تقي زاده

تقي زاده

mercredi, 30 octobre 2019 14:14

Le mois de Rabî‘ al-Awwal

Le mois de Rabih-Awal est un mois possédant un secret dont on doit tirer profit : la Naissance du Noble Messager de l'Islam, le Prophète de Dieu, Mohammad (Pslf).

 
La veille (nuit) du premier jour du mois :
 
C’est en cette nuit de l’an 13 de l’hégire que le Prophète (Pslf) émigra de la Mecque vers Médine illuminée en se cachant dans la grotte Thûr et le Prince des croyants (Psl) fit don de sa vie en dormant à sa place dans son lit, non loin des sabres des tribus associationnistes. Son excellence, son réconfort et sa fraternité avec le Prophète (Pslf) apparurent ainsi aux mondes.

Par ce geste de sacrifice, l’Imam Ali a montré sa préséance sur toute l’humanité et Allah a révélé le verset coranique suivant à son égard : « 
Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs » [2:207]
Le 1er jour du mois :
 
Selon les dires des savants, il est très recommandé de:
- Faire le jeûne en ce jour pour remercier Allah du bienfait qu’IL nous a accordé en sauvant le Prophète (Pslf) et l’Imam Ali (Psl).

- De même il est recommandé de faire la visite pieuse à eux deux sur place ou de loin.

La Dernière Prière et le Dernier Sermon du Prophète(P) dans son Masjid

Tôt le lundi matin (le jour de Sa mort), le Prophète sawas, toujours la tête bandée, sortit au Masjid, soutenu par deux hommes. Après les prières, il fit un court sermon, d'une voix qu'on entendait au-delà des portes extérieures du Masjid, lequel était inhabituellement rempli par les gens anxieux qui étaient venus s'enquérir de son état après la crise de la nuit précédente.

Dans son sermon, le Prophète dit que les esprits malfaisants étaient proches et que la plus noire partie d'une nuit noire et tempétueuse s'approchait. A la fin du sermon, Abû Bakr dit: «Ô Prophète! Par la Grâce de Dieu, tu es mieux aujourd'hui!».

Osâmah était lui aussi présent, pour recevoir les bénédictions du Prophète qui lui dit: «Dépêche-toi avec ton armée; que la bénédiction de Dieu soit avec toi». Osâmah retourna au camp et donna l'ordre du départ le même jour. Abû Bakr revint chez lui à al-Souh.

La Mort du Prophète(p)

Le Prophète regagna sa maison et, exténué, se jeta sur son lit. Ses forces le lâchèrent rapidement. Il appela toutes ses femmes près de lui et leur donna les instructions nécessaires en leur ordonnant de rester tranquilles dans leurs maisons et de ne pas se montrer dans un état de l'Epoque de l'Ignorance (Sourate al-Ahzâb, 33: 33).(237)

Fâtimah, sa fille bien-aimée pleurait. Il l'appela, la fit asseoir à côté de lui et chuchota quelques mots dans son oreille. Elle fondit en larmes. Le Prophète glissa encore quelques mots dans son oreille et essuya ses larmes avec ses mains. Elle parut alors réconfortée et sourit.

Puis il appela al-Hassan et al-Hussayn, ses deux fils chéris qu'il n'avait cessé de caresser dans son giron depuis des années, voulant les embrasser pour la dernière fois. Al-Hassan posa son visage sur celui du Prophète et al-Hussayn se jeta sur sa poitrine. Chacun d'eux se mit à sangloter et à crier avec une telle amertume que toute l'assistance vit leurs larmes perler dans leurs yeux. Le Prophète les étreignit et les embrassa avec beaucoup d'affection et ordonna à toutes les personnes présentes de les traiter, ainsi que leur mère avec grand amour et respect, exactement comme il les traitait lui-même (le Prophète avait l'habitude de se lever et de faire un ou deux pas en direction de Fâtimah chaque fois qu'il la voyait venir vers lui. Il l'accueillait toujours avec une joie manifeste. Puis baisant sa main, il la faisait asseoir à sa propre place).

Ensuite, il appela 'Alî qui prit place près du lit. Le Prophète lui ordonna de rendre la somme qu'il avait empruntée à un certain Juif pour couvrir les frais de l'expédition d'Osâmah, et lui enjoignit d'endurer avec patience et résignation les troubles auxquels il serait confronté après sa mort. Il lui demanda de rester patiemment sur son droit chemin menant à l'autre monde, lorsqu'il constaterait que les gens se trouveraient sur celui menant vers le monde d'ici-bas.

Le Prophète prit la tête de 'Alî sous son manteau qui les couvrit tous deux, et ce jusqu'à ce que 'Alî ait sorti sa tête pour annoncer la mort du Messager de Dieu.

Ibn Sa'd et al-Hâkim ont noté que le Prophète avait rendu le dernier soupir, sa tête dans le giron de 'Alî ("Madârij al-Nubuwwah").

Les derniers mots prononcés par le Prophète, selon 'Alî furent: «La compagnie bénie dans le Ciel. Les prières», après quoi il s'est étiré doucement, et puis tout a été fini. Que la paix éternelle soit sur lui et sur les membres de sa famille qui se sont sacrifiés pour la cause de l'Islam et qui nous ont dirigés sur le droit chemin.

Fâtimah, se frappant le visage et se lamentant d'amertume rejoignit les autres femmes qui gémissaient bruyamment.

C'était à peine midi passé, le Lundi 28 Safar que le Prophète rendit l'âme, à l'âge de soixante-trois ans. 
Le jour de son décès retenu unanimement est cependant un lundi.

Selon une tradition, avant la mort du Prophète, quelqu'un avait demandé la permission de lui rendre visite, alors qu'il se trouvait dans un état d'inconscience. Fâtimah répondit au visiteur que le moment ne convenait pas à une telle intrusion. Sans prêter attention à la réponse, le visiteur avait demandé encore la permission de se rendre auprès du Prophète, et Fâtimah lui répondit de la même façon. Il réitéra sa demande une troisième fois sur un ton si horrible que Fâtimah en fut terrifiée.

Jibrîl (l'Ange Gabriel) qui était descendu en ce moment-là pour visiter le Prophète dit à ce dernier: «Ô Prophète! C'est l'ange de la Mort. Il te demande la permission d'entrer. Jamais auparavant, il n'a demandé la permission à aucun homme, et jamais par la suite il ne fera preuve d'une telle sollicitude envers aucun autre».

Le Prophète demanda alors à Fâtimah de le laisser entrer.

L'ange de la Mort entra et s'arrêtant devant le Prophète, dit: «Ô Prophète du Seigneur! Dieu m'a envoyé à toi et m'a donné l'ordre d'agir selon ton désir. Ordonne-moi d'arracher ton âme, je le ferai; ou bien ordonne-moi de la laisser, et je t'obéirai».

Alors, Jibrîl s'interposa: «Ô Ahmad! Le Seigneur te désire (auprès de Lui)». «Vas-y donc, dit le Prophète à l'ange de la Mort, et fais ton travail». Jibrîl fit ses adieux au Prophète dans ces termes: «Que la paix soit sur toi, Ô Prophète du Seigneur! Ma descente sur terre se termine avec toi». Le Prophète en décida ainsi et un gémissement de voix céleste s'éleva du convoi funèbre invisible.

Benny Gantz, numéro 1 de la liste Bleu-Blanc, qui a été chargé par le chef du régime israélien Reuven Rivlin de former le nouveau cabinet sioniste a déclaré qu’il a toutes les raisons du monde de "préférer les moyens diplomatiques" pour parvenir à ce qu’il a appelé "maîtriser l’Iran".

« Toutes les options sont sur la table pour empêcher un Iran nucléaire, même si je vais toujours, et nous devrions toujours, privilégier la diplomatie », a-t-il déclaré dans des propos qui intéressent à plus d'un égard des analystes, Gantz ayant été le chef d'état-major de l'armée israélienne de 2011 à 2015. Dans un article intitulé "le chaos en Israël", l'analyste américain voit Israël dans l'une des pires passes de son histoire. L'entité israélienne va droit vers le chaos. 

« Israël connaît de profondes divisions politiques internes et des pressions économiques intenses. On en parle peu mais la précarité gagne du terrain dans les colonies. Alors que Yisrael Beiteinu, JTF (Jewish Task Force, une organisation de juifs de droite, NDLR), et des militants d'extrême droite se disputent pour des raisons idéologiques, la perspective de la participation d'une minorité arabe au sein du nouveau gouvernement israélien remet en cause la fondation du régime d'apartheid qu'est Israël. Voir une minorité arabe à la Knesset est particulièrement ironique, depuis qu'Israël se dit "Etat juif" et relègue toutes les minorités religieuses au rang de "citoyen de second zone".  

En cinq jours de manifestations sociales qui, à la faveur de l'infiltration des éléments à la solde ont été tournées par endroit au drame avec en toile de fond des tirs nourris contre les forces de sécurité, ou encore les Hachd al-Chaabi dans des villes du sud, les témoins confirment un début de retour au calme, les Irakiens ayant rapidement compris que ceux qui, masqués et cagoulés, surgissaient du néant au milieu des manifestants, en ouvrant le feu dans toutes les directions n'appartenaient pas à leurs rangs. Les chaînes pro-américaine et pro-saoudienne, Al-Arabiya et Al-Hurra ont été amenées ainsi à changer subtilement de discours médiatique : Le "régime change" du 25 octobre a peu à peu cédé la place à "la démission du PM Mahdi" puis à ce que ce PM qui a l'air têtu devrait "comparaître devant le Parlement". Mais visiblement la rue ne suit plus, d'où le retour des attentats. 

Un véhicule piégé a explosé mardi dans la ville de Baqouba, chef-lieu de la province de Diyala, à l’est de l’Irak, ont annoncé des sources d’information. Suite à l'incident, qui visait, on s'en doute, les forces anti-terroristes, le préfet de Diyala a ordonné l’interdiction de la circulation dans la province, ce mercredi à partir de l’aube. L'acte terroriste n'a fait aucune victime.

Ce qu'Israël craignait le plus et depuis si longtemps se serait produit : une première opération anti israélienne aurait eu lieu au Golan occupé, non loin de dizaines de sites de renseignement, de station radar, des batteries de missiles anti missiles et de multiples bases militaires que le régime israélien a érigées sur ces hauteurs syriens, sans doute dans l'espoir de pouvoir y pérenniser sa présence. Un soldat sioniste du nom de Eliezer Ashkenazi, disparu dimanche alors qu'il se rendait, en uniforme militaire, à sa garnison, a été retrouvé mort le lendemain, c'est à dire le 29 octobre dans le centre d'Israël.

Le communiqué de l'armée qui se veut très sobre se contente d'affirmer que l'intéressé est originaire de Kfar Saba, une colonie israélienne de plus de 100 mille habitants ; l'une de celles que Tel-Aviv a l'intention de construire en chaîne au Golan occupé pour en changer la proportion démographique et s'en emparer comme il l'a fait pour le reste des territoires arabes.

 

En poussant vers la porte le Premier ministre libanais, l'axe Washington/Tel-Aviv/Riyad a-t-il remporté une manche ? Alors que les rues du Liban ne désemplissaient pas mardi, soit au 13ème jour des manifestations, Saad Hariri a remis sa démission au président Michel Aoun qui n'a toujours pas annoncé son avis. Réagissant à cette démission, Aoun a même refusé de concéder à ce que l'aile la plus occidentalisée du gouvernement souhaite depuis le début du mouvement à savoir mettre à la porte le ministre des Affaires étrangères.

Jibran Bassil, bête noire des États-Unis et d’Israël pour ses positions trop patriotiques au goût des puissances qui ont eu pendant très longtemps l'habitude de voir à travers le Liban, un "non État" au service des projets israéliens. Hariri qu'on savait n'être plus en odeur de sainteté auprès de Riyad depuis son enlèvement par Ben Salmane en 2018, a tout de même péché en choisissant de se désengager de ses responsabilités.

Car à l’exception de deux courants (Geagea et Joumblatt), tous les autres partis politiques ont apporté leur soutien à son paquet de réformes, quitte à le soutenir dans sa démarche. Jamais un pareil alignement n'avait eu lieu autour d'un gouvernement que les Libanais ont mis, rappelons-le, près de 19 mois à tirer du néant. Pour l'universitaire Sadeq Nabulsi, Hariri aurait craqué sous pression des puissances étrangères, dont et surtout l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui souhaiteraient, de concert avec Tel-Aviv et Washington, que la crise s’aggrave au Liban et que le chaos s'installe définitivement. D'où le slogan "régime change" qui a surgi soudain au milieu des cris "A bas la corruption" scandés par les manifestants. 

Mais la démission de Hariri, est-ce une victoire pour Israël et son camp?   

Pas forcément. Que Saad Hariri soit obligé de former un nouveau gouvernement ou que quelqu’un d’autre en assume la responsabilité, seules deux options sont désormais envisageables : Continuer la voie avec un gouvernement présidé toujours par Saad Hariri ou l'un de ses proches, ou alors tomber dans une nouvelle crise à l’ombre d’un gouvernement par intérim. Aoun ne voudra pas de cette seconde option. Et c'est là que Riyad sera perdant : Qu'on le veuille ou pas, l'élimination du saoudo-libanais Hariri de la scène politique libanaise est une perte pour Riyad qui portera atteinte à la "capitale de sympathie saoudienne" au Liban. Parmi les manifestants présents dans les rues de la capitale le 29 octobre, les pro-Riyad auraient été les plus dégoûtés à l'annonce de la démission de Saad. Sa "disparition" pourrait par ailleurs ouvrir la voie à l'arrivée au pouvoir d'un Premier ministre totalement pro-Résistance et l'Arabie saoudite sait qu'il y en a au Liban. De nombreuses figures sunnites libanaises aussi bien au Parlement qu’à l’extérieur en font partie et Abdul Rahim Murad, député sunnite de Tripoli, est à ranger dans cette catégorie. Il peut obtenir les votes nécessaires du Parlement.

Reuters a fait état lundi de la présence du groupe aéronaval USS Lincoln dans les eaux du golfe Persique sans aller toutefois préciser une importante évolution : les marines s’éloignent à grands pas de la côte iranienne ! Cité par Reuters, Robert Burke, le commandant en chef adjoint de l’US Navy, dit : « Nous restons là, nous poursuivons notre devoir jusqu’à l’amélioration de la situation ». Reuters affirme toutefois que le groupe aéronaval US se trouvait jeudi dernier dans le nord de la mer d’Oman sans que le secrétaire américain à la Défense n’ait encore formellement prolongé sa mission. Le porte-parole du Pentagone, quant à lui, s’est refusé à tout commentaire.

Sans commenter le motif de la prolongation de la mission de la flotte USS Navy, Walter Slater, commandant de ce croiseur, a écrit sur sa page Facebook : « Notre mission a été renouvelée et nous devons rester ici plus longtemps. »

Pourquoi cette cacophonie ? 

Début octobre, les États-Unis ont annoncé le déploiement de 3 000 militaires US en Arabie saoudite à la demande de Riyad, et ce, pour « protéger les installations pétrolières d’Aramco » et élargir « la puissance de dissuasion de Riyad ». 

Le gouverneur de la province irakienne de Karbala a réfuté les rapports sur plusieurs cas de décès survenus lors des événements de la nuit dernière affirmant que des hommes qui portaient des armes à feu et des grenades s’étaient infiltrés parmi les manifestants et qu’ils avaient été arrêtés après identification.

Poursuivant leur campagne de désinformation sur les événements en Irak, certains médias irakiens et occidentaux ont fait état de dix morts lors des manifestations de la nuit dernière à Karbala. De fausses informations qui ont été démenties par quatre responsables officiels de la province de Karbala.

Le gouverneur de Karbala, Nassif al-Khattabi, le commandant de l’opération de sécurité de la région de l’Euphrate, le commandant de la police de Karbala, Ahmed Zweini et le directeur général de la santé de la province de Karbala ont annoncé lors d’une conférence de presse conjointe tenue le 28 octobre que les allégations sur le nombre de morts étaient mensongères et qu’aucune victime n’avait été signalée la nuit dernière.

mercredi, 30 octobre 2019 13:52

Le premier ministre libanais jète l'éponge

Au treizième jour des manifestations, Saad Hariri a enfin jeté l’éponge : du Premier ministre libanais, on avait du mal à attendre mieux et pourtant Hariri disposait de toutes les prérogatives politiques pour appliquer des réformes nécessaires à l’assainissement des finances publiques, à l’allègement de la dette étrangère et à la remise sur les rails de l’État. Et il avait même le soutien de son adversaire politique pendant de très longues années à savoir le Hezbollah qui a cherché du mieux qu’il a pu de l’en dissuader. Mais Hariri a opté pour le chaos. Pourquoi ? Certains analystes croient savoir qu’il chercherait dans les heures à venir à former un gouvernement « techocrate » et peut-être même à exclure la Résistance du gouvernement, histoire de servir la cause des États-Unis et d’Israël qui veulent depuis le début des manifestations la peau du Hezbollah et surtout celle de son arsenal. Mais les dès sont loin d’être jetés. Le président libanais Michel Aoun n’est pas né de la dernière pluie et après tout il vaudrait peut-être mieux de partir sur de bonnes bases : choisir un Premier ministre combatif, volontaire et patriote qui sache faire passer les intérêts nationaux avant les intérêts saoudiens, américains, israéliens... La rue affiche déjà le début d’une certaine détente.
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé qu’il allait remettre au président Aoun sa démission, au 13e jour des manifestations antigouvernementales contre la crise économique dans le pays.

« J’ai atteint une impasse aujourd’hui. Je me rendrai au palais Baabda pour présenter la démission du gouvernement au président Michel Aoun », a déclaré Hariri alors qu’il s’adressait à la nation libanaise dans un discours télévisé mardi soir.

« Les messages ne sont pas importants ; l’important est la dignité et la sécurité du pays », a-t-il ajouté, appelant les citoyens de toutes les couches de la société libanaise à préserver la stabilité et la sécurité du pays.

Hariri a souligné qu’il voulait faire un « choc positif », en disant : « Personne n’est plus grand que son pays. »

Il a également déclaré aux partis politiques libanais : « Il est de notre responsabilité de protéger le Liban. »

Une heure après son discours télévisé, Saad Hariri a remis sa démission au président libanais Michel Aoun.

« La démission du gouvernement libanais ne mettra pas fin à la crise économique ».

Plus tôt dans la journée, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré que la démission du gouvernement en place, dirigé par Hariri, ne résoudrait pas la profonde crise sociale et économique du pays et compliquerait davantage la situation.

Berri a déclaré que le gouvernement devait immédiatement prendre des mesures en faveur de réformes économiques, a rapporté le quotidien arabophone libanais al-Joumhouria.

« Changer les composantes du gouvernement ne résout pas la crise, mais la complique davantage tout en diminuant la possibilité de former un nouveau gouvernement dans un avenir prévisible. Et ceci conduira le pays vers un destin inconnu », a souligné le haut législateur libanais.

Deux politiques sont menées au niveau mondial. La première vise à défendre l’avenir de l’humanité en mettant fin à la principale cause actuelle des guerres : l’accès aux sources d’énergie fossiles. La seconde entend défendre la planète en limitant la production de CO2, principalement imputable à l’usage des énergies fossiles. Ces deux politiques se contredisent. Il importe de choisir sa priorité.

Entrepreneur haut en couleur, Donald Trump s’est engagé à « Make America Great Again ! » en démantelant l’Empire américain. Il a favorisé la production d’énergie fossile aux USA et retire ses troupes du Moyen-Orient élargi ; une politique qu’il n’aurait pas pu mener sans retirer son pays de l’Accord de Paris.

Dans une note diffusée par la Maison-Blanche le 23 octobre 2019, le cabinet du président Donald Trump annonce que les États-Unis n’ont plus besoin de livrer des guerres pour s’approvisionner en pétrole [1].

Exit la « Doctrine Carter » qui répondit aux révélations sur les crimes de la CIA, à la défaite US au Vietnam, au scandale du Watergate et à la crise pétrolière mondiale de 1974. Pour redonner confiance en eux-mêmes à ses concitoyens, le président Jimmy Carter prononça coup sur coup une importante allocution télévisée [2] et le discours sur l’état de l’Union de 1980 [3]. Il déclara que l’approvisionnement énergétique de l’économie US imposait de qualifier l’accès au pétrole du Moyen-Orient de « question de sécurité nationale ». Son successeur, le président Ronald Reagan, créa le CentCom, c’est-à-dire le Commandement militaire US de la région centrale, comme si le Moyen-Orient devenait subitement une province de l’Empire US.

Durant 21 ans, la politique mondiale s’est organisée autour de cette invraisemblable prétention de Washington. La zone couverte par le CentCom a plusieurs fois changé. Elle comprenait au départ la corne de l’Afrique jusqu’à l’Égypte, le Levant sauf Israël et parfois la Jordanie et le Liban, la péninsule arabique et l’Asie du Sud-Ouest. Toutes les guerres de 1980 à 2001 ont été prioritairement des conflits de ressource énergétique (sauf celles des Balkans qui constituaient le « laboratoire » de ce qui allait suivre).

Depuis 2001, la fourniture d’énergie à l’économie US est devenue secondaire. Le capitalisme ayant évolué, la priorité a été mise à la fourniture d’énergie et de matières premières à l’ensemble de l’économie globalisée (et au détriment des régions du monde non-globalisées). C’était la « Doctrine Rumsfeld/Cebrowski ». L’armée des États-Unis ne défendait plus les intérêts de la population US, mais des multinationales globalisées.

Les États-Unis ayant joué un rôle d’influenceur dans la crise pétrolière mondiale de 1974, elle ne les affecta pas. Mais une seconde crise n’aurait pas manqué de les toucher. C’est pourquoi, Edward Luttwak, Lee Hamilton et Henry Kissinger inspirèrent la Doctrine Carter. Il se trouve qu’ils jouèrent tous les trois un rôle prépondérant dans l’élaboration de la Doctrine Rumsfeld/Cebrowski : c’est Luttwak qui fut le maître à penser des comploteurs du 11-Septembre [4], Hamilton qui popularisa le mythe d’attentats ourdis par des terroristes islamistes [5] et Kissinger [6] qui confia à son assistant Paul Bremer le pillage de l’Iraq par une société privée, l’Autorité provisoire de la Coalition.

En retirant ses troupes de Syrie, le président Donald Trump n’a pas subi une défaite militaire, mais a obtenu une victoire politique. Conformément à la philosophie jacksonienne et à son programme électoral de 2016, il a mis fin aux doctrines Carter et Rumsfeld/Cebrowski.

Plusieurs millions de morts après le discours sur l’état de l’Union de 1980, la principale source de guerre dans le monde vient de disparaître.

JPEG - 25.1 ko
Avant d’entrer en politique, Barack Obama rédigea les statuts de la Climate Exchange Plc. Arrivé en 9 ans à la Maison-Blanche, il poursuivit les destructions de George Bush au Moyen-Orient élargi et commanda la destruction de la Libye. C’est un fervent « défenseur du climat » et un soutien d’Emmanuel Macron lors de son élection en France.

Mais, compte tenu de la pression exercée contre lui au travers des élus démocrates, ce n’est pas cet aspect de sa politique que le communiqué de la Maison-Blanche met en évidence. Il souligne plutôt l’accroissement de la production de pétrole et de gaz qui ont fait en quelques années des États-Unis le premier producteur mondial de ces deux sources d’énergie fossile.

Ces résultats sont exacts, mais ne seront pas durables. En effet, selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), la production de pétrole et de gaz de schiste US commencera à décliner dès 2023 ou 2024. Nous avons déjà expliqué que la stratégie imaginée par Mike Pompeo visait à tirer le maximum d’avantages avant ce déclin ; qu’en définitive, les États-Unis entendaient conserver une place de leader dans le marché mondial de l’énergie [7].

La Maison-Blanche poursuit en plaçant en exergue le retrait de l’Accord de Paris sur le climat. Ici, la défense de l’humanité s’oppose à la « défense de la planète ». Il appartient à chacun de choisir sa priorité. C’est une question philosophique de première importance à laquelle nous invitons nos lecteurs à réfléchir.

Pour alimenter cette réflexion, rappelons que le climat n’est pas stable, il change, se réchauffe naturellement et refroidit tout aussi naturellement.
- La théorie astronomique des paléoclimats est utilisée pour expliquer les trois cycles simultanés des climats aux temps géologiques. L’un des plus grands astronomes modernes, le Serbe Milutin Milanković, démontra durant la Première Guerre mondiale que trois facteurs influent sur le climat à travers la position de la Terre face au Soleil : l’excentricité de l’orbite terrestre, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre et la rotation autour de cet axe ; théorie qui a été vérifiée depuis par l’étude des carottes glaciaires.
- En 1967, Emmanuel Le Roy Ladurie (professeur au Collège de France) publia sa célèbre Histoire du climat depuis l’an mil.

Ceci n’évacue pas l’hypothèse d’une responsabilité humaine dans les évolutions climatiques actuelles, mais elle ne peut être que marginale.

JPEG - 57.5 ko
Emmanuel Macron avait promis lors de sa campagne électorale de « verdir la Finance ». Obligé du super-milliardaire US Kevin Kravitz qui finança sa campagne, il a poursuivi la politique de ses prédécesseurs contre la Syrie et réclame aujourd’hui une intervention de l’Otan. Simultanément, il a pris le leadership de la « défense de la planète » via l’Accord de Paris.

Le débat actuel est faussé par deux éléments :
- En premier lieu, on confond la « science » et le « consensus scientifique ». La science est une construction logique et vérifiable. Le consensus scientifique, c’est l’air du temps parmi les scientifiques, mais ce n’est que l’air du temps. C’est très différent. Ainsi, dans l’Antiquité, Aristarque de Samos émit l’hypothèse de la révolution de la Terre autour du Soleil. Au XVIème et XVIIème siècles, Nicolas Copernic étaya cette théorie que Johannes Kepler démontra, mais lorsque Galilée l’affirma à nouveau, il se heurta au consensus scientifique et fut en définitive condamné par l’Église catholique.
- En second lieu, la Climate Exchange Plc a proposé un système visant à faire payer les émetteurs de CO2. Il s’agirait ainsi de lutter contre le réchauffement climatique, bien que le CO2 soit un gaz parmi d’autres qui puisse impacter le climat. Des bourses climatiques ont été ouvertes à Chicago, puis Londres, Montréal, Tianjin et Sydney. Il se trouve que la Climate Exchange Plc a été fondée par un ancien directeur de la banque Goldman Sachs et le vice-président des USA, Albert Gore. Ses statuts ont été rédigés par un juriste alors inconnu, le futur président des USA, Barack Obama [8]. Bref, la peur du réchauffement climatique permet à quelques personnes puissantes et à elles seules de s’enrichir.

En conclusion : les effets du retrait militaire US du Moyen-Orient sont vérifiables aussi bien pour l’économie US que pour la paix dans cette région. Les effets du CO2 sur le climat sont hypothétiques et de toute manière marginaux.

[1] “President Donald J. Trump Is Ending the War on American Energy and Delivering a New Era of Energy Dominance”, Voltaire Network, 23 October 2019.

[2] “Jimmy Carter televised speech on "crisis of confidence"”, by Jimmy Carter, Voltaire Network, 15 July 1979.

[3] “State of the Union Address 1980”, by Jimmy Carter, Voltaire Network, 23 January 1980.

[4] Edward Luttwak publia Coup d’Etat : A Practical Handbook (Harvard University Press, 1968). Ce livre, qui conseille de ne pas rendre public un coup d’Etat afin de ne pas susciter d’opposition, devint la Bible des comploteurs du 11-Septembre. C’est lui qui publia dans Harper’s de mars 1975 “Seizing Arab Oil” (sous le pseudonyme de Miles Ignotus.

[5] Lee Hamilton présida la Commission parlementaire qui publia, le 21 août 1975, Oil fields as military objectives. A feasibiliy study. Mais c’est aussi lui qui présida la commission présidentielle sur les attentats du 11-Septembre et publia le 9/11 Commission Report.

[6] Sur le rôle d’Henry Kissinger dans la crise pétrolière de 1974, voir les travaux de William Engdahl. Après avoir quitté ses fonctions officielles, le « cher Henry » créa Kissinger associates, dont Paul Bremer était le directeur exécutif, avant de devenir celui de l’Autorité provisoire de la Coalition. Celle-ci était une société privée, voir : « Qui gouverne l’Irak ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mai 2004.

[7] « Géopolitique du pétrole à l’ère Trump », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 avril 2019.

[8] « 1997-2010 : L’écologie financière », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 26 avril 2010.