تقي زاده

تقي زاده

dimanche, 04 mars 2018 17:04

Venezuela, l’intervention illégale

Après avoir violemment critiqué le gouvernement de Nicolás Maduro et demandé une élection présidentielle anticipée, le Groupe de Lima, rassemblant 12 États américains, exige qu’il y renonce. Cette volte-face participe de la campagne internationale initiée par les États-Unis contre la République bolivarienne. Il s’agit de faire accroire en une faillite du pays d’Hugo Chávez, en une situation humanitaire catastrophique et, partant de là, de justifier une intervention militaire. Le diplomate panaméen Julio Yao Villalaz réfute cette argumentation.

Le 14 février 2018, les douze ministres des Affaires étrangères du Groupe de Lima se sont opposés à l’élection présidentielle anticipée au Venezuela. Selon eux, et bien qu’ils la réclamaient encore la veille de sa convocation, les conditions n’en sont pas réunies. Identiquement, en 2014, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe avaient dénoncé l’élection présidentielle en Syrie, la qualifiant à l’avance de « farce ». Pourtant, tous les observateurs étrangers présents sur place avaient attesté de son caractère démocratique.

Les États-Unis veulent faire accepter une intervention contre le Venezuela avec la complicité du « Groupe de Lima » qui se compose de 12 pays, soit moins de la moitié des membres de l’OEA (Organisation des États américains) parmi lesquels figure le Panama ; mais c’est une entreprise illégitime et impossible, dans la mesure où cela bafoue scandaleusement la Charte de l’OEA, celle de l’Onu, et le droit international.

La violation du droit international se pratique depuis qu’Hugo Chávez était arrivé au pouvoir au Venezuela, et que les États-Unis ont commencé à perdre là des privilèges et une véritable manne pétrolière.

Illégalité d’une intervention au Venezuela au regard de la Charte de l’OEA

L’OEA a perdu de son prestige, mais sa charte consacre bel et bien certains principes du droit international qui rendent impossible une intervention individuelle ou collective de ses membres dans les affaires internes et externes d’autres États ; ce sont, mutatis mutandi, les principes mêmes de la Charte de l’Onu, entre autres :

- 1. Chaque État a le droit de choisir, sans ingérence extérieure, son système politique, économique et social, et le mode d’organisation qui lui convient le mieux. Il a pour devoir de ne pas intervenir dans les affaires des autres États. Sous réserve des dispositions précédentes, les États américains coopèrent largement entre eux, indépendamment de la nature de leurs systèmes politiques, économiques et sociaux (Article 3 e).

- 2. Les différends de caractère international qui surgissent entre deux ou plusieurs États américains doivent être réglés par des moyens pacifiques ; (Art. 3, i).

- 3. Aucun État ou groupe d’États n’a le droit d’intervenir directement ou indirectement, pour quelque motif que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre État. Le principe précédent exclut l’emploi, non seulement de la force armée, mais aussi de toute autre forme d’ingérence ou de tendance attentatoire à la personnalité de l’État et aux éléments politiques, économiques et culturels qui la constituent. (Art. 19).

- 4. Aucun État ne peut appliquer ou prendre des mesures coercitives de caractère économique et politique pour forcer la volonté souveraine d’un autre État et obtenir de celui-ci des avantages d’une nature quelconque. (Art. 20).

- 5. Le territoire d’un État est inviolable, il ne peut être l’objet d’occupation militaire ni d’autres mesures de force de la part d’un autre État, directement ou indirectement, pour quelque motif que ce soit et même de manière temporaire. (Art. 21).

- 6. Les États américains s’engagent dans leurs relations internationales à ne pas recourir à l’emploi de la force, si ce n’est dans le cas de légitime défense, conformément aux traités en vigueur, ou dans le cas de l’exécution desdits traités. (Art. 22).

- 7. Aucune des stipulations de la présente Charte ne sera interprétée comme une diminution des droits et obligations des États membres, et ce, conformément à la Charte des Nations unies. (Art. 131).

La charte dite démocratique de l’OEA ne saurait être invoquée contre le Venezuela parce que la « démocratie représentative » qu’elle prétend sacraliser entre en conflit avec l’article 103 de la Charte de l’Onu, qui prévaut sur celle de l’OEA.

« En cas de conflit entre les obligations des Membres des Nations unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord international, les premières prévaudront. »

La Charte de l’Onu ne mentionne pas la « démocratie représentative » (objectif primordial de la Charte démocratique interaméricaine de l’OEA) en tant que modèle ou système politique obligatoire pour ses membres, parce qu’elle reconnaît qu’il existe de par le monde diverses formes d’organisation politique ou de gouvernement, telles que les républiques et les monarchies (démocratiques ou non, présidentialistes ou parlementaires), les principautés, etc.

Mais la République bolivarienne du Venezuela va bien au-delà des « démocraties représentatives » de la région, car le Venezuela est une démocratie participative, et c’est l’un des pays les plus démocratiques au monde, comme le prouvent son histoire et son expérience actuelle, tels que constatés par l’Onu, par des organismes internationaux des droits humains, par des personnalités et des associations prestigieuses, telle la Fondation Carter, entre autres.

Qui sont les membres du « Groupe de Lima » ?

Cependant les États-Unis et leurs satellites du Groupe de Lima persévèrent dans la violation du droit international, et cela malgré le fait qu’ils n’ont même pas obtenu au sein de l’OEA le soutien espéré pour cette aventure impérialiste, car les pays indépendants du bassin caraïbe et d’autres les en ont empêchés ; en effet, presque tous les membres du Groupe de Lima bafouent les normes qui pourraient permettre une gouvernance démocratique élémentaire.

- De quel droit les États-Unis se réclament-ils pour piller le Venezuela, alors que c’est le premier pays à violer la charte de l’Onu et le négateur absolu du droit international ? Les États-Unis constituent le pays qui a rejeté le plus grand nombre de traités relatifs aux droits humains, ou a refusé de les ratifier au plan mondial ; les États-Unis ont le plus grand nombre de condamnations à mort au monde ; le budget de la « Défense » y est plus élevé que celui des six États qui le suivent dans la liste ; c’est le pays qui a le plus de bases militaires au monde, plus de mille ; c’est le pays qui a divisé le monde en 10 zones de commandement militaire, sans autorisation ni consentement d’aucun des pays concernés ; c’est le pays qui accapare la plus grande part des richesses mondiales ; selon la FAO, il suffirait de 1 060 millions de dollars pour en finir avec la faim dans le monde, mais les États-Unis dépensent un milliard de dollars en guerres diverses.

De quel droit cet État voyou refuse-t-il au peuple vénézuélien son droit à l’existence ?

- De quel droit la Colombie est-elle en tête de l’agression contre le Venezuela, alors que sur le plan extérieur, la Colombie est un pays occupé par les États-Unis (qui y ont implanté sept bases militaires) et qui ne jouit donc pas de l’indépendance ? Au plan interne, la Colombie est un narco-État dont un citoyen sur dix est contraint de vivre à l’étranger, suivi en cela par le Brésil et le Pérou ; la Colombie a trahi les Accords de paix signés avec la guérilla, assassine, et permet à des paramilitaires de liquider systématiquement les défenseurs droits des pauvres et des droits de l’homme. La Colombie tolère le harcèlement et l’agression de mouvements politiques qui participent à la politique nationale, comme les Farc.

- De quel droit le Pérou allègue-t-il le manque de démocratie au Venezuela, alors que son président, Pedro Pablo Kuczynski, a failli se voir destitué par le Congrès pour « incapacité morale » à exercer le gouvernement, après avoir reçu des pots-de-vin d’Odebrecht, et avoir amnistié illégalement l’ex-président Alberto Fujimori, qui reconnaît avoir pratiqué le génocide, et tandis que le gouvernement péruvien est assiégé en permanence par des réclamations des travailleurs de la Santé et de l’Éducation ?

- De quel droit l’Argentine remet en question la transparence au Venezuela, alors que le président Mauricio Macri est mouillé jusqu’au cou dans le scandale Odelbrecht et celui des Panama Papers [1] ? Son gouvernement est en butte aux réclamations quotidiennes du peuple, des indiens Mapuches, des retraités et des classes moyennes ; c’est un pays qui stagne, alors qu’il parvenait à remonter la pente du progrès sous le mandat de Cristina Kirchner.

- De quel droit le Brésil offre-t-il son territoire comme tremplin pour une intervention et pour dénoncer la « dictature » au Venezuela, alors que le président non élu Michel Temer est parvenu à son poste grâce à un coup d’État « en douceur » contre la présidente Dilma Roussef, et qu’il est accusé par le Procureur général de l’État de « corruption passive, obstruction à la justice et organisation criminelle », tandis qu’il bloque de façon antidémocratique la candidature de Luis Inacio Lula da Silva à la présidence ?

- De quel droit le Mexique dénonce-t-il au Venezuela une « crise humanitaire » alors que le président Enrique Penia Nieto préside un gouvernement corrompu et qui ne se maintient que grâce au narcotrafic et au crime organisé, un gouvernement qui a livré les richesses du pays aux transnationales des États-Unis et alors que le Mexique possède le record mondial de journalistes assassinés et disparus ?

- Quant au Honduras, de quel droit conteste-t-il la légitimité de l’Assemblée nationale constituante du Venezuela, alors que son « président » inconstitutionnel et non élu mais installé au pouvoir par une fraude de dimensions cosmiques, José O. Hernandez, s’accroche au pouvoir en s’appuyant sur les baïonnettes du SouthCom des États-Unis [2] et fait tirer sans états d’âme sur son propre peuple ?

Le cas particulier du Panama

De quel droit le Panama remet-il en question l’indépendance et la démocratie du Venezuela, alors que le Parti panaméen du président Juan Carlos Varela est arrivé au pouvoir dans les bras des envahisseurs, les États-Unis (qui avaient reconnu Guillermo Endara comme président du Panama sur une base militaire états-unienne), à la suite de l’invasion de 1989 [3] ? Il convient de se souvenir qu’en droit international, les accords signés sous occupation militaire sont ipso facto nuls et non avenus.

De quelle moralité se réclame le Panama pour détruire le droit du Venezuela à l’autodétermination alors que Guillermo Endara, le premier président fantoche en poste après l’invasion et président du Parti panaméen (le parti de l’actuel président Juan Carlos Varela) a souscrit à l’accord dit Arias Calderón-Hinton (1991) qui est à la base des traités Salas-Becker de 2002, traités qui ont livré le Panama à seize agences fédérales des États-Unis, parmi lesquelles le Pentagone, l’US Army, l’US Air Force, l’US Navy et le Service de garde-côtes des États-Unis ? Ces instances états-uniennes peuvent faire à nouveau de Panama une plateforme pour le SouthCom avec des objectifs d’agression.

De quel droit le Panama s’ingère-t-il dans les affaires vénézuéliennes, alors que les gouvernements panaméens ont toléré sans objection les manœuvres Panamax (2003-2018) réalisées tous les ans entre les pays de la région et les puissances membres de l’Otan sur la base d’un traité entre le Chili et les États-Unis ? Ce traité, signé en 2003, viole le Traité de neutralité et la Constitution panaméenne. Panama ne le reconnaît pas et ne l’a pas ratifié.

De quel droit le président panaméen Juan Carlos Varela a-t-il souscrit aux accords « Nouveaux Horizons 2018 », qui peuvent servir à couvrir une intervention contre le Venezuela, dans la mesure où ce traité bafoue le Traité de neutralité, la Constitution du Panama et le droit international ?

De quel droit le président du Panama peut-il entreprendre des actions contre le Venezuela, dans la mesure où les traités Salas-Becker, dont font partie les accords Nouveaux Horizons, n’ont jamais été soumis à l’approbation de l’Assemblée législative ou nationale panaméenne, de sorte qu’il n’existe pas d’obligation constitutionnelle pour leur application ?

L’ex-présidente du Panama, Mireya Moscoso, membre du Parti panaméen, s’est déshonorée en souscrivant à la totalité des traités Salas-Becker (entre 2001 et 2004, à l’exception de celui de 1991) et en amnistiant illégalement, sur la demande du général Colin Powell (qu’on appelle « le boucher du Panama [4]), le terroriste avoué Luis Posada Carriles, qui avait tenté d’assassiner le président cubain Fidel Castro en 2002. Cette amnistie a été annulée par la Cour suprême de justice après qu’il en ait profité pour disparaître.

L’ex- président Moscoso est celui qui avait autorisé le traité Alemán-Zubieta-Becker (du 1er avril 2002), signé par l’administrateur de l’autorité chargée du Canal, Alberto Alemán Zubieta, qui n’était nullement habilité à signer des traités et qui, le comble, l’a entériné et signé en anglais, alors que la Constitution consacre l’espagnol comme la langue officielle de Panama : tous deux ont donc outrepassé leurs prérogatives (voir la Constitution nationale de la République du Panama, art. 191).

Nonobstant l’incapacité morale ou légale du groupe de Lima pour attaquer le Venezuela, les États-Unis insistent pour l’envahir avec la complicité de gouvernements non représentatifs, anachroniques, délinquants et ennemis du droit international, en profitant du carnaval de ces jours-ci (mardi 20 février) qui fait diversion, tandis qu’ils se déhanchent dans le sillage de leur dieu Momo, les États-Unis, sous le drapeau infâme d’une nouvelle « intervention humanitaire ».

Le détournement de la « responsabilité de protéger » sous un prétexte humanitaire

On veut nous faire croire qu’il y a au Venezuela une « crise humanitaire » qui exige de faire s’affronter les peuples de la région entre eux, des pauvres contre d’autres pauvres, des frères contre leurs frères, pour satisfaire les appétits de Washington, en interprétant au profit des États-Unis les recommandations du génial stratège chinois Sun Tzu, qui conseillait d’économiser ses propres forces et utiliser celles d’autres peuples.

Les interventions humanitaires, qui répondent à la nécessité de protéger les victimes des guerres, quand n’existe ni volonté, ni capacité, de la part du souverain pour assumer cette responsabilité, ont été détournées par les pouvoirs hégémoniques afin de masquer leurs vilenies prédatrices [5]

Personnellement je me suis opposé, en tant que président de la SERPAJ-Panama, à l’adoption en bloc du projet, lors de la réunion de l’Onu en Amérique centrale (San José, 2005), convoquée par la Fondation Arias. Parfois on confère le « droit de protéger » inhérent à l’intervention humanitaire au Conseil de sécurité de l’Onu, à une entente régionale comme l’Otan ou à un groupe d’États.

En Yougoslavie avait été mise en place une « intervention humanitaire » censée empêcher un nettoyage ethnique que Slobodan Milosevic aurait mis en œuvre en Bosnie, mais l’Otan (autrement dit les États-Unis), avait envahi la Yougoslavie, seul pays européen qui n’était pas membre de cette organisation militaire, l’avait démembrée en fonction des intérêts géopolitiques de l’Empire, et l’a plongé dans la ruine.

La vérité est apparue trop tard :

« Dix ans après que Slobodan Milosevic, ex-président de la Yougoslavie disparu, fut retrouvé mort dans des circonstances étranges (alors qu’il était en détention), la Cour pénale internationale a exonéré l’homme politique serbe de la responsabilité des crimes de guerre supposément commis en Bosnie…

Slobodan Milosevic a été vilipendé de façon systématique par toute la presse occidentale et par la classe politique des pays de l’Otan. Les moyens de communication de l’époque l’avaient qualifié de « boucher des Balkans » et comparé à Hitler. Il avait été accusé illégalement de génocide, en tant que « monstre assoiffé de sang », faisant les gros titres des principaux médias européens et états-uniens d’alors.

C’est grâce à ce cliché falsifié qu’on tenta de justifier les sanctions économiques contre la Serbie mais aussi les bombardements de l’Otan en 1999 sur la Serbie, ainsi que la guerre acharnée contre le Kosovo [6]. »

En Libye, fut mise en place une « intervention humanitaire » destinée à en finir avec la violation des droits de l’homme perpétrée par le « dictateur » Mouammar Kadhafi. Mais l’Otan appliqua son « droit de protection » à la population « sans défense ». En sept mois, 40 000 bombes et missiles furent largués sur la population, et avec l’aide d’espions, de terroristes et de mercenaires étrangers, 120 000 Libyens furent tués ; on assassina Kadhafi de façon atroce et particulièrement perverse, les actifs et le pétrole du pays furent expropriés, et le pays sombra dans un enfer perpétuel ; les Libyens « à la peau sombre » furent éliminés du gouvernement malgré le fait que le Conseil des droits humains à l’Onu avait félicité précisément cette année-là (en 2011) Kadhafi pour les progrès de la Libye en matière d’égalité raciale. C’est plus tard que l’on apprit que la tentative de Kadahafi pour remplacer le dollar par une monnaie commune africaine constituait l’une des raisons véritables de l’intervention « humanitaire ».

Dans le cas du Panama, les États-Unis n’ont même pas pris la peine d’informer l’OEA ni l’Onu, encore moins le Sénat états-unien, qu’ils seraient tenus d’approuver l’invasion de 1989, mais le général Manuel Antonio Noriega fut diabolisé à coup de mensonges, ce qui ressort de documents « secrets et sensibles » du Conseil de sécurité nationale états-unien, documents qui fixaient comme objectif l’abrogation des traités sur le canal et le projet de mettre un terme aux négociations entre le Japon et Panama en vue de l’ouverture d’un nouveau canal. [7].

Mais au Venezuela il n’y a pas de crise humanitaire ni de guerre civile, pas plus qu’il n’y en avait au Panama. Il y a une intervention externe dans les affaires internes et externes du peuple, une intervention qui se manifeste sous forme de guerres ultramodernes et multiformes, avec l’appui transnational d’États, d’organisations non-gouvernementales et de personnalités qui tentent de détruire la Nation vénézuélienne, d’abolir les conquêtes de sa Révolution et de lui voler ses prodigieuses richesses naturelles.

Une intervention contre le Venezuela serait une agression contre l’Amérique latine et le Bassin caribéen, un retour en arrière dans la construction de l’unité latino-américaine, un coup porté à la mémoire des libertadores de Notre Amérique ; pour toutes ces raisons, une telle intervention est juridiquement impossible et ne saurait réussir.

[1] « Le cabinet Mossak-Fonseca, vu du Panama », par Julio Yao Villalaz, Traduction Maria Poumier, La Estrella de Panamá , Réseau Voltaire, 27 avril 2016.

[2] L’auteur se réfère au commandement régional des forces armées états-uniennes en charge des troupes déployées dans les nombreuses bases militaires US en Amérique du Sud, en Amérique centrale et dans les Caraïbes (Note du Réseau Voltaire).

[3] L’auteur fait référence à l’intervention militaire états-unienne justifiée officiellement par Washington en brandissant une implication supposée du général panaméen Manuel Antonio Noriega dans le narcotrafic international et parce qu’il aurait constitué une « menace » contre la libre circulation grâce au canal interocéanique. À ce jour, il est impossible de préciser le nombre des civils morts lors des bombardements « chirurgicaux » de l’US Air Force contre les quartiers populaires de la capitale panaméenne, déclenchés, tout comme l’invasion, sans la moindre déclaration de guerre de la part de Washington (Note du Réseau Voltaire.)

[4] Le général Colin Powell connu en tant que secrétaire d’État de l’administration Bush Jr., pour avoir exhibé devant le Conseil de sécurité de l’ONU des « armes de destruction massive » (sous la forme d’une fiole de cinq centimètres) qui rendaient « nécessaire » l’invasion contre l’Irak, était le chef d’État-major conjoint des États-Unis au moment de l’invasion du Panama (Note du Réseau Voltaire).

[5] Depuis 2005, l’Onu a posé la responsabilité pour chaque État de protéger sa population et, lorsque cet État est failli, le droit des autres États d’intervenir à la place du défaillant (Note du Réseau Voltaire).

[6] « El Tribunal Internacional de La Haya reconoce tardíamente la inocencia de Slobodan Milosevic », Canarias-Semanal.org (España), 27 de juillet 2016.

[7] Voir le prochain ouvrage de Julio Yao El Monopolio del Canal y la Invasión a Panamá, EUPAN, 2018.

Le Drian est attendu ce dimanche soir à Téhéran. Il espère pouvoir maintenir l'accord nucléaire tout en forçant l'Iran à négocier ses capacités balistiques.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, arrivera à Téhéran dimanche soir pour s'entretenir avec de hauts responsables iraniens.

Au cours de sa visite de deux jours, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian devra rencontrer le président iranien Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Mohammad-Javad Zarif pour s'entretenir des questions d'intérêt bilatéral, régional et international.

Emboîtant le pas aux États-Unis, la France est à la tête des pays européens qui exigent que le programme balistique de l'Iran ainsi que son rôle régional soient négociés.

Le ministre multiplie ses prises de position hostiles dans les médias en soutien aux positions de Riyad et de Washington.

En visite, le 27 février, en Russie, Jean-Yves Le Drian a qualifié le programme balistique iranien de "très inquiétant" et de "contraire aux résolutions de l'ONU". Il a promis même de restreindre les activités balistiques de l'Iran pour qu'il ne devienne pas "une menace pour les acteurs régionaux". C'est la question qu'il a même promis de "soulever lors de sa visite à Téhéran".

La position de Téhéran

En réaction à ce discours hostile, Ali Akbar Velayati, le haut conseiller du Leader de la Révolution islamique pour les affaires internationales, a souligné qu'aucun pays ne pouvait décider à la place de l'Iran pour sa défense nationale.

M. Velayati a réitéré que la défense était non négociable. " Il ressort du droit de toute nation de renforcer sa puissance défensive. Aucun pays y compris la France ne peut nous dicter quelle sorte de missile ou d'armes nous pouvons détenir", avait-il ponctué.

Soulignant le principe d'entente et de bon voisinage qui fondent la politique iranienne envers tous les pays du monde, Velayati a conseillé au ministre français des Affaires étrangères d'éviter de prendre de telles positions négatives s'il voulait renforcer les relations de son pays avec l'Iran.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi avait, lui aussi, réagi aux ingérences de la France en disant que la République islamique d'Iran ne permettrait à aucun pays d'affaiblir sa puissance défensive, surtout aux pays qui fournissent eux-mêmes des armes mortelles aux pays de la région.

La mission de Le Drian en Iran

Après avoir reporté à plusieurs reprises sa visite, Le Diran se rend, ce dimanche soir, à Téhéran dans le but, disent les analystes, de parvenir à une "solution médiane" : il souhaite, d'une part, faire de sorte que le Plan global d'action conjoint soit maintenu et satisfaire, d'autre part, les exigences illégitimes du président américain Donald Trump qui a conditionné le maintien US dans l'accord nucléaire à ce que le texte soit modifié.  

Existe-t-il vraiment une solution médiane?  

À Téhéran, Le Drian ne recevra qu'une réponse négative dans la mesure où la RII était résolue à préserver ses capacités de défense nationale. La France devrait, plutôt, s'inquiéter pour ses investissements commerciaux en Iran, selon les experts.

La France a-t-elle réellement intérêt à emboîter le pas aux Américains?

Les deux groupes français, le géant pétrolier Total et le constructeur automobile Renault ont de larges intérêts à défendre en Iran.Total a signé en juillet dernier un accord en vue de développer la phase 11 de Pars Sud, le plus grand gisement de gaz naturel au monde. Le groupe français reste "pleinement engagé" dans ce projet évalué dans sa première étape à quelque deux milliards de dollars, comme l'a dit Patrick Pouyanné, le PDG du géant pétrolier. Aux termes de l'accord, Total est l'opérateur du projet et son actionnaire à 50,1%, aux côtés de Petropars, filiale de la compagnie nationale iranienne NIOC (19,9%) et de la compagnie nationale chinoise CNPC (30%).

Le PDG de Total ,Patrick Pouyanné. ©swiss-image.ch

Cet engagement est si large que Pouyanné a demandé en personne, lors d'une rencontre, le mois dernier à Davos, en Suisse, au président américain Donald Trump de conserver l'accord nucléaire avec l'Iran.

Quant au constructeur automobile Renault, presque mis en faillite après les sanctions imposées à l'Iran, il a signé un accord "historique" en août 2017 avec l'Iran d'une valeur de 660 millions d'euros. Grâce à ses deux marques les plus vendues en Iran, les actions de cette entreprise connaissent désormais une croissance d'ordre 3.5% à la bourse.

Signe de grands intérêts apportés par les industriels français au marché iranien, les deux groupes précités ont financé et organisé, de A à Z, une exposition du Musée du Louvre au siège du Musée national d'Iran, à Téhéran laquelle devra être inaugurée en présence du ministre iranien des Affaires étrangères et son homologue français.

En 2017, la France était le deuxième partenaire commercial de l'Iran au sein de l'Union européenne. Selon le ministère français des Finances, le volume des échanges commerciaux de l'Iran avec la France s'est élevé à 3,8 milliards d'euros.

La Russie, va-t-elle réagir, cette fois-ci, à l’agression américaine contre la Syrie ? Va-t-elle utiliser ses S-400 pour détruire les missiles de croisière ou les avions de combat qui sont impliqués dans l’agression contre la Syrie ?

Abdel Bari al-Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, a écrit un article au sujet d’une possible confrontation entre la Russie et les États-Unis en Syrie.

« À l’issue d’un contact téléphonique entre le président américain Donald Trump, son homologue français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, le vendredi 2 mars, l’administration américaine a intensifié sa campagne d’intoxication et ses attaques verbales contre le gouvernement syrien et menacé Damas d’ouvrir une enquête pour ses “attaques” contre la Ghouta orientale, sous la protection aérienne et politique de la Russie.  

Cela fait quelques jours que les responsables de la Maison-Blanche ont commencé à parler à voix basse de la possibilité accrue d’une attaque américaine contre les cibles militaires en Syrie, tout comme ce qui s’était passé en avril 2017 dans le sud de Homs, où la base militaire de Shayrat avait été prise pour cible par les missiles de croisière américains. C’est ainsi que s’explique la demande adressée par Washington au Conseil de sécurité pour ouvrir une enquête sur les responsables des attaques au chlore contre la Ghouta orientale.

Les menaces américaines ne visent pas uniquement le président syrien Bachar al-Assad, mais aussi son homologue russe Vladimir Poutine qui vient de se vanter des armes sophistiquées dont dispose la Russie, des armes difficiles à contrer, comme les missiles balistiques intercontinentaux capables de porter les ogives nucléaires ou les drones qui se déplacent sous l’eau.

Dans ce droit fil, les initiatives russes telles que l’instauration d’un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale, cinq heures par jour, et la création d’un corridor humanitaire permettant l’évacuation des habitants civils de la Ghouta orientale n’ont pas bien fonctionné en raison du refus par les groupes terroristes de laisser sortir les civils afin de pouvoir les utiliser comme boucliers humains.

En effet, il est peu probable que Donald Trump attende la formation d’une commission d’enquête internationale pour examiner l’usage des armes chimiques dans la Ghouta orientale, car cela prend pas mal de temps alors que Donald Trump n’a guère de patience. Cela nous rappelle l’attaque contre la base militaire de Shayrat, qui a eu lieu juste après l’incident chimique à Khan Cheikhoun.

Il y a deux semaines, le chef du Pentagone James Mattis a parlé de l’usage par le gouvernement syrien d’armes chimiques dans la Ghouta orientale, soulignant pourtant que l’administration Trump ne disposait d’aucun document authentique qui lui permette de lancer des représailles. Ces déclarations ont été reprises par le président français Emmanuel Macron qui a, pour sa part, déclaré que la France ne pourrait pas réagir faute des preuves valides. Mais il est très probable que les documents dont parlent Trump et Macron ont déjà été montés de toutes pièces et qu’ils n’attendent qu’une couverture internationale pour être révélés. Le point important est que les attaques aériennes et balistiques de l’Occident précéderont la révélation de ces preuves !

Bref, le front syrien se transforme, petit à petit, en une scène de confrontation entre les États-Unis et la Russie, d’autant plus qu’Israël pourrait rejoindre lui aussi cette confrontation. Cette théorie est renforcée par les récentes déclarations du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui vient de menacer d’attaquer les bases militaires iraniennes en Syrie.

Les avions syriens, appuyés par l’aviation russe, bombardent les positions des terroristes dans la Ghouta orientale pour les chasser de cette zone située dans la banlieue de la capitale, dont la sécurité et la stabilité sont sérieusement menacées par les tirs de roquette des terroristes, instrumentalisés par les États-Unis et leurs alliés. Ça, c’est une décision prise conjointement par la Russie, la Syrie et l’Iran, une décision sur laquelle ils ne reviendront pas.

C’est par cette question que je finis l’article : “La Russie va-t-elle réagir, cette fois-ci, à une agression américaine contre la Syrie ? Va-t-elle utiliser ses S-400 pour détruire les missiles de croisière ou les avions de combat qui sont impliqués dans l’agression contre la Syrie ?”

La réponse deviendra claire pendant les semaines, voire les jours à venir, qui s’annoncent pleins de surprises, car les tensions vont battre leur plein et nul ne le sait mieux que M. Trump. »

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que la théorie du complot ne résoudrait pas le conflit entre le gouvernement bahreïni et ses citoyens et a conseillé aux autorités de Manama de favoriser les échanges avec le peuple plutôt que de se focaliser sur les questions sécuritaires.

Bahram Qassemi a rejeté la déclaration du ministère bahreïni de l’Intérieur et indiqué : « La théorie du complot et les accusations infondées ne résoudront en rien le problème du gouvernement bahreïni avec son peuple. Nous recommandons une nouvelle fois aux autorités de Bahreïn de favoriser le dialogue avec le peuple plutôt que de se focaliser sur les questions d’ordre sécuritaire. »

Le ministère bahreïni de l’Intérieur a récemment fait état dans une déclaration de l’arrestation de 116 personnes jugées « terroristes », prétendant que 48 de ces détenus avaient été formés dans les camps du CGRI (Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran) et ses filiales étrangères en Irak et au Liban.

Le ministère bahreïni de l’Intérieur a également annoncé la neutralisation d’un certain nombre d’opérations terroristes, ajoutant que les détenus impliqués dans ces opérations avaient joué différents rôles, notamment dans la conception, la préparation, l’exécution des opérations ou la fabrication des explosifs.

Le ministère bahreïni de l’Intérieur a également accusé le CGRI de former une bande terroriste composée de ces groupes, selon l’agence de presse bahreïnie BNA. « Le groupe envisage de cibler les dirigeants et les agents de sécurité, les installations pétrolières et vitales dans le but de perturber l’ordre public et la sécurité, et de handicaper l’économie nationale », a-t-il prétendu.

La déclaration ajoute que les groupes terroristes susmentionnés sont « dirigés par leurs dirigeants en fuite, exilés en Iran, en Irak et au Liban ».

Les brigades Kataeb Hezbollah, aussi appelées Hezbollah irakien, ont publié un communiqué dans lequel elles ont apporté leur soutien au nouveau plan adopté par le Parlement irakien sur la fixation d’un calendrier pour le retrait des forces étrangères d’Irak avant d’insister sur le départ des troupes américaines. Le Hezbollah irakien estime que les États-Unis cherchent à former un nouveau groupe terroriste en Irak.

« Il n’y a l’ombre d’aucun doute que l’ingérence américaine dans les affaires intérieures irakiennes et les questions de la région ne vise qu’à faire avancer ses propres plans destinés à étendre sa zone d’influence et à réaliser ses objectifs sataniques et ses priorités dont la protection d’Israël et sa suprématie dans la région », ont affirmé les Kataeb Hezbollah dans ce communiqué daté du samedi 3 mars.

Selon le Hezbollah irakien, « attiser le feu de la guerre et de la sédition dans la région », telle est la politique suivie par les États-Unis afin d’affaiblir les nations et pouvoir les dominer par la suite.

Ledit communiqué qualifie de « courageuse et honnête » la prise de position du Parlement irakien, appelant le gouvernement de Bagdad à céder aux revendications populaires et à ne pas ajourner l’application de ce plan ; nous savons tous que l’administration américaine insiste sur le maintien de ses troupes en Irak et pour y arriver, elle se sert de divers prétextes et justifications pour légaliser et légitimer sa présence sur le sol irakien.  

Des soldats américains à Bagdad. (Archives)

Dans ce droit fil, le porte-parole des Kataeb Hezbollah, Mohammad Yahya a déclaré que pour justifier leur présence en Irak, les Américains cherchaient à créer un nouveau groupe terroriste dans ce pays.

Interviewé par la chaîne Al-Mayadeen, il a fait allusion au nouveau plan adopté par le Parlement irakien sur un calendrier de retrait de forces étrangères d’Irak et précisé que les troupes américaines cherchaient à s’imposer au gouvernement irakien. Mohammad Yahha a également estimé nécessaire de réagir face à la prolongation de la présence des forces étrangères en Irak au lieu d'observer le silence.

Il y a peu, la commission de défense et de sécurité au sein du Parlement irakien avait également demandé dans une lettre au Premier ministre Haïder al-Abadi de fournir des explications sur la présence des forces américaines en Irak en dépit de la défaite du groupe terroriste Daech.

À l’heure actuelle, les troupes américaines sont présentes sur six bases militaires, de manière conjointe avec les forces gouvernementales irakiennes. Il s’agit des bases d’Aïn al-Assad et d’al-Habaniyah dans l’ouest de l’Irak ainsi que d’Aïn Kaveh près d’Erbil, d’al-Matar à Bagdad et enfin d’al-Qayyarah à Mossoul.

Selon Sky News, il y a sur ces bases près de 11 700 soldats, dont 2 500 font partie des forces spéciales. Le reste d’entre eux sont des conseillers, des officiers, des techniciens, du personnel logistique, etc.

L'intense campagne médiatique autour de la Ghouta orientale où les Américains cherchent à renforcer les terroristes pour investir la banlieue de la capitale syrienne a presque éclipsé un événement majeur : le veto russe au Conseil de sécurité des Nations unies, lundi, destiné à bloquer une résolution franco-anglo-saxonne condamnant l’Iran. Son motif? La violation présumée des sanctions que l'Occident impose depuis 2015 au peuple yéménite, victime à la fois de l'agression saoudienne et de complicité criminelle des marchands d'armes occidentaux.  

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, le 22 février 2018 à New York. ©AFP

Le veto russe a été sans précédent : pour la première fois dans l'histoire du droit international, la Russie a rejeté au Conseil de sécurité une initiative dirigée par les Américains au sujet d'un conflit régional où elle n'est pas partie prenante. On se rappelle fort bien de l'indifférence russe en 2003 quand les États-Unis ont fait voter leur action militaire contre l’Irak ou leur apathie en 2011 au moment où l'OTAN préparait son plan d'invasion de la Libye. Dans l'un et l'autre cas, les intérêts russes étaient toutefois impliqués, mais Moscou avait choisi de s'abstenir. C'est qu'à l'époque les Russes avaient peut-être leur mot à dire, mais ils n'étaient pas suffisamment forts. 

Selon des experts, le veto russe de lundi dernier entre dans une catégorie à lui seul, qui renvoie à "l’impasse russo-américaine en matière d’influence mondiale". Il s'agit donc d'un réel tournant dans l’après-guerre froide qui prend d'ailleurs de plus en plus d'ampleur. 

Le texte que la Grande-Bretagne de May avait proposé contre l'Iran a été des plus puérils : Londres, Paris et Washington, qui occupent le peloton des pays vendeurs d'armes au régime de Riyad, ne s'étaient pas même souciés de fournir la moindre preuve empirique sur "le soutien iranien " aux Houthis qui subissent comme une majorité de Yéménites, un blocus maritime, terrestre et aérien total depuis bientôt trois ans. Il n'était donc pas question pour la Russie de se laisser faire. 

Le veto historique de Moscou a fait passer un message à plusieurs niveaux

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ne peuvent plus dominer le système international, car la Russie est désormais déterminée à s’opposer par principe à l’hégémonie américaine. À vrai dire, la Russie de Poutine a très bien vu où voulait en venir l'Amérique de Trump, en poussant Londres et Paris à jouer son jeu au Conseil de sécurité. La résolution anti-iranienne visait moins les Houthis pour leur supposée alliance avec l'Iran que l'Iran lui-même. Après s'être presque retirés de l'accord nucléaire signé en 2015 avec l'Iran, les USA comptaient sur ce vote pour faire condamner les missiles conventionnels iraniens.  

La démarche de Moscou a fait échouer une tentative peu scrupuleuse de l’Occident consistant à isoler l’Iran en terme géopolitique, comme le souhaitent les Américains. Pour le reste, la position occidentale à l'égard du conflit yéménite est on ne peut plus cynique. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France participent virtuellement au conflit en fournissant une assistance militaire aux forces saoudiennes et en identifiant pour elles les cibles de leurs attaques aériennes brutales et accusent l'Iran d'ingérence. 

Ce qui ressort en dernier lieu de cette analyse, c’est aussi la résilience de l’alliance russo-iranienne dans la politique du Moyen-Orient. La thèse occidentale selon laquelle un Iran « monté en puissance » s’opposera à la Russie au Moyen-Orient ne tient donc pas debout. Lundi dernier, La Russie a fait part de ses qualités uniques pour jouer un rôle d'arbitre non seulement dans la fin du conflit au Yémen, mais aussi dans ce qui pourrait être qualifié de "fin de l'unilatéralisme". Dans un geste de défi d'une rare violence, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a affirmé mardi à Moscou qu' « il est nécessaire de mettre pleinement en œuvre le Plan d’action global conjoint [l’accord nucléaire iranien]. S’il y a une volonté de discuter d’autres questions concernant l’Iran dans ce format ou dans un autre format, cela devrait se faire avec la participation volontaire de l’Iran et sur la base du consensus plutôt que par le biais d’ultimatums. »

Si la France de M. Macron qui envoie dès ce dimanche son chef de la diplomatie en Iran croit pouvoir, sur les pas de Washington, reproduire le scénario à la libyenne en Iran, elle se trompe lourdement: il ne suffit plus de faire voter des textes au Conseil de sécurité pour déposséder les États souverains de leur souveraineté. 

La condition des négociations sur le programme balistique de l’Iran est la destruction des armes nucléaires et des missiles à longue portée des États-Unis et de l’Europe, a déclaré le porte-parole et chef d’état-major adjoint des forces armées iraniennes. 

Le général de brigade Seyyed Massoud Jazayeri a déclaré : « Ce que les Américains s’acharnent à dire sur la limitation de la puissance balistique de l’Iran trahit les ambitions inassouvies et les échecs des Américains dans la région. »

« Si notre capacité défensive devait être influencée par certaines négociations politiques et diplomatiques, nous ne serions pas dans la position où nous sommes aujourd’hui et les États-Unis ne seraient pas dans une position de faiblesse », a-t-il ajouté.

Conditionnant les négociations sur le programme balistique de l’Iran à la destruction des armes nucléaires et des missiles à longue portée que détiennent les États-Unis et l’Europe, il a indiqué que les Américains cesseront d’essuyer des défaites dans la région lorsque le « grand Satan aura quitté le Moyen-Orient ».

« Au sujet du régime israélien, ce denier occupe illégitimement les territoires palestiniens et la noble Qods ; il se rapproche de l’heure où il s’effondrera et sera aboli », a-t-il martelé. 

Pour le site d’information américain francophone, Dreuz, la survie de l’industrie de l’automobile et de l’élevage de la France dépend du marché « lucratif » iranien.

S’attardant sur le fait que les décideurs économiques en France sont « déterminés » dans leur coopération avec l’Iran, cette source précise que « la France fait des pas décisifs dans le processus de rapprochement avec l’Iran, dans une situation de chamboulement dans la région du Moyen-Orient ». 

Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue iranien, Hassan Rohani. ©AFP

Faisant allusion à la conférence Euro Money 2018, qui s’est tenue à Paris, le 8 février 2018, et qui a été organisée conjointement par la Banque centrale iranienne et l’Euromoney Institute, ce média américain pro-Israël, ajoute que cette réunion « était une occasion pour présenter les opportunités iraniennes d’investissement, particulièrement dans les secteurs du pétrole, du gaz, du tourisme, du transport et des assurances en Iran. C’était également l’occasion de préparer progressivement l’intégration de l’Iran, à l’économie mondiale ».

Depuis le début 2018, les observateurs font état de la multiplication des démarches effectuées par de hauts responsables économiques iraniens pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour consolider les relations entre les deux pays. Information qui n’a jamais été démentie par Paris. De leurs côtés, les décideurs économiques en France semblent déterminés dans leur coopération avec l’Iran.

Joffrey Célestin-Urbain, sous-directeur des relations économiques bilatérales à la direction générale du Trésor en France, a déclaré : « Nous encourageons les sociétés commerciales à poursuivre leurs activités en Iran. »

Selon ce responsable de l’administration centrale du ministère de l’Économie et des Finances, au cours des 11 premiers mois de l’année 2017, les exportations françaises en Iran ont connu une hausse de 120 % pour atteindre 1,29 milliard d’euros et les importations de produits iraniens en France ont eu une croissance de 80 % pour atteindre une valeur de 160 millions d’euros.

Le responsable français a aussi indiqué que la priorité à court terme de la France est la sauvegarde des échanges commerciaux avec l’Iran ainsi que la réalisation d’un nouveau projet pour l’année en cours consistant à offrir des crédits en euro aux acheteurs iraniens de produits français.

Le chef de la Banque centrale iranienne, Valiollah Seif, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqtchi, le président du Conseil supérieur des assurances de l’Iran, Abdolnasser Hemmati, le conseiller aux affaires économiques du président iranien, Masoud Nili, et le président du comité de direction de la Banque Saman, Vali Zarrbieh, ont fait, chacun, un discours lors de cette rencontre parisienne.

Le plus malhonnête dans cette démarche est le manque de transparence des médias français. Après vérification, rares sont les plateformes médiatiques en France qui ont traité le sujet. Pourtant, il existe un calendrier spécial de toutes les conférences avec les pays étrangers. Celle du 8 février, précisément, a été occultée mais largement couverte par les médias iraniens.

Aussi cette démarche conforte-t-elle une récente information publiée par Le Monde, selon lequel le constructeur français Renault et le secteur agonisant de l’élevage en France « ont besoin du marché iranien » pour « pouvoir poursuivre leur redressement ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’apprête à se rendre en Iran le 5 mars, mais sa visite n’a pas encore été confirmée par les autorités iraniennes.

Un haut officier militaire iranien souligne les capacités défensives de la République islamique et met en évidence les caractéristiques du système de missiles antiaériens à longue portée, connu sous le nom de Bavar (confiance) 373, fabriqué dans le pays qui dépasse de 50% la portée du S-300 de Russie.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Le commandant de la base de défense aérienne Khatam Al-Anbia de l'armée iranienne, Farzad Esmaili, a indiqué vendredi que les forces de l'armée et du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGR) seraient confrontées aux agressions des ennemis de la République islamique. Pays.

Il a insisté sur le fait que les ennemis conspiraient contre l'Iran, mais il a clairement fait savoir que le pays perse neutraliserait tout plan macabre à cet égard. "Toute action hostile contre l'Iran sera écrasée", a-t-il souligné.
 
Le haut commandement militaire a dénoncé, en particulier, l'animosité de Washington avec la Révolution islamique d'Iran et a rappelé le soutien des Etats-Unis. Au régime baathiste dans la guerre imposée par l'Irak à l'Iran entre 1980 et 1988.

Ces dernières années, l'Iran a fait des progrès considérables dans le secteur de la défense, malgré les sanctions imposées contre lui. En fait, il a réussi à être autosuffisant dans la production d'équipements militaires et de systèmes essentiels à son système défensif.

La République islamique a affirmé à plusieurs reprises que le développement de sa capacité militaire repose sur une doctrine défensive et ne représente pas une menace pour les pays tiers, en particulier pour ses voisins.

Six enfants du centre coranique de Philadelphie étudient le Coran l’après midi, et ont pour objectif la mémorisation intégrale du Saint Coran.

 

 Les cours sont organisés sous la direction de Onas Mohaymen, directeur du centre coranique « Ghoba » et de Nahman Chima, imam d’une mosquée de Philadelphie qui a déclaré que les élèves avant de commencer la mémorisation coranique, apprenaient aussi l’arabe et les règles de lecture. 


« Depuis la création de notre centre en 1988, six élèves parmi des centaines d’élèves, ont réussi à mémoriser l’intégralité du Coran. Le dernier en date était un Américain d’origine africaine, en 2010, qui a réussi à mémoriser le Coran », a-t-il dit. 


Le centre « Zobaydeh » créé il y a trois ans à Montgomery, est un centre à but non lucratif, composé d’une mosquée et d’une école, dirigé par Abdoullah Bekran, qui a déclaré que ce centre avait été créé pour répondre aux besoins dans le domaine de l’enseignement des sciences islamiques et du Coran.

 Le centre de Cherry Hill a commencé aussi des activités coraniques au mois d’août. 


Les statistiques du CAIR (Conseil des Relations Américano-Islamiques), montrent que 580 000  musulmans vivent en Pennsylvanie et dans le Delaware, qui ont 175 mosquées et 40 écoles islamiques, et il est prévu que la population musulmane en 2075, soit plus importante que la population chrétienne.