La bataille de Siffin .
4e Partie :
7-Le traité d’arbitrage :
Ach’ath Ibn Qays, qui s’était fait remarquer parmi les khawârij, obtint d'Ali (Psl) la permission d’aller prendre auprès de Mu’âwiyah la signification précise de l’acte de ses soldats. A son retour, il leur apprit que Mu’âwiyah et ses hommes proposaient qu’un juge soit nommé de part et d’autre et que leur différend leur soit soumis. Le verdict conforme au Coran que ces deux juges donneront sera alors définitivement appliqué à tous. On demanda l’avis d'Ali (Psl) qui s’en abstint en disant simplement que celui qui n’est pas libre ne peut donner son avis. Ali (Psl) leur suggéra de « régler l’affaire de la manière qu’ils estimaient convenable pour eux-mêmes ».
Abû Moûssâ al-Acharî, l’ex-gouverneur de Kûfa qui n’avait pas pris part aux combats, fut choisi par les Khawârij comme le juge du camp des loyalistes. Ali (Psl) suggéra à sa place Abdullâh Ibn Abbâs le cousin du Prophète (Pslf) car Abû Moûssâ n’avait pas participé aux combats et en plus avait été destitué par lui. Les khawârij tournèrent en dérision ce choix du Calife et maintinrent le leur.
Du côté des Syriens, le choix de Amr Ibn al-Âç s’imposait bien évidemment au vu de sa roublardise inouïe mais aussi du fait qu’il était l’initiateur de ce plan diabolique.
Les deux juges se présentèrent dans le camp d'Ali (Psl) pour la rédaction de l’acte d’arbitrage. Un premier désaccord apparut dés le début. Sous la dictée d'Ali (Psl), l’acte commençait par :
« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Voici ce qui a été agréé entre le Commandeur des Croyants, Ali (Psl), et … »
Amr Ibn al-Âç objecta qu'Ali (Psl) n’était pas leur Commandeur à eux les Syriens et qu’il fallait s’en tenir à « Ali (Psl) et Mu’âwiyah ». Ali (Psl) se rappela la prophétie du Prophète (Pslf) qui lui avait dit qu’il viendra un jour où il aura à faire la même concession qu’il venait de faire ce jour-là. C’était lors de la signature du traité de Hudaybiyyah entre le Prophète (Pslf) et les arabes païens. C’était à propos de la fréquentation de la Kaaba par les deux groupes. Les Quraych s’étaient opposés à ce qu’on ajoute au nom du Prophète (Pslf) son titre de « Messager de Dieu ».
Ali accepta finalement d’enlever son titre du texte après toutefois ce rappel important. Il tenait à leur montrer que ceux qui avaient lutté contre le Prophète (Pslf) (Abû Sofian, Abû Jahl, Abû Lahâb, etc.) avait laissé derrière eux une descendance qui assurait la continuité de leur action contre la famille du Prophète (Pslf) porte-flambeau de la pureté des enseignements de Dieu et de Son illustre Envoyé.
L’acte d’arbitrage fut signé le Mercredi 13 Safar de l’an 37 A.H. (31 Juillet 657 A.J.C.) par Ali (Psl) et Mu’âwiyah.
Les juges prêtèrent le serment de juger en étroite conformité avec le Coran et en toute impartialité dans un endroit situé à égale distance de Kûfa et de Damas. Les deux parties, quant à elles, s’engagèrent à appliquer la décision des juges, laquelle décision devait intervenir sept mois plus tard. Pendant ce temps une trêve devait être observée.
Ainsi Ali (Psl) et Mu’âwiyah suivis de leurs partisans rentrèrent respectivement à Kûfa et à Damas.
8-Le bilan de la bataille de Siffin :
Selon Abul Fidâ, quatre vingt dix batailles avaient été livrées à Siffin. Pour la plupart des historiens soixante dix mille hommes y perdirent la vie dans les deux camps dont quarante cinq mille Syriens (de Damas et Mu’âwiyah) et vingt cinq mille Irakiens (Kûfites d'Ali).
Du côté d'Ali les chefs qui disparurent lors de cette bataille sont : Ammâr Ibn Yâcir, Hâchim Ibn Otbah, Khazimah Ibn Thâbit, Abdullâh Ibn Boydal et Abdul Hâthîm Ibn Tayhân. Chez Mu’âwiyah les « illustres » disparus étaient Thul-Kala, Homayrî, Obaydullâh Ibn ‘Umar, Hochâb Ibn Thil-Zalim et Habîb Ibn Sa’d al-Tay.
A suivre
La bataille de Siffin 4em Partie
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