تقي زاده

تقي زاده

dimanche, 04 février 2018 04:26

L’« Entente cordiale » franco-britannique

Passée inaperçue en Occident, la relance du Traité de Lancaster House par Londres et Paris instaure une super « Entente cordiale », bien plus profonde que celle de 1904. Elle participe du rétablissement d’un monde bipolaire et provoquera inévitablement la sortie de la France de l’Union européenne et le retour des tensions entre Paris et Berlin.

En 2010, David Cameron et Nicolas Sarkozy décidèrent de joindre les forces de projection du Royaume-Uni et de la France [1]. Par « force de projection », il faut comprendre les anciennes troupes coloniales. Le Traité de Lancaster House était assorti de plusieurs annexes, dont une prévoyait un gigantesque exercice joint, Southern Mistral. Il s’avéra, quelques mois plus tard, que l’exercice se transforma en une véritable mobilisation des mêmes unités et à la même date pour une vraie guerre, contre la Libye, sous le nom d’Opération Harmattan(traduction littérale de Southern Mistral) [2].

À l’époque, l’initiative britanno-française était pilotée par Washington en application de la stratégie du « leadership par l’arrière ». Les troupes des deux pays tenaient le devant de la scène, tandis qu’en coulisse Washington leur assignait des missions précises.

Le Traité de Lancaster House visait à créer un cadre juridique pour des interventions comme celle (à venir) contre la Libye, et à fusionner les forces dans un souci d’économie et d’efficacité. Ce choix suppose une véritable révolution : une politique étrangère commune.

Cependant, l’essor insufflé par le Traité et par l’expédition contre la Libye s’est progressivement dissipé avec l’inquiétude de l’opinion publique et des diplomates britanniques qui a suivi la Résistance iraqienne à l’occupation anglo-saxonne [3].

Déjà, à partir de 2004, le Royaume-Uni a commencé à préparer une nouvelle « révolte arabe » comme en 1915, sous le nom de « printemps arabe » [4], puis a refusé de bombarder Damas.

Actuellement, Londres est en train de réorganiser sa Défense suite au Brexit, au refus de Donald Trump de continuer à manipuler le terrorisme islamique, et à l’implantation russe en Syrie.

Londres a d’abord signé des accords bilatéraux avec le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les États baltes posant le cadre d’éventuelles actions communes ultérieures. Puis, il a commencé à réorganiser les réseaux jihadistes du Moyen-Orient autour de la Turquie et du Qatar. Il a facilité le rapprochement militaire de la Turquie, de la Somalie, du Soudan et du Tchad. Enfin, s’appuyant sur le Traité de Lancaster House, il met aujourd’hui en place une super « Entente cordiale » avec la France.

Si le Traité négocié par David Cameron et Nicolas Sarkozy pouvait sembler n’être qu’une opportunité de faire la guerre à la Libye, la relance de ce Traité par Theresa May et Emmanuel Macron est le fruit d’un choix réfléchi sur le long terme [5]. Cette nouvelle étape a été négociée par le mentor du président Macron, Jean-Pierre Jouyet [6], nouvel ambassadeur de France à Londres.

Londres et Paris siègent tous deux au Conseil de sécurité de l’Onu. Ils disposent de l’arme nucléaire. Ensemble, ils ont un budget militaire 30% supérieur à celui de la Russie (mais inférieur à ceux des États-Unis et de la Chine).

En choisissant de privilégier son alliance militaire avec Londres, Paris s’éloigne de Berlin qui prépare son réarmement et souhaite prendre le leadership des autres armées européennes [7]. Si ce processus continue, Paris devra à son tour sortir de l’Union européenne dont Berlin assume déjà de fait le leadership.

Les déclarations d’Emmanuel Macron et la création par Theresa May d’une unité militaire contre les « mensonges » russes [8] annoncent le retour d’un monde bipolaire et la censure des informations provenant de Moscou. L’abandon du couple franco-allemand pour une Entente franco-britannique annonce quant à elle le retour des tensions tant redoutées entre Paris et Berlin.

Source 
Al-Watan (Syrie)

Documents joints

 
Al-Watan #2825
(PDF - 171.6 ko)
 

[1] “Treaty between the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland and the French Republic for Defence and Security Co-operation”, Voltaire Network, 2 November 2010.

[2] « Washington regarde se lever "l’aube de l’odyssée" africaine », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 19 mars 2011.

[3] “Letter of the 52 Diplomats to Tony Blair”, Voltaire Network, 26 April 2004.

[4When progressives threat with reactionaries. The British State flirtation wih radical Islamism, Martin Bright, Policy Exchange, 2004.

[5] “UK-France declaration on security and defence 2010”, “UK-France declaration on security and defence 2012”, “UK-France declaration on security and defence 2014”, “UK-France declaration on security and defence 2016”, “UK-France declaration on security and defence 2018”, Voltaire Network.

[6] Contrairement aux allégations de BFM TV, c’est bien Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de l’Élysée qui a organisé la chute de François Fillon. NdlR.

[7] « Pour Berlin, prendre le leadership de l’Otan, ça en vaut la peine », par German Foreign Policy, Traduction Christine Maurel, Réseau Voltaire, 7 septembre 2017.

[8] « L’armée britannique se dote d’une unité contre la propagande russe », Réseau Voltaire, 24 janvier 2018.

Réagissant à la publication de la nouvelle doctrine nucléaire des États-Unis, un haut membre de la commission russe de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération a déclaré que ce document autorisait un autre génocide des civils tout comme ce qui s’était passé à Hiroshima et Nagasaki.

Le sénateur russe Frants Klintsevitch a souligné que le monde entier se souvenait de la catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki et que la nouvelle posture nucléaire américaine renforçait sérieusement la part de confrontation dans la politique étrangère de Washington.

« La nouvelle posture nucléaire des États-Unis n’exclut pas la récidive d’Hiroshima et de Nagasaki c’est cela qui préoccupe le plus », a déclaré Frants Klintsevitch, vice-président de la commission russe de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), cité par Sputnik.

Il a rappelé que la nouvelle posture nucléaire américaine, publiée le vendredi 2 février par le département de la Défense, se basait sur la confrontation avec la Russie.

« Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que les États-Unis jouent une carte extrêmement dangereuse et dépourvue de toute perspective réelle, visant à démolir l’équilibre stratégique des forces du monde en sa faveur », a déclaré Frants Klintsevitch, toujours cité par Sputnik.

Le sénateur russe ajoute que dans le cadre de cette doctrine, les États-Unis ont essayé de modifier l’équilibre stratégique mondial en leur faveur, tout en accordant une attention toute particulière à la mise à jour par la Russie de ses armements nucléaires.

Sous prétexte de la crise dans la péninsule coréenne, rappelle-t-il, Washington a suspendu ses négociations avec la Russie sur les dangers nucléaires.

Les experts estiment que la nouvelle doctrine nucléaire US permet aux Américains d’avoir l’initiative dans leur confrontation avec la Russie  

Le Pentagone a publié vendredi sa nouvelle « Revue de la posture nucléaire » américaine, dans laquelle il accorde une grande attention au développement des capacités nucléaires russes. Parmi les autres menaces potentielles, sont cités la Corée du Nord, l’Iran et la Chine.

Selon le site web américain Mint Press, les frappes des drones américains dans différents endroits du monde, notamment au Moyen-Orient et en Afrique, ont augmenté de 80 %.

En allusion à la promesse électorale de Donald Trump qui s’était engagé à réduire les attaques de drones, le site précise que le bilan des civils tués durant les sept premiers mois de la présidence de Trump est beaucoup plus élevé que celui enregistré durant les huit années du mandat présidentiel de Barack Obama.

« C’est à l’époque de Georges W. Bush que les frappes de drones devinrent une arme importante dans la lutte contre le terrorisme. 57 attaques ont été menées au Pakistan, en Somalie et au Yémen qui se sont soldées par la mort d’entre 384 et 807 civils. Ce programme a pris de l’ampleur à l’époque d’Obama : le nombre des frappes de drones a augmenté, 563 attaques ont été menées dans les pays précités. À l’ère de Trump, ce chiffre a encore considérablement augmenté », rappelle Mint Press.

En 2017, les États-Unis ont bombardé 127 fois le Yémen, contre 32 fois en 2016. En Somalie, ils ont mené 34 attaques de drones, l’équivalent de l’ensemble des frappes effectuées de 2001 à 2016.

Funérailles de victimes des frappes américaines sur Miranshah, à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, le 16 juin 2011. © AP

Toujours en 2017, les frappes aériennes de l’aviation américaine ont causé la mort de 3 923 à 6 102 civils en Irak, en Libye et en Syrie. Alors que durant le mandat d’Obama, le bilan des victimes variait en 2 998 et 3 939.

Des résultats catastrophiques dus aux politiques adoptées en mars dernier par l’actuel président des États-Unis.

Le régime israélien, qui occupe le territoire palestinien depuis plus de 60 ans, a adopté une nouvelle politique pour expulser les demandeurs d’asile africains des territoires occupés.

Le mois dernier, le régime d’Israël a présenté une « proposition dangereuse » à quelque 38 000 réfugiés érythréens et soudanais, qui devaient choisir entre recevoir une allocation de 3 500 dollars et un billet d’avion pour un pays tiers en Afrique ou être emprisonné, a rapporté Fars News.

Le journal du New York Times a rapporté que la nouvelle politique menée par Israël avait provoqué une vague de critiques dans les territoires occupés.

Expulsion ou incarcération : Israël laisse le choix à des dizaines de milliers de migrants africains. (Photo d’archives)

Les nouveaux détracteurs des politiques du régime d’Israël ont fait valoir qu’après l’Holocauste, c’étaient des réfugiés qui ont formé Israël, et que ce régime devait donc les traiter avec plus de compassion.

Un groupe de protestataires contre cette politique ont appelé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à renoncer à l’expulsion des ressortissants africains qui cherchant à s’installer dans les territoires occupés.

Le New York Times a écrit qu’Israël, à l’instar de nombreux gouvernements occidentaux, était confronté au défi d’établir un équilibre entre le « droit » de protéger les « frontières » des territoires occupés (qu’il considéré comme les siennes) et d’empêcher avec « compassion et de manière humaine » l’immigration clandestine.

Netanyahu a dit à propos de la nouvelle politique du régime israélien que chaque pays devait protéger ses frontières : « Il est important que les gens comprennent que ce que nous faisons est tout à fait légal et nécessaire. »

« De nombreux demandeurs d’asile sont concentrés dans la région et cela représente une menace pour la majorité des Juifs israéliens », a-t-il déclaré en allusion à la situation des habitants du sud de Tel-Aviv.

Suite à ces politiques, de nombreux rassemblements dans les territoires occupés ont été organisé, à l’initiative des étudiants, en soutien aux réfugiés africains sous la bannière de mouvements tels que « Arrêtez les expulsions ».

Certaines organisations internationales, telles que le HCR et les organisations de défense des droits de l’homme, ont également considéré la décision du régime d’Israël comme contraire au droit international.

Plusieurs Israéliens ont favorablement accueilli le plan de Tel-Aviv d’expulser les ressortissants africains, et le ministre israélien de la Justice a dit qu’Israël était très petit, qu’il avait ses propres problèmes et qu’il ne pouvait pas agir comme une agence africaine d’emploi.

Selon le New York Times, depuis 2005, environ 60 000 réfugiés africains sont entrés dans les territoires occupés, pour la plupart des Soudanais ou des Érythréens, qui ne peuvent pas retourner dans leur pays en vertu des conventions internationales qui empêchent les demandeurs d’asile de retourner dans leur pays.

La vague de demandeurs d’asile vers les territoires occupés a été stoppée en 2012 après qu’Israël eut mis en place un mur d’acier le long de sa frontière de 240 km avec l’Égypte.

Sur les milliers de ressortissants érythréens et soudanais qui ont déposé une demande d’asile dans les territoires occupés, ces dernières années, seuls 10 % ont obtenu l’asile, et certains réfugiés soudanais du Darfour ont pu obtenir seulement un « statut humanitaire spécial », mais le reste des demandes n’ont même pas été examinées.

Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien. ©Reuters

Depuis lors, au moins 20 000 réfugiés africains ont depuis quitté les territoires occupés et Netanyahu a affirmé qu’il avait la responsabilité d’expulser les autres demandeurs d’asile africains.

Selon ce rapport, Netanyahu et ses ministres se sont référés à des accords secrets avec des pays tiers en Afrique, dont, bien sûr, les noms n’ont pas été cités. Les demandeurs d’asile affirment que le Rwanda est leur principale destination, mais le gouvernement rwandais a refusé de signer tout accord secret avec Israël.

Les réfugiés africains et les organisations de défense des droits de l’homme disent que plusieurs des Africains qui ont quitté les territoires occupés en direction du Rwanda ou de l’Ouganda n’avaient pas réussi à trouver un emploi afin d’être dans une situation légale dans ces pays.

Cette nouvelle politique d’Israël inclut les hommes célibataires africains qui n’ont pas officiellement demandé l’asile depuis 1er janvier, y compris les familles ou les cinq mille demandeurs d’asile nés dans les territoires occupés.

Les réfugiés africains ont jusqu’au 1er avril pour accepter l’allocation proposée par Israël avec un billet de voyage vers un pays tiers, sinon ils seront arrêtés.

Le journal sud-coréen Hankyoreh critique le plan d’une « attaque limitée », autrement dit de « frappes préventives », sur la Corée du Nord, proposé par Donald Trump. « Washington ne se soucie pas de la vie des Sud-Coréens », estime-t-il. 

L’option d’une « frappe préventive » sur la Corée du Nord apparaît plus proche que jamais après que Washington a écarté un diplomate hostile à cette stratégie, l’ambassadeur de la Corée du Sud aux États-Unis, Victor Cha.

Surnommées « Bloody Nose Strategy » (stratégie du nez ensanglanté), ces frappes militaires « limitées » auraient pour objectif d’effrayer le régime de Pyongyang afin de l’obliger à renoncer à son programme nucléaire et balistique. 

La « Bloody Nose Strategy » est une sorte de coup de poing dans le nez, expliquait le Wall Street Journal cité par le journal français Le Monde, début janvier, c’est à dire « une réaction à un test de missile ou un essai nucléaire au moyen d’une frappe ciblée sur une installation militaire nord-coréenne ».

Or, cette stratégie est censée faire comprendre à Pyongyang ce qu’il risque en voulant développer son programme nucléaire.

Une telle perspective serait à l’origine de l’abandon par la Maison-Blanche, du candidat pressenti depuis des mois pour devenir ambassadeur des États-Unis en Corée du Sud, le diplomate Victor Cha qui ne s’est, en effet, pas privé de critiquer cette doctrine. 

Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, Victor Cha a prévenu que la réponse aux menaces de la Corée du Nord n’était pas une « frappe militaire préventive ».

« Ce n’est pas la même chose que tirer 59 missiles Tomahawk sur une base militaire en Syrie ou lancer une bombe sur un bunker en Afghanistan. Ça pourrait déclencher une guerre comme on n’en a jamais vu », ajoute ce conseiller du think tank Centre for Strategic and International Studies.  

Après cette mise à l’écart, de nombreux observateurs ont conclu que l’option « Bloody Nose » est sérieusement envisagée à Washington. 

Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA, Haut fonctionnaire d’État français, est essayiste et politologue. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont "Aux origines du conflit israélo-arabe".

Transis d’admiration devant le verbiage polyglotte de Macron à Davos, les médias français ont soigneusement occulté un fait majeur : Donald Trump va demander au Congrès 716 milliards de dollars pour le Pentagone au titre de l’année budgétaire 2019. Cette hausse de 7 % par rapport au budget 2018 ne servira pas à remplacer les boutons de culotte. Selon un document confidentiel publié par le Huffington Post, le Pentagone envisage la possibilité d’une riposte atomique dans le cas de « très grosses attaques conventionnelles ». Document d’orientation stratégique, le projet de Nuclear Posture Review pour 2018 prévoit donc une modernisation de l’arsenal atomique dont le coût est évalué par une agence fédérale, le Congressional Budget Office, à 1200 milliards de dollars sur 30 ans.

 Ce projet de réarmement massif, pourtant, ne semble pas émouvoir les populations ni passionner les observateurs. Il faut dire qu’on a tout fait pour que l’arbre cache la forêt. Depuis quinze ans, les dirigeants occidentaux ne cessent d’agiter l’épouvantail de la « menace nucléaire iranienne ». Cette fable géopolitique, les médias dominants la distillent à longueur de colonnes, comme s’il était évident qu’un pays sans la bombe est plus dangereux qu’un pays qui l’a déjà utilisée, et qui entend développer le monstrueux arsenal dont il dispose. Pour faire avaler de telles sornettes, la propagande martèle alors une idée simple : « le programme nucléaire iranien menace le traité de non-prolifération nucléaire ». Il est curieux, toutefois, qu’on n’ait jamais songé à répondre : « Si vous tenez tant à ce traité, pourquoi ne pas commencer à l’appliquer ? »

Les puissances occidentales, en effet, n’ont jamais fait le moindre effort pour convaincre Israël, l’Inde et le Pakistan de signer le TNP. Refusant d’adhérer au traité, ces trois pays ont constitué un arsenal hors-la-loi. Échappant à tout contrôle, il est tout de même plus préoccupant qu’une bombe iranienne qui n’existe pas. Ce n’est pas tout. Le traité prévoit aussi un désarmement nucléaire que les cinq États « légalement » dotés d’armes atomiques (USA, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) ont superbement ignoré. À l’origine de cet échec, les États-Unis ont dénoncé le traité Start II avec Moscou et installé un bouclier antimissile en Europe. Pire encore, ils n’ont cessé de développer un arsenal dont « l’usage préventif » est affirmé par la Nuclear Posture Review de 2002. Autorisant l’utilisation d’armes nucléaires en première frappe, cette révision doctrinale a ouvert une fantastique boîte de Pandore.

À croire la propagande habituelle, le monde civilisé doit se tenir prêt à riposter à la salve dévastatrice des mollahs iraniens, ces « fous de dieu » enturbannés résolus à précipiter l’apocalypse. Mais la réalité est à des années-lumière de ce délire idéologique. En fait, l’establishment américain n’en finit pas de digérer le traumatisme de la Révolution iranienne, lourd d’humiliation symbolique (les otages de Téhéran) et de fiasco géopolitique (la chute du Chah). Pièce par pièce, Washington a donc bâti une démonologie où la République islamique est présentée comme une dictature maléfique, dont le comportement erratique ferait peser sur la planète un péril mortel. Affabulation à grande échelle, manifestement, dont la seule fonction est d’inhiber le développement d’une grande nation rétive à l’ordre impérial.

Les faits sont parlants. Accusé de vouloir la fabriquer, l’Iran ne détient pas l’arme nucléaire. Les USA sont la première puissance nucléaire et la seule à en avoir fait usage. Seul État du Proche-Orient possédant la bombe (plus de 400 têtes nucléaires), Israël jouit de son côté d’un privilège dont il n’entend pas se défaire : il a le droit de détenir l’arme suprême à condition de ne pas s’en vanter. Avec la complicité occidentale, la duplicité israélienne fait coup double. Elle exerce un effet dissuasif puisque la bombe existe, sans encourir les foudres internationales puisqu’il est entendu qu’elle n’existe pas. Cet incroyable régime de faveur transforme la question nucléaire en conte à dormir debout : une bombe purement virtuelle devrait nous donner des sueurs froides (Iran), alors qu’un arsenal colossal mais officiellement inexistant ne devrait susciter aucune inquiétude (Israël).

Soustrait à tout contrôle international, le programme nucléaire sioniste bénéficie depuis l’origine d’une impunité totale. Les Occidentaux fustigent le risque de prolifération, mais l’histoire de la bombe israélienne montre qu’ils en sont directement responsables. Ben Gourion a lancé le programme nucléaire sioniste dès le début des années 50, et la France lui a immédiatement apporté son concours. Un accord secret avec le socialiste Guy Mollet, en 1956, a permis à l’État hébreu de maîtriser la technologie nucléaire, et la centrale de Dimona a été construite avec l’aide de techniciens français. Unis dans la lutte contre le nationalisme arabe, la France et Israël ont scellé un pacte dont la calamiteuse expédition de Suez fut le principal fait d’armes.

Prenant le relais de l’alliance française à la fin des années 60, les États-Unis ne sont pas moins coopératifs. Aux termes de l’accord entre Lyndon Johnson et Golda Meir, aucune pression ne doit s’exercer sur Israël pour lui faire signer le traité de non-prolifération. En échange, Israël cultive l’ambiguïté sur la réalité de son arsenal nucléaire. Complaisante dérogation à la loi internationale, en somme, contre respect scrupuleux de la loi du silence. En attendant, les Occidentaux s’acharnent sur l’Iran, lui prêtant un projet militaire imaginaire, alors même que Tel-Aviv multiplie les menaces contre Téhéran. La République islamique, pourtant, n’a jamais agressé ses voisins. On ne peut en dire autant d’Israël, qui a bombardé l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Tunisie, sans parler des territoires palestiniens quotidiennement pris pour cibles.

Jetant un écran de fumée sur cette réalité, la propagande occidentale traite le régime iranien de « théocratie fanatique ». Ce n’est pas un mollah, pourtant, qui a déclaré que « notre État est le seul en communication avec Dieu ». C’est Effi Eitam, ex-ministre israélien et chef du parti national-religieux. Imbibé d’un orientalisme de pacotille, le discours dominant décrit la République islamique comme un repaire d’illuminés férus d’eschatologie qui rêveraient d’immoler Israël avec la bombe atomique ! Quel dommage que les pourfendeurs de l’Iran ne nous aient pas gratifiés de considérations aussi inspirées sur la bombe israélienne : elle a pour caractéristique de faire planer, elle, une menace non virtuelle. Entre la prétention sioniste à « communiquer directement avec Dieu » et l’obstination mystique de Tel-Aviv à posséder l’arme suprême, on aurait pu déceler, ici aussi, une singulière « eschatologie ».

Autre paradoxe qui ne manque pas de saveur : l’Occident accuse l’Iran de vouloir fabriquer la bombe, mais c’est la République islamique qui a interrompu le programme nucléaire en 1979. Encouragé par les USA, le Chah avait signé de juteux contrats avec la France et l’Allemagne pour la construction de centrales nucléaires. L’opposition ayant dénoncé cette politique, jugée onéreuse pour un pays riche en hydrocarbures, le programme est aussitôt suspendu par le gouvernement de la République islamique. Il fallut la sanglante guerre Iran-Irak (1980-1988) pour changer la donne. Seul face à l’agresseur irakien, le gouvernement iranien a mesuré sa faiblesse devant une coalition faisant bloc avec Saddam Hussein. La participation des puissances occidentales, les livraisons d’armes chimiques à l’Irak, la destruction en plein vol d’un Airbus iranien lui ont fait prendre conscience du danger.

C’est dans ce contexte que les dirigeants iraniens ont vu dans le nucléaire civil un atout technologique, un attribut de la souveraineté et une source de fierté nationale. La possession de l’arme nucléaire, elle, est jugée impie par les autorités religieuses, et aucun programme nucléaire militaire n’a été officiellement engagé en Iran. Ses accusateurs ont constamment prétendu le contraire, mais sans fournir la moindre preuve. Le discours obsessionnel contre Téhéran, en réalité, confond délibérément deux choses : la capacité technologique de produire des armes nucléaires, et la décision politique de produire de telles armes. Au motif que cette capacité a été atteinte, on accuse Téhéran de vouloir se doter de la bombe. Mais ce raisonnement est d’une criante perversité, puisqu’au lieu de demander des comptes à ceux qui ont la bombe, on s’acharne contre un État qui n’en veut pas.

Montée de toutes pièces, la « menace nucléaire iranienne » est une supercherie qui vise à neutraliser un grand pays non-aligné. Souverain, désendetté, farouchement attaché à son indépendance, l’Iran a un potentiel qui effraie les tenants de l’ordre impérial. Les dirigeants iraniens ont signé l’accord de 2015 parce qu’ils privilégient le développement de leur pays. Ils veulent la levée des sanctions pour satisfaire une population de 80 millions d’habitants. L’accord sur le nucléaire soumet ce grand pays à un régime de contrôle international sans précédent, mais Téhéran l’a accepté. En accusant l’Iran de « soutenir le terrorisme », Trump veut interrompre ce processus de normalisation. Poussé par les marchands d’armes, il poursuit la diabolisation de l’Iran d’une façon grotesque. L’impérialisme ne désarme jamais, et les mensonges continueront. Mais l’Iran sait que le temps joue en sa faveur, et il saura résister aux provocations d’une superpuissance en déclin.

Bruno Guigue

L’ambassadeur permanent de Russie auprès de l’ONU, Vasily Nebenzya, a déclaré ce samedi que le Congrès du dialogue national syrien n’avait en aucune façon vocation à affaiblir le processus des pourparlers de Genève et qu’il devait au contraire lui servir de tremplin.

Interrogé par la chaîne de télévision Russia 1, Vasily Nebenzya a souligné : « Les accusations selon lesquelles vous voudrions nuire au processus des pourparlers de Genève sont fausses. »

Un Congrès du dialogue national syrien, organisé par la Russie, la Turquie et l’Iran, s’est tenu à Sotchi les 29 et 30 janvier. Il a rassemblé des représentants de toutes les forces présentes en Syrie. La déclaration finale du Congrès, qui développe 12 clauses, met l’accent sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et la tenue de prochaines élections.

Nebenzya a aussi fait allusion à l’accord sur le nucléaire iranien et affirmé : « Le regard irrationnel des États-Unis sur l’Iran doit radicalement changer. »

Centrale nucléaire en Iran. (Photo d'archives)

En janvier, Donald Trump a prolongé la suspension des sanctions économiques contre l’Iran. Il a toutefois fixé un délai de 120 jours pour renforcer cet accord et menace à nouveau de s’en retirer « à tout moment ».

dimanche, 04 février 2018 04:15

Idlib : al-Nosra brûle le drapeau de l’ASL

Les terroristes présents dans la province syrienne d’Idlib se sont violemment affrontés.

Des dizaines d’éléments du groupe terroriste Front al-Nosra (rebaptisé Front Fatah al-Cham) ont pris d’assaut, ce samedi 3 février, la ville de Benesh dans la province d’Idlib et sont entrés en conflit avec des éléments de l’Armée syrienne libre (ASL).

La chaîne Al-Mayadeen, citant son journaliste sur place, a annoncé que le groupe terroriste Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, avait lancé une vaste offensive contre la ville de Benesh, sous le contrôle des terroristes de l’ASL.

Dans le cadre de cette attaque, les éléments d’al-Nosra ont baissé le drapeau de l’ASL avant de le mettre à feu. Ils ont également capturé un grand nombre d’éléments fidèles à l’ASL.

En protestation contre l’incursion du Front al-Nosra contre leur ville, les habitants de Benesh ont manifesté et réclamé le retrait des éléments terroristes d’al-Nosra et le renversement de leur drapeau.

 

Située à 8 km à l’est d’Idlib, chef-lieu de la province du même nom, la ville de Benesh se trouve au sud des villages chiites assiégés de Foua et Kefraya.

Le Front al-Nosra qui, à maintes reprises, a changé de nom pour cacher ses antécédents terroristes, a pris d’assaut la ville d’Idlib et après des affrontements avec l’ASL, en a pris le contrôle.

Onze soldats ont été tués lundi dans une attaque lancée par des hommes armés contre une base militaire de l'ouest de Kaboul, capitale de l'Afghanistan, a annoncé le ministère de la Défense. 
 
Seize membres de l'armée afghane ont également été blessés dans cette attaque revendiquée par Daech.

Cinq hommes armés ont attaqué un bataillon de la 111e division de l'armée à Kaboul lundi matin à 5h dans le quartier de Charrah-i-Qambar, situé dans la cinquième circonscription de police, et tiré sur l'Académie de défense nationale Marshal Fahim, selon des sources.

Plus tôt, Daech avait affirmé que ses combattants avaient attaqué l'Académie de défense nationale Marshal Fahim, mais le ministère de la Défense a rejeté cette affirmation, déclarant que la cible des assaillants était "un bataillon de la 111e division de Kaboul" et précisant que les assaillants ont utilisé des fusils d'assaut et des lance-grenades.

Selon le communiqué, après quelques heures de combat, les militaires ont pu abattre deux assaillants. L'un des terroristes a été arrêté par l'armée et deux autres se sont fait exploser lors des affrontements.

Les soldats ont également saisi un lance-grenades, quatre fusils AK-47 et un gilet d'explosif, selon le communiqué.

Kaboul, qui compte près de cinq millions d'habitants, a été victime de nombreuses attaques terroristes ces dernières années.

Les talibans ont revendiqué les attaques meurtrières perpétrées à l'hôtel Intercontinental et dans le centre-ville de Kaboul les 20 et 27 janvier respectivement.

Le leader de la révolution islamique d'Iran, l'ayatollah Seyed Ali Khamenei, met en garde contre le nouveau plan américain transférer les terroristes de l'EIIL (Daesh, en arabe), battus en Syrie et en Irak, en Afghanistan afin de justifier leur présence militaire et garantir la sécurité d'Israël.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : "En relocalisant les terroristes de Daech en Afghanistan, les Etats-Unis ont l'intention de légitimer leur présence dans la région (de l'Asie du Sud-Ouest) et de créer une marge de sécurité pour le régime sioniste", a averti l'ayatollah Khamenei.

Il a également déploré lundi la mort d'une douzaine de soldats afghans lors d'un attentat suicide perpétré par l'EIIL contre une académie militaire à Kaboul, capitale afghane, et prévient que ce crime et d'autres commis par Daech en Afghanistan sont le prélude à une nouvelle vague. D’insécurité orchestrée par les USA.

Le leader souligne que "aux terroristes soutenus par les Etats-Unis. Ils ne se soucient pas de tuer des musulmans, des chiites et des sunnites, "la seule chose qu'ils veulent est de provoquer l'insécurité dans la région.

« Etats-Unis C'est la principale raison de l'insécurité en Afghanistan. Tous les massacres en Afghanistan au cours des 20 dernières années pour des causes apparemment sectaires ont été conduits directement et indirectement par des éléments américains. Ils (les Américains) continuent d'essayer d'y provoquer l'insécurité pour garantir leur présence et relancer leurs objectifs politiques et économiques », explique le leader.

L'Iran a dénoncé à plusieurs reprises le nouvel aventurisme militaire américain dans la région et a révélé que le plan de Washington est de relocaliser les membres de l'EIIL en Afghanistan et en Asie centrale pour les empêcher de les éradiquer complètement.

L'expert militaire afghan Jawid Kohestani a révélé plus tôt qu'il y avait des avions occidentaux transportant des membres de l'EIIL depuis l'Irak et la Syrie vers la base aérienne de Shindand dans la province afghane de Herat et les envoyant ensuite dans d'autres régions du pays.

Selon les dernières estimations de la Russie, il y aurait actuellement environ 10 000 terroristes à Daech en Afghanistan, la plupart d'entre eux «venant de Syrie et d'Irak».