[4] “The Kurds and Assyrians : Everything You Didn’t Know”, Max J. Joseph, The Syriac Orthodox Youth Association of Sweden & Assyrian International News Agency, March 31, 2016.

[5] “With Lamborghinis and Rooftop Sushi, Why Is Kurdistan Broke ?”, Sharon Beth, Voice of America, July 26, 2016.

[6] “Islamic Cleric Incites Muslim Kurds during Friday Prayers, Attacks on Assyrian Businesses Follow”, Assyrian Information Managment, December 1, 2011.

[7] “Salwa Khalaf Rasho, statement to UK parliament”, Ezidi Press, March 15, 2016.

[8] 160 000 combattants issus des tribus arabes iraquiennes ont rejoint Daesh.

[9] “Syria : The Criminal Empire’s Strategy Of Divide, Conquer, and Destroy”, Sarah Abed, The Rabbit Hole, March 2, 2017.

[10] “Syria : ’We had nowhere to go’ - Forced displacement and demolitions in Northern Syria”, Amnesty International, October 13, 2015.

[11] “US-Backed Forces in Syria Accused of Human Rights Violations. The Kurdish groups may also not share America’s goals in the conflict”, Max J. Rosenthal, Mother Jones, November 9, 2015.

[12A Line in the Sand : Britain, France and the struggle that shaped the Middle East, James Barr, Simon & Schuster, 2012. The Man Who Created the Middle East, by Christopher Simon Sykes, William Collins, 2016.

[13] “Iraqi Kurdistan sees a Jewish revival, thanks to the Islamic State”, Dov Lieber, Times of Israel, March 15, 2016.

[14] “How Much Oil Does Iraq Have ?”, Gal Luft, Brookings Institution, May 12, 2003.

[15] “Kurds and the Armenian Genocide”, Deniz Serinci, Rûdaw , April 23, 2014. “How Should Kurds Address Armenian Genocide ?”, Kani Xulam, Rûdaw, May 5, 2015.

[16] “The Armenian Genocide. Frequently asked questions”, Genocide 1915.

[17] “Morgenthau, Ambassador Henry, Sr.”, Rouben Paul Adalian, Armenian National Institute.

[18Ambassador Morgenthau’s Story, by Henry Morgenthau, Doubleday, Page & Co., 1918.

[19] Les faïli sont des nomades qui se sont convertis au chiisme et forment une tribu ayant son propre dialecte.

[20] “العبادي يؤكد « لا قانونية » استفتاء الأكراد على الانفصال”, Jawdat Kazem, Al Hayat (Iraq), June 18, 2017.

[21] “Congress threatens to cut payments to Iraqi Kurds if they break with Baghdad”, Bryant Harris, Al-Monitor, June 28, 2017.

[22] “The reason Tehran is against referendum on Iraqi Kurdistan”, Arash Karami, Al-Monitor, June 22, 2017.

[23] “إقليم كردستان العراق يجري استفتاء على الاستقلال في سبتمبر”, BBC, June 8, 2017.

[24] “Shiite Kurds challenge Iraqi Kurdistan independence”, Ali Mamouri, Al-Monitor, July 17, 2017.

[25] “On Racism, Patriarchy and Corruption in Iraqi Kurdistan”, Bruno Jantti, TeleSur, January 20, 2016.

[26] “LGBT Brigades In Syria ? Western Anarcho-Leftists Cutting Their Teeth With Western-Backed Kurdish YPG”, Brandon Turbeville, Activist Post, July 27, 2017. “Le Rojava, un califat d’extrême gauche ? Réseaux "antifascistes" et terrorisme : le laboratoire kurde”, Observatoire des extrêmes de gauche, 16 août 2017.

[27] “The Myth of the Kurdish YPG’s Moral Excellence”, Stephen Gowans, July 11, 2017.

[28] “Syria : The Criminal Empire’s Strategy Of Divide, Conquer, and Destroy”, Sarah Abed, The Rabbit Hole, March 2, 2017.

[29] “Washington’s ‘Greater’ Middle East Project – Hand in Hand with Israel”, Sarah Abed & Mark Taliano, 21st Century Wire, March 30, 2017.

[30] “The traitors helping ISIS wipe out their own people : How ethnic Kurds are using their knowledge of Kobane to coordinate Islamists’ city siege”, Chris Pleasance, Daily Mail, November 4, 2014.

 
 

Si la Corée du Nord doit renoncer à son programme nucléaire, il incombe donc aussi à la France d'abandonner ses armes nucléaires, estime Pyongyang.

Le directeur adjoint du département européen du ministère des Affaires étrangères nord-coréen, Ri Tok-Son, a réagit aux déclarations récemment formulées par la France au sujet de la menace nucléaire nord-coréenne.

Le haut responsable nord-coréen a durcit le ton contre la France selon laquelle "les ambitions nucléaires de Pyongyang pouvaient être une menace pour l'Europe".

"Si les armes nucléaires sont des choses tellement mauvaises, la France devrait d'abord abandonner ses armes nucléaires parce qu'elle ne reçoit aucune menace nucléaire", a dit Ri Tok-Son cité par l'AFP.

Le responsable nord-coréen a fait allusion au début du programme nucléaire français où la France luttait, aussi résolue que ferme, pour fabriquer ses armes nucléaires malgré l'opposition américaine.

Ri Tok-Son, directeur adjoint du département européen du ministère des Affaire étrangères nord-coréen, le 8 septembre 2017 à Pyongyang © AFP

M. Ri Tok-Son a rejeté toutes les accusations dont celles avancées par le président français et son ministre des Affaires étrangères qui avaient averti une possible frappe au missile de la part de la Corée du Nord contre l'Europe et les États-Unis.

"Il est ridicule de dire que les armes nucléaires de la DPRK (Corée du Nord), la force dissuasive contre le chantage et la menace nucléaire américaine, puissent viser l'Europe", a dit le responsable nord-coréen repris par l'AFP.

Le président français Emmanuel Macron avait appelé dimanche dernier les Nations unies à "réagir rapidement" aux actions de Pyongyang et sommé l'UE d'y apporter une réponse "claire et unie".

L'implication directe d'Israël dans les crimes au Myanmar témoigne d'un crime organisé contre les musulmans Rohingyas.

Le secrétaire général de l'Association mondiale de l'éveil islamique, Ali Akbar Velayati a condamné les crimes commis contre les musulmans rohingyas au Myanmar ainsi que l'implication du régime israélien qui témoigne d'un crime organisé à l'encontre de cette minorité musulmane.

Pour M. Velayati qui est aussi le conseiller du Guide suprême de la Révolution islamique pour les affaires internationales, le plan du régime sioniste pour s'innocenter, camoufler son visage en tant qu'un régime criminel et infanticide, et propager la culture d'oppression envers les enfants, les vieillards et les opprimés en coordination avec le gouvernement du Myanmar, témoigne d'un crime horrible et organisé qui est en cours contre les musulmans rohingyas.

M. Velayati a évoqué la lourde responsabilité de toutes les instances internationales telles que l'ONU, Human Rights Watch et l'OCI ainsi que les États du monde, essentiellement ceux membres de l'OCI, envers la tragédie actuelle au Myanmar et a appelé les personnalités, les élites, le secrétaire général de l'ONU, le secrétaire général de l'OCI et autres à faire pression sur le gouvernement myanmarais pour qu'il mette un terme à ses crimes contre les musulmans rohingyas.

Les villageois bangladais couvraient les corps des femmes et des enfants rohingyas décédés, fuyant la violence, leurs bateaux ayant chaviré.©AP

Plus de 6 000 musulmans ont été tués et 8 000 d'autres blessés dans la nouvelle vague d'attaques barbares de l'armée myanmaraise, qui déferle le Myanmar, depuis vendredi 25 août, visant la minorité Rohingya de l'État de Rakhine dans l'ouest du pays.

Les rapports témoignent du fait que le régime israélien est l’un des fournisseurs d’armes et de munitions à l’armée myanmaraise.

Le journal israélien Haaretz l'a, récemment, révélé. Le général Maung, numéro deux de la junte militaire du Myanmar, a visité Israël en septembre 2015 tout comme les autres dirigeants de la Junte qui se sont rendus en Israël pour faire un plein d’achats auprès des industries israéliennes de sécurité. À cette occasion, ils ont rencontré le président israélien Reuven Rivlin ainsi que le chef d’État-major de l’armée israélienne. Ils ont même été hébergés dans des bases des forces aériennes et navales israéliennes.

Le commandant suprême des forces armées birmanes, le général Min Aung Hlaing(D), avec le chef d'état-major de l'armée israélienne, Gadi Eisenkot (G) à Tel-Aviv, septembre 2015 ©Haaretz

La nouvelle a provoqué une vaste protestation qui a été, d'ailleurs, dénoncée par les autorités israéliennes. Israël défend la vente d'armes au Myanmar qui se fait en suivant la politique européenne et américaine concernant la vente d’armes à ce pays asiatique.

De même, avant de partir pour Astana, capitale du Kazakhstan, afin de participer au sommet de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le président iranien Hassan Rohani a affirmé samedi 9 septembre qu'en marge de ce sommet, une réunion devrait avoir lieu pour examiner la situation au Myanmar.

" Ce qui est en train de se produire aujourd'hui au Myanmar est une grande catastrophe humanitaire, un nettoyage ethnique et idéologique ; des centaines de milliers de musulmans ont été déplacés dans cette région et le monde musulman ne peut pas rester les bras croisés envers ces événements ", a ajouté Hassan Rohani.

Le Hezbollah libanais a découvert un engin d’espionnage israélien déposé sur les collines de Kfarchouba, à l’ouest des fermes de Chebaa au Liban.

Selon l’agence de presse iranienne Fars, les combattants de la Résistance libanaise sont parvenus à découvrir, samedi 9 septembre, un engin d’espionnage israélien doté d’une caméra thermique à vision nocturne qui avait été enfoui dans une roche sur les collines de Kfarchouba, à l’ouest des fermes de Chebaa. 

L'engin est doté d'une caméra à vision nocturne. ©Ani

La chaîne Al Manar a publié cette information en ajoutant que le régime israélien est en train d’organiser des exercices militaires au nord de la Palestine occupée.

Pour rappel, le 13 août dernier, le Hezbollah libanais a annoncé avoir découvert un engin d’espionnage israélien sur le mont Barouk, près du lac Quaroun, dans la région de la Bekaa, à l'est du pays, à une quinzaine de kilomètres de la frontière entre le Liban et la Palestine occupée.

En 2016, l’armée libanaise a découvert un appareil d’espionnage israélien au pied du mont Barouk qui avait été conçu comme un faux rocher. 

Ces dernières années, le Hezbollah et l'armée libanaise ont annoncé à plusieurs reprises avoir découvert des appareils d'espionnage israéliens, en particulier dans le sud du pays, mais aussi dans la vallée de la Bekaa.

Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebrane Basil a demandé, samedi 9 septembre, à la délégation permanente libanaise à l’ONU de porter plainte auprès du Conseil de sécurité contre Israël pour la violation de l’espace aérien libanais.