تقي زاده

تقي زاده

dimanche, 01 janvier 2017 22:59

Un ministre tué le premier janvier 2017

Après des troubles au Gabon, en Gambie et en RDC où le président a fini par renoncer au pouvoir pour un troisième mandat, l'instabilité latente s'étend au Burundi. Au premier jour du nouvel an chrétien, le ministre burundais de l’environnement a été assassiné. 

Ce meurtre est le premier visant un ministre en place depuis que le Burundi a plongé dans une grave crise politique en 2015, comme le précise l'AFP.  Le ministre de l’environnement du Burundi a été tué par balles par un agresseur inconnu, tôt dimanche matin premier janvier dans la capitale Bujumbura, a annoncé la police locale. 

Le ministre burundais de l'Environnement, Emmanuel Niyonkuru (Archives) 

Ce meurtre est le premier visant un ministre en place depuis que le Burundi a plongé dans une grave crise politique dont le scénario est toujours le même : la tentative du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015 a provoqué les contestations et ce, après un retour à la stabilité en 2015. Selon les chiffres relatés par les médias occidentaux, au moins 500 personnes ont été tuées et 300 000 ont choisi l’exil depuis le début de la crise politique au Burundi en avril 2015. 

Emmanuel Niyonkuru, 54 ans, ministre de l’eau, de l’environnement et de la planification, a été « tué par un homme armé d’une arme à feu, alors qu’il se rendait à son domicile à Rohero, vers 00 h 45 », selon un tweet du porte-­parole de la police, Pierre Nkurikiye, qui a précisé qu’une femme a été arrêtée après cet « assassinat ». 

Pourquoi déstabiliser le Burundi? 

« Pays des Mille et Une Collines» comme on l’appelle, le Burundi est situé au cœur de l’Afrique sur la Crête Congo-Nil, entre l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est. Le Burundi est au centre des grandes communautés régionales dont la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), le Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) et l’East African Community (EAC).

Cette intégration confère aux "entreprises occidentales" établies au Burundi un très vaste marché de plus de 450 millions de consommateurs ! Le Lac Tanganyika, deuxième lac le plus profond au monde avec 320.000 km², offre la possibilité de faire de Bujumbura, Capitale du Burundi, un carrefour commercial idéal pour les puissances occidentales au cœur de l’Afrique.

En plus, Bujumbura est facile d’accès à partir de tous les aéroports du monde grâce aux vols réguliers des grandes compagnies aériennes. Dans la sous-région, Bujumbura est située à 25 minutes de vol de Kigali (Rwanda) ; à 1h 30 min de vol de Nairobi et d’Entebbe (Kenya et Ouganda) ; à 2 heures de vol de Serengeti et Zanzibar (Tanzanie).

Tous ces éléments font de ce pays africain une excellente proie pour des convoitises occidentales. 

Un président qui défie l'Occident

Pierre Nkurunziza "a osé" le 18 octobre signer une loi demandant le retrait du Burundi de la CPI. Selon RFI, le gouvernement burundais a affirmé que la cour est un instrument de pays puissants utilisé pour punir les dirigeants qui ne se soumettent pas à l'Occident. Ce discours s'entend plus des dirigeants africains, anciennement alliés de l'Occident et qui tombent les uns après les autres en disgrâce. 

Après le retrait du Burundi de la CPI, l'Union européenne a décidé de sanctionner le pays qu'elle qualifie d'"un des plus pauvres de l'Afrique" et ce sous prétexte d'avoir à "payer les salaires des soldats burundais engagés au sein de l'Amisom". L'organisation européenne qui se dit le premier donateur du Burundi affirme aussi fournir 20% du budget annuel de ce pays africain. Difficile à croire quand on sait à quel point le pays est riche en ressources minières et comment cette richesses arrive enfin sur le marché européen via un vaste réseau de trafic. Le sous-sol burundais regorge de nombreux minerais encore inexploités, notamment le coltan, le nickel, le walframite ou encore l’or.

 

Les soldats burundais de l'Amisom (photo d'archives 2013)

Les entreprises occidentales flairent également une odeur de pétrole dans ce pays qui ne compte, pour le moment, que sur le seul café comme principale source de devises fortes à l'exportation. 

Et l'avenir? 

Les sanctions européennes qui frappent le Burundi n'ont pas réussi à faire plier le président Pierre Nkurunziza qui a plutôt multiplié les gestes de défi.

L'Union européenne multiplie donc de son côté les tours de vis. En octobre 2016, l'Europe a donc décidé de canaliser l'argent destiné au contingent burundais au sein de l'AMISON. L'objectif avoué est de trouver un moyen de payer directement les soldats burundais, sans passer par leur gouvernement burundais. Ultime mépris pour la souveraineté d'un Etat africain. Entre-temps, le contingent burundais n'a pas été payé depuis 9 mois.

dimanche, 01 janvier 2017 22:58

Kabila renonce au pouuvoir

Après quinze ans de mandat marqué par un retour à la stabilité dans un vaste pays qu'est la RD Congo, Joseph Kabila, le président congolais a décidé de quitter le pouvoir après les prochaines élections présidentielles prévues en 2017.

Cette décision a été prise après un accord négocié avec l'opposition par la conférence épiscopale congolaise, une opposition qui avait menacé de " mobiliser la population". Le président Kabila se serait également engagé à ne pas modifier la Constitution afin de pouvoir briguer un 3e mandat. Bref, Kabila hisse le drapeau blanc. 

Joseph Kabila dit ne plus vouloir briguer un nouveau mandat (Archives)

Agé de 45 ans, Joseph Kabila est devenu président en 2001 après l’assassinat de son père. Réélu une deuxième fois en 2011, le président devait terminer son mandat en 2016. Mais il a reporté sine die les nouvelles élections présidentielles provoquant la colère de ses opposants. Cette colère s'est traduite en acte et le 19 décembre dernier, une grande manifestation anti-Kabila à Kinshasa s'est dégénérée en violence et a coûté la vie à au moins 40 personnes, à en croire les sources onusiennes. Toujours selon ces sources, près de 500 personnes auraient été arrêtées par les forces de sécurité.

Mais pourquoi Kabila est tombé en disgrâce ? 

La République démocratique du Congo est dotée d’une abondance de ressources minérales rares du nord-est au sud-est du pays (coltan, diamants, or, cuivre, cobalt, zinc, manganèse…), de ressources forestières et de faune (gorilles, okapis…) très riches et de vastes sols fertiles propres à l’agriculture (café, tabac, thé…). Tout ceci ne peut ne pas intéresser les puissances occidentales. La RD Congo est presque un continent avec 2,345 millions km². Sa superficie est quasiment quatre fois celle de la France ( 643 801 km²). La RDC, ce sont 1000 milliards USD d’exportation annuelle et pourtant son budget annuel n’est que de 10 milliards USD. 990 milliards sont partagés entre une soixantaine de multinationales occidentales chaque année. L’enjeu des élections politiques en RD Congo, c’est le partage des 10 milliards USD annuels. 

Les actes de violence qui se sont multipliés ces dernières semaines au Congo devraient être interprétés en ce sens.

Le journal Britannique The Guardian revient d'ailleurs longuement sur la situation politique en République démocratique du Congo, dans un article publié sur son site internet le jeudi 10 novembre et qui montre les ressorts de cette crise politique qui aurait dû se transformer en une  révolution de couleur en Afrique. 

Etienne Tshisekedi, président du Rassemblement et de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)(Archives)

The Guardian affirmait que les dirigeants de l’opposition avaient averti que la République démocratique du Congo (RDC) fera face à une guerre civile si le président Joseph Kabila ne renonce pas au pouvoir et ne démissionne pas à la fin de son mandat, le 19 décembre prochain.

"Le peuple prendra le pouvoir", avait déclaré Etienne Tshisekedi, président du Rassemblement et de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), cité par le journal The Guardian. "Kabila [le Président] a exécuté un coup d’état contre lui-même en signant cet accord [issu du Dialogue politique et qui prolonge son mandat], parce qu’il a fait un serment pour protéger la Constitution", ajoutait l’opposant congolais.

Après le Gabon et la Gambie, la RD Congo est le troisième pays africain à avoir connu des troubles pré et post-électoraux. 

Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, a déclaré que les troupes françaises déployées au Tchad devraient "préparer une longue guerre" contre le terrorisme.

La base aérienne 172 Fort-Lamy, créée en 1939, est un site opérationnel de l'Armée de l'air française, situé sur le territoire de la ville de N'Djamena, au Tchad dans la région du Sahel. La présence de la France au Tchad est donc de longue date. Mais la visite du PM français à la veille du nouvel an dans ce pays où il a rendu visite aux soldats français semble faire l'écho de nouvelles inquiétudes de Paris.

Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve en visite le 29 décembre 2016 à N’Djamena©AFP

"Nous devons nous préparer à une longue guerre dans un environnement qui a subi des changements dramatiques", a déclaré Cazeneuve aux soldats français au Tchad où il a rencontré le Premier ministre tchadien Albert Pahimi Padacke et le Président Idriss Déby pour discuter de la sécurité.

"La France aidera toujours le Tchad à surmonter ses difficultés", a déclaré Cazeneuve après la rencontre avec le président Déby, l'un des plus proches alliés de la France. Le fait que Cazeneuve se déplace au Tchad pour sa première visite officielle à titre de premier ministre est bien significatif. 

La France dispose d'un contingent de 4.000 soldats au Tchad pour une mission baptisée "Barkhane". Cette opération a débuté en 2014 et elle est officiellement destinée à combattre des "groupes terroristes à travers de vastes étendues de désert dans la région du Sahel au sud du désert du Sahara".

Les troupes françaises utilisent des drones équipés de caméras et d'appareils de vision nocturne pour effectuer des vols de reconnaissance dans les déserts de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad.

Le régime d'Idriss Déby est un allié clé de la France  dans la région. Le Tchad devint une colonie française en 1900 et, malgré son accession à l'indépendance en 1960, reste un partenaire proche de Paris. Les relations privilégiées de la France avec le régime Déby sont régulièrement dénoncées par l'opposition qui estime que l'opération Barkhane, c’est un soutien à Idriss Déby, au pouvoir depuis plus de 20 ans.

L'opposition a invité à plus d'une reprise la France à réviser la politique de son dispositif militaire au Tchad. “La présence militaire française devrait servir à réconcilier la classe politique tchadienne et non à maintenir à tour de bras le régime d’Idriss Déby”, estime l'opposition qui rappelle qu’“à deux reprises, en 2006 et en 2008, les rebelles étaient prêts à renverser le pouvoir en place s'il n’eut été l’intervention de l’armée française”.

Le Tchad, clés d'une longue présence au Sahel

Sous prétexte de lutter contre une recrudescence du terrorisme et des inquiétudes sur la sécurité mondiale, la France et les Etats-Unis ont récemment étendu leur présence dans le pays africain.

Le Tchad est riche en or, en uranium et en pétrole. En 2003, un pipeline de quatre milliards de dollars a lié ses champs de pétrole à des terminaux sur la côte Atlantique pour l'exportation vers les pays occidentaux.

Critiquée pour son incapacité à assurer la sécurité des citoyens, la police allemande a interpellé et interrogé des centaines de personnes d’origine nord-africaine à Cologne.

Les forces de sécurité allemandes ont arrêté, dimanche 1er janvier, des centaines de personnes d’origine nord-africaine dans les deux principales gares de la ville afin de prévenir des agressions sexuelles similaires à celles qui ont eu lieu l’année dernière à la même date.

Plus de 1 800 policiers ont été déployés à travers Cologne alors que seuls 140 agents étaient chargés de garantir la sécurité de la nuit du Nouvel An 2016.

Plusieurs personnes se plaignent d’avoir été arrêtées en raison de leur origine.

Les policiers allemands contrôlent de jeunes hommes à la gare principale de Cologne, après les célébrations du Nouvel An, le 1er janvier 2017. © Reuters

De nouvelles caméras de surveillance ont été placées aux alentours des gares de Cologne et une vingtaine de blocs de béton ainsi que des poids lourds ont été installés sur les ponts et les lieux de rassemblement afin de prévenir une attaque au camion-bélier similaire à celle qui s’est récemment produite sur un marché de Noël à Berlin. Ladite attaque avait fait 12 morts et 56 blessés.

Deux cas d’abus sexuels pendant les festivités du Nouvel An 2017 ont été jusqu’ici rapportés à Cologne.

L’année dernière, 600 femmes allemandes avaient fait l’objet d’agressions sexuelles et de vols la nuit du Nouvel An 2016 à Cologne. Les hommes impliqués dans cette affaire étaient pour la plupart d’origine africaine et arabe.

Expulsés sur l’ordre du président sortant Barack Obama, 35 diplomates russes accusés d’ingérence dans le scrutin présidentiel du mois de novembre dernier ont quitté Washington.

Selon le service de presse de l’ambassade de Russie à Washington cité par Reuters, l’avion transportant ces diplomates a décollé de l’aéroport international de Washington-Dulles, samedi 31 janvier 2016. 

Washington accuse notamment des pirates informatiques russes d’avoir dérobé des dizaines de milliers d’emails de responsables démocrates. Ces messages ont ensuite été mis en ligne, jetant une lumière crue sur les délibérations internes du camp démocrate et brouillant le message de sa candidate, rapporte France 24.

Cependant, le président russe Vladimir Poutine n’a pas pris de mesures de rétorsion et a simplement déclaré qu’il passerait au peigne fin les propositions du futur président Donald Trump, lors des prochaines tractations. 

Une explosion dans une mosquée chiite a secoué la ville de Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, faisant 6 blessés.

L’explosion a eu lieu ce dimanche soir dans la mosquée Imam Ali (béni soit-il), située dans le 7e district de Hérat, dans le quartier de Pol-Baghe Zabideh, après la prière du soir.

Tous les blessés, dont l’un se trouve dans un état critique, ont été immédiatement transférés à l’hôpital central de Hérat, rapporte l’IRNA. Abdolrouf Ahmadi, porte-parole de la police de Hérat, a affirmé qu’une femme se trouvait parmi les blessés.

Les raisons de l’explosion restent encore à élucider et une enquête est en cours.  

Il s’agit de la deuxième explosion dans cette mosquée chiite, depuis les deux derniers mois. Fin novembre, la mosquée Reza'i avait été également la cible d’une attaque à la bombe. L’imam de la prière et trois fidèles avaient été blessés.

Les oulémas chiites et sunnites de Hérat ont aussitôt condamné l’attaque contre la mosquée Reza'i et estimé qu’elle visait à créer des conflits interreligieux en Afghanistan. 

dimanche, 01 janvier 2017 22:46

Syrie: Moscou obtient l'appui de l'ONU

Alors que les Nations unies viennent de soutenir l'initiative de paix de la Russie et de la Turquie, la Syrie a vécu une deuxième journée de calme relatif malgré quelques violations du cessez-le-feu et l'attentat de deux kamikazes.
 
Dans la ville côtière de Tartous (ouest), contrôlée par le gouvernement syrien, deux kamikazes qui tentaient de rejoindre les festivités du nouvel an ont fait exploser leur ceinture explosive à un barrage de sécurité, tuant deux membres des forces syriennes, a rapporté l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ONG pro-rebelles basée à Londres.

La trêve tenait cependant tant que bien que mal à travers le pays, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité samedi une résolution appuyant le cessez-le-feu entré en vigueur depuis jeudi soir et censé être le prélude à des négociations de paix entre l'Etat syrien et l'opposition.

Cette résolution de compromis, qui n'a toutefois pas entériné les modalités de l'initiative de Moscou et d'Ankara, a été adoptée à l'issue de consultations à huis clos: elle souligne que le Conseil "accueille avec satisfaction et soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et faire démarrer un processus politique" de règlement du conflit qui ravage le pays depuis près de six ans.

Mais le Conseil s'est contenté de "prendre note" de l'accord présenté par les Russes et les Turcs le 29 décembre, sans que les Américains y soient associés.

Le Conseil de sécurité a rappelé aussi la nécessité d'appliquer "toutes les résolutions pertinentes de l'ONU" sur la Syrie.

C'est la première fois depuis le début de la guerre en mars 2011 que les Etats-Unis, soutien de l'opposition, ont été écartés d'une initiative de paix en Syrie. L'administration du président sortant Barack Obama l'a cependant qualifiée d'"évolution positive", trois semaines avant l'investiture de Donald Trump.

- Poutine faiseur de paix -
En revanche, c'est la première fois que la Turquie parraine un tel accord, grâce à son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, qui veut se poser en faiseur de paix après son intervention militaire au côté du régime syrien à l'automne 2015.

Le cessez-le-feu, entré en vigueur jeudi à 22h00 GMT sur l'ensemble de la Syrie et dont les groupes extrémistes Daech et Fateh al-Cham sont exclus, doit permettre des négociations de paix prévues fin janvier à Astana, au Kazakhstan, sous l'égide de la Russie et de l'Iran, les parrains de la Syrie, et de la Turquie, qui soutient les rebelles.

Le Conseil de sécurité a cependant insisté sur le fait que ces pourparlers à Astana "sont une étape importante en prévision de la reprise de négociations (intersyriennes) sous les auspices de l'ONU le 8 février 2017".

De son côté, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Chamkhani, a prévenu que "toute négociation politique qui conduirait à l'affaiblissement du pouvoir du gouvernement (...) en Syrie ou à offrir une partie de la Syrie à des groupes terroristes ou à une occupation militaire étrangère (...) est vouée à l'échec".
Une résolution réclamant l’arrêt de la colonisation du régime sioniste dans les Territoires palestiniens a été adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis en relief l’oppression de ce régime. Les États-Unis se sont abstenus et les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte.
Le régime sioniste a aussitôt réagi en suspendant ses relations diplomatiques avec 10 pays et en menaçant l’Onu d’interrompre ses aides financières. Trump a parlé de « changement dans la politique américaine vis-à-vis de l’Onu ». 
C’est la première fois depuis 36 ans, que les États-Unis n’imposent pas leur véto à une décision anti israélienne de l’Onu. Ce message rejeté par les occupants sionistes, est cependant le signe de l’isolement du régime sioniste et de l’abandon progressif de ses alliés qui n’arrivent plus à trouver de prétexte à sa politique violente et illégale.
Gholam Ali Karimi, professeur à l’université iranienne Kharazmi, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique, a déclaré que cette décision d’Obama était en relation avec le changement politique aux Usa. Trump de son coté, a déclaré que la colonisation sioniste devait continuer. 
« De toutes manières, cette décision de l’Onu affaiblit le régime sioniste dans les pourparlers et montre l’impact des réseaux sociaux sur les gouvernements incapables désormais de soutenir inconditionnellement ce régime. L’opposition aux crimes de ce régime est devenue plus évidente. La colère de Netanyahou après ce vote, est aussi due à l’approche de la conférence pour la paix au Moyen orient, organisée le 15 janvier 2017, à Paris et qui rassemblera 70 pays. Netanyahou craint les décisions finales de ce congrès qui pourraient aller dans le sens d’une reconnaissance de l’État palestinien. L’objectif de la campagne médiatique israélienne est de limiter le champ d’action d’Obama aux derniers jours de son mandat », a déclaré Gholam Ali Karimi.  
dimanche, 01 janvier 2017 22:39

Les sincères sont les réussis

La valeur de la sincérité

Parmi les valeurs morales islamiques, on signale la sincérité. Dans la relation de l'homme avec son Seigneur, avec soi-même et avec les autres hommes. L'homme doit être sincère au niveau de sa pensée en n'empoisonnant pas sa raison par les mensonges qu'il entend ou qu'il lit. Il doit être sincère au niveau de sa parole on ne disant rien de contraire à la vérité, rien de ce qui déforme la réalité aux yeux des autres. Il doit être sincère au niveau de son attitude, en la faisant adapter à ses principes, à sa foi et à sa doctrine. Son attitude ne doit pas être différente de ses engagements en liaison avec sa foi. La sincérité représente l'attachement à la vérité, l'engagement au vrai et la rupture avec le faux.

Face à la sincérité, il y a le mensonge qui travestit la réalité et qui éloigne l'homme de ses principes lorsqu'il dit ce à quoi il ne croit pas, lorsqu'il profère des mensonges pour éloigner les gens de la vraie image de la réalité, lorsqu'il leur parle d'une histoire faussée, inventée et créée de toute pièce par les menteurs, ou d'un fait sécuritaire n'ayant rien à voir avec la réalité. Tout cela conduit au déséquilibre psychologique des gens et à l'instabilité de la réalité. Lorsque l'homme émet des paroles négatives sans fondement réel, il provoque, par ces fausses informations, peur et angoisse chez les gens. Lorsqu'il dit quelque chose de faux sur la sécurité, il provoque chez les gens un état de relâchement et de confiance envers cette réalité, alors qu'en vérité, les gens sont guettés par des dangers. Cette question de la vérité et du mensonge fait donc partie des questions qui conduisent ou à la stabilité ou à l'instabilité. 

La sincérité, lieux et conséquences

Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, a parlé dans plus d'un Verset des la rétribution qu'auront les sincères au Jour de la Résurrection, lorsqu'ils seront conduits pour être jugés. Nous lisons, dans la Sourate "la Table servie" ce qui suit : ((Dieu dit : 'Voilà le Jour où la sincérité des justes leur sera profitable : Ils demeureront à tout jamais immortels, au milieu des Jardins où coulent les ruisseaux)) (Coran V,  119). Ce genre de satisfaction réciproque entre le serviteur et son Seigneur élève le rang de l'homme auprès de son Seigneur qui lui accorde Sa satisfaction, Son amour et Son Paradis. C'est que Dieu, le Très-Haut, aime les sincères du fait qu'ils représentent la vérité et se détournent de la fausseté. Dieu, le Très-Haut, a dit à ce propos : ((C’est que Dieu est la Vérité, que ce qu’ils invoquent hors Lui est mensonge)) (Coran XXII, 62).

Pour ce qui est de la sincérité quant au respect du pacte conclu avec Dieu, lorsque les hommes, individus ou groupes, s'engagent devant leur Seigneur, ou lorsqu'ils prêtent serment d'allégeance à des dirigeants musulmans intègres, surtout aux dirigeants infaillibles, Dieu dit à ce propos : ((Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement devant Dieu. Parmi eux, certains sont morts et certains autres attendent sans changement aucun)) (Coran XXXIII, 23). Ils se sont engagés devant Dieu d'être du côté du vrai, de s'écarter du faux, d'assister l'islam en se sacrifiant pour lui, en sacrifiant leurs biens et leurs attitudes. Ils se sont engagés de rendre aux autres ce qu'ils leur doivent.  Ils se sont engagés devant la Nation de tout faire pour consolider leur unité et de s'opposer à ceux qui cherchent à lui porter atteinte, et de prendre partie pour ceux qui oeuvrent au service de sa liberté, de sa gloire et de sa dignité. C'est l'option des croyants qui ont suivi les prophètes, qui ont suivi Muhammad (P) lors des jours difficiles à la Mecque, qui ont subi beaucoup de pressions en défendant sa cause.  Certains d'entre eux sont tombés en martyrs en défendant Dieu, Son Messager (P) et l'Islam. Certains autres attendent pour rejoindre le combat de l'Islam, pour faire face à la mécréance et à l'arrogance, pour se porter candidats à la victoire ou au martyre. Ceux-là ont suivi la ligne droite en dépit de toutes les souffrances qu'ils ont eu à subir, en dépit des intimidations et des séductions visant à les porter à changer de camp, à renoncer à leur engagement au service de la foi. Mais ils n'y ont pas renoncé. Ils sont restés fermes du côté du vrai dont ils ont cru, du côté du principe qu'ils ont adopté.

Cette parole était celle de Karbala : Chaque fois que l'un des compagnons de l'Imâm al-Hussein (p) ou des membres de sa famille voulait se jeter au combat, il se présentait devant l'Imâm (p) pour lui faire ses adieux. L'Imâm (p) répondait en le décorant de cette médaille : ((Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement devant Dieu. Parmi eux, certains sont morts et certains autres attendent sans changement aucun)) (Coran XXXIII, 23). C'est ainsi que tous les martyrs de Karbala étaient des personnes sincères qui ont respecté le pacte conclu avec Dieu.

Dieu, à Lui la Grandeur, dit dans d'autres Versets : ((Qui donc est plus injuste que celui qui ment sur Dieu et que celui qui traite de mensonge la vérité, lorsqu'elle leur parvient ? N'y a-t-il pas, dans la Géhenne, un lieu de séjour pour les incrédules ? Ceux qui ont apporté la vérité et ceux qui l'ont reconnue : Voilà ceux qui craignent Dieu. Ils obtiendront auprès de leur Seigneur, tout ce qu'ils voudront : Telle est la récompense de ceux qui font le bien)) (Coran XXXIX, 32-34). Le Messager de Dieu (P) est celui qui a apporté la vérité. Il est le "Sincère, le Fidèle" et il occupe le premier rang parmi ceux qui sont sincères. La sincérité est synonyme de l'Islam. Cela est affirmé par le Coran, par la Sunna et par tout ce qui est décidé par le Messager de Dieu (P), ou ce qui lui est inspiré par Dieu. Le Messager de Dieu (P) n'a pas appelé les gens à avérer les principes qu'il a apportés sans les avoir avérés lui-même au préalable, à l'instar de ceux qui le font pour abuser les autres afin de les exploiter. Les Prophètes, les hommes de Dieu et ceux qui appellent à Dieu communiquent aux gens ce dont ils croient et s'y engagent avec sincérité. Quel bien pourrait être meilleur que celui avec lequel l'homme se montre sincère envers son Seigneur, envers soi-même et envers les hommes ?!.

La sincérité dans le Coran et le Hadîth                                                  

Dieu, le Très-Haut, nous parle d'un type d'hommes sincères. Il dit, à Lui la Grandeur : ((Le butin est destiné aux Emigrés qui sont pauvres, qui ont été expulsés de leurs maisons et privés de leurs biens tandis qu'ils recherchaient une faveur de Dieu et Sa satisfaction et qu'ils portaient secours à Dieu et à Son Prophète; ceux-là sont les véridiques)) (Coran LIX, 8).

Le Messager de Dieu (P) a dit à ce propos : "Attachez-vous à la sincérité. C'est l'une des portes du Paradis".

L'Imâm 'Alî (p) a dit : "La sincérité et la vérité sont un dépôt de Dieu auprès de Ses serviteurs". Il a dit aussi : "Que tu sois un homme de foi c'est que tu préfères la sincérité lorsqu'elle t'est désavantageuse et que tu abandonnes le mensonge, même s'il t'est avantageux".

Le Messager de Dieu (P) évoque le critère qui permet à l'homme de juger la foi d'un autre homme en disant : "Ne regardez pas la fréquence de leur prière, de leur jeûne, de leur pèlerinage, de leur coutumes et de leurs psalmodies durant la nuit. Regardez plutôt la sincérité de leurs paroles et leur fidélité au dépôt".

L'Imâm as-Sâdiq (p) a dit : "Ne vous laissez pas tromper par leur prière et leur jeûne. Ce sont des pratiques dont ils sont accoutumés. Mais éprouvez-les en regardant la sincérité de leurs paroles et leur fidélité au dépôt".

Un autre Hadîth de l'Imâm as-Sâdiq (p) dit : "Dieu n'a jamais envoyé un prophète pour enseigner autre chose que la sincérité des paroles et la fidélité au dépôt". Les prophètes sont venus pour appeler les gens à être sincères lorsqu'ils parlent et fidèles quant aux dépôts. Avant d'être envoyé, le Messager de Dieu (P) était connu par sa sincérité et sa fidélité. Ces deux qualités le marquaient plus que son propre non. Après être envoyé par Dieu et pendant que des conflits l'opposaient à son peuple, on continuait à le préférer lorsqu'on voulait déposer leurs biens chez quelqu'un de connu par sa fidélité. Les biographies signalent que lorsqu'il a émigré vers Médine, il a laissé 'Alî (p) à la Mecque pour remettre aux gens leurs dépôts ; et ce trois jours durant".

Enfin, Dieu, le Très-Haut, dit : ((O ceux qui ont cru ! Craignez Dieu et soyez avec ceux qui sont sincères)) (Coran IX, 119). Cela veut dire que, lorsque vous voulez suivre une personne afin de la supporter, de la soutenir  ou de faire partie de ses partisans, vous devez au préalable vérifier sa sincérité. C'est ainsi que vous soutenez la sincérité et la vérité qu'elle représente. Nous nous dirigeons maintenant vers les élections où sont fréquentes les promesses et la séduction par l'argent pour attirer des votes pour le mal. Cela est illicite, et l'argent qu'on touche à cette fin est sale et prohibé par Dieu car, en vendant son attitude politique et sa voix à prix d'argent à une personne qui ne les mérite pas, l'homme trahit Dieu, Son Messager (P), les croyants et la Nation entière. L'homme doit donc, lorsqu'il veut élire ses dirigeants, regarder ces dirigeants et les soutenir s'ils sont sincères, ou les abandonner s'ils sont menteurs.

La « lutte contre le terrorisme » bouleverse en permanence l’environnement juridique. En Belgique, ce 1er décembre 2016, la Chambre vient, dans l’indifférence générale, d’adopter la loi « modifiant le Code pénal en ce qui concerne la répression du terrorisme », une législation qui accentue fortement la subjectivation du droit. En détachant l’incrimination de la matérialité de l’acte, les législations antiterroristes constituent une rupture dans l’écriture du droit pénal. Il s’agit moins de s’attaquer à des faits qu’à des intentions. Toute l’évolution législative va consister à abstraire toujours d’avantage l’objet véritable de l’incrimination du terrorisme, son élément intentionnel, d’en faire une chose en soi détachée de la réalité des faits. C’est dans cette perspective, de mise en place d’incriminations politiques, qu’il faut lire les notions successives de participation, de préparation ou d’incitation « indirecte » au terrorisme, en Belgique ou dans tout autre pays membre de l’Union européenne.

Les 13 et 15 décembre 2016, l’Assemblée nationale et le Sénat français ont adopté la loi prolongeant l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017. Ce régime d’exception est en vigueur depuis les attentats du 13 novembre 2015 et a déjà été prorogé à quatre reprises. Si la France est engagée dans un état d’urgence devenu permanent, il n’existe pas dans la Constitution belge, de disposition analogue au régime de l’état d’urgence, tel qu’il résulte de la loi française de 1955. L’article 187 de la loi fondamentale prévoit au contraire que « la Constitution ne peut être suspendue en tout ni en partie ». Seul l’« état de guerre » est visé à l’article 167 de la loi fondamentale.

Des dispositions relevant de l’état d’exception

Pourtant, suite aux attentats dans les deux pays, le gouvernement belge a bien adopté des dispositions relevant de l’état d’exception. Douze mesures ont été rendues publiques en janvier 2015 [1] et dix-huit en novembre de la même année [2], tel le retrait de documents d’identité pour les personnes, présentant « un risque pour l’ordre public ou la sécurité », la possibilité d’effectuer des perquisitions, de jour comme de nuit, pour les infractions terroristes ou le port du bracelet électronique pour les personnes fichées par les services d’analyse de la menace. Les perquisitions de nuit seront légalisées par la loi du 27 avril 2016 [3]. Elles sont désormais autorisées en cas d’association de malfaiteurs ou en cas d’organisation criminelle, s’il existe des « indices sérieux de possession d’armes prohibées ».

Cette loi crée aussi la base juridique pour une centralisation des banques de données des services de police et de renseignement concernant les combattants terroristes étrangers qui sont ou ont été résidents en Belgique. Cependant, cette liste est extensible, car dépendante de la subjectivité des opérateurs et de l’intention attribué aux personnes concernées. Ainsi, elle contiendra également des données de personnes qui, « volontairement ou non », ont été empêchées de se rendre dans la zone de conflit ou qui ont « l’intention » de s’y rendre, et de personnes qui ne remplissent pas ces critères, mais « pour qui il existe certaines indications qu’elles pourraient être considérées » comme des combattants terroristes étrangers [4].

La différence entre l’Hexagone et la Belgique se mesure au nombre de perquisitions et d’assignations à résidence, proportionnellement beaucoup plus important en France, ainsi que du caractère administratif des mesures. C’est aussi dans la réduction des libertés publiques que la mise en place d’un état d’urgence a fait la différence, en permettant d’interdire régulièrement manifestations et rassemblements sur la voie publique.

Déplacement à l’étranger « à des fins terroristes »

En ce qui concerne l’attaque contre les libertés privées, la Belgique a aussi été saisie d’une frénésie législative qui peut, dans certains cas, dépasser le modèle hexagonal. Présentée comme devant faire face à des attentats comme ceux de Charlie Hebdo à Paris et en rapport avec les mesures antiterroristes de janvier 2015, la loi du 20 juillet 2015 [5] incrimine les déplacements à l’étranger et le retour en Belgique « à des fins terroristes ». Elle modifie également les règles relatives à la déchéance de nationalité, en cas de condamnation pour infraction terroriste.

Ainsi, un nouveau comportement terroriste est inséré dans le Code pénal, à savoir le déplacement à l’étranger et le retour en Belgique, aux fins de commettre une infraction terroriste. Par ailleurs, les écoutes téléphoniques, en cours d’instruction, sont désormais autorisées pour ce type de délit. Enfin, toutes les infractions « terroristes » peuvent désormais mener à une déchéance de nationalité. Ces comportements seront punis indépendamment de la réalisation ou non de l’acte lui-même, puisque le but serait de « prévenir un résultat dommageable ». La législation ne se contente pas de s’attaquer aux organisations terroristes, mais poursuit également les « loups solitaires », des personnes qui agiraient de façon isolée, tout en étant virtuellement liées au « terrorisme international ».

La possibilité, pour le juge, de prononcer la déchéance de la nationalité belge, est désormais étendue à toutes les infractions terroristes prévues par le Code pénal, en cas de condamnation, comme auteur, coauteur ou complice, à une peine d’emprisonnement d’au moins cinq ans sans sursis. Il existe toutefois une exception, pour le cas où la déchéance aurait pour effet de rendre le prévenu apatride.

Incitation « indirecte » au terrorisme

Ensuite, la loi du 3 août 2016 « portant sur des dispositions diverses en matière de lutte contre le terrorisme » [6] rend punissable l’incitation au déplacement à l’étranger « à des fins terroristes », ainsi que le recrutement, pour voyager à l’étranger ou pour revenir en Belgique, « à des fins de terrorisme ». Auparavant, seule l’incitation ou le recrutement, afin de réaliser un « attentat terroriste », étaient visés.

Surtout, la loi supprime un des éléments constitutifs de l’infraction existante, à savoir la nécessité qu’ « un tel comportement, qui préconise directement ou non la commission d’infractions terroristes, “crée le risque” qu’une ou plusieurs de ces infractions puissent être commises ». Cette formulation, contenue dans la loi de 2013, provient de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention du terrorisme. On notera que cet élément constitutif de l’infraction n’est pas non plus repris dans l’infraction de « provocation publique au terrorisme », contenue dans le Code pénal français.

La loi du 3 août 2016 modifie profondément l’incrimination d’incitation au terrorisme, contenue dans la loi du 18 février 2013 [7]. Celle-ci poursuivait le fait de diffuser ou de mettre à la disposition du public un message, avec l’intention d’inciter, « directement ou indirectement », à la commission d’une infraction terroriste. L’incrimination d’incitation indirecte permet d’autonomiser l’écrit ou la parole émise de la réalisation de l’acte.

Auparavant, cette possibilité, offerte par la loi de 2013, avait été refusée, début 2008, par les parlementaires belges, majorité et opposition confondue, lors d’un contrôle de subsidiarité de la proposition de Décision cadre 2008/919/JAI du Conseil de l’Union européenne qui impose la poursuite de l’incitation au terrorisme. Pourtant, le texte qui a été adopté en 2013 n’est en rien différent de celui refusé en 2008 [8]. Le changement d’attitude du pouvoir législatif est symptomatique du chemin parcouru, en quelques années, dans le processus d’abandon des libertés fondamentales.

Dans le cadre de la loi de 2013, l’incitation indirecte au terrorisme était déjà d’une incrimination particulièrement floue, violant le principe de légalité. Le magistrat doit spéculer sur les intentions dissimulées de l’auteur, ainsi que sur la sensibilité subjective de ceux qui reçoivent ou peuvent recevoir le message. Le juge devait aussi déterminer si la diffusion du message « crée le risque » qu’une infraction terroriste puisse être commise, même si il n’y a pas de passage à l’acte. Il s’agit donc d’un élément purement subjectif qui ne doit être confronté à aucune objectivation.

Incitation au terrorisme comme délit d’opinion

C’est pourtant cette évaluation qui est supprimée par la loi de 2016. La notion de risque ne serait donc plus nécessaire pour nommer, une parole ou un écrit, d’incitation indirecte au terrorisme, renforçant ainsi la possibilité de créer un pur délit d’opinion.

De même que son modèle, la loi française sur la provocation publique au terrorisme, le nouveau projet de loi viole la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention du terrorisme. Cette dernière est particulièrement explicite : « … Pour évaluer “si un tel risque” est engendré, il faut prendre en considération la nature de l’auteur et du destinataire du message, le contexte de l’auteur et du destinataire du message, ainsi que le contexte dans lequel l’infraction est commise... » [9]

Ainsi, la parole ou l’écrit contesté sont en soi criminalisés, même s’ils ne conduisent pas, ni ne présentent aucun risque d’un passage à l’acte terroriste. Cette incrimination pourrait, par exemple, permettre de s’attaquer à une contestation radicale de la politique extérieure de Belgique, à une parole ou à des écrits qui encourageraient les populations syriennes à se défendre face aux bombardements des forces de l’Otan sur leur territoire.

La commission de cette infraction requiert toujours un dol spécial, comme le précise l’usage des termes « avec l’intention d’inciter directement ou indirectement à la commission d’une infraction terroriste ». C’est une nouvelle fois, au détriment de tout élément objectif, l’aspect subjectif qui est valorisé.

La « participation » à un délit terroriste

Le processus de subjectivation du droit pénal se poursuit. Le 1er décembre 2016, la Chambre vient d’adopter le projet de loi « modifiant le Code pénal en ce qui concerne la répression du terrorisme » [10]. Le texte modifie la notion de participation à une organisation terroriste. Cette dernière incrimination, introduite par la loi du 19 décembre 2003, punit « toute personne qui participe à une activité d’un groupe terroriste …en ayant connaissance que cette participation contribue à commettre un crime ou un délit du groupe terroriste. » La loi de 2016 remplace les mots « en ayant connaissance » par « en ayant eu ou en ayant dû avoir connaissance » et le verbe « contribue » par « pourrait contribuer ». L’élargissement de l’incrimination est considérable. Elle crée une notion de connaissance potentielle qui se substitue à un savoir réel. Tout dépendra d’un pouvoir très large d’appréciation du juge.

Une telle incrimination s’oppose à la sécurité juridique qui nécessite que, pour qu’un acte soit punissable, il faut que l’auteur soit en mesure de savoir, au moment où il agit, que cet acte constitue une infraction. Ainsi, la loi suggère qu’il vaut mieux s’abstenir de tout acte de solidarité envers des groupes engagés, sur le terrain, contre la politique internationale de la Belgique.

Les parlementaires viennent d’accepter ce qu’ils avaient auparavant refusé. Rappelons que, au cours des travaux parlementaires de la loi du 10 janvier 1999 “relative aux organisations criminelles”, une législation qui anticipe les lois antiterroristes, les mots “ou doit savoir” ont été omis de l’article qui incrimine la participation à certaines activités de l’organisation criminelle. Au cours de la discussion, il avait été indiqué que on « renversait ainsi la charge de la preuve », que le juge risquerait de se voir accorder une marge d’appréciation trop étendue et qu’il soit conduit à déduire la culpabilité d’un suspect « in abstracto, sans référence à son vécu » [11].

La « préparation » d’un délit terroriste

La loi de décembre 2016 prévoit aussi la poursuite des actes préparatoires à une infraction terroriste, actes qui consistent à « faciliter et rendre possible » l’exécution de l’action, mais « ne constituent pas des actes matériels de ladite infraction ». L’exposé des motifs précise que les actes préparatoires sont à distinguer de la tentative. Incriminer les premiers permettrait d’intervenir en amont à la commission de l’infraction, au stade préparatoire de l’acte. La tentative se caractérise, en revanche, par la manifestation d’actions extérieures qui forment un commencement d’exécution du délit.

Contrairement à la tentative qui porte sur des actes matériels, l’essentiel de la notion de préparation d’une infraction terroriste se fonde sur un élément subjectif, l’intention attribuée au prévenu. Ainsi, cette incrimination peut porter sur des actes qui peuvent n’avoir rien d’illégal, mais qui deviennent constitutifs d’une infraction, car ils sont couplés à une « intention » de commettre un acte terroriste.

Le gouvernement belge s’est inspiré des législations française et allemande. Mais, celles-ci prévoient une liste de comportements qui doivent être considérés comme des actes préparatoires. On notera que la loi française requiert la combinaison d’un acte préparatoire (le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un danger pour autrui) avec un autre (par exemple : recueillir des renseignements sur des lieux visés par une action). Cette solution n’a pas été retenue, car considérée comme « trop restrictive ». En Belgique, c’est l’élément subjectif, l’intention criminelle attribuée à l’auteur, qui permettra de déterminer si l’action posée est illégale, sans aucune tentative, contrairement à la France, d’objectiver quelque peu l’incrimination des actes préparatoires.

La subjectivation du droit pénal belge peut, dans certains cas, dépasser son modèle hexagonal. L’attaque contre les libertés privées y est donc, au moins, aussi prégnante. La France garde seulement un avantage, en ce qui concerne le démantèlement des libertés publiques, grâce à l’installation d’un état d’urgence devenu permanent.

[1] « 12 mesures contre le terrorisme et le radicalisme », Document présenté en conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres du 16 janvier 2015.

[2] « Les 18 mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le terrorisme », Le Vif, 19 novembre 2015.

[3] Loi relative à des mesures complémentaires en matière de lutte contre le terrorisme, loi du 27 avril 2016, publiée le 9 mai 2016.

[4] « Un Arrêté royal précise le fonctionnement de la banque de données ‘Foreign Terrorist Fighters’ », Laure Lemmens & Karin Mees, LegalWorld.be, 28 septembre 2016.

[5] « Loi du 20 juillet 2015 visant à renforcer la lutte contre le terrorisme », Moniteur belge, 5 août 2015.

[6] Projet de loi portant sur des dispositions diverses en matière de lutte contre le terrorisme, texte adopté en séance plénière, le 3 août 2016, DOC 54 1951/006.

[7] « Loi du 18 février 2013 modifiant le livre II, titre Ier ter du Code pénal », Moniteur belge, 4 mars 2013.

[8] « L’incitation indirecte au terrorisme : un terme qui piège la liberté d’expression ? », Manuel Lambert, Jan Fermon, Ensemble n° 78, avril 2013.

[9] In « La lutte contre le terrorisme : l’urgence est mauvaise conseillère », Ligue des droits de l’Homme, 17 juillet 2016.

[10] Projet de loi modifiant le code pénal en ce qui concerne la répression du terrorisme, texte adopté en séance plénière, le 1er décembre 2016, DOC 54 1579/013.

[11] « Rapport Vandenberghe sur le Projet de loi relative aux organisations criminelles », Document parlementaire, Sénat de Belgique, 1997-98, n° 1-662/4, pp. 13-14 et pp. 28-29.