
تقي زاده
Allemagne: environ 100.000 personnes manifestent contre le mouvement de Pegida
Quelque 100.000 personnes protestaient lundi soir à travers l'Allemagne contre le mouvement anti-islam Pegida, qui organise des manifestation dans son fief de Dresde (est), selon un décompte de l'agence de presse dpa.
Quelques jours après les meurtriers attentats parisiens, les partisans de la tolérance et de l'ouverture, soutenus vigoureusement par la chancelière Angela Merkel pour qui lislam fait partie de l'Allemagne, étaient environ 30.000 à Leipzig (est), 20.000 à Munich (sud), 17.000 à Hanovre (nord) et 4.000 à Berlin.
Dans la capitale de la Saxe, beaucoup arboraient des pancartes en lien avec les attentats parisiens: Vous ne pouvez pas tuer notre liberté ou Liberté de penser au lieu de la terreur salafiste.
Angela Merkel, qui doit participer mardi à une commémoration des organisations musulmanes allemandes à Berlin, a insisté sur l'appartenance de l'islam à l'Allemagne.
Charlie Hebdo : Un attentat "false flag"
L'exécution d'un policier blessé montrée en direct est encore plus horrible, pour la population française, la touchera longtemps, plus même que celle des hommes politiques engagés comme Wolinski et les malheureux Cabu et autres anarchistes, dans les provocations suicidaires. La video laissant entendre un vibrant Dieu est grand, est là pour signer le crime, et l'imputer à Al Qaida et autres organismes qui agitent le drapeau noir d'une piraterie islamique internationale.
La première réaction des Français objectifs, celle du bon sens , comme un ami tunisien me le confirme de sa propre opinion publique, est de dire que la France paie son soutien aux djihadistes contre la Syrie. Ceci indépendamment du fond de l'affaire. S'agit-il d'une opération à faux drapeau, dont les exécutants seraient des voisins de leur cible? Quel en est le résultat?
Une première conséquence est un ressort considérable du mouvement de Le Pen, de sa fille, non du père, car politiquement elle a commis un parricide, et a fait alliance avec tout ce qui est antimusulman, antieuropéen, et donc s'atlantise; sa victoire radicaiserait la société et conduirait à un affrontement civil, selon le vœu du Mossad et autres aigrefins ou affairistes de la provocation.
La seconde sera inévitablement, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, de restreindre des libertés physiques de déplacement de l'argent et des personnes, sous prétexte de contrôler des gens que nous connaissons bien, car s'ils agissent, c'st avec un ennemi commun, le patriotisme des nations libres, telle la Syrie ou l'Irak diabolisés, et au profit de qui?
Nous en arrivons à un resserrement des liens avec l'entité sioniste, qui se présentera comme un allié de la France, dans sa lutte contre les Palestiniens.
C'est un jour noir pour la vérité, et ce, dans le cadre d'un tapage de presse contre l'envahissement prétendu musulman de la société, chose assez étonnante, quand on mesure le progrès des mauvaises conduites et de l'alcoolisme, dans des familles qui en étaient religieusement exemptes.
Il est un devoir pour tous les gens sensés de mettre la question politique, non sur l'islamisme, d'autant que la puissance wahhabite vient de condamner l'attentat, mais sur la justice en Orient.
Depuis des années une excitation à la haine contre la Syrie et l'Iran, et ses alliés au Liban monte, soutenue par ceux qui se sont fait assassiner, dans le plus pur style révolutionnaire, et c'est l'abandon d'une politique sérieuse et réaliste, qui nous conduit à fabriquer des monstres, des robots du crime qui répètent le CD que nous avons mis dans leur tête!
Tout se paye, dit la sagesse des nations, et l'excès conduit au crime.
Laissons, comme il est écrit dans l’Évangile, les morts enterrer les morts, et la balle qui a frappé l'innocent policier sort de nos funestes industries du mensonge et des alliances avec les dévoyés du monde.
Désigner le drapeau des tueurs est déjà devenu dangereux, et poser la question traditionnelle des juristes "romains", cui bono, à qui profite le crime, nous désigne déjà à leur action. Regardons ceux qui s'en réjouissent! Et honte à ceux qui chez nous ont armé, et auparavant créé les conditions de cette action criminelle, en fait un renforcement du pouvoir en place, et malheureusement une persévérance dans la coalition atlantiste, sans laquelle il n'y eût jamais ni Al Qaeda,ni autre jouet de l'impérialisme
Guide suprême appelle à immuniser les sanctions contre l'Iran
" Aujourd’hui, avec les sanctions, les ennemis ont causé des problèmes pour le pays. Si nous déterminons maintenant leur soulèvement avec quelque chose qui sape votre fierté (nationale), que ferez-vous alors? Certes, aucune autorité du pays acceptera “, a-t-il dit.
" Par conséquent, vous devez faire quelque chose qui immuniser le pays avant les sanctions ", a souligné le Guide suprême, soulignant la nécessité de mettre fin à la dépendance du pays aux revenus pétroliers.
Il a également souligné que l'hostilité des puissances hégémoniques envers l'Iran n'a pas de fin, vous devez donc désabrita-complots étrangers selon lui d'essayer d'utiliser les sanctions comme un outil pour faire pression sur le pays, un objectif qui est atteint avec la confiance dans la nation et de ses ressources.
Le leader a appelé les autorités du pays de ne pas attendre que les autres agissent, et " une étape vers l'arrière sait que l'ennemi va conduire à progresser de plus en plus. Par conséquent, nous devons le faire si l'ennemi ne soulevez pas les sanctions, le progrès et le bien-être de la nation ne sont pas affectés “.
L'ayatollah Khamenei lors d'un discours devant des milliers de citoyens de la ville de Qom en Iran, capitale perse, a déclaré que dans les circonstances actuelles, «unité» est le premier besoin de l'Iran islamique, et a averti que les divergences dans la nation, sous quelque forme et sous aucune justification, est contraire aux intérêts et aux idéaux nationaux.
Également montrés optimistes quant à l’avenir du pays, et a assuré que " les jeunes seront un jour que les ennemis et oppresseurs du monde doivent se agenouiller devant eux. "
Les pays occidentaux accusent Téhéran, sans montrer aucune preuve, à chercher des méthodes pour concevoir et fabriquer des armes nucléaires .A plusieurs reprises, l'Iran a rejeté ces accusations et a dit que son programme nucléaire est pacifique.
Plusieurs personnalités politiques et analystes estiment les États-Unis et ses alliés utilisé le programme nucléaire iranien comme une excuse pour imposer des sanctions et, par conséquent, tenter d'affaiblir le pays perse.
L'Iran et le groupe 5 + 1 (Etats-Unis, la Grande-Bretagne, France, Russie et Chine, plus l’Allemagne) mènent une série de dialogues de parvenir à un accord final, un pacte qui doit se terminer un côté doutes occidentaux sur la nature pacifique du programme nucléaire de l'Iran et l'autre devraient lever les sanctions occidentales unilatérales.
Les parties ont atteint un accord initial en Novembre 2013 et a décidé de poursuivre les négociations jusqu'au 30 Juin de cette année pour parvenir à un accord final.
L’Iran condamne l’attentat contre Charlie Hebdo
La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham a condamné dans les termes les plus vifs la fusillade terroriste de mercredi après-midi contre les locaux du journal Charlie Hebdo : tout acte commis contre les êtres innocents est condamnable puisque contraire aux principes des enseignements islamiques". " Tout abus envers la liberté d'expression, tout extrémisme intellectuel, toute offense envers les personnalités aimées et respectées des peuples, des religions, toute profanation des valeurs et des symboles religieux sacrés sont inadmissibles et contraires à l'Islam", a souligné Mme Afkham. " L'acte terroriste dont la France a été témoin fait partie de ces actes extrémistes, de ces violences folles, étendues depuis une décennie dans le monde, violences qui est née de l'attitude ambivalente des puissances occidentales vis-à-vis de l'extrémisme", a-t-elle ajouté.
Bal tragique à Paris .....
Des tueurs viennent de liquider plusieurs artistes, dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo. Attentat contre une liberté d’expression qui raillait l’islam.
Le discours médiatique mainstream a quelque chose d’insupportable. Les voilà tous à babiller, à se disputer, à tenter de raisonner sur le dernier événement qui va faire vendre. Mais surtout je remarque le deux poids et deux mesures, à deux points de vue. L’Occident dans tout ce qu’il peut représenter de plus dégoûtant.
Terrorisme
Des pays entiers comme l’Irak, la Libye, la Syrie, le Liban même, vivent le terrorisme, sans que les bonnes consciences occidentales ne s’en émeuvent. Pis, en Syrie particulièrement, ces mêmes médias qui sont unanimes à condamner le terrorisme ici, le supportent et l’encouragent là-bas, aujourd’hui encore.
Ils l’encouragent en désignant à la vindicte un « régime », l’État syrien, dont Bachar Al-Assad est en effet le chef. Depuis des années ils ont l’outrecuidance de condamner cet État qui lutte contre le terrorisme pour la protection de sa population.
Mieux, complices d’hommes politiques comme Obama, Cameron ou Fabius, ils ont poussé une frange désœuvrée de la jeunesse française à partir en Syrie, y combattre « Bachar ». Et cette jeunesse est partie, se livrant en Syrie, depuis 2011, à des actes bien pire que celui d’aujourd’hui.
Cette jeunesse, aujourd’hui, elle revient. Aguerrie. Et je l’avais prédit, nous avons semé le vent, nous allons récolter la tempête. Mais il ne faut pas oublier les responsables au passage. Les mêmes qui aujourd’hui pleurent hypocritement sur leurs douze morts.
Liberté d’expression
Il y a un an, quasi jour pour jour, le 9 janvier 2014, un autre attentat contre la liberté d’expression secouait le pays. Un attentat fomenté par notre actuel Premier ministre, Manuel Valls, avec la complicité de François Hollande, visant à interdire de spectacle de Dieudonné à Nantes.
Il y a un an les mêmes politiques et journalistes qui défendent aujourd’hui la liberté d’expression ne le faisaient pas. Ils défendaient les limites de cette liberté. Les bornes qu’il ne faut pas franchir.
D’ailleurs, il est effarant d’entendre aujourd’hui que l’on accuse Dieudonné et Alain Soral d’être responsables de l’attentat contre Charlie Hebdo. Comment une telle chose est-elle possible ? Ce n’est pas la première fois, nous l’avions déjà noté, que l’on tente d’amalgamer (celui-là est permis) étrangement cette dissidence française avec l’islam du djihad.
Peut-être veut-on éliminer, physiquement ou moralement, les seuls qui en réalité sont susceptibles, dans les tristes circonstances que nous traversons, de garder la tête froide, et de délivrer la bonne analyse critique.
Damien Viguier, 7 janvier 2015
Téhéran ne se soumet qu'à Dieu et résiste face aux pressions des arrogants
Si vous posez la question cette question au peuple iranien: comment avez-vous pu arriver à la victoire face au régime Pahlavi qui était soutenu par les puissances mondiale?, il vous répondra c'était seulement grâce au Dieu que nous avons gagné la victoire, a déclaré cheikh Ahmad Badr el-Dine Hassoun, grand Mufti de la Syrie lors de la 28e conférence de l'Unité islamique.
Ayant lieu dans le même jour que le noble prophète de l'islam est né, cette conférence est le facteur principal dans l'Unité islamique, a-t-il souligné.
L'Iran accueille cette conférence importance que de nombreuses capitales islamiques étaient prêtes à l'organiser. L'Iran ne se soumet qu'à Dieu et résiste face aux pressions des arrogants, a-t-il indiqué.
Si vous posez la question cette question au peuple iranien: comment avez-vous pu arriver à la victoire face au régime Pahlavi qui était soutenu par les puissances mondiale?, il vous répondra c'était seulement grâce au Dieu que nous avons gagné la victoire, a-t-il insisté.
Aujourd'hui, les ennemis et les groupes takfiris tuent les jeunes sous prétexte de constituer un califat. Nous devons apprendre aux jeunes que l'Imamat a priorité sur le califat. Les califats étaient sous l'Imamat de l'Emir des croyant, le vénéré Imam Ali, a-t-il dit.
La communauté islamique est basée sur la paix et sur la tolérance
La communauté islamique unie vit dans une situation de paix. La paix et la tolérance sont les bases de la communauté islamique unie, a déclaré le secrétaire général du Conseil mondial du rapprochement des écoles islamiques.
La conférence de l'Unité islamique suit des objectifs. Le premier objectif consiste à préparer les conditions pour les réunions des oulémas du monde musulman, a dit l'ayatollah Araki, secrétaire général du Conseil mondial du rapprochement des écoles islamiques lors d'une émission télévisée de la chaîne 2 de la télévision iranienne.
Il est regrettable que certains malentendus a créé des divisions parmi les communautés islamiques. Ces réunions essaient de lever les sources de divergences, a-t-il précisé.
Le deuxième objectif de la conférence consiste à présenter l'islam comme une religion de miséricorde. Aucune religion ne peut égaler l'islam dans le domaine de l'idéologie développant l'unité dans les communautés, a-t-il indiqué.
L'extrémisme et le takfirisme constituent les défis les plus grands devant la communauté humaine. L'Occidents et l'arrogance mondiale essaient présenter par tous les moyens l'islam comme une religion de violence et de guerre. Alors que l'islam est basé sur la fraternité et sur la paix, a-t-il expliqué.
Les oulémas wahhabites sont très actifs dans l'instruction des criminels dans les pays occidentaux pour les transformer en extrémistes pour commettre des crimes dans les régions islamiques, a souligné ce scientifique islamiques.
Le troisième objectif que le Conseil mondial du rapprochement des écoles islamiques suit est d'expliquer le danger de la création des crises au sein de la communauté islamique, a-t-il ajouté.
Présenter la résistance palestinienne par l'Occident comme un courant terroriste vise à arrêter les victoires des Palestiniens, a-t-il ajouté.
Les tentatives d’affaiblir la Russie lourdes de conséquences
Un éventuel affaiblissement de la Russie serait très dangereux pour le monde entier, estime l'ancien chancelier allemand Sigmar Gabriel.
Dans une interview accordée au journal Bild am Sonntag, M.Gabriel a mis en garde l'Occident contre des tentatives d'affaiblir Moscou «sur le plan économique comme politique».
«Celui qui le veut risque de provoquer une situation encore plus dangereuse pour nous tous en Europe», a déclaré l'ex-chancelier fédéral.
Selon lui, aux Etats-Unis aussi bien qu'en Europe, il existe des forces qui souhaitent voir la faillite définitive de la «grande puissance rivale». Cependant, un tel scénario ne correspond pas aux intérêts des Européens, souligne M.Gabriel.
Auparavant, l'ex-chancelier a qualifié d'erronée la politique de renforcement ultérieur de sanctions antirusses.
Les relations entre la Russie et l'Occident se sont dégradées sur fond de crise en Ukraine et d'adhésion de la Crimée à la Russie. Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada ainsi que l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté le premier train de sanctions contre la Russie à la mi-mars 2014. Fin juillet dernier, les Etats-Unis et l'UE ont instauré des sanctions contre plusieurs secteurs de l'économie russe.
Moscou a riposté en imposant un embargo sur les denrées alimentaires provenant des Etats-Unis, de l'UE, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.
Les Pays musulmans doivent s'unir pour défendre leurs intérêts communs
Le président iranien, Hassan Rohani, a pris son discours dans la cérémonie d'ouverture de la 28e conférence de l'Unité islamique tenue à Téhéran. Commémorant l'anniversaire de la naissance du grand prophète de l'islam et celui de son fils, Imam Sadiq (AS), il a confirmé que la situation actuelle du monde musulman exige l'unité des pays islamique.
Nous devons mobiliser les coopérations entre les pays islamiques aux différents niveaux dont celui économique. Nous devons aller de la théorie vers les activités pratiques, a-t-il précisé.
Nous ne pouvons pas à la réalisation de l'unité islamique complète sans se coopérer dans le domaine culturel. Une interprétation unique du noble coran approuvé par toutes les écoles islamiques peuvent être un bonne exemple pour la coopération entre les écoles islamique.
Le CNAS, version démocrate de l’impérialisme conquérant
La crise syrienne, qui a déjà trouvé une solution avec la première conférence de Genève en juin 2012, continue malgré tous les accords négociés avec les États-Unis. À l’évidence, l’administration Obama n’obéit pas à son chef, mais est divisée entre deux lignes politiques : d’une part les impérialistes favorables à un partage du monde avec la Chine et éventuellement la Russie (c’est la position du président Obama) et, d’autre part, les impérialistes expansionnistes (réunis autour d’Hillary Clinton et du général David Petraeus).
À la surprise générale, l’éviction du directeur de la CIA et de la secrétaire d’État lors de la ré-élection de Barack Obama n’a pas mis fin à la division de l’administration, mais l’a au contraire renforcée.
Ce sont à nouveau les impérialistes expansionnistes qui ont relancé la guerre contre la République populaire de Corée, sous le prétexte d’une cyber-attaque contre Sony Pictures attribuée à Pyongyang contre toute logique. Le président Obama a en définitive souscris à leur discours et signé un décret de « sanctions ».
Il semble que les partisans de l’expansion impériale se soient d’abord regroupés pour créer le Center for a New American Security, qui a joué au sein du Parti démocrate un rôle équivalent à celui du Project for a New American Century (et aujourd’hui de la Foreign Policy Initiative) au sein du Parti républicain. À ce titre, ils ont joué un rôle important durant le premier mandat de Barack Obama et, pour certains, ont intégré l’État profond d’où ils continuent à tirer les ficelles.
Les faucons libéraux
Le Center for a New American Security (CNAS) a été créé en 2007 par Kurt Campbell et Michèle A. Flournoy.
Ces deux intellectuels avaient travaillé préalablement ensemble au Center for Strategic and International Studies CSIS). Ils y avaient dirigé la publication, deux mois après les attentats du 11 septembre 2001, de To Prevail : An American Strategy for the Campaign Against Terrorism (Pour triompher : une stratégie américaine pour la campagne contre le terrorisme) [1]. L’ouvrage glosait la décision du président Bush d’attaquer non seulement des groupes terroristes, mais aussi des États qui les soutiennent, voire des États faillis qui échouaient à les combattre sur leur sol. S’inspirant des travaux de la Task Force sur le terrorisme du CSIS, il préconisait un développement considérable des agences de renseignement afin de surveiller le monde entier. Bref, Campbell et Flournoy acceptaient la narration officielle des attentats et justifiaient la « guerre au terrorisme » qui allait endeuiller le monde durant plus d’une décennie.
En 2003, Campbell et Flournoy signaient avec treize autres intellectuels démocrates un document intitulé Progressive Internationalism : A Democratic National Security Strategy (Internationalisme progressiste : une stratégie démocrate de sécurité nationale) [2]. Ce manifeste soutenait les guerres post-11-Septembre tout en critiquant la faiblesse diplomatique du président Bush. Dans la perspective du choix du candidat démocrate en 2004, les signataires entendaient promouvoir le projet impérial états-unien (défendu par George W. Bush) tout en critiquant la manière dont il exerçait le leadership, notamment le doute qu’il avait semé parmi les alliés. Les signataires étaient alors étiquetés « faucons libéraux ».
Kurt Campbell et Michèle Flournoy lors de la cérémonie de lancement du CNAS, en 2007
Le CNAS
Lors de sa création (2007), le CNAS affirmait vouloir renouveler la pensée stratégique états-unienne après la Commission Baker-Hamilton et la démission du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld. Le lancement eut lieu en présence de nombreuses personnalités, dont Madeleine Albright, Hillary Clinton et Chuck Hagel. À l’époque, Washington cherchait une échappatoire à son enlisement en Irak. Campbell et Flournoy entendaient préconiser une solution militaire qui permette aux armées US de continuer à occuper l’Irak sans avoir à y épuiser leurs forces. Pour poursuivre son expansion mondiale, l’impérialisme états-unien devait d’abord élaborer une stratégie contre-terroriste qui lui permette de ramener ses troupes en Irak à un format réduit.
Logiquement, Campbell et Flournoy travaillent donc avec le général David Petraeus qui venait d’être nommé commandant de la Coalition militaire en Irak parce qu’il était l’auteur du manuel de contre-insurrection de l’armée de terre US. Ils engagent un expert australien, David Kilcullen, qui va devenir le gourou du général Petraeus et concevra la Surge (la poussée). Selon lui, le retournement des insurgés irakiens est possible par la combinaison de deux facteurs (la carotte et le bâton) : d’une part un salaire sera versé aux résistants qui changeront de camp et veilleront à établir l’ordre sur leur territoire et, d’autre part, une forte contrainte sera exercée sur eux par une augmentation temporaire de la présence militaire US. Cette stratégie sera mise en œuvre avec le succès que l’on connaît : le pays traverse d’abord une phase d’intense guerre civile, puis revient lentement au calme après avoir été profondément détruit. En réalité, le retournement d’une partie de la résistance irakienne n’a été possible que parce qu’elle était organisée sur une base tribale.
De fait, durant cette période, le CNAS et le général Petraeus sont indissociables. Kilcullen devient conseiller de Petraeus, puis de la secrétaire d’État Condoleezza Rice. La fusion est telle que le colonel John Nagl, un conseiller de Petraeus, devient président du CNAS lorsque Campbell et Flournoy entrent dans l’administration Obama.
L’originalité du CNAS, c’était d’être un think tank démocrate qui collabore et intègre des faucons républicains. Il multiplie d’ailleurs les rencontres et les débats avec des membres du Project for a New American Century. Il est financé par des industriels de l’armement ou des prestataires de la Défense (Accenture Federal Services, BAE Systems, Boeing, DRS Technologies, Northrop Grumman), des financiers (Bernard L. Schwartz Investments, Prudential Financial), des fondations (Carnegie Corporation of New York, The William and Flora Hewlett Foundation, Ploughshares Fund, Smith Richardson Foundation, Zak Family Charitable Trust) et des gouvernements étrangers (Israël, Japon, Taïwan).
Durant la campagne électorale, Campbell et Flournoy publient leurs recommandations pour le prochain président : The Inheritance and the Way Forward (L’héritage et la voie à suivre) [3]. De la période Bush, ils remettent en question le principe de la « guerre préventive » et la pratique de la torture. En outre, ils préconisent de réorienter la guerre au terrorisme de manière à éviter le « choc des civilisations » qui priverait Washington de ses alliés musulmans.
Trois générations de femmes au CNAS : Madeleine Albright,
Hillary Clinton et Michèle Flournoy.
L’administration Obama
Élu président des États-Unis, Barack Obama désigne Michèle Flournoy pour surveiller la transition au département de la Défense. Logiquement, elle est nommée sous-secrétaire à la Défense chargée de la politique, c’est-à-dire qu’elle doit élaborer la nouvelle stratégie de Défense. Elle est alors le n°2 du département et gère un budget de 200 millions de dollars.
De son côté, Kurt Campbell est nommé au département d’État pour diriger le bureau de l’Extrême-Orient et du Pacifique.
Campbell et Flournoy vont alors être les promoteurs de la stratégie du « pivot ». Selon eux, les États-Unis doivent se préparer à un affrontement futur avec la Chine. Dans cette perspective, ils doivent lentement faire pivoter leurs forces armées d’Europe et du Moyen-Orient élargi vers l’Extrême-Orient.
Le CNAS est tellement en vogue que de nombreux collaborateurs vont entrer dans l’administration Obama :
Rand Beers deviendra secrétaire à la Sécurité de la Patrie,
Ashton Carter, sous-secrétaire à la Défense chargé des acquisitions, puis secrétaire à la Défense,
Susan Rice, ambassadrice aux Nations unies, puis conseillère nationale de sécurité,
Robert Work, adjoint du secrétaire à la Défense,
et encore :
Shawn Brimley, conseiller spécial du secrétaire à la Défense pour la stratégie, puis directeur de la planification au Conseil de sécurité nationale,
Price Floyd, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour les relations publiques,
Alice Hunt, assistante spéciale au département de la Défense,
Colin Kahl, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour le Proche-Orient, puis conseiller de sécurité nationale auprès du vice-président,
James Miller, sous-secrétaire à la Défense adjoint pour la politique,
Eric Pierce, adjoint du chef du département de la Défense chargé des relations avec le Congrès,
Sarah Sewall deviendra, en 2014, sous-secrétaire d’État pour la Démocratie et les Droits de l’homme,
Wendy Sherman deviendra, en 2011, sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques,
Vikram Singh, conseiller spécial du secrétaire à la Défense pour l’Afghanistan et le Pakistan,
Gayle Smith, directrice pour le Développement et la Démocratie au Conseil national de sécurité,
James Steinberg, adjoint de la secrétaire d’État,
Jim Thomas, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour les Ressources,
Edward (Ted) Warner III, conseiller du secrétaire à la Défense pour le contrôle des armements.