
تقي زاده
Fêtez l’Aïd Al-Kabir
La majorité des pays musulmans fêteront l’Aïd Al-Kabir ou l’Aïd Al-Adhã (la fête du sacrifice). C’est l’une des fêtes les plus importantes en Islam puisqu’elle représente la soumission totale des croyants envers Dieu.
Le rituel veut que les fidèles égorgent un mouton pour honorer le sacrifice d’Ibrahim (ou Abraham). En effet, le Coran nous apprend clairement que Ibrahim était un envoyé de Dieu qui était sur le point de sacrifier son fils unique afin d’obéir à un commandement divin. L’archange Gibril (ou Gabriel), est alors intervenu pour remplacer le jeune garçon par un mouton à proximité de La Mecque. Cet acte de soumission ultime fait d’Ibrahim le premier des musulmans.
La bête doit être alors partagée en 3 parts égales: pour la famille, pour les voisins et amis et les meilleurs morceaux doivent être réservés aux pauvres.
L'Aïd sanglant au Nigeria
Un homme a été tué, deux femmes et un enfant blessés dans l'attaque d'un convoi routier dans le nord-est du Nigeria, selon l'AFP.
Ce genre d'attaque est régulièrement menée par le groupe takfiriste Boko Haram dans cette région.
Des hommes armés ont fait feu samedi sur un convoi de véhicules qui se rendait pour la fête de l'Aïd el-Kébir de Monguno, une ville de garnison, à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, distante de 140 kilomètres.
Les victimes se rendaient à Maiduguri pour célébrer la fête musulmane de l'Aïd ( fête de la sacrifice) lundi, lors de laquelle on sacrifie traditionnellement des béliers. Les assaillants ont profité de la panique des voyageurs pour s'emparer d'un camion rempli d'animaux à sacrifier, selon un conducteur, Abba Gana, qui a confirmé le bilan des victimes.
Le village de Kulukawuya, où s'est déroulé l'attaque, est situé sur une route commerciale stratégique reliant Maiduguri à Gamboru, à la frontière camerounaise.
L'organisation terroriste Boko Haram qui a prêté allégeance à Daech s'inspire de la pensée wahhabite. Or dans cette pensée, toutes les écoles islamiques, chiites comme sunnites, sont jugées "hérétiques".
Au lieu de se consacrer à la lutte contre Boko Haram, l'armée nigériane s'en prend aux minorités religieuses. Le leader des chiites nigérians se trouve ainsi en prison depuis un an et son état de santé est inquiétant selon ses proches.
Hollande critique les USA
Le président français, François Hollande, a sévèrement critiqué la réaction des États-Unis aux attaques du 11 septembre 2001, "réaction qui a généré les attaques terroristes qui ont lieu aujourd'hui en Occident".
"Au lieu de dissiper la menace takfiriste, la réponse des États-Unis aux événements du 11 septembre a provoqué la guerre en Irak, dont les impacts se font aujourd'hui ressentir en France", a affirmé le président Hollande sur sa page Facebook.
"Oui, à l'époque nous étions tous "américains"... Mais la réponse des États-Unis aux attentats du 11 septembre n'a pas déraciné le terrorisme. Au contraire, elle l'a propagé dans une zone géographique très large, à tel point que la France en fait aujourd'hui les frais, bien qu'elle se soit bien gardée de prendre part à l'invasion de l'Irak en 2003."
France 24, qui rapporte cette information, conclut : "Les propos de Hollande font allusion à l'émergence de Daech et de la pensée qaïdiste en Irak qui touche désormais dans une large mesure la Syrie et qui, au delà du Moyen-Orient, s'est manifestée dernièrement en France."
"Chaque attaque terroriste est une reconstitution du 11 septembre avec son cortège de morts, de familles endeuillées et de destins brisés", ajoute France 24 en reprenant les propos du président français.
Depuis Jacques Chirac, c'est la première fois qu'un président français critique ouvertement la politique moyen-orientale des États-Unis et les accuse d'être à l'origine de la crise sécuritaire que traverse l'Europe.
Le Brexit semble avoir encouragé l'émergence d'une contre-Otan européenne
La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne semble avoir donné des ailes à la France et à l'Allemagne au moins en termes militaires
Les deux pays cherchent désormais à jouer un rôle de premier plan dans la politique de défense de l'UE et appellent à une coopération militaire plus étroite entre les pays européens. Est-ce le début de la naissance d'une Otan affranchie du joug américain ?
Les réformes proposées par les deux pays se concentrent, d'abord et avant tout, sur la création d'une armée européenne commune, si on en croit le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
Au seuil de la tenue du prochain sommet de l'UE, Paris et Berlin viennent de proposer aux membres de l'UE une mesure ambitieuse qui prévoit la création d'un siège militaire conjoint et permanent de l'Europe, des missions de reconnaissance communes menées à l'aide des satellites européens, la formation d'un commandement médical et de la logistique commun, ainsi que la synchronisation du financement et de la planification militaire.
Un document de six pages rédigé conjointement par la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen et son homologue français Jean-Yves Le Drian a déjà été envoyé aux membres de l'UE avant le sommet à Bratislava qui va se dérouler jeudi. Le texte doit être discuté et approuvé lors de la réunion. Selon le journal allemand, qui a eu accès au document, la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande chercheraient à démontrer leur rôle de premier plan dans l'UE et à valoriser ce que le document appelle "l'esprit d'entreprise" à la suite de la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE.
Jusqu'ici, de nombreux projets dans le domaine de la défense étaient en suspend en raison des vetos constants de Londres. Maintenant, sans la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne espèrent prendre rapidement des décisions. Selon le nouveau plan de défense potentiel, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Pologne créeraient des structures militaires permanentes qui agiront au nom de l'UE. Le centre de planification et d'opérations militaires se trouverait à Bruxelles, ce qui, selon certains experts, peut éventuellement conduire à l'émergence d'un rival pour l'Otan.
Un an après une grande tragédie, Premier jour du pèlerinage à La Mecque
Gérer les flux ininterrompus de pèlerins, organiser leur accueil, leur transport et garantir leur sécurité représentent une énorme opération logistique dont la gestion par l'Arabie saoudite sera cette année scrutée de près. Ryad avait en effet fait l'objet de vives critiques après la bousculade la plus meurtrière de l'histoire du hajj, le 24 septembre 2015, survenue lors du rituel de la lapidation de Satan, qui aura lieu cette année lundi.
Au moins 2297 fidèles avaient péri dans ce drame, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers. L'Arabie saoudite avait communiqué un chiffre de 769 morts, et les résultats d'une enquête lancée par les autorités n'étaient toujours pas communiqués près d'un an plus tard.
L'identification des victimes avait été difficile et des pays avaient dénoncé la confusion entourant le sort de leurs ressortissants.
Des dizaines de milliers d'Iraniens seront eux privés de pèlerinage cette année, et ce pour la première fois depuis près de trois décennies. Sur les quelque 60'000 qui s'étaient rendus en 2015 à La Mecque, plus de 460 avaient péri dans la bousculade, provoquant la colère de Téhéran, dont les relations étaient déjà très tendues avec Ryad, notamment au sujet des conflits en Syrie et au Yémen.
Après ce drame, et en dépit de négociations, les deux puissances régionales ne sont pas parvenues à trouver un accord pour l'envoi des Iraniens au pèlerinage, échangeant cette semaine des invectives qui ont atteint un niveau inédit.
Le guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei, a estimé que la famille royale saoudienne "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam, alors que le grand mufti de l'Arabie wahhabite, Abdel Aziz ben al-Cheikh, a lancé que les Iraniens n'étaient "pas des musulmans".
La Syrie approuve l'accord de trêve russo-américain
Aïd al-Adha

Les sens ésotériques du pèlerinage selon l’Ayatollah Djavadi Amoli
L’Ayatollah Djavadi Amoli, avec la publication de son livre sur les sens ésotériques du Pèlerinage, a montré que les intellectuels musulmans s’intéressent à cette question.
Pour l’Ayatollah Djavadi Amoli, les pèlerins qui se rendent au pèlerinage à la Mecque et récitent la formule spéciale, constituent plusieurs groupes. Comme la foi a des degrés différents, les croyants aussi ont des degrés différents, certains ne s’attachent qu’aux mots et aux pratiques superficielles, d’autres au contenu et au sens de ces rites et de ces cérémonies.
L’Ayatollah Djavadi Amoli, commentateur et philosophe contemporain, fait partie des chercheurs qui ont travaillé et publié des ouvrages sur ce sujet. Dans ses travaux sur la philosophie du Pèlerinage, l’Ayatollah Djavadi Amoli s’est inspiré des versets coraniques et des Revayat, pour donner un avis original dont nous vous présentons quelques aspects.
L’Ayatollah Djavadi Amoli estime que le Pèlerinage a des règles qui exigent une soumission complète. Pour comprendre ces avantages et ces secrets, il présente certains textes des Revayat et des témoignages spirituels sous forme de récits. Ce professeur du centre d’enseignement islamique de Qom considère que si la lutte contre une quelconque invasion étrangère a des avantages évidents, par contre la compréhension des règles et du sens du Pèlerinage est elle, très difficile.
Comment expliquer la station à Mach’ar, l’obligation de se tondre la tête, les sept aller retour entre Safa et Marveh, qu’il est conseillé de courir sur ce parcours et d’autres actions dont les sens secrets nous restent cachés.
Cet aspect est plus évident dans le pèlerinage que dans les autres actions religieuses islamiques.
Feiz a rapporté du Prophète(SAWA) que, lorsqu’il récitait la formule Labbayk, il disait à Dieu «لبّيك بِحَجّة حقّاً، تعبّداً و رِقّاً», c’est à dire «Mon Dieu, j’exécute les rites du pèlerinage et récite ses formules dans la plus grande soumission». Beaucoup de règles du pèlerinage ne sont pas explicables par la raison, c’est pourquoi il récitait cette formule que nous rencontrons aussi lors des prosternations dans la prière.
Avec la formule «Labbayk» nous revêtons l’habit d’Ehram. Il est conseillé au musulman qui porte cette tenue, de répéter la formule jusqu’aux environs de la Kaaba. Selon l’Ayatollah Djavadi Amoli, la répétition de cette formule est un rappel constant de notre alliance avec Dieu à tous les instants de notre vie.
Le Prophète suprême(SAWA) a déclaré: «La soumission qui existe dans les religions précédentes, dans l’islam, se manifeste dans la lutte dans le sentier divin et le Takbir sur les sommets.»
L’Ayatollah Djavadi Amoli explique cette phrase dans son livre "Rahiq Makhtoum" par le «Talbieh», la formule "Labbayk Allahomma Labbayk"(لبيك اللهمَّ لبّيك), que les pèlerins récitent sur toutes les hauteurs.
Dieu nous appelle à une soumission raisonnable, dans la formule coranique «ايای فارهبون». La crainte de l’enfer est naturelle, mais la crainte de Dieu est plus difficile et signifie une peur de la raison et le respect des limites. Il dit à ce sujet: «Le respect impose des limites et des règles de politesse». L’auteur du livre «la connaissance de la religion» estime qu’il faut, car Dieu est sans cesse avec nous, comme le dit le verset «وَ هُوَ مَعَكُم اَينَما كُنْتُم», respecter des limites qui ne sont ni spatiales ni temporelles. Selon lui, ces limites sont des limites idéologiques, c'est-à-dire que l’être humain ne doit plus «voir» que Dieu, ne compter que sur Lui et ne s’attacher qu’à Lui. «Labbayk» signifie «je suis venu près de Toi», et c’est dans ce sens que nous devons comprendre la soumission du pèlerin dans la formule d’ouverture du Pèlerinage, le revêtement de l’habit spécial du pèlerin, et la phrase du Prophète(SAWA): «لبّيك بِحَجّة حقّاً، تعبّداً و رِقّاً».
Certains pèlerins répondent à l’appel des Prophètes, d’autres à l’appel de Dieu. Certains disent: «لبيك داعِی الله، لبيك داعِی الله» C'est-à-dire «toi qui nous a invités à Dieu, nous acceptons ton appel», et sont des pèlerins moyens de Beytollah. Ce sont ceux qui ont répondu à l’invitation du Prophète Abraham(AS): «وَ اَذِّن فی النّاسِ بالحج ياْتوكَ رِجالاً و عَلی كُلِ ضامِر ياْتينَ مِن كُل فَجّ عميق».
L’auteur du livre considère que celui qui doit se rendre à la Mecque n’est pas celui qui possède suffisamment de biens, mais celui qui peut effectuer ce voyage sans problèmes. Celui-là doit répondre positivement à l’invitation coranique: «لِله عَلی النّاس حِجُّ البيتِ ...» et avec les autres croyants, dire: «لبيك، ذا المعارج لبيك، داعياً الی دار السلام لبيك، مرهوباً، مرعوباً اليكَ لبيك، لا معبودَ سِواكَ لبيك» en répondant directement à Dieu et non à Abraham(AS), bien que ces deux réponses soient complémentaires. C’est le pèlerin qui fait la différence entre ces deux réponses. Il se peut aussi que quelqu’un réponde à Dieu «لبيك ذَا المعارجِ لبيك» mais en pensant répondre au Prophète(SAWA) «اَذّن فی الناس بالحجّ», comme c’est le cas selon l’auteur, dans beaucoup de questions religieuses.
Certains considèrent la lecture du saint Coran comme la répétition des paroles du Prophète(SAWA), mais les saints Imams, dans la prière, répétaient parfois un mot plusieurs fois, comme s’ils l’entendaient directement de Dieu.
Les pèlerins qui se tiennent devant la Kaaba ont la pierre noire à leur gauche et la station d’Abraham à leur droite, alors que la pierre noire est à droite de la Kaaba et la station d’Abraham, à gauche. Le secret est que le rang du Prophète(SAWA) est à droite et celui d’Abraham à gauche, le Prophète(SAWA) qui devant la porte de la Kaaba, récita cette prière: «البيتُ بيتُكَ وَ اَنا ضَيفكَ و اَنَا عَبدُكَ».
Le demi-cercle d’Ismaïl n’est pas la direction des prières mais y est inclus, c’est là où sont enterrés Hadjar(la femme d’Abraham) et beaucoup de Prophètes. C’est par respect pour Hadjar et ces Prophètes que cet endroit a été inclus au parcours des circumambulations.
Le premier coin de la Kaaba est celui de la pierre noire, puis vers le demi-cercle d’Ismaïl le coin Shami, puis le coin Maghrebi, à l’opposé de la porte de la Kaaba, puis le coin Yamani. Cela signifie que, si vous êtes devant la Kaaba, votre gauche est du côté de la pierre noire. Mais la droite de la Kaaba est la pierre noire et le coin Yamanite, et la gauche de la Kaaba, les deux coins Shami et Maghrebi. C’est entre les deux coins Maghrebi et Yamanite que le pèlerin semble «s’accrocher» à Dieu et à Sa grâce.
Ebn Babouyé dans son livre «مَن لا يحضره الفقيه», ainsi que d’autres auteurs, a écrit que l’Imam Sadegh(AS) a dit : «La Kaaba a pris ce nom à cause de sa forme cubique, le sens de ses quatre murs est que le Beyt-ol-mahmour, a aussi quatre murs, car l’Arsh divine, le «Trône sublime» a quatre côtés qui renvoient aux quatre formules «سبحان الله» «الحمدلله» «لا اِله الاّ الله» «الله اكبر».
La forme du temple spirituel de la Kaaba «renvoie» au monde des significations suprasensibles, et du monde des significations au monde de la raison pure, et du monde de la raison pure au domaine de Dieu. Certains pèlerins arrivent à dépasser le simple parcours autour de la Kaaba de pierres, poussés par la crainte de l’enfer ou le désir du Paradis, certains dépassent ce stade et arrivent à l’Arsh divine, comme Hares ben Zeïd qui avait dit: «(Je regardais la Kaaba) comme si j’étais en face de l’Arsh du Miséricordieux»: «كَانّی اَنظُرُ الی عرشِ الرَّحمن بارزاً»
Certains arrivent à percevoir la vérité de la Kaaba et tournent autour d’elle au rythme des quatre formules «سبحان الله» «الحمدلله» «لا اله الاّ الله» «الله اكبر».
Leur prière après ces sept parcours autour de la Kaaba, est aussi récitée en fonction de ces quatre formules, tout comme les sept aller venues entre Safa et Marve, et les stations à Arafat, Mach’ar et Ména, et en fait, se résument en un seul et même mot et une seule réalité.