تقي زاده

تقي زاده

Wael al-Halaqi, président du Conseil des Ministres, a passé en revue avec le secrétaire du Conseil iranien suprême de sécurité nationale, la coopération entre les deux pays et les moyens de la développer dans les domaines économique, commercial, pétrolier, gazier, sanitaire, agricole et électrique.

Halaqi et Jalili ont examiné les résultats de la visite menée récemment par une délégation gouvernementale en Iran, soulignant la nécessité de mettre en œuvre les accords signés entre les deux pays.

Al-Halaqi a abordé l'agression israélienne terroriste contre un centre de recherches scientifiques à Jemraya, estimant que cette attaque ne vise pas uniquement la fermeté de la Syrie mais l'axe de la résistance et de la fermeté dans la région.

Al-Halaqi a mis l'accent sur les positions de l'Iran appuyant la Syrie face aux difficultés et aux défis actuels.

Al-Halaqi a parlé des mesures prises par le gouvernement en vue d'exécuter le programme politique pour résoudre la crise en Syrie et des rencontres consultatives tenues dans ce sens avec des forces politiques et sociales pour préparer la tenue d'une conférence de dialogue national.

De son côté, Jalili a mis en exergue le programme politique pour résoudre la crise en Syrie, affirmant l'appui de l'Iran à ce programme.

Jalili a condamné l'agression israélienne contre la Syrie, soulignant que cette agression met à nu la nature hostile de cette entité qui menace la stabilité dans la région.

Il a évoqué sa confiance en la fin de la crise et en l'échec du complot tramé contre la Syrie.

Selon sana, Ali Haydar, ministre d'Etat aux affaires de la réconciliation nationale, a discuté samedi avec Jalili des perspectives et de l'avenir du dialogue national et du programme politique pour résoudre la crise en Syrie, et du rôle du ministère dans la consolidation de la paix et de la tolérance entre les fils de la patrie pour surmonter la crise et rétablir la sécurité et la stabilité en Syrie.

Haydar a affirmé que le ministère a des plans globaux pour consolider la réconciliation et le dialogue entre les fils de la patrie.

De même, Jalili a affirmé que les tentatives déçues menées par les ennemis de la Syrie pour se venger du peuple syrien via la frappe des infrastructures et la poursuite de l'embargo économique visent à porter atteinte à la fermeté et à la résistance.

Dans des déclarations données à la presse à son arrivée hier à l'aéroport international de Damas, Jalili a estimé que les ennemis prétendent, d'une part, la défense et le soutien au peuple syrien et participent de l'autre à tous les complots tramés contre lui.

Il a fait savoir que sa visite à Damas au cours de cette étape s'inscrit dans le cadre des relations étroites entre les deux pays et de l'octroi des assistances pour alléger la souffrance du peuple syrien qui affronte les conspirations ourdies par les ennemis, émettant son espoir du succès de sa visite pour contribuer à l'engagement d'un dialogue national et à l'octroi des assistances nécessaires pour reconstruire la Syrie.

Jalili a affirmé que le monde islamique n'autorisera guère à viser la Syrie, estimant que les deux mondes arabe et islamique doivent réduire la souffrance du peuple syrien.

Ce matin (samedi) l'avion de combat le plus récent appelé "Ghaher-313", fabriqué par le ministère iranien de la Défense, a été dévoilé en présence du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.

Le général de brigade, Ahmad Vahidi, à la marge du dévoilement de cet avion de combat a précisé que cet avion sophistiqué ayant l'apparence unique et la surface équivalente radar (SER) très faible, possédait l'habileté de faire les opérations aériennes à une basse altitude.

Le ministre de la Défense de l'Iran a souligné que cet avion nommé "Gahar-313", s'est muni de matériels avancés et de systèmes électro-avioniques poussés.

Il a également ajouté que cet avion avait cette faculté de porter les armes sophistiquées nationales et il possédait aussi une puissance agressive.

En plus, ce chasseur a la capacité de décoller et d'atterrir aisément dans les pistes d'atterrissage courts et en même temps sa maintenance est rapide et facile .

L'exportation du pétrole de l'Iran a touché au mois de décembre, le plus haut niveau possible, tout au long de la mise en œuvre des sanctions de la part de l'Union européenne contre l'Iran.

Selon les sources de l'industrie pétrolière et celles de la douane et de la navigation, l'exportation de l'Iran a atteint à un million 400 mille barils par jour au mois de décembre 2012.

Ces sources ont annoncé que l'on estimerait que l'exportation du pétrole iranien baisserait au mois de janvier en comparaison avec le décembre à cause d'être au seuil de nouvelles sanctions des Etats-Unis, cependant la demande de la Chine et les autres pays comme l'Inde et le Japon et l'achat de nouveaux pétroliers ont fait augmenter l'exportation de l'Iran à la fin de l'année dernière(2012).

Un analyseur du marché de pétrole à la société de conseil en pétrole et gaz "FGE" a estimé que l'Iran avait vendu plus d'un million 400 mille barils du pétrole brut au mois de décembre et que pendant les premiers trois mois de 2013, l'exportation de l'Iran serait entre 1million 100mille barils et 1million 300 mille barils par jour.

Ces statistiques démontrent l'augmentation spectaculaire de l'exportation de l'Iran et que son revenu mensuel est, au mois de décembre, environ 4milliards et 700millions de dollars à base du prix du pétrole de Brent.

Il a dit à l'agence de presse "Reuters" que l'Iran avait acheté quelques pétroliers de la Chine qui lui donnent cette possibilité de délivrer davantage le pétrole à sa clientèle. Acheter les pétroliers fait dissiper la pression subie en Iran et amène la facilitation des déplacements des pétroliers iraniens".

Elena Mc.Gauren, analyseuse du pétrole et du gaz à "Business Monitor" a mentionné que l'empêchement de l'importation chinoise du pétrole de l'Iran aurait pu avoir des conséquences très destructrices pour les relations bilatérales entre la Chine et les Etats-Unis.

L'importation de l'Inde, ayant 29% de l'augmentation durant le mois de décembre, en comparaison avec celle de novembre est arrivée à 275 mille barils par jour.

En plein travaux d’expansion afin d’augmenter la capacité d’accueil des pèlerins, les deux saintes mosquées de La Mecque et de Médine vont se voir doter de nouveaux tapis de prière.

Au total, près de 325000 mètres de tapis ont été commandés à la société « Abdullatif Company for Carpets » soit près de 70000 pièces. Un contrat s’élevant à plus de 8,1 millions d’euros (4۱ millions de rials saoudiens) signé de la main de Cheikh Abdul Rahman Al-Soudais ministre des deux saintes mosquées.

Les prochains tapis de prière de Masjid al-Haram à La Mecque seront verts tandis que ceux de Masjid Al-Nabawi à Médine seront rouges. Ils seront déployés inchaAllah dans environ 18 mois.

Les travaux d’expansion engagés par l’Arabie Saoudite visent à doubler la capacité d’accueil des deux mosquées, un chantier estimé à plus de 29 milliards d’euros.

vendredi, 01 février 2013 21:34

l’Imâm Ja’far Ibn Muhammad as-Sâdiq (p)

 

 

 

 

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Dieu, le Très Haut a dit dans son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33).

Parmi les Gens de la Famille (p), on compte l’Imâm Ja’far Ibn Muhammad as-Sâdiq (p) dont nous célébrons l’anniversaire de naissance au dix-septième jour du mois de rabî’ premier. Il est l’Imâm qui, à son époque, avait rempli le monde en matière de science et de culture, au point que les penseurs, les chercheurs et les savants continuent jusqu’à nos jours de lire ses œuvres et de profiter de ses connaissances. En nous penchant sur l’oeuvre de l’Imâm as-Sâdiq (p), nous ne trouvons aucune question parmi les questions de l’Islam, qu’elle soit relative à la doctrine, à la loi, à la philosophie, à la morale ou à l’ouverture vis-à-vis de Dieu et des perspectives spirituelles qui portent l’homme à s’incliner devant son Seigneur, sans que l’Imâm as-Sâdiq (p) n’eut donné à son propos un avis ou une qualification.

L’Imâm as-Sâdiq (p) dirigeait en effet une grande école assez vaste pour accueillir tous les gens. Même les hérétiques qui ne croyaient pas à l’Islam accouraient à lui et venaient le rejoindre à la Mosquée sacrée pour lui poser leurs questions. Et chaque fois, ils étaient confondus sous les arguments de l’Imâm (p). L’un de ces hérétiques a été invité par l’un de ses amis à rencontrer l’Imâm as-Sâdiq (p) à la Mosquée sacrée et à lui poser ses questions ? Après la rencontre, cet hérétique a dit à ses compagnons : « Vous m’avez envoyé vers une conquête, mais voilà que je me trouve devant une braise qui m’a brûlé et brûlé toutes mes idées ».

On trouve dans sa biographie qu’Abû Hanîfa, le chef de fil de l’école sunnite hanafite, était l’un de ses élèves. Il est établi que, parlant de deux années qu’il avait passées à s’instruire à l’école de l’Imâm (p), il a dit : « S’il n’y avait pas les deux années, an-Nu’mân se serait perdu », an-Nu’mân n’étant qu’Abû Hanîfa lui-même. Mâlik Ibn Anas, le chef de fil de l’école mâlikite, également sunnite, dit : « Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu et aucun cœur d’homme n’a soupçonné quelqu’un qui soit meilleur que Ja’far Ibn Muhammad en fait de vertu, de science, de dévotion et de piété ».

On a demandé à Abû Hanîfa qui est l’homme le plus versé dans la jurisprudence à son époque ; il a répondu que c’est Ja’far Ibn Muhammad as-Sâdiq. S’expliquant, il a fait le rapport suivant : « Le calife Abû Ja’far al-Mansûr m’a convoqué et m’a dit : ‘Les gens sont fascinés par Ja’far Ibn Muhammad. Prépare-lui donc quelques-unes parmi les questions les plus sophistiquées pour prouver son incompétence. Je me suis donc rendu au palais où m’attendait une assemblée de savants dont l’Imâm Ja’far, et al-Mansûr m’a dit : ‘Pose tes questions à Abû ‘Abdullâh’. J’ai commencé à les poser et chaque fois, il me répondait : ‘Vous dites telle chose, nous disons telle chose et les jurisconsultes de Médine disent telle chose’. Il a ainsi répondu à toutes mes quarante questions montrant qu’il connaissait les vues de tous les jurisconsultes musulmans. Et Abû Hanîfa de conclure : « Ne disons-nous pas que le plus savant parmi les gens est celui qui connaît le plus leurs points de divergences ? ».

De toutes les contrées, les gens accouraient vers l’Imâm as-Sâdiq (p) pour s’instruire. On dit que juste avant de quitter ce monde, son père, l’Imâm Muhammad al-Bâqir (p) lui a dit : « Mon fils ! Je te recommande de bien traiter mes compagnons ». – « Je m’efforcerai, a répondu l’Imam as-Sâdiq (p), de les éduquer et de les instruire jusqu’à ce qu’ils n’auront plus besoin de se renseigner auprès de qui que ce soit ». Et en fait, l’Imâm as-Sâdiq (p) s’est appliqué dans son école à être fidèle à cet engagement.

Les recommandations de l’Imâm (p) à ses partisans

Le calife abbasside, Abû Ja’far al-Mansûr, a demandé à l’Imâm as-Sâdiq (p) : « Pourquoi ne me crains-tu pas comme le font tous les autres ? ». Et l’Imâm (p) de répondre : « Tu n’as rien de ce dont j’ai besoin. Celui qui recherche l’Autre monde ne te suit pas. Tu es suivi par ceux qui recherchent ce monde-ci ; quant à moi, je ne veux rien de ton monde ». L’Imâm (p) tenait à instruire ses partisans pour en faire la communauté musulmane ouverte à tous les Musulmans. Il leur disait : « Ô partisans de la Famille de Muhammad ! Il ne fait pas partie de nous celui qui ne se contrôle pas au moment de la colère et celui qui n’agit pas de la meilleure façon à l’égard de ses compagnons. Ô partisans de la Famille de Muhammad ! Craignez Dieu de toutes vos capacités, il n’y a point de force et de capacité que par Dieu ».

Il demandait toujours à ses partisans d’être de bonne conduite en leur disant : « Ce qui est beau est beau d’où qu’il vient. Mais il est plus beau quand il vient de vous. Ce qui est laid est laid d’où qu’il vient. Mais il est plus laid quant il vient de vous. N’est-ce pas qu’on vous regarde comme étant nos partisans ? ». Il leur disait aussi : « Soyez ce qui nous embellit et non pas ce qui nous enlaidit ». Conduisez-vous envers les gens avec vos bons caractères, avec votre piété et avec votre tolérance. En le constatant, les gens diront ; Voilà ce que sont les Chiites.

L’Imâm (p) leur demandait aussi d’être des frères au service de la cause de Dieu : « Craignez Dieu et soyez des frères charitables qui s’aiment en Dieu. Communiquez les uns avec les autres et soyez compatissants les uns envers les autres. Faites que tout ce que vous faites soit fait pour plaire à Dieu et non pas pour plaire aux hommes, car ce qui est voué à Dieu sera trouvé chez Dieu et ce qui est voué aux gens ne monte pas auprès de Dieu. Gardez-vous de vous disputer. La dispute occupe le cœur et entraîne l’hypocrisie ».

La méthode dialectique de l’Imâm (p)

Pour ce qui est de la controverse jurisprudentielle entre Sunnites et Chiites, controverse qui trouve son origine dans certaines mentalités chiites qui traitent les Sunnites de mécréance, comme c’est également le cas de certains Sunnites qui traitent les Chiites de mécréance et les considèrent comme des hypocrites et des apostats, chose qu’on retrouve encore de nos jours. Ce problème n’est donc pas un problème récent. Il était posé de l’époque de l’Imâm as-Sâdiq (p). Cela peut être prouvé par le dialogue que nous rapporte Hâshim, le responsable du servie de renseignement. Il y dit : « Je me trouvais avec Muhammad Ibn Muslim et Abû al-Khattâb quant celui-ci a dit : ‘Que dites-vous au sujet de ceux qui ne reconnaissent pas l’Imâmat’ ? J’ai répondu que ceux qui ne le reconnaissent pas sont des mécréants. Abû al-Khattâb a dit qu’ils ne sont pas mécréants tant que la preuve n’est pas établie contre eux. Si la preuve est établie sans qu’ils ne la reconnaissent, ils sont alors mécréants. Muhammad Ibn Muslim a dit : ‘Comment cela ? Ils ne sont mécréants que lorsque, tout en reconnaissant l’imâmat, n’agissent pas en conséquence’. Je me suis rendu par la suite au pèlerinage et, visitant Abû ‘Abdullâh as-Sâdiq, je l’ai mis au courant de l’affaire. Il m’a dit : ‘Tu es là alors qu’ils sont absents. Venez tous me voir ce soir à Minâ. Nous nous sommes donc réunis tous chez lui, Abû al-Khattâb, Muhammad Ibn Muslim et moi. Il a pris un oreiller et, le posant sur sa poitrine, il a dit : ‘Que dites-vous au sujet de vos serviteurs, de vos femmes et de vos enfants ? Ne témoignent-ils pas qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu ?’. J’ai répondu que si. Il a dit : ‘Ne témoignent-ils pas que Muhammad est le Messager de Dieu ?’. J’ai répondu que si. Il a dit : ‘Ne prient-ils pas, ne jeûnent-ils pas, et ne font-ils pas le pèlerinage ?’. J’ai répondu que si. Il a dit : ‘Savent-ils ce que vous soutenez ?’. J’ai répondu que non. Il a dit : ‘Comment les considérez-vous ?’. J’ai dit : ‘Nous soutenons que celui qui ne reconnaît pas l’imâmat est mécréant’.

Il a dit : ‘Comment cela ? N’as-tu pas vu les voyageurs et les nomades ?’. J’ai répondu que si. Il la dit : ‘N’est-ce pas qu’ils prient, jeûnent, font le pèlerinage et témoignent qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu ?’. J’ai répondu que si. Il a dit : ‘Savent-ils ce que vous soutenez ?’. J’ai répondu que non. Il a dit : ‘Comment les considérez-vous ? J’ai dit : ‘Nous soutenons que celui qui ne reconnaît pas l’imâmat est mécréant’.

Il a dit : ‘Comment cela ? C’est l’avis des Kharijites. Puis il a fini par dire : ‘Il vous est fatal de dire quelque chose que vous n’avez pas entendu de notre part’. J’ai eu l’impression qu’il nous demande de suivre l’avis de Muhammad Ibn Muslim ».

Cela prouve que les califes étaient derrière la question de l’excommunication des écoles les unes par les autres. Le Prophète (P) avait averti de cette question en disant : « Celui qui témoigne qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu, protège par ce témoignage son sang, ses biens et son honneur. Ne redevenez pas, après moi, des mécréants qui s’accusent mutuellement de mécréance, qui s’entretuent mutuellement et qui se maudissent les uns les autres ». Le Prophète se contentait donc d’entendre les gens prononcer les deux témoignages (la profession de foi). Le Coran dit à ce propos dans la Sourate « Les Appartements privés » (al-Hujurât) : ((Les Bédouins disent : ‘Nous croyons’. Dis : ‘Vous ne croyez pas. Dites plutôt : ‘Nous nous soumettons, tandis que la foi n’est point entrée dans vos cœurs’)) (Coran XIL, 14). Cela veut dire qu’avec les deux témoignages on est considéré comme des Musulmans ayant le droit de s’intégrer dans la société islamique.

L’adhésion à l’Islam

La question de l’Imâmat constitue l’un des fondements de l’école et non pas de la religion. C’est pour cette raison que l’islam est la base commune qui nous réunie avec les Sunnites. L’Imâm ‘Alî (p) lui-même avait, vis-à-vis des califes qui l’ont frustré dans son droit, une attitude semblable à son attitude de tous les autres Musulmans. L’Imâm as-Sâdiq (p), tout comme les autres Imâms (p), s’opposait à la mentalité excommunicatrice qui est toujours en vigueur chez certains.

Ainsi, chers frères, notre engagement à l’égard des Imâms appartenant aux Gens de la Famille (p) nous exige un engagement à l’égard de tout ce qui émane d’eux en matière de pensée, de recommandations et de sermons dans tous les domaines de la vie. Les Imâms (p) nous demandent de suivre le Coran et les Traditions rapportées des Infaillibles. Le Messager de Dieu (P) a dit : « Ce qui va à l’encontre de la parole de notre Seigneur n’émane pas de nous ». Il a dit aussi : « Il existe une marque sur chaque chose vraie et une lumière sur chaque chose juste. Prenez donc ce qui est compatible au Livre de Dieu et abandonnez ce qui n’est pas compatible avec le Livre de Dieu ».

L’Imâm as-Sâdiq (p) a dit dans l’un de ses sermons : « Crains Dieu comme si tu Le vois; et si tu ne Le vois pas, C’est lui qui te voit. Si Tu sais qu’Il te voit et que tu continues de lui désobéir, tu Le traites ainsi, parmi ceux qui te regardent, avec le moins de considération ».

L’Imâm as-Sâdiq (p) rapporte du Messager de Dieu (P) la Tradition suivante : « Il y a plusieurs genres d’hommes dont les invocations ne sont pas exaucées : Un homme qui invoque Dieu contre ses parents. Un homme qui invoque Dieu contre un autre auquel il aura prêté de l’argent en dehors de la présence des témoins. Un homme qui invoque Dieu contre sa femme alors que Dieu lui a donné le droit de la divorcer. Un homme qui invoque Dieu à l’intérieur de sa maison (sans sortir à la recherche de ses subsistances). Et un homme qui a eu beaucoup d’argent mais qu’il l’a dilapidé avant de se mettre à dire : ‘Seigneur ! Donne-moi !’. Et le Seigneur de lui répondre : « Je t’ai tant donné’ ».

vendredi, 01 février 2013 21:15

« Al-Baqî’ » (à Médine)

Al-Baqî`[1] souvent appelé Janna al-Baqî`[2], désigne le cimetière situé à Médine à l’angle sud-est de la mosquée du saint Prophète(s),

Ici c’est la Médine, ville des secrets et symboles cachés dans la lumière de clair de lune d’une couleur de l’espoir ; ville ensoleillée de cordialité.

Ici c’est la Médine, ville d’amour, de la générosité du Prophete p ses Ahl-ul-Bayt (les gens de la maison du Prophète), et ses compagnons,de la bonté des hommes et des femmes.

Ici c’est la Médine, la ville du Prophète p et de Fatouma Zahra, la mère de la générosité. Ville de la prospérité et de la bravoure.

Ici c’est la Médine, deuxième paradis après la Mecque. Ville remplie d’odeurs des fleurs et où on écoute une mélodie retentie de l’azâne du haut des minarets.

Ici c’est la Médine, à partir de la mosquée du Prophète p, nous prenons le chemin vers Baqî, l’un des plus saints mausolées du monde. Lieu saint dans lequel on a enterré quatre imams (de la progéniture du prophète, les femmes et les enfants du Prophète de l’islam, un grand nombre des compagnons, des martyrs et des savants.

Ici c’est Baqî, une place qui contenait une fois des arbres et plusieurs racines, et autre fois des sculptures étendus à terre, mais aujourd’hui.

Ici c’est Baqî, une place lumineuse et valeureuse située dans l’enceinte de la Médine (le paradis). Avec les visiteurs de la tombe du Prophète p, nous allons entrer maintenant à Baqî. Actuellement les visiteurs ont droit d’y entrer deux fois chaque jour à tour de rôle. Après la prière de l’aube (Soubh) et après la prière de l’après midi (Ansr).

La porte de Baqî s’orientait vers la mosquée du Prophète (pbsl). Nul doute, l’envoyé de Dieu entrait dans le cimetière par cette porte. La visite du cimetière Al baqi est recommandée

A l’entrée du cimetière, à droite, on trouve 4 tombeaux :le premier est celle de Imam Hassan le fils de Imam Ali et la dame Fatima-zahra,puis le tombeaux Imam Zainolabedine le fils de Imam Hussein,puis son fils Imam Mohamad Baqir puis son fils Imam Jafar sadiq.

Il y a juste 2 autre tombe .celle de Abbas ibn motaleb l`oncle du Prophete (psl),et Fatoumabint assad , la mere de Imam Ali.

Concernent l`endroit de la tombe de Fatouma –zahra la fille du Prophete p,il y a une grande divergence,vue que selon son desir dans son testament ,Imam Ali l`a entere la nuit , Certains supposent que la fille du Prophète (paix sur elle) fut enterrée soit dans le cimetière de Baqî, ou à l’intérieur de sa maison. Par contre, d’autres croient qu’elle fut inhumée dans la mosquée du Prophète ou entre celle-ci et sa maison.

En entrant au cimetiere ,sur la gauche est la tombe de Safiya ,la tante du Prophete p,et d`autre encore est la tombe de Malik bin Anas ,l`Imam mes Malekites.en face de lui est la tombe d`Ibrahim fils de Prophete p,en face ce sont les tombes de Aqeel bin Abitaleb et abudullah bin Jafar Tayayar.il y a enface des tombes des epouses du Prophete Psl.

Au fond de cimetiere est la tombe de Calife Uthman,j.puis la tombe de halima saadia.

Il y a aussi les tombeaux des filles de sayedana Khadija et prophete p. Zaynab, Rouqiya et Ummul Kulçum. les épouses de l’envoyé sont enterrées enface de la port d`entre.sauf oumolmomenin Khadija et Mariya.

Deriere se trouvait les tombeaux d’Abdullah ibn Mass’oud et de Hadad ibn Aswad,2 grands compagnons de Prophete p.pres de sept mille compagnons du saint Prophete p ont été enterres ici….

Ainsi, au cours des siècles, Al-Baqî resta un emplacement sacré, où des rénovations furent effectuées au fur et à mesure que cela semblait nécessaire, jusqu'à ce que les Wahhabis viennent au pouvoir au début du dix-neuvième siècle. Ces derniers profanèrent les tombeaux et témoignèrent de l’irrespect envers les martyrs et les Compagnons du Saint Prophète (saw) enterrés là. Les musulmans qui étaient en désaccord avec eux furent déclarés comme "infidèles", et furent, par la suite, tués………

Le mercredi, 8 Shawwal 1345 AH (21 Avril 1925), les Mausolées de Jannat Al Baqî (Madina) furent démolis par le roi Ibn Séoud.(les wahabitesau pouvoir).

La même année (1925), il fit, également, démolir les tombeaux sacrés des Saints Personnages situés à Jannat Al Mouallà (Makkah) où l`épouse Bien-aimée du saint Prophete p, son cher grand-père et d'autres ancêtres respectueux sont inhumés. La destruction des Lieux Sacrés situés au Hijaz (en Arabie) par les Wahhabites saoudiens continue encore de nos jours.

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La Première Destruction d'Al-Baqî

Les Wahhabis croyaient que la visite des tombes et mausolées des Prophètes, des Imams, ou des Saints était une forme d'idolâtrie et totalement anti islamique. Ceux qui ne se conformèrent pas, donc, à leurs croyances furent tués et leurs propriétés confisquées.

De 1205 AH à 1217 AH, les Wahhabis firent plusieurs tentatives pour s’imposer au Hijaz, mais ils échouèrent. Finalement, en 1217 AH, ils sortirent victorieux au Taïf où ils versèrent le sang des Musulmans innocents. En 1218 AH, ils firent leur entrée à Makkah et y détruisirent tous les endroits et dômes sacrés, y compris celui qui servait de coupole au-dessus de la source de Zamzam.

En 1221, les Wahhabis pénétrèrent à Madina pour profaner Al-Baqi, aussi bien que toutes les Mosquées qu'ils trouvèrent sur leur chemin. Al-Baqi fut rasé complètement, sans aucun signe d’une tombe ou d’un tombeau quelconques.le tresor du mausole de saint prophete p a été vole et piller. En 1818ajc, le Calife Ottoman, Abdoul Majid et ses successeurs, effectuèrent la reconstruction de tous les endroits sacrés.

On 8th Shawwal, Wednesday, in the year 1345 AH (April 21, 1925

En 1924, Les Wahhabis pénétrèrent, une seconde fois, au Hijaz et effectuèrent un pillage et un massacre impitoyables.

Madina se rendit à l'attaque des Wahhabis en 1925.(c`était 8 shawal1345 soit 21 avril1925). Tout l'Héritage Islamique fut détruit. La seule Tombe qui resta intacte fut celle du Saint Prophète (saw).

Les tombeaux de Hazrat Hamza et d'autres martyres furent aussi démolis à Ohod.

Une liste partielle de la demolition des tombes et des sanctuaires :

AlMuala,cimetiere a la Meque

La tombe de Hawa(Eve)p,a jeddah

La tombe du père du prophete p a Medina

La mosque de Salman a medine

La mosque de Rajat ash-shams a Medine

La maison du prophete p ;où il a vècu apres l’emigrationà Medine

Le quartier de Banu=Hachim à Medine

La maison de Hamza(p)et sa tombe a Ouhoud+celles des martyre

……recement la maison de Zayd ibn argham(la premier maison en secrets

L’appel nocturne  du Messager de Dieu(sawas) à BAQI

« Cette nuit, le Messager de Dieu(s) devait

la passer auprès de ‘Aïcha ra. Il(s) posa son

manteau et ses chaussures au pied du lit et se

coucha auprès d’elle. Il attendit qu’elle se fût

endormie pour se lever sans bruit, s’habiller,

se rechausser et sortir discrètement.

‘Aïcha avait l’habitude de voir le Prophète

Mohammed(s) se lever au milieu de la nuit

pour se consacrer à des pratiques religieuses

dans un coin de la pièce. C’était la première

fois qu’elle le voyait sortir dehors au cours

d’une nuit chez elle. Des soupçons lui vinrent

à l’esprit. Elle s’habilla en hâte et suivit le

Prophète(s) comme une ombre.

Elle le vit se diriger sans détour vers un

lieu planté d’arbres, situé à proximité de

Médine et dont on avait fait un cimetiere (qui deviendra al-Baqî‘).

Il s’arrêta en un endroit. . Elle le vit lever les

mains vers le ciel à trois reprises puis repartir

dans une autre direction.

Elle continua à le suivre. Le Prophète(S)

accéléra le pas. Il se mit à

courir, elle se mit à courir derrière lui.

Puis le Prophète (s) prit le chemin du retour.

Le devançant comme l’éclair, ‘Aïcha arriva

avant lui et se coucha comme si de rien

n’était. Lorsque le Prophète s entra dans la

pièce, il entendit sa respiration précipitée. Il

lui demanda :

« ‘Aïcha ! Pourquoi respires-tu avec effort ? »

« Ce n’est rien, ô Envoyé de Dieu ! »

« Dis-le moi, sans quoi Dieu ne me laissera pas

dans l’ignorance ! »

« Ô Envoyé de Dieu ! J’étais encore éveillée

lorsque tu es sorti. J’ai voulu savoir où tu allais à

cette heure de la nuit. Je suis sortie derrière toi et

je t’ai observé pendant tout ce temps. »

« Ainsi, cette silhouette que j’ai aperçue au retour,

c’était toi ?! »

« Oui ! Ô Messager de Dieu ! »

« Eh bien ! Si je suis allé au « Baqî‘ » cette nuit,

c’est parce que l’Ange Gabriel, l’Ange de Dieu,

m’a appelé et je lui ai

répondu. Te croyant endormie, je n’ai pas voulu

te réveiller et te dire qu’il me fallait être seul pour

écouter la Révélation divine. alors je suis sorti de la pièce

sans bruit. L’Ange de Dieu m’a ordonné de me

rendre à al-Baqî‘ et d’invoquer la Miséricorde

divine pour ceux qui y sont enterrés. »

« Ô Messager de Dieu, si je veux, moi, invoquer

la Miséricorde de Dieu pour les défunts que dois je

dire ? » lui demanda-t-elle alors.

« Dis ceci :

« Que la Paix soit sur vous, ô habitants

de ces lieux croyants et musulmans !

Que Dieu fasse miséricorde

à ceux qui nous ont précédés

et à ceux qui viendront après nous !

Nous vous rejoindrons, si Dieu le veut. »

Tiré de Qussas al-Abrâr

de Shahîd Motaharî, N°109 pp199-201


«Nous avons fait descendre le Rappel; Nous en sommes les Gardiens.» (Sourate al-Hijr, 15 : 9)

Le Saint Coran, ce Livre d'Allah et Sa Révélation descendue sur Son Noble Prophète, Muhammad ibn 'Abdullâh, et protégé par Lui contre toute altération et toute déformation, cette Révélation Divine et Sacrée restée toujours intacte, et dans laquelle «l'erreur n'a pu se glisser de nulle part», demeure encore aujourd'hui exactement comme il a été révélé au Messager d'Allah, sans ajout ni retranchement.

Le Saint Coran est la Source de la Législation, et sa Matière. Il est la Balance de la Sunnah, et le Critère de la compréhension et de la pensée. Il est l'Origine de la Civilisation et du Savoir islamiques, ainsi que la Mère du Bienfait et du Bonheur de l'humanité.

Les Musulmans ont transmis de génération en génération cette Révélation Divine, exactement comme elle avait été communiquée au Prophète par l'Ange Jibrîl (Gabriel), et avec une fidélité qui ne souffre aucune contestation. C'est du moins l'avis unanime de tous les Musulmans, toutes Ecoles confondues. Les Musulmans sont également tous d'accord pour rejeter et démentir les récits douteux et intrus qui s'écartent de cette unanimité.

Le grand mufassir (exégète), auteur de "Majma' al-Bayân fî Tafsîr al-Qur'ân", le Savant al-Chaykh Abû 'Alî al-Fadhl ibn al-Hassan al-Tabarsî, dont le tafsîr susmentionné est considéré comme une source et une référence pour les uléma et les exégètes, a écrit à ce propos:

«Quant à insinuer que le Coran comporte des rajouts et des suppressions, cela ne mérite même pas d'être pris en considération. Car pour ce qui concerne un rajout dans le Coran, c'est unanimement écarté. Quant aux choses qui y manqueraient, certains de nos adeptes, et d'autres parmi les "Hachwiyyah"ont dit qu'il y a dans le Coran une modification ou une omission. Or, en réalité, notre Ecole juridico-religieuses'oppose à cela [à cette allégation]. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ (Qu'Allah sanctifie son âme). Il a traité de ce sujet d'une façon complète et détaillée dans "Jawâb al-Masâ'il al-Tarabulsiyyât". Il a affirmé à ce propos que la certitude de l'exactitude de la transmission du Coran est comme la certitude quant à la connaissance des pays, des événements importants, des faits notables, des livres et des poèmes célèbres des Arabes... En effet, la transmission fidèle du Coran a été faite avec une motivation et avec un soin extrêmes, qui n'ont été atteints dans aucun des autres domaines que nous venons de citer, car le Coran était le Miracle de la Prophétie, la Source des sciences législatives et des statuts religieux. Les Savants Musulmans l'ont mémorisé et protégé à un tel degré qu'ils ont appris le moindre détail controversé concernant son analyse grammaticale et logique, sa lecture, ses lettres et ses Versets. Dès lors, comment serait-il possible qu'il y ait changement ou omission dans ce Coran malgré tous ces soins minutieux et tout ce souci méticuleux d'exactitude...

«Notre connaissance du tafsîr du Coran et de ses détails, et de l'exactitude de sa transmission, est pareille à notre connaissance de sa globalité.Ce qui s'est passé avec le Coran sur ce plan est identique à ce qu'on a appris nécessairement sur les livres classiques célèbres, comme les livres de Sibawayh et d'al-Moznî. En effet, les spécialistes de ces livres les connaissent si bien, globalement et aussi dans les détails, que si un élément étranger au livre de Sibawayh était introduit dans une section de la grammaire, cela se saurait, serait mis à l'écart, et on saurait que ce détail a été ajouté et ne fait pas partie du texte originel. Il en va de même pour le livre d'al-Moznî. Or, on sait que le soin avec lequel on a transmis dans l'exactitude le Coran est bien plus grand que le soin mis pour assurer l'exactitude du contenu du livre de Sibawayh et des recueils des poètes classiques... Le Coran a été compilé et transcrit à l'époque du Prophète sous la même forme que nous avons de nos jours entre nos mains. La preuve en est qu'à cette époque-là, on étudiait le Coran et on l'apprenait par coeur dans sa totalité. Il y avait même un groupe de Compagnons qui avaient la charge de le mémoriser, et le Prophète veillait lui-même au contrôle et à l'exactitude de la mémorisation. Des Compagnons tels qu''Abdullâh ibn Mas'ûd, Obay ibn Ka'b, et d'autres ont soumis au Prophète, à plusieurs reprises, leur mémorisation de l'intégralité du Livre Saint. Tout ceci donne la preuve irréfutable que le Saint Coran était déjà, du vivant du Prophète, compilé et mis en ordre, et qu'il n'a été ni amputé ni éparpillé.

«Et si quelques Imamites et rapporteurs de hadith parmi les Hachwiyyah ne sont pas d'accord sur ce point, leur opinion ne compte pas, car ils font reposer leur point de vue sur des "informations" peu fondées qu'ils ont prises pour des hadith sains. C'est pourquoi on ne saurait prendre en considération de telles "informations", au détriment de hadith bien connus comme tout à fait sains.»

Et al-Murtadhâ de conclure:

«Ce qui est connu, et même établi parmi les Savants et les vérificateurs Chi'ites, c'est qu'il n'y a pas d'altération dans le Coran.»

Chaykh al-Muhaddithîn, Muhammad ibn 'Alî ibn al-Hussayn ibn Bâbawayh al-Qummî, surnommé Chaykh al-Çadûq, (décédé en 381 H.), auteur de "Man lâ Yahdharoho-l-Faqîh", et de dizaines d'autres ouvrages de grande valeur, a écrit dans son célèbre traité "I'tiqâdât al-Çadûq":

«Notre croyance à propos du Coran qu'Allah -Il est Très Haut- a révélé à Son Prophète Muhammad est qu'il est tel qu'il se trouve entre les deux couvertures, et qu'il est ce qu'on voit entre les mains des gens, et rien de plus. Quiconque prétend que nous disons qu'il en comporte davantage [que le Coran courant] est un menteur.» Aç-Çadûq, après avoir énoncé ces affirmations, s'est appliqué à les démontrer.

Dans son tafsîr "al-Tibyân", Chaykh al-Tâ'ifah Abû Ja'far Muhammad ibn al-Hassan al-Tûsî (décédé en 460 h.), auteur de "Al-Khilâf wal-Mabsût", d'"At-Tahthîb", d'"Al-Istibçâr", et de bien d'autres livres, a écrit:

«Quant à dire que le Coran comporte des rajouts et des omissions, cela n'a pas de fondement. Car en ce qui concerne l'existence de rajouts, elle est démentie unanimement. Quant à l'existence d'omissions, il ressort de la doctrine des Musulmans, ou plutôt de notre doctrine, qu'elle est sans fondement. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ, et c'est ce qui ressort des récits (...). En effet, nos récits concordants incitent à le [le Saint Coran] lire, à s'attacher à ce qu'il contient, et à s'y référer pour trancher les différends qui surgissent dans les "Akhbâr". On attribue au Prophète ce hadith que personne ne conteste: "Je vous laisse en héritage les Thaqalayn ; tant que vous y resterez attachés, vous ne serez pas égarés. Ce sont le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent à moi auprès du Bassin ." Ceci montre que le Coran existe à toute époque, autrement le Prophète n'aurait pas pu nous ordonner de nous attacher à ce à quoi nous ne pourrions pas nous attacher... Et étant donné que les Ahl-ul-Bayt ou leurs Représentants [les mujtahid] sont toujours là, et que le Coran disponible est admis unanimement comme intact, nous devons donc nous occuper de son interprétation et de l'explication de ses significations, et négliger le reste.»

Dans son tafsîr "Âlâ' al-Rahmân fî Tafsîr al-Qur'ân", le Savant Chaykh Muhammad Jawâd al-Balâghî a commenté cette vérité de l'immortalité du Coran et de son intégrité à l'abri de toute altération, dans les termes suivants:

«Le Coran a continué à attirer le grand intérêt des Musulmans, de génération en génération. A toutes les époques, on trouve disponibles des milliers et des milliers de copies du Coran et de mémorisateurs du Coran. On voit encore et toujours de nouvelles éditions du Coran copiées sur les précédentes, et les Musulmans continuent à se lire le Coran les uns aux autres et à en entendre la récitation les uns chez les autres. Des milliers de copies du Coran constituent toujours les surveillants des mémorisateurs, et des milliers de mémorisateurs de meurent toujours les surveillants de l'intégrité des copies. Ainsi, il y a toujours des milliers de copies qui garantissent la bonne mémorisation des nouveaux mémorisateurs, et des milliers de ceux-ci qui s'assurent de l'intégrité des nouvelles copies. Nous disons des milliers, mais en fait il faudrait dire des centaines de milliers et des millions. Car aucun fait historique n'a pu être appuyé sur une aussi forte concordance de preuves, et jouir d'une aussi évidente pérennité que le Coran, et c'est conformément à la Promesse d'Allah - Que Ses Bienfaits se montrent évidents - exprimée dans la Sourate al-Hijr:

"Nous avons fait descendre le Rappel; Nous en sommes les Gardiens." (Sourate al-Hijr, 15 : 9)

et dans la Sourate al-Qiyâmah:

"Il Nous appartient de le rassembler et de le lire." (Sourate al-Qiyâmah, 75 : 17)

«Si vous lisez des "informations" étranges faisant état de l'altération du Coran, ou de la perte d'une partie de lui, n'y prêtez pas attention, mais faites valoir ce que la science dit sur leur incertitude, leur faiblesse, le manque de confiance en leurs rapporteurs, et enfin sur le désaccord avec l'unanimité de l'opinion des Musulmans, et ce sans parler de l'inconsistance de leur contenu imaginaire.»

Al-Chaykh al-Balâghî a écrit également dans son tafsîr, sous le titre : "Les Imamites disent qu'il n'y a pas d'omissions dans le Coran" :

«Personne n'ignore que Chaykh al-Muhaddithîn al-Çadûq (...), connu pour son souci de peser ses mots dans tout ce qu'il dit, a écrit dans "Kitâb al-I'tiqâdât" : "Nous croyons que le Coran qu'Allah a révélé à Son Prophète est ce qui est contenu entre les deux couvertures [du Coran disponible], et rien de plus. Quiconque dit que nous croyons qu'il en comporte plus est un menteur."»

A la fin du chapitre "Al-Khitâb", al-Chaykh al-Mufîd écrit -dans son livre "Kitâb al-Maqâlât"- qu'un groupe d'Imamites ont dit qu'il ne manque au Coran aucun mot, aucun Verset, aucune Sourate, et que seulement l'exégèse du Coran et l'interprétation de ses significations qu'Amîr al-Mu'minîn (l'Imam 'Alî) avait faites à la Lumière de la Révélation -et qu'il avait notées en marge de sa copie- ont été supprimées.

Dans "Kachf-ul-Ghatâ'" (Chapitre "Kitâb al-Qur'ân", Sect. VIII), il est écrit, concernant l'allégation selon laquelle il manquerait quelque chose dans le Coran actuel :

«Il ne fait pas de doute qu'il [le Coran] est à l'abri de toute omission grâce à la Protection d'Allah, et ce conformément à l'affirmation explicite du Coran et de l'unanimité des uléma.»

Selon al-Chaykh al-Bahâ'î :

«... des différends ont aussi surgi à propos d'omissions ou de rajouts [dont souffrirait le Coran actuel]. Mais la vérité est que le Coran...est à l'abri de tout cela. Il n'y a ni omission, ni rajout. La preuve en est cette Parole d'Allah : - "Nous en sommes les Gardiens."»

Selon al-Muqaddas al-Baghdâdî (dans "Chahr al-Wâfiyah") :

«On a discuté, dans nos rangs, de la question des omissions [dans le Coran actuel]. Mais on est parvenu unanimement à rejeter la possibilité de l'omission.»

Le Savant contemporain, feu le Mujtâhid Chaykh Muhammad Hussayn al-Kâchif al-Ghatâ' a écrit dans "Açl al-Chî'ah wa Uçûlahâ" :

«Le Livre qui se trouve entre les mains des Musulmans est Celui qu'Allah a révélé à Son Prophète pour servir de Miracle et de Défi. Il ne comporte ni omission, ni altération, ni rajout. Les Musulmans sont unanimes sur ce point.»

Al-Charîf al-Muçlih al-Sayyed 'Abdul Hussayn Charaf al-Dîn a écrit dans "Al-Fuçûl Muhîmah fî Ta'lif al-Ummah" :

«Le Coran... est tel que "l'erreur ne s'y glisse de nulle part". Il est ce qu'il y a entre les deux couvertures et ce qu'on trouve entre les mains des Musulmans, sans une lettre de plus ou de moins, sans aucun changement d'un mot par un autre, ou d'une lettre par une autre.

Chacune de ses lettres est admise avec une concordance absolue, comme intacte, par chaque génération, et ce jusqu'à l'époque de la Révélation et de la Prophétie. Il a été colligé à cette époque bénie, et ordonné exactement comme maintenant par Jibrîl [l'Archange Gabriel]. (...) Tout cela est de notoriété publique chez les Muhaqqiqîn parmi les uléma [Chi'ites] imamites. Il ne faut donc pas tenir compte de ce que disent les Hachwiyyah, lesquels ne savent pas...»

Le Savant Sayyed Muhsin al-Amînî al-Hussaynî al-'Amilî écrit, dans "A'yân al-Chî'ah" :

«Personne parmi les [Chi'ites] Imamites, anciens ou contemporains, n'a dit que le Coran comporte peu ou beaucoup de rajouts... Au contraire, tous sont d'accord pour refuser l'insinuation de rajouts. Leurs vérificateurs crédibles s'accordent aussi pour dire qu'il n'y manque rien non plus.»

Tel est donc l'avis de l'Ecole d'Ahl-ul-Bayt sur le Saint Coran : le Coran que l'on trouve aujourd'hui entre les mains des Musulmans est la copie exacte de celui que le Prophète a apporté. Il restera tel quel sur la terre tant que l'humanité y restera, et il éclairera toujours pour celle-ci la Voie de la vie et la guidera vers le Bon Chemin et la Sagesse.

Les uléma, les chercheurs et les vérificateurs pensent que les quelques "informations" - de sources Sunnites ou Chi'ites- alléguant que le Saint Coran tel qu'il est de nos jours serait incomplet, ne sont que des insinuations tendancieuses, glissées par des menteurs, et rejetées par les Savants et les connaisseurs.

Il y a également d'autres "informations" (akhbâr) qui pourraient laisser croire que le Coran actuel comporterait des omissions, ou qu'il y aurait un autre Coran, si l'on s'en tient à l'apparence de leur texte, sans examiner en profondeur leur contenu et leur signification réelle.

La mauvaise interprétation de ces "informations", faite involontairement par des Musulmans de bonne foi, a été parfois exploitée par des gens mal intentionnés et tendancieux pour porter atteinte à l'Islam et pêcher dans des eaux troubles. L'exemple suivant illustre ce cas de figure. En effet, selon certaines "informations" attribuées à l'Imam Ja'far al-Çâdiq, et abstraction faite de l'authenticité ou du caractère mensonger de ces "informations", celui-ci aurait dit :

«... Mais, par Allah ! -et posant sa main sur sa poitrine- nous avons les armes du Messager d'Allah, son épée et sa cuirasse. Par Allah ! Nous avons aussi le "Maç-haf" de Fâtimah, lequel ne contient aucun Verset du Livre d'Allah. Il a été dicté par le Messager d'Allah et écrit de la main de 'Alî...»

D'aucuns ont compris de ces propos que l'Imam al-Çâdiq aurait fait état -loin de lui une telle pensée - de l'existence d'un autre "Maç-haf" (Coran), différent du Coran disponible. Dès lors, les gens malveillants et les détracteurs de l'Islam se sont appuyés sur les termes de ces propos pour se livrer à toutes sortes de déformations et d'insinuations tendancieuses, sans se donner la peine de vérifier le sens réel des propos de l'Imam. Or, le sens réel du contenu de cette ''information'' est très clair pour quiconque maîtrise la linguistique. Il est contenu dans cet énoncé de ''l'information'': «Par Allah ! Nous avons le "Maç-haf" de Fâtimah, ou plus précisément dans le terme "Maç-haf".

Pour comprendre la véritable signification des propos de l'Imam al-Çâdiq, il suffit de se référer à la langue des Arabes, en vue de savoir ce que signifie exactement le mot "Maç-haf". En effet, selon al-Râghib al-Içfahânî :

«"al-Çahîfah" est ce qui est étendu, tel que la partie étendue du visage et la feuille sur laquelle on écrit, et dont le pluriel est "Çahâ'if" ou "Çuhûf". Ainsi, lorsqu'Allah -Il est exalté- dit :

"... les Çuhûf d'Ibrâhîm et de Mûsâ", "...qui récite des Çuhûf purifiés, contenant des Ecritures immuables", on a dit que "Çuhûf" dans ces Versets signifie "le Coran", et que si Allah en a fait des feuillets dans lesquels il y a des Livres, c'est parce qu'il contient plus que ce que renferment les Livres d'Allah...»

Le "Maç-haf" est donc ce qui rassemble les "Çuhûf" (feuillets) écrits ; son pluriel est "Maçâhif"»

Donc, le mot "Maç-haf" signifie dans la langue courante : "livre" ; ce n'est pas un nom spécial du Livre d'Allah. Il est donc le terme générique de tout livre colligeant des feuillets "Çuhûf" (en papier ou en peau). Ainsi, le Saint Coran est appelé "Maç-haf" parce qu'il est composé de "Çuhûf" (feuillets).

Car, comme on le sait, les noms du Livre d'Allah sont : al-Qur'ân, al-Furqân, al-Kitâb. La Révélation ne le désigne pas sous le nom de "Maç-haf". C'est seulement lorsque les Musulmans l'ont colligé qu'ils lui ont donné le nom de "Maç-haf", car il est devenu, après avoir été rassemblé, un recueil de "Çuhûf" (feuillets).

Ainsi, la source de la confusion ou du malentendu est une question linguistique propre à cette époque-là, quand cette nuance n'apparaissait pas encore dans l'esprit du commun des mortels.

Et, comme s'il voulait éviter toute méprise dans l'interprétation de ses propos, l'Imam al-Çâdiq a ajouté : «... il ne contient aucun Verset du Livre d'Allah.» Cela veut dire que ce dont il parle n'est pas le Saint Coran, ni une Révélation Divine, mais des propos «dictés par le Messager d'Allah et écrits de la main de 'Alî.»

Certains Savants ont rapporté que ce dont parlait l'Imam al-Çâdiq consistait en un recueil de Dû'â' (Implorations) et de conseils que le Messager d'Allah avait laissés à sa fille Fâtimah al-Zahrâ', en vue de l'éduquer et de l'instruire.

C'est donc de cette façon qu'il faut comprendre l'origine de l'erreur, de la confusion ou de la falsification qui ont conduit parfois certains Musulmans de toutes Ecoles et de toutes tendances à une méprise et parfois même à la malveillance en ce qui concerne l'intégrité et le contenu du Saint Coran que nous lisons aujourd'hui, et qui est la copie exacte de la Parole d'Allah révélée au Messager d'Allah.

LE SAINT CORAN DANS LES RECITS DES AHL-UL-BAYT

Lorsqu'on examine les récits et les hadith rapportés par les Ahl-ul-bayt, et qu'on étudie la biographie et les rapports de ces derniers avec le Livre d'Allah, on constate que rien ne les intéressait ni ne polarisait leur attention autant que le Saint Coran. Et cela est remarquable aussi bien dans leurs biographies que dans leurs récits, dans les recommandations qu'ils ont faites, dans leur façon d'éduquer et d'orienter leurs adeptes, leurs disciples et tous les Musulmans.

Selon Ja'far ibn Muhammad al-Çâdiq :

«Le Prophète a dit un jour : "O gens ! Vous êtes dans une demeure de trêve et à bord d'un bateau qui navigue vite. Vous avez la nuit et le jour, le soleil et la lune, pour rendre ancien tout ce qui est nouveau, faire approcher tout ce qui est au loin, et apporter tout ce qui est promis. Préparez donc les provisions pour ce qui est au-delà de ce qui est passager."

«Lorsqu'al-Muqdâd ibn al-Aswad lui a demandé :

"O Messager d'Allah ! Et qu'est-ce que la demeure de trêve ?" le Prophète a répondu : "C'est une demeure d'assignation et de rupture. Si les épreuves vous accablent comme la nuit noire, recourez au Coran, car il est un intercesseur dont l'intercession est admise. (...) Celui qui le place devant lui, il [le Saint Coran] le conduit au Paradis, et celui qui le laisse derrière lui, il [le Saint Coran] le pousse vers l'Enfer. Il est le Guide. Il guide vers la meilleure Voie. C'est le Livre dans lequel il y a détails, clarté et apprentissage. C'est une Parole décisive, et non une frivolité. Il a une apparence et un intérieur. Son apparence est Justesse, son intérieur est Science. Son apparence est élégante, son intérieur profond. Il a des étoiles, et dans ses étoiles il y a encore des étoiles. Ses prodiges sont innombrables, et ce qu'il contient d'incroyable ne tombe jamais en désuétude. Il contient les phares de la bonne conduite, et la Lumière de la Sagesse..."» (123)

Selon l'Imam al-Çâdiq aussi :

«Celui qui mémorise le Coran, qui se conforme à ses Préceptes, est placé aux côtés des scribes nobles et purs.» (124)

Selon l'Imam 'Alî ibn al-Hussayn, le Saint Prophète a dit :

«Celui à qui Allah donne le Coran et qui estime qu'un autre homme a obtenu mieux que ce qui lui a été donné, aura vu grand un petit, et petit un grand.»

Selon l'Imam Muhammad ibn 'Alî al-Bâqir, le Messager d'Allah a dit :

«O masses des lecteurs du Coran ! Craignez Allah -Il est Puissant et Glorifié- pour votre responsabilité de ce qu'Il vous a apporté dans Son Livre ; car je suis responsable et vous êtes responsables. Je suis responsable de la communication du Message, et vous on vous interrogera sur la responsabilité dont vous ont chargé le Livre d'Allah et ma Sunnah."»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Un Croyant ne doit pas mourir avant d'avoir appris le Coran ou d'être en train de l'apprendre.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Le Coran est le Pacte d'Allah avec Sa Création. Le Musulman doit donc regarder Son Pacte et en lire chaque jour cinquante Versets.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Trois se plaignent auprès d'Allah -Il est Puissant et Glorifié- : une Mosquée en ruine dans laquelle ne prient pas ses propriétaires, un Savant qui se trouve parmi des ignorants, et un Livre d'Allah, juché, poussiéreux, et qu'on ne lit pas.»

Selon l'Imam al-Çâdiq :

«Le Coran est vivant, il n'est pas mort. Il s'écoule comme s'écoulent la nuit et le jour. Il s'écoulera devant le dernier d'entre nous comme il s'écoule devant le premier d'entre nous.»

Amîr al-Mu'minîn 'Alî ibn Abî Tâlib a dit :

«... Puis Allah a fait descendre sur lui le Livre ; c'est une Lumière dont les feux ne s'éteindront jamais, un flambeau dont la combustion ne s'arrête pas, une mer dont le fond est inaccessible, une Voie dont on ne perd pas la direction, un rayon dont la lumière ne s'assombrit pas, une Loi dont la preuve ne s'étouffe pas, un éclaircissement dont les piliers sont indestructibles, un remède dont on ne craint pas les effets, une force dont les adeptes sont invincibles, un bon droit dont les partisans ne seront pas laissés sans secours. Il est le métal [la substance même] et le centre de la Croyance, les sources et les mers de la Science, les étangs et les ruisseaux de la Justice, les points d'appui et la structure de l'Islam, les vallées et les plaines du bon droit, une mer que ne pourront épuiser les "puiseurs" des sources, que ne pourront réduire les arracheurs, des abreuvoirs que leurs solliciteurs ne dérangent pas, un phare dont les voies d'accès ne seront pas perdues par les voyageurs, des drapeaux que les marcheurs ne manqueront pas de voir, des hauteurs que ne peuvent dépasser ceux qui s'y rendent. Allah en a fait un assouvissement de la soif des Savants, un printemps pour les coeurs des jurisconsultes, le meilleur des Chemins des pieux, un Remède qui prime tout autre remède, une Lumière au-delà de laquelle il n'y a pas de ténèbres, une corde dont l'anse est bien solide, une forteresse dont la cime est imprenable. Il est une Force pour celui qui en fait son Tuteur, une Paix pour celui qui y entre, une Guidance pour celui qui fait appel à lui, une excuse valable pour celui qui l'invoque, une Preuve pour celui qui le cite, un Témoin pour celui qui en fait un arbitre, un Triomphe pour celui qui en tire argumentation, le porteur de celui qui le porte, une monture pour celui qui l'applique, un Signe pour celui qui le place devant lui, une Protection pour celui qui en fait sa cuirasse, une Science pour celui qui prend conscience, un hadith pour celui qui le relate, un Jugement pour celui qui juge.»

Telle est donc la valeur incomparable du Saint Coran selon l'Ecole des Ahl-ul-Bayt. Elle n'est autre que sa vraie valeur, telle que la décrit la Révélation :

«Oui, ce Coran conduit sur une Voie très droite...» (Sourate Banî Isrâ'il, 17 : 9)

Selon cette Ecole, il est la constitution de la Ummah, la source de la Science et de la Guidance, la référence du Savoir et de la Culture, la voie de l'Entendement et de la Pensée, le Critère de la civilisation et de la conduite, la Loi scientifique qui régit la vie de l'homme, le récipient qui renferme les Lois et les Règles de la vie de l'humanité.

LES BASES DE LA COMPREHENSION ET DU TAFSIR DU SAINT CORAN

Nous avons déjà expliqué comment l'Ecole des Ahl-ul-Bayt a démontré que le Livre d'Allah est éternel, qu'il est le Registre de la Loi Divine immuable, la Source de la Législation, le Critère et l'Arbitre de la véracité des "récits" et des hadith, et la Référence permettant de distinguer le faux du Vrai. En effet, selon le Prophète :

«Si on m'attribue devant vous un hadith, comparez-le au Livre d'Allah. Acceptez-en ce qui s'y conforme, et rejetez-en ce qui s'y oppose.»

Ceci étant établi, et les fausses allégations et assertions concernant son intégrité étant dénoncées comme telles, l'Ecole des Ahl-ul-Bayt a proposé une méthode originale qui détermine la manière dont on doit comprendre et traiter le Texte coranique. Ce problème de la compréhension du Saint Coran, de son explication et de son interprétation constitue un point essentiel dont dépend l'exactitude de la pensée et la justesse de la Croyance, de la Législation et du Savoir islamiques. La raison en est que toute déviation, toute erreur dans la compréhension du Coran, dans la découverte de son contenu législatif et doctrinal et dans la déduction de ses Jugements, de ses concepts et de ses Lois sociales, politiques, économiques, éducatives et juridiques, conduit à la déviation et à la division des Musulmans, à la perte de l'authenticité et de la pureté islamiques.

Commençons notre étude de ce sujet fondamental par l'indispensable distinction qu'il faut faire entre le "tafsîr" et le "ta'wîl".

Le "tafsîr" est, selon les linguistes, "le dévoilement et la mise en évidence du sens des termes", alors que le "ta'wîl" est défini comme "le renvoi de l'une des deux possibilités [du sens d'un terme] à ce qui se conforme à l'apparence."

Ahmad Redhâ, définissant le tafsîr, écrit :

«Le tafsîr vient du mot "fassar", lequel est dérivé, par la grande dérivation, du mot "fasr", lequel signifie "le dévoilement et apparition".

Ainsi, lorsque le matin apparaît, on dit : "asfara al-çubh", c'est-à-dire : "le matin se dévoile". Et on dit aussi : "asfarat al-mar'ah 'an wajhihâ", c'est-à-dire : "la femme dévoile son visage", lorsqu'elle le découvre. Ou bien, il vient du verbe "fassara, yofassiro" (cf.dharaba, yadhribo, ou naçara, yançoro), et "fasran" ; "al-fasr" étant le fait de montrer et de découvrir ce qui est couvert. Ainsi, vous dites : "fassarto al-chay'a" : "j'ai expliqué cette chose", si vous l'expliquez.» Le Chaykh al-Tabarsî a ainsi défini le mot "tafsîr" dans son "Majma' al-Bayân fî Tafsîr al-Qur'ân" :

«"Al-tafsîr" est le dévoilement de la signification du terme équivoque, tandis que "al-ta'wîl" c'est renvoyer l'un des deux sens possibles à ce qui correspond à l'apparence. Al-tafsîr, c'est l'explication.»

Selon Abû-l-'Abbâs al-Mobarrid :

«Le ta'wîl, le tafsîr et les "ma'nâ" [sens] sont une même chose. On dit que "fasr" est la découverte de ce qui est couvert, et que ta'wîl est la fin et l'aboutissement d'une chose, ce sur quoi elle débouche... Quant au "ma'nâ", il vient de cet énoncé : "'anayto fulânan" : "j'ai entendu par là Untel", qui signifie "qaçadtahu" : "mon intention visait Untel", comme ce que vise l'énoncé : "'aniya bihi kathâ" : "il a entendu par là telle chose..." ; "qaçada bil-kalâm kathâ" : "par sa parole, il entendait telle chose...".

Et on dit aussi que l'énoncé "'anayto bi-hathâ-l-amr" : "j'ai pris la charge de cette question", c'est-à-dire : "takallaftuhu": "j'en ai pris la charge"»

La Méthode du Tafsîr du Saint Coran

Si le tafsîr est l'explication des sens des mots et des phrases du Saint Coran et leur dévoilement, et étant donné que les mots et les phrases du Saint Coran supportent plus d'une intention visée (signification), le ta'wîl est une opération de dévoilement de la signification visée au moyen du renvoi du sens contenu dans le Verset -après hésitation entre deux possibilités, ou davantage- à ce sur quoi il débouche, et le résultat auquel nous parvenons est que le ta'wîl ne doit pas contredire le tafsîr apparent, et de ce fait les deux -tafsîr et ta'wîl-s'égalent dans le résultat final, à savoir : l'éclaircissement des sens du Saint Coran et l'explication de ce qu'Allah a voulu montrer à Ses serviteurs.

Or, lorsqu'on lit attentivement les livres de tafsîr et les méthodes des mufassir, on trouve des lacunes évidentes et des erreurs graves dans lesquelles sont tombés certains mufassir, qui ont dévié ainsi le but du tafsîr à cause des méthodes de tafsîr qu'ils ont suivies et de leur façon de traiter les Versets coraniques en adoptant tantôt des récits (hadith) faibles ou intrus, et tantôt les sentiments personnels, soumettant ainsi le Saint Coran à leurs préjugés et à leurs caprices propres, et appliquant le sens des Versets à des événements, des personnages et des faits que le Noble Coran ne visait pas, application qui avait pour but de corroborer leurs opinions et tendances personnelles.

L'un des exemples de cette déviation dans le ta'wîl est le sens que certains "philosophes" et "théologiens" ont attribué aux Versets coraniques en soumettant ceux-ci à des pensées et des doctrines philosophiques et théologiques auxquelles ils croyaient.

Un autre exemple en est la tendance de certains écrivains et mufassir à expliquer les Versets coraniques en se conformant aux théories scientifiques et aux idées économiques, sociales et politiques qu'ils trouvent chez les penseurs et les tenants des théories courantes de leur époque, et ce uniquement en se fiant à leur opinion personnelle, et sans qu'il y ait un vrai rapport et une application juste entre ces Versets et ces théories et idées. Ainsi, il n'est pas rare de voir de nombreux cas, dans le passé et à l'époque contemporaine, dans lesquels les mufassir plient les Versets au gré de leurs désirs ou, acceptant des vérités préconçues, tentent d'expliquer le Saint Coran à leur lumière.

Un grand nombre de mufassir de toutes les Ecoles juridiques musulmanes, Sunnites et Chi'ites, ont commis cette erreur et échafaudé des arguments et des justifications fallacieux pour tenter de montrer le bien-fondé de leurs méthodes.

Or, lorsqu'on se réfère à la méthode islamique originale de tafsîr, on remarque qu'elle récuse cette tendance et fixe les bases correctes du tafsîr.

En effet, le tafsîr, tel que l'a défini le Prophète et que l'a expliqué la méthode des Ahl-ul-Bayt qu'ont suivie les mufassir engagés, a des règles et des bases qui conduisent l'exégète et le chercheur en Sciences coraniques à tirer des conclusions correctes et des résultats fertiles.

Passons donc en revue ce que le Prophète, les Imams d'Ahl-ul-Bayt et les uléma ont dit à propos des règles justes du tafsîr et des moyens de dégager objectivement les Jugements coraniques.

Al-Tabarsî rapporte ce hadith du Prophète, transmis par la chaîne d'Ahl-ul-Bayt, et dont il dit qu'il est sain :

«Le tafsîr du Coran ne peut être fait que d'après le hadith sain et le Texte clair.»

Il affirme que les Ahl-ul-Bayt suivaient ces directives et refusaient le tafsîr du Coran autrement que sur les deux bases suivantes :

1- Le tafsîr du Coran par le Coran, c'est-à-dire que les Versets s'expliquent les uns par les autres.

2- Le tafsîr du Coran par les récits et les hadith sains.

Donc, il est clair que le tafsîr doit observer scrupuleusement ces deux règles.

Toutefois, il ne faut pas oublier que la raison a un rôle essentiel et d'avant-garde dans la compréhension du Saint Coran, dans l'explication de ses significations et dans la direction de ses phénomènes, mais à condition qu'elle s'en tienne aux limites du Livre et de la Sunnah, et qu'elle ne s'écarte pas des aspects de leur ligne générale. Rappelons à cet égard que c'est le Prophète qui a assigné à la raison un rôle crucial dans le tafsîr du Coran :

«Le Coran est accessible et comporte plusieurs facettes; apprenez-le donc selon ses meilleures facettes.»

Selon un autre hadith, le Prophète a dit :

«Analysez le Coran, et informez-vous sur ses équivoques.» Le Saint Coran lui-même a expliqué le rôle de la raison dans le tafsîr et a loué les esprits capables de raisonner :

«... l'auraient su ceux qui savent raisonner.» (Sourate al-Nisâ', 4 : 83)

Et il a blâmé ceux qui manquent de réfléchir et de méditer sur les Versets du Noble Coran en vue de découvrir ses significations et son contenu :

«Ne vont-ils pas méditer le Coran ? Ou bien les coeurs de certains d'entre eux sont-ils verrouillés?» (Sourate Muhammad, 47 : 24)

Donc, selon la méthode des Ahl-ul-Bayt, le tafsîr se fonde sur trois règles :

1- Le tafsîr du Coran par le Coran.

2- Le tafsîr du Coran par la Sunnah.

3- Le tafsîr du Coran par la raison respectueuse du Livre et de la Sunnah.

Ainsi, à part cette méthode précise de tafsîr, fondée sur des règles incontestables et immuables, tous autres tafâsîr (pluriel de tafsîr) imprégnés d'opinions personnelles, de traces de théories scientifiques contemporaines du mufassir, ou d'idées philosophiques et théologiques, ou bien encore fondés sur des récits peu accrédités ou sans chaîne de transmetteurs bien établie, ou fondés sur des hadith qui contredisent ce qui est évident dans le Saint Coran et incontestable dans la Sunnah, ou que le mufassir applique d'une façon inadéquate et subjective sur les Versets, tous ces genres de tafsîr sont rejetés par la méthode des Ahl-ul-Bayt et des Savants et des mufassir qui ont marché sur leurs traces. Il est donc nécessaire d'éviter de tels tafsîr, qui sont courants aussi bien chez les Sunnites que chez les Chi'ites, et qui s'écartent de la ligne islamique que nous venons de définir, et qui ne traduisent généralement pas l'esprit du Saint Coran. En tout cas, quelle que soit la crédibilité de ces mufassir, nous ne sommes pas tenus de suivre leur avis, car le mufassir ne constitue jamais un argument face au Coran, alors que le Saint Coran l'est face à lui. Donc, il ne pourrait constituer un argument pour les Musulmans que dans la mesure où il atteint la Vérité. Or, selon les Saints Imams des Ahl-ul-Bayt, il est interdit d'affirmer quelque chose sans connaissance de cause et sans preuve. Ainsi, l'Imam al-Bâqir a dit :

«Ce que vous savez, vous pouvez le dire. Mais lorsque vous ne savez pas avec certitude, dites : "Allah est Celui Qui sait le mieux"»Et l'Imam al-Çâdiq a dit :

«Toute chose doit être renvoyée au Coran et à la Sunnah.»

Raconté par Jabir ibn Samura : -J'ai entendu le Prophète (s) qui disait : « Il y aura Douze Commandeurs. » Il dit alors une phrase que je n'ai pas entendue. Mon père m'a dit : -Le Prophète a ajouté : « Ils seront tous de Quraysh. »

[Sahih al-Bukhari (traduct.), Hadith : 9.329, Kitabul Ahkam; Sahih al-Bukhari, (Arabe), 4 :165, Kitabul Ahkam]

Le Prophète (s) a dit : « La Religion (l'Islam) continuera jusqu'à l'Heure (du Jour de la Résurrection), vous aurez Douze Califes, tous seront de Quraysh. » [Sahih Muslim, (traduct.), Chapitre DCCLIV, v3, p1010, Tradition #4483; Sahih Muslim (arabe), Kitab al-Imaara, 1980 Edition Arabie Saoudite, v3, p1453, Hadith #10]

Ce qu'en disent les savants Sunnites :

Ibn al-’Arabi : Nous avons compté les douze Emirs qui succédèrent au

Saint Prophète (s.a.w.s.). Ceux-ci furent : Abu Bakr, 'Omar, 'Othman, Ali, Hasan, Mu'awiyah, Yazid, Mu'awiyah ibn Yazid, Marwan, 'Abd al-Malik ibn

Marwan, Yazid bin 'Abd al-Malik, Marwan bin Muhammad bin Marwan, As-Saffah... Après il y eut vingt-sept califes des Bani Abbas.

Maintenant si l'on considère douze d'entre eux cela ne nous amène que jusqu'à Sulayman. Seulement cinq d'entre eux correspondent au sens du texte et à ceux-là nous pouvons ajouter les quatre Califes Bien Dirigés et 'Omar bin Abd al-Aziz...

Je ne peux comprendre la signification de ce Hadith.

[Ibn al-'Arabi, Sharh Sunan Tirmidhi, 9:68-69]

Qadi 'Iyad al-Yahsubi :

Les Califes furent plus nombreux que cela. Limiter leur nombre à douze est incorrect. Le Saint Prophète (s.a.w.s.) n'a pas dit qu'ils seraient seulement douze et pas plus. Désormais il est possible qu'ils soient plus nombreux.

[Al-Nawawi, Sharh Sahih Muslim, 12 :201-202;

Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari, 16:339]

Jalal al-Din al-Suyuti :

Il y aura seulement douze Califes jusqu'au Jour du Jugement. Et ils agiront selon la Vérité, même s'ils ne sont pas suivis.

Nous constatons que sur les douze, quatre sont les Califes Bien Dirigés, puis Hasan, puis Mu'awiyah, puis Ibn Zubayr, et finalement 'Omar bin 'Abd al-'Aziz. Ce qui fait huit. Il en manque quatre. Peut-être Mahdi, des Abbassides, pourrait être inclus comme il était autant Abbasside qu’Omar bin 'Abd al-'Aziz était Omeyyade.

Et Tahir 'Abbasi pourrait aussi être inclus car il fut un dirigeant juste. Donc il en reste deux à venir. L'un d'entre eux sera Al Mahdi (a.s.) puisqu'il descend des Gens de la maison du Prophète : Ahlul Bayt (a.s.).

[Al-Suyuti, Tarikh al-Khulafa, Page 12; Ibn Hajar al-Haytami, Al-Sawa'iq al-Muhriqa Page 19]

Ibn Hajar al-’Asqalani :

Personne n'a beaucoup de science sur ce hadith particulier de Sahih Bukhari.

Il n'est pas correct de dire que ces Imams seront tous présents en même temps.

[Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari 16 :338-341]

Ibn al-Jawzi :

Le premier Calife des Bani Umayyade fut Yazid ibn Mu'awiyah et le dernier, Marwan Al-Himar. Leur total est treize. Sans compter Othman, Mu'awiyah et ibn Zubayr qui furent parmi les compagnons du Saint Prophète (s). Si nous excluons Marwan bin al-Hakam à cause du problème de savoir s'il était plus un compagnon ou un dirigeant, étant donné que c'est Abdullah ibn Zubair qui avait le soutien du peuple, Alors nous arrivons au nombre des Douze. … Quand le Califat fut ôté aux Bani Umayya, il se produisit de grands troubles. Jusqu'à la prise du pouvoir par les Bani Abbas. A partir de là, les conditions originales avaient complètement changé.

[Ibn al-Jawzi, Kashf al-Mushkil, cité par Ibn Hajar al-'Asqalani, Fath al-Bari16 :340 selon Sibt Ibn al-Jawzi]

Al-Nawawi :

Cela peut aussi vouloir dire que les douze Imams se maintiendront durant la suprématie de l'Islam. Tant que L'Islam sera une religion dominante. Ces Califes, durant leurs fonctions, glorifieront la religion.

[Al-Nawawi, Sharh Sahih Muslim, 12:202-203]

Al-Bayhaqi :

On ne peut trouver ce nombre (douze) que jusqu'à l'époque de Walid ibn Abd al-Malik. Après lui, ce ne fut que troubles et chaos. Puis la dynastie Abbasside. Ce qui augmenta encore le nombre des Imams. Si l'on laisse de coté ceux d'entre eux qui ont régné après les troubles, car leur nombre est trop élevé.

[Ibn Kathir, Ta'rikh, 6:249; Al-Suyuti, Tarikh al-Khulafa Page 11]

Ibn Kathir:

Quiconque suit l'avis de Baïhaqi et est d'accord quand il affirme que ces Califes sont ceux qui régnèrent jusqu'à l'époque de Walid ibn Yazid ibn 'Abd al-Malik le transgresseur s'oppose aux textes des hadiths que nous avons rapportés et qui critiquent et dénoncent ces dirigeants.

Et si nous considérons la Califat de Ibn Zubair précèdent 'Abd al-Malik le total sera de seize. Puisque leur total serait de douze juste avant 'Omar ibn 'Abd al-Azi, dans cette méthode Yazid ibn Mu'awiyah y serait inclus et pas Omar ibn Abd al-Aziz. Alors qu'il est établi que la majorité des oulémas reconnaissent que Omar ibn 'Abd al-Aziz fut un calife véridique et juste.

[Ibn Kathir, Ta'rikh, 6:249-250]

Troublés ?

Examinons d'autres hadiths Sunnites pour finalement clarifier qui ces Douze Successeurs, Califes, Emirs et Imams sont vraiment :

Le fameux Savant al-Dhahabi dit dans Tadhkirat al-Huffaz, vol. 4, p. 298, et Ibn Hajar al-'Asqalani dit dans al-Durar al-Kaminah, vol. 1, p. 67 que Sadruddin Ibrahim bin Muhammad bin al-Hamawayh al-Juwayni al-Shafi'i fut un rapporteur de Hadiths véridique. Le même Al-Juwayni cite Abdullah ibn Abbas (r) citant le Prophète (s) qui disait :

« Je suis le chef des Prophètes et Ali ibn Abi Talib est le chef des successeurs, et après moi mes successeurs seront douze, le premier d'entre eux est Ali ibn Abi Talib et le dernier d'entre eux sera Al Mahdi. »

Al-Juwayni raconte aussi citant Ibn 'Abbas (r) citant le Prophète (s) :

« En vérité mes Califes et mes héritiers et les Preuves d' Allah pour ses créatures après moi seront douze. Le premier d'entre eux est mon frère et le dernier d'entre eux est mon (petit) fils." On lui demanda : "O Messager d'Allah, qui est ton frère ?" Il répondit, "Ali ibn Abi Talib" Alors ils demandèrent, "Et qui est ton fils ?" Le Saint Prophète (s) répondit, "Al Mahdi, celui qui remplira la terre de justice et d'équité quand elle débordera d'injustice et de tyrannie. Et par celui qui m'a envoyé comme avertisseur et annonciateur de bonnes nouvelles, même s'il ne devait rester qu'un seul jour de la vie de ce monde, Allah le Tout-Puissant l'allongerait jusqu'à l'avènement de mon fils Mahdi, puis il fera redescendre Ruhullah 'Issa ibn Mariam (a) -Jésus- qui priera derrière lui (Mahdi). Alors la Terre sera illuminée par son éclat. Et son pouvoir s'étendra de l'est à l'ouest… »

Al-Juwayni rapporte aussi que le Messager d'Allah (s) a déclaré :

« Moi et Ali et Hasan et Husayn et neuf des descendants de Husayn sommes les purifiés et les bien guidés. »

[Al-Juwayni, Fara'id al-Simtayn, Mu'assassat al-Mahmudi li-Taba'ah, Beyrouth 1978, p. 160.]

Parmi toutes les écoles de pensées Islamiques, seulement les shi'ah

Imamiyyah Ithna 'Ashariyyah (Chi'ites Duodécimains) croient que ceux là sont les Douze vrais successeurs du Prophète (s) et puisent auprès d'Eux leur compréhension de l'Islam.

« Par conséquent, célèbre les louanges de ton Seigneur, et sois de ceux qui se prosternent dans l'adoration »

(Qur'an 15 :98)

Les Musulmans Chiites préfèrent se prosterner sur un petit bloc de terre, appelé Turbah, qui est habituellement constitué d'argile du sol de Kerbela en Irak.

Selon le fiqh Chiite Ja'farite - qui l'une des cinq principales écoles de loi en Islam - la prosternation doit être faite sur la terre ou ce qui pousse de la terre sauf ce qui est comestible ou peut servir à faire des vêtements. Sont licites : la poussière, la pierre, le sable et l'herbe pourvu qu'il ne contiennent pas de minéraux. Il est permis de se prosterner sur du papier parce qu'il provient des arbres qui ont poussé dans la terre, mais pas sur des vêtements ou des tapis.

Toutes les écoles de loi Sunnites reconnaissent la validité de la prosternation sur la terre et ce qui y pousse.

Etait-ce une pratique du Prophète (s) et de ses compagnons ?

Prier sur de la terre était avec certitude une pratique du Prophète (s) et de ceux qui l'entouraient.

- >D'après Abu Sa'id al-Khudri : j'ai vu l'Apôtre d'Allah se prosterner dans la boue et l'eau et j'ai vu la marque de boue sur son front.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 12, no. 798; vol. 3, livre 33, no. 244]

- D'après Anas bin Malik: Nous avions l'habitude de prier avec le Prophète(s) en pleine chaleur et si l'un d'entre nous ne pouvait poser son front sur le sol (à cause de la chaleur) alors il enlevait son vêtement et se prosternait dessus.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 2, livre 22, no. 299]

Selon ce hadith seulement dans ces circonstances exceptionnelles le Prophète (s) et ses Compagnons se prosternaient sur un vêtement.

Le Prophète (s) utilisait aussi une Khumra sur laquelle il posait son front lors de la prosternation.

- D'après Maymuna : L'envoyé d' Allah priait sur une Khumra.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 378]

- Selon al-Shawkani, un fameux savant Sunnite, plus de dix Compagnons du Prophète (s) ont relaté dans leurs récits sa prosternation sur une Khumrah.

Et il rapporte la liste des sources Sunnites citant ces hadiths qui comprend Sahih Muslim , Sahih al-Tirmidhi , Sunan Abu Dawud , Sunan al-Nasa'i et beaucoup d'autres.

[Al-Shawkani, Nayl al-Awtar, Chapitre Prostration sur la Khumrah, vol. 2, p. 128]

Alors qu'est-ce qu'une khumrah ?

- une petite natte de paille juste assez grande pour la figure et les mains lors des prosternations de la prière.

[Al-Bukhari, Sahih (English translation), vol. 1, livre 8, no. 376 (selon la note du traducteur en anglais)]

Ibn al-'Athir, un autre éminent savant Sunnite, dans son Jamial-Usul a écrit :

- « La Khumra est [comme] ce qu'utilisent les Chiites de notre époque pour se prosterner. »

[Ibn al-'Athir, Jami'al-Usul, (Cairo, 1969), vol. 5, p. 467]

- « La Khumra est une petite natte faite de fibres de palmier ou autre...et c'est comme ce dont les Chiites se servent pour se prosterner. »

[Talkhis al-Sihah, p. 81]

Mais pourquoi la terre de Karbala ?

Les caractéristiques spéciales du terrain de Karbala (Irak) étaient connues et firent l'objet d'une attention particulière au temps du Prophète (s) ainsi qu'aux temps plus anciens :

- Umm Salama a dit : J'ai vu Husayn (a) assis sur les genoux de son grand-père, le Prophète (s), qui avait un bloc rouge de terre dans sa main. Le Prophète (s) l'embrassait et pleurait à chaudes larmes. Je lui ai demandé quelle était cette terre ? Le Prophète (s) a dit : « Gabriel m'a informé que mon fils, Husayn, sera assassiné en Irak. Il m'a rapporté cette terre de ce pays. Je pleure pour la souffrance qui va être infligée à mon Husayn. » Alors le Prophète (s) posa l'argile dans la main de Umm Salma et lui dit : « Quand tu verras cette terre se transformer en sang tu saura que mon Husayn aura été massacré. » Umm Salma la garda dans une bouteille et la surveilla jusqu'à ce qu'elle vit le jour d'Ashura, 10 Muharram 61 A.H., qu'elle s'était transformée en sang. Alors elle su que Husayn bin Ali était tombé martyr.

[Al-Hakim, al-Mustadrak, vol. 4, p. 398]

[Al-Dhahabi, Siyar a`lam al-nubala', vol. 3, p. 194]

[Ibn Kathir, al-Bidayah wa'l-nihayah, vol. 6, p. 230]

[Al-Suyuti, Khasa'is al-kubra, vol. 2, p. 450; Jam` al-Jawami, vol. 1, p. 26]

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 346]

- Ali ibn Abi Talib, passa par Karbala après la bataille de Siffin. Il prit une poignée de son sol et s’écria : 'Ah, ah, à cet endroit des hommes se feront massacrés, et entreront au paradis sans jugement !

[Ibn Hajar al-Asqalani, Tahdhib al-tahdhib, vol. 2, p. 348]

Pourquoi est-il obligatoire de se prosterner sur de l'argile de Karbala ?

Ce n'est pas une obligation ! Mais les Chiites préfèrent se prosterner sur l'argile de Karbala en raison de l'importance qui lui a été donnée par le Prophète (s) et les Imams de sa Famille (Ahl al-Bayt).Après le martyre de Imam Husayn (a), son fils Imam Zayn al-'Abidin (a) en recueillit, la déclara sacrée, et la garda dans un sac. Les Imams (a) prirent l'habitude de s'y prosterner, d'en faire un tasbih, et d'y réciter les louanges d'Allah.

[Ibn Shahrashub, al-Manaqib, vol. 2, p. 251]

Ils ont aussi encouragé les Chiites à se prosterner dessus, en précisant que ce n'était pas une obligation, mais un moyen d'obtenir une plus grande récompense.

Les Imams (a) ont insisté sur le fait que la prosternation pour Allah devait s'effectuer seulement sur de la terre propre et de préférence sur cette terre de Karbala.

[Al-Tusi, Misbah al-Mutahajjad, p. 511]

[Al-Saduq, Man la yahduruhu'l faqih, vol. 1, p. 174]

Pendant longtemps les Chiites ont gardé cette terre avec eux. Puis, craignant qu'elle puisse être souillée, ils la malaxèrent en petites plaques ou morceaux, que maintenant on appelle mohr ou Turbah. Pendant les prières nous nous y prosternons non pas par obligation mais en raison de son caractère particulier.

D'autre part, quand nous ne sommes pas en présence d'un sol pur, nous pouvons nous prosterner sur une terre propre, ou quelque chose qui en tire son origine.

Il est dommage que certaines personnes malveillantes soutiennent que les Chiites idolâtrent des pierres ou qu'ils idolâtrent Husayn (a). La vérité est que nous adorons seulement Allah en nous prosternant sur la Turbah, et non pas pour elle. Et nous n'avons jamais idolâtrés Imam Husayn, Imam Ali, ou le Prophète

Muhammad (s). Nous adorons seulement Allah, et c'est en accord avec la volonté d'Allah que nous nous prosternons seulement sur une terre pure.

Conclusion :

C'est la raison pour laquelle les Musulmans Chiites se servent de ces petites plaques, habituellement constituées de terre de Karbala, qui leurs permettent de se prosterner sur une matière hautement recommandée et de suivre la sunnah du Prophète (s).