VERS LA GRANDE FÊTE, °ID MOUBARAK, EN UNION*
*Pour le début du mois du ‘hadj’, ‘dhou ’l-hiddja’, et pendant ces 10 premiers jours de ce mois ‘du pèlerinage’, attardons-nous auprès des premiers versets de la sourate ‘Al Fajr’ (89): pour mettre l’accent sur la force d’attraction extraordinaire du Coran. Celle-ci est inscrite dans le tissu du texte, et doit donc frapper non seulement les musulmans mais aussi les non-musulmans.*
*« Par l’Aube ! »*
*La sourate commence par ce serment, ce ‘qasm’ dAllah. Par sa force il introduit le croyant dans la sourate, en le faisant participer comme destinataire direct de l’’appel’ de Dieu. Ceci explique pourquoi tant de musulmans sont interpellés individuellement : ils reçoivent le ‘qasm’ personnellement et y participent.*
*Allah poursuit par un deuxième serment, en jurant par les dix nuits. Ce deuxième invite également à participer à la grandeur aussi bien de ce serment que des nuits. Ces dix nuits font référence aux 10 premiers jours du mois de ‘Dhou l-Hidja’. Il y a donc une invitation à participer, fût-ce en pensée, aux rites du grand pèlerinage, des récits et des secrets que celui-ci implique.*
*Ajoutons que cette utilisation du ‘serment ordonnateur’, et de l’effet sur le destinataire, en particulier musulman, est absolument inédit dans l’histoire des textes, et prouve ainsi sa dimension de ‘révélation’, de ‘wahy’.*
*Allah jure par ‘le pair’ (As-shaf) et ‘l’impair’ (Al-witr). L’on comprend que ce serment solennel souligne la domination du Créateur vis-à-vis de tous les êtres créés (aussi selon Ibn Abbas). Mais en même temps il se réfère aux secrets mathématiques de la création. Et l’on sait que dans la pratique rituelle quotidienne du musulman ‘le pair’ (As-shaf) et ‘l’impair’ (Al-witr) se réfèrent aux dernières prières surérogatoires de la journée.*
*Concernant la relation avec le ‘récit coranique’, ainsi que la ‘maîtrise’ du locuteur divin (les serments, la question rhétorique, la référence vers les récits) voir les articles précédents.*
*Je reprends les dix premiers versets dans leur totalité :*
*« Par l’Aube !*
*Et par les dix nuits !*
*Par le pair et l’impair !*
*Et par la nuit quand elle s’écoule !*
*N’est-ce pas là un serment, pour celui doué d’intelligence ?*
*N’as-tu pas vu comment ton seigneur a agi avec les Ad*
*(avec) Iram, (la cité) à la colonne remarquable. » (89)*