تقي زاده

تقي زاده

lundi, 12 septembre 2016 10:06

Fêtez l’Aïd Al-Kabir

La majorité des pays musulmans fêteront l’Aïd Al-Kabir ou l’Aïd Al-Adhã (la fête du sacrifice). C’est l’une des fêtes les plus importantes en Islam puisqu’elle représente la soumission totale des croyants envers Dieu.

Cette fête a lieu le 10ème jour du dernier mois du calendrier musulman qui est le mois le plus sacré car il annonce le pèlerinage à La Mecque, un des piliers de l’Islam qui se termine le jour de l’Aïd Al-Kabir justement.

   Le rituel veut que les fidèles égorgent un mouton pour honorer le sacrifice d’Ibrahim (ou Abraham). En effet, le Coran nous apprend clairement que Ibrahim était un envoyé de Dieu qui était sur le point de sacrifier son fils unique afin d’obéir à un commandement divin. L’archange Gibril (ou Gabriel), est alors intervenu pour remplacer le jeune garçon par un mouton à proximité de La Mecque. Cet acte de soumission ultime fait d’Ibrahim le premier des musulmans.

Les principes islamiques veulent que ce soit au chef de famille de réaliser le sacrifice rituel mais celui-ci peut également déléguer cette tâche s’il n’en est pas capable. Le mouton doit être saigné vivant couché sur le flanc gauche, la tête tournée vers la Mecque et seulement après la prière de l’Aïd. Le sacrifice doit être réalisé à l’aide d’un couteau parfaitement aiguisé, d’un mouvement net et précis pour que l’animal ne connaisse aucune souffrance.

   La bête doit être alors partagée en 3 parts égales: pour la famille, pour les voisins et amis et les meilleurs morceaux doivent être réservés aux pauvres.

lundi, 12 septembre 2016 10:05

L'Aïd sanglant au Nigeria

Un homme a été tué, deux femmes et un enfant blessés dans l'attaque d'un convoi routier dans le nord-est du Nigeria, selon l'AFP. 

Ce genre d'attaque est régulièrement menée par le groupe takfiriste Boko Haram dans cette région. 
Des hommes armés ont fait feu samedi sur un convoi de véhicules qui se rendait pour la fête de l'Aïd el-Kébir de Monguno, une ville de garnison, à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, distante de 140 kilomètres.

Les victimes se rendaient à Maiduguri pour célébrer la fête musulmane de l'Aïd ( fête de la sacrifice) lundi, lors de laquelle on sacrifie traditionnellement des béliers. Les assaillants ont profité de la panique des voyageurs pour s'emparer d'un camion rempli d'animaux à sacrifier, selon un conducteur, Abba Gana, qui a confirmé le bilan des victimes. 

Le village de Kulukawuya, où s'est déroulé l'attaque, est situé sur une route commerciale stratégique reliant Maiduguri à Gamboru, à la frontière camerounaise.

L'organisation terroriste Boko Haram qui a prêté allégeance à Daech s'inspire de la pensée wahhabite. Or dans cette pensée, toutes les écoles islamiques, chiites comme sunnites, sont jugées "hérétiques". 

 Au lieu de se consacrer à la lutte contre Boko Haram, l'armée nigériane s'en prend aux minorités religieuses. Le leader des chiites nigérians se trouve ainsi en prison depuis un an et son état de santé est inquiétant selon ses proches. 

lundi, 12 septembre 2016 10:04

Hollande critique les USA

Le président français, François Hollande, a sévèrement critiqué la réaction des États-Unis aux attaques du 11 septembre 2001, "réaction qui a généré les attaques terroristes qui ont lieu aujourd'hui en Occident".

"Au lieu de dissiper la menace takfiriste, la réponse des États-Unis aux événements du 11 septembre a provoqué la guerre en Irak, dont les impacts se font aujourd'hui ressentir en France", a affirmé le président Hollande sur sa page Facebook. 

"Oui, à l'époque nous étions tous "américains"... Mais la réponse des États-Unis aux attentats du 11 septembre n'a pas déraciné le terrorisme. Au contraire, elle l'a propagé dans une zone géographique très large, à tel point que la France en fait aujourd'hui les frais, bien qu'elle se soit bien gardée de prendre part à l'invasion de l'Irak en 2003."

France 24, qui rapporte cette information, conclut : "Les propos de Hollande font allusion à l'émergence de Daech et de la pensée qaïdiste en Irak qui touche désormais dans une large mesure la Syrie et qui, au delà du Moyen-Orient, s'est manifestée dernièrement en France."

"Chaque attaque terroriste est une reconstitution du 11 septembre avec son cortège de morts, de familles endeuillées et de destins brisés", ajoute France 24 en reprenant les propos du président français.

Depuis Jacques Chirac, c'est la première fois qu'un président français critique ouvertement la politique moyen-orientale des États-Unis et les accuse d'être à l'origine de la crise sécuritaire que traverse l'Europe.

La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne semble avoir donné des ailes à la France et à l'Allemagne au moins en termes militaires 

Les deux pays cherchent désormais à jouer un rôle de premier plan dans la politique de défense de l'UE et appellent à une coopération militaire plus étroite entre les pays européens. Est-ce le début de la naissance d'une Otan affranchie du joug américain ? 

Les réformes proposées par les deux pays se concentrent, d'abord et avant tout, sur la création d'une armée européenne commune, si on en croit le journal allemand Süddeutsche Zeitung

Au seuil de la tenue du prochain sommet de l'UE, Paris et Berlin viennent de proposer aux membres de l'UE une mesure ambitieuse qui prévoit la création d'un siège militaire conjoint et permanent de l'Europe, des missions de reconnaissance communes menées à l'aide des satellites européens, la formation d'un commandement médical et de la logistique commun, ainsi que la synchronisation du financement et de la planification militaire. 

Un document de six pages rédigé conjointement par la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen et son homologue français Jean-Yves Le Drian a déjà été envoyé aux membres de l'UE avant le sommet à Bratislava qui va se dérouler jeudi. Le texte doit être discuté et approuvé lors de la réunion. Selon le journal allemand, qui a eu accès au document, la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande chercheraient à démontrer leur rôle de premier plan dans l'UE et à valoriser ce que le document appelle "l'esprit d'entreprise" à la suite de la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE. 

Jusqu'ici, de nombreux projets dans le domaine de la défense étaient en suspend en raison des vetos constants de Londres. Maintenant, sans la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne espèrent prendre rapidement des décisions. Selon le nouveau plan de défense potentiel, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Pologne créeraient des structures militaires permanentes qui agiront au nom de l'UE. Le centre de planification et d'opérations militaires se trouverait à Bruxelles, ce qui, selon certains experts, peut éventuellement conduire à l'émergence d'un rival pour l'Otan.

Près de 1,5 million de fidèles venus du monde entier entament samedi le pèlerinage à La Mecque, point culminant du calendrier musulman. Il a été marqué l'an dernier par une bousculade meurtrière et cette année par une crise ouverte entre Ryad et Téhéran.
 
Le grand pèlerinage à La Mecque (hajj) est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens. Samedi, les pèlerins se rendent d'abord dans la vallée de Mina, à quelques kilomètres à l'est de La Mecque, avant d'entamer l'ascension du mont Arafat, premières étapes de cinq jours de rituel.


Gérer les flux ininterrompus de pèlerins, organiser leur accueil, leur transport et garantir leur sécurité représentent une énorme opération logistique dont la gestion par l'Arabie saoudite sera cette année scrutée de près. Ryad avait en effet fait l'objet de vives critiques après la bousculade la plus meurtrière de l'histoire du hajj, le 24 septembre 2015, survenue lors du rituel de la lapidation de Satan, qui aura lieu cette année lundi.


Au moins 2297 fidèles avaient péri dans ce drame, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers. L'Arabie saoudite avait communiqué un chiffre de 769 morts, et les résultats d'une enquête lancée par les autorités n'étaient toujours pas communiqués près d'un an plus tard.


L'identification des victimes avait été difficile et des pays avaient dénoncé la confusion entourant le sort de leurs ressortissants.


Des dizaines de milliers d'Iraniens seront eux privés de pèlerinage cette année, et ce pour la première fois depuis près de trois décennies. Sur les quelque 60'000 qui s'étaient rendus en 2015 à La Mecque, plus de 460 avaient péri dans la bousculade, provoquant la colère de Téhéran, dont les relations étaient déjà très tendues avec Ryad, notamment au sujet des conflits en Syrie et au Yémen.


Après ce drame, et en dépit de négociations, les deux puissances régionales ne sont pas parvenues à trouver un accord pour l'envoi des Iraniens au pèlerinage, échangeant cette semaine des invectives qui ont atteint un niveau inédit.


Le guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei, a estimé que la famille royale saoudienne "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam, alors que le grand mufti de l'Arabie wahhabite, Abdel Aziz ben al-Cheikh, a lancé que les Iraniens n'étaient "pas des musulmans".
Le gouvernement de Damas a approuvé l'accord de trêve russo-américain qui doit entrer en vigueur lundi entre gouvernement et rebelles. L'agence officielle Sana l'a rapporté samedi, citant des "sources informées".
"Le gouvernement syrien a approuvé l'accord russo-américain (...) dont l'un des objectifs est de parvenir à une solution politique à la crise en Syrie", a indiqué l'agence, précisant qu'il "y aura une cessation des hostilités dans la ville d'Alep pour des raisons humanitaires".
lundi, 12 septembre 2016 09:43

Aïd al-Adha

L'Aïd al-Adha (en arabe عيد الأضحى, « fête du sacrifice ») ou Aīd al-Kabīr (العيد الكبير « la grande fête » par opposition avec l'Aïd el-Fitr appelé aïd as-saghir, ou petit aïd), est la fête la plus importante de l'islam. Elle est appelée Tabaski dans les pays...
Aïd al-Adha
L'Aïd al-Adha (en arabe عيد الأضحى, « fête du sacrifice ») ou Aīd al-Kabīr (العيد الكبير « la grande fête » par opposition avec l'Aïd el-Fitr appelé aïd as-saghir, ou petit aïd), est la fête la plus importante de l'islam. Elle est appelée Tabaski dans les pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale (Tchad, Cameroun) ayant une importante communauté musulmane. Elle a lieu le 10 du mois de dhou al-hijja, le dernier mois du calendrier musulman, après waqfat Arafa, ou station sur le mont Arafat et marque chaque année la fin du hajj.
Appellations
Eid al-Adha aux différents noms, y compris: le jour du sacrifice, est appelé en Palestine, la Jordanie, le Liban, l'Egypte, le Maroc, la Tunisie, l'Irak, la Libye, l'Algérie, L’Aïd el-Kebir, à Bahreïn Aïd hejaj et à Iran Aïd qurban.
L’Aïd el-Kebir est nommé la Tabaski ou Tobaski au Sénégal et en Gambie (mot sérère, ancienne fête religieuse sérère) et dans les autres pays d'Afrique de l'Ouest francophone (Guinée, Mali, Côte d'Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Togo, Niger,Cameroun) et par exemple au Nigeria. En Afrique du Nord, il est appelé Tafaska chez les maghrébins de tradition Amazightandis que les autres Berbères, arabophones, utilisent le nom arabe. En Turquie, il est appelé Kurban Bayramı et dans les Balkans, Kurban Bajram. En Éthiopie, il est appelé Arefa.
En Indonésie, on l'appelle Lebaran Haji.
En langue française, s'utilise également le terme fête du sacrifice.
Rites et traditions islamiques
Cette fête commémore la soumission d'Ibrahim (Abraham dans la tradition juive) à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte d'égorger, sur l'ordre de Dieu, son unique fils Ismaël (dans le judaïsme, le fils à sacrifier est Isaac). Après son acceptation de l'ordre divin, Dieu envoie l'archange Gabriel (Jibrīl) qui, au dernier moment, substitue à l'enfant, un mouton qui servira d'offrande sacrificielle. En souvenir de cette soumission totale d'Ibrahim à son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal (le mouton qui a six mois ou la chèvre qui a deux ans ou le bovin qui a deux ans et qui est entré dans la troisième année lunaire ou le chameau qui a complété cinq ans) selon les règles en vigueur. Notamment, le musulman doit se comporter au mieux avec l'animal, le prophète Mohammed (psl) ayant dit : « Certes Allah a prescrit l'excellence dans toute chose. Ainsi lorsque vous tuez, tuez de manière parfaite et si vous égorgez, égorgez de manière parfaite. Que l'un de vous aiguise son couteau et qu'il apaise la bête qu'il égorge ». Il faut manger de la viande du sacrifice, en garder et en offrir aux pauvres, proches, voisins, collègues, etc.
Le jour de Aïd el-Kebir constitue un jour de célébration dans la tradition prophétique musulmane. En effet, dès l'annonce de la vision de la nouvelle lune, les musulmans glorifient la grandeur de Dieu par le takbir.
Il est également fortement recommandé de multiplier les aumônes et les cadeaux ce jour-là.

L’Ayatollah Djavadi Amoli, avec la publication de son livre sur les sens ésotériques du Pèlerinage, a montré que les intellectuels musulmans s’intéressent à cette question.
Pour l’Ayatollah Djavadi Amoli, les pèlerins qui se rendent au pèlerinage à la Mecque et récitent la formule spéciale, constituent plusieurs groupes. Comme la foi a des degrés différents, les croyants aussi ont des degrés différents, certains ne s’attachent qu’aux mots et aux pratiques superficielles, d’autres au contenu et au sens de ces rites et de ces cérémonies.
L’Ayatollah Djavadi Amoli, commentateur et philosophe contemporain, fait partie des chercheurs qui ont travaillé et publié des ouvrages sur ce sujet. Dans ses travaux sur la philosophie du Pèlerinage, l’Ayatollah Djavadi Amoli s’est inspiré des versets coraniques et des Revayat, pour donner un avis original dont nous vous présentons quelques aspects.
L’Ayatollah Djavadi Amoli estime que le Pèlerinage a des règles qui exigent une soumission complète. Pour comprendre ces avantages et ces secrets, il présente certains textes des Revayat et des témoignages spirituels sous forme de récits. Ce professeur du centre d’enseignement islamique de Qom considère que si la lutte contre une quelconque invasion étrangère a des avantages évidents, par contre la compréhension des règles et du sens du Pèlerinage est elle, très difficile.
Comment expliquer la station à Mach’ar, l’obligation de se tondre la tête, les sept aller retour entre Safa et Marveh, qu’il est conseillé de courir sur ce parcours et d’autres actions dont les sens secrets nous restent cachés.
Cet aspect est plus évident dans le pèlerinage que dans les autres actions religieuses islamiques.
Feiz a rapporté du Prophète(SAWA) que, lorsqu’il récitait la formule Labbayk, il disait à Dieu «لبّيك بِحَجّة حقّاً، تعبّداً و رِقّاً», c’est à dire «Mon Dieu, j’exécute les rites du pèlerinage et récite ses formules dans la plus grande soumission». Beaucoup de règles du pèlerinage ne sont pas explicables par la raison, c’est pourquoi il récitait cette formule que nous rencontrons aussi lors des prosternations dans la prière.
Avec la formule «Labbayk» nous revêtons l’habit d’Ehram. Il est conseillé au musulman qui porte cette tenue, de répéter la formule jusqu’aux environs de la Kaaba. Selon l’Ayatollah Djavadi Amoli, la répétition de cette formule est un rappel constant de notre alliance avec Dieu à tous les instants de notre vie.
Le Prophète suprême(SAWA) a déclaré: «La soumission qui existe dans les religions précédentes, dans l’islam, se manifeste dans la lutte dans le sentier divin et le Takbir sur les sommets.»
L’Ayatollah Djavadi Amoli explique cette phrase dans son livre "Rahiq Makhtoum" par le «Talbieh», la formule "Labbayk Allahomma Labbayk"(لبيك اللهمَّ لبّيك), que les pèlerins récitent sur toutes les hauteurs.
Dieu nous appelle à une soumission raisonnable, dans la formule coranique «ايای فارهبون». La crainte de l’enfer est naturelle, mais la crainte de Dieu est plus difficile et signifie une peur de la raison et le respect des limites. Il dit à ce sujet: «Le respect impose des limites et des règles de politesse». L’auteur du livre «la connaissance de la religion» estime qu’il faut, car Dieu est sans cesse avec nous, comme le dit le verset «وَ هُوَ مَعَكُم اَينَما كُنْتُم», respecter des limites qui ne sont ni spatiales ni temporelles. Selon lui, ces limites sont des limites idéologiques, c'est-à-dire que l’être humain ne doit plus «voir» que Dieu, ne compter que sur Lui et ne s’attacher qu’à Lui. «Labbayk» signifie «je suis venu près de Toi», et c’est dans ce sens que nous devons comprendre la soumission du pèlerin dans la formule d’ouverture du Pèlerinage, le revêtement de l’habit spécial du pèlerin, et la phrase du Prophète(SAWA): «لبّيك بِحَجّة حقّاً، تعبّداً و رِقّاً».
Certains pèlerins répondent à l’appel des Prophètes, d’autres à l’appel de Dieu. Certains disent: «لبيك داعِی الله، لبيك داعِی الله» C'est-à-dire «toi qui nous a invités à Dieu, nous acceptons ton appel», et sont des pèlerins moyens de Beytollah. Ce sont ceux qui ont répondu à l’invitation du Prophète Abraham(AS): «وَ اَذِّن فی النّاسِ بالحج ياْتوكَ رِجالاً و عَلی كُلِ ضامِر ياْتينَ مِن كُل فَجّ عميق».
L’auteur du livre considère que celui qui doit se rendre à la Mecque n’est pas celui qui possède suffisamment de biens, mais celui qui peut effectuer ce voyage sans problèmes. Celui-là doit répondre positivement à l’invitation coranique: «لِله عَلی النّاس حِجُّ البيتِ ...» et avec les autres croyants, dire: «لبيك، ذا المعارج لبيك، داعياً الی دار السلام لبيك، مرهوباً، مرعوباً اليكَ لبيك، لا معبودَ سِواكَ لبيك» en répondant directement à Dieu et non à Abraham(AS), bien que ces deux réponses soient complémentaires. C’est le pèlerin qui fait la différence entre ces deux réponses. Il se peut aussi que quelqu’un réponde à Dieu «لبيك ذَا المعارجِ لبيك» mais en pensant répondre au Prophète(SAWA) «اَذّن فی الناس بالحجّ», comme c’est le cas selon l’auteur, dans beaucoup de questions religieuses.
Certains considèrent la lecture du saint Coran comme la répétition des paroles du Prophète(SAWA), mais les saints Imams, dans la prière, répétaient parfois un mot plusieurs fois, comme s’ils l’entendaient directement de Dieu.
Les pèlerins qui se tiennent devant la Kaaba ont la pierre noire à leur gauche et la station d’Abraham à leur droite, alors que la pierre noire est à droite de la Kaaba et la station d’Abraham, à gauche. Le secret est que le rang du Prophète(SAWA) est à droite et celui d’Abraham à gauche, le Prophète(SAWA) qui devant la porte de la Kaaba, récita cette prière: «البيتُ بيتُكَ وَ اَنا ضَيفكَ و اَنَا عَبدُكَ».
Le demi-cercle d’Ismaïl n’est pas la direction des prières mais y est inclus, c’est là où sont enterrés Hadjar(la femme d’Abraham) et beaucoup de Prophètes. C’est par respect pour Hadjar et ces Prophètes que cet endroit a été inclus au parcours des circumambulations.
Le premier coin de la Kaaba est celui de la pierre noire, puis vers le demi-cercle d’Ismaïl le coin Shami, puis le coin Maghrebi, à l’opposé de la porte de la Kaaba, puis le coin Yamani. Cela signifie que, si vous êtes devant la Kaaba, votre gauche est du côté de la pierre noire. Mais la droite de la Kaaba est la pierre noire et le coin Yamanite, et la gauche de la Kaaba, les deux coins Shami et Maghrebi. C’est entre les deux coins Maghrebi et Yamanite que le pèlerin semble «s’accrocher» à Dieu et à Sa grâce.
Ebn Babouyé dans son livre «مَن لا يحضره الفقيه», ainsi que d’autres auteurs, a écrit que l’Imam Sadegh(AS) a dit : «La Kaaba a pris ce nom à cause de sa forme cubique, le sens de ses quatre murs est que le Beyt-ol-mahmour, a aussi quatre murs, car l’Arsh divine, le «Trône sublime» a quatre côtés qui renvoient aux quatre formules «سبحان الله» «الحمدلله» «لا اِله الاّ الله» «الله اكبر».
La forme du temple spirituel de la Kaaba «renvoie» au monde des significations suprasensibles, et du monde des significations au monde de la raison pure, et du monde de la raison pure au domaine de Dieu. Certains pèlerins arrivent à dépasser le simple parcours autour de la Kaaba de pierres, poussés par la crainte de l’enfer ou le désir du Paradis, certains dépassent ce stade et arrivent à l’Arsh divine, comme Hares ben Zeïd qui avait dit: «(Je regardais la Kaaba) comme si j’étais en face de l’Arsh du Miséricordieux»: «كَانّی اَنظُرُ الی عرشِ الرَّحمن بارزاً»
Certains arrivent à percevoir la vérité de la Kaaba et tournent autour d’elle au rythme des quatre formules «سبحان الله» «الحمدلله» «لا اله الاّ الله» «الله اكبر».
Leur prière après ces sept parcours autour de la Kaaba, est aussi récitée en fonction de ces quatre formules, tout comme les sept aller venues entre Safa et Marve, et les stations à Arafat, Mach’ar et Ména, et en fait, se résument en un seul et même mot et une seule réalité.

Comment reconnaît-on un Chiite ?
 
Le Chiisme en Islam n’est pas un état séparé de l’Islam. Il est l’islam dans toutes ses moralités et dans tout le sentiment de responsabilité que possède l’homme vis-à-vis de l’autre homme… Abû Ismâ’îl a dit : « J’ai dit à l’Imâm Abû Ja’far Muhammad al-Bâqir (p) : ‘Que je sois sacrifié pour toi ! Les Chiites sont très nombreux dans mon pays’. Il m’a demandé : ‘Les riches de ton pays soutiennent-ils les pauvres, les bienfaisants pardonnent-ils les malfaisants, et se traitent-ils d’égaux à égaux ?’. J’ai répondu que non. Alors, il m’a dit : ‘Ceux-là ne sont pas des Chiites’ ». Le Chiite est celui qui suit la ligne des moralités de l’Islam sur le plan de la question sociale. Il est celui qui aide le pauvre, celui qui pardonne celui qui fait du mal et celui qui se met lui-même et met ses biens à la disposition de son frère. Celui qui ne se conduit pas de cette manière dévie par rapport à la ligne de l’Islam et, de ce fait, dévie par rapport à la ligne du chiisme.
 
L’Imâm al-Bâqir (p) a chargé l’un de ses compagnon, à savoir Khaythama Ibn ‘Abd ar-Rahmân al-Ju’afî, de transmettre une lettre à ses partisans, les Chiites - et tous les Musulmans sont ses partisans- dans laquelle il a dit : «O Khaythama ! Passe le salut à ceux que tu vois parmi nos partisans. Dis-leur de craindre Dieu, le Grand ; que ceux parmi eux qui sont riches aident ceux parmi eux qui sont pauvres, que ceux parmi eux qui sont forts aident ceux qui sont faibles, que ceux parmi eux qui sont vivants assistent aux funérailles de ceux parmi eux qui meurent, et qu’ils se rendent visite dans leurs maisons, car cela ravive notre cause ».
 
Cette recommandation nous est également adressée car nous faisons partie de ses partisans et nous reconnaissons l’autorité des Imâms et leur Imâmat. Elle demande aux Chiites de s’unir, de communiquer les uns avec les autres, de s’aimer réciproquement et de se rappeler toujours toutes les causes vitales qui les rassemblent tous. Ces causes sont celles de l’Islam indivisible sous toutes ses croyances, toutes ses lois, toutes ses valeurs et toutes ses moralités.
 
Et l’Imâm de poursuivre : « O Khaythama ! Dis à nos partisans que nous ne pouvons rien pour eux auprès de Dieu sauf par leurs actions, qu’ils ne pourront avoir notre soutien que par la piété et que ceux qui regretteront le plus au Jour de la résurrection sont ceux qui prescrivent la justice mais qui la contredisent ».
 
La reconnaissance de l’Autorité des Imâms n’est pas un sentiment dans le cœur. La reconnaissance de cette Autorité est de reconnaître celle de Dieu, le Très-Haut, et de Lui obéir, reconnaître l’Autorité du Messager de Dieu (p) et de le suivre, et de reconnaître les Gens de la Maison (p) en empruntant leur voie dans l’obéissance de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, et dans l’amour qu’il faut Lui porter.
 
A ces partisans, les Chiites, l’Imâm (p) explique que leur engagement à la reconnaissance de l’Autorité des Gens de la Maison (p) qui est la reconnaissance de la ligne de Dieu, le Très-Haut, et de Son Messager (p), et que leur engagement au service des Gens de la Maison (p) qui représentent l’Imâmat dans la ligne de l’Islam, impliquent qu’il est de leur devoir d’agir dans le sens de la justice que représente la reconnaissance de l’Autorité et de la vérité qui est la devise des Gens de la Famille… Il leur explique que le fait de contredire ces principes fera de ceux qui les contredisent les personnes qui auront le plus de regret au Jour du Jugement, car ils auront parlé de la justice sans l’appliquer. Ceux qui auraient entendu et mis en application leurs paroles gagneront le Paradis alors qu’eux-mêmes ils gagneront l’Enfer car ils n’avaient pas mis en application la justice dont ils parlaient.
 
Face à l’extrémisme
 
L’Imâm al-Bâqir (p) a voulu jeter les assises intellectuelles et tracer dans les détails les plans pratiques du mouvement des valeurs à travers les relations à l’intérieur de la société et entre une société et une autre. Ses œuvres reflètent sa crainte de voir le Chiisme gagner la sphère de l’extrémisme dans la mesure où l’amour porté aux Gens de la Maison (p) sans être accompagné de la prise de conscience nécessaire peut dépasser les limites raisonnables. Il a donc voulu installer la base sur le fondement de l’équilibre prôné par l’Islam. Il dit à ce propos : « O Chiites !/les partisans des Gens de la Maison/ Soyez la pouffe du milieu /c’est-à-dire celle où l’on s’assoit confortablement car elle n’est ni trop haute ni trop basse/. Alors ceux qui sont extrémistes parce qu’ils vous devancent retourneront vers vous / pour trouver l’équilibre avec vous/, et ceux que vous devancez se hâteront pour vous rejoindre ». Alors un homme parmi les Ansârs du nom de Sa’d lui a dit : « Que je sois sacrifié pour toi ! Qui sont les extrémistes ? ». L’Imâm (p) a répondu : « Ce sont des gens qui disent, en parlant de nous, ce que nous ne disons pas en parlant de nous-mêmes. Ceux-là ne font pas partie de nous et nous ne faisons pas partie d’eux ». Ces gens-là attribuent aux Gens de la Maison (p) des qualités qui ressemblent à celles du Créateur que personne ne Lui est semblable. Ils attribuent aux Gens de la Maison (p), qui sont des créatures, les attributs du Créateur. Puis, à la question de Sa’d : « Qui sont ceux que vous devancez et qui se hâtent pour vous rejoindre ? », l’Imâm al-Bâqir (p) a répondu : « Ce sont ceux qui recherchent le bien, qui le trouvent et qui seront récompensés pour l’avoir recherché. Par Dieu ! Nous ne portons pas un testament de Dieu, nous n’avons aucun privilège auprès de Dieu, nous n’avons avec Lui aucun lien de parenté et nous ne nous approchons de Lui que par l’Obéissance. Ceux qui parmi vous Lui obéissent tireront profit en nous suivant. Attention ! Attention ! Ne Soyez pas dupes ! ».
 
Le sens du Chiisme
 
Le Chiisme n’est pas le fait de suivre ‘Alî et les Gens de sa Maison (p) pour des raisons ou des motifs personnelles. Il est le fait de suivre la voie qu’ils ont empruntée, pour laquelle ils ont œuvré et fait le jihâd. Il est la ligne de l’Islam qui est celle du Messager de Dieu (P). L’Imâm al-Bâqir (p) explique cette idée en disant à Jâbir, qui fut l’un de ses compagnons : « O Jâbir ! Est-il suffisant pour ceux qui prétendent être des Chiites de dire qu’ils nous aiment, nous les Gens de la Famille ? Par Dieu, nos partisans (les Chiites) ne sont autres que ceux qui craignent Dieu et qui Lui obéissent. Ils n’étaient connus que par la modestie, par l’humilité devant Dieu, par la fidélité, par l’évocation permanente de Dieu, par le jeûne, par la prière, par la charité envers les parents, par les services offerts aux voisins démunis, aux pauvres et aux endettés qui sont dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Ils n’étaient connus que par la sincérité des paroles, par la récitation du Coran, et par le fait de s’interdire de dire autre chose que le bien. Ils étaient les fidèles parmi les leurs ». Ces qualités sont les fondements du Chiisme, car le Chiisme est l’Islam sous son aspect authentique.
 
L’Imâm (p) a dit aussi : « Il se peut que quelqu’un dise qu’il aime ‘Ali et qu’il le prend pour dirigeant, mais sans agir en conséquence. Il peut même dire qu’il aime le Messager de Dieu (P) qui était supérieur à ‘Alî (p). Mais prétendre aimer ‘Alî et le Messager de Dieu sans se conduire comme eux n’est d’aucune utilité. Alors craignez Dieu et agissez pour ce qui est chez Dieu. Il n’existe aucune parenté entre Dieu et quiconque parmi les gens. Celui qui, parmi les serviteurs, est le plus aimé par Dieu, le Très Haut, est celui qui Le craigne le plus, celui qui agit le plus dans Son obéissance. O Jâbir ! On ne s’approche de Dieu que par l’obéissance, alors tout chacun qui obéit à Dieu est notre partisan et tout chacun qui désobéit à Dieu est notre ennemi. Par Dieu ! Nul ne peut prétendre à être notre partisan que par l’action et par le fait de s’écarter des interdits fixés par Dieu ».
 
Le sacrifice comme preuve de la reconnaissance de l’Autorité de ‘Alî (p)
 
L’Imâm al-Bâqir (p) explique ce que c’est le Chiite sous un autre angle en disant : « Les partisans de ‘Alî (les Chiites) sont ceux qui donnent les uns aux autres rien que parce qu’ils sont liés les uns aux autres par leur reconnaissance de notre Autorité ; ils sont ceux qui s’aiment parce qu’ils sont liés les uns aux autres par l’amour qu’ils nous portent ; ils sont ceux qui rendent visite les uns aux autres pour faire promouvoir la religion de Dieu / ils sont ceux qui rendent visite les uns aux autres non pas pour comploter et faire des magouilles dans le but de porter atteinte à l’image d’un tel ou d’un tel. Ils rendent visite les uns aux autres pour faire promouvoir la religion de Dieu, cette religion que le Messager de Dieu (P) et les Gens de la Maison (p) ont vécu pour la faire promouvoir. / Ils sont ceux qui, lorsqu’il leur arrive de se mettre en colère, ne commettent pas des injustices. / Ils gardent la ligne de l’équilibre et ne commettent pas des injustices envers celui qui les aura irrités, et ne se conduisent pas envers lui d’une manière illégale/. Ils sont ceux qui, une fois satisfaits, n’exagèrent pas en exprimant leur satisfaction/ c’est-à-dire, ils n’exagèrent pas en donnant à celui qu’ils aiment plus qu’il ne le mérité. Malheureusement, il nous arrive, dans cet Orient, de placer celui que nous aimons au plus haut des sommets, et de placer celui que nous détestons au plus bas des abîmes. Cela est faux car ce qu’il faut c’est être équili
A l’occasion de l’anniversaire de la mort de l’Imâm Mouhammad al-Bâqir (p) :
 
Tenons le message de l’Islam avec fermeté et soyons ouverts à l’amour. L’Imâm est l’école de la vie
 
Dieu dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33). Parmi les Gens de la Famille, on note l’Imâm Muhammad al-Bâqir (p) que l’anniversaire de sa mort est aujourd'hui. Il est l’Imâm dont les immenses connaissances englobaient la science du Livre, de la Sunna et de la réalité où les Musulmans de l’époque confrontaient ses grands défis dans leur vie. Les grands savants musulmans, parmi ceux qui reconnaissaient son imâmat et ceux qui ne le reconnaissaient pas, assistaient à ses cours et admettaient sa suprématie scientifique et ses grandes capacités intellectuelles. Les califes umayyades ne manquaient pas d’avoir recours à l’Imâm chaque foi qu’ils se trouvaient dans l’incapacité de résoudre des problèmes embarrassants. Ayant voulu remplacer la monnaie byzantine qui fut en cours parmi les Musulmans, ce qui a courroucé l’empereur byzantin qui a menacé de frapper une monnaie sur laquelle seront inscrites des injures adressées au Prophète (P), le calife umayyade a consulté l’Imâm (p) qui lui a recommandé de ne pas renoncer à frapper la monnaie islamique et de répondre avec violence aux menaces de l’empereur, car ce dernier n’oserait pas frapper une nouvelle monnaie du fait que les Musulmans refuseront de l’adopter. Cela a donc obligé l’empereur qui voulait mener une guerre psychologique à renoncer à son projet.
 
L’Imâm (p) a joué un grand rôle dans le conflit entre les Umayyades et les Abbassides : Sans être en bons termes avec les Abbassides, l’Imâm (p) a demandé à al-Kumayt, poète connu par sa sympathie pour les Gens de la Famille, de composer des vers qui pourraient contribuer à la chute des Umayyades qu’il considérait comme un grand mal. L’Imâm (p) a ainsi lancé sa grande école où il collaborait avec son fils l’Imâm as-Sâdiq (p). Lorsqu’on étudie les Traditions des Gens de la Maison (p), nous constatons que la plupart de ces Traditions dans les domaines de la jurisprudence, de la loi, de la morale et de tout ce qui touche la vie sont émises par les deux Imâms al-Bâqir (p) et as-Sâdiq (p) ainsi que par les autres Imâms car ces deux Imâms jouissaient d’une certaine liberté dans la mesure où les Umayyades étaient occupés par la défense de leur Etat alors que les Abbassides se préparaient à déclarer leur révolution.
 
Vivre avec Dieu
 
L’Imâm (p) vivait dans tous ces états avec Dieu. Il L’évoquait même lorsqu’il se trouvait en pleine conversation avec ses compagnons. Il rassemblait ses enfants et, jusqu’au lever du soleil, il leur recommandait de lire le Coran et d’évoquer Dieu, choses qui étaient toujours présentes dans sa vie active et dans sa ferme à Médine où il travaillait lui-même comme le faisaient tous les autres Imâms.
 
‘Ali Ibn al-Munkadir disait : « Je ne pensais pas que ‘Ali Ibn al-Hussein (le père de l’Imâm al-Bâqir (p)) pouvait avoir un descendant qui lui ressemblait -car il était incomparable quant à sa science, son ascétisme, sa dévotion et ses moralités. J’ai donc rencontré Muhammad Ibn ‘Ali et j’ai voulu le sermonner, mais voilà que je me trouvais sermonné par lui : Je suis sorti à Médine par une journée où il faisait très chaud et j’ai vu Muhammad Ibn ‘Ali al-Bâqir (p) qui, corpulent, travaillait et transpirait fort. Je lui ai dit : ‘Comment se fait-il qu’un vieux Qurayshite sorte pour faire des gains alors qu’il fait si chaud ? Qu’aurais-tu fait si la mort te surprendrait en cet état’ ? Il s’est arrêté et m’a répondu : ‘Je suis sorti pour chercher mes subsistances pour moi-même et pour ma famille, chose que Dieu aime et qui m’épargne la peine d’avoir besoin de tes semblables. Quant à ce que tu dis au sujet de la mort qui pouvait me surprendre à un moment où je suis en obéissance à Dieu, ce qui me fait peur c’est d’être surpris par la mort à un moment où je suis en désobéissance à Dieu ».
 
Le Coran comme balance
 
D’après ses biographes, l’Imâm (p) -qui n’était pas assez fortuné- n’oubliait jamais de donner aux pauvres et aux démunis de Médine. Il demandait aux gens de ne pas parler au sujet de ce qu’ils ne savent pas : « Parlez au sujet de ce que vous savez, car celui qui isole un verset coranique /de son contexte / dégringole du haut du ciel vers la terre ». Ces paroles sont adressées à ceux qui interprètent le Coran à leur guise ou débattent dans la jurisprudence sans connaissance.
 
L’Imâm (p) apprenait aux gens les manières de se comporter les uns envers les autres : « Dites aux gens le meilleur de ce que vous vous aimeriez entendre dire à vous mêmes, car Dieu déteste celui qui maudit les croyants, qui les insulte et les accusent en faux, Il déteste celui qui est insolent et indécent ainsi que celui qui demande et s’obstine à demander, mais Il aime celui qui est magnanime et vertueux ».
 
En outre, l’Imâm (p) insistait sur la nécessité de distinguer le faux du vrai parmi les Traditions attribuées au Prophète (P) et aux Imâms (p) et ce en les examinant à la lumière du Coran, en faisant que le Coran soit « la balance » qui détermine leur vérité ou leur fausseté : « Accepte toute Tradition compatible avec le Coran qu’elle soit rapportée par une personne charitable ou par une personne immorale, et n’accepte pas toute Tradition incompatible avec le Coran qu’elle soit rapportée par une personne charitable ou par une personne immorale ». Le Coran est la mesure et la balance car Dieu, le Très haut, dit : ((Une lumière et un Livre évident vous sont venus de Dieu)) (Coran V, 15), le Coran étant la lumière qui éclaire ce qui n’est pas lui et ne peut point être éclairé par ce qui n’est pas lui.
 
Un pionnier de la solidarité sociale
 
L’Imâm (p) a appelé à la solidarité sociale, chose qu’il importe d’évoquer à l’occasion de la période du pèlerinage où certaines personnes s’interdisent d’aider leurs proches, leurs voisins ou leurs amis parmi les pauvres et les orphelins, mais ils vont tous les ans au pèlerinage majeur, au pèlerinage mineur ou à la visite des mausolées des Imâms. L’Imâm al-Bâqir dit à ce propos : « Entretenir les membres d’une famille musulmane en dissipant leur faim, en les habillant et en les mettant à l’abri de la mendicité m’est préférable d’aller au pèlerinage une fois, deux fois, dix fois et même soixante-dix fois ». Cela veut dire que l’action sociale et le fait d’aider les orphelins et les pauvres valent mieux que le pèlerinage et les autres œuvres recommandées, car cela constitue une forme de solidarité sociale qui rapproche l’homme de Dieu, ce rapprochement n’étant pas réduit à la prière jour et nuit. La Tradition dit à ce propos : « Les gens sont la famille de Dieu ; celui qui, parmi eux est le mieux aimé par Dieu est celui qui est utile pour la famille de Dieu, celui qui donne de la joie aux membres d’une famille ».
 
La voie du chiisme
 
L’Imâm al-Bâqir (p) enseignait aussi aux Chiites la façon d’être un vrai Chiite. A ce propos, il s’adresse à Jâbir Ibn ‘Abdullâh en disant : « Ô Jâbir ! Est-il suffisant pour ceux qui prétendent être de Chiites de dire qu’ils nous aiment, nous les Gens de la Famille ? Par Dieu, nos Chiites (partisans) ne sont autres que ceux qui craignent Dieu et qui Lui obéissent. Ils n’étaient connus que par la modestie, par l’humilité devant Dieu, par la fidélité, par l’évocation permanente de Dieu, par le jeûne, par la prière, par la charité envers les parents, par les services offerts aux voisins démunis, par la sincérité des paroles, par la récitation du Coran, et par le fait de s’interdire de dire autre chose que le bien. Ils étaient les fidèles parmi les leurs ».
 
Il dit aussi : « Il se peut que quelqu’un dise qu’il aime ‘Ali et qu’il le prend pour dirigeant, mais sans agir en conséquence. Il ne suit pas ses actes et son amour pour ‘Ali ne lui est d’aucune utilité ». Car le vrai amour est celui qu’on porte à la conduite de la personne avant la personne elle-même.
 
L’Imâm (p) poursuit son enseignement en ces termes : « Craignez Dieu et agissez pour ce qui est chez Dieu. Il n’existe aucune parenté entre Dieu et quiconque parmi les gens. Celui qui, parmi les serviteurs, est le plus aimé par Dieu, le Très Haut, est celui qui Le craigne le plus, celui qui agit le plus dans Son obéissance. Ô Jâbir ! On ne s’approche de Dieu que par l’obéissance, alors tout chacun qui obéit à Dieu est notre partisan et tout chacun qui désobéit à Dieu est notre ennemi. Par Dieu ! Nul ne peut prétendre à être notre partisan que par l’action et par le fait de s’écarter des interdits fixés par Dieu ».
 
Après quoi, l’Imâm (p) aborde la question de l’extrémisme en disant : « Ô Chiites ! Soyez au milieu, alors ceux qui avancent vers l’extrême retourneront vers vous et ceux qui sont à l’arrière vous suivront ». Alors, l’un des Ansârs du nom de Sa’d lui a dit : «Que je sois sacrifié pour toi ! Qui sont les extrémistes ? Et l’Imâm (p) de répondre : « Des gens qui disent à notre égard des propos que nous ne disons pas de nous-mêmes. Ceux-là n’ont rien de nous et nous n’avons rien d’eux ». Et ceux qui sont à l’arrière, qui sont-ils ? a encore demandé l’Ansarite. Ils sont, a répondu l’Imâm (p), ceux qui cherchent le bien auront le bien. Par Dieu ! Nous ne portons pas un testament de Dieu, nous n’avons aucun privilège au près de Dieu, nous n’avons avec Lui aucun lien de parenté et nous ne nous approchons de Lui que par l’Obéissance. Ceux qui parmi vous Lui obéissent tireront du profit en nous suivant. Attention ! Attention ! Ne Soyez pas dupes ! ».
 
A quelqu’un qui a dit que les Chiites sont très nombreux dans son pays, l’Imâm (p) a répondu : « Les riches de ton pays soutiennent-ils les pauvres, les bienfaisants pardonnent-ils les malfaisants, et les uns se traitent-ils d’égaux à égaux ? ». Et comme l’homme a répondu par la négative, l’Imâm a dit : « Les Chiites n’agissent pas de la sorte ».
 
L’école des Imâms (p)
 
Voilà, mes chers, ce qu’étaient nos Imâms qui nous lient à Dieu et qui nous lient les uns aux autres. Ils veulent que nous communiquions, que nous solidarisions, que nous nous unissions et que nous nous sentions -chacun selon ses capacités- responsables de l’Islam et des Musulmans. Ceux qui sèment la discorde entre les Musulmans ne suivent pas les Gens de la Famille de même que ceux qui virent vers l’extrémisme tout en se considérant comme des partisans des Gens de la Famille.
 
Je vous appelle tous à étudier les faits et gestes de Gens de la Famille et vous trouverez que ce sont eux qui établissent la liaison entre ce monde-ci et l’Autre monde, qui nous demandent de nous rapprocher de Dieu en portant nos responsabilités envers l’humanité et la vie, qui nous enseignent d’être ouverts à l’amour et non pas à la haine. Voilà ce qu’est le message de l’Islam ; les Gens de la Famille sont les Imâms de l’Islam authentique qui nous lie à Dieu, le Très Haut, par la voie la plus courte.