تقي زاده

تقي زاده

De nombreuses erreurs d’interprétations ont été commises sur l’évolution de la Turquie au cours des trois derniers mois, notamment après la démission du Premier ministre Ahmet Davutoğlu (22 mai) et la tentative de coup d’État militaire (15 juillet).

Le faux coup d’État

Balayons d’abord les absurdités à propos du coup d’État. Tous les auteurs s’accordent sur deux points :
- Le coup a été organisé avec les États-Unis depuis la base de l’Otan à Incirlik et en s’appuyant sur l’Armée de l’Air qui est contrôlée par la multinationale Lockheed Martin,
- Il était conçu pour échouer comme l’atteste l’absence d’initiative contre tous les dirigeants du régime et de son parti, aussi bien que contre le Palais présidentiel, centre stratégique du pouvoir. En outre, certains putschistes étaient de mèche avec le président Erdoğan puisque deux avions rebelles ont escorté le président lors de son retour à Istanbul.

Par conséquent deux interprétations uniquement sont possibles :
- Soit les États-Unis ont adressé un avertissement au président Erdoğan pour le rendre plus docile. Ils auraient alors échoué ;
- Soit les États-Unis et le président Erdoğan sont convenus ensemble du coup d’État de manière à pouvoir purger le pays de toute opposition.

Force est de constater que, malgré les apparences et les déclarations officielles, cette purge va dans l’intérêt commun des États-Unis et du président Erdoğan.

En effet, la Turquie est aujourd’hui le parrain des Frères musulmans dans le monde et de leur branche armée, c’est-à-dire du jihadisme international. Dans cette position, elle continue à tirer les ficelles des « rebelles syriens » aussi bien que de Daesh pour le compte de Washington. Malheureusement, cette position est incompatible avec son adhésion à l’Otan.

Dans un premier temps, Washington a songé résoudre le problème en changeant le président turc. La CIA a donc soutenu la transformation du HDP (parti des minorités, principalement kurde), mais celui-ci a perdu les élections de novembre 2015 que l’AKP a grossièrement truquées [1]. Washington a alors accepté le maintien d’Erdoğan, mais a décidé de retirer la Turquie de l’Otan.

L’Alliance atlantique avait été créée, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à la demande des élites possédantes ouest-européennes qui craignaient d’être balayées plus ou moins démocratiquement par les communistes, sur le modèle du « coup de Prague ». Elle s’est transformée durant la Guerre froide en machine de guerre contre l’Union soviétique. Elle avait alors besoin d’armées très nombreuses ; raison pour laquelle elle fit entrer la Turquie, en 1952. Celle-ci s’avéra indispensable pendant la guerre de Corée, puis lors de la crise des missiles. Cependant, après la disparition de l’URSS, l’Alliance ne fut pas dissoute, mais transformée en 1999 en police du monde unipolaire (Nouveau concept stratégique). Dès lors, toutes les armées de l’Otan ont été adaptées qualitativement à cette nouvelle fonction : fin de la conscription et achat de matériels de haute technologie. Par conséquent, la présence de la Turquie dans l’Otan, qui était nécessaire en 1952, est inutile aujourd’hui.

Alors que l’Alliance tient un sommet de ses chefs d’État tous les deux ans, Washington en a convoqué un, de manière extraordinaire, en juillet 2017 à Bruxelles. On exclura alors la Turquie de sorte que Washington puisse nier toute responsabilité dans le terrorisme international.

Observons au passage que l’AKP accuse régulièrement l’armée en général de collaborer avec les États-Unis. Il a ainsi produit un film de fiction sur le Gladio, le service secret de la CIA/Otan, et condamné plus de 200 officiers supérieurs pour complot contre l’État (procès Ergenekon) [2]. Or, ces condamnations ont été annulées par la suite et ces officiers libérés. Ils avaient en réalité tenté de nouer des relations avec l’Armée chinoise, donc de s’éloigner du Pentagone. Ils sont bien sûr aujourd’hui accusés à tort d’être des putschistes.

La seule objection que l’on peut émettre à l’interprétation de la connivence Washington-Erdoğan, c’est l’avenir du Hizmet, le mouvement de Fehtullah Gülen. Celui-ci est indispensable à la CIA en Afrique, dans les Balkans et en Asie centrale, or il perd aujourd’hui son financement turc. Nous verrons dans les prochains mois quelle alternative Washington a prévue.

Soulignons au passage que Gülen n’a aucun rapport avec ce coup d’État, car il appartient à une autre école islamiste tandis que les putschistes sont des kémalistes.

Le limogeage du Premier ministre

Venons en maintenant à la démission du Premier ministre Ahmet Davutoğlu qui a précédé de deux mois la tentative de coup d’État.

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Après avoir enseigné les sciences politiques en Malaisie, il publie en 2001 sa Stratejik Derinlik : Türkiye’nin Uluslararası Konumu (Profondeur stratégique). S’appuyant sur les thèses de Dimitri Kitsikis, il prône un neo-ottomanisme qui redonne à la Turquie une puissance régionale. Selon lui, la création d’un nouvel Empire turco-mongol doit se faire en deux temps. D’abord renouer des relations diplomatiques avec ses voisins (« zéro problème avec ses voisins »), puis soutenir l’islam chez les voisins de manière à les unifier. Il entre au cabinet du Premier ministre Erdoğan, en 2003, et devient son conseiller diplomatique jusqu’en 2009. Durant cette période, il met en œuvre la première partie de son programme et parvient effectivement à résoudre tous les problèmes de voisinage hérités de la période ottomane (mais ni la question arménienne datant des Jeunes Turcs, ni la question chypriote héritée d’Henry Kissinger). Nommé ministre des Affaires étrangères, en 2009, il parachève cette première phase en négociant le Marché commun Syrie-Turquie-Iran, puis passe à la seconde phase de son projet. Après la dispute Erdoğan-Peres de Davos (fin 2009), il organise la « Flottille de la Liberté » pour soutenir le Hamas et entre en conflit direct avec Israël qui pirate le Mavi Marmara, battant pavillon turc. Puis, il soutient les Frères musulmans en Libye et participe au renversement de la Jamahiriya (2011). Enfin, il soutient encore les Frères musulmans en Syrie, cette fois contre la République laïque.

Force est de constater que cette politique a échoué et conduisait la Turquie dans une impasse. Lors de la seconde phase du projet Davutoğlu, Ankara s’est retrouvé à nouveau en conflit avec la totalité de ses voisins, sauf l’Azerbaïdjan (« zéro voisin sans problème »). C’est pourquoi, en mai dernier, le président Erdoğan a décidé de changer de stratégie et a remplacé Davutoğlu par Binali Yıldırım. Il s’agit toujours de fonder un nouvel Empire turco-mongol, mais cette fois en essayant d’unifier d’abord la Turquie, puis d’étendre son modèle sur ses voisins.

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Binali Yıldırım dirige l’épuration.

Yıldırım est un parrain de la mafia turque qui a assuré le financement de l’AKP depuis sa création. Il a établi des relations de corruption avec la plupart des grandes entreprises turques et purge aujourd’hui celles qui lui ont résisté.

La nouvelle doctrine stratégique turque a déjà conduit Ankara à rétablir de bonnes relations, tout au moins commerciales, avec plusieurs de ses voisins.

Fin juin, la Turquie a signé un accord à Rome avec Israël rétablissant leurs relations diplomatiques. Des échanges à haut niveau avec l’Iran ont maintenu d’intenses liens économiques malgré la guerre en Syrie. En outre, à l’abri des regards, des consultations se multiplient sur la question kurde. Enfin, le président Erdoğan a présenté des excuses à son homologue russe à propos du Sukhoï abattu et rétabli la semaine dernière les flux économiques.

L’évolution à venir

Restent quatre questions en suspens :

- Le soutien aux jihadistes à la frontière du Golan
Depuis la fin 2014, les casques bleus de la Fnuod se sont retirés du No Man’s Land institué par la résolution 338 et ont été remplacés par Al-Qaïda avec le soutien de Tsahal. J’ai révélé l’existence d’un accord entre Moscou et Washington pour contraindre Tel-Aviv à cesser de soutenir ces terroristes et à accepter le retour de l’Onu [3]. On pourrait envisager qu’Ankara prenne le relais, mais en l’absence d’un couloir de communication de la Turquie vers le Sud de la Syrie, c’est impossible. Au demeurant, les Britanniques ont organisé le changement de nom d’Al-Qaïda en Syrie (« rebranding ») probablement pour tenter de faire durer cette situation.

- Le soutien aux jihadistes à Alep-Est
L’intervention de Jeffrey Feltman pour faire passer les couloirs humanitaires sous contrôle de l’Onu atteste que le siège par l’Armée arabe syrienne est efficace. Pourtant la propagande occidentale prétend qu’il a été rompu. Après la fermeture de la voie de communication depuis la frontière, la Turquie ne pourra se maintenir à Alep-Est qu’avec le soutien de la population. Elle devrait donc se résigner rapidement.

- Le soutien aux jihadistes à Rakka et Mossoul
Seule la population d’Al-Anbar (Irak) est exclusivement sunnite et favorable aux jihadistes. La Turquie devrait donc lutter contre Daesh à Rakka, mais continuer à le soutenir à Mossoul. En définitive, le maintien d’un Émirat islamique à Al-Anbar est le seul moyen pour Washington de couper la « route de la soie » tout en prétendant soutenir la paix en Syrie.

- La question kurde
Le projet de l’AKP, soutenu par Paris et avalisé par Washington, est de créer un État kurde, hors de Turquie et d’y expulser les kurdes du PKK. Au cours des dernières années, il a été convenu d’installer ce « Kurdistan » au Nord de la Syrie, dans une zone arabo-chrétienne, après l’avoir vidée de ses habitants historiques. Ce projet est soutenu par certains membres du PKK qui espèrent un État à eux, n’importe où, sans s’inquiéter de se trouver dans une situation aussi illégitime que celle d’Israël en Palestine après la Nakba. Dans les prochains mois, les Kurdes devraient donc clarifier leur position. Jusqu’à présent ils ont été les alliés de tous contre Daesh, ce qui leur a permis de libérer la ville arabe de Manbij et de la considérer comme l’embryon de leur nouvel État. Ils devraient désormais se répartir entre pro-US et pro-Russes. Il sera alors possible d’évaluer la faisabilité d’un « Kurdistan » sur des terres non-Kurdes.

En définitive, lorsque toutes ces questions auront été résolues et que la dictature aura été installée, la Turquie tentera une nouvelle fois d’étendre son modèle à ses voisins, probablement en commençant par ceux qui auront lâchement fermé les yeux sur ses méthodes.

Le site officiel d’information de l’Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique d’Iran, a annoncé que son excellence avait reçu le 21 août 2016, les imams des mosquées de Téhéran et déclaré que les mosquées étaient des tranchées dans la lutte culturelle et la résistance.
 
« La journée des mosquées instituée après l’incendie criminel de la mosquée d’Al Aqsa par les sionistes, est une journée importante. Les imams des mosquées ont un rôle important dans l’enseignement de la prière. Leur présence doit être assidue et efficace, et les mosquées doivent être les bases d’un mouvement pour l’instauration de la civilisation islamique. Les ennemis qui voulaient dominer la région et les États-Unis qui ont subi un lourd échec en Asie de l’ouest, cherchent à affaiblir la foi des gens et des jeunes qui sont aujourd’hui, encore plus actifs qu’à l’époque de la Révolution. La vision politique ne consiste pas à soutenir telle ou telle personne mais à comprendre dans quel sens général évolue la société. Les critiques de certaines personnes après les élections, sont devenues un prétexte pour les ennemis pour remettre en cause le régime dans sa totalité, je les avais prévenus mais ils ne l’ont pas compris, si nous voulons être optimistes, et ils n’ont jamais démenti ou condamné certaines déclarations. Les mosquées doivent être actives aux trois moments de la prière. Penser que le rôle des imams se réduit à ces heures-là est une idée laïque qui sépare le religieux des affaires sociales et politiques. Un islam qui se contente des prières en commun ne dérange pas le front de l’arrogance, c’est l’islam puissant et efficace, à l’origine d’un système politique est social, qui les dérange. Il faut attirer les jeunes par des activités spirituelles pour que le pays et la société profitent de leur présence dans les mosquées », a déclaré le Guide suprême.
Avant cela, l’Hodjat-ol-islam Hadj Ali Akbari, responsable de l’association des mosquées, a présenté un rapport sur les activités des mosquées en Iran et déclaré que 97% des martyrs fréquentaient régulièrement la mosquée et que divers programmes étaient en cours pour la coopération des imams, la formation d’un front uni, la direction des mosquées par des volontaires, la construction d’une société religieuse et engagée, et le recours aux jeunes et aux experts.
L'Iran a montré pour la première fois dimanche des images de son nouveau système anti-aérien Bavar 373, construit localement et comparable au S-300 russe, lors d'une cérémonie en présence du président Hassan Rohani.
 
Les images diffusées par les différents médias iraniens ont montré M. Rohani et le ministre de la Défense Hossein Dehghan devant le nouveau système, un projet qui avait été lancé à l'époque où l'Iran subissait encore les sanctions internationales.

L'Iran a décidé de se lancer dans ce projet lorsque la Russie avait suspendu le contrat pour la livraison du système S-300 en 2010 à cause des sanctions.

En 2007, l'Iran et la Russie avaient conclu un contrat pour la livraison de ce système, mais en 2010 Moscou avait suspendu la vente en application d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre le programme nucléaire iranien.

En 2015, peu avant la conclusion d'un accord international sur le programme nucléaire iranien qui a permis la levée progressive des sanctions, Moscou a de nouveau autorisé le transfert des S-300 dont l'Iran en a pris livraison d'une partie.

Les Etats-Unis et Israël ont critiqué la livraison du système S-300 à l'Iran, ce qui rend difficile toute attaque contre les installations nucléaires du pays.

Nous avons décidé de construire un système anti-aérien que nous avons appelé Bavar 373. Ce système a toutes les capacités du S-300, avait déclaré samedi M. Dehghan.

En mai dernier, le général Dehghan avait annoncé l'entrée en production du système Bavar 373, capable de détruire des missiles de croisière, des drones, des avions de combat et des missiles balistiques.

Ce système est aussi capable de détruire plusieurs cibles à la fois, avait-il ajouté.
Les mosquées sont les lieux où Dieu réalise la direction divine. Les mosquées ne sont pas seulement les lieux de la prière, a déclaré le secrétaire général du Conseil mondial du rapprochement des écoles islamiques.
 
Le coran a insisté que les gens qui ferment les mosquées divines commettent la plus grande injustice, a dit l'ayatollah Araki dans un entretien avec le centre de recherche ''Serat''.

La mosquée est le lieu où la direction de la société dans tous les domaines. La mosquée est la base premièrement pour instruire les gens. Ensuite, ce sont la politique et l'économie que les mosquées abordent dans leurs programmes, a-t-il indiqué.

Chaque ville doit être équipée d'une grande mosquée où tous les habitants peuvent accomplir la prière de la vendredi en même temps. La direction des mosquées ne désigne pas les directeurs et les responsables de la ville. Elle soutient le peuple du point de vue psychologique, a-t-il insisté.
Le ministre iranien de la Défense Hossein Deqhan a déclaré samedi que Téhéran pourrait autoriser les avions de chasse russes à utiliser davantage les bases aériennes iraniennes dans la lutte contre le terrorisme dans la région.
 
"Actuellement, utiliser davantage les bases aériennes iraniennes n'est pas à l'ordre du jour, mais si les conditions opérationnelles obligent, des décisions pertinentes seront prises", a dit M. Deqhan, faisant allusion à l'utilisation par Moscou de la base aérienne de Hamadan dans l'ouest de l'Iran pour frapper les bastions terroristes en Syrie, selon Tehran Times daily.

Les opérations depuis la base aérienne iranienne ont eu lieu mardi et ont été confirmées par le ministère russe de la Défense et des responsables iraniens.

Evoquant les services fournis à l'escadron russe dans la base aérienne de Hamadan, le ministre a indiqué que son pays pourrait proposer "des répartions mineures et même des chargements de bombardiers et d'avions de chasse".

A cette occasion, le ministre Deqhan s'est félicité de la coopération "stratégique" entre Téhéran et Moscou, soulignant que cette coopération a pour objectif d'établir la stabilité, la paix et la sécurité.
Vingt-deux personnes ont été tuées et 94 blessées lors d'un attentat à la bombe perpétré lors d'un mariage samedi dans la ville turque de Gaziantep. Le bureau du gouverneur local l'a annoncé dans un communiqué.
 
Le vice-Premier ministre avait auparavant déclaré que l'attentat avait vraisemblablement été mené par un kamikaze. Un autre membre du parti au pouvoir a estimé que ce genre d'attentat pouvait avoir été perpétré par le groupe Daech ou par le Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK kurde.


L'agence Dogan a indiqué que l'explosion s'était produite à 19h40 GMT (21h40 en Suisse) et avait fait des morts et des blessés. Un responsable turc a déclaré que l'explosion avait eu lieu "pendant un mariage" et que "d'après les premières informations, la cérémonie se déroulait en plein air".


"Barbare"
Le vice-Premier ministre Mehmet Sismek, également député de Gaziantep, a jugé "barbare d'attaquer un mariage". "L'objectif de la terreur est d'effrayer les gens, mais nous n'accepterons pas cela", a-t-il dit à la télévision. Il a lui aussi évoqué la possibilité d'un attentat suicide.


De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux de l'explosion, dans le quartier de Sahinbey.


Gaziantep se trouve juste au nord de la frontière syrienne et est devenu le point de passage de très nombreux réfugiés syriens fuyant la guerre qui dure depuis plus de 5 ans dans leur pays. Mais la zone abriterait en dehors des réfugiés et des militants de l'opposition un nombre significatif de rebelles.

Le nouveau porte-parole de la diplomatie iranienne a participé, lundi 22 août, à sa première conférence de presse, à Téhéran.

Bahram Qassemi s’est exprimé, d’abord, sur la tournée latino-américaine du ministre iranien des Affaires étrangères, disant que l’Iran entendait élargir ses relations avec les pays de l’Amérique latine.

« Les représentants de plus de 80 sociétés privées accompagnent le ministre des Affaires étrangères et cela dans l’objectif de renforcer nos exportations non-pétrolières ».

En réaction aux allégations selon lesquelles l’Iran entendrait assassiner l’ambassadeur saoudien à Bagdad, Bahram Qassemi a déclaré que Riyad voulait faire oublier ses échecs en série au Yémen, en Syrie et dans la région en faisant des tapages médiatiques.

Quant aux relations entre Téhéran et Moscou, le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré que les deux parties entretenaient des relations stratégiques très proches notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste.

M. Qassemi a fait part de la visite du président turc en Iran, ajoutant toutefois qu’aucune date n’avait encore été fixée.

vendredi, 19 août 2016 23:14

Qu'est-ce que le Do'â et pourquoi

Plusieurs questions peuvent nous interpeller avant d’aborder la lecture d’un
Do’â ; par exemple, que veut dire invoquer Dieu et pourquoi ?quel est le but recherché à travers l’invocation ?pourquoi ceci nous est demandé par Dieu ?est-ce pour satisfaire nos besoins quotidiens, matériels ou bien y’a quelque chose d’autre de plus important et fondamentale ?

Commençons par un beau hadith prophétique de notre maître Mohammad (que les prières de Dieu et la paix soient sur lui et sa sainte famille) qui dit : « L’invocation est le noyau de l’adoration » c'est-à-dire si l’adoration contenait une écorce et un noyau, son noyau en serait l’invocation (Do’â),ou encore le centre de la circonférence.

Beaucoup de gens conçoivent le Do’â comme un moyen pour résoudre leurs problèmes de la vie, alors que d’autres voient l’invocation comme une nécessité, un besoin et un but en soi.

Lorsque nous voyons certains Do’âs des imams d’ahlolbayt (a.s) et grands mystiques de l’Islam, nous constatons que selon leurs optiques, l’invocation est une finalité et un désir ; et non un moyen pour accéder à une autre requête.

Au moment où ils se sentent au fond d’eux-mêmes éloignés et séparés ou bien besogneux par rapport à leurs

Bien-aimé qui ne peut être que Dieu et sans Lui ils se voient qu’ils ne sont rien et dans ces cas là, le do’â est le seul recours et chemin pour parvenir à leurs Bien-aimé.

Le Do’â est un dialogue avec le Bien-aimé et la nourriture spirituelle des mystiques (‘orafâ).

Certains exégètes ont dit que la réponse adressé à Dieu par Moussa (a.s) concernant le bâton était trop longue c'est-à-dire que Moussa (a.s) prolongeait la discussion avec Dieu car il prenait plaisir et il aimait cela.

L’imam Hossein (a.s) dans le Do’â ‘Arafat nous montre que son invocation n’était nullement en vue d’avoir quelque chose mais plutôt à cause de l’affection et l’attachement qu’il a trouvé avec son Bien-aimé.

En voici quelques passages de l’invocation de ‘Arafat : « Aveugle est l’œil qui ne Te voit pas alors que Tu es son gardien ! Perdante est l’affaire du serviteur en qui Tu n’as pas placé une part de Ton amour ».

« Qu’a trouvé celui qui T’a perdu et qu’a perdu celui qui T’a trouvé » et un peu plus loin il dit :

« O celui qui a fait goûter à ceux qu’il aime la douceur de Sa compagnie »

« Mon Dieu, demande –moi par Ta Miséricorde jusqu’à parvenir à Toi, attire-moi par Ta grâce jusqu’à arriver auprès de Toi ».

Le Commandeur des croyants, l’Imam Ali (a.s) disait dans le Do’â de komayl : « O mon Dieu, mon Seigneur, mon Maître et mon Suzerain, à supposer que je puisse endurer Ton châtiment, comment pourrais-je endurer d’être séparé de Toi ? »

Et dans l’entretien intime du mois de cha’bân, sayyidonâ ali (a.s) disait « O mon Dieu, accorde-moi de me consacrer totalement à Toi, illumine les visions de nos cœurs par la lumière de leur regard sur Toi jusqu’à ce qu’elles déchirent les voiles de lumière et atteignent ainsi la source de Ta Grandeur, et que nos esprits soient suspendus à la Gloire de Ta sainteté »

Les Do’âs des gens de la maison du Prophète (a.s) sont des entretiens intimes et chants d’amour ; cet amour que le Bien-aimé a projeté dans le cœur de l’amant comme le souligne si bien le coran en montrant une relation

réciproque dans le verset 54 de la sourate la table servie « Il les aime et ils L’aiment ».

L’imam khomeyni (r.a) disait que les prières, invocations et ziyârât des Imams ne sont pas des textes qui parlent de la voie et la montrent, mais bien de véritables guides « qui prennent la main de l’homme en quête de la Réalité divine et le mènent vers Lui ».

Concluons avec un quatrain du grand poète persan sa’di shirâzi tiré de son golestân (jardin de roses) qui dit :

« Si tu cherches ton ami pour ses faveurs,

tu t’attaches à toi-même et non à ton ami,

c’est une attitude déloyale à la voie des saints

que de désirer de Dieu autre que Dieu Lui-même. »

1. généralement on traduit do’â par invocation, supplication et prière de demande.

2. voir: bihar al anwâr volume 90

3. le Do’â ‘Arafat a été traduit en français par Leila Sourani dans son livre, Le Hadj , Ed.B.A.A.

4.ce passage de Do’â komayl a été traduit par Christian Bonaud (Yahya ‘Alawi) dans le livre, L’Imam Khomeyni,un gnostique méconnu du XXe siècle,Ed.albouraq.

5. la monâjât ash-sha’bâniyat a été traduit par Leila Sourani dans, Entretiens Intimes avec Dieu, Ed.B.A.A.

6. Sourate TAHA; verset 17 et 18.

7. voir page 107 du livre,L’Imam khomeyni, un gnostique méconnu du XXe siècle.

vendredi, 19 août 2016 23:05

La Russie se déploie militairement en Iran

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Le 30 septembre 2015, la Russie a déployé un groupe de bombardiers de combat sur la base aérienne de Hmeymim pour débuter la campagne de bombardements contre les jihadistes en Syrie. Le 23 novembre 2015, le président Vladimir Poutine a effectué une visite en Iran. Il est supposé que, durant cette visite, il avait demandé l’autorisation d’utiliser la base aérienne de Hamadān pour au moins une escadrille de bombardiers lourds Tu-22M3 russes qui devait opérer en Syrie. Les conditions de livraison des missiles anti-aériens russe S-300 à l’Iran contenaient l’autorisation d’utilisation par les Russes de cette base aérienne. Poutine voulait que ces systèmes S-300 prennent sous leur protection les bombardiers lourds russes déployées en Iran. Par ailleurs, la version livrée de S-300 à l’Iran est la plus puissante (S-300 PMU2), étant proche de la performance du S-400.

Jusqu’à la Révolution islamique de 1979, les États-Unis avaient créé en Iran des infrastructures d’aérodromes ultra-modernes disposant de groupes techniques dans des bunkers capable de faire fonctionner, armer et maintenir des bombardiers lourds B-52 et des bombardiers supersoniques B-58 en cas de conflit avec l’URSS. Par conséquent, les bombardiers lourds Tu-22M3, à géométrie variable, avec une vitesse maximale de 2 300 km/h et un équipage composé de quatre membres, disposent en Iran de bien meilleures installations qu’en Syrie ainsi que pour les munitions. Et la Russie possède plus de 70 bombardiers de ce type. Deux bombes accrochées sur des bombardiers légers Su-24, Su-25 et Su-34, peuvent être assemblées et testées électroniquement sur la plate-forme de la base aérienne de Hmeymim. Mais quand il s’agit de 40 à 90 bombes à embarquer dans la soute d’un bombardier Tu-22M3, il faut projeter un groupe technique spécial, de nombreux armuriers et des outils spécialisés.

À la fin juillet 2016, l’armée arabe syrienne a réussi à couper la route d’accès de Castello qui relie Alep au gouvernorat d’Idlib au nord-ouest de la Syrie occupée par les jihadistes. La manœuvre de l’armée arabe syrienne a isolé un groupe de 10 000 combattants à l’est d’Alep. Les mercenaires ont réussi à transférer en une nuit à Idlib environ 10 000 autres combattants qui ont commencé deux contre-attaques dans le nord-ouest et au sud d’Alep, pour briser l’encerclement.

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Bien que des avions de reconnaissance sans pilote russes aient détecté très tôt des formations de plusieurs colonnes de transport massif de troupes, d’approvisionnement de munitions et de blindés, les quelques bombardiers russes ne pouvaient agir que sur l’une d’entre elles. Commence alors la course sur les 55 km qui séparent Idlib de Alep, sachant il faut 1 h 15 aux camions et au matériel blindé des jihadistes pour les franchir.

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Les quelques bombardiers russes restants à la base aérienne de Hmeymim (Su-24 et Su-25), après que les Russes aient échoué dans leur tentative d’imposer un cessez-le-feu (27 février 2015) peuvent exécuter chaque jour 2 à 3 sorties, chaque avion ayant besoin d’un minimum de trois heures pour se ravitailler et des armes pour revenir au-dessus de la cible à neutraliser. Ces avions sont armés chacun de 2 à 4 bombes intelligentes d’une grande précision (KAB-250 S/LG de 250 kg KAB-500 L/Kr de 500 kg et KAB-1500 L à guidage laser ou KAB-1500 Kr guidée par caméra TV). Chaque avion peut également être équipé de missiles air-sol guidés de type Kh-29 L/T et T Kh-25 T (guidés par faisceau laser ou une caméra TV), lancés à partir d’une distance de 10 à 12 km de la cible.

Il est connu que les jihadistes continuent à opposer une résistance farouche aux troupes terrestres syriennes, en raison de la protection offerte par les tunnels souterrains qu’ils avaient creusés, de l’utilisation des terrains fragmentés au nord-ouest de la Syrie, et des armes antichars modernes états-uniennes, avec lesquels ils ont été formés. Dans une analyse publiée sur Réseau International le 2 décembre 2015, nous soutenions que la Russie avait fait une grosse erreur en hésitant à apporter au moins 30 bombardiers lourds Tu-22M3, Tu-95MS et éventuellement Tu-160 dans un pays voisin, où les avions pourraient exécuter des vols quotidiens, trois frappes chacun. L’action des bombardiers lourds vise à la destruction des infrastructures des jihadistes, y compris le stockage des armes et des munitions dans la province d’Idlib et dans le nord de la province d’Alep, et également la destruction des jihadistes. Les objectifs des bombardiers lourds russes sont disposés sur une bande de 20 à 30 km de profondeur et longue de 70 à 80 km, le long de la frontière syrienne, dans les gouvernorats d’Alep, Idlib et Lattaquié.

C’est seulement après avoir nettoyé cette bande frontalière par des bombardements qu’elle pourrait être sécurisée par l’armée arabe syrienne et que les bombardements de l’aviation russe pourraient être étendus à d’autres régions de la Syrie. Contrairement aux bombardiers tactiques Su-24, Su-25 et Su-34 utilisés par les Russes en Syrie, un bombardier lourd russe Tu-22M3 couvre avec un tapis de bombes une superficie équivalente à plusieurs terrains de football dans une mission. Par exemple, lors de l’invasion de l’Irak en 2003, la coalition menée par les USA a utilisé environ 1 400 avions de combat, et dans les premiers jours de l’opération, ils ont utilisé plus de 100 bombardiers lourds états-uniens B-2, B-52 et B-1B.

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Le 15 août 2016, Al-Masdar News a publié des photos des trois premiers bombardiers lourds russes Tu-22M3 déployés sur la base aérienne d’Hamadān dans l’ouest de l’Iran. Le lendemain, des avions Tu-22M3, ainsi que quatre bombardiers légers Su-34 ont bombardé des cibles des groupes État islamique et Jabhat al-Nusra/Jabhat Fatah al-Sham dans Seraquib (5 km à l’est de Idlib), Al-Bab (nord-Est du gouvernorat du d’Alep) et Deir ez-Zor.

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Auparavant, des formations d’avions russes Tu-22M3 (qui, en pleine charge ont une portée de 2 500 km) avaient réalisé des frappes aériennes en Syrie, en décollant de la base aérienne de Mozdok (Ossétie du Nord), volant au-dessus de la mer Caspienne, l’Iran et l’Irak. Étant proche de la limite de la plage tactique, la quantité de bombes (9 000 à 12 000 kg) a été réduite à un tiers pour pouvoir transporter une plus grande réserve de carburant. La distance entre les cibles bombardées en Syrie et la base aérienne Mozdok est de plus de 2 300 km qui est parcourue en près de trois heures. En utilisant la base aérienne iranienne de Hamadān, la distance est divisée par trois, soit 700 km. Souvent, durant les trois heures qui suivent le décollage de Russie des bombardiers russes, leur trajet est découvert par les satellites d’une grande puissance mondiale qui prévient les groupes jihadistes de l’imminence d’une attaque aérienne russe. Cela leur donne le temps de rentrer dans les tunnels souterrain dont ils disposent.

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Le 23 novembre 2015, un bombardier Su-34 russe effectuait facilement un atterrissage sur la base aérienne de Hamadān. L’avion, très probablement en route vers la Syrie, a dû avoir une défaillance technique et a préféré atterrir en toute sécurité à Hamadān. Il a attendu sur place l’équipe technique qui est arrivée le lendemain, à bord d’un avion-cargo IL-76 pour réparer la panne. Les deux avions ont ensuite quitté la base aérienne Hamadān.

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Il est possible que le déploiement des bombardiers lourds russes sur la base aérienne de Hamadān ait été reporté jusqu’à ce que tous les cinq bataillons de missiles antiaériens de longue portée russes, livrés à l’Iran à partir du 15 avril 2015, soient devenus opérationnels et que leurs équipages aient terminé leur formation en tir réel. L’un des cinq bataillons de S-300 a été localisé au sud de Téhéran, soit à moins de 100 km de la base aérienne de Hamadān. Les bombardiers russes au sol sont donc protégés par des missiles iraniens S-300. Le système S-300 se compose de huit lanceurs sur un châssis de camion, chacun avec quatre missiles sur la rampe. Il est capable de suivre 100 cibles aériennes et d’engager le combat avec 12 à 36 d’entre eux à une distance de plus de 200 km.

John Kirby a expliqué qu'il aurait été irresponsable de la part de l'administration d’agir autrement.

Cette remarque lui a valu une tempête de critiques de la part des républicains qui ont rappelé que ce paiement conditionnait la libération de trois ressortissants américains.

Il y a quelques jours, l'administration Obama a, elle, nié tout lien entre le paiement et l’échange de prisonniers américains.

Washington a en effet affirmé que le versement des 400 millions de dollars à l’Iran était relatif à un différend vieux de plusieurs décennies, se rapportant à l’exécution d’un contrat d’achat de matériel militaire signé avant la révolution de 79.