تقي زاده

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Les milieux du renseignement américains contredisent les allégations de Trump sur l’Iran. Une nouvelle étude sur les menaces mondiales conclut qu’il est peu probable que la Corée du Nord renonce à la totalité de son arsenal nucléaire. Elle ajoute aussi que l’Iran ne cherche pas à l’heure actuelle à développer son programme nucléaire en vue de construire la bombe atomique.

Cette double évaluation contredit directement deux principes majeurs de la politique étrangère de l’administration Trump.

Daniel R. Coats, directeur du renseignement national des États-Unis, a également contesté le bien-fondé des prétentions du président américain Donald Trump sur l’éradication de Daech, principal motif qui expliquerait la décision de Trump d’annoncer le retrait américain de Syrie.

Le rapport annuel connu sous le nom de « Worldwide Threat Assessment » conclut que le groupe terroriste Daech dispose toujours de milliers de membres en Irak et en Syrie, avec huit sous-groupes et une dizaine de réseaux à travers le monde.

L’ambassadeur de la Russie au Liban, Alexander Zasypkine, a déclaré à la chaîne de télévision Al-Manar que les relations entre Moscou et Téhéran et leur alliance antiterroriste étaient solides, ajoutant que le désaccord ou le différend qui existerait entre les deux parties n’était qu’un rêve.

Dans une interview, Zasypkine a évoqué les négociations en cours entre le Liban et la Russie en vue de la conclusion d’accords d’achat d’armes, indiquant que la partie libanaise était intéressée par une coopération militaire avec la Russie.

L’ambassadeur russe au Liban a par ailleurs écarté ce lundi 28 janvier la possibilité d’une guerre imminente entre Israël et l’axe de Résistance dans la région, à l’issue d’un entretien avec le ministre par intérim des Affaires étrangères du Liban, Jebran Bassil.

L’ambassadeur de la Russie au Liban, Alexander Zasypkine. (Photo d’archives)

« Nous appelons toujours à la paix et je ne vois pas la possibilité d’une telle guerre, mais nous devons calmer la situation au lieu de l’envenimer », a déclaré Zasypkine en réponse à la question d’un journaliste sur les raids israéliens en Syrie et les tunnels du Hezbollah à la frontière entre le Liban et les territoires palestiniens occupés par Israël.

Par ailleurs, le diplomate russe a déclaré avoir discuté avec Bassil de « certaines mesures prises par la Russie en vue de normaliser la situation, d’assurer la stabilité, la sécurité et un règlement politique, de poursuivre l’éradication du terrorisme, de rapatrier les réfugiés et de reconstruire le pays ».

M. Zasypkine a également qualifié de « très positif » le contrat signé avec le géant pétrolier russe Rosneft pour la modernisation et l’exploitation d’installations de stockage dans la ville de Tripoli, dans le nord du pays.

Le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a averti Israël samedi lors d’une interview accordée à Al-Mayadeen de ne pas poursuivre les attaques en Syrie, estimant que cela pourrait alimenter la guerre dans la région.

 

Un général retraité de l’armée libanaise s’est penché sur les récents propos du secrétaire général du Hezbollah libanais concernant une confrontation ouverte entre la Résistance et le régime israélien lors de son interview avec la chaîne Al-Mayadeen.

Amin Hoteit, ancien brigadier général de l’armée libanaise devenu analyste politique et expert en stratégie militaire, passe en revue les éléments de la nouvelle stratégie de l’axe de la Résistance face à Israël, expliquée par Seyyed Hassan Nasrallah le samedi 26 janvier.

1. L’axe de la Résistance a adopté une approche de contre-attaque face à l’ennemi israélien à tous les niveaux. Dans le discours de Nasrallah, il était clair que Seyyed Hassan Nasrallah distinguait à cet égard la confrontation limitée d’une confrontation ouverte avec Israël.

En cas de confrontation limitée, c’est l’axe de Résistance qui déterminera les règles du jeu en prenant des mesures proportionnelles. C’est en conformité avec cette approche que la Syrie a menacé de prendre pour cible l’aéroport de Tel-Aviv en réponse aux futurs bombardements de l’aéroport de Damas.

Deux avions de combat russes Soukhoï Su-35 ont réussi à prendre le dessus sur deux avions de chasse F-18 de l’US Navy.

Les médias russes ont publié, le lundi 28 janvier, une série de photos montrant deux F-18 américains dans la ligne de mire de deux Soukhoï Su-35 russes.

Une source qui dit représenter l’un des pilotes d’avion de chasse russe a déclaré que les deux Soukhoï Su-35 russes ont suivi et humilié les avions américains jusqu’à ce qu’un F-15 japonais entre en jeu pour soutenir les F-18.

Les commentateurs russes ont estimé que cet incident prouvait la supériorité aérienne de la Russie et constituait une véritable humiliation pour les Américains.

Des sources concordantes russes avaient précédemment déclaré que l’aviation russe avait pris le meilleur sur un chasseur furtif américain de type F-22 dans un combat aérien similaire — un scénario de combat impliquant des virages à courte distance et des manœuvres — au-dessus de la Syrie. L’incident de lundi a eu lieu dans une région située dans l’Extrême-Orient russe.

"Les rencontres ici ont été plus productives qu'elles ne l'avaient été par le passé. Nous avons fait des progrès importants sur des enjeux cruciaux", a tweeté samedi le représentant spécial des Etats-Unis pour la réconciliation en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, au terme de six jours de négociations avec les talibans au Qatar.
 Interrogé par l'AFP, un haut gradé des talibans basé au Pakistan a partagé cet optimisme, assurant que les deux camps étaient "tombés d'accord sur des points majeurs". "Nous avançons et nous avons déjà fait beaucoup de progrès", a-t-il ajouté.

L'administration américaine de Donald Trump a entamé l'été dernier des discussions d'abord très discrètes avec des représentants des insurgés afghans à Doha, où les talibans disposent d'un bureau de représentation voué à de telles initiatives diplomatiques. Après plusieurs sessions, Washington a fini par admettre que Zalmay Khalilzad avait eu des contacts directs avec les talibans.

Et cette semaine, les discussions au Qatar ont duré plus longtemps que les fois précédentes. L'envoyé spécial, qui a l'habitude de tweeter tous les jours durant ses déplacements, était resté muet pendant toute la durée de ces nouveaux pourparlers.

"Nous allons poursuivre sur cette lancée et reprendre sous peu les pourparlers. Il y a un certain nombre de questions à régler", a-t-il finalement assuré samedi.

Même s'il n'a pas précisé les avancées réalisées ces derniers jours, les hypothèses qui circulent incluent un possible retrait des troupes américaines en échange de la garantie, par les talibans, de ne plus accueillir d'extrémistes étrangers ou de groupes considérés comme terroristes par Washington -- la raison initiale de l'intervention américaine lancée après les attentats du 11 septembre 2011. A l'époque les talibans avaient le pouvoir à Kaboul et la guerre déclenchée par les Etats-Unis avait pour but de les chasser et d'éliminer le réseau Al-Qaïda et son chef Oussama ben Laden.

Dix-sept ans plus tard, le président Trump n'a jamais caché sa volonté de retirer les troupes américaines d'Afghanistan. S'il a dans un premier temps renoncé à le faire sous la pression des chefs militaires qui l'ont même convaincu, à l'été 2017, d'envoyer des renforts, Washington a finalement décidé, fin 2018, de commencer à organiser le retrait de la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.

Il semble que les Etats-Unis sont entrés dans une rivalité avec l'Iran sur les questions afghanes. Ces derniers mois, l'Iran a confirmé les pourparlers avec les représentants des talibans.
« Téhéran et Damas ont surmonté les temps difficiles grâce à un vif sentiment de solidarité », a déclaré le premier vice-président de la République islamique d’Iran.
Le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri a rencontré, ce mardi 29 janvier à Damas, le président syrien Bachar al-Assad. Lors de cette rencontre, Eshaq Jahangiri a évoqué les relations de longue date entre l’Iran et la Syrie, ajoutant que ces relations avaient connu un essor considérable pendant les dernières années et qu’elles s’élargiraient de plus en plus à l’avenir.

« La guerre en Syrie ne visait pas ni le gouvernement ni la nation mais la sécurité de la région et l’axe de la Résistance, mais ce complot a échoué grâce à la sagesse du gouvernement et du peuple syriens et au soutien des alliés de Damas. Aujourd’hui, il n’est caché à personne que la guerre en Syrie était soutenue par l’Occident, dont et surtout des États-Unis, et leurs alliés régionaux sur les plans financier et militaire. Ceux qui ont déclenché cette guerre admettent aujourd’hui que leur objectif est de porter atteinte à l’axe de la Résistance et de semer l’insécurité dans la région », a déclaré Eshaq Jahangiri.

Le premier vice-président iranien a précisé que si le groupe terroriste Daech avait mis sur pied un État dans la région, les pays occidentaux auraient été le théâtre d’attentats, de violences et de crimes inhumains.

Eshaq Jahangiri a qualifié de « productive » la conférence d’Astana réunissant Téhéran, Moscou et Ankara.

Le haut responsable iranien a souligné que la visite de la délégation iranienne à Damas annonçait la fin imminente de la guerre en Syrie.

M. Jahangiri a réaffirmé que la conclusion d’un accord de coopération économique stratégique entre les deux pays les aidait à clarifier leur feuille de route.

De son côté, le président syrien Bachar al-Assad s’est félicité de l’approfondissement des relations Téhéran-Damas au cours des quarante dernières années.

« La nation et le gouvernement syriens ont résisté aux terroristes et cette résistance continuera jusqu’à l’éradication du terrorisme dans ce pays. Une fois la Syrie libérée dans son entièreté, la reconstruction de ce pays sera la priorité et nous réclamons une coopération plus active de sociétés publiques et privées de la République islamique d’Iran dans divers domaines », a déclaré le président syrien.
 
Bachar al-Assad a ensuite remercié le Leader de la Révolution islamique, le gouvernement et la nation de l’Iran pour avoir soutenu la Syrie tout au long de sa lutte contre le terrorisme et l’ingérence étrangère.

Rappelant les problèmes économiques auxquels faisaient face l’Iran et la Syrie en raison des sanctions américaines, le président Assad a déclaré que la Syrie allait accroître sa coopération économique avec l’Iran dans le cadre du développement économique.

À l’issue de cette rencontre, MM. Assad et Jahangiri ont eu un face-à-face à huis clos au cours duquel ils ont discuté des questions d’intérêts communs.
mercredi, 30 janvier 2019 08:23

Le guide rend hommage à l'Imam Khomeiny (s)

Le chef de la Révolution islamique, l'ayatollah Seyed Ali Khamenei, a visité mercredi le mausolée de l'imam Khomeiny (RA) et le cimetière Behesht Zahra au sud de Téhéran.
L’ayatollah Khamenei a rendu hommage au fondateur de la République islamique d’Iran et aux martyrs de la révolution islamique à la veille de l’anniversaire du retour de l’imam en Iran après son exil forcé sous le régime monarchique Pahlavi à Paris en 1979.

Au cours de la visite au mausolée, qui a précédé les célébrations du Fajr (aube) de dix jours, le chef a récité le Coran et des prières.

L'Ayatollah Khamenei a ensuite salué les martyrs iraniens tués par le régime Pahlavi pendant la révolution islamique et ceux qui ont perdu la vie dans des opérations terroristes menées par l'organisation anti-iranienne et anti-révolutionnaire Moudjahidine du Khalq (MKO) et par l'Irak entre 1980 et 1988 au cours de la guerre imposée à la République islamique ainsi qu’à d’autres martyrs.

Les Iraniens célèbrent chaque année pendant dix jours, la Décade de l'Aube, l’anniversaire du retour de l’imam Khomeiny jusque  le 11 février, l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique.
"C'était il y a quarante ans, mais je me souviens encore d'avoir escaladé les grilles de l'université de Téhéran pour voir ce qui était en train de se passer", raconte Majid Heidarnik, aujourd'hui professeur à Qom, centre théologique de l'Iran.
Le 1er février 1979, il faisait partie des millions d'Iraniens rassemblés dans les rues de la capitale, espérant apercevoir leur "imam" vénéré, l'ayatollah Khomeiny, de retour après plus de quatorze années d'exil.
 
Dix jours plus tôt, le chah Mohamed Reza Pahlavi avait pris la fuite après des mois de protestations contre son régime et le pays n'attendait plus qu'une chose: le retour de celui qui avait conduit la Révolution islamique et allait bientôt mettre fin à 25 siècles de monarchie.
 
Pris par la ferveur révolutionnaire, M. Heidarnik allait rapidement abandonner ses études d'informatique à l'université pour entrer au séminaire.
 
"Nous étions là pour voir la seule personne qui avait osé résister et protester. Nous étions sur le point de voir notre leader en chair et en os", explique-t-il à l'AFP.
 
L'excitation de la population était palpable, mais son anxiété aussi, deux questions planant sur l'arrivée de l'ayatollah: l'avion à bord duquel il avait embarqué à Paris allait-il être autorisé à atterrir? Allait-il être la cible de tirs de l'armée, qui soutenait alors encore officiellement le chah?
 
Au cours de sa visite annuelle du mausolée de l'ayatollah Khomeiny, dans le sud de Téhéran, Golberar Naghipour, agriculteur de 62 ans, se souvient de ce moment de nervosité.
 
"Nous pleurions de joie, mais nous avions aussi très peur. Le pays était tout de même encore sous le contrôle du régime du chah", explique-t-il.
 
- "Vision révolutionnaire" -
 
À sa mort en juin 1989, l'ayatollah Khomeiny a été enterré à proximité du cimetière Béhecht-é Zahra, où beaucoup d'opposants au chah ont été inhumés.
 
Sa sépulture est aujourd'hui au centre d'un immense ensemble composé de mosquées, d'écoles coraniques et de bibliothèques, alliant une architecture moderne au respect de la tradition des arts islamiques perses.
 
Presque trente ans après ses funérailles, les plus grandes de l'histoire moderne du pays, le monument accueille chaque année des millions d'Iraniens et est devenu un lieu de pèlerinage.
 
Le cimetière Béhecht-é Zahra a été la première destination du leader de la révolution après l'atterrissage de l'avion Air France, affrété spécialement pour son retour. Il y a tenu son premier grand discours, appelant à la fin de la monarchie.
 
"C'est moi qui, désormais, désignerai le gouvernement. Je frapperai à la figure du gouvernement actuel", avait-il alors déclaré.
 
Religieux austère et charismatique, l'ayatollah avait réussi la synthèse d'une rhétorique d'extrême-gauche populaire à l'époque --anti-occidentale, anti-coloniale et inspirée de la lutte des classes-- et du culte des saints martyrs, cher aux chiites, pour construire une vision révolutionnaire de l'islam politique.
 
Pour certains Iraniens comme le professeur Heidarnik, cette vision de la République islamique est toutefois toujours "en cours d'achèvement".
 
Le 40e anniversaire de la révolution intervient en outre à un moment difficile, l'économie iranienne étant affectée par le rétablissement des sanctions après le retrait, en mai 2018 sur décision de Donald Trump, des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015.
 
Ceci n'a fait que s'ajouter à des problèmes anciens de mauvaise gestion et de corruption, régulièrement dénoncés par des responsables politiques iraniens de tous les bords qui accusent le pouvoir actuel d'abandonner la vision austère du père de la révolution.
 
"Quand le peuple voit le coût de la vie augmenter, (les dirigeants) devraient se rendre compte que tout le monde souffre, qu'il ne devrait pas y avoir de différences (entre les classes). Certaines personnes prônent une pratique austère de l'islam et vivent pourtant comme des aristocrates", ajoute M. Heidarnik.
 
- Un modèle d'altruisme -
 
Aux yeux des pèlerins qui visitent le mausolée, c'est l'image d'un Khomeiny altruiste et incorruptible qui prédomine.
 
"L'imam a tant sacrifié pour le pays, il ne souhaitait rien qui ne soit seulement pour lui", affirme Maryam Yazdan-nejad, une femme au foyer de 57 ans qui effectue presque tous les ans le trajet depuis Machhad (nord-est).
 
"Si seulement --si seulement!-- quelques hauts responsables d'aujourd'hui pouvaient être fait du même bois que l'imam", ajoute-t-elle.
 
Pour le professeur Heidarnik, ce sont les ennemis de l'Iran qui sont directement responsables de la situation actuelle, ceux-ci cherchant selon lui à détourner le pays de l'islam.
 
"Malheureusement, des personnes ont infiltré non seulement l'économie mais aussi l'éducation et le système politique", ajoute-t-il.
 
"Mais nous avons été assujettis au pouvoir de monarchies pendant 2.500 ans. La révolution n'a que 40 ans --ce n'est rien si l'on compare", tempère-t-il. "Si Dieu le veut, nous parachèverons la République islamique".

Le président Donald Trump a-t-il renoncé à changer la politique états-unienne ? S’est-il soumis à l’ex-classe dirigeante de son pays ? Au cours des deux derniers mois, son administration semble avoir recadré l’AfriCom, le CentCom et le SouthCom. Le premier commandement militaire du Pentagone aurait été autorisé à livrer bataille contre les projets chinois sur le continent africain ; le second aurait été engagé dans la voie de la division du Moyen-Orient élargi entre arabes et perses, et le troisième dans celle de la destruction des structures étatiques du Bassin des Caraïbes. Dès lors ces nouvelles missions s’accompagnent d’un retour des néo-conservateurs.

Depuis les élections de mi-mandat, le 6 novembre 2018, le président Trump subit une pression extrêmement forte. Les administrations fédérales ont été fermées le 22 décembre (shutdown), du fait de l’opposition parlementaire au projet de budget qui incluait le financement d’un Mur à la frontière mexicaine. La crise n’a trouvé son dénouement que 35 jours plus tard, le 25 janvier 2019. Le président Trump s’est incliné provisoirement devant les exigences du Parti démocrate. Selon S&P Global Ratings, le shutdown aurait coûté plus de 6 milliards de dollars, soit plus cher que le Mur qu’il était censé économiser [1].

Durant cette période, l’administration Trump a multiplié les signes d’abandon de sa politique étrangère et de Défense et de ralliement à l’impérialisme états-unien. Compte tenu du mode de gouvernance du promoteur immobilier, il est possible que ce revirement complet ne soit qu’apparent et destiné à être remis en question le 15 février, date de la fin de l’accord sur le budget. Quoi qu’il en soit, pour le moment, de nombreux éléments laissent à penser que Donald Trump aurait renoncé à apporter le changement qu’il avait promis.

- Le 13 décembre 2018 à la Heritage Foundation, le conseiller de sécurité nationale John Bolton exposait la nouvelle stratégie US en Afrique [2] : 
• (1) développer le commerce, 
• (2) lutter contre le terrorisme islamique, 
• (3) vérifier l’usage de l’aide états-unienne. 
Rien de très nouveau, sauf que les objectifs commerciaux furent longuement exposés non plus comme une rivalité face aux anciennes puissances coloniales (France et Royaume-Uni), mais comme un violent combat contre la Chine et la Russie.

- Le 20 décembre, le secrétaire à la Défense, le général James Mattis, adressait une lettre publique de démission au président Trump [3]. Contrairement à ce qu’en disait la presse, il s’accordait pour le retrait des troupes de Syrie, mais s’inquiétait du message donné aux Alliés de la Coalition anti-Daesh et, partant de là, de la possible fin du leadership états-unien [4]. Considérant qu’il n’avait pas de leçon à recevoir en public, Trump révoqua immédiatement Mattis sans le laisser exercer ses responsabilités le temps de lui trouver un successeur.

Toutefois, cédant à ses critiques, le président Trump revenait en arrière et admettait que le retrait des troupes serait plus long que prévu.

- Le 3 janvier 2019, à l’ouverture de la 116ème session du Congrès, le représentant démocrate Eliot Engels et le sénateur républicain Marco Rubio déposaient deux propositions de loi (H.R. 31 [5] et S. 1 [6]) dont un passage quasi-identique vise à édicter des sanctions empêchant la reconstruction de la Syrie. Par la suite, Engels (déjà auteur du Syria Accountability Act de 2003) était élu président la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, tandis que James Rich était élu à la Commission équivalente du Sénat. Ce dernier se ralliait immédiatement à la proposition de loi contre la Syrie.

Les deux textes arguent que la République arabe syrienne, et non les jihadistes, aurait torturé les victimes photographiées dans le « rapport César », ce qui justifierait d’empêcher la reconstruction du pays. Le texte du Sénat va plus loin en soutenant l’aide militaire à Israël au moment où l’État hébreu a admis mener une intense campagne de bombardement de la Syrie.

- Le 10 janvier 2019, le secrétaire d’État Mike Pompeo délivrait la nouvelle stratégie pour le Moyen-orient élargi lors d’une conférence à l’Université américaine du Caire [7]. Il s’agissait : 
• (1) de lutter contre le terrorisme islamique, 
• (2) de lutter contre l’Iran et ses alliés, 
• (3) de se retirer militairement de la région au profit d’une « Otan » israélo-arabe.

Cependant, outre que diviser la région entre arabes et perses est encore plus dangereux que la situation actuelle, il semble improbable de créer une alliance militaire israélo-arabe, certes en s’appuyant sur des gouvernements qui collaborent déjà secrètement, mais contre l’avis des populations. Simultanément, le conseiller de sécurité nationale John Bolton mettait sur pied une internationale terroriste contre l’Iran, incluant des éléments arabes sunnites de Daesh et perses chiites des Moujahidines du Peuple [8].

- Le même jour, 10 janvier, le secrétaire d’État Mike Pompeo rendait publique une déclaration contre le Venezuela donnant le signal à Juan Guaido de s’autoproclamer président par intérim [9]. Il s’ensuivait la crise constitutionnelle que l’on connaît.

Alors que la presse occidentale et les Vénézuéliens interprétaient le conflit comme la mise en cause du gouvernement bolivarien, nous annoncions un peu avant les événements que le Pentagone allait appliquer au Bassin des Caraïbes la même stratégie que celle qu’il appliqua auparavant aux Grands lacs africains, puis au Moyen-Orient élargi [10]. Après de longues discussions en interne, le ministère russe des Affaires étrangères adoptait la même position [11]. Moscou déclarait notamment : « La création délibérée et manifestement bien orchestrée d’un double pouvoir et d’un centre de décision alternatif au Venezuela ouvre la voie au chaos et à l’érosion de l’État vénézuélien ».

- Le 22 janvier, le Parti démocrate fait adopter par la Chambre des Représentants une loi interdisant au président Trump de se retirer de l’Otan [12]. Le texte avait été co-rédigé par Eliot Engels.

Bien que cette loi n’ait pas été discutée durant la campagne des élections de mi-mandat, elle a été considérée par le Parti démocrate comme prioritaire par rapport à ses engagements sur l’Obamacare. Eliot Engels avait co-rédigé avec le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, une tribune libre en juillet 2018 en faveur de l’Alliance [13].

- Le 26 janvier, Mike Pompeo annonçait que le néo-conservateur Elliott Abrams serait son envoyé spécial pour le Venezuela. Or Abrams était, il y a deux ans, le candidat des impérialistes au secrétariat d’État. Son nom reste associé aux pires actions secrètes des États-Unis en Amérique latine durant la Guerre froide.

Le néo-conservatisme est une forme du trotskisme, donc idéologiquement d’extrême-gauche, ralliée à l’appareil d’État US lors de l’administration Reagan. Ses partisans n’ont cessé de basculer de gauche à droite et vice-versa à chaque alternance politique. Toutefois, ils se sont opposés à l’élection de Donald Trump qu’ils rejoignent pourtant maintenant.

Il y a donc eu un recadrage de l’Africom, du CentCom et du SouthCom, les autorisant tous les trois à défendre les intérêts non plus du Peuple états-unien, mais de sociétés transnationales et d’Israël. Toujours associés à cette politique, les néo-conservateurs, tout au moins l’un des plus illustres d’entre eux, sont de retour.

Ces éléments tendent à attester que le Parti républicain et l’administration Trump changent radicalement de politique et reviennent —à l’exception du refus de laisser des organisations terroristes administrer des États— à la politique du Parti démocrate, du président Barack Obama et d’Hillary Clinton : l’impérialisme militaire au service des transnationales.

Ce renoncement semble acté par les principaux donateurs du Parti républicain. Ainsi les Frères Koch viennent d’annoncer qu’ils ne soutiendront pas la réélection de Donald Trump [14].

[1] “US economy lost at least $6 billion to government shutdown : S&P”, Reuters, January 26, 2019.

[2] « Allocution de John R. Bolton sur la nouvelle stratégie de l’administration Trump en Afrique », par John Bolton, Réseau Voltaire, 13 décembre 2018.

[3] “Resignation letter from James Mattis”, by James Mattis, Voltaire Network, 20 December 2018.

[4] « Les États-Unis refusent de se battre pour des financiers transnationaux », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 décembre 2018.

[5] “Caesar Syria Civilian Protection Act of 2019”, Eliot Engels, US House of Representatives, January 3, 2019.

[6] “Strengthening America’s Security in the Middle East Act of 2019”, Marco Rubio, US Senate, January 3, 2019.

[7] “Mike Pompeo’s Remarks at the American University in Cairo”, by Mike Pompeo, Voltaire Network, 10 January 2019. Résumé en françaisRéseau Voltaire.

[8] « L’usage du terrorisme selon John Bolton », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 janvier 2019.

[9] « Actions des États-Unis à l’encontre du régime vénézuélien corrompu », par Mike Pompeo, Réseau Voltaire, 10 janvier 2019.

[10] « Les États-Unis préparent une guerre entre latino-américains », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 décembre 2018.

[11] “Russian Foreign Ministry statement on the developments in Venezuela”, Voltaire Network, 24 January 2019.

[12] “House aims to prevent Trump from withdrawing from NATO”, Karoun Demirjian, Washington Post, January 22, 2019.

[13] “President Trump, you need NATO more than ever”, Eliot L. Engel & Anders Fogh Rasmussen, CNN, July 10, 2018.

[14] “Koch network tells donors it plans to stay out of 2020 race, once again declining to back Trump”, Josh Dawsey and Michelle Ye Hee Lee, The Washington Post, January 24, 2019.

Selon l’agence de presse Sputnik, citant une source militaire syrienne, l’armée syrienne a déployé des forces supplémentaires autour du gouvernorat d’Idlib.

« Les renforts qui sont arrivés dans la région sont chargés de renforcer les lignes de front », a déclaré la source citée par Sputnik.

Des sources pro-gouvernementales syriennes ont confirmé le rapport de Sputnik et indiqué que de nombreux chars de combat, véhicules blindés, pièces d’artillerie et autres armes lourdes avaient été déployés dans le sud d’Idlib au cours de ces dernières 24 heures.

Au cours des dernières semaines, des terroristes ont lancé plusieurs attaques contre les positions de l’armée syrienne aux alentours d’Idlib. Ce qui constitue une violation flagrante de l’accord entre la Russie et la Turquie sur la zone démilitarisée. La Russie et la Turquie ont convenu de travailler sur des mesures supplémentaires pour mettre en œuvre l’accord de zone démilitarisée plus tôt cette semaine.