Alors que les forces de la République et celles de la Russie sont en train de libérer la Ghouta orientale et que 800 Syriens trouvent refuge, chaque heure, à Damas, nous publions cette étude sur les combattants qualifiés par les Occidentaux de « rebelles modérés ».

تقي زاده
Poutine cherche à gagner un nouveau mandat
Il n'y a pas beaucoup de certitudes dans la politique, mais en voici une: Vladimir Poutine sera réélu à un quatrième mandat présidentiel dans le scrutin de ce dimanche 18 mars.
Selon le journal américain New York Times, la question la plus importante est de savoir quelles autres élections Poutine peut gagner dans les années à venir.
Tout en sa faveur. Les grands vainqueurs des élections italiennes ce mois-ci, la Ligue du Nord anti-immigrés et le Mouvement populiste des Cinq étoiles, manifestent clairement leur sympathie envers Vladimir Poutine.
Le jeune nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, gouverne une coalition avec le Parti d'extrême droite, qui a signé en 2016 un contrat avec le parti politique de Poutine, Russie unie, pour « échanger des expériences » et « envoyer des délégations les unes aux autres ».
« Les élections allemandes de septembre se sont terminées en faveur du parti d'extrême gauche et l'alternative d'extrême droite pour l'Allemagne. Les deux sont populaires auprès des électeurs pro-Poutine.
La liste se poursuit : Le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras en Grèce, arrivé au pouvoir en 2015, est également pro-russe.
Le gouvernement de droite de Viktor Orban en Hongrie, au pouvoir depuis 2010, est favorable à la Russie.
Ensuite, il y a la Grande-Bretagne. Poutine a remporté une victoire importante en 2015 lorsque Jeremy Corbyn - un homme qui en 2011 a qualifié l'OTAN de « danger pour la paix mondiale » - est devenu le chef du Parti travailliste.
Poutine a remporté une victoire l'année suivante avec le Brexit, qui a isolé le Royaume-Uni tout en accélérant la tendance à la désintégration européenne.
Et le New York Times qualifie la supposée tentative d'empoisonnement de l'ancien agent des services secrets russes Sergueï Skripal et de sa fille Yulia de démonstration de force de Poutine et affirme que les récentes décisions du gouvernement de Theresa May, Première ministre britannique, d’expulser des diplomates russes étaient prévisibles. « On doit s’attendre à des mesures plus sévères de la part de Londres dont la saisie des actifs basés au Royaume-Uni d’oligarques liés au Kremlin (...) On peut donc dire que la Russie n'aura pas le plaisir d’accueillir une visite royale, alors qu’elle est l’hôte de la Coupe du monde cet été », ajoute encore l'article.
Affaire Skripal : le camp occidental se mobilise contre la Russiehttps://t.co/SZkSqkTv0p pic.twitter.com/tfIAQgOfrn
— Press TV Français (@PresstvFr) March 14, 2018
Le journal décrit ensuite la réaction des responsables occidentaux envers cette montée de l’Euro-Poutinisme.
Une déclaration commune a été publiée par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et les États-Unis appelant la Russie à « assumer ses responsabilités » pour « maintenir la paix et la sécurité internationales ». Mais, pas de conséquences graves, pas de sanctions supplémentaires sérieuses contre la Russie et pas d’augmentation majeure des dépenses de défense européenne. Aucun effort pour sauver l'Europe de sa dépendance envers l'énergie russe. Pas de boycott de la précieuse Coupe du Monde.
Tout comme l’Américain Donald Trump, la Grande-Bretagne et l’Europe n’ont rien fait pour contrôler la Russie.
Le président américain n'a autorisé jusqu'ici que des sanctions édulcorées contre la Russie pour son ingérence dans les élections américaines.
Mais le plus gros problème de l'Europe face aux mesures en série de Poutine n'est pas lié à Trump. Le lancement des canaux de propagande ou d'autres mesures citées par le New York Times ne sont pas, selon ce journal américain, les méthodes utilisées par le Kremlin pour renverser les démocraties occidentales et ce n'est pas une question d'idéologie non plus.
Poutine croit au principe du pouvoir. Il s'agit en fait d'une démonstration de force. Les utilisations de son pouvoir sont principalement « méchantes ». Mais la « méchanceté », au moins, est une qualité, surtout quand elle est liée à l'efficacité politique, à la force personnelle et à l'apparence d'une grande ruse, selon le journal.
Comparez-le avec les leaders européens de la dernière décennie: David Cameron, Matteo Renzi, Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Juncker et même Angela Merkel. Quels étaient leurs objectifs ? Qui d’entre eux a procédé à de tels agissements pour protéger son pays ou se préserver ?
Tant qu'il le pourra, il continuera à gagner de nouveaux admirateurs et de futures élections, conclut le journal américain.
Le trio européen prêt à sanctionner l'Iran
Les médias internationaux viennent de révéler les détails d'un projet éventuel de sanctions des trois pays européens contre l’Iran sous prétexte de sauver l'accord nucléaire signé en 2015 à Genève. En agitant l’épouvantail du retrait US de l'accord nucléaire ( PGAC), l'Europe veut donc sanctionner l'Iran.
Les médias internationaux ont récemment publié les détails d’un nouveau projet de sanctions de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne à imposer à l’Iran pour sauver l’accord nucléaire iranien – qu’ils ont eux-mêmes signé avec l’Iran en 2015 – alors que Donald Trump ne cesse de menacer de s'en retirer.
Wall Street Journal vient de rapporter que les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne (UE) ont l’intention, en imposant un nouveau train de sanctions contre l’Iran, de le contraindre à revenir sur son programme balistique et "ses activités dans la région". Le limogeage de Rex Tillerson par le président US semble d'ailleurs avoir fourni le bon prétexte à l'Europe pour justifier ces sanctions qui toute raison garder, constituent une violation du PGAC par la partie européenne.
« L’expulsion de Rex Tillerson du cabinet de Trump met au défi plus que jamais les efforts européens pour sauvegarder l’accord sur le programme nucléaire iranien signé par l'Iran et les 5+1 », auraient confié au journal américain les diplomates européens.
A l’heure actuelle, l’Angleterre, la France et l’Allemagne négocient avec les États-Unis la mise en place de nouveaux mécanismes pour contraindre l’Iran à renoncer à son programme balistique.
Dans ce même cadre, les diplomates européens et américains se sont réunis jeudi dernier à Berlin. Le lendemain, le directeur de la planification politique du département d’État américain a tenu à participer à la commission conjointe sur le Plan global d’action conjoint (PGAC) à Vienne.
L'Europe va-t-elle viser le Hezbollah?
Toujours selon ces mêmes sources, si Bruxelles s'est opposé à l'idée de placer le Hezbollah libanais sur sa liste noire, le mouvement jouissant d'une forte popularité au Liban, au Moyen-Orient voire en Europe pour sa lutte anti-Daech, il semble avoir décidé en revanche de "sanctionner" les responsables iraniens qu’il accuse, "d'ingérence dans les guerres en Syrie et au Yémen". Il pourrait donc s'agir des commandants du Corps des gardiens de la Révolution islamique.
Mais les relations Iran/UE survivra-t-elle à un tel choc?
Dans ce cadre, Reuters fait part de l’élaboration imminente "d’une liste d'individus ou de sociétés iraniens" susceptibles d'être sanctionnés.
Selon certains rapports, les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront, lundi, à huis clos, pour débattre du projet de sanctions, concocté par le trio Paris-Londres-Berlin, contre l’Iran.
Les trois pays européens semblent vouloir se concentrer sur les activités balistiques de la RII ainsi que sur sa présence en Syrie, une présence qui s'effectue, rappelons-le, à la demande de Damas. Ces trois pays européens justifient leur nouvelle rhétorique anti-iranienne par la crainte d'un éventuel retrait US de l'accord nucléaire. Mais que sera la réponse iranienne? Elle est déjà connue : l'Iran est prêt à se retirer de l'accord et à reprendre ses activités d'enrichissement.
L'ASL domine le centre d'Afrin, dit Erdogan
La Turquie prétend que les forces de l'Armée syrienne libre ont pris en main le contrôle du centre de la ville d'Afrin dans le nord de la Syrie.
Le président turc annonce la domination par l'Armée syrienne libre (ASL) du centre d'Afrin dans le nord de la Syrie.
"Des unités de l'Armée syrienne libre, soutenues par les forces armées turques, ont pris le contrôle du centre d'Afrin ce matin. Le drapeau de la Turquie flotte maintenant là-bas", a prétendu le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une cérémonie de commémoration de la bataille des Dardanelles, pendant la Première Guerre mondiale, cité par l'AFP.
De son côté, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, proche de l'opposition), Rami Abdel Rahmane a indiqué que les forces turques et les éléments de l'ASL ont pris le contrôle de quelques quartiers d’Afrin mais que les combats se poursuivent toujours entre eux et les forces kurdes des Unités de protection du peuple kurde (YPG).
La Turquie a lancé son opération militaire Rameau d'olivier contre Afrin dans le nord de la Syrie sous prétexte d'éliminer les terroristes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d'autres groupes kurdes alliés qu'elle jugeait terroristes, alors que les États-Unis, son allié de toujours, soutenaient politiquement aussi bien que militairement, les forces kurdes, dans le nord, le nord-est et l'est de la Syrie.
Birmanie: sur les terres des Rohingyas, des villages de pionniers bouddhistes
Avec ses maisons de contreplaqué, ouvertes au quatre vents, le village de Koe Tan Kauk est à peine mieux loti: ont accepté de déménager ici des bouddhistes pauvres du sud de la région, attirés par des dons en vivres et la fourniture d'un toit par un Comité dit de "Reconstruction du territoire national rakhine".
Ce comité assure agir grâce aux dons de la population bouddhiste. Armée et gouvernement civil de la prix Nobel de la paix Aung Sang Suu Kyi démentent tout lien avec le groupe, qui s'est fait le porte-drapeau de la reconquête des territoires abandonnés par les Rohingyas.
Mais sur le terrain, il a les coudées franches pour tester la construction de villages-pilote, à Koe Tan Kuak près de Rathedaung, et Inn Din près de Maungdaw, épicentre de la crise.
- Rapatriement ou remplacement ? -
Officiellement, la Birmanie travaille à un plan de retour de cette population musulmane.
Mais l'armée et les nationalistes bouddhistes, dont certains sont accusés d'avoir participé aux exactions, ne cachent pas leur hostilité à ce retour.
Pour l'heure, moins de 400 Rohingyas candidats au retour ont réussi le test de "vérification". Mais la plupart des Rohingyas réfugiés au Bangladesh disent ne pas avoir confiance. Le gouvernement birman promet de reconstruire leurs villages, mais le processus prévoit que ceux qui rentrent soient d'abord hébergés dans des camps de transit, pour une durée non définie.
Alors que le processus de rapatriement piétine, les projets économiques et de reconstruction, qu'ils soient privés ou publics, se multiplient en Etat Rakhine.
Le tout s’appuie sur une rhétorique chère au nationalisme bouddhiste local, qui voit dans les Rohingyas une menace démographique en raison de leur fort taux de natalité, risquant à plus ou moins long terme de mettre fin à la prédominance bouddhiste du pays.
La campagne de "dilution" des liens entre la population rohingyas et le reste du pays est montée en puissance depuis les années 1990, souligne Francis Wade, auteur de "L'ennemi intérieur de la Birmanie", un ouvrage sur les haines antimusulmanes: suppression de leurs papiers d'identité puis retrait du droit de vote.
Francis Wade compare le mouvement de colonisation des zones rohingyas par les bouddhistes aux "colonies israéliennes en Cisjordanie".
"Toute cette zone était sous l'influence des musulmans. Après les opérations militaires, ils ont dû fuir... alors nous devons établir la population rakhine dans cette zone", résume Oo Hla Saw, un député rakhine qui conseille le Comité de Reconstruction du territoire national rakhine.
Pour l'heure, seules 64 familles bouddhistes, soit environ 250 personnes, ont accepté de déménager dans la région, mais le Comité a 200 familles candidates au déménagement sur liste d'attente. "Et cette population va grandir, grandir", se prend à rêver le député Oo Hla Saw.
"Qui devrait avoir la priorité en Etat Rakhine, si ce n'est les Rakhines ?", assure à l'AFP Than Tun, le président du comité.
Ce sont les plus pauvres des habitants bouddhistes, du sud de la région, à se mettre sur les rangs, travailleurs saisonniers payées à la journée venus de Thandwe ou chômeurs de Sittwe, la capitale de cette région, la deuxième plus pauvre de Birmanie.
Amnesty International a rendues publiques cette semaine des images satellite montrant plusieurs chantiers dans le nord de la région, épicentre des violences anti-rohingyas. Certains sont de nouvelles installations militaires, accuse l'ONG internationale.
Les « rebelles modérés » de la Ghouta
Les médias occidentaux assurent que la Syrie et la Russie sont en train d’écraser de vaillant démocrates dans la Ghouta orientale.
Selon les gouvernements britannique et français, ils seraient trois groupes armés : l’Armée de l’islam, la Légion Rahman et Ahrar el-Cham.
Au contraire, selon la Syrie et la Russie, ces trois dénominations ne désigneraient pas des idéologies distinctes. Ces trois entités défendraient en fait non pas une idée de la Syrie, mais les intérêts de leurs sponsors. Ils se seraient regroupés à la faveur de la Résolution 2401 et de l’attaque qu’ils subissent désormais.
Beaucoup de chiffres circulent sur le nombre de soldats de chacun de ces groupes et sur le nombre d’habitants de la Ghouta orientale. En réalité, aucune de ces données n’est vérifiable au point que l’Onu a renoncé à toute quantification. Si les civils présents sur place sont bien des Syriens, on ignore la nationalité des combattants. Certes, un certain nombre sont des Syriens, souvent des repris de Justice, mais beaucoup d’autres sont des étrangers (qui par définition ne peuvent être des « rebelles »). Là encore, les estimations sont invérifiables.
Il n’y a que deux choses que l’on sait avec certitude sur ces groupes :
D’abord, les armes dont disposait l’un d’entre eux, l’Armée de l’Islam, en 2015. C’est évidemment un peu ancien, mais c’est vérifiable grâce à la vidéo d’un défilé militaire organisé par son chef, dans la Ghouta, en 2015. Ce groupe, y aligne 4 blindés et près de 2 000 hommes, c’est-à-dire 10 fois moins de combattants que ceux qu’il revendique.
Ensuite et enfin, on connaît ces groupes grâce à leur communication : logos, drapeaux, sites internet, comptes Twitter, portes-parole.
- Le logo de l’Armée de l’islam
Jeïch el-Islam
Jeïch el-Islam, c’est-à-dire l’Armée de l’islam, est le seul de ces groupes à avoir une implantation locale. Il a été créé en septembre 2013 par la famille Allouche, à partir d’un autre groupe, la Brigade de l’islam, sur le mode d’un gang imposant sa loi aux commerçants de la Ghouta, n’hésitant pas à exécuter publiquement ceux qui contestaient son pouvoir.
Il était initialement commandé par Zahran Allouche, fils du prédicateur Abdallah Allouche, membre des Frères musulmans réfugié en Arabie saoudite. DE 2009 à 2011, il fut emprisonné en raison de son appartenance à la Confrérie des Frères musulmans. Il fut libéré lors d’une amnistie générale décrétée par le président el-Assad à la demande de pays tiers. Durant plusieurs années, Zahran Allouche a terrorisé les habitants de Damas déclarant qu’il allait « nettoyer » la ville. Il annonçait chaque vendredi [1] les attaques qu’il allait commettre contre la capitale. En 2013, il enleva des familles alaouites [2] à Aadra. Il en utilisa certaines comme boucliers humains et en promena une centaine en cages, avant d’exécuter les hommes afin que l’on sache quel sort il réservait aux « infidèles ». Après sa mort, un homme d’affaires, cheikh Isaam Buwaydani dit « Abu Hamam », lui succède.
Son cousin Mohammed Allouche, s’est rendu célèbre en réprimant les mœurs. Il a créé le Conseil judiciaire unifié qui a imposé la version saoudienne de la charia à tous les habitants de la Ghouta. Il a notamment organisé des exécutions d’homosexuels, jetés depuis le toit d’immeubles. Il représente le groupe aux négociations de l’Onu à Genève.
La famille Allouche est aujourd’hui confortablement installée à Londres.
- Le blason de la Brigade de l’islam (à gauche) s’est transformé en blason de l’Armée de l’islam lorsque le second groupe s’est constitué à partir des combattants du premier.
Lors de sa création, l’Armée de l’Islam a réuni une cinquantaine de groupuscules. Dans un communiqué, largement diffusé en Asie, elle s’est présentée comme le défenseur des musulmans et a appelé les musulmans du monde entier à la rejoindre et à faire le jihad en Syrie.
En juillet 2017, l’Armée de l’islam, suite à une médiation égypto-saoudienne, accepte de reconnaître la Ghouta orientale comme « zone de désescalde » sous contrôle russe.
Son compte Twitter en anglais : https://twitter.com/islamarmy_eng3
Son site Internet : https://twitter.com/islamarmy_eng3
Sa chaîne YouTube vient d’être fermée.
- Sur cette capture vidéo du site de l’Armée de l’islam (consulté le 15 mars 2018), on peut lire un prêche contre les non-sunnites, qu’ils soient musulmans chiites, chrétiens ou juifs. Il se termine ainsi : « Tuez-les. Dieu les tourmente avec vos mains. Il vous donnera la victoire sur eux ».
- Le logo de la Légion du Tout Miséricordieux
Faylaq al-Rahmane
Faylaq al-Rahmane, c’est à dire « La Légion du Tout Miséricordieux », est un groupe mercenaire du Qatar dont il reçoit un armement moderne, notamment en matière de RPG. Il est massivement composé d’étrangers.
- Le calligramme de la Légion du Tout Miséricordieux est sous-titré en anglais « Corps Al-Rahman », signe qu’il s’adresse surtout aux jihadistes occidentaux ne lisant pas l’arabe.
Son compte Twitter diffuse quantité de vidéos exaltant le métier de terroriste : https://twitter.com/alrahmancorps
- Logo d’Ahrar el-Cham
Ahrar el-Cham
Harakat Ahrar al-Cham al-Islamiyya, en abrégé Ahrar al-Cham, se traduit par Mouvement islamique des hommes libres du Levant. Les « hommes libres » ne font pas référence ici à la « liberté » au sens occidental. Ils ne se sont pas libérés d’une dictature, mais ont été libérés de leur condition humaine par leur pratique de l’islam salafiste. Pour qu’il n’y ait aucun doute sur l’interprétation du mot, un minaret figure sur le logo du groupe.
Ce groupe, très internationalisé, a été créé par des Égyptiens lors du renversement d’Hosni Moubarak par les États-Unis [3]. Des Frères musulmans syriens, qui étaient emprisonnés pour leur appartenance à une organisation terroriste, l’ont rejoint après avoir été amnistiés en 2011 à la demande de pays tiers. Parmi eux, plusieurs anciens collaborateurs d’Oussama Ben Laden en Afghanistan puis en Yougoslavie. C’est ce qui explique leur proximité avec les Talibans qu’ils citent souvent comme exemple de foi.
Dans toutes ses publications, il se définit comme un « mouvement islamique complet, combattant pour Allah et défendant la religion ».
- Le drapeau d’Ahrar el-Cham porté à cheval lors d’un défilé militaire.
Le groupe est commandé par Hassan Soufan, dit « Abou al-Bara », qui a été emprisonné une dizaine d’années pour son appartenance à la Confrérie des Frères musulmans.
Le ministre des Affaires étrangères de ce groupe, Labib al-Nahhas, circule en Occident. C’est un Britannique, officier du MI6. En juillet 2015, il publiait des tribunes libres dans le Washington Post et le Daily Telegraph.
Le groupe est soutenu par le Qatar et la Turquie. Il est considéré comme une organisation terroriste par les Émirats arabes unis.
Le site Internet du groupe est : ahraralsham.net
Son compte Twitter : https://twitter.com/ahrar_alsham_en
Sa chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCCAgcKXwipFldow9ipQH2oA/videos
Points communs de ces trois groupes
Ces trois groupes n’ont aucune différence idéologique. Tous se réclament de la pensée des Frères musulmans [4]. Selon eux, la vie quotidienne se divise entre ce qui est licite d’un point de vue de leur islam et ce qui ne l’est pas.
Il existe cependant des différences entre les trois groupes à propos de la manière dont ils peuvent traiter les gens qui ne partagent pas leur point de vue. Quoi qu’il en soit, il n’y a plus personne qui vive sous leur domination sans être sunnite.
Comme tous les combattants de la « révolution islamique », leurs hommes changent souvent de groupe et ces groupes se combattent et s’allient fréquemment. Il est absurde d’en tirer des conclusions de fond. Tout au plus peut-on y voir des querelles de territoires entre leurs chefs et des opportunités pour leurs soldats.
Tous ces groupes et de très nombreux autres disposent de drapeaux et de logos bien dessinés ainsi que de vidéos de qualité. L’ensemble de ce matériel de communication est fabriqué par le Royaume-Uni. Celui-ci s’est doté en 2007 d’une unité de propagande de guerre, le RICU (Research, Information and Communications Unit) dirigée par un officier du MI6 (services secrets), Jonathan Allen. À partir de l’affaire des armes chimiques à l’été 2013, le RICU a financé une société extérieure pour assister la communication des combattants en Syrie (et par la suite ceux du Yémen). Ce fut d’abord la compagnie Regester Larkin, puis Innovative Communications & Strategies (InCoStrat). Les deux sociétés sont dirigées par un officier du MI6, le colonel Paul Tilley.
Jonathan Allen, dont nous ne connaissons pas le grade, est quant à lui devenu le numéro 2 de la représentation permanente britannique aux Nations unies. C’est lui qui mène actuellement la charge au Conseil de sécurité contre la Russie et la Syrie.
- L’officier des services secrets britanniques et chargé d’affaires de Sa Majesté, Jonathan Allen, donnant une conférence de presse à l’Onu en compagnie de son allié privilégié, l’ambassadeur de France, François Delattre.
[1] Le vendredi est le jour de prière des musulmans.
[2] Les alouites sont des Syriens qui, après avoir pratiqué une religion antique, se convertirent successivement au christianisme, puis à l’islam chiite. Pour eux, ne peut être considéré comme parole de Dieu que les éléments attestés à la fois par les Évangiles (et non pas la Bible) et le Coran.
[3] Hosni Moubarak n’a pas été renversé par la rue (la « place Tahrir »), mais par les États-Unis. Il a démissionné sur ordre de l’envoyé spécial du président Obama, l’ambassadeur Frank G. Wisner (le beau-père de Nicolas Sarkozy).
[4] Les Frères musulmans sont une société secrète qui a fourni la quasi-totalité des leaders des groupes terroristes islamistes dans le monde. Lire absolument mon étude sur leur histoire et leur rôle politique international au service du Royaume-Uni dans Sous nos yeux : du 11-Septembre à Donald Trump, Demi-Lune, 2017.
L’ambassadeur britannique convoqué au ministère russe des Affaires étrangères
L’ambassadeur britannique à Moscou, Laurie Bristow, a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères, a annoncé samedi la diplomatie russe, rapporte l’agence Sputnik.
Ce geste intervient après un ultimatum britannique à la Russie et après les accusations avancées par la Première ministre, Thereza May, contre Moscou, sur l'implication de Moscou dans l'affaire d’un espion double russe intoxiqué avec sa fille le 4 mars à Salisbury près de Londres.
La Russie vient également expulser les diplomates britanniques en représailles à la décision du Premier ministre Theresa May d'expulser les 23 Russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que « la Russie pouvait annoncer sa réponse à tout moment. »
La Grande-Bretagne a refusé les demandes de Moscou d'envoyer ses enquêyeur enquêter sur l'empoisonnement présumé de Skripal et de sa fille hospitalisées « dans un état critique mais stable ».

Moscou a démenti ces accusations, et qualifié la Grande-Bretagne de puissance post-coloniale troublée par le Brexit et a même affirmé que Londres fabrique l'attaque dans le but d'attiser l'hystérie anti-russe.
Trop remonté après la visite de Ben Salmane en Grande-Bretagne à la faveur de contrats colossaux signés avec ce dernier, May a réussi de se faire accompagner par l'Allemagne, par la France et par les États-Unis dans cette campagne anti-russe.

Les représailles russes?
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé aujourd'hui samedi, 17 mars, l'expulsion de 23 diplomates britanniques en réponse à une mesure similaire annoncée par Londres.
Les diplomates britanniques auront une semaine pour quitter le territoire russe, précise le ministère.
Dans le cadre de ses mesures de rétorsion à l'encontre de Londres, la Russie a annulé ce samedi l'autorisation d'ouvrir un consulat britannique à Saint-Pétersbourg. En outre, le Conseil britannique se voit dans l’obligation de cesser son activité en Russie.
La partie britannique a été également avertie qu'en cas d'autres mesures inamicales à l'encontre de la Russie, la partie russe se réservait le droit de mettre en place d'autres mesures de rétorsion.
La carte blanche de Trump à ses commandants en Afghanistan
Le président américain a déclaré que l'autorité avait été donnée aux commandants militaires en Afghanistan afin qu'ils puissent gagner la guerre, grâce à "la pleine puissance de l'armée américaine". Or cette guerre, cela fait 16 ans que les Américains veulent la gagner. La réalité est ailleurs : les USA sont sur le point de repositionner leurs pions en Afghanistan pour y ouvrir un nouveau front contre leurs adversaires : l'Iran et la Russie.
Devant près de 3 000 fusiliers marins et garde-côtes américains, réunis ce mardi 13 mars à Marine Corps Air Station Miramar à San Diego, le président américain Donald Trump a déclaré que son administration s'engageait à instaurer la paix via l'exercice du pouvoir. Le mot pouvoir signifiant la guerre.
" L'autorité a été donnée aux commandants militaires en Afghanistan afin qu'ils puissent gagner, grâce à la puissance entière de l'armée américaine", a déclaré Donald Trump.
Le général James Mattis, chef du Pentagone, avait déclaré, lors de son récent déplacement à Kaboul, que Washington essayait d'activer une solution politique pour apaiser les conflits en Afghanistan.
Par ailleurs, l'ancien secrétaire d'État américain, Rex Tillerson a défendu, lors d'une conférence de presse, l'idée de l'augmentation du nombre des militaires US en Afghanistan. Selon des informations concordantes, les terroristes de Daech sont fréquemment évacués depuis la Syrie et l'Irak vers l'Afghanistan. En attendant, Daech continue à gagner du terrain en Afghanistan. Ce samedi 17 mars au matin, un attentat à la voiture piégée a fait au moins deux morts et plusieurs blessés à Kaboul. L'explosion a été revendiquée par les talibans.
Attaque nucléaire : Poutine déterminé à appuyer sur le bouton
Les experts de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord, (Otan), estiment que les menaces de Moscou sur une riposte nucléaire à toute attaque américaine contre la Russie ou ses alliés sont bien sérieuses.
À en croire le journal Raï al-Youm, qui paraît à Londres, alors qu’on est témoin de la montée de tension entre la Russie et l’Occident, les experts militaires américains croient que Moscou est bien déterminé à riposter à toute attaque militaire américaine contre ses intérêts.
Suite à la menace d’une nouvelle frappe contre la Syrie brandie par l’ambassadrice américaine à l’Onu, Nikki Haley, Moscou a promis de riposter, si la vie de ses militaires se trouvait en danger.
En effet, la Russie formule ces menaces en référence aux renseignements auxquels elle a accédés. Selon ces données, le Pentagone envisagerait de bombarder les bâtiments gouvernementaux au cœur de Damas, capitale syrienne où sont déployées les forces russes.
Le président russe, Vladimir Poutine a évoqué il y a deux semaines devant l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, l’existence d’un nouveau missile intercontinental SARMAT d’une portée sans précédent. Lancé à partir de la Russie, le missile en question est en mesure d’atteindre le continent américain, de n’importe quelle direction, même par le pôle sud, et rendre ainsi caduque toute défense antimissile concentrée comme celle déployée en Alaska.
Poutine a réaffirmé que toute utilisation d’armes nucléaires, qu’elles soient de faible, de moyenne, ou de n’importe quelle puissance, contre la Russie ou ses alliés sera considérée comme une attaque nucléaire contre ce pays.
« Les représailles seront instantanées avec tout ce que cela implique », a-t-il martelé.
Des experts de l'Otan et du secrétaire américain à la Défense croient que la Russie ne fait pas de promesse creuse et que les frappes aériennes des bombardiers le Tupolev Tu-95 et le Tupolev Tu-160 conçus pour tirer des missiles nucléaires contre l'Occident ne sont pas à écarter.
Les chasseurs russes ont volé dans le ciel des pays européens tels que la Grande-Bretagne, la France, le Portugal, l'Espagne et l'Italie, sillonnant parfois le ciel des pays de l’Amérique du Nord dont les États-Unis et le Canada. Ils ont survolé même jusqu’au ciel du Venezuela. Les relations entre la Russie et l’Occident se sont détériorées pour cause de deux dossiers : la Syrie, la Crimée.
Armes chimiques en Syrie: la France autonome où trop suiviste?
Le général François Lecointre a assuré ce vendredi le 16 mars que la France avait les moyens de frapper la Syrie « en autonomie » si Damas ne respectait pas la « ligne rouge » imposée par Emmanuel Macron quant à « l'utilisation des armes chimiques. »
La France serait capable de frapper « en autonomie » en Syrie si le gouvernement syrien franchissait la « ligne rouge » édictée par le président Emmanuel Macron, soit « l'utilisation avérée d'armes chimiques », a affirmé ce vendredi le chef d'état-major français, le général François Lecointre.
"Nous avons les moyens de le faire"
"Vous imaginez bien que le président Macron n'aurait pas fixé une ligne rouge et n'aurait pas fait ce type de déclaration s'il ne savait pas que nous avons les moyens de le faire", a-t-il déclaré sur Europe 1."Vous me permettrez de réserver les détails de la planification que nous faisons au président de la République", a-t-il ajouté.

En mai 2017, Emmanuel Macron avait déclaré que "toute utilisation d'armes chimiques" en Syrie donnerait lieu à une "riposte immédiate" de la France.
Suiviste des Etats-Unis, la présidence française a assuré le 2 mars que Paris et Washington ne toléreraient pas l'impunité" en cas « d'utilisation avérée » d'armes chimiques en Syrie, et qu' « une réponse ferme serait apportée (...) en parfaite coordination avec nos alliés américains ».
Le gouvernement syrien martèle ne pas être en possession d'armes chimiques, qu'il juge «immorales»

Incapable de "déchirer" l'accord nucléaire, Trump joue au tapageur
Alors que la France s'est impliquée sans en comprendre visiblement les enjeux dans une crise factice, provoquée par les soins de Londres contre la Russie, elle n'a aucun intérêt à en rajouter, en ouvrant un nouveau front cette fois face à l'Iran. Une information de Reuters fait état d'un projet de sanctions signé France-Grande-Bretagne-Allemagne qui serait à imposer à l'Iran, pour éviter un retrait des USA de l'accord nucléaire (PGAC). Ce projet, à en croire Reuters, serait une déclaration de guerre contre le Corps des gardiens de la Révolution islamique, corps d'élite des forces armées iraniennes qui a largement contribué à la guerre contre le terrorisme en Syrie et en Irak, aux côtés de l'armée syrienne et de la Russie.
Seyyed Jalal Sadatian, expert iranien des questions internationales, revient sur la stratégie de Trump et le suivisme français: " cette stratégie consiste à provoquer des crises, à y engager des partenaires puis à se garder à distance et à attendre le moment propice pour en tirer profit :
"Tout ce que Donald Trump fait pour porter atteinte à l'accord nucléaire s'inscrit uniquement dans le cadre d'une campagne médiatique et il n'a pas été jusqu'ici capable de s'en retirer officiellement. Tout au long de sa campagne électorale, le président américain promettait aussi de déchirer l'accord nucléaire. Une fois élu, on l'a convaincu que ce n'est pas possible. Ou mieux dire, il a fait semblant d'avoir été convaincu de la nécessité d'une renégociation de l'accord. Dans la foulée, il a chargé la France de jouer au "gentil flic" et d'exiger à l'Iran, " pour le bien de l'accord nucléaire", de négocier les capacités balistiques iraniennes".
Et l'analyse d'ajouter : "Donald Trump avait menacé en effet d'annuler l'accord nucléaire ou lui imposer des amendements. C'est pour empêcher un retrait américain et à un effondrement du PGAG que la France demande à l'Iran de renoncer à ses missiles de longue portée. La réponse iranienne est nette : lors de la visite du ministre français des A.E. en Iran, ses interlocuteurs lui ont rappelé que l'Iran ne renoncerait jamais à ses droits d'auto-défense, quel qu'il en soit le prix à payer et que d'ailleurs, il sait aussi comment riposter si les USA quittaient le PGAC. Or en mettant en avant un avant-projet qui menace de sanctionner l'Iran pour éviter qu'il ne soit sanctionné par Washington, la France pèche par excès de prudence. Le monde entier sait que Donald Trump est un tapageur. C'est un marchand qui tire bénéfice de tout ce qui lui passe sous main, même les malheurs de ses plus proches alliés : le cas d'Israël est exemplaire. Son annonce de la reconnaissance de Qods comme capitale d'Israël n'a pas réellement servi les intérêts de Tel-Aviv qui fait face à une crise sécuritaire grandissante. La France n'a réellement pas intérêt à emboîter le pas à Washington sur un double front qui l'engage à la fois contre la Russie et l'Iran. Alors que dans l'affaire Skripal, le président français s'est mis du côté de Londres, quitte à saper les chances d'une normalisation des liens avec Moscou, il serait fort risqué que Macron cherche aussi la tension dans ses liens avec l'Iran. Les menaces de Theresa May mènent non seulement à la guerre au Moyen-Orient, mais aussi à un affrontement avec un adversaire nucléaire, la Russie. Dans l'un et l'autre cas, la France perdra, à trop vouloir plaire à "l'ami Trump".