Que se passe-t-il autour du Liban? Américains et Français courent à Riyad demander des fonds au trône Salmane dont le fils cadet, visiblement en colère après sa visite ratée à Washington, ne veut rien entendre ni de Hariri, ni des réseaux pro-Riyad au Liban ;
le gourou sioniste, Bennett, verse des larmes chaudes sur le sort des « amis libanais » et met même en garde contre « les dangers qui existerait pour Israël à ce que l'État libanais s'effondre », car un tel effondrement rapprocherait l'entité à la guerre contre le Hezbollah : Étrange argument quand on se rappelle toutes ces fois où l'entité a menacé sans honte de ramener le Liban « à l'age de pierre » si ce dernier se mettait à faire entendre sa voix balistique à un Israël qui a fréquemment besoin d'être remis à sa place. D'ailleurs, l'institut dit de sécurité israélien va même jusqu'à plaider, « en cas de faillite de l'État libanais », en faveur d'une alliance l'US Army+ Armée libanaise contre le Hezbollah.
Il y a évidemment la crainte de voir la Chine et la Russie qui se pointe du nez à mesure que les Occidentaux s'enfoncent dans cette crise libanaises qu'ils ont montée de toute pièce et qui selon Nasser Kandil, l'analyste d'Al-Binaa ne leur a été aucunement profitable rien que par toutes les contradictions que cette politique comporte en soi, tiraillée qu'elle est entre « la prétention d’aide aux Libanais » d'une part et « un effort fou destiné à ce que cette aide n'ait pas lieu ». C'est un contexte éminemment dangereux puisque l'offre chinoise pour investir dans n’importe quel secteur libanais en ces temps de crise se maintient et que même les anti-Est parmi les Libanais commencent à paniquer et à tourner les yeux vers la Chine et la Russie. Pour la Russie qui a timidement fait son entrée dans le secteur du gaz libanais, le pays, voisin de la Syrie, revêt une importance stratégique, situé qu'il est au confluent des grandes routes commerciales internationales et régionales.
Au fait, le fait que le Liban n'ait pas de gouvernement est la seule carte gagnante pour le camp d'en face qui depuis août 2020 a tout tenté jusqu'à « l’explosion semi- nucléaire » pour que la Résistance libanaise soit brisée, neutralisée et que le pays redevienne ce qu'il était dans le temps, à savoir un annexe aérien et terrestre d'Israël. « À bien regarder, c'est l'unique moyen qu'il leur reste en ces de crise géostratégique majeure où l'Amérique subit à chaque heure qui passe et dans toute sa prétendue grandeur d’antan des missiles et des drones de la Résistance en Irak et en Syrie et qu'Israël vivote, après ces 11 jours de batailles mortelle avec Gaza d'où il est sorti plus qu'exsangue ».
Mais Kandil perd un méga détail dans ce tableau judicieusement décrit. Plus que de la Chine et de la Russie, ce sont ces trois pétroliers iraniens, Arman 114, Sam 121 et Jasmin avec à leur bord quelques 2.6 millions de barils de pétrole et de mazot qui viennent de traverser le canal de Suez et dont l'un, Jasmin, a accosté à Baniyas, le port pétrolier syrien, qui font peur. Surtout depuis qu'une certaine rumeur affirme que la cargaison d'au moins l'un d'entre eux est destinée à être livrée au Liban pour briser en mille morceau le blocus pétrolier que maintient de facto US/OTAN/Israël sur ce pays. Au Liban on dit que c'est le coup-éclair pétrolier du Hezbollah, dont le secrétaire général a affirmé a plus d'une reprise ces derniers temps qu'il n'attendrait pas indéfiniment le feu vert de l'État pour aller chercher à Baniyas de l'essence iranien et de le ramener avec lui jusqu'à Beyrouth, chose qui toute raison garder aurait deux conséquence immédiate : d'abord, briser la pénurie d'essence et dégager des stations de service de ces interminables queues d'une part, puis inverser la dynamique de dépréciation de la Livre libanaise, puisque le pays dépense chaque année quelques 5 milliards de dollars en achat d'essence et qu'un coup de pouce énergétique pareil pourrait même doubler la valeur de la Livre face au dollar.
C'est contre une telle perspective qu’Israël appelle l'US Army à intervenir aux côtés de l'armée libanaise et ce, contre le Hezbollah qui, on s'en doute, gagnera en influence et en crédit une fois la livraison faite. Mais l'axe US/Israël est-il réellement capable d'empêcher une telle livraison? Ce dimanche deux attaques aux 4 et aux 10 missiles tactiques ont eu lieu contre le complexe militaire US au nord de Deir ez-Zor, soit ce gisement pétro-gazier d'al-Omar avec son usine de gaz Conoco. Les deux attaques ont été espacées d'à peine quelques heures et ont été lancées depuis al-Mayadin, haut lieu de la Résistance en Syrie orientale. Depuis le 4 juillet, il s'agissait de la quatrième et de la cinquième frappe anti-US en Syrie-Est où l'Amérique suce les ressources de l'énergie tout en imposant de dures sanctions aux populations syrienne et partant libanaise.
L'axe de la Résistance est-il sur le point de faire une percée énergétique, de défier la régie des sanctions US à coup de missile? Visiblement. Sinon comment comprendre que l'axe US/Israël n'ait osé s'attaquer aux pétroliers iraniens une fois le canal de Suez passé, axe qui se targuait d'il y a peu d'avoir à son actif 13 attaques visant les pétroliers iraniens en mer Rouge et dans le golfe d'Aden? Certes il y a deux « incidents très douloureux » visant les « navires israéliens » ces derniers temps, l'un dans l’océan Indien, l'autre à Dubaï, n'empêche qu'un corridor maritime Iran-Syrie dont la prolongation s'étendrait au Liban n'est pas chose à tolérer quel qu'il en soit le prix à payer.
Mais il y a plus : un corridor énergétique Iran-Irak-Syrie-Liban, une fois établie, pourrait avoir son envers de médaille. Et comment? Via Gaza. La Résistance palestinienne a réussi en à peine 48 heures à commencer à partir du 11 mai à bloquer par missiles, drones et roquettes interposés, le flux énergétique à travers et en provenance d’Israël. Les milieux militaires israéliens continuent d'évaluer à s'y pencher sans réellement savoir comment ils pourraient en empêcher un remake. La capacité de guerre navale de la Résistance dotée qu'elle est de missiles anti navire, de torpilles voire de drones piégés sous-marins sont largement suffisantes pour mettre énergétiquement au pas l'entité sioniste. Et ce sera là la gage de sécurité de ce corridor énergétique que la Résistance est sur le point de faire naître à coup de missiles anti-US dans l'est de l'Euphrate.
Ce facteur énergétique, s'il s'ajoute au reste, ça en sera fini pour Israël dont les dépenses pétro-gazières pourraient difficilement être satisfaites par une Amérique qui en a déjà largement assez de son assistance militaire à Israël. Les Sionistes pensent que Gaza continue de donner la priorité au renforcement de la puissance militaire et que ce renforcement prendra de plus en plus un aspect naval. « Israël en est désormais à aller d'offre en offre de compromis à Gaza puis qu’après le mois de mai, c'est Gaza qui décide du quand et du comment de la guerre et pas d'Israël. Il le décide d'autant plus qu'il a trouvé Israël énergétiquement vulnérable ou ce qui revient au même exposé parfaitement aux missiles palestiniens en termes infrastructurels. Or le Hezbollah a tout fait pour faire voir à Israël cette faille infrastructurelle, rien que pour faire comprendre à lui mais aussi aux Américains qu'ils n'ont d'autre choix que de se soumettre et d'accepter l'émergence en pleine Méditerranée orientale du premier corridor énergétique maritime de la Résistance...