تقي زاده

تقي زاده

Bloomberg a lancé une bombe jeudi. Citant des sources de haut rang au courant des discussions américano-allemandes lors de la Conférence sur la sécurité de Munich le mois dernier, l’agence de presse a révélé que le vice-président américain Mike Pence a tenté de persuader la chancelière allemande de provoquer directement la Russie en envoyant des navires allemands dans le détroit de Kerch.

Merkel n’aurait pas consenti à de tels agissements, les rejetant comme « une manœuvre navale dans l’arrière-pays de la Russie destinée à provoquer le président russe, Vladimir Poutine ». Selon des sources, Merkel aurait donc résisté aux pressions de Pence, citant les réserves exprimées par le président ukrainien Petro Porochenko qui considérerait cet acte comme « insuffisant » pour garantir que la Russie ouvre définitivement le détroit.

Les forces navales iraniennes ont réussi à contrecarrer une attaque de pirates contre un pétrolier iranien dans le golfe d’Aden.

Des pirates se trouvant à bord de 11 vedettes ont attaqué un pétrolier iranien transportant une cargaison de plus de 150 000 tonnes dans le détroit de Bab el-Mandeb, mais les commandos de la 60e flotte de navires de guerre de la Marine iranienne, qui patrouillent dans le golfe d’Aden dans le cadre d’une mission à l’étranger, ont réussi à repousser l’attaque.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a mis en garde ce vendredi 8 mars, contre les ingérences étrangères dans les affaires intérieures vénézuéliennes et les sanctions contre le Venezuela, dans lesquelles il voit « la répétition des voies catastrophiques ».

« Il ne faut s’engager de nouveau dans des voies catastrophiques. Le gouvernement chinois a jusqu’à présent mis en garde à plusieurs reprises contre les ingérences dans les affaires intérieures vénézuéliennes et les pressions exercées sur le président Maduro », a affirmé Wang Yi.

« Pékin prône un dialogue pacifique permettant de trouver une solution politique pour résoudre les divergences entre le gouvernement et ses opposants en vue de garantir la sécurité du peuple et la stabilité de ce pays », a-t-il ajouté.

C’est dans l’intérêt d’Israël de mener la politique de « diviser pour régner » dans la région pour que ses adversaires soient engagés dans des conflits les uns contre les autres, estime Glen Segell, chercheur au Centre Ezri pour les études sur l’Iran et le golfe Persique à l’Université de Haïfa.

Dans une note publiée dans le journal israélien The Jerusalem Post, Glen Segell évoque la récente réunion du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avec de hauts responsables des pays arabes du sud du golfe Persique pendant la tenue de la conférence de Varsovie (Pologne), ce qui a ouvert la porte, selon lui, à des spéculations sur un autre État du Moyen-Orient, c’est-à-dire l’Irak.  

« Israël n’a jamais réussi à se lier d’amitié à la fois avec l’Iran et l’Irak. En effet, d’autres pays ont même cherché à attiser le feu du conflit entre Téhéran et Bagdad en croyant que cela créerait un équilibre souhaitable dans la région », a-t-il écrit.

« Israël et l’Iran sont en désaccord profond, tout le monde le sait. Mais si Israël essaie de se lier d’amitié avec l’Irak, cela ne surprendra personne », a-t-il ajouté.

L’auteur admet que le gouvernement israélien est à des années-lumière de l’établissement de relations diplomatiques avec un pays comme l’Irak. Mais il propose que Tel-Aviv essaie de profiter des conflits d’intérêts qui peuvent exister entre les acteurs publics et les acteurs de la société civile dans tous les pays de la région.

En conclusion, Glen Segell écrit : « La politique de diviser pour régner doit être menée par Israël de sorte que les États arabes et leurs acteurs non étatiques soient en conflit et en guerre les uns contre les autres. »

aujourd'hui est commémoré en Iran l'anniversaire de la naissance de l'imam Mohammad al-Baqer, le cinquième imam des musulmans chiites.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : L'imam Mohamad al-Baqer (P), connu sous le nom de «Baqer al-Ulum» (un analyste scientifique avisé) a ouvert les yeux sur le monde lors de la 57ème année de l'hijra lunaire, dans la ville de Médine, dans la péninsule arabique. Il a assumé la responsabilité de guider la communauté musulmane après le martyre de son père, le quatrième imam des chiites, l'imam Ali ibn al-Husein (P).

Au cours des 19 années de son imamat, il s'est efforcé de clarifier les principes fondamentaux de la religion musulmane et a réussi à tenir sa bannière. Dans tout le pays perse, les habitants décorent les mosquées, les maisons, les rues et les magasins avec des ornements et des lumières colorés, et distribuent des friandises pour célébrer la naissance de cette étoile au firmament de la religion islamique.

L'imam Baqer (P), témoin du martyre de l'imam Hussein (P) à Karbala alors qu'il n'avait que quatre ans, est mort empoisonné à 57 ans, à l'instigation du calife omeyyade. Il y a deux dates différentes de la naissance du cinquième imam des musulmans chiites: celle de Rajab (septième mois du calendrier islamique) et les trois de Safar.

La 10ème édition du Festival international du film « Short to the Point » en Roumanie accueille sept courts-métrages et animations iraniens.
 
Les courts-métrages iraniens intitulés «l'Obscurité» (Ombra) réalisé par Saeid Jafarian, « Shahrivar » de Samira Norouz Nasseri, « Block » réalisé par Mostafa Rabani, « Bitter Sea » de Fatemeh Ahmadi, « Blue Sky, Clean Earth » réalisé par Mahyar Mandegar et les courts-métrages d’animation intitulés « Watch Me » de Reza Mehranfar et « Tangle » réalisé par Maliheh Gholamzadeh seront projetés à la 10ème édition du Festival du film « Short to the Point » en Roumanie.

Ce festival qui a débuté son travail en 2009, projette et présente dans plus de 30 villes de Roumanie, les courts-métrages qui ont parvenus à entrer dans les catégories compétitives mensuelles de ce festival.

Les gagnants seront présentés le 31 mars 2019.
Les gouvernements européens et leurs services de renseignement sont redevables des efforts de l'Iran pour leur sécurité, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.avons vu que les groupes terroristes et Takfiri étaient à l'origine d'incidents, d'insécurité et de violences dans les rues de Paris et d'autres capitales européennes. La lutte iranienne contre le terrorisme était sérieuse dans la région, ce qui a conduit à l'échec des terroristes en Syrie, a rappelé Bahram Ghassemi.

Mais il reste encore des restes de terrorisme dans la région, a-t-il dit soulignant qu'un consensus mondial est nécessaire pour l'éliminer.

Il a ajouté que les pays européens devaient prêter attention au fait que la propagation de la violence en Europe par des groupes terroristes revenait à leurs propres actions.

Les terroristes ont été formés et armés dans cette région par des centres spécifiques. Avec l'aide des outils financiers fournis, ils ont provoqué l'horreur en Europe, selon lui.

La République islamique d’Iran condamne le terrorisme sous toutes ses formes, dans le monde entier, et considère le phénomène du terrorisme comme une menace, a-t-il souligné.

Nous pensons qu'il ne faut pas adopter une politique de deux poids deux mesures en matière de terrorisme, a conclu le porte-parole de la diplomate iranienne.

M. Ghassemi a ensuite précisé que Téhéran va accueillir prochainement une délégation européenne afin de suivre les conditions de mise en œuvre de l'INSTEX (Instrument de soutien aux transactions commerciales avec l'Iran, malgré les sanctions américaines).

Les responsables iraniens tentent de mettre en place un mécanisme pour lancer leurs actions concrètes dans ce domaine, a-t-il dit avant d'ajouté que ces dernières semaines, des experts iraniens et européens avaient mené des négociations positives et constructives sur les questions bancaires et commerciales.

INSTEX a été enregistré après des mois de négociations et de discussions techniques à la suite de la sortie unilatérale de l'administration américaine de l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran.
 
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a déclaré lundi que Téhéran s'acquittait de ses engagements en matière nucléaire dans le cadre du Plan global d'action conjoint (PGAC).
 "Il est essentiel que l'Iran continue de mettre pleinement en œuvre ces engagements", a déclaré Amano, s'adressant au conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne.

L'agence continue de vérifier le non-détournement de matières nucléaires déclaré par l'Iran dans le cadre de son accord de garanties, selon le responsable.

L’AIEA a répété qu’elle entreprenait des analyses et agissait «de manière impartiale, indépendante et objective, dans le cadre des garanties existantes».
Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que Téhéran ne souhaitait pas que le conflit du Haut-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan affecte les relations avec ses deux voisins.
  Qassemi a souligné que la politique de l’Iran sur la question du Haut-Karabakh était claire et n’avait pas changé, selon le site officiel du ministère des Affaires étrangères.

Il a déclaré que la question, qui peut inquiéter nos voisins, devrait être résolue sur la base du droit international et par le biais de négociations.

M. Qassemi a également précisé que l'Iran était prêt à aider à régler le différend, qui est un problème majeur entre Bakou et Erevan depuis des années.

Ses commentaires sont intervenus quelques jours après la visite officielle du Premier ministre arménien à Téhéran, au cours de laquelle il s’est entretenu avec le Leader et le président iraniens et a signé plusieurs accords de coopération avec l’Iran.

Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a également tenu une réunion séparée avec des Arméniens d’Iran dans un club à Téhéran, où des pancartes en arménien sur le conflit du Haut-Karabakh ont été placées dans le complexe sportif appartenant aux Irano-Arméniens vivant en Iran.

Se référant aux pancartes placées dans le complexe sportif Ararat, Qassemi a déclaré que Téhéran n’approuvait pas ce geste et le reconnait "inacceptable".

"L’Iran cherche à élargir ses relations avec ses voisins sur la base du respect mutuel, sans ingérence dans leurs affaires intérieures", a-t-il ajouté.

Le Haut-Karabakh, situé à l'intérieur de l'Azerbaïdjan mais contrôlé par des Arméniens de souche, gère ses propres affaires avec le soutien de l'Arménie depuis la fin de la guerre séparatiste en 1994.

Le conflit du Haut-Karabakh a éclaté dans les dernières années de l'Union soviétique. Les efforts pour parvenir à un règlement permanent ont échoué malgré la médiation menée par de nombreux pays.
 

Ni la presse algérienne, ni même les médias internationaux ne rapportent ce qui se passe vraiment en Algérie. Pourtant, un président presque totalement paralysé est censé diriger un pays de 42 millions d’habitants. Un Pouvoir opaque y mène en son nom une campagne électorale ubuesque en violation des lois et de la Constitution. Tandis que le Peuple descend en masse dans les rues contre cette mascarade.

Saïd Bouteflika (photo) a profité de la maladie de son frère pour s’emparer du pouvoir. Il exerce la présidence à la place du président élu, presque totalement paralysé.

L’Algérie affronte aujourd’hui une scène politique tragi-comique : d’un coté : des manifestations de masse contre la candidature illégale d’un président à moitié mort, en tous cas paralysé, de l’autre coté, un système qui ignore les revendications populaires et insiste pour l’imposer le président Bouteflika, même si cela viole la Constitution et les lois.

Pour la troisième fois, le système algérien a annoncé la candidature du président Bouteflika, pour un cinquième mandat. Pourtant, la constitution n’autorise pas plus de deux mandats consécutifs. Les Algériens protestent depuis deux semaines, par des manifestations de masse à travers le pays, pour la première fois dans l’histoire du pays.

Les citoyens algériens se posent de nombreuses questions : 
- L’Algérie deviendra-t-elle une nouvelle Libye ? 
- Le Pouvoir a-t-il réellement l’intention d’utiliser la force pour imposer le président Bouteflika, bien qu’il soit paralysé, que ce soit contraire à la Constitution et malgré le rejet populaire ? 
- Pourquoi la France et les États-Unis sont-ils indifférents à ce qui se passe en Algérie, alors qu’ils y sont les plus avantagés ? 
- Pourquoi les médias internationaux ignorent-ils le mouvement populaire en Algérie ? 
- Le pays connaîtra-t-il un sort similaire à celui de Bahreïn au début du « Printemps arabe » ? 
- Pourquoi les gens manifestent-ils à ce moment précis ? 
- Ces manifestations sont-elles spontanées ? 
- Pourquoi les élites soutiennent-elles les deux parties en même temps ? 
- Pourquoi la presse se range-t-elle derrière le Pouvoir et déforme-t-elle la réalité des événements ? 
- Pourquoi l’un des dirigeants du Parti islamiste a-t-il soudain interdit de parler et de blanchir son image ? 
- Pourquoi l’armée est-elle neutre alors que tous les indicateurs mettent en garde contre une crise sécuritaire ? 
- Pourquoi tous les partis d’opposition se retirent-ils de la compétition électorale, en faveur du Pouvoir, comme en 1999 ?

Beaucoup de questions restent sans réponses. Que se passe-t-il maintenant ?

Depuis presque deux semaines, les Algériens de toutes les régions descendent dans les rues afin d’empêcher le gouvernement de violer à nouveau la Constitution et de nommer un président qui ne peut ni tenir un stylo, ni répondre aux salutations. Incapable de mener une vie normale, comment peut-il assumer les fonctions d’un chef d’État ?

Un système illégitime

Le système actuel, étrangement arrivé au pouvoir en 1999, a perdu sa légitimité juridique depuis 2009, après avoir violé ouvertement la Constitution. Le président Bouteflika a passé deux mandats officiels, comme stipulé par la loi (malgré la fraude électorale qui a été avouée par vainqueur lui-même). Il aurait dû se retirer en avril 2009, mais il a duré dix ans de plus et a apporté plusieurs modifications à la Constitution pour se légaliser, même si ces modifications n’ont pas été approuvées par référendum.

Au cours des dix dernières années, le Pouvoir a été transféré de facto à Saïd Bouteflika, le frère du président élu. Après l’accident vasculaire cérébral du président, en 2013, le Pouvoir a affaibli ou détruit les institutions officielles qui pourraient constituer une menace pour lui. Ainsi le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) a été démantelé, puis rattaché à la présidence de la République. Il ne s’occupe plus de l’information, de la communication, de la sécurité de l’armée et de certains pouvoirs de police judiciaire.

Les agents du Renseignement qui ont enquêté sur les affaires de corruption ont été évincés d’une manière ou d’une autre. Les hauts fonctionnaires des ministères travaillant pour les services de Renseignement ont été poursuivis et emprisonnés.

Les « hommes de Bouteflika » corrompus n’ont pas été inquiétés, ceux qui étaient accusés ont tous été acquittés (Sonatrach1 et 2, Autoroute est-ouest… entre autres). La direction du Renseignement, qui était chargée d’enquêter sur la corruption et le pillage de fonds publics, a été apurée, les dossiers ont été clos, les responsables ont été acquittés.

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Le général Ahmed Gaïd Salah

L’armée est l’institution la plus sensible du pays : tous ceux qui ne sont pas favorables a une réélection du président Bouteflika ont été démis de leurs fonction, ou mis à la retraite, au motif qu’ils ont atteint les 60 ans. Mais, proche de Saïd Bouteflika, le général Ahmed Gaïd Salah (79 ans) a été promu chef d’état-major.

Cela explique les procès, très médiatisés, intentés à certains officiers généraux et supérieurs, puis leur acquittement. Le but de cette opération était d’intimider les opposants à une présidence à vie. C’était une mise en garde aux opposants. Le Parlement et la presse sont devenus des outils aux mains du Pouvoir.

Un président otage

La dernière fois que le président a parlé à son peuple, c’était en mai 2012. Il a alors déclaré qu’il n’était plus la personne que les gens attendaient. Abdelaziz Bouteflika savait que sa santé commençait à se dégrader. Un an plus tard, il a eu une attaque cérébrale. Il a été hospitalisé au Val-de-Grâce, l’hôpital militaire français, pendant près de 80 jours. N’étant plus apte physiquement et mentalement, l’article 88 de la Constitution stipule que la vacance doit être annoncée, qu’un intérim doit être organisé durant 45 jour, et que l’on doit procéder à l’élection de son successeur.

Des manifestation contre un quatrième mandat, exigeant l’application de l’article 88, ont été réprimées par les forces de police. Rien n’y a fait. Il a continué à occuper ses fonctions. Alors qu’il perdait ses facultés physiques et mentales, il y avait toujours quelqu’un pour parler en son nom.

Encore une fois, en 2014, la Constitution (qui interdit au président de briguer plus de deux mandats consécutifs) a été violée et Abdelaziz Bouteflika a été « élu » président pour la quatrième fois, sans le consentement du peuple. Il a prêté serment, épuisé, incapable de lire.

Depuis son AVC en 2013, les Algériens avaient remarqué que la santé de leur président —que l’on aperçoit très rarement à la télévision— se détériorait de plus en plus : il ne pouvait plus bouger les membres inférieurs, il ne peut plus désormais bouger la tête, ni les bras. Il ne peut pas bouger plus d’une main, sans pouvoir lever la tête pour voir qui le salue ou lui parle. Il est toujours accompagné. Une personne parle et signe en son nom. Au cours des deux dernières années, il s’est totalement éclipsé. Seulement quelques personnalités —dont le président français, Emmanuel Macron— se sont affichés à coté de lui, pour prendre une photo.

Le président n’est apparu que quelques fois en six ans. Il n’a eu de cesse d’annoncer que ce serait son dernier mandat et que tout autre que lui ne serait pas autorisé à exercer plus de deux mandats.

Au cours des cinq dernières années, usurpées de 2014 à 2019, le système a persisté en violant la constitution au risque de provoquer le chaos.

Tout indique que le véritable dirigeant actuel de l’Algérie est son frère, Said Bouteflika, celui qui l’avait amené à l’hôpital du Val-de-Grâce et interdit à quiconque de le voir. Depuis, il place ses hommes aux endroits stratégiques et liquide tous ceux qui ne servent pas ses objectifs.

Après cette date, personne n’a revu le président. Les ministres, les gouverneurs et les hauts fonctionnaires de l’État ont été nommés par de simples lettres portant son cachet. En ce qui concerne l’armée, Saïd a gardé le général Ahmed Gaïd Salah et s’en est servi pour dégager les généraux nationaux et tous ceux qui soutenaient la loi.

Les Algériens ne se sentent plus en sécurité et craignent une guerre civile. Gaïd Salah ne jouissait pas d’une bonne réputation au sein des armées, dont il avait déjà été expulsé. Il a été nommé chef d’état-major en remplacement du général Mohamed al-Amari, qui s’était opposé à la reconduction du président Abdelaziz Bouteflika.

Saïd s’est efforcé d’être invisible. Il n’apparaît pas dans les médias, tandis que tout ce qui arrive est attribué à son frère. Toutes les correspondances administratives et officielles sont estampillées au nom du président élu, tandis que des chaînes de télévision ont été créées pour le glorifier et tout lui attribuer.

Le Peuple emprisonné

Pourquoi le Pouvoir insiste-t-il à porter la candidature d’Abdelaziz Bouteflika malgré sa paralysie physique et mentale ? Pourquoi ne lui trouve-t-il pas de successeur ? Une lettre a certes été publiée (bien sûr au nom d’Abdelaziz Bouteflika) promettant aux Algériens de nombreuses réformes. Son langage suggère qu’il va gagner.

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Abdelmalek Salal

Le Pouvoir a tenté de paraître démocratique, ne réprimant pas les marches pacifiques contre cette mascarade. En même temps, il n’a pas oublié d’utiliser le langage de l’intimidation contre le peuple qui a souffert de la dégradation continue de son niveau de vie pendant les quatre derniers mandats. Un appel téléphonique entre deux des hommes les plus puissants du pays, a été divulgué : Abdelmalek Salal, ancien Premier ministre et directeur de campagne du président jusqu’à son limogeage la semaine dernière, s’entretient avec Ali Haddad, le milliardaire qui préside le patronat algérien, sur la possibilité de recourir de l’utilisation de Kalachnikovs.

Les observateurs estiment que cet appel a été délibérément publié pour d’intimider les manifestants qui entendent occuper la rue jusqu’au retrait de la candidature du « cadavre ».

De son coté, le Premier ministre Ahmed Ouyahia (favorable à l’arabisation du pays) a déclaré que les manifestations actuelles peuvent conduire au même scénario qu’en Libye et en Syrie… un discours enraciné par le Pouvoir depuis le début du « Printemps arabe ».

Des foules de manifestants ont réagi, vendredi, lors d’un grand rassemblement dans la capitale, en scandant : « L’Algérie n’est pas la Syrie ».

Les Algériens ont beaucoup souffert depuis 1990, le terrorisme islamique a détruit la plupart des institutions et anéanti presque complètement la vie économique. Les mandats successifs d’Abdelaziz Bouteflika n’ont pas changé grand-chose.

L’exportation d’hydrocarbures, l’importation de produits essentiels et de luxe se sont développés. Mais quelques années plus tard, l’échappatoire financière a pris fin, des milliards de dinars ont disparu, les gouvernements ont annoncé la faillite et l’austérité, le pouvoir d’achat des citoyens a été réduit au minimum, les hôpitaux et les structures de base du pays ont été restreints.

Pendant le règne de Bouteflika, le taux de criminalité a atteint un niveau élevé, tout comme le nombre de toxicomanes, l’état des hôpitaux s’est détérioré, l’éducation a perdu sa valeur après un certain nombre de programmes éducatifs infructueux, ce qui s’applique au reste de la vie. En Algérie, une seule chose a réussi : la corruption sous toutes ses formes.

Aujourd’hui, le peuple ne peut plus supporter cette situation. Les médias algériens ne lui permettent pas de s’exprimer, tandis que les médias internationaux le traitent superficiellement. Le Pouvoir ignore la loi et la Constitution de manière claire et flagrante, et désigne pour la cinquième fois un « mort-vivant » sans être dénoncé par quiconque, ni à l’intérieur du pays, ni à l’extérieur.

Les détails sont pleins d’étrangetés et de contradictions : la loi stipule que le candidat doit déposer lui-même son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdulouahab Darbal, a répété que les candidats à l’élection présidentielle devaient se rendre à son siège pour déposer leurs dossiers. Mais l’avion du président, qui l’a amené à Genève pour se faire soigner, est revenu vide…

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Abdelghani Zaalane

Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président a été limogé. Le ministre des Transports, Abdelghani Zaalane, lui a succédé. Il a présenté les documents de Bouteflika au Conseil constitutionnel, bien que la loi l’interdise. Il a déclaré à la presse qu’il a déposé le dossier au nom d’Abdelaziz Bouteflika, car son état de santé l’empêche de le faire lui-même, puis a souligné sans honte qu’il a joint un certificat médical attestant que le président est en bonne santé. En outre, il a déposé au moins 3 millions de signatures pour soutenir la candidature, sans que l’on sache comment il les a obtenues

Les Algériens n’ont pas été surpris par cette attitude : pendant 20 ans, ils ont constaté que la loi s’appliquait de manière rigoureuse aux opposants, tandis que les Bouteflika et leurs alliés faisaient ce qu’ils voulaient au grand jour, sans que personne ne les oblige à rendre de compte.

Abdelaziz Bouteflika peut-il vraiment gouverner l’Algérie pendant encore cinq ans,malgré son état de santé ?

Le journal suisse La Tribune de Genève a confirmé que le président algérien était toujours présent dans le complexe hospitalier de Genève et qu’il n’y avait aucune indication qu’il se préparait à quitter la Suisse.

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En cette période difficile, le médecin algérien, Hussein Bouraoui, a délivré au Conseil constitutionnel un document médical, daté du 3 mars 2019, attestant l’incapacité totale de Bouteflika à exercer ses fonctions,

Ce médecin lui a déjà fait passer des tests précis et a confirmé dans sa dernière lettre que Bouteflika est totalement inapte à gouverner.

La presse ne peut dire la vérité, elle doit toujours choisir entre les menaces ou les pots de vin… plus de 10 millions de citoyens sont descendus dans les rues de différentes villes pour réclamer le respect de la loi. Tandis que les journaux ont écrit que seulement quelques centaines de personnes sont sorties dans la rue pour exiger des réformes politiques.

Les gens échangent sur Facebook et tentent de briser le siège : ils ont appelé à un boycott définitif de la presse. Les ventes de journaux ont drastiquement diminué et les propriétaires de presse paniquent.