Le « silence stratégique » du Secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, perturbe les sionistes

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Le « silence stratégique » du Secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, perturbe les sionistes

Par Julia Kassem

Au milieu des bruits assourdissants des sirènes des raids aériens et du barrage incessant de roquettes qui frappent les maisons palestiniennes dans la bande de Gaza densément peuplée, seul le son du silence du secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, est le plus assourdissant.

Depuis que le mouvement de Résistance libanais a averti de rejoindre la guerre au cas où le régime israélien poursuivrait son ambitieux plan d’« invasion terrestre », les Israéliens et les Américains ont été contraints de rester les bras croisés et d’envisager différents scénarios et conséquences de cette opération téméraire et risquée.

Le président américain Joe Biden, selon un article paru sur le site web Axios, était « particulièrement préoccupé » lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv que le Hezbollah ne « décide de rejoindre la guerre », ce qui « augmenterait les chances d’un conflit plus large » dans la région de l’Asie de l’Ouest.

Au milieu de la rhétorique guerrière dans les coulisses à Tel-Aviv et à Washington, une question que tout le monde semble se poser est la suivante : comment le mouvement de résistance libanais du Hezbollah réagirait-il, si la guerre s’étendait ?

Les gros titres des médias occidentaux et sionistes de ces dernières semaines soulignent l’importance du Hezbollah et la manière dont le mouvement peut détruire les calculs de l’ennemi sioniste en cas d’offensive terrestre.

« Où est Nasrallah ? Le Secrétaire général du Hezbollah reste silencieux face aux attaques à Gaza », a interrogé Middle East Eye. « Nasrallah reste silencieux tandis que des milliers de personnes fuient le Sud-Liban », a écrit le journal israélien Ynetnews. « Le silence inquiétant de Hassan Nasrallah au Liban », a écrit le Jewish News Syndicate.

Ce que révèlent ces gros titres, c’est le désespoir du régime occupant de sortir de la confusion dans laquelle il se trouve et d’avoir une idée de ce qui l’attend grâce au discours de Seyyed Hassan Nasrallah.

Les États-Unis ont exhorté Tel-Aviv à retenir et à retarder l’offensive terrestre, et le régime israélien a jusqu’à présent accepté, principalement en raison de ses propres contraintes et du besoin de renforts américains.

La Résistance palestinienne, qui prend déjà le dessus en termes de stratégie, de force et de puissance, a démontré que l’offensive terrestre serait une proposition coûteuse. Cela a même empêché les chars Merkava, très médiatisés, d’entrer dans les frontières de Gaza, à Khan Younès et Rafah.

Le 25 octobre, le Secrétaire général du Hezbollah a annoncé que 41 combattants de la Résistance libanaise qui sont tombés en martyrs dans les combats contre l’ennemi sioniste après le 7 octobre étaient des « martyrs sur le chemin de Qods », donnant ainsi le ton de ce qui nous attend : la libération complète de Qods du joug de l’occupation sioniste par le Hezbollah.

En allusion à la fin ultime de la bataille actuelle comme la libération de la Palestine, cette annonce a ouvert une nouvelle étape dans les objectifs de l’axe de la Résistance avec plus de conviction et de détermination.

Bien qu’un discours n’ait pas encore été prononcé, les actions de Hassan Nasrallah ont été plus bruyantes que n’importe quel discours : dé-sécurisation de la frontière, provoquant l’évacuation de plus de 40 colonies de peuplement situées dans un rayon de 5 km de la frontière libanaise, touchant chaque cible avec 20 attaques au mortier, plus de 70 tirs d’AGTM, et plus d’une douzaine de Merkavas. Ces actions sont plus éloquentes que les mots, mais il reste encore beaucoup à faire.

Le discours sur l’implication du Hezbollah dans la guerre passe à côté du fait que tous les armements de l’axe de la Résistance sont utilisés avec une coordination et une stratégie minutieuses.

Le 18 octobre, Biden a mis en garde le Hezbollah contre toute participation à la guerre, terrifié par la menace existentielle que le Hezbollah fait peser sur un régime qui n’est en réalité qu’une poudrière. Cette menace existentielle pour l’occupation a incité Biden à conseiller également à son allié Tel-Aviv de ne pas prendre de mesures précipitées et imprudentes.

Alors que le Hezbollah s’est engagé ces dernières semaines dans des batailles limitées contre l’entité sioniste du Nord, visant essentiellement à distraire et à confondre l’ennemi qui est plus faible que la toile d’araignée, il a jusqu’à présent permis à la résistance palestinienne de gérer la situation globale sur la ligne de front.

Le Hezbollah a tissé un nœud autour de l’entité sioniste à partir des fils de sa propre toile faible au Nord – suffisamment pour accroître la confusion et la distraction sans créer d’escalade.

Ce que l’entité sioniste semble implorer, c’est une réponse à sa montre à tic-tac, un signe, une réponse, une étape dans son plan à surveiller, à observer et à enregistrer.

La tactique de patience stratégique, que le groupe de réflexion américain The Washington Institute a décrite comme un « défi persistant pour l’administration Biden » - découle de son concept fondamental islamique (patience) pour être tout autant une stratégie politique de lutte qu’une stratégie politique de lutte personnelle à travers ses épreuves personnelles.

Compte tenu de cela, les faucons de guerre basés à Washington sont loin d’être de bons planificateurs. La Résistance, avec sa stratégie et sa patience, détient ici la clé. Et cette bataille se terminera aussi comme les plans de la Résistance.

Julia Kassem est une écrivaine indépendante, ayant contribué à Riverwise, Against the Current, de Detroit, et à des médias syndiqués à l’échelle nationale tels que Counterpunch, Mintpressnews et TruthOut.

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