تقي زاده

تقي زاده

lundi, 04 juillet 2022 22:18

Le sabordage de la paix en Europe

Alors que les Anglo-Saxons sont déjà parvenus à exclure la Russie du Conseil de l’Europe et s’apprêtent à l’empêcher de participer aux réunions de l’OSCE, ils œuvrent à couler l’Union européenne en créant une structure concurrente en Europe centrale : l’Initiative des trois mers. Ce faisant, ils reprennent un vieux projet polonais visant à développer cette région en la préservant de toute influence allemande ou russe.

Le Conseil des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne a décidé, le 23 juin 2022, d’accorder à l’Ukraine le statut de pays demandant l’adhésion. Le président de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a précisé que le chemin sera long (la Turquie dispose de ce statut depuis 23 ans) pour élever ce pays au niveau exigé par l’Union que ce soit en matière économique ou politique.

Le cabinet du président ukrainien avait déjà précisé que Kiev n’espère pas adhérer à l’Union, aujourd’hui ou demain, car il dispose d’un autre projet, mais que le statut de candidat ouvre la voie à un fort soutien financier de Bruxelles pour qu’il se rapproche des standards de l’Union.

En effet, l’Ukraine partage le projet polonais d’Intermarium : une alliance de tous les États situés entre la mer Baltique et la mer Noire.

Les États membres de l’Initiative des trois mers (en bleu foncé).

INTERMARIUM CONTRE UNION EUROPÉENNE

Ce projet se fonde à la fois sur une réalité géographique et sur un passé historique : la « République des deux Nations » (Couronne de Pologne et Grand-Duché de Lituanie) du XVIème au XVIIIème siècle. Il a été formulé une première fois lors de la révolution polonaise de 1830 par le prince Adam Jerzy Czartoryski, puis durant l’entre-deux-guerres, par le général polonais Józef Piłsudski, sous le nom de « Fédération Międzymorze ». Piłsudski conçut parallèlement une idéologie visant à libérer tous les peuples d’Europe centrale de leur intégration dans les empires germanique et surtout russe, le « prométhéisme ». Tel le Titan, il promettait aux hommes des progrès techniques leur permettant de s’affranchir de leurs suzerains. Dans la pratique, il préférait les Germains aux Russes et n’hésita pas à s’allier aux Austro-Hongrois et aux Allemands contre le Tsar. En 2016, une troisième version de ce projet fut présentée par le président polonais, Andrzej Duda, sous le nom d’« Initiative des trois mers » (la troisième mer, c’est l’Adriatique). Onze États y participaient. Ils sont douze depuis quelques jours.

Le projet prométhéen de Józef Piłsudski donnait leur place à une multitude d’ethnies alors que son époque était celle des États monoethnique et du racisme scientifique. Il créa une revue à Paris pour le défendre, mais échoua.

Ce projet offre en principe une réponse politique légitime à l’absence de frontières physiques dans la grande plaine d’Europe centrale : mieux vaut s’unir que se soumettre ou se faire la guerre. Cependant les choses ne sont pas aussi claires qu’il y parait : la République des deux Nations était une confédération permettant au Royaume et au Grand-Duché de conserver chacun leur propre fonctionnement, tandis que Piłsudski imaginait une Fédération dans laquelle chaque peuple se fondrait et où les Polonais tiendraient le haut du pavé. Tous les mouvements nationalistes d’Europe centrale se référent à la République des deux Nations, mais ils en tirent des conclusions bien différentes.

Pour les bandéristes ukrainiens, la République des deux Nations est l’héritière de la Ruthénie créée par les Vikings suédois, les Varégues, ce qui est un peu tiré par les cheveux dans la mesure où leurs territoires ne se recouvrent pas. Tout au plus peut-on dire que, culturellement, ces entités ont des points communs. Pour le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la République des deux Nations est un bon exemple de confédération qui permet de s’affranchir à la fois de la Russie… et de l’Allemagne qui domine l’Union européenne.

C’est parce que les dirigeants politiques polonais et ukrainiens misent sur ce projet commun de confédération Intermarium, que le président Zelensky a pu envisager sans rougir de céder la Galicie orientale à la Pologne [1]. Cependant, dans les deux pays, l’extrême-droite (au sens totalitaire de l’entre-deux-guerre) entend utiliser cette politique pour faire avancer ses idées raciales.

La Pologne n’a jamais joué le jeu de l’Union européenne dont elle est membre depuis 2004. Durant sa période de candidature à l’Union, elle n’hésita pas à encaisser des sommes énormes destinées à réformer son agriculture et à les dépenser pour acheter des avions de guerre états-uniens et faire la guerre en Iraq sus les ordres de Washington. Ce tour de passe-passe avait été imaginé par l’États-uno-Polonais Zbigniew Brzezinski et l’États-uno-Française Christine Lagarde [2]. Rien n’a changé : aujourd’hui Varsovie est en perpétuel litige avec Bruxelles, notamment à propos de son système judiciaire. L’Ukraine n’aura aucun mal à jouer le même double jeu.

C’est le problème principal des peuples d’Europe centrale : ils cherchent à juste titre à s’assumer sans leurs grands voisins russe et allemand, mais ne parviennent pas à s’affirmer sans lutter contre eux. par le passé, cette pathologie les a toujours poussé à s’affronter entre eux.

En 2017, le président états-unien Donald Trump a participé au sommet de l’Initiative des trois mers à Varsovie. La Pologne est souvent décrite comme le « cheval de Troie » états-unien dans l’Union européenne. Elle est aussi la clef de la présence US en Europe centrale.

Le prince Adam Jerzy Czartoryski finit sa vie en exil à Paris et le général Piłsudski installa le siège de son mouvement prométhéen également à Paris. Dans les deux cas, il s’agissait de fuir à la fois l’Allemagne et la Russie. Le souvenir de cette période a donné lieu en 1945 à la création d’un réseau d’émigrés d’Europe centrale travaillant d’abord pour le Vatican puis pour les services secrets français et finalement pour les Anglo-Saxons (réseau également dénommé Intermarium [3]). Il a réuni les principaux dirigeants en fuite des Oustachis croates, de la Garde de fer roumaine etc. Puis ce fut, en 1991, la constitution du « Groupe de Visegrád » (Hongrie, Pologne, Tchéquie et Slovaquie). Aujourd’hui les partisans de ce projet se tournent vers les Anglo-Saxons, d’où le soutien de Washington et de Londres à Varsovie et à Kiev. Ainsi le sommet de l’Initiative des trois mers, à Varsovie en 2017, a reçu le président états-unien Donald Trump. Tandis que lors du sommet du 20 juin 2022, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, intervenant par vidéo, demanda et obtint immédiatement l’adhésion de son pays.

L’intérêt des Anglo-Saxons pour le projet Intermarium est ancien. L’un des pères de la géopolitique anglo-saxonne, Sir Halford Mackinder, avait identifié l’Europe centrale comme le cœur (Heartland) de l’Eurasie. Pour lui, l’Empire britannique ne pourrait contrôler le monde qu’en contrôlant d’abord cette région. L’un de ses disciples, le Premier ministre Boris Johnson s’est donc précipité à Kiev pour apporter son soutien au président Zelensky. Tous les géopoliticiens anglo-saxons ont repris les idées de Mackinder, dont bien sûr Zbigniew Brzezinski, qui fut avec le Straussien Paul Wolfowitz l’une des deux principales figures du colloque de Washington, en 2000, qui marqua l’alliance entre les États-Unis et l’Ukraine [4].

En 1983, le président Reagan reçut le Bloc anti-communiste des nations (ABN) à l’occasion de la Semaine des nations captives. Il serra la main de Yaroslav Stetsko, Premier ministre en Ukraine imposé par les nazis et ancien bras droit de Stepan Bandera.

Malheureusement, ceux qui poussent les États-Unis à soutenir le projet Intermarium sont des figures représentatives du nationalisme d’extrême-droite. Ainsi, les conseillers des présidents Dwight Eisenhower et Ronald Reagan qui leur firent adopter le concept de « nations captives (de l’URSS) » étaient tous d’anciens collaborateurs des nazis, membres du Bloc Anti-Bolchévique des Nations [5] ; ceux qui organisèrent le congrès précité de 2000 furent leurs enfants ; et aujourd’hui le plus important d’entre eux est l’États-unos-Polonais Marek Jan Chodakiewicz, qui n’a de cesse de minorer les crimes des nazis [6].

Tous les membres de l’Initiative des trois mers sont membres de l’UE, sauf l’Ukraine. La plupart considèrent spontanément qu’elle est pour eux bien plus importante que l’UE, bien qu’elle n’ait pas les mêmes moyens. Le fait que l’Ukraine y ait adhéré trois jours avant la reconnaissance de son son statut de candidat à l’UE atteste non seulement que c’est plus important pour elle, mais aussi que Bruxelles a bien compris qu’il lui fallait accepter tous les membres de l’Initiative des trois mers pour ne pas en perdre.

À terme, cette logique devrait conduire les membres de l’Initiative des trois mers à quitter collectivement l’UE lorsqu’elle ne leur sera plus financièrement profitable, car il n’en ont jamais partagé les objectifs politiques.

D’ores et déjà, l’ensemble de l’architecture de sécurité du continent est remis en question. Il reposait sur deux piliers, d’une part le Conseil de l’Europe et d’autre part l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe.

La dernière réunion du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, sans participation de la Russie.

LA RUSSIE POUSSÉE HORS DU CONSEIL DE L’EUROPE

Le Conseil de l’Europe a été créé en 1949. Il s’agissait pour certains fondateurs de baser l’unité européenne sur des principes juridiques communs via un conseil des États et pour d’autres, via une assemblée de parlementaires. En définitive, on réunit les deux projets, mais à l’époque on tint à l’écart les Soviétiques et leurs pays frères. L’URSS et les membres du pacte de Varsovie y adhérent juste après la chute du Mur de Berlin.

Ce Conseil s’est doté de deux institutions phares. En premier lieu la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH). Malheureusement celle-ci s’est politisée au cours des derniers mois, manifestant une évidente partialité face à la Russie. Par exemple, elle a reconnu en janvier le droit d’un citoyen russe de cracher sur le portait officiel du président de la Fédération de Russie (arrêt Karuyev c. Russie). Ou encore, en février 2022, le droit d’un citoyen russe de perturber une manifestation pro-Poutine en exhibant une pancarte « Poutine, mieux qu’Hitler ! » (arrêt Manannikov c. Russie). Et elle vient de censurer la loi russe qui avait été adoptée après les révolutions de couleurs faisant obligation aux organisations politiques financées de l’étranger de l’afficher sur toutes leurs publications (arrêt Ecodefence et autres c. Russie).

L’autre grande institution, c’est la Commission de Venise qui a aidé les nouveaux États indépendants à assimiler les règles démocratiques —Commission qui, soit dit en passant, n’a cessé de mettre en garde l’Ukraine sur ses procédures administratives et institutionnelles [7]—.

En définitive, les Occidentaux ont suspendu le droit de vote de la Russie au Conseil de l’Europe au motif qu’elle tenterait d’annexer l’Ukraine par la force. Ce à quoi la Russie, estomaquée, a répondu qu’elle n’en avait jamais eu l’intention et qu’elle se retirait d’une institution devenue partisane.

Comme les personnels de l’Onu, désormais les fonctionnaires de l’OSCE peuvent être espions.

LA RUSSIE EMPÊCHÉE DE PARTICIPER AUX RÉUNIONS DE L’OSCE

L’autre plateforme intergouvernementale, c’est l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Elle a été créée, en 1975, à l’occasion des Accords d’Helsinki. À la différence des Nations unies, ce n’est pas un lieu d’arbitrage, mais juste un forum qui permet à tous les acteurs du continent de se parler librement. C’est elle par exemple qui a adopté la Déclaration d’Istanbul de 1999 aussi dite « Charte de la Sécurité en Europe » qui pose les deux principes majeurs (1) du droit de chaque État de choisir les alliés de son choix et (2) du devoir de ne pas menacer la sécurité des autres en assurant la sienne ; principes dont le non-respect est à l’origine du conflit entre les États-Unis et la Russie [8].

Rappelons que la Fédération de Russie n’a jamais contesté le droit de quiconque d’adhérer à l’Otan, mais celui pour les membres de l’Otan d’héberger des bases militaires états-uniennes. Nos lecteurs se souviennent que lorsque le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a écrit à chacun de ses « partenaires » pour lui demander comment il conciliait les deux principes d’Istanbul avec l’installation de matériels et de personnels militaires états-uniens à proximité de la Russie, aucun n’a osé lui répondre.

Cependant la neutralité de ce forum a été violée au mois d’avril lorsque de nouveaux fonctionnaires de l’OSCE, plus précisément d’anciens militaires de l’Otan, ont été pris en flagrant délit d’espionnage dans le Donbass [9].

Comme si cela ne suffisait pas, le Royaume-Uni vient de refuser les visas nécessaires à la délégation russe qui devait assister à l’assemblée parlementaire annuelle de l’OSCE, du 2 au 6 juillet 2022 à Birmingham. Londres, qui viole ses obligations, s’est abrité derrière les sanctions nominatives de l’Union européenne contre chaque membre de la délégation.

Par conséquent non seulement les documents signés par les 57 chefs d’État et de gouvernement de l’OSCE n’ont plus de valeur, mais l’administration de cette organisation est devenue une arme de guerre, et en définitive elle ne jouera plus son rôle de forum.

L’architecture de sécurité du continent européen se transforme donc radicalement. À terme l’Europe centrale va se constituer en un bloc, d’abord au sein de l’Union européenne et de ses candidats, puis hors de l’Union. Sa Défense sera garantie par les États-Unis. Tandis que les deux parties Ouest et Est du continent ne se parleront plus. Ce sera l’aboutissement du plan des géopoliticiens anglo-saxons. Mais ce projet, s’il est réalisé, sera instable. D’abord les Européens de l’Ouest ont toujours eu besoin de la Russie et ensuite les peuples d’Europe centrale ont longtemps vécus sur un champ de bataille. Lorsque les chevaliers teutoniques et les cosaques ne venaient pas se battre chez eux, ils se battaient entre eux. Pour qu’une paix soit durable, il faut respecter l’ensemble des protagonistes. En détruisant toutes les institutions de sécurité du continent, on rend inévitable un conflit généralisé.

 
 

[2« Avec Christine Lagarde, l’industrie US entre au gouvernement français », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2005.

[3Unholy Trinity : The Vatican’s Nazis, Soviet Intelligence and the Swiss Banks, Mark Aarons & John Loftus, ‎St Martin’s Press (1998).

[4« Ukraine : la Seconde Guerre mondiale ne s’est jamais terminée », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 26 avril 2022.

[5Old Nazis, the New Right, and the Republican Party, Russ Bellant, South End Press (1991).

[6lntermarium : The Land between the Black and Baltic Seas, Marek Jan Chodakiewicz, Routledge (2012).

[8« La Russie veut contraindre les USA à respecter la Charte des Nations unies », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 janvier 2022.

[9« L’OSCE expulsée de Lougansk pour espionnage », Réseau Voltaire, 14 avril 2022.

 

Les Latins d'Europe en ont-ils marre d'être traités de pires que des vassaux par "Big Brother" ? Ont-ils fini par comprendre que les obstacles dressés par l’Amérique sur la voie des négociations avec l'Iran, les visent davantage, que l'Iran dont le nombre de barils de pétrole vendu rien qu'au mois de mai est allé au-delà de 2.5 millions, un Iran contre qui le coup de piraterie de mer, genre ce que la Grèce a tenté à l'instigation des Américains, reste sans effet et rend les choses encore plus dramatiques ? C'est l'impression que laisse la subtile combine que l'axe franco-belge est en train de tenter à l'adresse de l'Iran en faisant passer par décret au sein du Parlement une liste de pays avec qui extrader des prisonniers politiques. C'est en gros, ce que les analystes ont appris de ce coup de fil inattendu donné par la nouvelle ministre des A.E. de la France, à son homologue iranien. Que se passe-t-il au juste ? 

« Les États-Unis ont participé aux récents pourparlers de Doha sans approche basée sur l'initiative. Notre évaluation des récents pourparlers à Doha est positive. Mais nous devrions attendre et voir comment la partie américaine profiterait de l'opportunité diplomatique. La voie de la diplomatie est ouverte dès maintenant. Nous sommes sérieux et sincères pour parvenir à un bon accord durable et avons toujours présenté nos propositions et idées positives lors des négociations », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, lors d'un contact téléphonique avec la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dont il a d'ailleurs félicité la nomination à ce poste.

 

Dans un article publié le 3 juillet, le journal américain Washington Post évoque l’incapacité des États-Unis à répondre à l’intensification des activités russo-iraniennes contre leurs intérêts en Asie de l’Ouest.

« Le déferlement d’activités russes et iraniennes contre les intérêts américains en Asie de l’Ouest a donné du fil à retordre aux commandants militaires américains de la région qui réfléchissent à la façon dont ils vont devoir rétablir la dissuasion sans déclencher un conflit plus large, un problème éternel devenu “urgence” sur fond de l’instabilité mondiale déclenchée par l’opération militaire russe en Ukraine. »

Selon The Washington Post, cette question a poussé les États-Unis à revenir sur leurs priorités, non sans irriter les alliés traditionnels de Washington en Asie de l’Ouest, à savoir l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Israël qui ont du mal à digérer que les attentions américaines sur le plan militaire se focalisent désormais sur l’Ukraine.

Le journal fait allusion à la visite, fin juin, du général Michael Erik Kurilla, nouveau commandant du CentCom, sur la base d’al-Tanf, autrement dit, le centre d’entraînement des terroristes étrangers et/ou syriens. Cette visite a eu lieu quelques jours seulement après que des avions de chasse russes ont attaqué un poste de combat exploité par des terroristes à l’intérieur de la garnison.

Pour Kurilla, cet incident fait partie d’une tentative plus large des adversaires des États-Unis pour affirmer leur domination dans la région ; « et ils sont prêts à parier que Washington ne va pas montrer une réaction sérieuse ». La frappe russe a été effectuée alors qu’on pouvait toujours découvrir, sur les murs d’un bâtiment avoisinant, les traces d’une attaque aux drones menée en octobre de l’année dernière par les forces proches de l’Iran contre cette base militaire américaine, rappelle aussi le journal.

L’article énumère par la suite des soi-disant actes de provocations des Russes et Iraniens ayant eu lieu pendant le mois de juin. « Il y a eu une simultanéité entre la frappe russe, et plusieurs autres mesures prises par l’Iran et ses forces alliées. À titre d’exemple, les vedettes rapides du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) se sont rapprochées à moins de 55 mètres des navires américains dans le golfe Persique. Plus tôt, les forces américaines s’étaient vues obligées de réagir aux attaques venant des alliés yéménites de l’Iran contre une base militaire au sud d’Abou Dhabi ».

lundi, 04 juillet 2022 22:13

L’initiative de paix iranienne

Téhéran a officiellement enclenché son initiative de parrainer un processus de conciliation entre Damas et Ankara, sur le terrain, à travers la visite de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, à Damas.

L’initiative iranienne stipule l’activation des efforts coordonnés entre les deux parties pour éviter une nouvelle escalade de tensions dans la région et empêcher de nouvelles opérations militaires turques en Syrie, ce qui devra aplanir le terrain à la réconciliation et mette fin à plus d’une décennie de frictions et d’hostilité entre les deux pays, écrit le journal syrien Al-Akhbar.

« Quatre jours après la visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, en Turquie, l’avion qui le transportait a atterri dans la capitale syrienne, Damas, pour résoudre autant que possible les différends en prélude à un dialogue sérieux entre les deux pays voisins qui garantissent d’ailleurs leurs intérêts respectifs.

La visite s’inscrit également dans le contexte des efforts iraniens depuis qu’Ankara a recommencé ses menaces de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie. De ce point de vue, les déplacements de M. Amir-Abdollahian constituent un appel aux voies diplomatiques pour éviter l’escalade dans cette région. »

Une entité sioniste qui prend en otage les corps de quelque 78 Palestiniens qu'elle a sauvagement assassinés depuis janvier pour en prélever les organes ou alors pour les soumettre à des expérimentations médicales va-t-elle financer 5 hôpitaux au Maroc pour assurer une santé publique d'enfer aux Marocains? Des Marocains à qui elle en veut à mort d'avoir empêché, deux ans après la normalisation, que son ambassadeur s'installe à Rabat et qu'il fasse comme si de rien n'était. 

Les forces occupantes américaines ont dérobé 55 camions-citernes chargés de pétrole syrien afin de les transférer vers leurs bases en Irak, a rapporté le lundi 4 juillet l’agence de presse officielle syrienne SANA.

Des sources locales ont fait savoir à une correspondante de l’agence SANA qu’un convoi composé de 55 camions-citernes appartenant aux forces d’occupation américaine, chargés du pétrole syrien volé, était parti vers les territoires irakiens via le poste illégal de Mahmoudieh dans la banlieue de Yaaroubieh au nord-est de Hassaké.

Le trafic de pétrole syrien est récurrent chez les forces américaines en Syrie ; le plus récent cas en date s’étant effectué le 16 juin, en utilisant un convoi de 42 pétroliers chargés de pétrole volé depuis Hassaké toujours à destination des bases américaines sur le territoire irakien.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Carlos Faria, a déclaré lundi que Moscou et Caracas continueraient à développer leur coopération dans le secteur pétrolier pour contourner les sanctions occidentales.

Selon l'agence de presse russe Sputnik, Faria a déclaré lors d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou : « Depuis la reprise des relations entre les deux pays, la coopération dans le secteur de l'énergie n'a jamais cessé. Nous travaillons sur des projets communs avec des entreprises russes et nous continuons à approfondir ces coopérations. »

L'actualité trop chargée de l'Ukraine où l'armée russe ayant réussi sa mue asymétrique se prépare à infliger de copieuses frappes aux missiles de précision contre les centres décisionnels de l'OTAN à travers toute l'Europe a empêché toute focalisation sur ce curieux incendie qui a frappé ce dimanche la plus grande base US dans le nord de l'Irak, Harir. Un méga incendie qui dixit les sources bien informées a ravagé le gros des installations abritant les soldats. Etait-ce des roquettes ou des drones à l'origine du feu? A vrai dire après la série d'attaques ayant visé Erbil et ce raid au drone récemment conduit contre la base une certaine accalmie règne sur le front. Vraiment ? Il semblerait en effet que la Résistance irakienne maître en art de frappe aux roquettes et aux drones passe en mode soft se faisant une spécialité mortelle en cyberattaques aux dimensions encore plus dévastatrices que les missiles tactiques de la Résistance. Sabereen News dit que l’incendie qui s'est déclaré dans le sanatorium de la base, avait été causé par une panne de courant et que personne n'avait été blessé. Panne du courant liée aux cyberattaques? Si c'est le cas, on est en phase d'une sophistication nette des attaques d'une Résistance irakienne dont les cyberattaques anti Israël commencent réellement à inquiéter l'entité sioniste. Erbil a été prise pour cible d'une méga attaque anti israélienne en mars puis des ciblages contre les raffineries proches d'Israël, mais ce feu déclaré à Harir n'a des équivalences qu'en Israël, cible, d'une terrible campagne cyber signée la Résistance irakien. Sommes-nous en phase d'une sophistication des attaques irakiennes contre Israël?  

lundi, 04 juillet 2022 22:00

REFLEXIONS CONCERNANT SOURATE TÂHA* N5

POLYPHONIE CORANIQUE AU NIVEAU DU RÉCIT*
*Le Coran nous présente bien une ineffable mosaïque polyphonique concernant le récit de Moïse, embrassant plusieurs sourates.*
*Ainsi la sourate Tâhâ en souligne certains moments et aspects en utilisant toutes les subtilités de la narration (voir articles précédents) :*
*le récit commence juste avant un moment privilégié de la vie du Prophète :*
*sa rencontre avec le Créateur autour du Buisson ardent qui lui ordonne de délivrer le peuple d’Israël.*
*Le récit coranique ne suit donc pas la chronologie de l’histoire du Prophète :*
*les épreuves de la naissance et de la jeunesse de Moïse sont narrées dans la suite de la sourate dans une espèce de flash-back.*
*Ce processus d’aller-retour se retrouve plusieurs fois dans la sourate Tâhâ (voir articles précédents), ainsi que celui de la scène dialoguée (très souvent elleptique : c’est-à-dire ne reprenant pas la totalité de l’échange, mais certaines parties pour en accentuer l’importance).*
*Il en va de même dans la sourate ‘ach-Chou°arâ’ :*
*« 10.Et lorsque ton Seigneur appela Moïse : « Rends-toi auprès du peuple injuste,*
*11.[auprès du] peuple de Pharaon »; ne craindront-ils pas (Allah)? »*
*(26)Puis le Coran passe rapidement à ce dialogue étonnant entre Moïse et le Pharaon ; la tonalité est tout à fait différente de celle de la sourate Tâhâ : nous voici devant une autre ‘scène elliptique’, en complément polyphonique avec celle par exemple de la sourate Tâhâ.*
*« 23. »Et qu’est-ce que le Seigneur de l’univers?  » dit Pharaon.*
*24. »Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, dit [Moïse], si seulement vous pouviez en être convaincus!  »*
*25.[Pharaon] dit à ceux qui l’entouraient : « N’entendez-vous pas?  »*
*26.[Moïse] continue : « … Votre Seigneur, et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres ».*
*27. »Vraiment, dit [Pharaon], votre messager qui vous a été envoyé, est un fou ».*
     *28.[Moïse] ajouta : « … Le Seigneur du Levant et du Couchant et de ce qui est entre les deux; si seulement vous compreniez!*
*« ”Dans cette sourate le récit se termine juste après le déluge.* *Par la suite il se trouve intégré dans celui ‘itératif’ des prophètes et de leurs épreuves.*
*Beaucoup d’autres sourates citent le Prophète et son' frère à partir de leur action en Egypte en réponse au commandement divin.*
*35.En effet, Nous avons apporté à Moïse le Livre et lui avons assigné son frère Aaron comme assistant.*
*36.Puis Nous avons dit : « Allez tous deux vers les gens qui ont traité de mensonge Nos preuves ». Nous les avons ensuite détruits complètement. » (25)*
*Dans la sourate 21 (‘Les Prophètes’) Moïse et Aaron sont cités comme une espèce de relai vers Abraham :*
*« 48.Nous avons déjà apporté à Moïse et Aaron le Livre du discernement (la Thora) ainsi qu’une lumière et un rappel pour les gens pieux, 49.*
*qui craignent leur Seigneur malgré qu’ils ne Le voient pas , et redoutent l’Heure (la fin du monde). 50*
*Et ceci [le Coran] est un rappel béni que Nous avons fait descendre. Allez-vous donc le renier? 51.*
*En effet, Nous avons mis auparavant Abraham sur le droit chemin. Et Nous en avions bonne connaissance.”*
*Dans le Coran, Allah nomme Moïse plus de 120 fois.*
*Toutes ces sourates différentes apportent une coloration particulière à l’histoire de Moïse, soit en insistant sur certains aspects ou événements, soit en l’intégrant dans des enchâssements coraniques particuliers.*
*A relire, dans le cadre des réflexions concernant la ‘scène dialoguée’ : celle qui complète le ‘portrait du Pharaon’ dans la sourate 43 (46 – 55) ;*
*voir le récit de certains événements après le déluge dans la sourate 44 (17 – 33)*

lundi, 04 juillet 2022 21:56

REFLEXIONS CONCERNANT SOURATE TÂHA N3

 SOURATE TÂHA ET SES GROS PLANS
*Un lecteur de cette page demande plus d’explications concernant les ‘close-up’ (les ‘gros plans’) dans le Coran : revenons pour ce faire aux versets concernant la maman de Moïse*
*(voir articles précédents) :*
*« 40.Et voilà que ta soeur (te suivait en) marchant et disait :»*
*« Puis-je vous indiquer quelqu’un qui se chargera de lui? *«Ainsi, Nous te rapportâmes à ta mère afin que son oeil se réjouisse et qu’elle ne s’afflige plus. »*
*Ce close-up fonctionne comme si le regard divin se focalisait tout à coup sur un détail à partir des immensités macrocosmiques.*
*Dans le contexte de ces versets, il s’agit d’un embrassement par la tendresse divine.*
*Le musulman ressent l’essence du message dans sa simplicité extrême, car il provient du Locuteur ultime, le Créateur Lui-Même qui s’adresse à Moïse.*
*Mais il s’adresse aussi au Prophète qui récite le Coran :*
*«9.Le récit de Moïse t’est-il parvenu? »*
*Le ‘te’ (ka en arabe) nous introduit dans l’intimité entre le Prophète et son Seigneur, et les close-ups se déploient d’abord, dans leur essence, sur l’écran de la conscience du Prophète.*
*C’est une des dimensions absolument uniques du Coran.*
*Le ‘qasas’, récit coranique est souvent une suite de tels close-ups entre des espèces d’ellipses.*
*Il en va ainsi dans le contexte des versets suivants dans la sourate Tâha, à la suite du départ des Banou Isra’îl d’Egypte.*
*Ces versets nous plongent abruptement dans un récit* *concernant le rendez-vous divin de Moïse :*
*il s’agit d’un échange verbal en close-up, capté divinement sans préambule*
*« .81. »*
*Mangez des bonnes choses que Nous vous avons attribuées et ne vous montrez pas ingrats, sinon Ma colère s’abattra sur vous : et celui sur qui Ma colère s’abat, va sûrement vers l’abîme. 82.*
*Et Je suis Grand Pardonneur à celui qui se repent, croit, fait bonne oeuvre, puis se met sur le bon chemin ». 83. »*
*Pourquoi Moïse t’es-tu hâté de quitter ton peuple?*
*« 84.Ils sont là sur mes traces, dit Moïse.*
*Et je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait.*
*85.Allah dit :*
*« Nous avons mis ton peuple à l’épreuve après ton départ. Et le Samiri les a égarés ».*
*Le verset 83 contient une question étonnante de la part du Seigneur:* *comme si le Créateur de toute chose ne connaissait pas la réponse…*
*Devons-nous y comprendre une espèce de reproche dans la bouche du Seigneur ?*
*Il s’agit plutôt de l’affirmation de l’ubiquité du Narrateur divin qui présente l’égarement du peuple d’Israël comme une épreuve venant de Sa part.*
*D’autres sourates nous présentent d’autres dimensions de cette rencontre de Moïse van Allah , (à moins qu’il faille comprendre qu’il s’agit d’autres rencontres…) entre autres la demande de Moïse de voir le Seigneur, et l’effondrement de la montage..*
*L’échange verbal semble donc contenir des ellipses, comme pour aller à l’essentiel de cet aspect de l’échange:*
*la hâte du Prophète, l’égarement du peuple, l’ubiquité de Dieu, et de Sa guidance.*
*Le verset 86 sera compris dans ce même contexte.*
*« 86.Moïse retourna donc vers son peuple, courroucé et chagriné; il dit :*
*« Ô mon peuple, votre Seigneur ne vous a-t-Il pas déjà fait une belle promesse?* *L’alliance a-t-elle donc été trop longue pour vous?*
*ou avez-vous désiré que la colère de votre Seigneur s’abatte sur vous, pour avoir trahi votre engagement envers moi? »*
*Ce verset est précédé par le récit en flash-back de l’égarement de Banou Isra’îl. Ce retour en arrière (à partir de la réponse du peuple d’Israël) illustre le rôle du Prophète Haroun.*
*« Ne peut-on pas aussi voir dans le verset 83 un frein à l’empressement de Moïse de se rendre au rendez-vous divin ?*
*Qu’il y a un équilibre à respecter et que le désir de Moise de rencontrer Dieu, le désir de proximité avec le ‘ciel’ ne doit pas conduire à léser la ‘terre’, à quitter son peuple ? »*
*Ma réponse:*
*« C’est sans doute l’une des dimensions essentielles, non seulement du verset 83, mais de la totalité de l’échange verbal et de la réaction du Prophète, c’est-à-dire les versets 83-86.*
*Cela n’exclut naturellement pas l’impeccabilité du Prophète, mais bien la nécessité permanente de la correction et guidance divine. »*
*Remarquons aussi l’extrême précision dans le tracé coranique de la formulation divine de cet ‘échange’.*