تقي زاده

تقي زاده

On le voyait venir : à peine quelques jours après le début des manifestations sociales à Téhéran et dans quelques villes de provinces iraniennes, émaillées par des débordements, le ministère français des Affaires étrangères émet un communiqué.

Le Quai d’Orsay s’inquiète de ce qu’il qualifie de « bilan lourd des victimes et des arrestations » et affirme vouloir rappeler à l’Iran d’ici les semaines à venir « le respect des droits de l’homme ».

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Le samedi 30 décembre, un certain nombre des membres du groupuscule terroriste des Monafeghines qui séjournent en France ont manifesté dans la périphérie parisienne contre le gouvernement iranien. Ce groupuscule, qui était jusqu’en 2008 sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, a le sang de plus de 17 000 Iraniens sur les mains.

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Dans le sillage des ministères britannique et allemand des Affaires étrangères, le communiqué du ministère français se montre menaçant : « Les autorités françaises suivent à la loupe la situation en Iran. » La France, qui s’est démarquée ces derniers mois par un traitement radical des réfugiées et des migrants ainsi que par une violence policière sans précédent contre les manifestants hostiles à la Loi Travail, juge bon de rappeler à l’Iran que la « protestation est un droit élémentaire, tout comme le transfert libre des informations ».

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Depuis son arrivée au pouvoir, le président français a fait adopter par décrets au parlement non seulement la loi très controversée sur la réforme du code de travail, mais a aussi réussi à institutionnaliser l’état d’urgence.

Cette institutionnalisation consiste, de l’aveu de nombreux experts, à réduire les libertés civiques, le droit des Français à manifester, et élargit sensiblement les prérogatives de la police.

La mise en garde, à peine voilée, de Paris à l’encontre de l’Iran intervient à la veille d’une visite jugée cruciale du président français en Iran, visite que ce dernier compte mettre à profit pour évoquer des questions comme le pouvoir balistique iranien et le rôle régional de l’Iran.

Le président iranien Hassan Rohani a souligné samedi le droit de tous les Iraniens à critiquer son action tout en rejetant la violence.

L’Iran a affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir négocier ses capacités balistiques qui font partie de sa stratégie de défense nationale. Quant à son rôle au Moyen-Orient, il trouve naturel d’opérer dans une région à laquelle il appartient géographiquement et historiquement.

Critiquant les propos anti-iraniens de Trump, l’ambassadeur d’Iran à Londres lui a conseillé de penser aux affamés de Porto Rico, victimes de tempête.

Réagissant aux récents propos du président américain Donald Trump qui avait prétendu dans un tweet que « le peuple iranien a faim de nourriture et soif de liberté », l’ambassadeur d’Iran en Grande-Bretagne a fait allusion à une information des médias américains sur les conditions de vie à Porto Rico après le passage d’une tempête pour dire : « Au lieu de prendre en pitié le peuple iranien, cela aurait été mieux que Donald Trump pense aux habitants de Porto Rico dont la moitié est privée d’électricité, trois mois après la tempête »

Hamid Baïdinejad, ambassadeur iranien à Londres, avait déjà répondu aux propos anti-iraniens du président américain.

« Trump avait ouvertement insulté la nation iranienne en la qualifiant de « terroriste » a une fois de plus offensé les Iraniens sous prétexte d’un apitoiement hypocrite envers les participants aux manifestations sociales en Iran, en disant que « le peuple iranien a faim de nourriture et a besoin qu’on le prenne en pitié » avait-il tweeté.

Il avait également affirmé qu’il serait mieux que le président américain demande à la grande nation iranienne de venir en aide aux affamés américains au lieu de tenir des propos offensants à son encontre ; car même en dépit de ses problèmes, le peuple iranien ne refusera pas de lui tendre la main.

Près de trois mois après l’arrivée de l’ouragan Maria sur l’île de Porto Rico, un territoire non incorporé des États-Unis, des centaines de milliers de travailleurs et de jeunes continuent à vivre sans les nécessités de la vie. Lors d’un déplacement sur l’île, Donald Trump a notamment été filmé en train de lancer des rouleaux de papier essuie-tout à la foule et son comportement a fait scandale.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a convoqué, lundi 1er janvier, David Hill, ambassadeur des États-Unis à Islamabad, pour protester contre le président américain Donald Trump qui avait accusé ouvertement le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes ».

Un diplomate pakistanais, ayant gardé l’anonymat, a déclaré que David Hill avait été rappelé au ministère des Affaires étrangères pour lui informer des protestations d’Islamabad contre les critiques du président Donald Trump, qui avait accusé ouvertement le pays d’être un « refuge » pour les « terroristes ».

Dans son premier tweet à l’occasion du Nouvel An, le président américain a annoncé le gel des aides de Washington au gouvernement pakistanais.

« Les États-Unis ont bêtement donné plus de 33 milliards de dollars d’aide au Pakistan sur les 15 dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour à part des mensonges et des tromperies, et ils prennent nos dirigeants pour des idiots », écrit le président américain sur Twitter sans manquer d’accuser le Pakistan d’avoir accueilli « les terroristes que les États-Unis chassaient en Afghanistan », sans grande aide.

Immédiatement après le tweet de M. Trump, le ministre pakistanais de la Défense a écrit que le Pakistan « a laissé aux États-Unis avoir accès gratuitement à son espace aérien et terrestre, à ses bases militaires et il a apporté une entière coopération en matière d’intelligence », autant d’éléments qui ont permis de « décimer al-Qaïda depuis 16 ans ». Tout ça pour n’obtenir en échange que « des invectives et de la méfiance », s’insurge le ministre.

Un drone américain. (Archives)

Le Pakistan a déjà exprimé, à maintes reprises, sa colère contre les frappes aériennes menées par les drones US. Une colère souvent négligée par les autorités américaines.

Le chef d’état-major de l’aviation pakistanaise Suhail Aman a déclaré, début décembre 2017, que les drones américains seraient pris pour cible, en cas de violation de l’espace aérien du Pakistan.

En septembre 2017, trois Pakistanais ont été tués et deux autres blessés par un raid des drones américains dans la région de l’Agence de Kurram, dans le nord du Pakistan.

En octobre 2017, au moins quatre missiles ont été tirés, par un drone américain, sur la même localité, près de la frontière de l’Afghanistan tuant cinq personnes.

La France a passé une nuit de nouvel an émaillée de violence. Le président français a publiquement condamné la violence à l’encontre de deux policiers du Val-de-Marne pendant la nuit de la Saint-Sylvestre.

Dénonçant un lynchage lâche et criminel, au lendemain de ses vœux de Nouvel An, au détour desquels il avait accentué sur la nécessité de fraternité, Emmanuel Macron a promis que les coupables de la nuit de 31 décembre ayant agressé la police seraient retrouvés et punis.

Les deux policiers, un capitaine et un gardien de la paix étaient intervenus lors d’une échauffourée suite à une soirée privée dégénérée à Champigny. Ils se sont retrouvés isolés et ont été roués de coups. L’un a pris plusieurs coups de poing dans la figure, tandis que l’autre a été projetée par terre et a essuyé de nombreux coups de pieds.

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et n’ont pas tardé à obliger le gouvernement à réagir. S’étant entretenu avec les policiers agressés, le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb a indiqué sur sa page de Twitter : « Tout est mis en œuvre pour que ces lâches, auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés et condamnés. S’attaquer à nos forces de sécurité, c’est s’attaquer à notre République ».

La visite prévue du vice-président américain Mike Pence au Moyen-Orient et en Palestine occupée a été reportée pour la deuxième fois, ont annoncé lundi des responsables du ministère des Affaires étrangères du régime Tel-Aviv.

Le déplacement avait été prévu pour mi-janvier, mais les autorités israéliennes n’ont pas donné de détails sur le futur calendrier, rapporte le centre d’information palestinienne citant les sources israéliennes.

Pence allait effectuer sa visite dans la région en décembre, mais la Maison Blanche l’a annulé en raison des manifestations dans le monde musulman et en Palestine contre la décision explosive de Trump sur le statut de la sainte Qods et le transfert de l’ambassade américaine à Qods.

À noter que les autorités palestiniennes avaient boycotté la visite du Vice-président américain dans la région et annoncé qu’elles ne le recevraient pas lors de son voyage.

Le vice-président américain Mike Pence et le président Donald Trump lors de la signature de la proclamation reconnaissant la ville sainte de Qods comme capitale d'Israël, le 6 décembre 2017. ©AFP

« Le peuple saura, lui-même, répondre aux casseurs », a affirmé le président iranien Hassan Rohani. Il a aussi affirmé qu’il voyait « une opportunité » plutôt qu’une « menace » dans les critiques et contestations populaires.

Lors d’une réunion, ce lundi 1er janvier 2018, avec les commissions spécialisées du Parlement, le président Rohani a, entre autres, fait allusion aux événements survenus ces derniers jours dans le pays.

D’après le président Rohani, la nation iranienne saura bien riposter à « un groupe limité de gens qui se permet de proférer des slogans contre la loi et les revendications du peuple, d’offenser les valeurs de la Révolution ou détruire les biens publics ».

Rohani a reconnu le droit du peuple d’exprimer leurs critiques ou protestations. Mais pour le faire, il faudrait choisir la voie légale, a souligné le président Rohani, en allusion à un groupe restreint de gens qui, sous l’influence des provocations, tentent d’abuser de la situation.

« Il est possible qu’au premier abord, ce qui s’est produit ces derniers jours ait semblé être une menace ; mais je crois que nous devrions y voir une opportunité qui nous permettra de découvrir l'origine du problème. Toutes ces personnes ne reçoivent pas forcément de directives depuis l'étranger; elles sont dans la rue en raison des maux et des difficultés de la vie et un élan de sentiments. »

Pour le président iranien, il n'y a pas que les problèmes économiques qui ont fait descendre les gens dans la rue, mais aussi leur revendication pour une ouverture du climat social.

mardi, 02 janvier 2018 21:31

Macron soutiendra-t-il l'Iran ?

Au seuil de la visite du président français en Iran, comment expliquer le soutien des autorités françaises au groupuscule terroriste des Moudjahidin-e Khalq (MEK) qui commet des attaques terroristes en Iran, semblables à celles des daechistes en France ? 

Luc Michel, géopoliticien, explique la situation.

Reuters a reconnu que les fauteurs de trouble en Iran avaient un lien avec le régime de Tel-Aviv. Or, sous les pressions exercées par Israël, l'agence de presse britannique a été amenée à modifier son article et à présenter des excuses.

Sur sa page Tweeter, l'agence Reuters a publié une photo qui montre le ministre israélien du Renseignement, Yisrael Katz qui chuchote à l'oreille du Premier ministre, Benjamin Netanyahu comme pour planifier une mauvaise action.

Le journal israélien The Jerusalem Post a écrit aujourd'hui lundi 1er janvier que Tel-Aviv avait porté plainte en demandant à Reuters de modifier rapidement sa photo. Reuters a supprimé la photo en question et a présenté ses excuses.

Pour autant, ce soir,Yisrael Katz a soutenu les fauteurs de trouble en Iran en leur souhaitant bonne chance dans leurs actes de vandalisme. Il en va de même pour Benjamin Netananyahu qui lui aussi a exprimé son appui aux casseurs.

Le chef d'état-major adjoint et porte-parole des forces armées iraniennes estime que la perversité américaine conduira les États-Unis, le sionisme international et les ratés du colonialisme à la perte.

« La satisfaction de la plus haute autorité américaine quant aux récentes agitations en Iran, montre son implication dans la fomentation d’une nouvelle sédition », a affirmé le général Massoud Jazayeri.

« Le soutien du président des États-Unis, de certains pays et des médias comme la BBC aux manifestations témoigne du projet américain de fomenter une nouvelle sédition en Iran. Mais ce projet sera voué à l’échec. Des contre-révolutionnaires de tout horizon – des descendants de la famille Pahlavi, des survivants du groupuscule des monaféghines et des résidus de Daech – font partie du puzzle dans le projet américain. Les plans machiavéliques des autorités américaines et sionistes pour renverser la Révolution islamique d’Iran coïncident avec les dizaines de manifestations populaires à travers les États-Unis contre les politiques erronées de Donald Trump, qui ont marqué l’année 2017. Cette vague de protestation devrait s’agrandir encore plus dans l’année qui suit », a-t-il fait savoir.

Le général Massoud Jazayeri a indiqué que de plus en plus de voix s’élèvent dans chacun des États américains pour se défaire du gouvernement central. « La perversité des États-Unis, le sionisme international et les ratés du colonialisme, tous contre la puissante République islamique d’Iran, conduiront le grand Satan vers un échec cuisant. Il va sans dire que l’Iran, au moment opportun, usera de son droit à l’autodéfense », a-t-il conclu.

Dans une nouvelle déclaration offensante, le président américain a exprimé son appui aux événements survenus ces derniers jours en Iran. Sur sa page Twitter, Trump a poussé en ce premier jour de l'année 2018 le bouchon trop loin en traitant d'affamé le peuple iranien.

Trump a prétendu que l’Iran avait échoué à tous les niveaux malgré l'accord « terrible », selon lui, conclu avec l'administration Obama. Il a également prétendu que le peuple iranien, qui avait été réprimé pendant des années, était affamé de nourriture et de liberté.

Le président US a aussi prétendu qu’outre les droits de l'homme, la richesse de l'Iran aussi est en train d'être pillée, pour ajouter ensuite que le temps est venu pour le changement.