تقي زاده

تقي زاده

Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 22 mai 2020 par *l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique* , à l'occasion de la Journée mondiale de Qods.

Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes, et que les salutations de Dieu soient sur Muhammad, sa Lignée pure, ses compagnons élus et ceux qui les suivent jusqu'au Jour du Jugement dernier !

J'adresse mes salutations à tous les frères et sœurs dans le monde entier, et je les félicite à l’avance, à l’occasion de la fête bénie de l'Eid-ul-Fitr. Je prie également Dieu d'accepter leurs actes d’adoration pendant le mois béni du Ramadan, et je remercie le Créateur, le Très-Généreux, de nous avoir octroyé la bénédiction d'être présents et invités en ce mois du festin divin.

C’est aujourd'hui la Journée Qods, une journée fixée à l'initiative intelligente de l'Imam Khomeiny pour réunifier la voix des musulmans autours de la question de la ville sainte de Qods et du peuple opprimé de Palestine ; l'initiative qui a joué un rôle important pendant plusieurs décennies et qui, si Dieu le veut, continuera à le faire dans l'avenir. Les peuples ont bien accueilli la Journée de Qods et l'ont célébrée comme une obligation religieuse de brandir le drapeau de la libération de la Palestine. La politique principale des puissances arrogantes et du sionisme est de minimiser la question de la Palestine dans l'esprit des communautés musulmanes et de la pousser dans l'oubli. La responsabilité la plus urgente à cet égard, est de combattre cette trahison des mercenaires politiques et culturels de l'ennemi, à l’intérieur même des pays islamiques. La vérité est qu'un problème aussi important que la Palestine n'est pas une chose que la fierté, la confiance en soi et la vigilance croissante des nations musulmanes permettront de laisser sombrer dans l'oubli, même si les Américains et autres puissances dominatrices et leurs serviteurs régionaux utilisent tout leur argent et leur pouvoir pour atteindre cet objectif.

Tout d'abord, je voudrais souligner l'ampleur de la tragédie de l'occupation de la Palestine et de la formation de la tumeur cancéreuse du sionisme dans ce pays. Parmi les délits humains commis ces derniers temps, aucun délit n’est égal à ce délit en termes d’ampleur et de gravité. Occuper un pays, chasser en permanence ses habitants de leurs foyers et de leur patrie, et poursuivre cette oppression historique pendant des décennies, en recourant aux meurtres les plus horribles, au crime, à la destruction des terres agricoles et au génocide - constituent en fait, un nouveau record de férocité et de monstruosité de la part des êtres humains.

Les gouvernements occidentaux et leurs politiques sataniques sont la principale cause et les principaux responsables de cette tragédie. Le jour où les gouvernements vainqueurs de la Première Guerre mondiale ont découpé entre eux, la région de l'Asie occidentale - à savoir les territoires asiatiques ottomans - à la Conférence de Paris comme butin de guerre, ils ont plus que jamais ressenti le besoin d'un bastion sûr au cœur de cette région, afin de garantir la permanence de leur hégémonie. Des années plus tôt, les Britanniques avaient préparé le terrain par le biais de la Déclaration de Balfour, et avec l'aide de ploutocrates juifs, avaient mis sur pied la mauvaise innovation du sionisme pour jouer ce rôle.

A cette époque, des mesures pratiques étaient prises pour sa mise en œuvre. Depuis cette période, ils ont progressivement mis en place des exigences préalables, et finalement, après la Seconde Guerre mondiale, et en utilisant l'opportunité créée par l'ignorance et les problèmes des pays de la région, ils ont porté leur coup ultime et ont annoncé la création du régime sioniste illégal et de ce gouvernement sans peuple.

La cible principale était la nation palestinienne et la cible secondaire était toutes les autres nations de la région.

Un regard sur les événements qui suivirent dans la région, montre que l’objectif principal à court terme que les Occidentaux et les propriétaires d'entreprises juives poursuivaient en créant le régime sioniste, était de construire un bastion pour assurer leur présence et leur influence en Asie de l’ouest, et d’avoir un accès facile aux possibilités d'ingérence, d'oppression et de domination des pays et des gouvernements régionaux. Par conséquent, ils ont équipé ce régime illégal et usurpateur de divers types d'outils militaires et non militaires, et même d’armes atomiques, jusqu’à inclure dans leurs plans, la croissance de cette tumeur cancéreuse du Nil à l'Euphrate.

Malheureusement, après les premiers combats de résistance dont certains étaient très louables, la majorité des gouvernements arabes ont progressivement cédé et en particulier, après que les États-Unis ont pris en charge cette question, ils ont oublié leur responsabilité humaine, islamique et politique, ainsi que leur ferveur et leur fierté arabe, et ont même contribué aux objectifs de l'ennemi dans des espoirs illusoires. Camp David est un exemple clair de cette vérité historique amère.

Après de courageux sacrifices durant les premières années, les groupes de combattants ont été progressivement conduits dans la voie des négociations avec l'occupant et ses partisans. Ils ont abandonné la voie qui aurait pu conduire à la réalisation de l’idéal palestinien. Les négociations avec les États-Unis, d’autres gouvernements occidentaux et des instances internationales inutiles, ont été une expérience amère et infructueuse pour la Palestine. Tenir un rameau d'olivier au sein de l'Assemblée générale des Nations Unies n'a eu d'autre résultat que les accords préjudiciables d'Oslo, qui ont abouti au destin révélateur de Yasser Arafat.

L'avènement de la Révolution islamique en Iran, a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte pour la cause de la Palestine. Les premières étapes - comme chasser les éléments sionistes qui considéraient l'Iran des Taghut (l’ancien régime) comme une de leurs bases sûres, remettre l'ambassade non officielle du régime sioniste au bureau de représentation palestinien et arrêter la circulation du pétrole - jusqu'aux autres grandes réalisations et activités politiques générales - ont provoqué l'émergence d'un « front de résistance » dans toute la région. L'espoir d’une résolution s'est épanoui dans les cœurs. L'émergence du front de résistance a posé au régime sioniste des problèmes croissants. Si Dieu le veut, le régime sioniste rencontrera encore plus de problèmes dans l'avenir. Cependant, les efforts des partisans de ce régime – à leur tête les États-Unis - ont augmenté en conséquence pour défendre les sionistes. L'émergence des forces fidèles, jeunes et dévouées du Hezbollah au Liban, et la formation de groupes motivés comme le Hamas et le Jihad islamique à l'intérieur des frontières palestiniennes, ont perturbé et inquiété non seulement les chefs de file sionistes mais aussi les États-Unis et d'autres puissances agressives occidentales. Après leur soutien à tous les niveaux au régime usurpateur, ils ont placé le recrutement d’alliés dans la région et à l'intérieur des communautés arabes, en tête de leur agenda. Aujourd'hui, le résultat de leur travail acharné est devant nos yeux, dans les actes et les paroles de certains dirigeants de gouvernements arabes et de certains activistes politiques et culturels perfides arabes.

Aujourd'hui, les deux fronts se livrent à diverses activités dans l'arène de la lutte. La différence est que le front de résistance avance grâce à une puissance et un espoir croissants, et continue à attirer des éléments de pouvoir croissants, tandis que le front de l'oppression, de la mécréance et de l'arrogance devient de plus en plus creux, désespéré et impuissant. Une manifestation claire de cette affirmation est que l'armée sioniste qui était autrefois considérée comme invincible et rapide comme l'éclair, et pouvait arrêter les grandes armées de deux pays en quelques jours, est actuellement obligée de battre en retraite et d'accepter la défaite face aux forces populaires au Liban et à Gaza.

Cependant, l'arène de la lutte est pleine de dangers et sujette à de nombreux changements, et nécessite une vigilance constante, et l'objectif de cette lutte est très important, décisif et vital. Toute négligence, tout laxisme et toute erreur dans les calculs essentiels entraîneront de graves dommages.

En fonction de ces faits, je voudrais offrir quelques conseils à tous ceux dont les cœurs sont attachés à la question de la Palestine :

1- La lutte pour libérer la Palestine est un djihad dans la voie de Dieu, une obligation et un idéal islamique. La victoire dans cette lutte est garantie car même si le combattant est tué, il atteindra « l'une des deux excellences » [la victoire ou le martyre (Coran, 9 : 52)]. En dehors de cela, la question de la Palestine est une question humaine. Chasser des millions d’êtres humains de leurs maisons, de leurs terres et de leur lieu de travail, en recourant aux meurtres et aux crimes, trouble la conscience de chacun et pousse au combat tous ceux qui ont de la détermination et du courage. Par conséquent, la réduire à une question purement palestinienne ou au mieux, à une question purement arabe, est une grave erreur.

Ceux qui considèrent les concessions de quelques éléments palestiniens ou de dirigeants de quelques pays arabes comme une autorisation pour contourner cette question islamique et humaine, commettent une grave erreur dans la compréhension de la problématique et sont peut-être coupables de trahison pour avoir déformé la vérité.

2- Le but de cette lutte est la libération de tout le territoire palestinien - du Nil à l'Euphrate - et le retour de tous les Palestiniens à leur patrie. Réduire cette lutte à la formation d'un gouvernement dans un coin de ce territoire - en particulier, de la manière humiliante mentionnée dans le discours de ces sionistes sans scrupules - n'est ni un signe de lutte pour la justice ni un signe de réalisme. La vérité est qu'aujourd'hui, des millions de Palestiniens ont atteint un niveau de réflexion, d'expérience et de confiance en soi qui leur permet de concentrer leurs efforts sur ce grand djihad et d'être certains de l'assistance divine et de la victoire ultime : « Et Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allah est assurément Fort et Puissant » [Coran, 22 : 40]. Sans aucun doute, de nombreux musulmans à travers le monde leur apporteront leur soutien et compatirons avec eux, in-cha-Allah.

3 - Bien que l'utilisation de tout moyen licite et légitime sur le plan religieux, y compris le soutien mondial, soit autorisée dans cette lutte, il est absolument essentiel d'éviter de faire confiance aux gouvernements occidentaux et aux groupes internationaux qui en dépendent explicitement ou implicitement, et sont opposés à toute existence efficace de nature islamique. Ils n'ont aucun respect pour les droits de l'homme. Ils sont eux-mêmes à l’origine des pires dégâts et des pires crimes contre l’Ummah islamique. Quelle organisation mondiale ou quelle puissance criminelle est actuellement responsable des assassinats, des massacres, des déclenchements de guerre, des bombardements et des famines provoquées par l'homme, dans plusieurs pays islamiques et arabes ?

Aujourd'hui, le monde recense chaque victime du coronavirus à travers le monde, mais personne n'a demandé qui est responsable des centaines de milliers de martyrs, d’emprisonnés et de disparus dans les pays où les États-Unis et l'Europe ont déclenché le feu de la guerre. Qui est responsable de toutes les effusions de sang illégales en Afghanistan, au Yémen, en Libye, en Irak, en Syrie et dans d'autres pays ? Qui est responsable de tous ces crimes et de l'occupation, de la destruction et de l'oppression en Palestine ? Pourquoi personne ne compte les millions d'enfants, de femmes et d'hommes opprimés dans le monde de l'Islam ? Pourquoi personne ne présente ses condoléances pour le massacre des musulmans ? Pourquoi des millions de Palestiniens doivent-ils passer 70 ans loin de chez eux et en exil ? Et pourquoi Qods, la première Qiblah des musulmans, doit-elle être ainsi profanée ? Les soi-disant « Nations Unies » ne remplissent pas leur fonction et les soi-disant organisations des droits de l'homme sont mortes. Le slogan de « la défense des droits des femmes et des enfants » exclut les femmes et les enfants yéménites et palestiniens.

C’est l’état actuel des puissances occidentales oppressives et des instances mondiales dépendantes. Le déshonneur et l’infamie de certains gouvernements régionaux qui les suivent vont au-delà des mots.

Par conséquent, une société musulmane, fervente et croyante, doit compter sur elle-même et ses forces internes. Elle doit lever sa main avec puissance et franchir les obstacles en s'appuyant et en plaçant sa confiance en Allah.

4- Le point important qui ne doit pas être ignoré par l'élite politique et militaire du monde de l'Islam, est que la politique des États-Unis et des sionistes est de pousser les affrontements derrière les lignes du front de résistance. Mener des guerres civiles en Syrie, le blocus militaire et les tueries constantes au Yémen, les assassinats, la destruction et la formation de Daech en Irak, et d'autres mesures similaires dans certains autres pays de la région, sont autant de machinations pour détourner l'attention du front de la résistance et fournir des opportunités au régime sioniste. Certains politiciens musulmans ont sciemment et d'autres inconsciemment, contribué à ces complots de l'ennemi. La majorité des jeunes croyants dans le monde de l'Islam, demande et revendique sérieusement la prévention de ces. complots. Les jeunes de tous les pays islamiques, en particulier des pays arabes, doivent prêter attention à ce conseil de l'imam Khomeiny qui a dit : « Manifestez toute votre colère contre les États-Unis » et bien entendu, contre l'ennemi sioniste.

5- La normalisation de la présence du régime sioniste dans la région, est une des principales politiques des États-Unis. Certains gouvernements arabes de la région qui agissent comme les domestiques des États-Unis, ont préparé le terrain pour cette normalisation, en établissant des liens économiques et autres. Ces efforts sont complètement vains et stériles. Le régime sioniste est une excroissance sinistre et une pure nuisance pour cette région, et sera sans aucun doute déraciné et anéanti. La honte et le déshonneur tomberont sur ceux qui auront mis leurs installations au service de cette politique des pouvoirs arrogants. Pour justifier ce comportement honteux, certains prétendent que le régime sioniste est une réalité avec laquelle la région doit composer, oubliant la nécessité de combattre et d'anéantir les réalités sinistres et néfastes. Aujourd'hui, le coronavirus est une réalité et tous les hommes raisonnables s'accordent pour dire qu'il est nécessaire de le combattre. Sans aucun doute, le virus ancien du sionisme ne tardera pas désormais à disparaître et sera anéanti grâce à la détermination, la foi et la ferveur des jeunes.

6- Mon principal conseil est de poursuivre cette lutte, d’agencer une meilleure cohésion entre les organisations djihadistes et leur coopération, et d'élargir l'arène du djihad à l'intérieur des territoires palestiniens. Tout le monde doit aider la nation palestinienne dans ce djihad saint. Tout le monde doit aider les combattants palestiniens et les soutenir. Nous ferons fièrement tout ce qui est en notre pouvoir à cette fin. Un jour, nous sommes arrivés à la conclusion que le combattant palestinien avait la foi, la ferveur et le courage nécessaires et que son seul problème était qu'il n'avait pas d'armes entre les mains. Avec l'aide et l'assistance divines, nous avons planifié et le résultat a été que l'équilibre des pouvoirs a basculé en Palestine, et que Gaza peut aujourd'hui résister à l'agression de l'ennemi sioniste et le vaincre. Ce changement des équations dans les territoires occupés, rapprochera la question de Palestine des étapes finales. L'Autorité nationale palestinienne a une grande responsabilité dans ce domaine. On ne peut communiquer avec un ennemi sauvage que par la force et à partir d'une position de pouvoir, et heureusement, le terrain a été préparé pour que le peuple courageux et résistant de Palestine atteigne ce pouvoir. Aujourd'hui, la jeunesse palestinienne aspire à défendre sa dignité.

Le Hamas et le Jihad islamique en Palestine, et le Hezbollah au Liban, ont clarifié les choses pour tout le monde. Le monde n'a pas oublié et n'oubliera pas le jour où l'armée sioniste a franchi les frontières libanaises et a marché vers Beyrouth, et le jour où un assassin et un criminel nommé Ariel Sharon, a provoqué un bain de sang à Sabra et Chatila, et le monde n'a pas oublié et n'oubliez pas non plus le jour où la même armée pilonnée par le Hezbollah, n'eut d'autre choix que de se retirer des frontières du Liban et de quémander une trêve, après avoir subi de lourdes pertes et reconnu sa défaite. C’est cela avoir les mains pleines et avoir la position de pouvoir. Maintenant, peu importe que ce gouvernement européen qui devrait avoir éternellement honte d'avoir vendu des produits pour les armes chimiques au régime de Saddam Hussein, ait qualifié le Hezbollah « d’illégal ». L’illégal est le régime des États-Unis qui forme le Daech ou celui de ce gouvernement européen dont les produits chimiques ont causé la mort de milliers de personnes à Baneh en Iran et à Halabja en Irak.

7 - Le dernier mot est que la Palestine appartient aux Palestiniens et que par conséquent, elle doit être gérée comme ils le souhaitent. Un référendum - avec la participation de toutes les religions et ethnies palestiniennes - est ce que nous proposons depuis près de deux décennies, et constitue la seule solution qui devrait être présentée au problème de la Palestine dans le présent et dans l'avenir. Ce plan montre que les accusations d'antisémitisme que les Occidentaux répètent à maintes reprises, ne sont absolument pas fondées. D’après ce plan, les Palestiniens juifs, chrétiens et musulmans, détermineront ensemble le système politique de leur pays en participant à un référendum. Celui qui devra définitivement s'en aller est le régime sioniste, car le sionisme est une innovation insérée dans le judaïsme, totalement étrangère à cette religion.

Je voudrais clore ce discours en rendant hommage à la mémoire des martyrs de Qods, à la mémoire du cheikh Ahmed Yassine, de Fathi Shaqaqi, de Sayed Abbas al-Moussawi, du grand commandant musulman et du symbole inoubliable de la résistance, le martyr Soleimani et du grand combattant irakien, Abou Mahdi al-Mouhandis, et adresser mes salutations à l'âme du magnanime imam Khomeiny qui nous a ouvert la voie de la dignité et du djihad. Que Dieu accorde également Sa miséricorde à notre défunt frère, Hussein Sheikh-ul-Islam, qui a travaillé dur des années durant, sur ce chemin.



Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !

Voilà trois quarts de siècle qu’une colonie anglo-saxonne, devenue un arsenal US, tente de conquérir toutes les terres du Nil à l’Euphrate (l’Égypte, la Palestine, la Jordanie, le Liban, la Syrie et une partie de l’Iraq). Et voici quelques années que des citoyens de cette même colonie aspirent à la transformer en un État normal. Ce conflit d’un autre âge a franchi une étape avec la nomination d’un gouvernement bicéphale : deux Premiers ministres représentant les deux visions politiques vont se paralyser mutuellement. Les seules avancées ne pourront être qu’en matière sociale et de santé, accélérant encore la modernisation de la société et donc, la fin du fantasme colonial.

La nomination du gouvernement de coalition israélien ne clôt pas la bataille acharnée ouverte depuis six ans entre deux visions opposées et inconciliables d’Israël [1], ni la paralysie gouvernementale qui dure depuis un an et demi. Au contraire, elle marque le début de l’agonie d’un des deux protagonistes et la lente transformation du pays en un État normal.

Il n’est pas fortuit que ce débat ait éclaté sous les coups de l’ex-Soviétique Avigdor Liberman autour des privilèges des étudiants de yeshivas. L’ancien ministre de la Défense en affirmant que l’alibi religieux ne dispense personne du service national a contesté le nœud du mensonge sur lequel est fondé l’Israël d’il y a soixante-douze ans.

L’appel du général Ehud Barack d’en finir avec Benjamin Netanyahu par la voie judiciaire a échoué. Les partisans du rêve colonial sont toujours là. Ils ont plongé leurs concitoyens dans une sorte d’effroi en les persuadant qu’ils sont menacés par les étrangers. Comme au temps des ghettos, pour les « protéger », ils les ont enfermés derrière un Mur qui les sépare même de leurs concitoyens arabes.

Rappelons qu’Israël n’est pas le produit de la culture juive, mais de la volonté des puritains anglais [2].

Dès le XVIIème siècle, le Lord protecteur Cromwell s’engagea à créer un État juif en Palestine, thème qui ne fut pas repris lors de la restauration dynastique. Au XVIIIème siècle, les leaders de la guerre d’Indépendance US, héritiers de Cromwell, se prononcèrent également pour cette création de sorte que le Royaume-Uni et les États-Unis sont les parrains naturels de cette entité. Au XIXème siècle, le Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli, théorisa le sionisme comme instrument de l’impérialisme britannique et inscrivit la « Restauration d’Israël » au programme du Congrès international de Berlin de 1878. À cette époque aucun juif ne soutenait ce projet farfelu.

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Théoricien de l’Empire britannique, Cecil Rhodes fut Premier ministre de la colonie anglaise du Cap (Afrique du Sud). Il créa la compagnie diamantaire De Beers et donna son nom à la Rhodésie. Les statuts de l’Agence juive sont juste un copier-coller de ceux qu’il rédigea pour la colonisation de l’Afrique australe.

Il fallut attendre l’affaire Dreyfus en France pour que Theodor Herzl s’engage à convertir la diaspora juive au sionisme anglo-US. Il conçut un système colonial sur le modèle de celui mis en pratique par Cecil Rhodes en Afrique et parvint à rallier progressivement de nombreux intellectuels juifs athées.

Lorsque les gouvernements britannique et états-unien furent occupés par des puritains (David Llyod George et Woodrow Wilson) durant la Première Guerre mondiale, un accord fut conclu entre les deux pays pour créer Israël. Le principe d’un « foyer national juif » fut rendu public par une lettre du ministre des Affaires étrangères Lord Balfour à Lord Rotschild, puis le président Wilson fixa officiellement la création d’Israël comme l’un des 14 buts de guerre des États-Unis. À la conférence de la paix, l’émir Fayçal souscrivit au projet sioniste et s’engagea à le soutenir.

Des juifs commencèrent à coloniser la Palestine mandataire avec l’aide de la bourgeoisie locale, mais au détriment du petit peuple, puis à s’émanciper de Londres. En 1948, un juif athée, Ben Gourion, précédant cette fois de cinq ans le modèle rhodésien, proclama l’indépendance d’Israël avant que les Nations unies n’en aient défini les frontières. Ce n’est qu’alors que les rabbins apportèrent massivement leur soutien au projet colonial.

Depuis soixante-douze ans, la Palestine endure une guerre perpétuelle. À l’issue de plusieurs vagues d’immigration successives, l’État d’Israël s’est inventé de toutes pièces une « culture » autour d’un peuple imaginaire (incluant des ethnies allant du Caucase à l’Éthiopie), d’une langue artificielle (l’hébreu actuel n’a pas grand rapport avec le patois antique et s’écrit en caractères araméens) et d’une histoire fictive (malgré les objurgations de l’Unesco, on a confondu l’antique cité-État de Jérusalem avec l’État d’Israël). L’assimilation de cette création intellectuelle au projet colonial puritain s’est solidifiée autour d’une interprétation sacralisée de certains crimes nazis, qualifiés d’« holocauste » par les puritains et de « shoah » par les juifs.

Rien dans cette construction factice ne résiste à l’analyse. Tout y est fait pour faire accroire en la continuité d’un Peuple et d’un État, alors qu’il ne s’agit que d’une colonie anglo-saxonne.

Cependant tous les États coloniaux ont disparu aujourd’hui à l’exception d’Israël et, avec le temps, la majorité des Israéliens d’aujourd’hui sont nés en Israël. Désormais deux conceptions de cet État cohabitent :
- d’un côté les partisans du colonialisme anglo-saxons qui revendiquent la souveraineté des terres du Nil à l’Euphrate. Ils se pensent en île des pirates, abritant des criminels du monde entier et refusant tout accord d’extradition. Ils s’affirment comme un « peuple élu », supérieur aux autres hommes, et considèrent Israël comme « L’État juif ».
- de l’autre des gens qui veulent vivre en paix avec leurs voisins, quelle que soit leur religion ou leur absence de religion et quelle que soit leur ethnie. Ils ne veulent rien avoir à faire avec les fantasmes coloniaux des siècles passés, mais n’entendent rien abandonner de ce qu’ils ont hérité de leurs pères, même si ceux-ci l’ont volé. Ils aimeraient que l’on résolve les ahurissants problèmes sociaux de leur patrie.

Ce sont deux visions inconciliables qui sont incarnées par deux Premiers ministres, Benjamin Netanyahu et son « suppléant » le général Benny Gantz.

Jamais ce tandem ne pourra résoudre quoi que ce soit des conflits avec les peuples arabes. Tout au plus pourra-t-il enfin considérer les terribles injustices du pays. Par exemple près de 50 000 citoyens étant passés par les camps de la mort nazis survivent aujourd’hui dans le pays comme ils peuvent, sans aide de l’État qui les ignore, mais a encaissé les indemnités qui leur étaient destinées en prétendant les sauver.

Par la simple pression du Temps et de la Démographie, après trois élections législatives successives et inutiles, la décolonisation d’Israël a commencé.

 

[2] « Qui est l’ennemi ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 août 2014.

Depuis la chute de la base aérienne d’al-Watiya dans l’Ouest libyen, repris par la GNA aux forces de Haftar et surtout depuis que des images des batteries de missiles Pantsir-S, écrasés sous les bombes et missiles tirés depuis les drones turcs, envahissent la toile, Ankara est aux anges, estimant que son stratagème qui a consisté à faire la paix à Idlib pour éviter sa déroute syrienne puis à ouvrir un front anti- Russie en Libye et ce, évidemment à l’appui militaire ferme des USA, a bel et bien fonctionné.
 
Selon la presse turque qui parle du « génocide des armements russes » en Libye par les « valeureux » drones turcs qui continuent à l’heure qu’il est, et malgré toutes les vantardises d’Ankara, à tomber du ciel comme des mouches, la DCA made in Russie « n’est pas fiable du tout ». L’affirmation est lourde de présupposés surtout quand on s’y intéresse de près pour voir qu’Israël a cherché, lui aussi et pas plus tard qu’au mois d’avril et de mai, à infliger le même discrédit à la DCA made in Russie de la Syrie, à travers ses frappes aériennes contre Homs, Alep et Damas. Les observateurs politiques font révéler là, le magistral jeu de dupe mené par les Émirats qui sous les dehors d’une alliance anti-turque avec la Russie qui aurait livré à l’Armée nationale libyenne (ANL) des Panstir-C1 sans châssis, rien que pour en faire des proies faciles des drones turcs et évidemment pour le grand bonheur des USA dont les satellites et les radars ont pris largement part à cette défaite.

Cela renvoie donc à la riposte russe : après avoir décidé de geler les combats juste à la dernière minute avant la victoire à Idlib, l’armée russe compte-t-elle laisser passer un tel affront ? 

Rai al-Youm rapportait ce samedi 23 mai, que les premiers raids depuis plus d’un mois de l’aviation russe contre Idlib, raid préventif puisqu’un groupe de terroristes pro-turcs qui préparaient une offensive contre les positions de l’armée syrienne à Jabal al-Zawiya a été visé et pulvérisé. La frappe aérienne russe, la première depuis la signature d’un accord de cessez-le-feu entre les présidents russe et turc se veut donc un avertissement lancé par Moscou à Ankara qui en est bien conscient. Seulement la Turquie du mois de mai est bien différente de celle du mois de mars puisqu’entre temps, elle a tout ajusté avec les Américains, Israéliens et Otaniens pour faire d’Idlib et au-delà de la Syrie et de la Libye, comme l’a très clairement dit James Jeffry, un bourbier pour la Russie.

Le vendredi  24 mai, la plus haute instance décisionnelle de l'Iran et commandant en chef des forces armées l'a reconnu et l'a confirmé : l'Iran ne laissera pas les Palestiniens de la Cisjordanie à leur sort. " A un moment donné, nous avons jugé opportun que les missiles arrivent à Gaza; nous les y avons acheminé, quitte à changer les rapports de force. Depuis, Gaza fait trembler Israël, a dit le commandant en chef des forces armées iraniennes laissant entendre que la Cisjordanie n'échappera pas à cette règle. " C'est un honneur pour l'Iran que de secourir les opprimés, ceux qui sont victimes du simonisme international".  Lundi, le PM israélien a cru bon de  lancer un pari pour faire taire des critiques qui de Lieberman à Olmert le dénoncent pour avoir poussé Israël vers la guerre civile, et ce, dans le strict objectif de se sauver la peau  en mettant en avant la date du 1er juillet comme date boutoir de l'annexion des territoires cisjoradaniens.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a célébré dimanche 24 mai l'arrivée dans les eaux du Venezuela du premier des cinq pétroliers iraniens. Dans une allocution, il a rappelé le droit de commercer de son pays : « Nous avons le droit de commercer librement, d'échanger des produits, d'acheter des produits, de vendre des produits », a-t-il réitéré. Maduro a également remercié sur son compte Twitter l'Iran en mettant en ligne des photos du navire iranien transportant de l'essence vers le Venezuela : « En cette fin du mois de ramadan, le navire iranien Fortune arrive au Venezuela, signe de la solidarité de nos peuples. À une époque où les pays impérialistes veulent s'imposer par la force, seule la fraternité des peuples libres nous sauvera ».

 
Ses remerciements sont allés aussi au peuple iranien pour sa solidarité avec le peuple du Venezuela, son soutien à Caracas et son courage. L'enthousiasme a été aussi de mise ailleurs en Amérique latine, à Cuba, dont le président, Miguel Diaz-Canel, s'est félicité de ce que cette "démarche de l'Iran ait brisé le blocus américain". Le silence radio affiché par l'administration US n'a pas empêché certaine presse outre-atlantique à décrire l'épreuve que représente pour Trump les coups successifs des pires adversaires de Washington, à savoir Iran, Venezuela et Corée du Nord : « Le leader nord-coréen Kim Jong-un a ordonné à ses militaires de renforcer la dissuasion nucléaire et le premier pétrolier iranien est entré dans les eaux vénézuéliennes malgré des objections américaines, mettant en place de nouveaux tests pour une administration Trump distraite par la pandémie. L'envoi de cette cargaison est une violation des sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela. C'est un test pour la politique extérieure de Trump qui risque de s'attendre à de nouvelles surprises genre l'émergence des armements iraniens aux Caraïbes.
 

« Les Américains n’ont pas intérêt à prolonger leur présence dans la région ; les peuples de la région les haïssent et ils ont perdu leur place d’antan dans la région, grâce précisément à l’éveil des peuples de la région », a affirmé le commandant adjoint du CGRI pour des affaires politiques, qui parlait ce lundi 25 mai des récents exercices militaires américains dans les eaux du golfe Persique.

Le commandant adjoint du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) pour des affaires politiques, le général Yadollah Javani, a poursuivi son éclairage en ces termes :

« Les Américains disent que leurs manœuvres dans le golfe persique visent à y assurer la sécurité et à soutenir leurs alliés régionaux ; or, il s’agit d'efforts qui visent à affirmer leur présence dans la région.

Les États-Unis connaissent parfaitement la puissance authentique de la RII ; les manœuvres n’auront donc aucun impact sur la volonté de la RII, dont la puissance repose sur le pouvoir d’un peuple motivé par la foi et les valeurs religieuses, mais également fier du savoir-faire et de la technologie indigènes, surtout qu’on est aussi témoin d’un éveil auprès des peuples de la région, d’où la convergence entre l’axe de la Résistance et la RII. Les Américains se trompent, s’ils croient pouvoir affaiblir, par ces exercices militaires, la volonté de la nation iranienne.

De nos jours, la RII s’est affirmée en tant qu’une puissance régionale et est en passe de devenir une puissance mondiale. Or, les États-Unis, ayant perdu leur pouvoir d’antan, ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent. Contrairement aux États-Unis, l’Iran est capable, dans le cadre même des lois internationales, de faire avancer ses objectifs, dans et au-delà de la région, voire dans les eaux lointaines. »

« Les Américains commettront une erreur de calcul qu’ils ont d’ailleurs commise auparavant, s’ils croient pouvoir impacter la volonté de l’Iran, par de tels spectacles », a-t-il souligné, en allusion aux manœuvres américaines dans la région.

Il y a quelque chose de particulièrement significatif dans ce soutien ferme que l'Iran vient d'apporter à la toute dernière décision de Pékin à appliquer sa loi de sécurité à Hong Kong. C'est d'autant plus significatif que la Chine s'apprête à sortir d'un face à face à caractère uniquement commercial pour affronter militairement l'empire. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a condamné dimanche "toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Chine", qui "porte préjudice à la souveraineté nationale" et "l’intégrité territoriale de ce pays", et ce, en une claire allusion aux déclarations interventionnistes de Mike Pompeo qui a menacé d'imposer des sanctions à la Chine si Pékin met en œuvre des lois de sécurité nationale visant " à donner un plus grand contrôle sur Hong Kong autonome ". 

 

Depuis qu'il s'est hissé au rang de PM, les opérations anti-terroristes se font plus précises. L'ex-chef du renseignement et actuel PM balancent-ils les réseaux terroristes liés à la CIA? 

En pleine montée des tensions entre l’Iran et les États-Unis due à l’assassinat du commandant en chef de la Force Qods, Qassem Soleimani, la soi-disant coalition internationale anti-Daech a remis cinq bases militaires aux forces irakiennes dans le cadre de l’opération appelée « Volonté de vaincre », a annoncé le Pentagone cité par le journal Al-Sharq Al-Awsat.

Selon le Pentagone, l'une des bases attribuées aux forces irakiennes est un aéroport situé à Mossoul tandis qu’une autre est un centre stratégique militaire situé dans la région d’al-Qaem sur les frontières irako-syriennes. Il s’agit d’un plan à long terme, mais accéléré à cause de l’intensification des tensions avec les groupes de Résistance irakienne.

Le service de presse du Kremlin a annoncé ce lundi dans un communiqué que le président russe, Vladimir Poutine et le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi s’étaient entretenus par téléphone, dans le cadre des efforts conjoints visant à réinstaller la stabilité au marché mondial de pétrole. La Syrie aussi était au centre de leurs discussions.

Selon RT, lors de cet entretien téléphonique, les deux parties ont qualifié de positif l’accord trouvé en avril entre le cartel pétrolier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et la Russie, appelée OPEP+, pour faire monter les prix du pétrole en réduisant la production de près de 10 millions de barils par jour.

Des dossiers régionaux aussi étaient au centre de l’entretien téléphonique entre le président russe et le Premier ministre irakien qui ont tous les deux insisté sur la solution pacifique de l’affaire syrienne.

La Russie et la Syrie ont mené des exercices navals avec pour objectif de s’entraîner à neutraliser les actions de sabotage dans le port syrien de Tartous, sur la côte méditerranéenne.

Le personnel militaire russe et syrien a organisé une formation visant à répondre à d'éventuelles actions de sabotage dans le port syrien de Tartous qui abrite une base navale russe, a déclaré le commandant de la base Vyacheslav Rodionov cité par Sputnik ce lundi 25 mai.

"Au cours des manœuvres tactiques conjointes, les forces navales syriennes et russes se sont entraînées à la défense de la base de Tartous", a déclaré Rodionov aux journalistes, déclarant que tous les objectifs fixés avaient été atteints.

Le personnel militaire des deux pays a neutralisé quatre plongeurs qui ont simulé le sabotage de l'installation d'un engin explosif sur le fond marin. Deux d'entre eux ont été éliminés, deux autres ont tenté de s'échapper mais ont été interceptés et emmenés vers la côte, où ils étaient attendus par la police militaire. La même chose s'est produite avec les complices, qui avaient tenté d'accéder à la base navale dans un bateau à grande vitesse.