تقي زاده

تقي زاده

samedi, 16 février 2013 07:24

L'Europe et l'Islam identitaire

L'Islam et les musulmans ont un rôle très important dans l'évolution des idées philosophiques et politiques de l'Europe depuis longtemps. La plupart des grands penseurs européens sont d'avis que l'Europe a toujours profité des sources originales de la culture musulmane pour développer la civilisation européenne, en se servant des acquis scientifiques, techniques et intellectuels des musulmans.

De nos jours encore, les penseurs et les philosophes occidentaux accordent une importance toute particulière à la place et au statut de l'Islam et aux intérêts que les Européens portent à la religion musulmane. Au-delà des événements récents tels que les attentats du 11 septembre 2001, l'invasion américaine en Afghanistan, l'exagération en ce qui concerne le danger des Talibans et d'Al-Qaïda, qui ont attiré l'attention des Européens sur l'Islam et les événements concernant le monde musulman, il faut souligner l'intérêt exprimé par les penseurs européens pour mieux connaître le rôle de l'Islam et de ses aspects pragmatiques à l'intérieur des structures sociales et politiques du continent européen.

Par ailleurs, au-delà des points de vue anciens – pour ne pas dire désuets et archaïques – comme l'idée de l'établissement d'une culture laïque dans les structures sociales et politiques de l'Europe, aujourd'hui, le Vieux continent est témoin du développement et du progrès d'une "nouvelle identité" fondée sur le discours de l'Islam. En effet, ce discours propose un regard nouveau et plus réaliste sur le passé du continent européen.

Il est également à noter que les populations musulmanes résidant dans les pays membres de l'Union européenne (les musulmans représentent près de 10% de la population en France, ils constituent également des communautés minoritaires importantes dans d'autres pays européens) ne sont plus considérés aujourd'hui comme des communautés composées d'immigrés, car la quatrième (et parfois la cinquième) génération des musulmans sont désormais des citoyens à part entière et des Européens de confession musulmane. Les populations musulmanes peuvent, sans aucun doute, jouer un rôle de premier plan dans la vie sociale, politique et économique des sociétés européennes. En d'autres termes, il serait regrettable d'ignorer le poids des populations musulmanes au sein des sociétés européennes, et ce d'autant plus que le nombre des musulmans d'Europe ne cesse d'augmenter de jour en jour, causant une croissance démographique considérable.

Il est évident que les populations musulmanes introduisent de nouvelles revendications et de nouvelles exigences dans la sphère intellectuelle, sociale et politique de l'Europe. Il est certain que ces nouveaux éléments seraient très importants pour les systèmes européens.

La nouvelle configuration sociale et économique de l'Europe et le développement des frontières de l'Union européenne vers les pays à majorité musulmane comme l'Albanie et la Turquie, ont conduit les Européens à essayer d'établir une nouvelle interaction avec la culture et le discours islamiques. Par ailleurs, l'apparition et le développement de nouvelles relations politiques et économiques entre les pays membres de l'Union européenne avec les Etats musulmans, ainsi que la distance de plus en plus remarquable entre l'Union européenne et les Etats-Unis, ont tous contribué à la création d'un nouveau climat qui pourrait favoriser une nouvelle lecture de la question de la coexistence entre l'Islam et le christianisme. Pendant une période historique donnée, l'Europe a été dominé par la culture et la logique de la modernité qui se fondait sur le développement et l'expansion du capitalisme et de la domination de la classe capitaliste. Pendant cette période, l'Europe s'est emprisonnée dans le cadre strict des règles de la modernité. A bien des égards, le modernisme était parfois plus obscurantiste que la culture du Moyen-Âge. Le modernisme a sérieusement porté atteinte à l'esprit et à l'âme de la spiritualité en Europe. Il a fondé le nouveau système de distribution du travail et le machinisme, éloignant les hommes de leur origines spirituelles et morales. Cependant, l'ère du rationalisme européen n'a pas anéanti totalement les fondements de la religiosité et de la spiritualité dans le Vieux continent. Il est vrai que le rationalisme était le principal noyau du modernisme, mais l'esprit moral et le spiritualisme ont pu subsister en Europe, sous forme d'un discours philosophique et ethnique.

Dans ce cadre, nous pouvons dire que certains thèmes des écoles philosophiques de Hegel, de Kant et des penseurs et des philosophes post-modernes ont contribué à la sauvegarde des fondements spiritualistes, pendant la période du modernisme, en essayant d'émanciper les Européens du machinisme.

Paradoxalement, le point fort et le talon d'Achille du modernisme étaient le rationalisme. En réalité, les penseurs et les philosophes post-modernes ont réussi à prouver que le principe du rationalisme n'était pas parfait et irréprochable comme le prétendait les partisans du modernisme européen. Cette prise de conscience, qui s'était manifesté sous forme du rationalisme, avait permis aux Européens de se libérer du spectre de l'obscurantisme et des superstitions d'antan, en plaçant la culture générale à un niveau plus élevé. La logique moderne et la philosophie des Lumières avaient ouvert la voie vers le progrès et le bien-être matériel des habitants du continent européen. Mais l'approche dominante et unilatérale du rationalisme a considérablement affaibli les piliers et les fondements de la spiritualité et de la religiosité dans le Vieux continent.

La culture moderne et le rationalisme avaient appris, certes, aux Européens de pouvoir dominer leur environnement et maîtriser la nature, pour pouvoir déterminer eux-mêmes leur sort dans la vie matérielle. Ils sont arrivés à dominer la nature pour assurer leur progrès et leur développement, et atteindre un niveau plus élevé de la vie matérielle. Cette approche moderne leur a permis indiscutablement d'aplanir le chemin vers le progrès et le développement de l'humanité tout entière, mais dans le même temps, le rationalisme et le modernisme ont barré la route vers l'élévation et la perfection spirituelles. Les approches unilatérales du modernisme ont engendré de grandes et profondes crises structurelles dont le point culminant était la crise du nihilisme.

Le nihilisme était une conception quasi-philosophique qui niait les critères de base de la raison et du rationalisme. Mais il ne pouvait pas, certes, libérer l'Europe des crises créées par le modernisme. En réalité, le recours au nihilisme ne pouvait que changer la forme de la question, sans pouvoir pour autant la résoudre, car le nihilisme souffrait, à son tour, de ses paradoxes fondamentaux. Par conséquent, le recours de l'Europe au nihilisme ne lui a pas permis de trouver une alternative appropriée pour les crises du rationalisme.

Au-delà des défis théoriques et pratiques du modernisme dans le Vieux continent, les Européens n'ont jamais cessé de fixer leur regard sur la vie et la pensée de leurs voisins musulmans. En effet, pendant plusieurs siècles, des milliers de livres et d'essais ont été écrits en Europe sur l'Islam, l'histoire des musulmans, la culture et la civilisation islamiques. Dans ces ouvrages, les penseurs européens se sont penchés, en adoptant des points de vue différents, sur les aspects particuliers de l'Islam, notamment sa véritable quête de la vérité, de la signification de la vie et de l'identité.

Dans le même temps, il y avait certainement certains penseurs européens qui ont essayé de falsifier les réalités de la culture et du discours islamiques, afin de pouvoir le défier en tant que qu'antagoniste culturel ou civilisationnel. Dans ce droit fil, certains penseurs européens ont avancé la théorie du choc des civilisations, en visant tout particulièrement la culture et la civilisation islamiques. Pendant longtemps, ils ont essayé par leurs méthodes intellectuelles et par leurs moyens propagandistes d'insister sur une lecture marginale et radicale de l'Islam, afin de ternir l'image de l'Islam et des musulmans. Cependant, cette conception erronée de la religion musulmane n'a jamais pu influencer l'esprit des Européens qui s'intéressaient de plus en plus aux pensées islamiques. En d'autres termes, malgré le pouvoir politique et les propagandes médiatiques qui se sont mobilisés pour ternir l'image de l'Islam et des musulmans en Europe, et en dépit des conflits sectaires t religieux qui se sont produits à des niveaux nationaux ou internationaux, aucune puissance n'a réussi à jeter aux oubliettes l'esprit de la vérité et de la spiritualité qui puise ses sources dans la nature innée des hommes et qui détermine leur sort.

Par ailleurs, il faut souligner que l'apparition de nouvelles formes de tendances religieuses et spirituelles en Europe, comme par exemple l'intérêt manifesté pour le bouddhisme, était la manifestation d'une volonté pour trouver une alternative capable de combler le vide spirituel des jeunes générations, afin d'empêcher en réalité le développement de l'Islam parmi les jeunes ; et ce d'autant plus que le nombre des jeunes musulmans pratiquants augmentait considérablement dans les sociétés européennes. Ceci étant dit, une nouvelle culture était en train d'émerger dans les pays membres de l'Union européenne. Il est vrai pourtant que dans la plupart des pays du Vieux continent, la constitution reconnaît le principe de la séparation entre la religion et l'Etat, ainsi que le principe de la laïcité. Cependant, sur le plan pratique, dans les systèmes européens résolument fondés sur la séparation entre la religion et l'Etat, la question de l'Islam et des musulmans a pris de plus en plus une importance considérable, notamment en ce qui concerne les exigences et les revendications de la nouvelle génération des musulmans européens.

La nouvelle génération de penseurs, d'intellectuels et de philosophes européens s'intéresse au fur et à mesure aux nouvelles et aux informations portant sur les cérémonies et les manifestations rituelles et culturelles des musulmans en Europe, comme par exemple les fêtes de Fitr (marquant la fin du mois de jeûne) ou de sacrifice (marquant la fin des cérémonies du Hadj), etc. Dans le même temps, les médias diffusent les informations portant sur la visite des personnalités politiques officielles aux mosquées des musulmans européens. Après l'approbation du traité de Maastricht pour examiner le traité de la création de l'Union européenne, un calendrier a été établi pour l'adhésion de nouveaux membres à l'Union européenne. En ce qui concernait les pays du centre et de l'est de l'Europe, il fallait attendre jusqu'en 2004. Dans le même temps, la demande de la Turquie pour adhésion à l'Union européenne a donné une impulsion à la réflexion sur la place et le statut de l'Islam en Europe. En réalité, face au discours de l'Islam, le modernisme et les fondements théoriques de l'universalisme de la morale capitaliste, le protestantisme et le christianisme ont dû adoucir leurs positions pour accepter finalement qu'il faut créer des occasions nécessaires pour que les deux discours différents – et parfois contradictoires – de l'Islam et de l'Occident puissent dialoguer sur un pied d'égalité. Pourtant, le dialogue que certains milieux envisagent d'établir avec l'Islam et les musulmans, serait un dialogue inéquitable de sorte qu'une partie puisse s'imposer d'une position de force à son adversaire. Par conséquent, ils imaginent encore les moyens qui pourraient, selon eux, leur permettre d'imposer la domination et la suprématie de l'Occident sur l'Orient, et du christianisme sur l'Islam.

En général, deux commentaires et deux lectures différentes de l'Islam sont présentés dans le monde occidental. Dans le premier commentaire, l'interprétation de ce qui se passe à l'intérieur du monde de l'Islam est fondée sur l'examen des tendances radicales de différents groupes extrémistes et radicaux (comme les Talibans). Dans cette approche, l'accent a été mis sur le fait que les crises sociales et politiques qui existent dans les pays musulmans puisent leur source dans les questions idéologiques.

Dans le deuxième commentaire, on présente un point de vue particulier basé sur une distinction logique et rationnelle entre "la vérité" et "la réalité" du monde de l'Islam. L'objectif de cette prise de position est de pouvoir enfin découvrir les vérités cachées de la religion musulmane et de la culture islamique. Les partisans de cette approche souhaitent pouvoir y découvrir des acquis qui leur permettraient de résoudre les crises nouvelles du monde occidental notamment sur les plans sociaux et moraux. Ils cherchent ainsi une alternative en islam pour reconstituer une nouvelle identité européenne, car ils sont conscients des dégâts subis par le monde occidental après la vague du nihilisme et de la philosophie de l'absurde.

Il est à noter ici que les mouvements radicaux qui optent malheureusement pour une interprétation violente des principes de la religion musulmane, essaient, en effet, de donner à leur action une apparence morale et religieuse. Ce radicalisme islamiste a donné, certes, des coups importants à l'image de l'Islam et des musulmans, et il est à l'origine de la mauvaise compréhension de l'opinion publique mondiale par rapport au monde de l'Islam. Cependant, ces mouvements radicaux n'ont jamais pu empêcher ou ralentir l'attention et l'intérêt que les gens portent de plus en plus à l'Islam.

Aujourd'hui, nous vivons une époque où une nouvelle identité européenne est en train de prendre naissance. L'Europe entre dans une nouvelle ère. Les frontières politiques s'effacent entre les pays du Vieux continent. Une nouvelle société est en train de naître. Il y a de plus en plus de gens qui parlent plusieurs langues différentes, ce qui témoigne d'une tolérance inouïe dans un niveau linguistique. Les Français ne s'interdisent plus de parler dans les langues étrangères. Les Allemands ne trouvent plus aucun inconvénient à parler la langue anglaise. Cette tolérance linguistique ouvre le chemin vers une coopération linguistique parmi les pays européens pour créer une grande société "multilingue". Les pays européens décident de créer des chaînes de télévision communes pour diffuser les mêmes émissions télévisées en deux ou plusieurs langues. Cela nous montre que non seulement les frontières politiques sont en train de disparaître parmi les pays du Vieux continent, mais que les nations européennes sont aussi pour la disparition des frontières culturelles et idéologiques qui les séparaient les uns des autres, afin de pouvoir fonder une nouvelle société européenne.

La même logique domine dans les questions concernant la religion et les croyances spirituelles. Nous sommes maintenant très loin de l'époque des conflits historiques entre les catholiques et les protestants. Les peuples européens semblent se libérer des conflits religieux et des guerres sectaires. En réalité, la disparition des frontières politiques entre les pays européens va également dans le sens de la formation d'une grande société marquée par la "diversité religieuse". Il est à noter que l'histoire de la tolérance religieuse en Europe, au moins du point de vue théorique, remonte à la Renaissance et à l'époque de l'apparition du capitalisme moderne dans la civilisation occidentale. Mais aujourd'hui, cette tolérance religieuse prend une signification tout à fait concrète par la disparition des frontières nationales entre la France catholique et l'Allemagne protestante. En outre, les éléments qui risquent de créer des conflits interconfessionnels entre les catholiques et les protestants n'existent plus.

Dans le même temps, après la demande de deux pays musulmans, à savoir la Turquie et l'Albanie, d'adhérer à l'Union européenne, on se pose sérieusement des questions sur la possibilité d'une coexistence pacifique entre l'Islam et le christianisme dans la sphère européenne. Les questions sont nombreuses : Est-ce que la laïcité qui domine aujourd'hui l'esprit des lois fondamentales dans les pays européens pourra empêcher les jeunes filles musulmanes de garder leur voile islamique dans les établissements scolaires ou dans les lieux publics ? Il n'est pas facile de répondre à cette question lorsqu'on sait qu'aujourd'hui des millions et des millions de citoyens européens sont de confession musulmane. Jusqu'à quand la laïcité européenne pourra-t-elle résister à la volonté des jeunes femmes musulmanes et européennes qui souhaitent respecter leurs croyances religieuses en mettant le Hidjab ?

En tout état de cause, l'Europe ne pourra plus nier longtemps le processus de formation d'une nouvelle identité, celle des millions de citoyens musulmans qui vivent dans le vieux continent. Il ne s'agit pas seulement d'accorder quelques droits à une minorité religieuse, dans les domaines individuels et collectifs. Par contre, l'Europe doit se préparer à la présence d'une identité, d'une culture et d'un discours puissants et revendicateurs. Pour apporter une réponse logique et adéquate à cette question, il faut examiner toutes les voies permettant une coexistence parfaite entre les chrétiens et les musulmans.

Les victoires électorales successives des musulmans modérés aux scrutins parlementaires et présidentiels de la Turquie posent de nouvelles questions aux partenaires européens d'Ankara. La Turquie insiste toujours à ce que sa demande d'adhésion à l'Union européenne soit acceptée. Quelle sera alors la place des citoyens musulmans au sein de l'Union européenne ? Pour ne pas donner une réponse claire et nette à cette question importante, certains milieux tentent de reporter l'examen de la demande d'adhésion de la Turquie, pour ne pas être obligé ensuite d'établir un calendrier précis pour le processus d'adhésion de ce pays musulman à l'Union européenne. Par ailleurs, sur le plan purement théorique, il n'y a aucun obstacle devant ce processus, à condition, certes, que la Turquie puisse se conformer aux normes déterminées par l'Europe. En effet, l'adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union européenne dépend du bilan que ce pays doit présenter dans un délai déterminé, dans le domaine de la politique, de l'économie et des droits de l'homme.

La question de l'Islam et des musulmans et leur place dans la nouvelle configuration de l'identité européenne ne se pose pas uniquement au niveau des citoyens européens de confession musulmane ou de la demande d'adhésion des pays à majorité musulmane à l'Union européenne. En effet, avec l'entrée des pays de l'Europe de l'est à l'Union européenne, l'Europe s'approche géographiquement du monde de l'Islam. En outre, avec une adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union européenne, cette dernière aura des frontières communes avec des pays comme l'Iran, l'Irak et la Syrie. Dans un tel contexte, les pays pétroliers du Moyen-Orient auront une importance plus grande qu'aujourd'hui pour les Européens sur les plans politiques, stratégiques et économiques. Dans le même temps, la question d'une interaction culturelle se posera sous une nouvelle forme entre les Européens et leur environnement composés de peuples musulmans.

Il n'y a aucun doute que la configuration de l'interaction entre l'Europe et le monde musulman dépendra en grande partie du comportement et de l'action culturel des pays musulmans qui auront des frontières communes avec l'Union européenne. Les Européens ne pourront plus avancer leurs principes de la "laïcité" en tant que condition préalable pour établir des relations différentes avec d'autres pays du monde, car ils sont parfaitement conscients de la présence et du rôle des musulmans dans le monde contemporain. Par conséquent, dans leurs nouvelles configurations sociales et culturelles, les Européens ne pourront plus nier l'importance du discours islamique qui est en train d'engendrer une nouvelle quête d'identité. Dans ce contexte, les centres de décision politique en Europe se donne pour mission de découvrir un mécanisme approprié pour établir une interaction positive avec les citoyens européens de confession musulmane d'une part, et avec les pays islamiques, de l'autre. Par ailleurs, les capacités spirituelles et morales de la religion musulmane qui présente un programme complet pour la vie sociale et politique des citoyens attirent de plus en plus l'attention de nombreux citoyens non musulmans des pays européens, de sorte que les fondements du principe de la laïcité et de la séparation entre la religion et l'Etat semblent être ébranlés par la présence et le rôle des musulmans. Les autorisations qui sont émises dans les pays européens pour la construction de grandes mosquées équipées de centres culturels et sociaux (bibliothèque, salle de conférence, centre d'informatique, salle de lecture, etc.) sont des signes d'un changement important au niveau de la "politique" intérieure dans les pays du Vieux continent, par rapport aux communautés musulmanes. L'émission officielle de l'autorisation de la formation des associations islamiques dans les pays européens montre que l'Europe est en train de trouver des mécanismes adéquats pour favoriser le dialogue avec les citoyens de confession musulmane. Autrefois, les lois et les normes de la laïcité, ainsi que les législations portant sur l'interdiction des activités sectaires, étaient considérées comme les facteurs favorisant le renforcement de la position du christianisme au détriment, surtout, des communautés musulmanes dans les pays européens. Cependant, il faut admettre qu'aujourd'hui, la laïcité semble devenir plus souple en ce qui concerne les questions politiques et sociales.

En outre, il faut mettre également l'accent sur le développement des capacités économiques des communautés musulmanes dans les pays européens. Les villes d'Europe connaissent de plus en plus l'ouverture de centres commerciaux qui appartiennent aux musulmans ou qui sont gérés par les citoyens musulmans. Dans ces centres commerciaux, les musulmans appliquent leurs propres règlements, ce qui les transforme en foyers de commerce et d'échange parmi les musulmans de toute l'Europe. La croissance démographique des communautés musulmanes en Europe et le dynamisme des membres de ces communautés dans divers domaines ont profondément bouleversé les anciennes relations qui existaient autrefois entre l'Islam et le christianisme. De profondes évolutions ont eu lieu dans le domaine des pensées sociales et des croyances générales. De nos jours, plus que jamais, l'Union européenne a besoin de définir très clairement une nouvelle identité européenne, en tenant compte d'une nouvelle conception du discours islamique et de la culture des musulmans.

Par ailleurs, le nouvel ordre mondial sur les plans politique et économique, et l'effondrement de la théorie de l'ordre mondial unipolaire avec le leadership des Etats-Unis, renforcent la place et le statut de l'Union européenne sur une échelle planétaire. La formation d'une Europe unie, en tant qu'un pôle important du système mondial, dépendra largement des relations et des interactions que l'Union européenne établira avec le monde de l'Islam. Il est à noter que traditionnellement, les pays européens ont des relations plus étroites avec les pays musulmans, par rapport aux Etats-Unis. Les Européens entretenaient des liens et des relations proches avec les pays musulmans du nord de l'Afrique, les pays musulmans du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. Cela a donc permis aux Européens d'acquérir une connaissance plus profonde de l'Islam et de la culture musulmane. Grâce à cette proximité et ce rapprochement, les nations européennes sont conscientes du fait que pour avoir une présence active sur la scène des relations internationales, elles auront besoin d'avoir de bonnes relations d'abord avec les peuples et les gouvernements des pays islamiques.

Ces relations ne se limitent pas seulement au niveau des relations politiques et diplomatiques, telles qu'elles sont définies dans les normes et lois internationales. Elles doivent comprendre également les différents aspects des relations sociales, culturelles et idéologiques. C'est la raison pour laquelle l'Union européenne est en train de réfléchir sur la possibilité d'une nouvelle définition de ce qui doit être "l'identité européenne" tant au niveau national (c'est-à-dire dans les pays membres) qu'au niveau de l'Union européenne et sur la scène des relations internationales. Dans cette nouvelle définition de l' "l'identité européenne", il est nécessaire que les dirigeants de l'Union européenne se rendent compte de l'importance des mécanismes et des méthodes qu'ils doivent trouver pour établir une très bonne interaction avec les citoyens européens de confession musulmane, d'une part, et avec les peuples et les gouvernements des pays islamiques, de l'autre.

Dans la grande société multinationale de l'Europe unie, les frontières linguistiques, religieuses et culturelles sont en voie de disparition. Ceci étant dit, le terrain devient de plus en plus favorable à l'établissement d'un dialogue constructif entre l'Europe et le monde de l'Islam. Cela dépend directement du type des interactions culturelles qui vont s'établir entre l'Europe et l'Islam. Une approche réaliste des Européens par rapport aux réalités du monde musulman pourra préparer le terrain à l'établissement du dialogue entre l'Islam et le christianisme, entre la civilisation occidentale et la civilisation islamique.

Les pays de l'Europe occidentale ont déjà ouvert leurs portes sur les autres cultures et les autres civilisations. Les citoyens de ces pays font preuve d'une ferme volonté pour mieux connaître les autres. De nos jours, l'Islam et les musulmans ne constituent plus "l'Autre" historique et ancestral des cultures européennes. Par contre, l'Islam et les musulmans sont des réalités indéniables à l'intérieur de la sphère européenne, que les dirigeants de l'Union européenne doivent absolument connaître pour augmenter l'efficacité de la construction européenne dans sa nouvelle configuration politique, économique et culturelle. Dans ce sens, le temps est arrivé pour que l'Union européenne se donne à la révision des lois archaïques et traditionnelles qui interdisent ou limitent les champs d'activités des citoyens de confession musulmane dans les pays du Vieux continent. Cette révision pourra permettre au système politique et social de l'Europe de bénéficier à son tour des enseignements moraux et spirituels de la culture islamique.

Aujourd'hui, le comportement et le mode de vie des populations musulmanes prennent une importance toute particulière. Le développement des moyens de communication et l'essor vertigineux des réseaux d'information assurent une transmission très rapide et très complète des comportements de toutes les populations à travers le monde. En d'autres termes, ce qui se passe sur les plans politiques et sociaux à l'intérieur du monde de l'Islam est transmis au monde entier par les médias et les réseaux d'informations. Ce sont les informations et les images qui façonnent le visage de la culture islamique aux yeux des habitants du monde. Dans ces circonstances, les penseurs et les intellectuels religieux ont une très lourde responsabilité pour la relecture des notions et des concepts religieux pour défendre de façon logique et rationnelle la religion musulmane et les intérêts des populations islamiques.

Le penseur et l'intellectuel musulmans sont les moteurs de la liberté de pensée et de conscience au sein d'une société religieuse. Ils doivent donc essayer de dénoncer et de critiquer les défis et les insuffisances qui pourraient exister dans la sphère sociale afin de pouvoir refléter pratiquement les modèles sociaux de la religion musulmane. Il leur incombe donc d'adopter une vision profonde en ce qui concerne la religion et ses fondements, afin de pouvoir rendre opérationnels les principes de l'Islam et de produire également les pensées religieuses adaptées aux impératifs du monde contemporain. L'intellectuel Zeki Milad, qui a un regard pessimiste par rapport au rôle des penseurs et des intellectuels dans les sociétés musulmanes, a écrit dans l'un de ses ouvrages:

"Bien que les intellectuels aient les connaissances spécialisées pour utiliser les instruments de connaissance, les techniques de recherches et les méthodes de pensée, leur approche à l'égard de la religion et du fait religieux reste toujours ambiguë et incertaine. Cependant, il y a des intellectuels musulmans qui confondent apparemment l'Islam avec les religions de l'Antiquité dans les pays de l'Orient. Suite à ce problème d'approche, ils sont arrivés à la conclusion qu'ils doivent porter un regard mythologique sur l'Islam et qu'ils doivent classifier l'Islam au rang des études mythologiques. Cette confusion est due, en grande partie, au fait que de nos jours, la mythologie est devenue très à la mode et qu'elle gagne du terrain même dans les études et les recherches philosophiques, culturelles, littéraires et toutes les disciplines des sciences humaines. Par ailleurs, il y a des intellectuels musulmans qui s'efforcent d'adapter leur lecture de la religion à l'expérience de l'Europe avec le christianisme et l'église. Or, si l'intellectuel occidental enrichit sa réflexion sur la religion par son expérience historique, il s'appuie sur une connaissance parfaite de l'histoire de l'Europe et de l'église ; connaissance qui fait défaut, en général, à l'intellectuel musulman : le défi entre la religion et la science (positivisme), la religion et le progrès, la religion et le sécularisme, la religion et l'Etat, la religion et la politique, etc. Ces défis historiques et culturels ont produit des acquis intellectuels très profonds en Europe, depuis des siècles. L'intellectuel européen a été condamné, pendant des siècles, à organiser sa pensée dans le cadre de l'expérience historique de l'Europe. Cela lui permet alors de se donner raison d'adopter une approche ambiguë, controversée et polémique à l'égard de la religion."

Il nous semble que Zeki Milad a oublié, dans ses analyses, qu'il y a aussi un autre groupe d'intellectuels religieux dans le monde de l'Islam, qui ont une connaissance vaste et profonde des concepts et des enseignements de la religion, et qu'ils sont capables, en même temps, de présenter un analyse sociologique des évolutions de l'histoire de l'humanité. Ces intellectuels que Zeki Milad semble ignorer dans sa classification, s'efforcent, pour leur part, de présenter une compréhension nouvelle et dynamique de la religion afin de proposer une nouvelle "identité" à leur société.

Dans les pays musulmans, les intellectuels religieux peuvent mettre l'accent sur les affinités et les points communs, au lieu d'insister sur les divergences et les discordes. L'adoption d'une telle démarche leur permettra de reconnaître l'identité nationale-religieuse de leur société, d'apporter des réponses adéquates aux défis avec lesquels est aux prises la communauté internationale, en quête de la vérité et de la spiritualité. Les intellectuels religieux doivent essayer de surmonter les obstacles et de relever les défis de l'homme contemporain face aux ténèbres du modernisme et l'instrumentalisation de l'homme, afin d'éclairer le chemin de l'humanité.

Note:

L’histoire est un bon lit pour l’étude de la vie des générations précédentes et en tirer les leçons. Grâce à cette étude, l’homme accède aux expériences tant douces qu’amères qui lui font un fonds initial pour dessiner son itinéraire vers le bonheur et la perfection.

L’étude de l’histoire des nations a, en général, ses bénéfices citées dans les textes islamiques, mais faire la connaissance de la civilisation islamique, étant celle la plus grande et la plus documentée, est un pas effectif pour l’analyse des pensées et les actes du Prophète et des Imams et les ouvriers du bien mais aussi pour profiter à perfectionner leurs affaires individuelles et sociales.Pour ce qui suit, il s’agit des textes choisis des oeuvres du Martyr Motahhari pour reconnaître la manière de la vie du Prophète et de sa méthode à établir la culture et la civilisation islamiques et le perfectionnement de différentes institutions familiales sociales et politiques,

Mots clés: Prophète « Sira » – Sociétés musulmanes – Politique – Famille

Le terme arabe « Sayr » veut dire : « marche » ou « allée » mais le terme « Sira » signifie « allure » et « style de comportement ». C’est ce dernier qui nous importe et nous voulons connaître. Ceux qui se sont donnés à rédiger les livres du « Sira », en effet n’ont qu’écrit que la marche et le cours de la vie du Prophète et non pas «l’ allure » ni son style de comportement. Les livres tels que « Al-Sira-t-ul-Nabawia» constituent, par conséquent, le « Sayr » du Prophète, mais non son « Sira » car ces livres ne présentent pas le style ou la méthode du comportement du Prophète.

Certains ne visent pas un objectif précis dans leur vie, Il y a d’autres qui le visent, mais ils manquent de méthode pour l’atteindre. Mais pour les gens qui ont en fait un style et une méthode de marche dans leur vie, sans aucun doute, le Prophète de l’Islam est au sommet de ceux qui suivent l’objectif de leur vie en suivant une méthode suprême et précise. Il était un prédicateur, un guide politique, un guide social, un directeur, un juge, un époux ayant de nombreuses épouses, un compagnon pour ses disciples, Il avait en même temps des ennemis très hostile. Comment le Prophète effectuait-il alors ses rôles sous chacun de ses titres. Voici ce que nous voulons étudier dans cet article :

1. Combat contre l’injustice

A l’époque de l’ignorance, il s’est co-allié avec un groupe de gens qui combattaient l’injustice et l’oppression pour protéger la cause des opprimés.

C’était un pacte qui avait été conclu dans la maison d’Abdullah ibn Gad’an, l’une des personnalités importante de la Mecque. Le pacte s’appelait « Hilf-Ul-Fuzul ». Le Prophète le mentionnait même après sa mission prophétique en disant qu’il ne vou-lait jamais l’abroger et se déclarait toujours prêt à s’engager dans un pacte pareil[i][1].

2. Aversion pour l’inactivité et le chômage

Il avait de l’aversion pour l’inactivité et le chômage, Il disait :

« Ô Allah, je cherche un refuge auprès de Toi contre la paresse et la faiblesse ».

Il encourageait les musulmans à travailler, et disait :

« La dévotion d’Allah a soixante-dix parts dont l’une est le gain licite (Halal) ».

3. Traitement des esclaves

Il était très tendre et doux envers les esclaves. Il disait aux gens:«Ceux-ci sont vos frères. Nourrissez-les par les mêmes nourri-tures que vous consommez et habillez-les par les mêmes habits que vous mettez. Ne leur imposez pas les travaux épuisa-bles, contribuez dans les travaux dont vous les chargez.»

Il disait :

« Ne les appelez pas « esclave » ou « servante », des termes qui signifient votre possession sur eux, car la possession est uniquement à Allah. C’est Lui qui est le Possesseur Absolu dont nous sommes tous les possédés, mais appelez-les par « Fata » ou « Fatat » signifiant « jeune homme » ou « jeune femme » et par allusion « homme libre » ou « femme libre ». Sa religion qu’il établira fournit tous les prépa-ratifs pour octroyer la liberté totale des esclaves. Le Prophète déclara le commerce d’esclaves comme le pire métier, en disant que les vendeurs des esclaves sont les gens les pires auprès d’Allah.

4. Encouragement à la propreté

Il était très intéressé par la propreté et la bonne odeur. Il se parfumait et le conseillait aux autres. Il ordonnait à ses disciples de maintenir leur corps et maisons propres et parfumés. Il les faisait faire l’ablution du vendredi et se parfumait avant de se présenter à la prière du vendredi.

5. Traitement et Fréquentation

Il avait un visage doux et ouvert. Il précédait tout le monde en saluant les gens, même les enfants, Il n’allongeait jamais ses pieds devant les gens, Il ne s’appuyait sur aucun appui en présence des autres, Il s’asseyait souvent sur ses deux jambes. En s’asseyant devant les autres, il formait un cercle pour que sa réunion n’ait pas de places hautes ou basses et que chacun dispose d’une place égale par rapport aux autres. Il demandait ses compagnons et prenait de leurs nouvelles s’ils s’absentaient durant trois jours maximum, Il allait les voir lorsqu’ils tombaient malades. Il les assistait en cas de problème.

Dans ses réunions lorsqu’il prenait la parole, il ne s’adressait jamais à une seule personne, mais il partageait ses regards. Il avait de l’aversion à s’asseoir pour attendre le service des autres. Il disait :

« Allah ne veut pas celui qui voit une distinction ou une suprématie pour lui-même envers les autres.»

6. Simplicité et Ascétisme

La simplicité et l’ascétisme faisaient part des principes de sa vie. Il mangeait simplement, s’habillait simplement et marchait simplement. Il mettait à terre son tapis, qui était en principe une natte. Il trayait la chèvre de ses propres mains. Il montait sur une monture à nue et empêchait les gens de l’escorter à pied.[ii][2] Sa nourriture était souvent composée de pain et de dattes. Il réparait ses chaussures et ses vêtements lui-même, en toute simplicité. Il n’était pas pour la philosophie de la pauvreté. Il considérait la fortune et l’argent nécessaire pour le bien de la société et pour dépenser dans les chemins licites. Il disait :

«نعم المال الصالح للرجل الصالح»[iii][3]

« Que c’est bien la bonne fortune pour les bons hommes ». Il disait aussi :

«نعم العون علي تقوي الله الغني»[iv][4]

« La fortune est une bonne assistance pour protéger la piété ».

En s’assemblant avec ses disciples, il ordonnait aux gens de s’asseoir aux endroits vides sans leur déterminer un point précis. En pénétrant dans les salles de réunions, il n’aimait pas que les gens se lèvent à son arrivée. S’ils se levaient il leur ordonnait de s’asseoir. Un jour, un des musulmans, pauvrement habillé, entra dans le cercle de réunion du Prophète et se plaça à côté d’un des riches. Ce dernier se plaça, selon l’habitude de l’époque de l’ignorance et ainsi prit ses distances à cet homme. En voyant cela, le Prophète s’adressa au riche pour lui dire : « Pour quelle raison as-tu agis ainsi ? Avais-tu peur qu’une partie de ta richesse joigne cet homme? »

- « Non, Prophète d’Allah ! »

« Tu craignait qu’une partie de ta fortune s’adhère à lui ? »

- « Non, Prophète d’Allah ! »

« Pourquoi as-tu agis ainsi ? »

« J’ai eu tort, j’ai mal fait. Pour réparer cette faute, j’offrirai tout à l’heure et en votre présence, la moitié de ma fortune à ce frère musulman.» On demanda alors à ce dernier de recevoir l’offre présenté, mais il refusa par crainte de recevoir une morale comme celle de l’homme riche[v][5].

7. Volonté et Résistance

Il était d’une volonté et d’une résistance sans pareil. Cela était aussi transmis à ses disciples. La période de vingt trois ans de sa mission est pleine de leçons de patience et de résistance. Il était confronté à plusieurs reprises à des conditions où tout lien d’espoir se coupait, mais il ne cédait pas, même pour un instant, à une pensée d’échec ou porter atteinte à sa foi qui ne faisait l’objet d’aucune peur.

8. Leadership, Gestion et Consultation

Bien que tous ses ordres aient été immédiatement suivis, que ses disciples par la foi qu’ils avaient en lui, lui disaient : « Nous nous jetterons, sur ton ordre, dans le feu pour nous brûler ou dans l’eau pour nous noyer », il n’agissait jamais à la manière des dictateurs. Il consultait ses compagnons et demandait leurs avis dans les affaires à propos desquelles il n’y avait pas d’ordre provenant d’Allah. Il respectait la personnalité de ses disciples. Quand à la guerre de Badr, il s’est mis à consulter le problème du commencement de la guerre mais aussi sur le champ de la guerre et la manière de traiter les otages. Quand à la guerre d’Uhud, il a demandé une consultation sur le problème de combattre en dehors ou à l’intérieur de la Médine. Il a également consulté ses disciples avant l’éclatement des deux guerres d’Ahzabi et de Tabuk. Le Prophète consultait ses disciples même s’il n’en avait aucun besoin. Ceci, en premier ressort, pour que les autres apprennent le principe de consulter leurs entourages, et en second ressort, pour que le fait de consulter les gens leur donnent de la valeur et de la personnalité. Prenons le fait que l’un d’eux, par sa conviction, ne consulte pas ses disciples, qu’est-ce que ces derniers vont avoir comme sentiment ? Ils diront, sans doute : « Nous ne sommes que des outils non vivants et sans âmes dans l’administration de ce guide. Mais si ces gens se trouvent au cours et au sein de la décision, ils retrouveront un sentiment et une personnalité et suivront mieux leur chef. Allah (Qu’Il soit Exalté) avertit toutefois son Prophète en cas de doute et d’hésitation:

«و شاورهم في الأمر فإذا عزمت فتوكل علي الله»[vi][6]

« La consultation ne doit causer l’hésitation. Elle se fait avant la décision. Mais cette dernière, une fois prise doit être stricte et plus de questions sur les discussions ou autres suggestions. Parmi les autres caractères du Prophète, en tant que guide de la communauté musulmane, qui lui servaient de facteurs d’influence sur les musulmans, il faut citer sa tendresse. Le pardon qu’il accordait à ses disciples, mais aussi le pardon qu’il demandait à Allah (Qu’Il soit Exalté) pour sa « Umma». C’est la vérité qu’Allah décrit ainsi :

«فبما رحمة من الله لنت لهم و لو كنت فظّاً غليظ القلب لانفضوا من حولك فاعف عنهم و استغفر لهم و شاورهم في الأمر فإذا عزمت فتوكّل علي‌الله»[vii][7]

« Je sais bien que ceux-ci vont bientôt se détruire, mais Allah veut que le travail de son serviteur soit solide et bien fait ».[viii][8]

9. Ordre et discipline

Ces deux facteurs dominaient ses affaires, partageaient son temps et le conseillaient. Influencé par lui, ses disciples respectaient bien cet ordre.

Il arrivait parfois qu’il ne divulguait pas certaines décisions afin que l’ennemi n’apprenne pas son intention. Parfois il décrétait un trajet à suivre mais il sortait sans savoir la destination. Ils l’apprenaient alors juste au dernier moment. Il ordonnait parfois à un groupe de sortir vers un point en donnant ordre de mission à leur commandant de l’ouvrir plus tard, après l’arrivée à un point précis. Alors les gens sortaient sans être au courant de la destination finale. C’était ainsi que les espions des ennemis restaient sans information et il les surprenait souvent.

Il aimait que tout le travail soit solide et bien fait. Lors de l’enterrement de son disciple, Sa’d Ibn Ma’az, il déplaça et arrangea les pierres et les briques de sa tombe.

10. Accueil à la critique et aversion à la flatterie

Il se confrontait parfois aux objections de certains disciples. Il disait : « Versez de la poussière aux visages des flatteurs. »

11. Posséder les conditions et les critères de la direction

Il assemblait toutes les conditions et les critères de direction. Nous en citons :

Le sens et la capacité du diagnostique, un caractère strict, manque de doute et d’hésitation, le courage d’accueillir les conséquences éventuelles de ses décisions et démarches, le sens de la prévision et de la prudence, la capacité de supporter des critiques, la connaissance des gens et de leurs aptitudes à leur confier des pouvoirs en fonction de leur susceptibilité, utilisation de la manière douce quant aux problèmes individuels et d’un caractère rude et solide quant aux questions fondamentales, le respect de la personnalité des disciples, leurs prise en compte, l’éducation de leurs aptitudes rationnelles et affectives, éviter la dictature et l’obéissance aveugle, l’humilité et la simplicité, l’intérêt envers la formation et les activités organisées et les mise en ordre des sources humaines. Il disait : « Si vous voyagez à trois, choisissez l’un d’entre vous en tant que chef. Il fonda un organisme spécial à la Médine. Il désigna un groupe de secrétaires, chacun ayant une tâche déterminée, certains rédigeaient le Coran révélé, d’autres enregistraient les contrats des gens, d’autres remplissaient les cahiers des impôts et de charité (sadaqât).

Nous trouvons les repères de tous les faits cités dans les sources historiques tels que : Tarikh Y’aqubi[ix][9], At-Tanbih wa-l-A’sraf de Mas’udi[x][10] et Tabaqat de Ibn Sa’d.[xi][11]

12. Méthode de prédication

Pour prédire l’Islam, il suivait une méthode facile. Il s’appuyait sur l’aspect de

nouvelle plutôt que celui de la crainte et de la menace.

Selon Ibn Hishâm, le prophète, en délégant Mo’âz ibn Gabal au Yémen[xii][12] pour la prédication de l’Islam et l’appel des gens, lui dit :

«يا معاذ بشّر و لا تنفّر، يسّر و لا تعسّر»[xiii][13]

« O Mo’az attire les gens en semant la bonne nouvelle et ne sème pas l’aversion, prends le facile et ne prends pas le difficile. »

Un autre aspect de la méthode de la prédication du Prophète de l’Islam est l’égalité. Il adoptait une adresse égale à tout le monde. Cela se déroulait dans une société ignorante où une grande discrimination de race et de classe dominait.

13. Encouragement à l’acquisition de la science

Il encourageait l’acquisition de la science. Il faisait des enfants des disciples en leur apprenant à lire et à écrire. Il ordonnait à certains de ses disciples d’apprendre la langue syriaque. Il disait : « Il est obligatoire à tout Musulman de chercher la Science.[xiv][14] Il disait d’ailleurs : « Prenez la sagesse là où vous la trouverez, même auprès d’un associateur d’Allah ou un hypocrite.[xv][15] Il dit encore : « Suivez la Science, même si cela nécessite de voyager jusqu’en Chine[xvi][16] (qui était considéré à l’époque le point le plus éloigné des territoires arabes). Ces confirmations et ces encouragements causèrent l’initiative à la recherche des sciences par les musulmans, dans une vitesse sans pareille. Ils effectuèrent des recherches, traduisirent les oeuvres scientifiques des autres nations. Ils devinrent un cercle de connexion pour les anciennes civilisations grecques, romaines, persanes, égyptiennes, indiennes et ils firent naître la civilisation islamique.

14. Pacte de fraternité entre les musulmans

Lorsque les immigrants sont venus de la Mecque à la Médine, le Prophète conclut un pacte de fraternité entre eux. Chaque musulman choisissait son frère et parfois c’était le Prophète qui choisissait l’un pour l’autre.[xvii][17] Le Prophète, après avoir conclu la fraternité entre les musulmans, choisit Ali comme son frère.[xviii][18]

15. Réparation des irrégularités de la société

Il prêtait beaucoup d’attention à enlever les différences et les mauvaises habitudes qui auraient pu, peu à peu, s’instaurer dans la société. Il voulait que toute concurrence à la société soit vers les liens, selon le Coran :

«فاستبقوا الخيرات»[xix][19]

A) Collaboration dans les travaux

Le Prophète voyageait avec ses disciples. Le midi ils se sont arrêtés à un endroit et décidèrent d’égorger un mouton pour préparer la nourriture. Chacun assuma une tâche, soit égorger le mouton, le décortiquer, le cuire etc. Le Prophète assuma également la tâche du ramassage du bois de chauffage. Les disciples lui supplièrent de se reposer et de leur confier tous les travaux. Il répondit :

«إنّ الله يكره من عبده أن يراه متميّزاً بين أصحابه»

« Allah n’aime pas voir son serviteur avoir un privilège quelconque par rapport aux autres. » La formule de ce pacte se trouve dans le livre Maf’atih-ul Gan’an. La conclusion de ce pacte est recommandée à la fête de « Al Ghadir. Cette conclusion marque les droits mutuels entre les deux parties de manière à ne pas oublier les liens des uns aux autres lors de leur supplications, intercéder entre eux le jour du jugement dernier, donner préférences entre eux pour les biens.

B) Son mariage avec Zaynab

L’ex-époux de Zayd ibn Harita était l’esclave adopté par le Prophète.[xx][20]Au début, il était un esclave que le Prophète avait libéré. Les parents de Zayd avaient appris la nouvelle de la présence de leur fils à la Médine, ils vinrent le chercher. Le Prophète le libéra et lui donna le choix entre partir avec les parents ou rester avec lui. Il adopta le second choix. C’est de cette façon qu’il fut adopté par le Prophète. Il lui portait une grande affection et puis il tomba Martyr dans la guerre du Mouta.

Le Prophète demanda la main de sa cousine Zaynab bin Gahsh. Cette dernière et son frère Abdullah ibn Gahsh se sont beaucoup réjouis de recevoir le délégué du Prophète d’Allah, car ils savaient que la demande concernait le Prophète lui-même. En apprenant la vérité, ils se sont fâchés et Zaynab dit : « Moi, la petite fille d’Abul-Muttablib, une noble femme qurayshite, me marier à un esclave libéré? Cela est contre ma position et mon rang social. »

Le Prophète lui envoya un message lui répondant que l’Islam a déjà aboli tous ces orgueils, que Zayd est un musulman et que les musulmans sont égaux et chacun est l’équivalent de l’autre. En recevant ce message, elle donna son accord pour le mariage, mais ce mariage n’était pas fondé par la satisfaction de coeur. Zaynab affichait toujours une mauvaise humeur et Zyad se plaignait de cela auprès du Prophète et lui demandait la permission de divorcer. Finalement il a divorcé. Alors, c’est Allah (Qu’Il soit Exalté) qui ordonna à son Prophète d’épouser Zaynab. Or, c’était un acte très fortement haï, condamné et détesté à l’époque et ressemblait à un mariage avec sa propre fille. Mais sur l’ordre d’Allah (Qu’Il soit Exalté) le Prophète s’est soumis à ce mariage.

C) Mariage de Ghuwaybir et Dulfâ

Guwaybir était l’un des hommes de Soffa.[xxi][21] Un jour, le Prophète s’adressa à lui pour lui dire : « Si tu te mariais, cela assouvirait ton besoin sexuel et tu trouverais une femme qui t’assisterait également dans les affaires ici-bas et dans l’au-delà.

Guwaybir répondit : « Ô Prophète, personne ne voudrait devenir ma femme. Je suis totalement démuni, je n’ai ni noblesse, ni liens familiaux, ni fortune. Quelle femme désirerait alors devenir mon époux? » Le Prophète lui répondit alors :

«يا جويبر،إنّ الله قد وضع بالإسلام من كان في الجاهليّة شريفاً، و شرّف من كان في الجاهليّة وضيعاً، و أعزّ بالإسلام من كان في الجاهليّة ذليلاً»

« Ô Guwaybir, l’Islam a rabaissé celui qui était considéré noble à l’époque de l’ignorance et rehaussé celui était ignoble et l’Islam a rendu l’honorabilité à celui qui était considéré vil à l’époque de l’ignorance.

«فالناس اليوم كلّهم ـ أبيضهم و أسودهم و قرشيهم و عربيهم و عجميهم ـ من آدم، و إن آدم خلقه الله من طين»

Mais aujourd’hui les gens sont tous les gens d’Adam, qu’ils soient blancs, noirs, qurayshites, arabes et non arabes. Ils sont tous d’Adam et Adam est crée d’argile.

Ô Guwaybir, l’homme le plus aimé auprès d’Allah est l’homme le plus obéissant à Lui. Personne parmi les immigrants ni d’entre les partisans n’a une suprématie sur toi, sauf par sa piété. » Puis le Prophète lui dit : « Va chez Zyad Ibn Lubayd al-Ansari et dit lui que le Prophète m’a envoyé pour demander la main de ta fille.

Guwaybir est allé chez Zyad ibn Lubayd pour lui transmettre ce message. Zyad était parmi les nobles des Ansar (Médinois partisans du Prophète), et un nombre de gens de sa tribu étaient chez lui. Guwaybir a demandé la permission d’entrer et qu’on lui accorda.

Il s’est assis et s’est adressé à Zyad pour lui dire : « Je suis porteur d’un message de la part du Prophète. Devrais-je vous le dire ouvertement ou secrètement?»

- « Mais le message du Prophète est un honneur pour moi. Dis le moi ouvertement bien sur. »

- « Le Prophète d’Allah m’a envoyé pour te demander la main de ta fille. Donne-moi ta réponse pour que je la transmette au Prophète.

- Tout étonné, Zyad demanda : « Est-ce que le Prophète t’a envoyé pour demander la main de ma fille ? »

- ­« Mais est-ce possible que je puisse apporter une fausse parole du Prophète? »

- « Mais, dans nos coutumes, nous ne donnons jamais nos filles à ceux qui ne sont pas des Ansars et de notre rang social. Pars maintenant et je viendrai moi-même voir le Prophète. »

Guwaybir a quitté Zyad en réfléchissant d’une part aux paroles du Noble Prophète de l’Islam qui disait que l’Islam a anéanti les rivalités racistes et les variétés d’origine et se rappelant d’autre part des paroles de Zyad qui disait que dans leur coutumes, ils ne donnaient pas leurs filles à ceux qui ne n’ont pas leur équivalence économique et sociale. Mais en quittant la maison il chuchotait :

« Par Allah, le Coran n’a pas été descendu et la prophétie de Mohammad n’a pas été annoncé pour affirmer cela ».

Guwaybir chuchotait ces mots en sortant et Dulfâ l’a entendu. Elle transmis la nouvelle à son père et dit : « Par Allah, Guwaybir ne ment pas. Ne le laisse pas rentrer désespéré chez le Prophète. Envoie quelqu’un pour le chercher. Zyad a accepté de le faire revenir.

Il s’est rendu en personne devant le Prophète et lui a dit : « Puissent mon père ou ma mère vous être sacrifiés. Ghuwaybir m’a rapporté votre message, mais ce n’est pas dans nos coutumes de donner notre fille à celui qui n’est pas de notre rang social. Le Prophète a répondu :

«يا زياد، جويبر مؤمن و المؤمن كفو المؤمن، و المسلمة كفو للمسلمة»[xxii][22]

« Ô Zyad, Guwaybir est un croyant. Le croyant équivaut à un croyant et la femme musulmane équivaut à une femme musulmane. N’empêche pas le mariage de ta fille par ces imaginations. » Zyad entra et raconta tout l’événement à sa fille Dulfâ qui dit : « Je devrais être satisfaite car c’est le Prophète qui a envoyé cet homme. »

Zyad prit la main de Guwaybir et fait entrer dans sa tribu et a donné sa fille à ce pauvre noir. Après la fête du mariage, Guwaybir avec la pleine joie de vrais croyants, a pris part au Jihad et est tombé en Martyr.[xxiii][23]

D) Lutte contre l’ignorance

Il ne cherchait pas à profiter de l’ignorance et des points faibles des gens. Au contraire, il luttait contre les points faibles et cherchait à les éliminer en éclairant les gens. Nous citons le cas du décès du nourrisson du Prophète Abraham, fils de Maria Qibtia (la Copte).

Le Prophète aimait ce petit qui mourût à l’age de dix-huit mois. Cela toucha le Prophète. Il a même pleuré. Il a dit : « Le coeur est très touché, les larmes descendent mais nous ne dirons rien contre la satisfaction d’Allah. » La tristesse du Prophète d’Allah touche aussi les musulmans. Le même jour, une éclipse solaire tombe sur les musulmans qui sans aucun doute cet événement était la manifestation du décès du bébé. Cette théorie a été propagé dans tout Médine et les musulmans la racontèrent de bouche en bouche, ce qui a renforcé la foi des musulmans envers leur Prophète.

Mais le Prophète ne veut pas profiter de l’ignorance. Il cherche à réveiller les gens et à les revivifier en s’appuyant sur leurs connaissances. Comme Allah l’a ordonné :

«ادع إلي سبيل ربّك بالحكمة و الموعظة الحسنة و جادلهم بالّتي هي أحسن»

« Appelle vers le chemin de ton Seigneur avec sagesse et belle exhortation. Discute avec eux le mieux possible ».[xxiv][24]

Le Prophète a donc annoncé clairement que l’éclipse tombé ne correspondait pas au décès du nourrisson.

E) Encouragement à la liberté

Il a lutté longtemps contre l’idolâtrie dans le but de libérer la pensée des gens.

«و يضع عنهم إصرهم و الأغلال الّتي كانت عليهم»[1][25]

Il leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux.

Il y a aujourd’hui plusieurs nations qui sont considérées comme symboles de la liberté mais le Coran les appelle les jougs, que l’homme par ses propres mains, met sur ses mains, mais aussi sur sa pensée, son coeur et son âme.

Après la guerre de Badr, on a amené les otages devant le Prophète. Ils étaient enchaînés et le Prophète a souri en les voyant. Ils ont dit : « Nous ne comptions pas que vous nous blâmiez en nous voyant ainsi capturés. Le Prophète leur a dit : « Il ne s’agit pas de blâme ni de moquerie, c’est parce que je trouve que par ces chaînes on vous tire vers le paradis. »

Nous voyons que, même après le Prophète, les troupes musulmanes, pour conquérir les autres territoires, grâce à la formation héritée du Prophète, ne se mettaient pas à massacrer les Nations, ne les forçaient même pour autant pas à accepter la religion. L’objectif principal des troupes islamiques était de combattre les rois et souverains qui enchaînaient les Nations. Quant aux Nations elles-mêmes, elles leur donnaient le choix de se convertir à l’Islam ou maintenir leur religion et payer le « jizya » qui était la capitation ou une sorte d’impôt représentant les frais de la sécurité que le gouvernement islamique allait être censé d’assurer.

F) Lutte contre le racisme et le tribalisme

Tous les historiens avouent que le Prophète rappelait à diverses reprises et à différentes occasions :

«أيّها الناس، كلّكم لآدم، و آدم من تراب. لا فضل لعربي علي عجمي إلّا بالتقوي»[xxv][26]

« Ô hommes ! Vous êtes tous d’Adam et Adam est fait d’argile. Aucun arabe n’a aucune suprématie sur nul non arabe sauf par sa piété.»

Il dit :

«ليدعنّ رجال فخرهم بأقوام؛ إنّما هم فحم من فحم جهنم، او ليكوننّ أهون علي الله من الجعلان الّتي تدفع بأنفه النتن»[xxvi][27]

« Que ceux qui se rivalisent leurs races et leurs origines, arrêtent de le faire. Ceux qui agissent ainsi, chacun d’eux sera en fait un charbon des charbons de l’enfer ou ils seront auprès d’Allah moins précieux que les cafards qui repoussent les saletés par leur nez. »

Le Prophète accueillait Salman al-Fârsi aussi chaleureusement qu’Abu Dar al-Ghafâri, Miqdâd ibn Aswad al Kindi ou Ammâr ibn Yâsir. Parmi ceux-ci Salman avait pu précéder les autres. C’est pourquoi il a obtenu la médaille d’honneur de la « Maison »:

«سلمان منّا أهل البيت»[xxvii][28]

« Salmân est quelqu’un de notre maison »

Le Prophète faisait beaucoup attention à ce que les rivalités tribales et le sectarisme, qui produisaient des réactions auprès des gens, ne se revivifient plus. Au cours de la guerre d’Uhud, un jeune perse donna un coup à un ennemi et dit avec orgueil : « Reçois ceci de moi, garçon persan ». Une fois entendu, le Prophète sentit le danger et lui dit : « Pourquoi tu n’as pas dit « Moi je suis le garçon d’Ansar ?»[xxviii][29] Le Prophète dit ailleurs :

«ألا إنّ العربيّة ليست بأب والد، و لكنّها لسان ناطق، فمن قصر به عمله لم يبلغ به حسبه»[xxix][30]

« Sachez que ce n’est pas la langue arabe qui donne un enfant arabe et noble. » L’arabe n’est qu’une langue avec laquelle on parle. Celui dont les actes ne lui suffisent pas, ni son rang ni ses ascendances ne peuvent lui faire récupérer ses défauts. Allamé Maglisi, le cheikh Kulaini raconte dans son oeuvre ‘Ar-rawdatumin al Kâfi’ : « Un jour Salman al-Fârsi et certains disciples du Prophète s’étaient assis dans la Mosquée. Un propos autour des ascendances a débuté. Chacun prononça certaines idées mais à son tour, Salman al-Fârsi, grâce à l’éducation islamique acquise, au lieu de parler de ses descendances, se présenta ainsi :

« Je m’appelle Salmân, fils d’un serviteur d’Allah, j’étais égaré mais Allah le Sublime m’a guidé grâce à Mohammad, j’étais pauvre, Allah m’a enrichi grâce à Mohammad, j’étais une personne appartenant à un autre, Allah m’a libéré grâce à

Mohammad. Voici ma parenté et ma lignée. Entre temps le Prophète est entré et une fois qu’il appris les détails de la discussion, il dit :

«يا معشر قريش، إنّ حسب الرجل دينه، و مروثته خلقه، و أصله عقله»[xxx][31]

« Ô Qurayshites ! La gloire de chacun est dans sa religion, sa magnanimité est dans sa morale et son origine est sa Nation.... »

Le Prophète leur a fait comprendre de mettre leur honneur par rapport à la religion, la morale et la nation au lieu de le mettre en rapport à des os pourris.

Les enseignements du Prophète contre les rivalités orgueilleuses et racistes ont impressionné les coeurs des musulmans, surtout ceux des non arabes. C’était pourquoi les musulmans (tant arabes que non arabes) prenaient l’Islam comme leur appartenant et ils ne le considéraient pas étranger. C’est pourquoi les injustices des califes omeyyades ou abbassides n’ont pas pu rendre les musulmans non arabes septique envers l’Islam. Tout le monde savait que l’Islam était une chose et les actes des califes autre chose. Les objections des musulmans contre les musulmans étaient à cause de l’administration du califat qui ne suivait pas les ordres de l’Islam dessinés par le Prophète lui-même et maintenu par l’Ahl ul-Bayt qui étaient les gens de la maison, présent parmi les gens pour une durée de deux cent cinquante ans.

16. Le Prophète et la défense des fondements de l’Islam

Un groupe de la tribut de Taqif est venu chez le Prophète pour dire : «Nous sommes prêts pour nous convertir à l’Islam, mais nous avons trois conditions. Nous vous demandons de les accepter :

1. Permets-nous de continuer à adorer nos idoles une année de plus.

2. Permets-nous de nous abstenir de prier car cela nous est difficile. (La prière est fondée sur l’humilité devant Allah et cela était en pleine opposition avec l’orgueil des arabes).

3. Permets que notre grand idole ne soit pas cassé par nous.

Le Prophète a répondu : « J’accepte votre dernière suggestion, mais l’admission des autres conditions est impossible.

Si le Prophète acceptait le renouveau ou la prolongation de l’idolâtrie pour une année de plus, cela voudrait dire la confirmation de l’idolâtrie, même s’ils le demandaient pour une année ou vingt-quatre heures. Il était impossible de l’accepter, même s’ils demandaient de ne pas prier pour une durée de vingt-quatre heures, car le fait de ne pas prier accordé par un Prophète est impossible auprès du Prophète d’Allah.

BIBLIOGRAPHIE

Pour rédiger cet article, les sources suivantes ont été utilisées :

1. SIRA DU PROPHETE

2. REVELATION ET PROPHETIE

3. VINGT PROPOS

4. EPOPEE DE L’IMAM HOSSEIN (P.)

5. CONNAISSANCE DU CORAN

6. FIN DE LA MISSION DIVINE

7. MEMORIAL DES JUSTES

8. A PROPOS DE LA REVOLUTION ISLAMIQUE

9. MARTYR MOTAHARY : OEUVRES COMPLETES

Notes de références

[1][1]. Ibn Abial-Hadid , Sarh Nahj-ul-Balâqa Tome 15 p.203 , Ibn Hisâm As-Sira Tome 1 p.87.

[xxxi][2]. Le Commandant des Croyants ‘Ali (P.), sur la route de Koufa, entra dans la ville « d’Anbar » dont les habitants étaient iraniens. Ils se mirent à courir devant sa monture. L’Imam leur dit : « Cet acte vous fait du tort ici bas autant que de malheur dans l’au-delà et ne donne aucun intérêt aux gens. » La voie de l’éloquence – mots courtes numéro 37

[xxxii][3]. Al-Mahajjat-ul-Bayza’ – Tome 6 p, 44

[xxxiii][4]. Wassaél-us-Sia – Tome 12 p.16 – Kafi Tome 5 p. 71

[xxxiv][5]. Usul-e-Kafi – Tome 2 p. 260 – Le chapitre “Fazl U-Fuqara-el-muslemin” “Vertu des pauvres musulmans.

[xxxv][6]. Al Imran 159

[xxxvi][7]. Ibid.

[xxxvii][8].Bihâr ul-Anw’ar – Tome 22 p. 107

[xxxviii][9].Bihâr ul-Anw’ar – Tome 22 p.107

[xxxix][10]. Mas’udi Al-Tanbih wa l-Asrâf – P. 245 -246

[xl][11]. Ta baqät ibn Sa’d – Tome 2 p. 10 – 38

[xli][12]. Le Yémen est l’un des territoires ouverts et sans guerre grâce à la méthode sage de l’appel du Prophète de l’Islam.

[xlii][13]. Dans le texte exact de ce hadith, les vertus impératifs sont adressées à deux personnes

[xliii][14]. Bihârul-Anwar – Tome 1 p. 177.

[xliv][15]. Bihârul-Anwar – Tome 1 p, 97 – 99 avec une petite différence.

[xlv][16]. Bihâr ul-Anw’ar – Tome 16 p. 197

[xlvi][17]. La conclusion du pacte de fratérnité est possible même aujourd’hui. La

[xlvii][18]. Mosnad Ahmad ibn Hanbal - P. 560 – Sahih Bukhari – Tome 5 – p. 23.

[xlviii][19]. Baqara 148

[xlix][20]. Avant l’Islam il était l’esclave de Hadiga, Elle l’offrit au Prophète, Celui-ci le libéra.

[l][21]. Il s’agissait d’un plafond qu’on avait installé juste à côté de la Mosquée du Prophète à la Médine pour héberger un certain nombre de musulmans démunis. Ils étaient de bons musulmans, soumis aux ordres du Prophète et prêts à protéger la cause de l’Islam à tout moment. C’était le Prophète et les musulmans qui menaient leur vie.

[li][22]. Kâfi - Tome 5 p. 430 – 431

[lii][23]. Bihär ul-Anw’ar – Tome 22 – p. 118-121

[liii][24]. Sourate Nahl – Verset 125

[liv][25]. Sourate A’raf – Verset 157

[lv][26]. Tuhaf ul Uqul – P. 34 – Sira d’Ibn Hishâm – Tome 2 p. 414.

[lvi][27]. Sunan Abi Dawud – Tome 2 p. 624 – kanz ul-Ummâl de Muttaqi al-Hindi – Tome 1 p. 251

[lvii][28]. Bihâr al Anw’ar – Tome 10 p. 123.

[lviii][29]. Sunan d’Abi Dawud – Tome 2 p. 625

[lix][30]. Bihâr ul Anwâr – Tome 21 p. 137

[lx][31]. Ar-Rawdatu min al-Kâfi – Tome 8 – Hadith 203

PRÉFACE

Conformément à l'intérêt qu'elle accorde à la diffusion, à la promotion et à l'assimilation correcte de la civilisation islamique, et partant de la volonté d'accroître sa contribution aux différents volets de la vie moderne, l'Organisation islamique pour l'Éducation, les Sciences et la Culture - ISESCO - a inscrit dans son Plan d'Action 1998-2000 un projet intitulé "Faire connaître le patrimoine islamique et traiter les questions d'actualité".

Ce projet vise à vulgariser et à analyser ce patrimoine, selon une approche moderne. Il apporte un éclairage sur les questions et notions équivoques. Il aborde, aussi, les problèmes socioculturels de l'heure, ainsi que leurs conséquences économiques et politiques, et ce à la lumière des principes islamiques universels à vocation humaniste. Enfin, le projet propose des réponses aux questions et à la problématique de ces phénomènes socioculturels.

Par ailleurs, un de ses volets consiste à préparer une série de quinze études destinées à présenter l'approche islamique du questionnement des sociétés modernes. Ces études seront traduites et publiées, sous forme d'opuscules, en trois versions arabe, française et anglaise. Leur diffusion sera aussi assurée à travers la base de données islamique. Celle-ci a été mise au point par l'ISESCO, dans le but de mettre en ligne, grâce au réseau Internet, des informations sur l'Islam en tant que religion et civilisation.

Dans ce cadre, l’Organisation islamique se réjouit de présenter l’ouvrage intitulé "Études sur l'environnement: analyse de certains problèmes d'un point de vue islamique". Il a pour ambition de mettre en lumière les principes de l'Islam relatifs à l'environnement et à son assainissement. D'ailleurs, une des conclusions les plus remarquables de cet ouvrage montre comment la pollution, dans les sociétés modernes, est due à la négligence de ces principes.

A ce propos, nous aimerions remercier les auteurs de la présente étude, en l'occurrence Dr Ahmad Ar-Raïsouni, Dr Farouk Hamada et Dr Ahmad Al-Kadmiri, qui ont su si bien présenter la conception islamique du sujet abordé.

Nous n'oublions pas de remercier, également, Dr Najat Sebti qui en a assuré la traduction fidèle en français.

Avec sa publication, nous espérons avoir été à la hauteur des attentes du public.

Nous implorons Allah de nous gratifier de Sa sollicitude, de nous guider sur la bonne voie et de généraliser les bienfaits de la présente publication.

Dr Abdulaziz Othman Altwaijri

Directeur Général de l’Organisation islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture -ISESCO

Introduction

Les questions de l’environnement et les problèmes écologiques retiennent de plus en plus l’attention du monde, surtout à notre époque après que l’homme a vu se développer son savoir faire aux dépens de la sagesse et de la raison et après que les problèmes de l’environnement sont devenus une réalité incontournable qui menace la vie actuelle et future de l’homme, tant que celui-ci ne recourra pas intelligemment à sa conscience pour revenir sur son comportement destructeur du milieu naturel.

Il est par ailleurs évident que si l’homme s’était conformé aux prescriptions et aux orientations de l’Islam dans le domaine de l’environnement, il se serait libéré de tous les facteurs et de toutes les causes qui le compromettent.

C’est que le Tout Puissant, en permettant l’existence humaine sur terre, sait ce qui lui est profitable et ce qui lui est néfaste et peut la mener à la disparition. Dieu dit : « Ne connaît-Il pas ceux qu’Il a créés alors qu’il est le Subtil, l’Informé » (La Royauté, v : 14).

L’Islam a traité, sans entrer dans les détails, toutes les questions de l’environnement dans leur totalité et leur globalité. Dieu dit en effet dans son Livre : « Nous n’avons dans le Livre omis aucune chose.» (Les Troupeaux, v : 38), ainsi que : « Ensuite, nous t’avons placé sur une voie (procédant) de l’ordre. Suis-la donc … » (L’Agenouillée, v : 17).

La Sunna de son côté, a traité le problème de l’environnement à partir des “Hadithes” du Prophète (P.S) en reprenant les enseignements contenus globalement dans la révélation, comme le spécifie Dieu dans ce verset : «Il (le Prophète) ne parle pas par propre impulsion. C’est seulement là une révélation qui lui a été transmise …» (L’Étoile, v : 4).

L’Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture, visant à diffuser la pensée islamique pour en faire une réalité quotidienne à travers des études approfondies dans ce domaine, et utilisant pour cela une rédaction accessible à tous, m’a fait l’honneur en me chargeant de rédiger cette recherche autour du thème de l’environnement à travers le Coran et la tradition du Prophète.

Cette étude se divise en 3 chapitres :

- Le premier chapitre aborde la notion d’environnement selon son acception naturelle et civilisationnelle d’un point de vue de l’Islamique.

- Le deuxième chapitre se propose de démontrer le miracle divin dans la création de l’environnement.

- Dans le troisième chapitre seront traités certains problèmes écologiques quant à leurs causes et en tant que résultats des interactions entre les éléments des deux systèmes naturel et civilisationnel, ainsi que le point de vue de l’Islam et de la Sunna à leur égard de sorte que si l’homme s’était conformé aux prescriptions et aux enseignements de ces deux sources islamiques, il aurait pu éviter tous les problèmes de l’environnement auxquels nous assistons aujourd’hui.

Je prie Dieu de réserver aux responsables de l’ISESCO leur juste rétribution ici-bas et dans l’au-delà et de leur accorder le succès dans leur œuvre profitable au service de l’Islam et des Musulmans dans la diffusion de la culture islamique.

J’invoque aussi le Tout Puissant et lui demande d’inscrire ce modeste travail parmi mes bonnes actions le jour du Jugement dernier.

Dr Mohammad Assayed Jamil

CHAPITRE PREMIER

LA NOTION D’ENVIRONNEMENT D’UN POINT DE VUE ISLAMIQUE

A. La notion d’environnement

L’Environnement se définit comme étant le milieu ou l’espace où évolue l’être humain, comportant des phénomènes naturels et civilisationnels(1)sur lesquels il agit et dont il subit l’influence, lui permettant d’assurer sa subsistance, son habitat son habillement, ses soins et où il entretient par ailleurs des relations avec ses semblables et les autres espèces qui vivent sur la terre(2). Un éminent savant en matière d’environnement(3)pense que l’environnement se constitue d’un certain nombre de conditions et de matières ainsi que des interactions qui se produisent à l’état où se trouve la vie.

- Les conditions comportent les phénomènes climatiques déterminés par la température, l’humidité et la lumière ainsi que les phénomènes physiques comme l’attraction terrestre.

- Les matières renvoient à la constitution de la terre et ce qu’elle contient comme sol, eaux, faune et flore …

- Les interactions sont d’ordre physique, chimique et biologique en relation avec la croissance des espèces vivantes.

Ces interactions peuvent être ponctuelles comme celles qu’entretient l’individu avec son milieu, ou bien cycliques comme les cycles éolien et hydraulique. Les zones d’interaction peuvent être délimitées comme elles peuvent être aussi étendues à toute une sphère biologique comme l’atmosphère où se concentrent les gaz, l’hydrosphère comportant les richesses en eau de la terre et la lithosphère constituée elle, de la croûte terrestre. En d’autres termes, l’environnement comporte les trois dimensions: écologique, socio-économique et culturelle (système des valeurs) c’est pourquoi, en réalité, l’homme vit dans un environnement formé de trois domaines(4)qui interagissent, influent les uns sur les autres.

Le domaine biologique

C’est le milieu naturel que Dieu a créé et où l’homme représente une espèce vivante parmi tant d’autres.

Le domaine conçu par l’homme

Il comporte tout ce que l’homme a réalisé et conçu dans son environnement.

Le domaine social

Il s’agit là des systèmes qui organisent la vie socio-économique des êtres humains comme leurs traditions, leurs institutions administratives, législatives et socio-économiques.

L’environnement est en outre considéré comme formant un système fonctionnel, dont les éléments organiques ou non, complémentaires et interdépendants interagissent. Ce système dispose de ressources et de réserves ainsi que d’énergies et de matières essentielles qui fonctionnent d’une manière naturelle. Mais quand l’équilibre écologique est perturbé par l’action de l’homme, l’écosystème tendra d’abord à s’auto rééquilibrer. Ainsi par exemple, par alternance, la flore aura tendance à générer une population végétale stable selon les énergies dont elle dispose. Cette stabilité dans le système écologique traduit par ailleurs l’équilibre dynamique entre les ressources énergétiques et la matière ainsi qu’entre leurs productions.

A partir de cette définition, l’environnement se constitue des deux systèmes(5)que sont l’environnement naturel et l’environnement civilisationnel.

L’environnement naturel

Il comprend le sol, l’eau et les gaz ainsi que la faune, la flore et les diverses relations naturelles qui résultent des interactions entre les éléments du système naturel où évolue la créature humaine.

L’environnement civilisationnel

On entend par là les systèmes conçus par l’homme dans son milieu naturel comme l’organisation de la cité et du monde rural tels que : l’habitat, les rues, les centres industriels, le technologie, l’agriculture, les institutions sociales et économiques ainsi que toutes les activités visant à assurer les besoins de l’homme dans sa vie, mais aussi tous les moyens auxquels il recourt pour résoudre les problèmes résultant des rapports qu’il entretient avec son milieu naturel.

Il est bien difficile, voire impossible, d’établir une distinction entre ces deux environnements. L’homme en effet, depuis qu’il est apparu sur terre et à travers les différentes étapes de l’évolution de sa civilisation, n’a pas manqué d’influer sur la majorité, sinon sur tous les systèmes naturels dans les rapports qu’il a entretenus avec eux et par les transformations qu’il leur a fait subir. En contre partie, et en tant que créature organique, l’être humain compte sur les différentes ressources de l’environnement pour assurer ses besoins vitaux tels que la lumière, la température, l'habitat, l'eau la nourriture, l’air etc.

vendredi, 15 février 2013 21:36

"Quel est le meilleur verset dans le Coran?"

Avant d'aborder la question principale, je dois dire que le Coran lui-même est le meilleur livre et surtout les livres célestes. Tous les versets sont au plus haut niveau de perfection et de la transcendance. Par conséquent, nous ne pouvons pas différencier entre eux disant qu'un verset est meilleure et plus grande mesure que les autres versets et d'autres. Les versets entiers du Coran sont pleins de miracles, pleine de lumière et plein de conseils. Par conséquent, nous ne pouvons pas pointer un verset en disant: absolument, c'est mieux dans tous les aspects des autres versets du Coran.

En attendant, il convient de noter qu'il est possible que certains des versets ou sourates du Coran pourrez profiter de plus grande importance d'un aspect particulier d'autres versets et sourates. Par exemple, certains des sourates du Coran Sourate Yusuf est plus beau en termes d'être magnifiquement construites et les comptes historiques. De même, certains des sourates du Coran ont été décrits et désignés comme "Umm al-Kitab" (Mère du Livre) et «Qalb al-Quran» (Cœur du Coran), etc, indiquant la supériorité de ceux sourates sur d'autres sourates.

1. Le Saint Prophète de l'Islam (PSLF) a dit:

«أَنَّ النَّبِیَّ(ص) قَالَ لِجَابِرٍ أَ لَا أُعَلِّمُکَ أَفْضَلَ سُورَةٍ أَنْزَلَهَا اللَّهُ فِی کِتَابِهِ قَالَ (بَلَى) عَلِّمْنِیهَا فَعَلَّمَهُ الْحَمْدَ أُمَّ الْکِتَاب‏‏»1

Il est rapporté par Jabir (qu'Allah le bénisse) que Rasulullah (PSLF) a dit: "O Jabir, mieux vous informer sur sourate révélée dans le Coran," Jabir a dit: "Ô Messager d'Allah, s'il vous plaît me renseigner!" Le Messager d'Allah (BPD) a dit: "C'est Fatiha tul Kitab"

2. Il est rapporté par l'Imam Ja'far Sadiq (AS) a dit:

« عَنْ أَبِی عَبْدِ اللَّهِ (ع) قَالَ: إِنَّ لِکُلِّ شَیْ‏ءٍ قَلْباً وَ إِنَّ قَلْبَ الْقُرْآنِ یس....‏»2

"Tout a un cœur et le cœur du Coran est la sourate Yasin"

3. Le Saint Prophète (PSLF) a rapporté que dit:

«َانَّ النَّبِیَّ (ص)‏ لِکُلِّ شَیْ‏ءٍ عَرُوسٌ وَ عَرُوسُ‏ الْقُرْآنِ‏ الرَّحْمَن‏»3

"Tout a une épouse, et l'épouse du Coran est la sourate Al- Rahman.

4. L'auteur de Majma ' al -Bayan raconte une tradition dans laquelle le Saint Prophète (PSLF) introduit le verset 30 de la Sourate Al-Shura est le meilleur verset du Coran :

«َ ما أَصابَکُمْ مِنْ مُصیبَةٍ فَبِما کَسَبَتْ أَیْدیکُمْ وَ یَعْفُوا عَنْ کَثیر»4

"Et vous souffrez tout malheur est le résultat de ce que vous avez vous-mêmes commis, mais Il pardonne beaucoup."

Le texte de la tradition est la suivante:

«و روی عن علی(ع) أنه قال، قال رسول الله(ص) خیر آیة فی کتاب الله هذه الآیة یا علی ما من خدش عود و لا نکبة قدم إلا بذنب و ما عفا الله عنه فی الدنیا فهو أکرم من أن یعود فیه و ما عاقب علیه فی الدنیا فهو أعدل من أن یثنی على عبده»5

Imam Ali (AS) a dit: «Le Messager d'Allah (PSLF) a déclaré que le meilleur verset dans le Coran est ce verset (verset 30 de la Sourate Al-Shura) Oh Ali, aucune blessure et aucun tombe sur le sol. sauf pour punir les pécheurs dans l'au-delà, comme il a pardonné dans ce monde et Il est plus juste que la double satisfaction pour la même infraction."

Comme vous pouvez le voir, c'est par la miséricorde du Seigneur que ce verset est considéré comme plus important que d'autres versets.

Remarques:

‘Ayyashi, Muhammad bin Mas’ud, Tafsir al-‘Ayyashi, vol.1, p. 20.

Ibn Babvayh, sawab al-A’maal wa Iqab al-A’maal, p.111.

Al-Kaf’ami, Ibrahim bin Ali, Al-Mesbah Lil-Kaf’ami (Jannatul Amaan al-Waquiyah), p. 446

Al-Shura, 30

Tabarsi, Fazl bin Hassan, Majma’ ul-Bayan fi Tafsir al-Quran, vol. 9, p. 47.

Le vice-Premier ministre israélien, Moshé Yaalon, a déclaré mercredi soir que le «Hezbollah possède des dizaines de milliers de missiles dont certains de longue portée, capables d’atteindre n’importe quel point en Israël».

Le dirigeant israélien a indiqué que «la prochaine guerre avec le Liban sera différente de celle de 2006».

«La prochaine guerre sera longue et différente de tous les autres conflits qu’ « Israël » a livrés dans le passé», a-t-il conclu.

Dans ce contexte, des sources occidentales ont rapporté que le Hezbollah a renouvelé ses stocks de roquettes et de missiles antichars, a renforcé sa capacité antiaérienne et s'est équipé de missiles terre-mer pour frapper des cibles navales.

Le Hezbollah est, selon les spécialistes occidentaux, en mesure de mobiliser en cas de conflit 50 000 à 60 000 combattants dont 2 000 à 2 500 militaires professionnels, soit autant d'hommes que l'armée libanaise.

 

vendredi, 15 février 2013 21:18

Iran : Fabius est inquiet!

Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé jeudi sa préoccupation face au manque de coopération de Téhéran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant son programme nucléaire.

"Le refus persistant de l'Iran de finaliser ses discussions avec l'AIEA pour faire toute la lumière sur les finalités de son programme nucléaire est très préoccupant", a déclaré le porte- parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, soulignant les efforts déployés par l'organisme international pour avancer dans son enquête sur les visées du programme nucléaire iranien.

"Malheureusement, l'Iran n'a pas saisi les occasions de ses réunions avec l'Agence pour s'engager enfin dans une démarche de coopération et de transparence", a estimé le haut diplomate français.

"A l'inverse, nous constatons que l'Iran a annoncé l'installation de centrifugeuses de nouvelle génération sur le site de Natanz (centre), destinées à accélérer son programme d'enrichissement de l'uranium", a-t-il encore regretté.

M. Lalliot a, en outre, appelé Téhéran à coopérer avec l'AIEA "en vertu de ses obligations internationales", citant à l'appui de ses propos les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil des gouverneurs de l'AIEA adoptées en novembre 2011 et en septembre 2012.

Lors d’une rencontre avec les chefs des commissions des affaires étrangères et de la sécurité nationale du parlement syrien, le chef de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement islamique iranien a déclaré : « La résistance du peuple syrien servira de modèle pour la résistance des nations indépendantes face aux puissances mondiales.

Selon le bureau de la presse du parlement islamique iranien, les chefs des commissions des affaires étrangères et de la sécurité nationale du parlement syrien en visite en Iran à la tête d’une mission parlementaire de haut rang ont rencontré Alaeddin Boroujerdi, chef de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement islamique iranien.

Faisant allusion à ce que le peuple syrien est le gagnant de la crise actuelle en Syrie et qu’il traversera les conditions difficiles actuelles en toute honneur, Broujerdi a indiqué : « La république islamique d'Iran est sérieuse dans sa position de défendre le peuple et la souveraineté nationale de la Syrie comme axe de la résistance face au régime sioniste et restera aux côtés de la nation syrienne. »

« Le parlement iranien soutient toute action en soutien à la Syrie face aux complots fomentés par ses ennemis », a-t-il souligné.

Faisant allusion à ce que le peuple iranien suit avec vigilance et sensibilité les évolutions syriennes et la résistance courageuse du peuple syrien, le chef de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement islamique iranien a précisé : « La résistance du peuple syrien est un exemple à suivre pour la résistance des peuples indépendants face aux puissances mondiales. »

« Toute solution à la crise syrienne, sans obtenir l’accord du gouvernement syrien sera vouée à l’échec », a-t-il ajouté.

Les deux parties ont mis l’accent, au cours de cette rencontre, aux consultations étroites des commissions des affaires étrangères et de la sécurité nationale des parlements des deux pays.

Lors de ces entretiens, Mohammad Sobhi Abolchamat, chef de la commission de la sécurité nationale et Mme Fadya Dib, chef de la commission des affaires étrangères du parlement syrien ont remercié les soutiens apportés par la république islamique d'Iran à la Syrie durant la crise qui secoue le pays depuis 20 mois, soulignant : « Les relations stratégiques irano-syriennes représentent le principal axe de la résistance face au régime sioniste. »

Imam Khamenei: Le Centre islamique de Qom est la visualisation de cinquante années d’efforts et de la lutte

Pendant les années difficiles de la lutte contre le régime du taghut (régime du Shah), tout le monde pouvait entendre les messages courageux du centre islamique de Qom.

L’imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, dans un message à l’occasion de la conférence des professeurs des centres islamiques sur les cinquante années d’activités scientifiques, culturelles et politiques du centre d’enseignement islamique de Qom, lu par l’Hodjat-ol-islam Mohamadi Golpaygani, responsable du bureau du Guide suprême, a déclaré :

“ Au nom de Dieu, clément et miséricordieux,

Cette conférence est un évènement important et une façon de montrer notre reconnaissance pour cinquante ans de travail sincère des religieux dans les milieux scientifiques islamiques. Ce centre a été créé dans les conditions les plus difficiles et pour répondre à un besoin pressant, et à diverses époques, sous la dictature (du shah) et sous la République islamique, a continué une lutte sacrée et difficile.

Pendant les années difficiles de la lutte contre le régime du taghut (régime du Shah), tout le monde pouvait entendre les messages courageux du centre islamique de Qom et ni les menaces, ni les arrestations, ni les condamnations à l’exil n’ont pu venir à bout de la résistance des religieux révolutionnaires de ce centre spirituel.

Après la victoire de la Révolution islamique et l’instauration de la République islamique d’Iran, les membres de ce centre ont été présents dans de nombreuses activités politiques, scientifiques, de recherches et de Djihad. L’image exceptionnelle de ces centres et des grandes références religieuses, dans les responsabilités religieuses et politiques, a fait qu’une grande partie du peuple d’Iran considère leurs déclarations dans ces domaines, comme des références.

Aujourd’hui, après cinquante ans d’expérience politique et révolutionnaire, ce centre est confronté à de nouveaux défis et à de nouveaux besoins. Ce centre sera renforcé par ses efforts, sa créativité et son courage et par la sincérité et la bonne foi qui le caractérisent. Aujourd’hui, les jeunes qui ont été formés dans ces centres ont le regard fixé sur des horizons lointains et de grandes ambitions.

Les occasions et l’espoir sont des bienfaits divins, qui ont été donnés à ce grand peuple à cause de son mérite. L’art de ce centre et de l’association des professeurs des centres islamiques, est d’avoir pu utiliser au maximum, ce capital divin dans les activités religieuses et révolutionnaires, et de préparer un avenir brillant avec la réalisation des promesses de Dieu qui a dit dans le Coran :

أَلَمْ تَرَ كَیْفَ ضَرَبَ اللّهُ مَثَلاً كَلِمَةً طَیِّبَةً كَشَجَرةٍ طَیِّبَةٍ أَصْلُهَا ثَابِتٌ وَفَرْعُهَا فِی السَّمَاء، تُؤْتِی أُكُلَهَا كُلَّ حِينٍ بِإِذْنِ رَبِّهَا...

Que les grâces et le salut divins vous accompagnent

Seyed Ali Khamenei

Février 2013

L'Iran a réagi, par la voie de son porte-parole du Ministère iranien des Affaires étrangères...

aux récentes déclarations attribuées au Ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal qui avait parlé de la tentative iranienne de se doter de l'arme nucléaire. « Ces sont des déclarations, dénuées de tout fondement. Les activités iraniennes en matière de nucléaire sont, purement, pacifiques » c'est en ces termes que le porte-parole de la diplomatie iranienne a réagi aux propos de Saoud al-Fayçal.

« Membre du TNP, traité de non-prolifération nucléaire, la République islamique d'Iran s'estime engagée à tous les engagements et il n'y pas lieu d'aucune inquiétude » a-t-il précisé.

Un manifestant a été tué et d'autres blessés jeudi lors d'affrontements avec la police dans des villages chiites à Bahreïn, selon l'opposition, au deuxième anniversaire du soulèvement maté dans ce pays du Golfe Persique.

Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue tôt dans plusieurs villages chiites, selon des témoins, pour protester contre le gouvernement et commémorer le soulèvement animé par la majorité chiite réclamant des réformes politiques dans cette monarchie dirigée par une dynastie sunnite.

Les manifestants répondaient à un appel à la grève générale et à la désobéissance civile jeudi, lancé par le "Collectif du 14 février", un groupe clandestin radical qui orchestre la mobilisation via les réseaux sociaux.

Hussein al-Jaziri est mort après avoir été grièvement blessé, notamment à la poitrine, par des tirs à la chevrotine lors d'affrontements entre forces anti-émeutes et manifestants dans le village de Daih, a annoncé la principale formation de l'opposition chiite, Al-Wefaq.

Selon AFP, le ministère de l'Intérieur a confirmé un décès. "Un blessé, âgé de 16 ans, a été prononcé mort à son admission à l'hôpital Salmaniya" à Manama, a indiqué le ministère sur Twitter sans donner de détail. L'affaire a été confiée au parquet, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le Wefaq a dénoncé "un recours excessif à la force" de la part des autorités qui répriment les manifestations "sauvagement et en faisant usage de toutes sortes d'armes".

Les forces anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré à la chevrotine contre les manifestants, qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov en direction des policiers, déployés en force autour des villages chiites, ont indiqué des témoins faisant état de plusieurs blessés.

"Le peuple veut la chute du régime", "A bas Hamad", le roi de Bahreïn, scandaient les protestataires dans plusieurs villages chiites, dont Sitra, Barbar et Bilad al-Qadim, dont ils ont bloqué les accès par des pneus enflammés, des troncs d'arbres ou des bennes à ordures, selon des habitants.

Autour de Sanabes, proche banlieue de Manama, les forces de sécurité sont intervenues pour empêcher des dizaines de manifestants de marcher sur la "Place de la Perle", symbole du soulèvement du 14 février 2011, ont indiqué des témoins.

Le "Collectif du 14 février" a prévu une marche jeudi sur cette place, dont le monument central a été totalement rasé par les autorités peu après la répression en mars 2011 d'un mois de contestation.

L'opposition réclame notamment une monarchie constitutionnelle, un gouvernement issu d'élections et la fin de la discrimination confessionnelle.

Le chef de la police, Tarek al-Hassan, a averti dès mercredi dans un communiqué que des renforts policiers avaient été déployés dans le pays, invitant la population à "ne pas se joindre (...) aux activités illégales!!!"

Les nouveaux affrontements ont eu lieu malgré la tenue, mercredi, d'une deuxième séance du dialogue national entre l'opposition et le gouvernement.

Ce dialogue, entamé dimanche dans le but de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il est plongé depuis deux ans, doit se poursuivre dimanche prochain, ont indiqué les autorités.

La contestation s'est soldée par 80 morts selon la Fédération internationale des droits de l'Homme, et plusieurs dirigeants de l'opposition sont emprisonnés.

Amnesty international a réclamé jeudi la libération de ces opposants. "Il est temps que les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression soient libérés et que le harcèlement d'autres militants cesse", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, responsable d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué.