تقي زاده

تقي زاده

Sa découverte du Nouveau Monde est passée à la postérité, mais Christophe Colomb est-il réellement le premier explorateur à avoir largué les amarres en Amérique, comme la grande histoire nous en fait le récit apologétique ?

L’épopée de ce navigateur entré dans la légende, alors qu’il pensait avoir mis le cap vers sa destination suprême, les Indes, n’a-t-elle pas éclipsé d’autres exploits maritimes et volé la vedette à des pionniers musulmans qui, longtemps avant lui, auraient foulé le sol de ce territoire inconnu ?

Tordant le cou au mythe, il existe bel et bien des récits historiques qui éclairent la découverte de l’Amérique à la lumière d’autres présences, norvégienne en la personne du grand marin Leif Erickson, ou chinoise de confession musulmane en la personne de l’amiral Zheng He. Loin de relever de l’hasardeuse spéculation, cette deuxième version est la seule vérité indiscutable qui vaille pour Nihad Awad, co-fondateur de l'association des relations américano-islamiques (CAIR). Une conviction profonde qu'il n'est pas le seul à partager.

"Certains documents indiquent que les marins musulmans ont été les premiers à atteindre les États-Unis, démontrant ainsi que l'islam a joué un rôle dans la création et le développement des États-Unis",a-t-il déclaré récemment à un journaliste saoudien à New York.

Se passionnant pour le sujet, la journaliste américaine Sheila Musaji, considérée comme l’une des 500 personnalités musulmanes les plus influentes du monde selon le classement réalisé par le centre d’études islamiques à Amam, et connue pour oeuvrer sans relâche à la réduction des préjugés islamophobes, a creusé l’épineuse question qui fait naître l’ombre d’un doute historique…

Citant un site "Ne détestez pas, Eduquez", elle se réfère à l’article intitulé "Qui a découvert l’Amérique ?" pour étayer la thèse musulmane, et en quelque sorte « rendre à César ce qui est à César ».

« En 1421, plus de la moitié d'un siècle avant Christophe Colomb, un amiral chinois musulman nommé "Zheng He" a débarqué sur les côtes américaines. Il s'agit de cet immense navigateur à qui la Chine rendit hommage lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008.

L'ingénieur maritime et historien britannique Gavin Menzies, lors de son brillant séminaire du 15 Mars 2002 à la Royal Geographical Society de Londres, a démontré, documents à l’appui, que Zheng He, ce grand navigateur musulman chinois de la dynastie Ming, a précédé Christophe Colomb de plus de ۷۰ ans sur le sol de la future Amérique.

Imaginez, il y a ۶ siècles, la puissante armada fluviale de Zheng He traversant la mer de Chine, s’aventurant à l'ouest de Ceylan, de l'Arabie et de l'Afrique, une flotte composée de géants des mers longs de ۹ mâts et escortée par des dizaines de petits navires. L'équipage totalisait à lui seul plus de ۲۷.۰۰۰ marins et des soldats sur ۳۱۷ navires. Ils hissèrent les voiles lors de ۷ expéditions autour du monde de ۱۴۰۵ à ۱۴۳۳. La navire de Zheng He était bien plus imposant que celui de Christophe Colomb », mentionne l’article.

Un article du New York Times "Les Chinois ont-ils coiffé au poteau Christophe Colomb ?" abonde dans le sens de Gavin Menzies, confortant les conclusions de ce dernier dans son livre consacré à la réhabilitation de Zheng He : "۱۴۲۱, l’année où la Chine a découvert l’Amérique".

Alors, qui a jeté l’ancre en Amérique le premier ? Comme le souligne Sheila Musaji "aucune de ces assertions ne peut être prouvée de manière irréfutable, mais certaines sont toutefois plus crédibles et authentifiées que d’autres", et force est de constater que celle qui attribue la paternité du premier abordage en Amérique au grand aventurier des mers, le chinois musulman Zheng He, tient la route à défaut de tenir la corde.

La trésorerie américaine a reconnu que l'Iran s'adapte aux sanctions imposées contre lui et trouve des solutions pour les contourner.

À la suit des contournassions des sanctions américaines imposées contre la République islamique, la trésorerie des Etats-Unis a conseillé aux institutions financières de ce pays de se méfier des compagnies qui cherchent à contourner ces sanctions.

La trésorerie américaine a confirmé que même en imposant des sanctions pour couper l'Iran du système financier mondial, ce pays trouve toujours des solutions pour contourner les embargos.

 

La marine des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) ont commencé leur cinquième exercice tactique de la guerre moderne dans le Sud de l'Iran, à Bandar Abbas, avec la participation des spécialistes et d'experts.

Ces exercices , qui ont eu lieu dans une zone 1 appelée Nadasa , ont pour but d' augmenter la capacité militaire d'adaptation et de combat ses cadres de la marinedes Gardiens de la Révolution, de les familiariser avec les nouveaux acquis de la guerre moderne, d'augmenter la vitesse d'action et de réaction des unités de guerres.

Ces exercices ont été menés sous les auspices de l'amiral Thurabi, commandant en chef des gardiens de la Révolution dans la région de Bandar Abbas.

Selon Thurabi, les points forts et les faiblesses des unités participant à l'exercice ont pu être identifiés. Egalement, nouvelles armes ont pu être testées mettant en évidence les capacités des unités impliquées qui ont été choisies parmi le corps spécialisé dans les guerres modernes.

Et de poursuivre: "les forces armées iraniennes jouissent aujourd'hui de capacités énormes en comparaison avec le passé. Les jeunes de l'Iran islamique ont démontré leurs capacités au monde et ont déclaré leur intention de répondre à toutes les menaces en retenant les expériences du passé et en se fondant sur la science moderne."

Par ailleurs et dans un autre contexte, l’Iran poursuit sa lutte contre les sanctions oocidentales et compte maîtriser les sciences liées au développement de l’indsustrie pétrochimique.

Le Président de la compagnie de recherche et de la technologie pétrochimique de l’Iran, Gholam-Reza Jokar, a indiqué que l’Iran a, déjà, accédé à l’autosuffisance, dans les deux domaines des catalyseurs et des polymères, et qu’une équipe de chercheurs poursuit, actuellement, des recherches, sur des projets de développement, dans l’industrie pétrochimique.

«75% des pièces et des équipements sont fabriqués, actuellement, grâce au savoir-faire technique approprié des compagnies iraniennes», a-t-il rappelé.

L'envoyé spécial de la Russie pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov a mis en doute samedi sur l'intervention militaire française au Mali, estimant que les Nations unies et l'Union africaine devraient prendre la tête des opérations contre les insécurités au Mali.

"Je pense que toute opération militaire en Afrique peut et doit être menée sous la direction des Nations unies et l'Union africiane", a déclaré l'émissaire russe.

"Seuls les Afriains peuvent résoudre les problèmes africains", a-t-il souligné.

Les forces de sécurité israéliennes ont commencé à évacuer de force tôt dimanche matin un campement de militants palestiniens installés sur le site d'un projet de colonisation sioniste controversé en Cisjordanie, a constaté un photographe de l'AFP.

Les forces israéliennes sont entrées dans le camp, dressé vendredi matin sur le site du projet E1, entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, a confirmé à l'AFP une des organisatrices de cette manifestation, Abir Copty.

A la suite de l'ordre du gouvernement, les forces de police ont commencé à évacuer le rassemblement palestinien, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, Louba Samri. Plusieurs centaines de policiers et de gardes-frontières participent à l'opération.

Plus de 200 Palestiniens assiégés refusaient d'obtempérer à un ordre israélien de quitter leur campement en dépit des menaces d'expulsion.

Samedi soir, à la fin du repos hebdomadaire juif, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, avait ordonné aux forces de sécurité d'expulser immédiatement les Palestiniens qui sont rassemblés entre (la colonie de) Maalé Adoumim et Jérusalem.

A cet effet, il demandera dans la soirée à la Cour suprême d'annuler son injonction de retarder l'expulsion, selon un communiqué de son bureau.

L'armée israélienne avait dressé des barrages routiers tout autour du site du campement composé d'une vingtaine de tentes et installé dans la zone ultra-sensible E1, où le gouvernement sioniste a récemment relancé un important projet de colonie.

dimanche, 13 janvier 2013 09:47

Mahdi, le réformateur

L’apparition du Réformateur universel, l’Imam al-Mahdî (p) constitue l’un des événements majeurs de l’Histoire de l’Humanité. Il était donc normal que le Prophète (P), ainsi que ses successeurs légitimes, les Imams d’Ahl-ul-Bayt (p) informent la Umma de la venue de ce "Grand Réformateur et Sauveur de l’Humanité" ainsi que des circonstances et des signes annonciateurs de l’approche de son apparition, afin que les gens soient avertis et que les esprits soient préparés à l’accueil de cet événement.

Beaucoup de Hadîths et de Récits, rapportés du Prophète et des Imams d’Ahl-ul-Bayt nous décrivent ces signes et ces circonstances, lesquels sont de deux natures : cosmique et sociale.

L’un des signes sociaux les plus évidents qui annonce l’approche de l’avènement d’al-Mahdî est la dégradation de la civilisation et du mode de vie humain, et sa rétrogradation vers les stades obscurantistes de l’humanité, stades qui précèdent normalement la venue d’un Prophète réformateur. En effet, c’est lorsque l’Humanité sombre dans l’obscurantisme et que les croyances, les coutumes, les normes, les moeurs et les relations sociales obscurantistes prévalent dans la vie de cette Humanité, que la situation économique et la sécurité se dégradent, que la peur, l’inquiétude, les guerres, l’injustice et l’iniquité se généralisent que l’Humanité éprouvent un besoin impérieux d’un grand Réforma-teur qui change le cours de l’Histoire et opère une révolution radicale pour la ramener vers la Voie prophétique et la Marche monothéiste.

De même, les récits hagiographiques soulignent comme signe précurseur de cet événement le haut degré de progrès scientifique et technologique que l’Humanité atteint, ainsi que la maturité de l’esprit humain.

Un autre signe avant-coureur de la venue d’Al-Mahdî signalé par les hadîths est la naissance d’un noyau de partisans et de mouvement social, politique et militaire qui prépare son arrivée.

Ainsi, on peut résumer les signes sociaux, annon-ciateurs du Sauveur Attendu comme suit :

Ô La prédominance de l’injustice et de l’iniquité

Ô La renaissance de la vie, des moeurs et des croyances de l’obscurantisme anté-islamique

Ô Le progrès scientifique remarquable

O Les guerres et les troubles destructeurs, qui vont de pair avec l’absence de sécurité et de paix

Ô L’apparition d’imposteurs et de faux réforma-teurs La cherté de la vie et la détérioration de la situation économique

Ô L’apparition de mouvements de réforme, de dirigeants et de courants réformateurs qui aplanissent le terrain pour l’accueil du Sauveur

Citons à présent quelques-uns des hadîths qui nous parlent de ces signes :

Selon al-Cadûq dans son "Man Lâ Yah-dhurhu-l-Faqîh", citant al-Açbagh Ibn Nabâtah, l’Imam ’Alî Ibn Abî Tâleb (p) a dit « A la Fin des Temps et à l’approche de l’Heure - qui constitue la pire des époques - apparaissent des femmes dévoilées, nues, courant vers les plaisirs et légalisant ce qui est illégal. Leur demeure éternelle sera la Géhenne ».(126)

Selon al-Majlicî dans "Bihâr al-Anwâr", citant une chaîne de transmission remontant à l’Imam al-Sâdiq, le Prophète (P) a dit : « Ma Umma connaîtra une époque où les gens font montre d’un fond perfide et des apparences bonnes, par désir avide de ce bas-monde. Ils ne recherchent pas (en ce temps) ce qu’il y a chez Allah - IL est Très-Haut et Sublime - . Ils sont marqués par une hypocrisie sans scrupules. Allah leur envoie alors un châtiment, à la suite duquel ils se mettent à L’implorer à la façon d’un naufragé, mais leur appel de détresse n’aura pas de réponse »

Et selon la même source, le Prophète (P) a dit : « Ma Umma connaîtra une époque où il ne restera du Coran que son dessin, et de l’Islam que son nom. Les gens s’en réclameront tout en en étant les plus éloignés. Leurs mosquées seront très fréquentées, mais la piété y sera absente. Les Faqîh (ulémas, juriscon-sultes) de cette époque seront les pires des faqîh sous le ciel. C’est d’eux que les troubles sortiront et c’est vers eux qu’ils retourneront ».(128)

Selon l’Imam Mohammad al-Bâqer (p) : « Al-Mahdî ne paraîtra que lorsque les tyrans auront été élévés »

Selon l’Imam ’Alî (p), le Prophète (P) a dit : « L’Islam a commencé expatrié et il redeviendra expatrié. Mais bien-heureux seront les expatriés »

On lui a demandé alors - O Messager d’Allah, qui sont-ils ?

Le Prophète (P) a répondu : « Ceux qui se réformeront, lorsque les gens se seront pervertis. Un bon croyant n’éprouve jamais ni l’affliction ni le sentiment d’être expatrié. Il n’y a pas un bon croyant qui meure expatrié sans que les Anges ne pleurent sur lui, par compassion, là où les gens qui le pleurent se font rares, et sans que sa tombe ne s’élargisse par une lumière qui brille depuis le lieu de son enterrement jusqu’au lieu de sa naissance ».

Selon Abî Imâmah al-Bâhilî, rapporté par Ibn Mâjah dans ses "Sunan" (Tome II), le Prophète (P) nous a dit à propos d’Al-Dajjâl : « Il n’y a pas un trouble sur la terre, depuis qu’Allah a créé la postérité d’Adam, plus terrible que celui d’Al-Dajjâl. Allah n’a jamais moissonné un Prophète sans mettre en garde sa nation contre al-Dajjâl. Or, je suis le dernier des Prophètes, et vous êtes la dernière des nations. Donc, il sortira inévitablement parmi vous »

L’Imam al-Sâdiq (p), décrivant le haut niveau technologique et scientifique auquel sera parvenue l’Humanité lors de l’apparition d’al-Mahdî, dit : « Lorsque notre Qâ’im (le Résurrecteur, l’Annon-ciateur de la Résurrection) sera suscité, Allah dévelop-pera tellement la vue et l’ouïe de nos partisans qu’ils n’auront pas besoin de courrier entre eux et lui. Il leur parlera et ils l’entendront et le verront alors qu’il reste à sa place »

L’Imam al-Sâdiq (p) a dit également : « A l’époque du Qâ’im, le croyant qui se trouverait en Orient pourra voir son frère qui se trouverait en Occident et vice versa »

On peut dire que ces deux Hadîths indiquent le progrès technologique et le développement des moyens de communication de nos jours, tels le téléphone, la Radio, la Télévision. Et il est évident que ces deux technologies (la vue et l’ouïe à distance) annoncées comme signes matériels de l’apparition d’al-Mahdî, n’existaient pas à l’époque de l’Imam al-Sâdiq (p), ni même il y a deux siècles. Par conséquent, les deux Hadîths pourraient être considérés comme des documents matériels corroborant la vérité de l’apparition d’al-Mahdî).

Dans son livre "Al-Ghaybah", Cheikh al-Tûcî rapporte le témoignage suivant de Mohammad Ibn Muslim et Abî Baçîr qui affirment avoir entendu l’Imam al-Sâdiq (p), dire : « Cette affaire (la venue de l’Imam al-Mahdî) ne se réalisera pas avant que ne disparaissent les deux tiers de l’Humanité »

Sur ce, ils (les deux témoins) lui ont demandé : - Mais si les deux tiers de l’humanité disparais-saient, qui restera-il ?

L’Imam al-Sâdiq a répondu : « N’accepteriez-vous pas de faire partie du tiers restant ? »

Selon Abû Na’îm dans "Al-Burhân fî ’Alâmât Câhib al-Zamân", l’Imam ’Alî (p) a dit : « Le Mahdî ne sortira que lorsqu’un tiers des gens auront été tués et un autre tiers morts et que le troisième tiers aura survécu »

Selon un hadîth rapporté par al-Cadûq et attribué à l’Imam al-Kâdhim (p) : « Deux signes annonceront la venue d’al-Mahdî, qui démentiront les calculs des astrologues : une éclipse lunaire qui se produira le 5 du mois (lunaire) et une éclipse solaire, le 15, ce qui ne s’était produit depuis la descente d’Adam (p) sur la terre »

Notons enfin que les hadîths qui évoquent la venue d’al-Mahdî affirment qu’il surgira à la Mecque, qu’il y proclamera son Imamat et la constitution de son Etat, et que les gens lui prêteront serment d’allégeance à l’endroit situé entre le Rukn et le Maqâm au Masjid al-Harâm.

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

 

Les raisons de la révolte de Hussayn

- paix sur lui -

 

 

 

Ayatollah Shahid Mutahhari

 

 

 

 

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Depuis maintenant quelque quatorze siècles, un message qui se veut universel a traversé les âges et dépassé les frontières pour que les peuples vivent en harmonie, entre eux et à l’intérieur de leur propre personne. Ce mouvement révolutionnaire et spirituel a réussi à s’imposer dans les cœurs grâce à la position d’un homme divin, le noble prophète de l’islam Mohammed (que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sa famille).

Ce message d’une nature céleste doit être préservé dans toute sa splendeur pour garder son caractère divin, d’où le rôle des Imams purs de la sainte famille du Prophète (paix sur eux), qui ont donné de leur vie pour que le souffle authentique de cette religion soit transporté par le vent des siècles jusqu’à nos oreilles.

Les années passent et de nombreux érudits et chercheurs ne cessent de s’inspirer de ce souffle éternel pour pouvoir à leur tour faire profiter les hommes et femmes de tout bord de ses nombreux enseignements.

C’est donc dans ce cadre que s’inscrit l’œuvre de l’association Terre d’émeraude créée fin 2008, soucieuse de faire véhiculer ce savoir intarissable à travers les moyens adéquats qui sont à sa disposition. Avec l’aide du Seigneur, son premier projet devrait voir le jour dès le mois de janvier 2009 avec le lancement des éditions Zamarat, dont l’objectif est de mettre à disposition du public des réflexions et des essais permettant d’amener à une compréhension de la sagesse divine qui nous a été léguée.

Nous demandons à Dieu l’aide nécessaire pour qu’un tel projet aboutisse et pour que seules les intentions nobles guident les démarches entreprises.

Ahmed M.

La vérité de la révolte de Hussayn

Les différents phénomènes varient au niveau de leurs réalités. De la même manière, tout soulèvement ou révolte est unique quant à la vérité sous-jacente à son apparition.

Afin de comprendre une question particulière, ou l’état de certaines affaires, vous devez connaître les raisons profondes subalternes à sa forme existante et les caractéristiques qui lui ont donné son apparence spécifique. Vous devez aussi être conscients des causes essentielles de cette affaire, ou de ce problème, c’est-à-dire ses composants ou ingrédients. En d’autres termes :

Les causes qui ont produit la révolte ou le soulèvement, qui signifient sa vérité, sont appelées « les causes en action ».

La nature de la révolte et son aspiration représentent « ses intentions et objectifs ».

Le véritable plan d’action, son exécution, et tout ce qui va avec représentent « ses causes essentielles ».

Le résultat final que la révolte est parvenue à produire représente « son image complète ».

Le soulèvement de l’Imam al-Hussayn(as) était-il le résultat d’une explosion de colère ?

L’islam est différent de quelques autres mouvements pour le changement ou la réforme qui ont eu lieu à la suite de certaines circonstances qui ont alors conduit à des éruptions. La dialectique, par exemple, encourage l’intensification des différends, l’incitation au mécontentement, et la manifestation de l’opposition même pour de sérieuses réformes afin de mener les choses à une collision frontale, c’est-à-dire à une révolution explosive, non consciente.

L’islam ne souscrit pas à ces types de révolutions. L’histoire de la plupart des révoltes ou soulèvements islamiques parle du motif qui se trouve derrière de telles révoltes, ayant lieu suite à une entière compréhension du statu quo qu’elles étaient déterminées à changer. Ainsi, la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) n’était pas le résultat d’une explosion de colère, animée par les pressions exercées par le gouvernement omeyyade, notamment durant les règnes de Mu’awiya et de son fils Yazid. C’était plutôt un mouvement très bien calculé. Ce qui confirme la position que l’Imam(as) a adopté à cet égard, ce sont les lettres qu’il a échangées avec ces deux hommes, et les sermons qu’il a délivrés à différentes occasions, notamment celui qu’il a adressé aux compagnons du Prophète(s) à Mina. Toutes ces preuves pointent dans la direction d’une seule conclusion. Celle-ci est que l’Imam était complètement conscient de ce qu’il était résolu de faire, à savoir s’occuper des institutions gouvernantes. Sa révolte était affranchie de toute réaction de colère ; elle était plutôt un soulèvement purement islamique.

En observant la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) d’un autre point de vue, c’est-à-dire la façon dont il traitait ses partisans, on ne peut que reconnaître une seule conclusion. Il était déterminé à ne pas laisser les sentiments de ses compagnons s’élever, dans un but d’éviter que sa révolte ne remporte toute description de révolte explosive. Adoptant cette stratégie, il a appelé à de nombreuses reprises ses compagnons à quitter sa compagnie, afin d’épargner le sort qui les attendait tous, lui inclus. Il leur rappelait de temps en temps qu’ils ne devaient pas espérer un gain matériel dans leur marche. Seul la mort les attendait. Après avoir fait l’éloge de ses compagnons, les décrivant comme étant parmi les meilleurs amis, il les a implorés une dernière fois, à la veille du 10 muharram, de s’en aller s’ils le souhaitaient, leur disant clairement qu’ils seraient en sécurité, étant donné que les omeyyades n’en étaient qu’après sa tête.

Vous trouverez difficilement un dirigeant qui aspire à utiliser le mécontentement de ses gens pour les pousser à la révolte parler de la même façon que l’Imam al-Hussayn(as) parlait à ses compagnons. Il est vrai qu’il avait la responsabilité de leur esquisser leur devoir religieux pour se soulever contre le gouvernement despotique ; en cela, résister à l’injustice et à la répression est une obligation certaine qu’ils doivent remplir. Cependant, il cherchait à ce que ses compagnons remplissent leur responsabilité de leur propre accord, sans contrainte. C’est pourquoi il leur a réitéré la possibilité de disparaître du champ de bataille en profitant de l’obscurité de la nuit, car l’ennemi n’allait pas les poursuivre s’ils prenaient la fuite, et il ne voulait pas non plus les forcer à se battre. Il les a aussi informés qu’il les aurait libérés de leur serment d’allégeance s’ils l’avaient abandonné ; il les a alors laissés à leurs propres consciences. Cela signifie que quelque soit la direction qu’ils décidaient, elle devait être dictée en soutenant la justice, sans compulsion, ni de sa part ni de celle de l’ennemi. Celle décision devait se faire de leur propre choix seulement. De la sorte, leur décision de rester avec l’Imam a donné aux martyrs de Karbala la grande estime qu’ils maintiennent.

Pour établir une comparaison entre les positions prises par l’Imam al-Hussayn(as) et par Tariq ibn Ziyad dans la bataille de Jabal Tariq, nous dirons que l’action à laquelle ibn Ziyad a fait appel est représentative d’un dirigeant avec une mentalité de politicien, tandis que l’Imam al-Hussayn(as) était conscient qu’il ne fallait pas forcer ses camarades en armes à se battre.

Ce qu’ibn Ziyad a fait était de brûler toutes les provisions de nourritures, excepté celles qui allaient fournir ses troupes durant vingt-quatre heures. Il s’est ensuite adressé à eux dans un sermon pour leur annoncer qu’ils n’avaient d’autre choix que de remporter la bataille ; il était donc clair que s’ils ne la remportaient pas, le résultat serait l’un de ces deux : ils seraient soit mis en déroute par l’armée de l’ennemi, soit noyés dans la mer s’ils choisissaient de fuir. Contrairement à cela, l’Imam al-Hussayn(as) a laissé le choix à son petit groupe de partisans d’affronter l’ennemi au combat ou de retourner sur leurs talons, en cela que ni l’ennemi ni lui ne les forçaient à se battre.

En effet, la révolte de l’Imam prenait ses racines dans l’entière compréhension, par toutes les parties de son camp, de son inévitabilité. Ainsi, elle ne doit pas être décrite comme un mouvement occasionné par un homme contrarié. Cette révolte responsable avait une multitude de facteurs, et n’était donc un mouvement ni à une seule facette, ni à un seul objectif.

D’entre les différences qui existent entre les affaires du monde physique et du monde social, il se trouve que les minéraux montrent toujours une seule essence dans le monde matériel. Par exemple, vous ne pouvez trouver, en tant que matière première, de l’or et du cuivre en une seule entité. A l’opposé, dans un phénomène social, il est bien possible qu’un unique phénomène puisse montrer une variété de réalités et d’essences. L’homme est de la sorte une merveille, car il peut porter plusieurs essences à la fois.

Le philosophe et écrivain existentiel français Jean-Paul Sartre (1905-1980) soutenait que l’existence de l’homme précède son essence. Il a raison dans cette affirmation-là. En plus de cela, l’homme peut posséder différents aspects en même temps. Par exemple, il peut montrer une apparence d’ange, de porc et de tigre.

D’après ceci, il peut être dit que le phénomène social pourrait exposer des réalités multidimensionnelles. La révolte de l’Imam al-Hussayn(as) est vraiment un événement à multi-facettes, non moins du fait que plusieurs facteurs étaient conjointement en action pour le produire. Par exemple, une révolte peut éclater en réaction à un fait particulier, sous l’impulsion du moment. Elle peut aussi être une réaction positive à une certaine direction et une réaction négative face à autre direction. Tous ces facteurs étaient présents dans la révolte de l’Imam al-Hussayn(as), d’où la description de « révolte à multi-facettes ».

Historiquement, le premier facteur dans le soulèvement de l’Imam était la demande omeyyade à ce qu’il prête serment d’allégeance à Yazid. Dans un but d’assurer le soutien de la totalité des musulmans à son fils Yazid, Mu’awiya a envoyé un émissaire à Médine pour assurer la promesse d’une telle allégeance de l’Imam al-Hussayn(as). En agissant ainsi, Mu’awiya désirait établir un précédent pour ces dirigeants qui le suivraient pour désigner leurs successeurs, transformant le califat en un gouvernement dynastique. Il est important de noter qu’insister à assurer le serment d’allégeance de l’Imam signifiait le don de légitimité au califat. Quelle a été la réponse de l’Imam al-Hussayn(as) à cette demande ? Naturellement, elle a été rejetée, non moins car Hussayn(as) était le petit-fils du Prophète(s) et qu’il était largement connu pour sa piété et son désintéressement pour les plaisirs terrestres.

En recevant les nouvelles du refus de l’Imam, les institutions au pouvoir lui ont lancé des menaces. Sa réponse était qu’il mourrait plutôt qu’il n’approuve la succession de Yazid au califat. Jusqu’à ce moment-là, la réaction de l’Imam était du type passif à une demande illégitime. En d’autres termes, une réaction basée sur la piété et une réalité provenant de la devise « Il n’y a de divinité que Dieu », qui rend nécessaire au croyant de dire « Non » à toute demande illégitime.

Ce refus n’était pas la seule raison de la révolte de l’Imam. Il y avait une autre question, qui a donné le principe à la base de sa révolte ; c’était une réaction positive. Après la mort de Mu’awiya, les gens de Kufa projetèrent leurs mémoires quelques vingt années en arrière, aux jours du califat de l’Imam Ali(as). En dépit du fait que de nombreux disciples de Ali(as) eussent été liquidés par la machine de terreur omeyyade, tels que Hijr ibn Adi, Amr ibn Hamq al-Khuza’i, Rashid al-Hijri, et Maytham at-Tammar, juste pour rendre Médine dépourvue des poids lourds parmi les compagnons du Prophète, les gens se sont rappelés de l’exemple du vrai musulman qu’était l’Imam Ali(as) et de la direction juste de son gouvernement. Ainsi, ils se sont réunis à Kufa et se sont mis d’accord entre eux de refuser l’approbation de Yazid comme calife, tournant leur attention vers l’Imam al-Hussayn(as), lui proposant de devenir leur calife islamique. Ils ont écrit à l’Imam pour cette raison, exprimant leur empressement à l’accueillir pour rétablir le gouvernement islamique à Kufa. Une centaine de milliers de personnes ont signé ces lettres. En conséquence, ces personnes n’ont laissé d’autre choix à l’Imam que d’accéder à leur requête. Cela était la réaction positive. En conclusion, il peut être dit sans risque que la vraie nature du mouvement de l’islam en était une légitime, du fait qu’un groupe de musulmans aient lancé l’action et que l’Imam dût leur fournir cette réponse positive.

Maintenant, quant à son obligation religieuse, l’Imam n’avait d’autre choix que d’annoncer son refus absolu de l’autorisation de la nomination de Yazid en tant que calife, ainsi que de dresser sa pure personne au-dessus de cette tache avec laquelle ils voulaient le teindre. Cependant, s’il avait consenti à la proposition de Abdullah ibn Abbas de se retirer dans les montagnes du Yémen pour échapper aux troupes de Yazid, il aurait assuré sa sécurité. D’autre part, il se serait gardé d’approuver la nomination de Yazid en tant que calife. Et pourtant, étant donné que le sujet en était un qui se rapportait à l’appel que cette centaine de milliers de personnes lui avaient lancé, il n’avait pour alternative que de consentir à cet appel par obligation religieuse. C’est-à-dire en dépit du fait que toutes les indications lui dissent que les habitants de Kufa n’étaient pas capables de s’en tenir au devoir et qu’ils étaient inactifs et inquiets. Néanmoins, son sens de responsabilité lui a rendu nécessaire de répondre à leur appel et ainsi de fournir la bonne réponse à l’histoire. S’il avait choisi d’ignorer la demande des Kufites, nous aurions subi aujourd’hui des critiques contre lui pour « ne pas avoir agi ainsi ».

La révolte de l’Imam al-Hussayn(as),

les causes

Comme nous l’avons déjà mentionné, l’invitation des Kufites à l’Imam al-Hussayn(as) de venir à Kufa et d’installer un gouvernement islamique représentait ici le troisième côté du triangle des causes de sa révolte. La requête des omeyyades à l’Imam lui demandant qu’il approuve la nomination de Yazid au poste du califat résumait la « stratégie défensive ». Toutefois, comme cela est connu, l’Imam a par conséquent rejeté cette requête, et il s’est opposé aux institutions corrompues en fonction avec tous les moyens à sa disposition, par souci de maintien du devoir religieux de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal ». Cet élément devrait être surnommé « la stratégie d’attaque » de la révolte de l’Imam.

Etendons-nous maintenant un instant sur ces facteurs pour vérifier lequel d’entre eux portait plus de poids que les autres. Il va sans dire que chacun des trois facteurs est différents des autres dans sa valeur et son importance globales pour la révolte. Cela veut dire que chacune des causes présentes a ajouté, dans son propre droit, une dimension unique et significative à la révolte. Par exemple, l’acceptation de l’Imam de l’invitation des Kufites à se rendre à Kufa est aussi significative que les deux autres facteurs, et aussi en accord avec leur importance et leur impact sur le résultat général de la révolte. Parmi les facteurs se trouve celui qui met en valeur le sens d’un certain mouvement de réforme. De manière analogue, le dirigeant du mouvement peut influencer ce facteur particulier, au moyen de l’élévation de son profil.

L’être humain, par exemple, est bien conscient de plusieurs choses auxquelles il attache de l’importance. Par exemple, son apparence peut être regardée comme un bien ; ses bijoux convoités peuvent être considérés d’une autre grande valeur. Il y a aussi d’autres choses matérielles et abstraites que l’homme souhaiterait acquérir du fait qu’elles soient estimées comme des objets de beauté. Et sans aucun doute, le pouvoir et le haut profil, notamment les positions divines, sont vus par l’homme comme des sources de fierté, de splendeur et de valeur. Même les apparences matérielles externes, qui dénotent ces valeurs ajoutées, confèrent à l’homme une valeur ajoutée.

Pour illustrer ceci, prenez une personne qui s’est vêtue de la tenue spéciale du clergé. Bien qu’en soi, le vêtement ne soit pas indicatif de la piété de la personne qui la porte, n’étant pas un critère par lequel l’érudition de celui qui la porte peut être mesurée, ni le niveau de sa piété, il peut cependant donner une telle impression à la personne qui s’habille d’une telle tenue. De même, la personne qui porte de tels habits peut remporter le respect et l’attention des autres. De la même façon, un tel vêtement devient une source de fierté pour la personne qui en est élégamment habillé. Ceci peut être comparé aux bijoux portés par les femmes, étant donné la manière dont les bijoux peuvent embellir les femmes et la satisfaction et la fierté dont elles peuvent tirer en les portant.

La même comparaison peut être appliquée aux révolutions, car il peut y avoir des facteurs qui soient capables d’accroître leurs richesse et exigence. Ceci est le résultat des différences théoriques entre une révolution et une autre. Certaines sont dépourvues de la dimension morale et caractérisées par la bigoterie, alors que d’autres peuvent être purement matérialistes, leur donnant leurs traits distinctifs. Néanmoins, si une révolution est caractérisée par les aspects moraux, humains et divins, elle s’élèvera et s’imposera au-dessus de toutes les autres révolutions.

Ainsi, l’ensemble des trois facteurs qui ont contribué au commencement de la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) lui ont donné le sens qu’elle possède, notamment le troisième facteur. Parfois, une personne spécifique avec un sens particulier dans un soulèvement précis peut lui ajouter une nouvelle valeur, c’est-à-dire une valeur ajoutée et un sens particuliers. Dans la mesure où un certain facteur ajoute une nouvelle valeur à l’importance de la personne, il donne en retour une élévation à cette importance. Par exemple, le vêtement de la personne spirituelle ou d’un professeur d’université peut donner de la fierté et de l’esthétique à ceux qui portent ces uniformes. L’opposé est aussi vrai, du fait que la personne ainsi vêtue soit la source de fierté et d’esthétisme dus à son caractère pur, sa droiture et son savoir.

Sa’sa’a ibn Sawhan était un des compagnons de l’Imam Ali(as) et un orateur renommé et accompli ; il était loué par le célèbre homme de lettres al-Jahidh. Lorsqu’il a voulu féliciter l’Imam lors de son élection au poste de califat, il a dit à l’Imam quelque chose qui était différent de ce que toutes les autres personnes avaient dit. Voici ses termes : « Ô Ali ! Tu as orné le califat avec splendeur. Tu es la source de sa fierté. Il ne t’a accordé ni la grandeur ni la fierté. Le califat avait besoin d’une personne de ton éminence, et pourtant, tu n’avais pas besoin de son allure. Par conséquent, je félicite le califat, car ton nom lui est devenu synonyme ; je ne t’applaudis pas parce que tu es devenu calife ».

En conséquence, on peut dire que le facteur de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal » avait donné à la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) un sens supplémentaire. Et par son sacrifice absolu et celui de sa famille et de ses compagnons, l’Imam a élevé le profil de son institution. Il y a beaucoup de gens qui pourraient revendiquer le maintien de cette obligation religieuse. L’Imam al-Hussayn(as) a démontré ceci sur cette base : « Je cherche à ordonner ce qui est bien et à interdire ce qui est mal et à suivre les traditions de mon grand-père et de mon père ». Ceci est la parabole de l’islam qui peut être une source de fierté pour beaucoup de gens. Et il y a eu aussi des musulmans que l’islam chérit et dont il se sent fier. Les différents titres, qui ont été mérités par plusieurs brillantes personnalités, tels que Fakhr-ul-Islam (La fierté de l’islam), ‘Izz-ud-Din (La Gloire de la Religion) et Sharaf-ud-Din (L’honneur de la religion) sont indicatifs de ce sens. Abu Dhar, ‘Ammar ibn Yassir, parmi les compagnons du Prophète(s), et ibn Sina (Avicenne)[1], ont été éduqués selon les idéaux de l’islam et en sont ainsi devenus une source de fierté. L’islam, en retour, se sent fier de certains de ses fils, qui avaient été moulus à son image, de telle sorte qu’ils ont remporté un renom international, non moins car ils ont laissé leur marque sur la civilisation humaine. Le monde ne peut nier la contribution de Khwaja Nassiruddin at-Tussi[2] à la civilisation humaine, car le mérite lui revient pour certaines découvertes relatives à la lune.

Il peut alors être dit que l’Imam al-Hussayn ibn Ali(as) a en réalité donné l’élan requis pour la tradition de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal ». Et lorsqu’il est maintenu que cette institution rehausse le poids des musulmans, ceci ne vient pas d’un vide. Le saint Coran a affirmé ceci :

{Vous êtes la meilleure communauté qu’il y ait eu chez les hommes : vous ordonnez ce qui est bien, interdisez ce qui est mal et croyez en Dieu}[3].

Méditez juste à la formulation de ce verset, notamment pour ce qui est de la caractéristique accordée à « la meilleure communauté ». Cela signifie que c’est seulement en vertu de leur maintien du devoir religieux de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal » qu’ils ont mérité ce splendide éloge. La valeur de cette communauté est donc dans le maintien de cette obligation.

Toutefois, concernant la révolte de l’Imam al-Hussayn(as), c’est l’Imam qui a conféré cet honneur sublime à cette obligation par les sacrifices qu’il a personnellement faits, ajoutés à ceux de sa famille et de ses compagnons. Cependant, il n’est pas correct pour nous, musulmans, de ne pas être capables d’endurer la responsabilité du maintien de cette obligation religieuse ; nous prouvons que nous sommes en dette vis-à-vis d’elle. Il est regrettable que les gens aient donné plus d’attention à des choses pas tellement importantes, tel que grandir la barbe et interdire le port de l’or pour les hommes, et aient dit des paroles sans conviction à des affaires significatives qui doivent être maintenues. Contrairement à cela, l’Imam al-Hussayn(as) s’est révolté pour faire vivre le principe de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal » dans toutes les sphères de la vie. Il disait que Yazid était le résumé du rejet et qu’il devait être effacé du monde de l’islam. Il a aussi affirmé que l’Imam des musulmans devait être celui qui maintient les injonctions contenues dans le Livre de Dieu, qui rend justice, et qui suit la vraie religion.

L’Imam al-Hussayn(as) a tout sacrifié dans le chemin de la sauvegarde et du renfort ce cette institution. L’Imam a donné un sens plus sobre à la mort dans cette cause. Elle s’est transformée pour impliquer la grandeur et l’honneur. Alors qu’il préparait son trajet de Médine à Karbala, il parlait toujours au sujet de la mort dans la dignité et l’honneur, la mort dans la cause du droit, de la vérité, et de la justice. Une telle mort est semblable à un magnifique collier qui orne le cou d’une jeune femme. L’Imam récitait souvent un vers de poésie en route vers Karbala, dans son voyage fatidique. Le poème disait quelque chose comme ceci : « Bien que la vie soit douce et belle, la vie prochaine est cependant plus douce et plus belle ». Du fait qu’à la fin, l’homme laisse derrière lui, après la mort, toutes les possessions terrestres, le bien vient du don de sa richesse dans de bonnes causes, au lieu de l’amasser. De la même façon, étant donné que le corps humain se transformera en poussières après la mort, pourquoi l’homme ne devrait-il pas mourir d’une mort douce et honorable ? Ainsi, mourir avec l’épée dans la cause de Dieu est bien plus grandiose et splendide.

De l’autre côté de l’équation, l’exemple d’Abu Salama al-Khallal, qui était surnommé « le ministre de la famille de Mohammed » dans la cour du calife abbasside, sert d’exemple inverse de celui de l’honorable défunt mentionné ci-dessus. Son histoire est comme ceci : lorsqu’il a perdu la faveur du calife abbasside, un incident qu’il a plus tard payé de sa vie, il a écrit deux lettres, l’un à l’Imam Ja’far as-Sadiq(as) et l’autre à Mohammed ibn Abdallah al-Mahdh, leur offrant ses services et ceux de Abu Muslim. Tel était son message à leur intention : « Si vous vous préparez à cela (la prise du califat) et acceptez notre offre, nous tuerons ces personnes (les dirigeants abbassides) ».

L’impression immédiate que donne le contenu de cette lettre est que l’auteur est déloyal, car il a adressé sa lettre à deux personnes différentes, mais uniquement lorsque sa relation avec ses maîtres s’est détériorée.

Dès que l’Imam as-Sadiq(as) a reçu la lettre et l’a lue, il l’a brûlée devant les yeux de l’émissaire qui l’avait apportée. Lorsque le messager a interrogé l’Imam quant à sa réponse, l’Imam l’a informé qu’il n’avait rien à ajouter à ce que le messager venait de voir.

L’Abbasside a tué Abu Salama avant qu’il n’ait pu revoir son messager. Certaines personnes semblent soulever une objection quant à la réponse négative de l’Imam à l’invitation de Abu Salama, qui l’avait appelé à se soulever pour assumer le pouvoir avec son aide. Mais l’intention de Abu Salama était bien connue : il n’était pas sincère dans son appel lorsqu’il avait écrit cette lettre, immédiatement après avoir perdu les faveurs du calife abbasside, qui était sûr qu’il ne pouvait plus lui faire confiance. Ainsi, il a rencontré une mort violente peu après.

Néanmoins, si l’Imam al-Hussayn(as) avait fermé les yeux devant toutes ces lettres qu’il avait reçues des habitants de Kufa, l’invitant à les retrouver et à installer un gouvernement islamique chez eux, il n’aurait jamais échappé à une critique similaire. Dans le cas de l’Imam al-Hussayn(as), il a répondu positivement à l’appel des habitants de Kufa lorsqu’il a réalisé qu’ils étaient sérieux dans leur invitation. Ainsi, il lui incombait de leur répondre.

Examinons laquelle de ces deux questions suivantes est venue en premier et laquelle avait donc une préséance sur l’autre. Est-ce que le rejet de l’Imam de l’appel omeyyade l’invitant à approuver le califat de Yazid vient en premier, c’est-à-dire avant l’invitation des habitants de Kufa l’appelant à venir à Kufa pour former un gouvernement islamique ? Il va sans dire que la première proposition vient en premier, car c’est immédiatement après le décès du père de Yazid, Mu’awiya, qu’il a été exigé de l’Imam al-Hussayn(as) qu’il prête allégeance à Yazid.

Le messager qui a apporté les nouvelles du décès de Mu’awiya au gouverneur de Médine a apporté avec lui une lettre comportant une exigence que l’Imam al-Hussayn(as), et quelques autres personnalités, approuvent la succession de Yazid au califat. Il est fort probable que les habitants de Kufa ne fussent pas au courant des nouvelles du décès de Mu’awiya à ce moment-là. Des événements historiques soutiennent cette théorie. Il est à noter que plusieurs jours s’étaient écoulés après le refus de l’Imam al-Hussayn(as) d’accepter de prêter allégeance à Yazid avant qu’il n’ait été forcé sous la pression de quitter Médine et de commencer finalement son mouvement d’opposition, à savoir le 27 rajab, sur le chemin pour la Mecque. Il est arrivé à la Mecque le 3 sha’ban. Il a reçu les lettres des habitants de Kufa le 15 ramadan. Cela veut dire un mois et demi après que les Omeyyades ont fait connaître leur intention d’exiger l’allégeance de l’Imam, et après son refus absolu conséquent. L’Imam al-Hussayn(as) est resté à la Mecque pendant quarante jours. Par conséquent, il n’a pas rejeté l’appel omeyyade l’invitant à approuver Yazid comme calife en raison de l’appel des habitants de Kufa lui demandant de partir pour Kufa pour former le prochain gouvernement islamique. Il a fait connaître sa position manifestement, il a fait savoir qu’il ne céderait pas devant Yazid, même si plus aucun accès ne lui était laissé sur la terre entière. Ceci est la seconde raison du soulèvement de Hussayn(as).

Le troisième pilier du soulèvement de l’Imam est le maintien du devoir islamique, qui est d’enjoindre au bien et d’interdire le mal. L’Imam(as) a commencé son mouvement d’opposition de Médine, déterminé à soutenir la responsabilité de ce devoir. Toutefois, même s’il ne lui était pas demandé de prêter serment d’allégeance à Yazid et s’il n’était pas invité à se rendre à Kufa pour y installer un califat rival, il était résolu à supporter son devoir et à soutenir cette tradition, au moins parce que la corruption allait à ce moment s’imposer sur le monde islamique.

Pour récapituler, dans chacun des trois aspects de sa révolte, l’Imam(as) devait faire face à une question particulière, et il avait un devoir à accomplir. Concernant le premier aspect, c’était sa décision de refuser la demande omeyyade d’approuver la succession de Yazid au califat. Quant à la deuxième facette, il a répondu positivement à l’appel des habitants de Kufa pour qu’il aille installer un califat rival à Kufa. Pour ce qui est du troisième aspect, il a pris l’action nécessaire pour contrer l’établissement d’un gouvernement corrompu. Ainsi, on peut facilement le qualifier de révolutionnaire. Lorsque nous disons donc que la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) possède plusieurs facettes, ceci est clairement manifesté dans les positions requises qu’il a prises vis-à-vis des trois aspects. Par exemple, le devoir de l’Imam envers l’allégeance à Yazid était un refus absolu ; et s’il avait accepté la proposition d’ibn Abbas de choisir un exil auto-imposé dans les montagnes du Yémen, un tel refus aurait été matérialisé. C’était donc une décision personnelle, c’est-à-dire qu’il ne lui incombait pas de demander aux autres de s’associer à lui sur ce point. Pour ce qui est de l’appel des habitants de Kufa, aucun choix ne lui était laissé si ce n’est d’y répondre, tant qu’ils restaient fidèles à leur engagement. S’ils le brisaient, l’Imam serait affranchi de toute entreprise, comme le problème du califat n’en serait plus un, c’est-à-dire qu’il cesserait d’être un devoir religieux.

Mais pourquoi l’Imam a-t-il continué sur cette voie ? Ceci suggère que son obligation religieuse n’était pas limitée à la question litigieuse du califat. L’appel des habitants de Kufa s’est prouvé être un simple point, comme les nouvelles du meurtre de Muslim ibn Aqil, son cousin et émissaire pour les habitants de Kufa, lui sont parvenues alors qu’il était en route pour Kufa, en Irak. Il y a aussi eu une autre évolution : l’Imam a rencontré, avant son arrivée, al-Hurr ibn Yazid ar-Riyahi (rencontre pendant laquelle il a été révélé que les habitants de Kufa avaient changé d’avis et qu’ils ne le soutenaient plus pour qu’il devienne calife avec leur aide). Avec l’appel des habitants de Kufa tombant donc à l’eau, l’Imam était alors libéré de toute obligation. Pour leur rendre la situation absolument claire, il leur rappellerait qu’il retournerait de là où il était venu, en cela qu’il était venu à eux en réponse à leur appel. Cependant, cela ne signifiait pas qu’il avait changé d’avis concernant le califat de Yazid, question sur laquelle il était inflexible, persistant à ne pas l’approuver. En ce qui le concernait, sa position de rejet de Yazid en tant que calife était irréversible, d’où son affirmation volontaire de non-soumission à l’exigence de l’établissement au pouvoir, même si toutes les routes étaient fermées devant lui. Quelles autres options avait-il ? La réponse est son maintien du principe de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du mal.

D’entre les erreurs de l’auteur du livre Al-shahid-ul-khalid (Le martyr immortel), il y a l’exagération du facteur de l’invitation des habitants de Kufa, à tel point qu’il donne l’impression que c’était le stimulant primordial pour la révolte de l’Imam al-Hussayn(as). En réalité, ce facteur n’était pas le plus important ; il était plutôt le moins important parmi les facteurs qui ont contribué à la révolte de l’Imam. Même si nous assumons que c’était la cause principale de la révolte, l’Imam, après avoir su que les habitants de Kufa n’avaient pas gardé leur engagement, aurait pu se résigner au fait qu’il n’y eût plus besoin de poursuivre ses projets, envisager de prêter serment d’allégeance à Yazid et abandonner sa volonté de soutenir le principe de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du mal. L’opposé est précisément ce qui s’est produit. Les sermons les plus enflammés de l’Imam étaient ceux qui ont été délivrés à la suite de la tombée de Kufa aux mains des Omeyyades. En cela, il y avait un message clair : il agissait en accord avec l’obligation de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du mal, et il savait pertinemment que c’était son premier motif pour le lancement de sa révolte. Pour sa part, c’était une action de révolutionnaire contre l’établissement au pouvoir du moment.

Alors qu’il se dirigeait vers l’Irak, il a rencontré par chance deux hommes venant de la direction de Kufa. Il leur a demandé de s’arrêter afin d’avoir une conversation avec eux. Au moment où ils ont su que c’était Hussayn(as), ils se sont détournés et ont disparu, pour éviter de lui parler. Entre-temps, un homme d’entre les compagnons de l’Imam, qui avait rencontré les deux hommes, est arrivé à cet endroit. Il a transmis à l’Imam les nouvelles de l’assassinat de Muslim ibn Aqil et de Hani ibn Irwah, les ayant reçues des deux hommes qu’il avait rencontrés plus tôt. C’est à travers ces mêmes hommes, bien qu’indirectement, que l’Imam a pris connaissance de la tombée de Kufa entre les mains des Omeyyades. Son compagnon a aussi informé Hussayn(as) que les deux hommes se sentaient honteux de donner ces terribles nouvelles à l’Imam, notamment pour ce qui est de parler du corps sans tête de Muslim qui a été traîné dans les rues de Kufa. En entendant ces informations, les yeux de l’Imam se sont remplis de larmes, et il s’est mis à réciter ce verset coranique :

{Il y a des croyants qui ont été fidèles à leur pacte conclu avec Dieu. Tel d’entre eux a atteint le terme de sa vie, et tel autre attend, mais ils n’ont en rien changé}[4].

L’Imam(as) voulait prouver aux gens qu’il n’était pas venu uniquement pour Kufa. Si cette province tombait donc entre les mains de l’ennemi, cela ne changeait rien. Il n’a pas lancé son mouvement uniquement en réponse à l’appel des habitants de Kufa. Cet appel faisait partie des facteurs qui l’ont poussé à marcher vers l’Irak. L’Imam al-Hussayn(as) avait bien précisé qu’il se voyait responsable de l’accomplissement d’un devoir plus important. Si Muslim ibn Aqil obtenait donc le martyre, il allait honorer son contrat et s’en aller par conscience du devoir. Ainsi, l’Imam doit continuer à emprunter le même chemin qu’il avait tracé pour son mouvement.

Comme l’Imam avait décidé de prendre une position attaquante contre le gouvernement omeyyade et s’était mis à marcher sur cette voie révolutionnaire, la raison de son action était différente de celle d’une personne qui tient une position défensive ou même soumise. La position d’une personne qui résiste à un attaquant, qui est par exemple venu lui dérober ses possessions, serait de reprendre ce qui lui a été volé et de le protéger. La personne dont l’intention est de se charger de son rival a un objectif différent ; elle n’accepterait rien d’autre que la destruction de l’ennemi et la réalisation de son objectif, même si elle se faisait tuer dans ce projet. La conduite de l’Imam al-Hussayn(as) était celle du maintien de l’ordonnance du bien et de l’interdiction du mal. C’était l’intention d’un martyr et la voie sur laquelle il avait décidé de marcher.

Celui qui souhaite que son appel atteigne sa communauté soutient la logique du martyr. Cet appel porte une signature faite de son sang. Les exemples de gens qui souhaitaient que leur message parvienne aux autres abondent. Dans de nombreux endroits à travers le monde, nous trouvons des reliques de personnalités qui souhaitaient que les gens se rappellent de leurs exploits, à tel point que certaines d’entre elles avaient de tels accomplissements écrits en épitaphes sur leurs pierres tombales. Des centaines d’années plus tard, de telles reliques sont retrouvées après des fouilles archéologiques et exposées dans des musées, un héritage pour les générations futures. En comparaison, l’Imam al-Hussayn(as) a écrit son épopée sur des ondes de fréquences éternelles. Son message est estampillé sur les cœurs des gens, car il était entrelacé avec du sang, y laissant ainsi une marque indélébile. Les cœurs de millions de gens, qu’ils soient arabes ou non-arabes, qui ont compris le message de l’Imam, sont conscients de la sincérité de ce message, notamment lorsqu’il a déclamé : « Je regarde la mort comme une félicité et considère la vie à l’ombre des oppresseurs comme rien que du chagrin ». Cela veut dire que vivre dans l’indignité, dans les centres de l’injustice et de la répression, et survivre avec difficulté, cela n’est pas le genre de vie qu’un homme libre voudrait avoir. Ainsi, « mieux vaut mourir avec honneur que vivre dans la honte », telle était sa devise, c’est-à-dire celle des martyrs.

L’Imam al-Hussayn(as) a choisi la position de laquelle il allait attaquer le régime ; son intention était celle d’une personne courant vers le martyre. A partir de la terre inhospitalière de Karbala, en Irak, il voulait que le monde entier prenne connaissance de son rejet du gouverneur de ce temps. Il n’avait pas les instruments pour écrire son appel, et pourtant, son message a transcendé les barrières du temps, les lieux, et s’en est allé se reposer dans les cœurs et esprits des gens. A l’accoutumée, chaque année vient muharram et la lumière de l’Imam al-Hussayn(as) brille alors en nous comme des rayons de lumière émanant du soleil. Son message est entendu d’une voix haute et claire : « La mort de l’homme est inévitable, et elle est comparable à un collier porté par une jeune femme. Je désire alors être réuni avec mes prédécesseurs, de la même façon que Jacob désirait être réuni avec Joseph », et avec cette éclatante déclaration : « L’enfant illégitime et fils d’enfant illégitime ne nous a laissé que deux choix : soit le recours au sabre, soit la capitulation. Que c’est absurde ! L’humiliation n’est pas de notre goût ! Dieu ne laissera jamais cela nous arriver ; il en est de même pour le Messager, les croyants, les cœurs chastes et purs et les belles âmes. Pour ces idéaux, nous préférerions mourir dans l’honneur que de céder à l’ignoble ». Il y a une référence dans ce sermon à ibn Ziyad, qui avait proposé à l’Imam un de ces deux choix, soit l’épée, soit l’ignominieuse reddition.

Tel était le message que l’Imam souhaitait faire vivre à travers les âges et les générations : ni Dieu ni Son Messager ni les croyants ne laisseraient un croyant pieux subir l’expérience amère de la disgrâce. Les générations et les croyants allaient connaître la résistance de l’Imam, et aucun d’entre eux n’aurait accepté la notion de la reddition de l’Imam face à l’ennemi. Il était inconcevable qu’une personne comme l’Imam, un homme pur élevé sous l’aile de Fatima, la fille du Prophète, puisse s’abandonner à l’humiliation.

Lorsqu’il a quitté Médine, armé de son refus d’approuver la succession de Yazid au califat comme une raison de son attaque contre le régime répressif, il a écrit un testament et l’a laissé à son frère Mohammed ibn al-Hanafiya. Il y était notamment écrit : « Je ne me suis pas soulevé en étant conduit par l’arrogance ou la témérité, ou par un désir de répandre la corruption ou l’injustice. Tout ce à quoi j’aspire est la réforme de la communauté de mon grand-père ».

Tel était le motif derrière le mouvement de l’Imam.

Dans la lettre qu’il a écrit à son frère ibn al-Hanafiya, l’Imam a mentionné l’incident de la demande omeyyade l’appelant à donner son allégeance à Yazid, mais il n’y a pas une seule référence à l’appel des habitants de Kufa.

Ce refus sans équivoque soulignait la détermination de l’Imam à marcher sur la voie du martyre jusqu’à la fin. Si sa logique avait en partie été l’amour de la défense de sa propre personne, il aurait été logique qu’il ne donne pas le choix à ses compagnons, la veille du dixième jour de muharram, soit de quitter sa compagnie, soit de persévérer et de rester avec lui. Tout au long du parcours, sa décision était claire et il était sincère avec eux, leur disant que l’armée d’ibn Ziyad en avait après lui seulement, c’est-à-dire que soit il abandonnait et acceptait Yazid en tant que calife, soit il allait être tué sur le champ de bataille. Selon son jugement, sa position de rejet du gouvernement de Yazid était dictée par son sens de devoir religieux, car il pensait que Yazid n’était pas apte à gouverner. Mais ses compagnons ont choisi, de leur propre gré, de rester avec lui jusqu’à la fin, préférant obtenir le martyre plutôt que de se séparer de sa compagnie. Pour cette noble position, l’Imam s’est tourné vers son Seigneur et a prié pour ses compagnons, Lui demandant de les récompenser pour lui.

Cela est renforcé par le fait qu’au cours de la même nuit, l’Imam ait demandé à Habib ibn Mudhahir al-Assadi de partir demander l’aide de membres de sa tribu. Supposons que Habib ait réussi à rallier quelque cinquante ou soixante combattants. Quelle différence représente ce nombre en comparaison à quelque trente milliers de soldats de l’autre côté ? Cela n’aurait certainement fait aucune différence pour basculer la bataille en faveur du parti de l’Imam. Quelle était donc la raison de cette requête ? L’Imam voulait remporter la guerre “médiatique” afin que la nouvelle de sa révolte se répande partout. Ceci est le plan des révolutionnaires et des martyrs. Telle était la raison du commencement de ce mouvement, dans son propre cercle direct : il avait emmené avec lui tous les membres de sa famille, voulant qu’ils soient les messagers de sa révolution.

[1] 980-1198 après J.C. ; célèbre philosophe et médecin musulman.

[2] 597-672 de l’hégire, 1201-1274 après J.C. ; philosophe et théologien musulman.

[3] Le Coran, sourate 3, verset 110.

[4] Le Coran, sourate 33, verset 23.

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Nous sommes au mois safar, parmi l’occasion historique de ce mois, on peut citer :

-La mort de Noble Prophète Mohammad (psl) au 28em jour de ce mois, selon certain sources, selon d`autre source, c`est le 12 Rabiolaval.

-la mort de petit fils de Prophète, Hassan ibn Ali(p), au 7em ou 28em jour de ce mois.

Voici un bref aperçu sur la vie Hassan ibn Ali (p) :

Le noble Prophète de l’Islam que la paix soit sur lui et les siennes, avait quelques fils, mais ils sont tous morts pendant qu’ils étaient enfants. Néanmoins, sa fille bien-aimée, Fãtima Az-Zahrã a survécu. Le Prophète (p) aimait beaucoup sa fille et disait qu`elle était la maitresse des dames du monde.

Elle s’est mariée avec l’Imam Al-Ali en l’an deux de l’Hégire et elle a donné naissance à son premier enfant, Al-Hassan, le 15 Ramadhãn de l’année suivante. Il était beau.

Le Prophète (p) lui a donné le nom d’Hassan (=beau). Il aimait beaucoup ce petit-fils qu’il avait l’habitude d’appeler «mon fils». Il ressemblait beaucoup à son grand-père, le Prophète, quant à son comportement et sa bonté. Il avait huit ans lorsque son grand père, Prophète (p) est mort.

Le Messager de Dieu (P) disait : « Al-Hassan et al-Hussein sont les deux maîtres des jeunes du Paradis. Celui qui les aime m’aime et celui qui les déteste me déteste »

Ces propos, et beaucoup d'autres ont été émis par le Prophète (P) alors que al-Hassan et al-Hussein (p) étaient encore très jeunes. C'était, pour lui, une façon de parler aux Musulmans de l'avenir de ses deux petits-fils. Une façon de leur dire qu'à partir de leur attachement à Dieu, de leur fidélité à Dieu, de leur appel à Dieu, de leur action pour assainir la religion de leur Grand-père, de leur lutte pour la cause de Dieu, leur avenir est celui de deux personnes qui allaient vivre au Paradis en tant que les deux seigneurs de ses habitants.

Il existe un Hadîth que rapportent les Sunnites et les Chiites, à savoir le Hadîth dit de la "Couverture". On le trouve dans les "Sunan" de Tirmidhî, qui le tient qui le tient de 'Umar Ibn Abû Salama qui a été élevé par le Messager de Dieu (P). Il y dit : "Ce Verset, ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33) a été révélé dans la maison de sa mère, 'Umm Salama, l'épouse du Messager de Dieu (P). Le Prophète (P) avait appelé Fâtima, 'Alî, al-Hassan et al-Hussein (p) et, se glissant tous sous une couverture, il a dit : 'Voilà les Gens de ma Famille ! Seigneur, Fais écarter d'eux la souillure et fais-les purifier totalement !'. Alors Umm Salama a dit : "Suis-je avec eux, ô Messager de Dieu ?". Il a répondu : "non mais Tu as ta place et tu auras du bien".

Ce même Hadîth a été rapporté de 'Umm Salama par Ma'qil Ibn Yasâr, Abû al-Hamrâ' et Anas Ibn Mâlik.

Ibn 'Asâkir, qui le tient de Zayd Ibn Arqam, a dit : "Je me trouvais avec le Messager de Dieu dans sa Mosquée. Et voilà qu'accompagnée de ses deux fils, al-Hassan et al-Hussein et suivie par 'Alî, Fâtima sort de sa maison et se dirige vers la chambre du Messager de Dieu (P). Alors, le Messager (P) m'a regardé en disant : 'Celui qui aime ceux-là m'aime, et celui qui les hait me hait' ''.

Un autre rapport que relate al-Barâ' Ibn 'Azib dit : "J'ai vu le Messager de Dieu (P) portant al-Hassan Ibn 'Alî (p) sur son épaule en disant : "Seigneur, je l'aime. Aime-le donc". Anas Ibn Mâlik a dit : "Personne ne ressemblait au Messager de Dieu autant que al-Hassan Ibn 'Alî. Lorsque le Messager de Dieu (P) manquait aux gens, il regardaient al-Hassan pour y voir les traits du Messager".

D'autres savants affirment que "Al-Hassan (p) était le plus magnanime parmi les gens et le plus facile de caractère". Il supportait les préjudices qu'on lui portait, il pardonnait ceux qui les lui portaient. Il ne répondait pas à leurs mauvaises actions que par des bonnes. Ces conduites étaient celles du Messager de Dieu (p) à partir desquelles l'Imâm al-Hassan et l'Imâm al-Hussein (p) étaient éduqués.

Les biographes de l’Imâm al-Hassan (p) affirment qu’il ressemblait le plus au Messager de Dieu (P). Anas Ibn Mâlik dit à ce propos : « Personne ne ressemblait au Messager de Dieu autant que al-Hassan Ibn ‘Alî ». l’Imâm Zayn al-‘آbidîn a dit que « Al-Hassan Ibn ‘Alî Ibn Abû Tâlib fut le plus dévot parmi les gens à son époque, il était le plus ascète. Quand il faisait le pèlerinage il y faisait le parcours à pied. Il lui arrivait d’y aller en marchant pieds nus. Il évoquait Dieu dans toutes les situations. Il était le plus sincère parmi les gens et ses paroles étaient les meilleures. Chaque fois qu’il arrivait devant la Mosquée, il levait sa tête et disait : ‘Seigneur ! Ton hôte est devant Ta Porte. ش Celui qui est bienfaiteur ! Celui qui est malfaiteur vient vers Toi ! : Pardonne la laideur de ce que nous avons par la beauté de ce que Vous avez’ ». L’Imâm Zayn al-‘Âbidîn (p) continue de parler de son oncle en disant : « Priant, il tremblait entre les mains de son Seigneur, à Lui la Grandeur et la Gloire. Évoquant le Paradis et l’Enfer, il grelottait comme celui qui est mordu par un serpent ; il demandait le Paradis à son Seigneur et demandait refuge auprès de Lui contre l’Enfer. Chaque fois qu’il lisait dans le Noble Livre l’expression «Ô ceux qui ont cru », il répondait : « Me voici, ô mon Seigneur, me voici ! ». /Il pensait que les paroles sont adressées à lui, et il répondait par l’affirmative/. On l’a jamais vue, dans toutes les situations de sa vie, sans être en devoir d’évoquer Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire ». Il le faisait seul ou lorsqu’il est accompagné, lorsqu’il montait sur une monture ou lorsqu’il se déplaçait à pied, car Dieu a demandé aux hommes de L’évoquer : ((Ô vous qui croyez ! Invoquez souvent le nom de Dieu ! Bénissez-Le au point du jour comme au crépuscule)) (Coran XXXIII, 41-42).

On dit que chaque fois qu'il faisait ses ablutions, il prenait un teint pâle et tremblait de tous son corps. Interrogé sur ce qui lui arrivait, il a répondu : 'Il est normal, pour tout chacun qui se tient devant le Seigneur du Trône, de pâlir et de trembler".

L’Imâm al-Hassan (p) fut parmi les plus généreux parmi les gens. Il a donné, par deux fois, tout ce qu’il possédait, et a fait partager, avec Dieu, par trois fois, tout ce qu’il possédait.

Il baignait depuis son enfance dans l’ambiance spirituelle du Messager de Dieu (P), en plus de la spiritualité de sa mère la Dame , Fatima az-Zahrâ’ (p). Il était proche de Dieu en la compagnie de son père, l’Imâm ‘Alî (p) qui vivait une expérience d’amour absolu envers Dieu, à Lui la Grandeur. L’Imâm ‘Alî (p) s’adressait à Dieu en disant : « Suppose, ô mon Seigneur que je pourrais supporter être supplicié par Toi, Mais comment supporterais-je le fait d’être éloigné de Toi ? Suppose que je pourrais supporter l’ardeur des feux de Ton Enfer, mais comment supporterais-je le fait de ne pas regarder Tes bienfaits ? »(Dua Komeyl).

L'Imâm al-Hassan (p) et son père, 'Alî (p) insistaient sur la nécessité de mettre par écrit la science, à savoir les Hadîth du Messager de Dieu (P). As-Suyûtî écrit, à ce propos, que des dissensions séparaient les Ancêtres, les Compagnons et les Suivants sur cette question de la mise par écrit de la science. Nombreux parmi eux n'y étaient pas d'accord et s'y opposaient, car ils craignaient les voir se mélanger au Coran. Mais beaucoup d'autres, dont 'Ali et son fils al-Hassan l'ont fait, en partie du fait des différences qui distinguaient le style du Coran de celui du Hadîth.

Parmi ses paroles, où il s’adresse à chaque homme : « O fils d’Adam, depuis que tu as quitté le ventre de ta mère, ta vie a commencé à diminuer. Ainsi, suffis-toi à ce que tu as entre les mains pour l’Au-delà, parce que le croyant prend ses provisions de ce monde tandis que le mécréant en prend ses plaisirs ».

dimanche, 13 janvier 2013 07:25

l'Iran dément toute cyberattaque

La représentation diplomatique de l'Iran auprès des Nations unies a démenti toute cyberattaque contre les banques américaines. Les médias américains avaient fait état avant-hier de cyberattaques contre les institutions financières américaines, affirmant que l'Iran était derrière ces attaques en représailles aux sanctions internationales visant le pays. "Il n'y a aucun doute au sein de l'administration américaine sur le fait que l'Iran est derrière ces attaques", a prétendré au New York Times James Lewis, un ancien responsable des départements d'Etat et du Commerce, aujourd'hui spécialiste des questions de sécurité informatique dans un centre de réflexion de Washington.

"La République islamique d'Iran dément catégoriquement toute implication dans les cyberattaques contre les banques américaines et condamne l'utilisation de telles méthodes qui constitue une violation de la souveraineté des pays", selon le communiqué de la représentation de l'Iran auprès de l'ONU.

La représentation diplomatique iranienne a dénoncé par ailleurs "les cyberattaques" contre les installations nucléaires et industrielles iraniennes, comme cela a été rapporté ces dernières années, notamment le virus Stuxnet, en ajoutant que Téhéran "s'était gardé jusque-là à toute mesure de représailles".

«C’est grâce au renforcement de l’économie et au soutien à la production nationale que...

...nous sommes en mesure de tenir tête aux pressions de l’Occident », a déclaré le président du Parlement iranien.

Vendredi, prenant la parole devant les habitants de la province d’Ispahan, centre de l’Iran, Ali Larijani, président du Parlement iranien, s’est exprimé en ces termes :

« Après avoir beau essayé de semer la discorde entre les Iraniens, les ennemis se sont décidés à avoir recours au levier économique ».