تقي زاده

تقي زاده

Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 30 août 2012 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors de la séance d'ouverture du 16ème Sommet des pays membres du Mouvement des non-alignés à Téhéran:

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Louanges à Allah, le Seigneur des Mondes, paix et salut au grand prophète digne de confiance, à ses descendants infaillibles, ses compagnons élus et tous les prophètes et les messagers, Je souhaite la bienvenue aux honorables invités, aux dirigeants et aux délégations des pays membres du Mouvement des non-alignés, ainsi qu'à tous les autres participants de ce grand Sommet international.

Nous sommes réunis ici pour poursuivre en fonction des conditions actuelles et des besoins qui existent dans le monde, avec l'aide et la guidance de Dieu, un mouvement et un courant qui ont été fondés il y a six décennies, grâce à l'intelligence, la bonne foi et le courage de quelques dirigeants bienveillants et engagés, et pour donner à ce mouvement, une nouvelle vie et un nouveau dynamisme.

Nos invités se sont réunis ici à partir de lieux géographiques lointains et proches, et appartiennent à des nations et à des races différentes, avec différentes caractéristiques idéologiques, culturelles et historiques, mais comme Ahmad Sukarno, un des fondateurs de ce mouvement, l'a déclaré à la célèbre conférence de Bandung en ۱۹۵۵, la base du Mouvement des pays non-alignés n'est pas une convergence géographique, raciale et religieuse mais une convergence de besoins. A cette époque, les pays membres du Mouvement des non-alignés avaient besoin d'un lien qui pouvait les protéger des réseaux avides de pouvoir, arrogants et insatiables, et aujourd'hui, avec le perfectionnement et le développement des outils de l'hégémonie, ce besoin existe toujours.

Je tiens à souligner une autre vérité qui est que l'Islam nous a appris qu'en dépit de leurs différences raciales, linguistiques et culturelles, les êtres humains ont une nature unique qui les appelle à la pureté, à la justice, à la bienveillance, à la compassion et à la coopération, et que c'est cette nature humaine universelle qui guide les êtres humains vers le monothéisme et la connaissance de l'essence transcendante de Dieu, à condition qu'ils parviennent à trouver leur voie au milieu de ce dédale de motivations.

Cette vérité brillante a un tel potentiel qu'elle peut constituer le fondement et la force motrice de sociétés libres, fières, progressives et justes. Elle peut permettre à la spiritualité de briller dans toutes les activités matérielles et terrestres des êtres humains, et leur créer un paradis terrestre avant le paradis céleste promis dans les religions divines. C'est cette vérité commune et universelle, qui peut constituer les bases d'une coopération fraternelle entre les nations qui ne partagent pas nécessairement les mêmes aspects extérieurs, les mêmes contextes historiques et les mêmes situations géographiques.

Chaque fois que la coopération internationale a été fondée sur cette base, les gouvernements ont établi des relations non pas sur la peur et les menaces, sur la cupidité et la recherche d'intérêts unilatéraux par le bais d'individus malhonnêtes et mercenaires, mais sur la base des intérêts sains et communs, et surtout des intérêts de l'humanité. De cette façon, les gouvernements peuvent préserver la sérénité de leur conscience et celle des peuples. Ce système fondé sur les valeurs, est à l'opposé de l'hégémonie établie, promue et appliquée par les puissances occidentales les siècles derniers, et par le gouvernement oppressif et agressif des Etats-Unis, dans le monde actuel.

Chers invités !

Aujourd'hui, après six décennies, les principales valeurs du Mouvement des pays non-alignés sont les mêmes et sont celles de la lutte contre le colonialisme, la recherche de l'indépendance politique, économique et culturelle, le non alignement sur les pôles de puissance et le développement de la solidarité et de la coopération entre les pays membres. Les réalités du monde actuel sont très éloignées de ces valeurs mais la volonté et les efforts collectifs pour changer les réalités existantes et atteindre ces valeurs, bien que confrontés à de nombreux défis, sont fructueux et prometteurs.

Dans un passé récent, nous avons été témoins de l'échec des politiques de l'époque de la guerre froide et de l'unilatéralisme qui l'a suivie. Ayant tiré des leçons de cette expérience historique, le monde est en mouvement vers un nouvel ordre international où le Mouvement des non-alignés peut et doit jouer un nouveau rôle. Ce nouveau système doit être fondé sur la participation de toutes les nations et l'égalité de leurs droits. Et en tant que membre de ce mouvement, notre solidarité est une nécessité évidente dans le contexte actuel pour l'établissement de ce nouvel ordre mondial.

Heureusement, les perspectives et les évolutions internationales sont prometteuses et annonciatrices d'un système multidimensionnel dans lequel les pôles traditionnels de puissance seront remplacés par des groupes de pays, de cultures et de civilisations, qui ont des revendications économiques, sociales et politiques différentes. Les événements extraordinaires dont nous avons été témoins au cours des trois dernières décennies, montrent que l'émergence de nouvelles puissances a coïncidé avec l'affaiblissement des anciennes puissances. Ce transfert progressif du pouvoir fournit aux pays non-alignés la possibilité de jouer un rôle efficace et digne, au niveau international, et de préparer le terrain pour une gestion juste et collective du monde. En dépit de leurs différentes perspectives et tendances, les pays membres de ce mouvement ont réussi à préserver leur solidarité et leurs liens pendant cette longue période, dans le cadre des valeurs communes, et ce n'est pas une chose simple et minime. Ce lien peut préparer le terrain pour la transition vers un système mondial juste et humain.

Les conditions actuelles ont procuré au Mouvement des non-alignés une occasion exceptionnelle. Notre point de vue est que la gestion du monde ne doit pas être exclusivement aux mains de quelques pays occidentaux. Il est possible d'établir et de garantir un système de gestion des affaires internationales, qui assure la participation de tous et soit global et démocratique. C'est ce dont ont besoin tous les pays qui ont été et sont encore, directement ou indirectement, lésés par les transgressions de quelques pays oppresseurs et hégémoniques.

La structure du Conseil de sécurité de l'ONU est illogique, injuste et complètement antidémocratique. C'est une dictature manifeste et un système ancien et obsolète, dont la date d'utilisation a expiré. C'est par le biais de ces abus dans ce mécanisme erroné, que les Etats-Unis et leurs complices ont réussi à dissimuler leur malfaisance sous des concepts nobles, et à s'imposer au monde. Ils protègent les intérêts de l'Occident sous le couvert des "droits de l'homme". Ils interfèrent militairement dans d'autres pays au nom de la «démocratie». Ils ciblent des personnes sans défense, dans les villages et les villes, avec leurs bombes et leurs armes sous le prétexte d'une "lutte contre le terrorisme". De leur point de vue, l'humanité est divisée en citoyens de première, deuxième et troisième classe. La vie humaine a pour eux, moins de valeur en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et plus de valeur aux Etats-Unis et en Europe occidentale. La sécurité des Etats-Unis et de l'Europe est importante alors que la sécurité du reste de l'humanité n'a aucune importance. La torture et les assassinats sont autorisés et ignorés s'ils sont organisés par les Etats-Unis, les sionistes et leurs mercenaires. Leurs prisons secrètes dans différents lieux et différents continents où les prisonniers sans défense, n'ont pas d'avocat ni de jugement légal, et sont traités de la manière la plus hideuse et détestable, ne troublent point leur conscience. Le Bien et le Mal sont définis de façon totalement unilatérale et sélective. Ils imposent leurs intérêts aux nations du monde au nom du «droit international». Ils imposent leurs exigences autoritaires et illégales, au nom de la «communauté internationale». Par l'intermédiaire de leurs réseaux médiatiques, exclusifs et organisés, ils présentent leurs mensonges comme des vérités, les vérités comme des mensonges, et leur oppression comme des "efforts pour promouvoir la justice". En revanche, ils qualifient chaque commentaire qui expose leur tromperie, de mensonge et chaque revendication légitime, de divagation.


Chers amis, cette situation défectueuse et dangereuse ne peut pas continuer. Tout le monde est fatigué de cette structure internationale illicite. Le mouvement des ۹۹% de la population américaine contre les centres de richesse et de pouvoir aux Etats-Unis, et les protestations populaires en Europe occidentale contre les politiques économiques des gouvernements, montrent que les gens perdent patience et ne sont plus prêts à supporter davantage cette situation. Il est nécessaire de remédier à cette situation illogique. Un lien solide, logique et multilatéral entre les pays membres du Mouvement des non-alignés peut jouer un rôle important dans la recherche et la découverte d'un remède à cette situation.

Chers auditeurs !

La paix et la sécurité internationales font partie des questions essentielles du monde actuel et l'anéantissement des armes à destruction massive est une nécessité urgente et une exigence commune. Dans le monde actuel, la sécurité est un phénomène qui concerne tout le monde et ne souffre aucun privilège. Ceux qui stockent ces armes destructrices dans leurs arsenaux, n'ont pas le droit de se présenter comme les porte-drapeaux de la paix mondiale. Sans aucun doute, cela est un danger pour leur propre sécurité. Malheureusement, nous voyons aujourd'hui, que les pays qui ont les plus grands stocks d'armes nucléaires ne sont pas déterminés à les éliminer de leur doctrine militaire et les considèrent encore comme une force de dissuasion et un avantage important dans leur position politique et internationale alors que cette hypothèse est totalement rejetée et condamnée.

Les armes nucléaires ne peuvent ni assurer la sécurité, ni renforcer le pouvoir politique. Elles sont plutôt une menace à la fois pour la sécurité et pour le pouvoir politique. Les événements qui ont eu lieu dans les années ۹۰ ont montré que de telles armes n'ont pas pu protéger un régime comme celui de l'ex-Union soviétique et nous savons aujourd'hui, que certains pays sont exposés à des vagues d'insécurité malgré leurs bombes atomiques.

La République islamique d'Iran considère l'utilisation des armes nucléaires, chimiques et à destruction massive comme un péché impardonnable. Nous avons proposé le slogan "Un Moyen-Orient sans armes nucléaires" que nous respectons. Cela ne veut pas dire que nous sommes prêts à renoncer à l'énergie nucléaire pacifique et à la production de combustible. Conformément aux accords internationaux, l'utilisation de l'énergie nucléaire pacifique est un droit pour tous les pays. Tous les pays devraient être en mesure d'utiliser cette énergie saine pour répondre aux besoins vitaux de leur population et pouvoir exercer ce droit de façon indépendante. Quelques pays occidentaux qui sont eux-mêmes dotés d'armes nucléaires et les ont stockées de manière illégale, cherchent à monopoliser la capacité de produire du combustible nucléaire. Un mouvement secret a été lancé pour renforcer et maintenir le monopole sur la production et la vente de combustible nucléaire, de certains centres qualifiés «d'internationaux» mais sont en fait, aux mains de quelques pays occidentaux.

Le paradoxe de notre époque est que le gouvernement américain qui possède plus que tout autre pays, des armes nucléaires les plus meurtrières et d'autres armes de destruction massive, et qui est le seul à les avoir utilisées, se présente comme le leader de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Eux et leurs partenaires occidentaux, ont équipé le régime des occupants sionistes d'armes nucléaires créant une grande menace dans cette région stratégique. Mais voilà que ce même groupe de menteurs ne tolère pas l'utilisation de l'énergie nucléaire pacifique dans des pays indépendants et fait tout pour empêcher la production de combustible nucléaire qui est utilisé dans la fabrication de produits radio-pharmaceutiques et à d'autres fins pacifiques. Leur prétexte est qu'ils craignent la production d'armes nucléaires. Dans le cas de la République islamique d'Iran, ils savent qu'ils mentent mais dans leur politique qui est complètement dépourvue de la moindre trace de spiritualité et de morale, le mensonge est monnaie courante. Comment un gouvernement qui menace d'attaques atomiques au ۲۱ème siècle, sans aucune honte, aurait-il honte et éviterai-il de mentir ?

J'insiste sur le fait que la République islamique n'a jamais cherché à se procurer des armes nucléaires et qu'elle ne privera jamais le peuple de son droit légitime à utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Notre slogan est : "L'énergie nucléaire pour tous et les armes nucléaires pour personne". Nous insisterons sur ces deux objectifs et nous savons que briser le monopole de quelques gouvernements occidentaux dans la production de l'énergie nucléaire, dans le cadre du traité de non-prolifération, est dans l'intérêt de tous les pays indépendants, en particulier des pays membres du Mouvement des non-alignés.

L'expérience réussie de la République islamique dans sa résistance contre les intimidations et les pressions tous azimut des Etats-Unis et de leurs complices, l'a totalement convaincue que la résistance d'une nation unie et déterminée, peut surmonter toutes les hostilités et les agressions, et ouvrir la voie vers ses nobles objectifs. Les progrès de notre pays au cours des deux dernières décennies, sont une réalité évidente que les observateurs officiels internationaux ont à maintes reprises, reconnue. Tous ces progrès ont été faits en période de sanctions, de pressions économiques et de propagande des réseaux affiliés aux Etats-Unis et au sionisme. Les sanctions que ces menteurs avaient qualifiées de "paralysantes" en réalité non seulement ne nous ont pas paralysés mais nous ont raffermis dans nos mesures, dans nos efforts et ont renforcé notre confiance en la justesse de nos analyses et aux capacités de notre nation. Nous avons à maintes fois, été témoins de l'assistance divine dans notre confrontation à ces défis.

Chers invités!

Il me semble nécessaire d'aborder une question très importante liée à notre région mais dont les vastes dimensions ont dépassé la région et ont influencé la politique mondiale pendant plusieurs décennies. Cette question est la question attristante de la Palestine. En résumé, suite à un horrible complot occidental et sous la direction de l'Angleterre dans les années ۴۰, un pays indépendant doté d'une identité historique, appelé «Palestine», a été enlevé à son peuple par la force des armes, des meurtres et des tromperies, et a été remis à un groupe de personnes dont la majorité avaient immigré des pays européens. Cette grande usurpation qui fut initialement accompagnée de massacres de la population sans défense dans les villes et villages, a forcé les gens à quitter leur pays et à se réfugier dans les pays voisins, et dure depuis plus de six décennies en s'appuyant sur les mêmes crimes. C'est une des questions les plus importantes de la communauté humaine. Les dirigeants politiques et militaires du régime usurpateur sioniste n'ont reculé devant aucun crime pendant cette période, il sont tué les gens, détruit leurs maisons et leurs fermes, arrêté et torturé les hommes, les femmes et même les enfants, humilié et insulté l'honneur d'une nation jusqu'à essayer de la faire digérer dans l'estomac vorace du régime sioniste, sans compter les attaques contre leurs camps en Palestine et dans les pays voisins qui ont accueilli des millions de sans-abri.

Les noms des villes de Sabra, Chatila, Qana, Deir Yassin et bien d'autres ont été écrits dans l'Histoire de notre région, avec le sang de la nation palestinienne opprimée. Après ۶۵ ans, ces crimes des loups féroces sionistes se poursuivent contre ceux qui sont restés dans les territoires occupés. Ils commettent crimes après crimes, et créent sans cesse de nouvelles crises dans la région. Il y a rarement une journée qui se passe sans de nouveaux meurtres, assassinats et arrestations de jeunes qui se battent pour défendre leur patrie et leur honneur, et protestent contre la destruction de leurs fermes et leurs maisons. Le régime sioniste qui est responsable de ces assassinats, depuis des décennies, encourage le terrorisme, les guerres et les crimes, en déclenchant des guerres désastreuses, des génocides, l'occupation des territoires arabes et en faisant régner une terreur d'Etat dans la région et dans le monde, et qualifie de «terroriste» le peuple palestinien qui s'est soulevé et s'est engagé à se battre pour restituer ses droits. Les réseaux médiatiques qui appartiennent au sionisme et la plupart des médias occidentaux qui sont à leur solde, ont foulé aux pieds leur engagement éthique et médiatique, et dissimulent ce grand mensonge. Les dirigeants politiques qui prétendent défendre les droits de l'homme ferment les yeux sur tous ces crimes et soutiennent sans vergogne et défendent avec audace, ce régime criminel.

Notre point de vue est que la Palestine appartient aux Palestiniens et que la poursuite de son occupation est une oppression intolérable et constitue une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales. Tous les moyens que les Occidentaux et leurs alliés ont proposés et expérimentés pour résoudre le problème de la Palestine, ont échoué et ce sera également le cas dans l'avenir. Nous avons proposé une solution juste et tout à fait démocratique, qui consiste à un référendum où tous les Palestiniens - à la fois les citoyens actuels et ceux qui ont été forcés d'émigrer vers d'autres pays mais ont conservé leur identité palestinienne, musulmans, chrétiens et juifs - devront prendre part sous une surveillance minutieuse et fiable, pour choisir le système politique de leur pays. Tous les Palestiniens qui ont souffert des années d'exil, doivent être rapatriés et prendre part à ce référendum, et contribuer à la rédaction d'une Constitution et à l'organisation d'élections. Ainsi, la paix sera rétablie.

Je tiens maintenant à donner un conseil bienveillant aux politiciens américains qui ont toujours défendu et soutenu le régime sioniste. Jusqu'à présent, ce régime vous a créé d'innombrables problèmes. Il vous a rendus détestables auprès des nations de la région, il vous a présentés aux gens de la région comme le complice des crimes des sionistes usurpateurs, et pendant toutes ces années, a imposé de lourds frais matériels et moraux, au gouvernement et à la nation américaine. Si cela se poursuit, vous aurez probablement à payer un prix encore plus grand dans l'avenir. Pensez à la suggestion de la République islamique d'un référendum et dans une décision courageuse, libérez-vous de cette impasse où vous êtes actuellement. Sans aucun doute, les gens de la région et tous les libres penseurs dans le monde accueilleront positivement cette mesure.

Chers invités!

Je voudrais maintenant revenir au point de départ de mes propos. Les conditions du monde sont sensibles et le monde se trouve à un tournant historique. Nous nous attendons à ce qu'un nouvel ordre mondial apparaisse. Les pays non-alignés représentent à peu près des deux tiers des membres de la communauté mondiale et peuvent jouer un rôle décisif dans le façonnement de l'avenir. La tenue de ce grand sommet à Téhéran, est également un événement important, qui devra être pris en compte dans les calculs. Nous, les membres de ce mouvement, pouvons jouer un rôle historique et permanent, pour sauver le monde de l'insécurité, de la guerre et de l'hégémonie, en rassemblant nos ressources et nos grandes capacités.

Cet objectif ne peut être atteint que grâce à une coopération globale. Parmi nous, les pays très riches qui jouissent d'une influence internationale ne sont pas rares. Grâce à la coopération économique et médiatique, et la transmission des expériences qui nous ont aidés à nous améliorer et à faire des progrès, il est tout à fait possible de trouver des solutions aux problèmes. Nous devons renforcer notre volonté et rester fidèles à nos objectifs. Nous ne devons pas craindre ces puissances menaçantes quand elles froncent les sourcils, ni être heureux quand elles nous sourient. Nous devons considérer la volonté de Dieu et les lois de la création, comme nos supports. Nous devons tirer des leçons de ce qui s'est passé dans le bloc communiste, il y a deux décennies, et l'échec actuel de la soi-disant "démocratie libérale occidentale" dont tout le monde en voit les signes dans les rues des pays européens et des Etats-Unis, et dans les problèmes économiques insolubles de ces pays. Nous devons aussi considérer la chute des dictatures en Afrique du Nord, qui dépendaient des Etats-Unis et étaient complices du régime sioniste, ainsi que les mouvements d'éveil islamique dans la région, comme une excellente occasion. Nous pouvons améliorer "la productivité politique" du Mouvement des non-alignés dans la gestion du monde. Nous pouvons préparer un document historique pour transformer ce modèle de gouvernance et préparer les moyens nécessaires à son application. Nous pouvons diriger notre Mouvement vers une coopération économique efficace, et définir des paradigmes dans nos relations culturelles. Sans aucun doute, l'établissement d'un secrétariat, actif et motivé, pour cette organisation, sera une grande aide et contribuera à la réalisation de ses objectifs.

Je vous remercie.

dimanche, 26 août 2012 23:38

Haniyeh à Téhéran

Haniyeh a pris part au Sommet des non-alignés à Téhéran en tant que Premier ministre

Le porte-parole du gouvernement palestinien à Gaza, Taher Nunu, a déclaré hier que « le premier ministre Ismaïl Haniyeh participera au Sommet des non-alignés qui se tiendra dans la capitale iranienne de Téhéran. »

Nunu a dit, dans une déclaration au «Centre palestinien d'information » que cette participation représente la volonté du peuple palestinien, appelant chacun à respecter la volonté du choix démocratique du peuple palestinien.

D’autre part, le ministère de l'Intérieur du gouvernement palestinien à Gaza, a déclaré que le poste frontière de Rafah avec l'Egypte ouvrira ses portes le 26 Août, dans les deux sens après l'approbation des autorités égyptiennes.

Les autorités égyptiennes avaient décidé de fermer le passage de Rafah après l'attaque, qui a été menée par des hommes armés le ٥ Août contre des soldats égyptiens. causant la mort de 16 membres de la garde-frontière égyptienne.

La cérémonie d’ouverture de la réunion des experts du Mouvement des Non-Alignés a été commencée ce matin à Téhéran. Après la récitation de quelques versets de saint Coran, M. Ali Akbar Salehi, le ministre iranien des affaires étrangères, a tenu un discours concernant l’objectif de la constitution de ce mouvement.

Il a ajouté : nous, en tant que les membres du Mouvement des Non-Alignés, devons aider les peuples à décider leur propre destin sans aucune ingérence de la part des puissances mondiales.

Nous avons aujourd’hui besoin d’une revivification du notre mouvement selon les évolutions du monde actuel. Malgré de grands succès que nous avons faits, il y a des chemins à parcourir. Nous devons être conscients envers de ce qui passe dans le monde. Sans aucun doute, notre effort ensemble pourrait nous aider, dans les situations très délicates d’aujourd’hui, à trouver une solution de paix pour les problèmes, a-t-il souligné.

Ensuite, le ministre iranien des affaires étrangères a parlé des sujets qui sont traditionnellement importants pour le Mouvement des Non-Alignés. Il a noté que les valeurs parmi de différentes nations sont différentes. Il faut que l’on respecte cette différence. Donc, imposer des valeurs à d’autres nations doit être arrêté. Le Mouvement des Non-Alignés a actuellement un rôle important dans le respect de la culture des nations. Cela a été faite par la coopération de tous les membres du Mouvement.

Le ministre iranien a noté que les membres du Mouvement des Non-Alignés condamnent le terrorisme dans toutes ses formes, la violence de Droits de l’homme, le mal-utilisation du pouvoir par les Puissances et l’ingérence étrangère dans les pays du monde.

Téhéran- Le fait que l’Iran va accueillir, dans les jours à venir, le Sommet du Mouvement des Non-alignés est le signe annonciateur du rôle déterminant de Téhéran, sur la scène internationale, selon le Prédicateur de la prière du vendredi, à Téhéran.

Selon l’Agence Internationale de Presse Coranique, "Alors que l’Arrogance mondiale cherche, à travers ses vastes campagnes, à isoler Téhéran, sur la scène internationale, la République islamique d’Iran offre, actuellement, un modèle à suivre à d’autres nations", a affirmé l’Hodjat-ol-islam Kazem Seddiqi, lors des sermons de la prière de ce vendredi, dans la capitale iranienne.

"Le fait qu’environ 120 pays du monde se sont déclarés prêts à participer au Sommet du Mouvement des Non-alignés, prévu, à Téhéran, montre que le complot occidental visant à isoler l’Iran, dans le monde, a échoué", a-t-il ajouté.

L’Hojat-ol-islam Kazem Seddiqi a, également, tenu à commémorer le souvenir des martyrs Rajaï et Bahonar, ainsi que la semaine du Gouvernement (en RII), avant de souligner que l’arrivée de cette semaine offre une occasion adéquate, pour examiner les points faibles, mais aussi, les points forts du gouvernement.

A ce propos, l’orateur de la prière du vendredi, à Téhéran, a tenu à décrire certains points forts du gouvernement, à titre d’exemple, les progrès obtenus, dans le domaine de la technologie nucléaire et de la nanotechnologie, sans oublier la popularité du gouvernement actuel et sa manière de privilégier la sobriété et la simplicité.

Kazem Seddiqi a aussi fait allusion à la Journée mondiale de Qods, en Iran, au dernier vendredi du mois béni de Ramadan, pour dire : "En exacerbant la crise, en Syrie, les ennemis souhaitent que les Musulmans du monde oublient la cause palestinienne ; or, il est impératif et un principe important que la question palestinienne reste toujours vitale.

"De même, les Musulmans sont déterminés à en finir avec le régime occupant israélien", a martelé le prédicateur de la prière du vendredi; à Téhéran.

En ce qui concerne les évolutions en cours, à Bahreïn, le prédicateur de la prière du vendredi, à Téhéran, a affirmé : « Grâce à sa foi, sa résistance, son amour et espoir en la victoire, le peuple bahreïni a créé une véritable épopée, en la journée de Qods, alors que le régime des Âl-e Khalifa continue de réprimer le peuple et d'ignorer ses revendications légitimes. »

Les étudiants sont les futurs bâtisseurs de l’Iran islamique. Leur orientation jouera un rôle important dans l’orientation et la formation des futurs directeurs et bâtisseurs de la culture et en investissant matériellement et spirituellement dans ce domaine, le pays bénéficiera de ses fruits positifs dans l’avenir.

Lors d’une interview accordée à l’Agence Internationale de Presse Coranique, le directeur de la chaîne « Coran » de la télévision iranienne qui coopère à l’organisation de la 4e édition des compétitions internationales du Saint Coran des étudiants iraniens, Hassan Garoussi a indiqué : « Ces compétitions se tiennent au niveau international et montrent la riche culture coranique de l’Iran islamique, c’est pourquoi les instances liées doivent faire de leur mieux pour couvrir cet événement coranique. »

« En produisant des documentaires, a-t-il dit, en diffusant directement les compétitions et en faisant des reportages sur les événements se tenant en marge des compétitions, la chaîne « Coran » participera à l’organisation de la 4e édition des compétitions internationales du Saint Coran des étudiants musulmans.

Garoussi a ajouté : « Etablir des relations entre les jeunes récitants et mémorisants du monde de l’Islam est l’un des fruits de ces compétitions, d’autant plus que les pays arabes vivent actuellement le mouvement de l’éveil islamique et ces compétitions permettent aux étudiants musulmans participant à s’occuper sérieusement de l’éveil islamique. »

En ce qui concerne les résultats positifs de ces compétitions pour la république islamique d'Iran, il a expliqué : « Les jeunes coraniques de plus de 40 pays du monde viendront en Iran et la présentation des acquis de la révolution islamique, peut permettre la transmission de la culture et de la civilisation précieuses chiites vers d’autres pays. »

Le directeur de la chaîne « Coran » de la télévision iranienne : « Les étudiants sont les futurs bâtisseurs de l’Iran islamique. Leur orientation jouera un rôle important dans l’orientation et la formation des futurs directeurs et bâtisseurs de la culture et en investissant matériellement et spirituellement dans ce domaine, le pays bénéficiera de ses fruits positifs dans l’avenir. »

L'Imam Sadegh (AS) accordait une grande importance à l'union des musulmans à cette époque où les dérives idéologiques étaient très nombreuses ainsi que les différentes sectes.

L'Ayatollah Mohamad Ali Taskhiri, conseiller du Guide suprême aux affaires du monde de l'islam, dans un entretien avec l'Agence Internationale de Presse Coranique, a déclaré que l'Imam Sadegh (AS) était une référence religieuse et spirituelle, dans le monde de l'islam à l'époque de son imamat et que les religieux de toutes les écoles reconnaissaient son savoir et son autorité intellectuelle.

"L'Imam Sadegh (AS) accordait une grande importance à l'union des musulmans à cette époque où les dérives idéologiques étaient très nombreuses ainsi que les différentes sectes. L'Imam Sadegh (AS) a utilisé les possibilités politiques et culturelles qui existaient pour développer les enseignements islamiques, et a fait de cette époque une période de renouveau scientifique et idéologique.

L'Imam Sadegh (AS) a formé de nombreux élèves dans les différentes branches de jurisprudence, de philosophie, les sciences et les sciences des hadiths, et répondait aux questions profitant de l'occasion que les disputes pour le pouvoir entre les Omeyyades et les Abbassides lui avaient offerte, pour présenter les enseignements des Ahl-ul-bayt (AS) et les hadiths.

Une des sectes déviantes de cette époque était celle des Ghali (ceux qui exagéraient le rang des Ahl-ul-Bayt (AS) contre lesquels l'Imam Sadegh (AS) s'est vivement soulevé comme l'avaient fait les autres Imams (AS). Une autre école dangereuse était celle des rationalistes avec qui l'Imam Sadegh (AS) a beaucoup discuté et dont il a souligné les carences intellectuelles.

L'Imam Sadegh (AS) était confronté à d'autres courants comme la philosophie grecque dont les œuvres avaient été traduites et propagées dans le monde de l'islam. les chefs des écoles sunnites se référaient souvent à ses enseignements et l'Imam conseillait toujours à ses élèves d'éviter les discordes et de travailler pour le rapprochement. Il encourageait même les chiites à participer aux prières en commun avec les sunnites pour préserver l'union des musulmans disant que celui qui participait à ces prières en première ligne, était comme celui qui avait fait la prière derrière le prophète en personne.

Les noms de ses 4000 élèves ont été recensés par les historiens et parmi eux, figurent les noms des chefs des grandes écoles sunnites comme Abou Hanife qui avait étudié deux ans auprès de l'Imam Sadegh (AS) et avait déclaré à maintes reprises, que sans ces deux années, il aurait été perdu. Je citerai aussi Malek ben Ons qui a fait des déclarations étonnantes sur L'Imam Sadegh (AS) sans compter les élèves et successeurs de ces deux personnes qui indirectement, peuvent aussi être considérés comme les élèves de L'Imam Sadegh (AS)", a-t-il expliqué.

Le Guide suprême de la Révolution islamique a déclaré que l'économie de résistance était l'unique voie pour garantir les progrès de l'Iran : "Il faut se servir de toutes les capacités des secteurs publics et privés, lutter contre la corruption, résoudre les problèmes économiques du peuple, soutenir la production nationale et combattre le gaspillage pour que l'économie de résistance soit appliquée», a précisé l'Ayatollah Khamenei lors d'une réunion avec le Président de la République islamique et les membres de son cabinet.

Lors de cette réunion organisée à l'occasion de la Semaine du pouvoir exécutif, l'Ayatollah Khamenei a déclaré que l'occasion de rendre service à la nation passerait vite et a appelé le président Ahmadinejad et ses collègues à tirer le meilleur parti du temps restant : " Il est possible de rendre des services très importants et très précieux durant cette dernière année de votre mandat", a-t-il dit.

Son Eminence a ajouté que l'administration du président Ahmadinejad avait d'importantes responsabilités nationales et internationales à remplir dans cette dernière année et déclaré : "Les puissances arrogantes du monde mettent tout en œuvre pour forcer l'Iran à reculer. L'actuel gouvernement doit décourager l'ennemi en déployant toutes les capacités du pays et en poursuivant le cours du progrès".

L'Ayatollah Khamenei a souligné que les étrangers avaient échoué dans leurs complots et leurs machinations ajoutant : «Rappelez-vous toujours qu'ils n'arrêteront pas leurs hostilités et leurs intimidations, et qu'après chaque échec, ils chercheront de nouvelles options et de nouvelles actions. Par conséquent, il est indispensable que nos responsables gouvernementaux adoptent constamment de nouvelles mesures pour faire face aux ennemis".

Son Eminence a dit que prévoir les scénarios et les complots de l'ennemi permettra de les désamorcer au moment voulu et a rappelé que si les responsables arrivaient à prévoir les décisions et les scénarios de l'ennemi, ils auraient plus de succès dans l'adoption des mesures appropriées pour y faire face.

Le Guide suprême de la Révolution islamique a déclaré que les progrès continus de la République islamique, le renforcement des slogans révolutionnaires, l'important et le grandiose éveil des nations de la région et la volonté des ennemis d'empêcher l'Iran de devenir un modèle pour les nations de la région, constituaient les quatre facteurs qui ont poussé les Etats-Unis et les puissances arrogantes à accentuer au cours de ces dernières années, leur politique hostile contre la République islamique.

Il a ajouté: ''Certains nous demandent pourquoi nous cherchons à nous faire des ennemis. Ces commentaires proviennent d'analyses erronées. A l'époque de l'Imam Khomeiny, nous avons été confrontés à une hostilité continue des pouvoirs arrogants parce que l'Imam Khomeiny était déterminé à défendre la Révolution, l'islam et l'Iran. Cela montre que chaque fois que le peuple et les responsables iraniens adoptent des positions fermes, l'ennemi devient plus hostile mais les puissances arrogantes ne pourront jamais vaincre notre nation".

Ailleurs dans ses déclarations, l'Ayatollah Khamenei a évoqué les problèmes actuels du pays et a déclaré: "La majorité de ces problèmes concernent les classes moyennes et faibles de la société. Il est nécessaire de planifier et de déployer de sérieux efforts pour les résoudre. Certains des problèmes sont dus à l'inflation. Bien entendu, les produits essentiels ne manquent dans le pays mais il est nécessaire de trouver des solutions à la hausse des prix et à la diminution du pouvoir d'achat".

Le Guide suprême de la Révolution islamique a déclaré que l'augmentation de la masse monétaire était une des raisons des problèmes et a souligné : "La coopération intellectuelle et le recours aux connaissances et aux expériences sont nécessaires pour trouver un moyen pour contrôler la masse monétaire et la canaliser vers les centres de production".

Son Eminence a déclaré que le renforcement du secteur privé était un des piliers de l'économie de résistance et souligné : "Il est nécessaire d'assurer le suivi des politiques définies dans l'article 44 de la Constitution, aussi soigneusement et aussi méticuleusement que possible."

L'Ayatollah Khamenei a déclaré que l'économie de résistance aidera le pays à maintenir son rythme de croissance et vaccinera notre économie contre les machinations des ennemis.

Le Guide suprême de la Révolution islamique a assuré que le règlement des problèmes économiques comme la corruption financière, aura un grand impact sur l'accélération de la croissance économique et les investissements. Il a aussi déclaré qu'il fallait faire attention à la corruption économique et que cela exigeait une coopération du gouvernement et du pouvoir judiciaire.

Son Eminence a précisé que la lutte contre le gaspillage jouait un rôle important dans l'économie de résistance et a ajouté que les organisations culturelles, plus particulièrement la radiotélévision nationale et le pouvoir exécutif avaient des responsabilités à remplir dans ce domaine.

L'Ayatollah Khamenei a exprimé sa satisfaction suite aux efforts du gouvernement pour éviter le gaspillage dans les organismes exécutifs du pays et a appelé les fonctionnaires du gouvernement à soutenir la production nationale et à interdire la consommation de produits étrangers dans les organismes gouvernementaux.

Le Guide suprême de la Révolution islamique a insisté sur l'unité et la solidarité nationale, et a demandé aux responsables du gouvernement des efforts dans ce sens ajoutant : "L'étendue des responsabilités est claire et les trois branches du gouvernement doivent travailler ensemble, en harmonie et en coopération".

Son Eminence a également exhorté les responsables de l'exécutif à préserver leur esprit révolutionnaire dans la diplomatie du pays et à tirer le meilleur parti des événements qui se déroulent dans la région.

Nous savons à présent comment est né le Chiisme, il nous reste à savoir comment le secteur chiite s'est constitué t comment la Ummah s'est scindée. C'est ce à quoi nous allons essayer de répondre dans les pages suivantes.

Lorsqu'on retrace la première phase de la vie de la Ummah islamique, à l'époque du Prophète, on constate que deux tendances principales et différentes ont accompagné la naissance de la Ummah et se sont manifestées depuis les premières années de l'Expérience islamique. Elles cohabitaient à l'intérieur du cadre de la Ummah naissante que le Messager avait fondée. Cette différence entre les deux tendances conduira à une division doctrinale, apparue directement après le décès du Prophète, division qui a scindé la Ummah islamique en deux parties: l'une, portée au pouvoir et devenue, de ce fait, majoritaire, l'autre exclue du pouvoir et réduite, par conséquent à jouer un rôle d'opposant minoritaire dans le cadre général de l'Islam. C'est cette minorité qu'on appellera par la suite, les «Chiites».

Les deux tendances principales qui ont accompagné la naissance de la Ummah islamique du vivant du Prophète et depuis le début de l'Expérience islamique sont:

1- La tendance qui croit au culte(54)de la religion à son arbitrage et à l'acceptation absolue du Texte religieux dans tous les aspects de la vie.

2- La tendance qui croit que la foi en la religion n'exige du Musulman qu'un culte limité à certaines piétés et certains aspects (de l'Islam) relevant du mystère. En dehors de ce cadre limité, elle croit à la possibilité de l'ijtihâd(55)dans les autres domaines de la vie, et par conséquent à la légitimité de changer ou de modifier le Texte religieux selon les intérêts du moment et les circonstances de la situation (pour ce qui concerne ces autres domaines de la vie).

Bien que les Compagnons - en leur qualité d'avant-garde pieuse et éclairée - aient constitué la meilleure graine et la plus saine pour l'engendrement d'une nation missionnaire (et ce à tel point qu'on peut dire que l'histoire de l'humanité n'a pas connu une génération doctrinale plus merveilleuse, plus noble ou plus pure que celle que le Prophète avait forgée), il faut reconnaître qu'il y avait dans leurs rangs un large courant - du vivant du Messager - qui tendait à préférer l'ijtihâd(le jugement personnel) dans l'appréciation de l'intérêt (de la Ummah ou du fidèle)(56)et sa déduction des circonstances(57), opposé à l'autre courant qui croyait à l'arbitrage de la religion, à la nécessité de se soumettre à elle et d'observer d'une façon scrupuleuse et absolue tous ses Textes, dans tous les domaines de la vie. Sans doute, l'un des facteurs de l'adhésion de la majorité des Musulmans au second courant (le courant de l'ijtihâd) réside dans la tendance naturel d l'homme à agir selon l'intérêt qu'il pressent et apprécie lui-même et non pas conformément à une décision dont il ne comprend pas le sens.

Ce courant comptait des représentants audacieux parmi les grands Compagnons, tels que Omar Ibn al-Khattâb, qui discutait les décisions du Prophète et se permettait de donner un avis personnel, qui n'allait pas toujours dans le sens du Texte, convaincu qu'il pouvait s'arroger ce droit.

Notons à ce propos sa position de protestataire à l'encontre du traité de paix de Hudaybiyyah, son attitude vis-à-vis de «l'Appel à la prière» (athân) légal dont il a supprimé la formule (hayya alâ khayr al-'amal)(58); ou encore sa position à l'égard du Prophète (P) lorsque celui-ci institua «muta'at al-hajj»(59)ainsi que bien d'autres positions ijtihâdites(60)qu'il avait prises.

Les deux courants se sont reflétés dans une séance qui se déroulait chez le Messager vers la fin de sa vie. Al-Bukhârî, citant Ibn Abbâs, dans son "Çahîh", rapporte le récit suivant:

«Lorsque le Messager de Dieu agonisait chez lui en présence de quelques hommes, dont Omar Ibn a-Khattâb, il dit:
- Laissez-moi vous écrire une lettre (testament) de conduite qui vous empêchera de vous égarer.
- Le Prophète est emporté par la souffrance. Vous avez le Coran. Nous pouvons nous contenter du Livre de Dieu, dit Omar en s'adressant aux assistants».

Là, un différend et une dispute éclatèrent entre les hommes présents. Les uns disaient: «Laissez le Prophète vous écrire une lettre qui vous empêchera de vous égarer après sa mort, d'autres étaient d'accord avec ce qu'avait dit Omar. Lorsque le différend et dispute s'élargirent, le Prophète, excédé, leur a dit:

- Allez-vous-en».

Cet incident était suffisamment révélateur, pour le Prophète, de la profondeur du fossé qui séparait les deux courants, de la profondeur de leur contradiction et de leur rivalité.

On peut y ajouter - pour montrer la profondeur de ce courant et son enracinement - le désaccord ou le différend qui divisa les Compagnons à propos de la nomination de «Usâmah Ibn Zayd» au commandement de l'armée, nomination ordonnée pourtant clairement par le Prophète, dont relevant du Texte. Ce différend était d'autant plus grave que le Messager s'est vu obliger de sortir, malgré sa maladie, pour faire un discours public à ce propos: «O gens! J'ai appris que certains d'entre vous ont contesté la décision de la nomination de Usâmah au Commandement, tout comme vous l'aviez fait avant, pour le commandement de son père. Pourtant, Dieu sait combien le père était digne de ce commandement, tout comme l'est son fils, après lui».

Ces deux courants qui sont entrés en conflit, du vivant du Messager, vont se refléter sur la position des Musulmans vis-à-vis d la thèse de la désignation de l'Imam Ali à la direction de l'Appel de l'Appel après le Prophète.

Ainsi, les représentants du courant du «culte du Texte prophétique» estimaient que celui-ci leur imposait l'obligation d'accepter ladite thèse telle quelle, de ne pas la suspendre ni l'amender; tandis que les tenants de l'autre courant pensaient qu'ils pouvaient garder leur liberté vis-à-vis de cette thèse si leur «ijtihâd» (leur déduction personnelle) conduisait à un point de vue plus adapté aux circonstances selon leur vision.

Ainsi, les Chiites ont vu le jour directement après le décès du Prophète; et en cela, on peut les définir comme étant «les Musulmans qui se soumis pratiquement à la thèse désignant l'Imam Ali» à la direction et au leadership de l'Appel, et dont l'exécution immédiate après la disparition du Messager était rendue obligatoire par celui-ci.

Ce courant Chiite s'est opposé dès le début à l'orientation de la Saqîfahtendant à geler la thèse du leadership de Ali et à confier le pouvoir à quelqu'un d'autre.

A propos de la protestation contre la décision de la Saqîfah, al-Tabarcî cite le témoignage suivant de Abân Ibn Taghlib qui dit: «Lorsque j'ai demandé à Ja'far Ibn Muhammad al-Sâdiq s'il y avait quelqu'un parmi les Compagnons du Prophète à s'être élevé contre l'acte d'Abû Bakr, il m'a répondu:

- Oui, il y en avait douze: Khâlid Ibn Sa'd Ibn Abî Waqqâç, Salmân al-Farecî, Abû Tharr al-Ghifârî, Al-Muqdâd Ibn al-Aswad, Ammâr Ibn Yâcir, Buraydah al-Aslami, parmi les Muhâjirine, et Abû Haytham Ibn al-Tayhan, Othmân Ibn Hanafi, Khuzayma Ibn Thâbit Thoul Chahâdatayn, Abî Ibn Ka'b, Abû Ayyûb al-Ançârî, parmi les Ançârites.

Certes, on peut opposer à cette affirmation l'objection suivante: «Si le courant chiite représente la fidélité au Texte et que l'autre courant représente le recours à l'ijtihâd, cela signifierait que les Chiites refusent et rejettent l'ijtihâd. Or, on sait que les Chiites pratiquent toujours l'ijtihâd!»

La réponse à cette objection est que l'ijtihâdque les Chiites pratiquent et considèrent du moins permis, sinon «conditionnellement obligatoire»(61), c'est l'ijtihâddans la déduction d'un jugement à partir du Texte, et non pas un ijtihâddans le refus du Texte lorsque le Mujtahid en voit la nécessité ou en suppose l'intérêt. Un tel l'ijtihâdn'est pas permis. Le courant chiite refuse de pratiquer tout ijtihâdpris dans ce sens. Lorsque nous parlons de deux courants apparus au début de l'Islam, l'un prêchant «le culte du Texte»(62), l'autre partisan de l'ijtihâd, nous entendons par ijtihâdici, l'ijtihâddans l'acceptation ou le refus du Texte(c'est-à-dire le fait que Mujtahid décide lui-même de l'opportunité ou de l'inopportunité de l'application d'un Texte dans une situation donnée)(63).

L'application de ces deux courants est tout à fait naturelle, dans tout message radicalement révolutionnaire qui vise à changer dès les racines la réalité corrompue. Car un tel message exerce des degrés d'influence qui varient selon l'ampleur des séquelles du passé, et le degré de l'adhésion et de l'allégeance de l'homme nouveau au nouveau message. De là nous pouvons alléguer que, dans le cas de l'expérience islamique, le courant du «culte du Texte» représente le degré supérieur de l'adhésion et de la soumission totale au Message, sans pour cela refuser l'ijtihâd, si celui-ci se fait dans le cadre du Texte, ni l'effort personnel en vue de déduire de celui-ci un jugement légal. Il est important de noter à ce propos que le culte du Texte ne signifie pas figement et raideur, lesquels s'opposent aux exigences de l'évolution et aux facteurs du renouveau dans la vie de l'homme. Car, certes, comme nous l'avons vu, le «culte du Texte» signifie fidélité à la religion t son acceptation intégrale et non partielle; mais cette religion elle-même porte dans ses entrailles tous les éléments de la souplesse et de l'aptitude de s'adapter aux changements des circonstances, ainsi qu'à toutes les formes du renouveau et de l'évolution que ces changements comportent. En conséquence, la fidélité à tous ces éléments et à tout ce qu'ils comportent d'esprit de création, d'invention et de renouveau.

Telles sont les lignes générales de l'interprétation du Chiisme, en tant que phénomène naturel né dans le cadre de l'Appel islamique, et de l'explication de l'apparition des Chiites comme une conséquence de ce phénomène naturel.

L'Imamat d'Ahl-ul-Bayt (et de l'Imam Ali) que ce phénomène naturel représente, exprime deux autorités (références): l'autorité intellectuelle (autorité en matière de la pensée) et l'autorité directoriale (autorité en matière de l'action dirigeante et de l'action sociale). Ces deux autorités étaient représentées dans la personne du Prophète. Aussi était-il inévitable que celui-ci prenne en considération les circonstances de la formation de l'expérience, et prépare, en conséquence, un successeur sain susceptible d'assumer le rôle de ces deux autorités, afin qu'il puisse, en sa qualité d'autorité intellectuelle, remplir les vides qui pourraient se créer dans la mentalité des Musulmans, présenter la conception islamique appropriée et le point de vue islamique concernant toute nouvelle situation, expliquer les parties ambiguës du Noble Livre qui constitue la première autorité intellectuelle de l'Islam; et afin qu'il (le successeur) poursuive, en sa qualité d'autorité directoriale et sociale, la direction de l'Expérience islamique dans sa ligne sociale.

En examinant les circonstances et les péripéties de l'Expérience islamique, on peut constater que les Ahl-ul-Bayt étaient les seuls qualifiés à incarner ces deux autorités. Les Textes prophétiques venaient continuellement confirmer cette vérité.

Le principal exemple de Texte prophétique réaffirmant l'appartenance de l'autorité intellectuelle de l'Appel, aux Ahl-ul-Bayt, après la disparition du Messager, c'est le Hadith al-Thaqalayn. Dans un discours célèbre, le Prophète (P)a, en effet, tenu les propos suivants: «Je m'approche du moment où je serai appelé et où je devrai répondre à cet appel.(64)Je vous laisse donc les Thaqalayn(les deux poids)(65): le Livre de Dieu, lequel est une corde étendue entre le Ciel et la Terre, et ma famille, Ahl-ul-Bayt (les Gens de ma Maison). Le Doux(66)et le Bien Informé(67)m'a appris qu'ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent à moi auprès du Bassin(68). Regardez donc bien comment vous vous y prenez».(69)

Quant au principal exemple de Texte prophétique concernant «l'autorité» d'Ahl-ul-Bayt, en matière d'action directoriale et sociale, c'est Hadith al-Ghadirqu'al-Tabari a rapporté selon une chaîne (de transmetteurs) dont l'authenticité est unanimement admise et qui remonte jusqu'à Zayd Ibn Arqam, Selon ce Hadith, le Prophète (P)s'adressant aux masses des Musulmans dit :

- «"O gens! Je m'approche du moment où je serai appelé et où je devrai répondre à l'Appel. J'ai une responsabilité et vous en avez une! Qu'avez-vous donc à dire?

- Nous témoignons, ont répondu les auditeurs, que vous avez transmis (le Message)(70), accompli votre lutte missionnaire et apporté vos conseils. Dieu vous en récompense de la meilleure façon.

- "Ne témoignez-vous pas qu'il n'y a de Dieu que Dieu, que Muhammad est Son Serviteur et Son Messager, que Son Paradis est vrai, que la mort est vraie, que la résurrection après la mort est vraie, que l'Heure viendra immanquablement, où Dieu ressuscitera à ceux qui sont dans les tombeaux? Leur a-t-il demandé."

- Si, ont-ils répondu.

Il a dit alors:

- O Dieu! Sois-en témoin, et d'ajouter:

- O gens! Dieu est mon Maître je suis le maître des fidèles dont je suis plus responsable qu'ils ne le sont d'eux-mêmes. Aussi de quiconque je suis le maître, celui-ci (c'est-à-dire Ali) est également son maître. Mon Dieu, soutiens qui le soutient et sois ennemi de son ennemi».(71)

Ainsi, ces deux nobles Textes prophétiques, comme bien d'autres semblables, ont consacré les deux maraja'iyyah(autorités) d'Ahl-ul-Bayt. Le courant islamique «attaché aux Textes Prophétiques» a épousé ces deux Hadith et a cru par conséquent aux deux maraja'iyyahprécitées. Il est le courant des Musulmans partisans d'Ahl-ul-Bayt.

Notons que si «l'autorité (maraja'iyyah) directoriale et sociale» de chaque imam a un caractère temporaire, puisqu'elle est limité à la durée de la vie de l'imam, et traduite par son exercice du pouvoir pendant cette durée, «l'autorité intellectuelle» est une vérité constante et absolue qui n'a pas de limites temporelles, et qui, de ce fait, revêt une signification pratique et vivante de tout temps; ce qui est tout à fait normal, puisque tant que les serviteurs ont besoin d'une compréhension précise de l'Islam et de la connaissance de ses jugements, de ses «permis» et ses «interdis», de ses conceptions et de ses valeurs, ils ont besoin d'une autorité (maraja'iyyah) déterminée par Dieu et représentée par:

1)- Le Livre de Dieu;

2)- La Sunnah du Prophète et de la Famille Impeccable d'Ahl-ul-Bayt (du Prophète), laquelle est inséparable du Livre comme l'a dit le Messager dans le Hadith précité.

Quant au second courant des Musulmans, lequel a penché vers l'ijtihâdau lieu du «culte du Texte», il a décidé dès le décès du Prophète, de confier «l'autorité directoriale», chargée d'exercer le pouvoir, à des hommes choisis parmi les Muhâjirine, selon des bases changeantes, souples et variables. Ainsi Abû Bakr était porté au pouvoir, directement après la mort du Messager, à la suite d'une concertation limitée dans le Conseil de Saqîfah. Et enfin Othmân a succédé à Omar grâce à un testament de celui-ci, le désignant indirectement au califat. Aussi cette souplesse dans les règles de l'accession à la direction officielle de la Ummah a-t-elle Abouti, un tiers de siècle après la mort du Prophète, à l'infiltration des «fils des relâchés (tulaqâ')» (ou libérés)(72)- qui avaient combattu la veille, l'Islam - dans les centres de l'autorités (le pouvoir).

«L'autorité directorial» (le pouvoir, le califat) des Ahl-ul-Bayt étant ainsi confisquée grâce à l'ijtihâd,il était difficile de laisser «l'autorité intellectuelle» (idéologique) à ses héritiers légitimes (Ahl-ul-Bayt); car cela aurait permis à ces derniers de trouver les conditions objectives qui les conduiraient au pouvoir, et de réunir ainsi pour eux les deux autorités. Mais d'un autre côté, il était également difficile de conférer des exigences de l'exercice du pouvoir. En effet, reconnaître la compétence de quelqu'un pour diriger le pouvoir et appliquer les lois, ne signifie en aucun cas qu'on l'admette du même coup comme imam spirituel et autorité idéologique suprême (en matière de connaissance de la théorie islamique) après le Coran et la Sunnah prophétique. Car cet imamat(73)spirituel et idéologique exige un haut degré de culture, de connaissances générales et d'assimilation de la théorie. Or, il est évident que personne parmi les Compagnons - les Ahl-ul-Bayt mis à part - ne pouvait y prétendre à titre individuel.

Pour cela, la balance de l'autorité spirituelle restait oscillante pendant un certain temps. Les califes continuèrent pendant longtemps à traiter avec Ali en sa qualité d' «Imam spirituel»(74), ou presque. Aussi, le second calife, Omar, répétait-il à plusieurs reprises: «Sans Ali, Omar aurait péri. Que Dieu ne me confronte à un problème qui n'aie pas un Abû-l-Hassan(75)- l'Imam Ali (pour le résoudre)(76)».

Après la mort du Prophète (P) et au fur et à mesure qu'on s'éloignait de cet événement, et que les Musulmans s'habituaient peu à peu à considérer l'Ahl-ul-Bayt et l'Imam Ali comme des hommes ordinaires et des «gouvernés», on a fini par ignorer leur position de «haute autorité spirituelle». Mais cette position ne pouvant pas être vacante, elle fut conférée, non pas au calife au pouvoir, mais à l'ensemble des Compagnons. Et l'autorité spirituelle d'Ahl-ul-Bayt n'étant plus de mise, celle de l'ensemble des Compagnons, qui l'a remplacée, semblait d'autant plus conforme à la raison, que ceux-ci avaient longtemps côtoyé le Prophète, vécu sa vie, son expérience, ses hadith et sa Sunnah.

De cette façon Ahl-ul-Bayt ont perdu pratiquement leur privilège divin, leur primauté spirituelle, et furent réduits à une part de l'autorité spirituelle, en leur qualité de Compagnon parmi les Compagnons. Et étant donné que les Compagnons eux-mêmes étaient déchirés par des différends graves et des contradictions profondes qui les opposaient les uns aux autres et conduisaient parfois à des batailles, à l'effusion du sang, à l'atteindre à la dignité de l'adversaire, à des accusations réciproques de déviation t de trahison, il s'en est suivi que diverses contradictions doctrinales et idéologiques apparurent dans le corps de la Ummah, comme reflet des diverses contradictions à l'intérieur de cette même autorité spirituelle qu'avait créée l'ijtihâd.

Avant de terminer mon exposé, j'aimerais attirer l'attention sur un point dont l'explication revêt une tendance à scinder le Chiisme en deux courants distincts: le Chiisme spirituel et le Chiisme politique, croyant que le premier est plus ancien que le second, et que, après la tuerie de Karbalâ' où l'Imam al-Hussayn (p) fut assassiné, les Imams d'Ahl-ul-Bayt (p), descendants de celui-ci, se sont désintéressés de ce bas monde, ont renoncé à la vie politique et se sont consacrés à la prédication et aux pratiques cultuelles.

Or, cette distinction ne correspond pas à la vérité, car depuis sa naissance, le Chiisme n'a jamais été une tendance purement spirituelle. Mieux, il est né tel que nous l'avons expliqué exactement lorsque nous exposions les circonstances de la naissance du Chiisme - comme une thèse défendre la désignation de l'Imam Ali pour la poursuite de la direction spirituelle et sociale de la communauté islamique après la disparition du Prophète.

Il n'est pas donc possible, vu les circonstances précitées, de séparer l'aspect spirituel de l'aspect social dans la thèse du Chiisme, pas plus qu'on ne peut faire une telle distinction dans l'Islam lui-même. Le Chiisme ne pourrait faire l'objet d'une telle distinction que s'il était vidé de son contenu, c'est-à-dire de sa qualité de thèse visant à sauvegarder l'avenir de l'Appel après le Prophète. Car pour sauvegarder cet avenir, l'Expérience islamique avait besoin et d'une autorité spirituelle - idéologique, et d'une direction sociopolitique.

En tant que successeur digne de poursuivre le rôle de ses trois prédécesseurs(77), à la tête du pouvoir, l'Imam Ali jouissait largement de l'allégeance des Musulmans à son égard, allégeance qui l'a conduit effectivement au califat après l'assassinat du troisième calife, Othmân. Mais cette allégeance n'est ni Chiisme spirituel, ni Chiisme sociopolitique, car le Chiisme signifie: «La croyance à la thèse faisant de Ali le successeur légitime direct du Prophète, au lieu de trois califes qui l'ont précédé au pouvoir». Elle est donc plus large que le vrai chiisme intégral, spirituel et sociopolitique. C'est pourquoi, bien que le Chiisme intégral fût développé dans le cadre de cette vaste allégeance, on ne saurait considérer celle-ci comme un exemple de Chiisme partiel.

D'un autre côté, l'Imam Ali bénéficiait de l'allégeance spirituelle et idéologique d'un grand nombre de Compagnons notables, tels Salmân, Abû Tharr, Ammâr et d'autres... à l'époque d'Abû Bakr et de Omar. Mais là encore, on ne peut appeler cette allégeance, «Chiisme spirituel distinct du Chiisme politique»; car elle n'exprime, en fait, que la croyance des dits Compagnons, suivant laquelle la direction spirituelle et politique de l'Appel revient à l'Imam Ali directement après le décès du Prophète. Alors que leur croyance à l'aspect idéologique de l'autorité(78)de Ali s'était traduite par leur allégeance spirituelle précitée, leur croyance à son aspect politique s'est matérialisé dans leur opposition au califat d'Abû Bakr et au courant qui a conduit à l'Imam Ali

La vision fragmentaire d'un Chiisme spirituel dissocié du Chiisme social, n'est apparu effectivement et n'a pris naissance dans l'esprit du Chiite que lorsque celui-ci s'est soumis à la réalité, et que la braise ardente du Chiisme - cet attachement spécifique (du Chiisme) à une direction islamique légale, chargée de poursuivre l'édification de la Ummah après le décès du Prophète et d'accomplir la grande opération de transformation entreprise par celui-ci - s'est éteinte en lui, et s'est transformée en une simple doctrine que l'on garde dans le coeur et dans laquelle on cherche espérance et consolation.

Là, nous rejoignons l'assertion selon laquelle les Imams d'Ahl-ul-Bayt qui ont succédé à l'Imam al-Hussayn se seraient retirés de la vie sociale, et désintéressés de ce bas monde. Rappelons à ce propos, tout formule exprimant l'attachement à la continuité de la celle-ci ne signifie autre chose que la poursuite de l'action de changement entreprise par le Prophète, afin de compléter l'édification de la Ummah sur la base de l'Islam. Et cela étant dit, il n'est pas possible de concevoir que les Imams puissent renoncer à la vie sociale, sans renoncer du même coup au Chiisme!

Ce qui a laissé croire, donc, que ces Imams aient renoncé à l'aspect social de leur autorité, c'est d'une part le fait qu'ils n'avaient pas entrepris d'une action armée contre le pouvoir établi, et d'autre part le fait que l'on confère à l'acceptation d' «aspect social» un sens étroit qui ne comporte que l'action armée.

Nous possédons beaucoup de textes montrant que les Imams étaient toujours disposés à passer à la lutte armée s'ils avaient la conviction de l'existence d'hommes prêts à y participer, et de la possibilité de réaliser par cette lutte les buts islamiques escomptés.

Lorsque nous retraçons l'acheminement du mouvement chiite, nous remarquons que la direction chiite, représentée par les Imams d'Ahl-au-Bayt, croyait que l'accession au pouvoir ne suffirait ni ne pourrait suffire à réaliser islamiquement l'opération du changement si ce pouvoir n'était pas appuyé sur des bases populaires, conscientes de ses objectifs (du pouvoir), croyant à sa théorie du gouvernement, disposées à le protéger, capables d'expliquer ses positions aux masses et de résister à tous les tourbillons.

C'est pourquoi, pendant la première moitié du siècle qui a suivi la mort du Prophète, la direction chiite essaya toujours de reprendre le pouvoir - après en être exclue - par tous les moyens auxquels elle croyait, car elle pensait qu'il existait des bases populaires conscientes ou sur le point de l'être, parmi les Muhâjirine, les Ançâr et les Suivants. Mais un demi-siècle plus tard, lorsque ces bases conscientes ont disparu ou presque, et que l'on l'on assistait à la naissance - sous le règne déviationniste - de générations nonchalantes, la prise du pouvoir par le mouvement chiite n'aurait pu conduire à la réalisation du grand objectif islamique, n l'absence d'une assise populaire prête à fournir consciemment le soutien et le sacrifice nécessaires.

Devant une telle situation, il était indispensable, pour la direction chiite, de mener deux types d'action:

1- Oeuvrer en vue de constituer les bases populaires conscientes afin de préparer le terrain pour la prise du pouvoir;

2- Ramener la conscience et la volonté de la Ummah, et les maintenir dans un degré de fermeté et de vie, où elles pourraient immuniser la nation islamique contre le risque de céder totalement sa personnalisé et sa dignité aux gouvernements déviés.

Le premier type d'action était accompli par les Imâms eux-mêmes, le second, par des Alawides(79)révoltés qui tentaient, par leurs sacrifices désespérés de protéger la conscience et la volonté islamiques. Les Imams soutenaient les plus honnêtes d'entre eux.

L'Imam Ali Ibn al-Ridhâ(80)parlait du martyr Zayd Ibn Ali Talib, au calife al-Mimine dans les termes suivants: «Il était parmi les ouléma(81)de la famille du Prophète. Il s'est élevé contre ennemis de Dieu et les a combattus jusqu'à ce qu'il fût tué pour Sa Cause (de Dieu). Mon père Moussa Ibn Çafar m'a raconté que son père Çafar disait: que Dieu donne Sa Miséricorde à mon oncle Zayd qui avait appelé au soutien des Âle- Muhammad(82). S'il avait gagné (la bataille), il se serait acquitté de son engagement devant Dieu (de faire triompher Âle-Muhammad) ...».(83)
Ainsi le fait que les Imams avaient renoncé à l'action armée directe contre les déviationnistes, ne signifie pas qu'ils aient abdiqué l'aspect social de leur autorité ni qu'ils se soient confinés dans les pratiques cultuelles, mais exprime seulement la différence des méthodes d'action sociale selon les conditions objectives, et traduit leur conscience profonde de la nature et 'action de transformation à mener et du moyen approprié de sa réalisation (de l'action sociale).

"Au nom de Dieu le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux

L’heure du Hadj est le printemps de la spiritualité et de la luminance du monothéisme à l’horizon de l’univers; et le rituel du Hadj symbolise une fontaine d’eau bénite, capable de purifier le pèlerin de ses péchés et négligences, et de lui rendre les rayons de sa propre nature divine au cœur et à l’esprit. Se libérer des habits de luxe au Miqat du Hadj  pour revêtir l’habit commun d’Ihram, symbole de l’union de l’Oumma islamique, et l’Ordre emblématique de la communion des musulmans du monde entier. Le slogan du Hadj est d’une part, « Votre Dieu est certes un Dieu unique. Soumettez-vous donc à Lui. Et fais bonne annonce à ceux qui s'humilient » (Coran 22 : 34), et de l’autre part, « […] le Masjid-ul-Haram, que Nous avons établie pour les gens: aussi bien les résidents que ceux de passage… » (Coran 22 : 25). Et c’est ainsi que Kaaba, outre son rôle du représentant du monothéisme, constitue le symbole de l’égalité et de la fraternité islamique.
Réunis des quatre coins du monde, le cœur rempli de la faveur de la circumambulation autour de la Maison de Dieu et de se recueillir au sanctuaire du
Prophète de l’Islam (Que la paix et bénédiction soient sur lui et sur ses descendants), les musulmans doivent profiter de cette occasion en vue de solidifier leurs liens fraternels, lesquels forment un remède aux différents grands maux de l’Oumma islamique. Aujourd’hui, on voit clairement que les ennemis malveillants du monde de l’islam, s’efforcent plus que jamais à semer la discorde entre les musulmans. C’est alors que l’Oumma islamique a plus que par le passé besoin d’union et de solidarité. Aujourd’hui, la griffe sanglante des ennemis cause des catastrophes de manière explicite sur tous les territoires islamiques ; de jour en jour, la Palestine souffre davantage sous la dominance vicieuse des sionistes ; La mosquée Al-Aqsa est en grand danger ; les habitants opprimés de la bande de Gaza subissent encore les plus dures conditions de vie depuis ce génocide sans précédent ; écrasé sous les bottes des usurpateurs, l’Afghanistan est tous les jours témoin d’une nouvelle catastrophe ; l’insécurité en Iraq a privé le peuple du calme et de la sérénité ; la fratricide au Yémen est une nouvelle plaie vive au cœur de l’Oumma islamique.
Que les musulmans du monde entier réfléchissent pour trouver l’origine, le comment et le pourquoi des guerres, des différends, des explosions, des attentats terroristes et des massacres aveugles des récentes années en Iraq, en Afghanistan et au Pakistan. Pourquoi ces nations n’étaient pas témoins de tant de chagrins et de catastrophes avant l’intrusion hégémonique et dominatrice des armées occidentaux, les Américains à leur tête,  dans la région ?
D’un côté les usurpateurs qualifient du terrorisme, les croisades de résistance du peuple palestinien et libanais et de l’autre côté, eux-mêmes organisent et dirigent le terrorisme féroce parmi les ethnies et les sectes des nations de cette région. Le Moyen-Orient et le Nord d’Afrique ont été longtemps exploités, occupés et humiliés par les états occidentaux tels que la Grand Bretagne et la France en premier, et les États-Unis par la suite et cela pendant plus d’un siècle. Une dois leurs ressources naturelles furent pillées, et leur sens de liberté se trouva écrasé, ces peuples furent le victime de l’avidité des usurpateurs étrangers, et c’est à la suite de la formation de l’éveil islamique et des mouvements populaire de résistance, ce qui rendait impossible la prolongation de cette situation pour les agresseurs internationaux, de même que l’espoir de tomber en martyre et transcender vers Dieu et pour la cause de Dieu, s’est manifesté de nouveau comme un élan sans précédent sur la scène du Djihad islamique, a fait que les agresseurs devenus passifs, aient recours à des méthodes cruelles et aient remplacé leur vieille politique par « le néocolonialisme ». Aujourd’hui, « l’ogre multi-figure du colonialisme » a fait appel à tous ses pouvoirs pour mettre l’islam à genoux ; On peut citer à titre d’exemple, la force militaire, le poing de fer, l’occupation explicite, les chaîne maléfiques des publicités jusqu’à l’emploi de milliers de centres de propagation des mensonges et des rumeurs, l’organisation des troupes épouvantables de terreur, la propagation des possibilités de la corruption morale, le trafic et la vente de drogue pour détruire le courage, la morale et la volonté des jeunes gens, l’agression politique aux centres de résistance, la provocation des dissensions ethniques et des fanatismes chez de différentes écoles religieuses, et enfin orchestration de l’hostilité entre les frères.
Si l’amitié, la solidarité et la confiance remplacent le doute et la méfiance parmi les peuples musulmans et les différentes sectes islamiques, une grande partie des complots des malveillants sera déjouée, et leur plan vicieux pour dominer davantage l’Oumma islamique restera stérile. Le Hadj constitue l’une de ces excellentes occasions pour atteindre cet objectif transcendant.
Les musulmans sauront résister contre ce diable multi-figure en s’appuyant sur les principes communs, à savoir le noble Coran et la Sonna du Prophète, et les mettre à genoux par leur volonté et foi. L’Iran islamique, en poursuivant les leçons du magnanime imam Khomeiny, est un exemple explicite de cette résistance réussie. Ils furent vaincus en Iran. Les trente années de complots, de conspirations et d’hostilité contre l’Iran, le recours au coup d’état, à huit années de guerre imposée, au boycottage et à la confiscation des biens et à la guerre psychologique et les propagandes et les  partialités médiatiques,ainsi que les efforts déclenchés pour empêcher tout progrès scientifique et toute acquisition de nouvelles sciences, y compris la
science nucléaire, et même les provocations et ingérences explicites dans les affaires glorieuse et significatives des récentes élections, se sont transformés les uns après les autres, en des scènes de l’échec, de passivité et d’égarement de l’ennemi, et le verset coranique «  certes la ruse de Satan était faible » s’est incarné une fois de plus devant les yeux des Iraniens. Partout où la résistance, émanée de la dévotion et de la volonté, pousse le peuple à confronter des pouvoir arrogants prétentieux, les croyants connaîtront la victoire tandis que la défaite et le scandale seront le sort inévitable des agresseurs. La brillante victoire dans la guerre de trente-trois jours au Liban, et le Djihad glorieux et victorieux à Gaza durant ces trois dernières années sont les témoins vivants de cette vérité.
Je conseille fortement aux heureux Hadjis, et entre autres les ulémas et prêcheurs des pays islamiques, présents sur les lieux saints, et les imams des prières du vendredi des Haramein al-sharifin de reconnaître leur responsabilité urgente, tout en prenant bonne conscience de la question, et de faire leur mieux afin de décrire pour leurs interlocuteurs l’intrigue de l’ennemi et d’inviter le peuple à la solidarité et à l’unité. Ils doivent de même éviter strictement tout ce qui provoque la méfiance entre les musulmans, et crier fortement contre les arrogants et les ennemis agresseurs de l’Oumma islamique, le sionisme et l’USA en leur tête, et faire preuve, dans l’acte comme dans le Verbe, de leur aversion contre les païens.
Je prie humblement Dieu le Plus-Haut de nous guider tous et de nous accorder Son aide, Son soutien et Sa clémence.

Sayed Ali
Khamenei
Le 3 zihadjah 1430
Le 22 novembre 2009

Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux

 

La terre de la Révélation divine rassemble encore une fois un grand nombre des croyants dans sa réception annuelle. Les gens enthousiasmés du monde entier réunis actuellement dans la terre natal de l’islam et du coran, sont en train d’accomplir les rites qui représentent, si l’on y réfléchit bien, le signe d’une leçon éternelle de l’islam et du coran à l’humanité et qui sont à eux seuls, des pas symboliques afin de les mettre en œuvre et de les suivre.

Cette grande leçon a pour objectif d’apporter à l’homme le salut et la gloire éternelle, ce qui se fait par l’éducation de l’homme vertueux et la création de la société vertueuse ; un etre humain qui adore le Dieu Unique dans son cœur et ses actes et qui se purifie du polythéisme, des souillures morales et des desirs déviés; une société construite sur la justice, la liberté, la foi et l’enthousiasme ainsi que tout autre signe de la vie et du progrès.

Les principaux éléments de cette éducation individuelle et sociale se sont inclus dans le rituel du Hadj. Dès que l’on revêtit l’habit de Pèlerinage pour se débarrasser des distinctions individuelles et des nombreux plaisirs et désirs passionnels, jusqu’au moment où l’on fait le tour de la Kaaba, symbole du monothéisme ou l’on prie à l’Endroit d’Abraham, le destructeur des idoles, et lorsque l’on marche hâtivement entre les deux montagnes de SAfa et Marwa et que l’on se repose sur la pleine d’Arafat parmi une multitude de monothéistes de toute couleur et race. Quand on passe la nuit à Machaar Al-Haram occupe

au rappel de Dieu et la supplication dans l'intimité de notre cœur malgre la presence d'un tel rassemblement. Ensuite à Mena et le jet des pierres contre les symboles du mal ainsi que le rite plein de sens du Sacrifice, nourrir les pauvres gens et les passants, sont les signes de l’éducation, de l’exercice et du rappel. Dans cet ensemble parfait de rituels, la sincérité, le dévouement, le rejet des plaisirs matériels d’une part et l’effort et la continuité d’autre part; l’intimite et la solitude avec Dieu d’une part et l’unité, et la fusion avec tous les coeurs et toutes les couleurs de la creation d’autre part; la purification du cœur d’une part et l’immersion dans l'inmense corps de la comunaute islamique d’autre part; l'humilité devant l'ultime Vérité d’une part et la fermeté contre le faux d’autre part. En résumé, l'envole avec passion vers l’autre monde d’une part ainsi que la ferme volonté pour orner ce monde d’autre part, voila des éducations et des exercices qui se tissent ensemble les uns à coté des autres:

«وَ مِنْهُمْ مَنْ يَقُولُ رَبَّنا آتِنا فِي الدُّنْيا حَسَنَةً وَ فِي الآْخِرَةِ حَسَنَةً وَ قِنا عَذابَ النَّارِ»

C’est ainsi que la sainte Kaaba et les rites du Hadj apporteront la survie et la persévérance aux sociétés humaines et sont pleins d’intérêts et de profits pour l’homme :

« جَعَلَ اللَّهُ الْكَعْبَةَ الْبَيْتَ الْحَرامَ قِياماً لِلنَّاس  » و  «ليَشْهَدُوا مَنافِعَ لَهُمْ وَ يَذْكُرُوا اسْمَ اللَّهِ فِي أَيَّامٍ مَعْلُوماتٍ‏ »

Aujourd'hui, les musulmans quels que soient leurs pays et leurs races doivent apprécier plus que jamais cette grande cérémonie et en tirer des profits; car la comunaute islamique a une perspective plus claire que jamais, et a plus d’espérance afin de parvenir aux objectifs que l’islam a dessinés pour l’individu et par la société musulmane. Si la comunaute islamique a souffert durant les deux dernières décennies de l’effondrement et de l’échec face à la civilisation matérialiste de l’occident ainsi que les théories athées de droite et de gauche, aujourd’hui au quinzième siècle de l'hegire, sont les écoles politiques et économiques de l’occident qui sont aux prises avec le bourbier et s’exposent à la faiblesse, à l’effondrement et à l’échec. Et l’islam a recommencé un nouveau cycle d’épanouissement et de dignité grâce à la vigilance des musulmans qui ont retrouvé leur propre identité, et à l’appui de la pensée monothéiste , de la logique de justice et de spiritualité.

Ceux qui ne faisait, hier que de décourager et qui croyaient que non seulement l’islam et les musulmans mais aussi les fondements de spiritualité et de religion étaient perdus devant l’invasion de la civilisation occidentale, constatent aujourd’hui le rayonnement de l’islam et la revitalite du Coran et de l’islam d’une part, et la faiblesse et le déclin progressif des agresseurs d’autre part. Et ceux-ci confirment cela par parole et cœur. Je dis avec certitude que ceci n'est encore que le début du chemin et que la pleine réalisation de la promesse divine à savoir la victoire du vrai sur le faux et la reconstruction de la comunaute coranique et de la nouvelle civilisation islamique est en cours:

« وَعَدَ اللَّهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنْكُمْ وَ عَمِلُوا الصَّالِحاتِ لَيَسْتَخْلِفَنَّهُمْ فِي الأَْرْضِ كَمَا اسْتَخْلَفَ الَّذِينَ مِنْ قَبْلِهِمْ وَ لَيُمَكِّنَنَّ لَهُمْ دِينَهُمُ الَّذِي ارْتَضى‏ لَهُمْ وَ لَيُبَدِّلَنَّهُمْ مِنْ بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْناً يَعْبُدُونَنِي لا يُشْرِكُونَ بِي شَيْئاً وَ مَنْ كَفَرَ بَعْدَ ذلِكَ فَأُولئِكَ هُمُ الْفاسِقُونَي »

La victoire de la Révolution islamique en Iran et la fondation glorieuse du système islamique qui a fait de l’Iran une base solide pour le concept de la souveraineté et de la civilisation islamique, fut le premier signe et la plus importante étape de cette promesse incontournable. L’éclatement de cet événement miraculeux au moment où le cris matérialiste et islamophobe des courants intellectuelles et politiques de gauche et de droite était à son comble , la résistance et la solidité face aux coups politiques, militaires, économiq ues et publicitaires imposés de tout coté, ont suscité une nouvelle espérance au monde musulman et un enthousiasme aux cœurs. Au fil du temps, cette solidité est devenue, grâce à Dieu Tout-Puissant, plus forte et cette espérance s’est

enracinée de plus en plus. Durant les trois décennies qui ont suivi cet événement, le Moyen-Orient et les pays musulmans asiatiques et africains ont été la scène de ce combat triomphal. La Palestine, l’Intifada islamique, le sursaut du gouvernement musulman palestinien; le Liban, la victoire historique du Hezballah et de la résistance islamique vis-à-vis du régime arrogant et sanguinaire sioniste; l’Irak et la formation d’un gouvernement musulman et populaire sur les décombres du régime hérétique et dictateur de Saddam; l’Afghanistan et la défaite humiliante des forces d’occupation communistes et du régime fantoche installé par celles-ci, l’échec et le revers de tous les plans arrogants des Etats-Unis pour imposer sa domination sur le Moyen-Orient; l’embarras et le désordre irrémédiables à l’intérieur du régime usurpateur sioniste; la généralisation de la tendance vers l’islam constaté dans la plupart ou même dans tous les pays de la région, particulièrement chez le jeunes et les intellectuels; le progrès spectaculaire de l’Iran islamique sur le plan scientifique et technologique en dépit des sanctions et du blocus économique; la défaite des va-t-en- guerre aux Etats-Unis sur les plans politiques et économiques, le sentiment d’identité et de personnalité auprès des minorités musulmanes résidents dans la plupart des pays occidentaux, ce sont tous des signes visibles faisant preuve de la victoire et de l’avancement de l’islam face aux ennemis de ce siècle à savoir le quinzième siècle del'hégire.

Sœurs et frères ! Ces victoires sont toutes ensemble des résultats du Djihad et du dévouement. Quand la voix de Dieu s’est entendue de la gorge de ses créatures, quant il s’agissait du zèle et de la force des combattants du chemin du vrai et quant le musulman a tenu à son engagement et à sa parole face à Dieu, c’est alors que, de même, Dieu Tout-Puissant a réalisé sa promesse, et l’histoire a donc changé de direction:

« أَوْفُوا بِعَهْدِي أُوفِ بِعَهْدِكُم‏» «إِنْ تَنْصُرُوا اللَّهَ يَنْصُرْكُمْ وَ يُثَبِّتْ أَقْدامَكُمْ » «ً وَ لَيَنْصُرَنَّ اللَّهُ مَنْ يَنْصُرُهُ إِنَّ اللَّهَ لَقَوِيٌّ عَزِيز» «إِنَّا لَنَنْصُرُ رُسُلَنا وَ الَّذِينَ آمَنُوا فِي الْحَياةِ الدُّنْيا وَ يَوْمَ يَقُومُ الأَْشْهادُ »

Ceci est encore le début du chemin. Les nations musulmanes ont toujours des chemins difficiles à parcourir, le passage desquels ne sera possible que par la foi et le dévouement, l’espérance et le Djihad, la clairvoyance et la patience. On ne pourra pas passer ce chemin par la déception et le défaitisme, l’indifférence et la passivité, l’impatience et la précipitation, la méfiance et l’incertitude à l’égard de la véracité de la promesse divine.

L’ennemi blesse a mis et mettra en œuvre toutes ses forces. Il faudra être vigilent, sage, courageux et conscient des opportunités que s'offrent a nous, et dans ce cas tous les efforts de l’ennemi seront voués à l’échec. Pendant ces trente ans, les ennemis dont en principe les Etats-Unis et Israël, ont marqué leur présence sur la scène politique de toute force, mais ils ont échoué. Ce qui sera également le cas à l’avenir.

La violence de l’ennemi représente souvent sa faiblesse et son inintelligence. Voyons ce qui se passe en Palestine, surtout à Gaza. Les agissements impitoyables et sans merci de l’ennemi à Gaza dont l’exemple est rarement connu dans l’histoire des oppressions humaines, démontrent sa faiblesse devant la ferme volonté des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants qui résistent les mains vides face au régime militaire israélien et son protecteur à savoir la superpuissance américaine qui n'ont que pour seuls intentions de rejeter le gouvernement du Hamas. Salut de Dieu à ce peuple résistant et vaillant. Les habitants de gaza et le gouvernement du Hamas ont remplis de significations ces versets éternels du saint Coran:

 

« وَ لَنَبْلُوَنَّكُمْ بِشَيْ‏ءٍ مِنَ الْخَوْفِ وَ الْجُوعِ وَ نَقْصٍ مِنَ الأَْمْوالِ وَ الأَْنْفُسِ وَ الثَّمَراتِ وَ بَشِّرِ الصَّابِرِينَ *الَّذِينَ إِذا أَصابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَ إِنَّا إِلَيْهِ راجِعُونَ *أُولئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَواتٌ مِنْ رَبِّهِمْ وَ رَحْمَةٌ وَ أُولئِكَ هُمُ الْمُهْتَدُونَ» و «لَتُبْلَوُنَّ فِي أَمْوالِكُمْ وَ أَنْفُسِكُمْ وَ لَتَسْمَعُنَّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتابَ مِنْ قَبْلِكُمْ وَ مِنَ الَّذِينَ أَشْرَكُوا أَذىً كَثِيراً وَ إِنْ تَصْبِرُوا وَ تَتَّقُوا فَإِنَّ ذلِكَ مِنْ عَزْمِ الأُْمُورِ »

 

Dans ce combat qui oppose le vrai au faux, La victoire finale ne sera que pour le vrai et c’est le peuple opprimé et patient palestinien qui l’emportera à la fin sur l’ennemi ;

« وَ كانَ اللَّهُ قَوِيًّا عَزِيزاً »

Echoués dans leurs efforts visant à casser la résistance palestinienne, le régime américain et la plupart des régimes européens connaissent aujourd’hui une grosse défaite sur le plan politique qui sera loin d’être réparée, car il s’est avéré que tout ce qu’ils avaient prétendu sur la défense de la liberté et de la démocratie et tous leurs slogans sur les droits de l’homme n’étaient que des mensonges. Le régime sioniste déshonoré est plus que jamais discrédité et voire un certain nombre de régimes arabes ont perdu toute leur crédibilité, si elle en reste, dans cette épreuve surprenante.

وَ سَيَعْلَمُ الَّذِينَ ظَلَمُوا أَيَّ مُنْقَلَبٍ يَنْقَلِبُونَ

السلام علی عبادالله الصالحین

 

Seyyed Ali Hosseini

Khamenei

4 zihajjeh 1429; 4 décembre 2008