Les conseils de sayed Sistani aux jeunes

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Les conseils de sayed Sistani aux jeunes
Les conseils de sayed Sistani aux jeunes


Il y a près d’un mois, le site officiel 2 du Grand guide religieux chiite, l’Ayatollah Sayyid Ali al-Hosseini al-Sistani a publié ses conseils aux jeunes et à tous les autres croyants. Les points soulevés dans cette lettre sont d’une grande valeur morale et religieuse surtout lorsque ce grand savant débute sa lettre en affirmant que ces conseils sont le fruit de son expérience et le résultat de son savoir. Ces conseils et recommandations devraient être lus, compris et même étudiés par les jeunes musulmans avant d’être appliqués dans leur vie. Ce grand savant garantit le bonheur et la félicité dans ce monde et dans l’au-delà pour celui qui mettra en pratique ces conseils.

(1) Traduit de l’arabe en français par Mourtaza RADJAHOUSSEN, le 11 février 2016 à Qom, Iran. A noter que les titres à l’intérieur du texte ont été rajoutés par le traducteur.
(2) http://www.sistani.org/arabic/archive/25237/

 
Traduction de la lettre
Question

Par le nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.

Les plus agréables salutations sont adressées à la Grande Référence et Autorité religieuse, son Excellence Ayatollah Sayyid Ali al-Hosseini al- Sistani (Qu’Allah (l’Immaculé) lui donne longue vie). Nous, groupe de jeunes universitaires et actifs dans le domaine social, sollicitons votre bonté afin que vous nous prodiguiez quelques conseils utiles en ces temps, que vous éclaircissiez le rôle des jeunes, leurs responsabilités afin qu’ils occupent leurs places [dans la société], et [que vous nous prodiguiez] d’autres conseils qui nous seraient bénéfiques selon votre noble vision.

Un groupe de jeunes universitaires et actifs dans le domaine social.

 
Réponse

Par le nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.

La louange est à Allah, Seigneur des mondes et que la Bénédiction et les Salutations soient sur Mohammad et sa pure famille. Assalamou alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouhou. Je prodigue à [mes] chers jeunes –dont les affaires équivalent pour moi à mes propres affaires ou à celles de ma famille – huit conseils qui, [s’ils sont appliqués], leur apportera le plein bonheur dans cette vie et dans celle de l’au-delà. Ils sont la synthèse des messages d’Allah (l’Immaculé) envers sa création, des sermons des sages et bienfaiteurs parmi Ses serviteurs et le fruit de mon expérience et le résultat de mon savoir.

 
Premier conseil : la foi en Allah et en l’au-delà

La nécessité d’avoir la foi véritable en Allah (l’Immaculé) et en l’au-delà. Qu’aucun de vous ne néglige cette croyance dans aucune situation. Des preuves évidentes démontrent [sa véracité] et elle est affirmée par de remarquables démonstrations. Ainsi, lorsque l’homme observe cet univers, il en déduit que chaque être de cet univers est une création extraordinaire qui indique l’existence d’un Créateur Puissant et Majestueux. Ses messages successifs à travers les prophètes le rappellent. Il (l’Immaculé) y clarifie que la réalité de cette vie –tel qu’Il (l’Immaculé) l’a conçu- est un espace dans lequel ses serviteurs seront éprouvés pour faire apparaître lequel d’entre-eux agit le mieux. Celui pour qui l’existence d’Allah (l’Immaculé) et celle de l’au-delà sont cachés, est masqué du sens de cette vie, de ses horizons et de sa finalité et se retrouve dans l’obscurité de son parcours de la vie. Que chacun de vous préserve en lui cette croyance, qu’il la considère comme la plus valeureuse et la plus importante des choses pour lui. Il doit même s’efforcer d’augmenter sa croyance et sa considération dans ce dogme de façon qu’elle soit toujours présente en lui, qu’il la scrute avec un regard perspicace et une vision profonde. Au matin, sont loués les gens qui parcourent.1

Lorsqu’un individu se trouve dans une faiblesse religieuse à un moment de sa jeunesse éclatante, comme la lourdeur dans les obligations ou l’attirance vers les plaisirs [interdits], qu’il ne brise pas définitivement sa relation avec Allah (l’Immaculé et l’Exalté) pour que le retour [vers Lui] ne lui soit pas difficile. Que l’homme sache que lorsqu’il rejette un commandement d’Allah (l’Immaculé), quand il se sent fort et en possession de tous ses moyens, se faisant trompé par ce sentiment, il reviendra à Lui dans les moments de détresse, de faiblesse et de danger. Qu’il médite profondément lorsqu’il est encore jeune –cette période limitée de sa vie– de ce qu’il deviendra plus tard quand il sera affaibli, fragile, malade ou âgé.

Qu’il fasse attention à ne pas glisser dans le doute concernant ces fondements immuables simplement pour justifier ses agissements et sa conduite suivant des objections litigieuses qu’il n’a pas pris le temps d’étudier en profondeur, ou en se précipitant sur des pensées immatures, ou en se faisant dupé par les plaisirs [interdits] de cette vie et ses enjolivures, ou en se dévouant à certaine personne au nom de la religion mais qui ne recherche que son intérêt personnel, car de toute évidence, La Vérité ne se mesure pas en fonction des personnes mais ce sont les personnes qui se mesurent en fonction de La Vérité.
Deuxième conseil : les qualités morales

Se parer de bons traits de caractère qui regroupent bon nombre de vertus tel que la sagesse, la méditation, la gentillesse, l’humilité, la bonne gestion, la mansuétude, la patience etc. Cela est une des plus importantes raisons du bonheur dans ce monde et dans l’au-delà, et la raison qui fait qu’il sera le plus proche des hommes auprès d’Allah (l’Immaculé). Celui qui aura la balance la plus lourde le jour où les balances seront légères sera celui qui aura les meilleurs traits de caractère. Que chacun de vous perfectionne ses manières avec ses parents, sa famille, ses enfants, ses amis et le commun des mortels. Si une personne voit en elle des défauts, qu’elle ne les néglige pas mais qu’elle les dénombre et qu’elle les élimine avec intelligence. Et si elle fait face à de la résistance, qu’elle ne perde pas espoir, qu’elle reproduise en elle les bonnes qualités morales, car celui qui se calque à un groupe de gens en fera partie. Celui qui fait de grands efforts dans ce sens mérite plus de récompenses auprès d’Allah (l’Immaculé) que celui qui les a hérité naturellement.
Troisième conseil : la maîtrise dans la profession

Il faut travailler dur pour maîtriser une profession et employer ses efforts pour se spécialiser dans un domaine et y persévérer car cela procure beaucoup de bénédictions. Celui qui y consacrera ainsi une partie de son temps, pourra subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, contribuera au développement de la société, s’investira à faire du bien, accumulera de l’expérience qui développera son intelligence, accroîtra sa compétence, et sa richesse en sera bénie. Plus une personne fournit des efforts pour gagner sa vie, plus il y aura de la bénédiction dans les biens qu’il amassera. Aussi Allah (l’Immaculé) aime la personne qui fournit des efforts pour travailler dur et gagner sa vie et déteste celle qui paresse, qui perd son temps, qui est une charge pour les autres ou qui passe son temps à jouer ou s’attarde dans les futilités. Qu’aucun de vous ne laisse passer sa jeunesse sans maîtriser une profession ou une spécialité car Allah (l’Immaculé) a fourni au jeune des forces physiques et psychiques. L’homme devrait profiter de cette prédisposition pour en faire un capital pour sa vie et ne pas la gaspiller à se divertir et à perdre son temps.

Que chacun de vous donne de l’importance à sa profession et à sa spécialité jusqu’à ce qu’il les maîtrise. Qu’il ne s’exprime pas sans savoir et n’agit pas sans compétence mais au contraire, celui qui n’a pas les compétences ou les connaissances, qu’il se réfère à une autre personne plus compétente car cela est plus sûr pour lui, et cela lui procurera de la confiance [dans ses travaux]. Qu’il travaille dans son domaine avec enthousiasme, sérieux, envie et ferveur. Qu’il ne soit pas uniquement intéressé à amasser de l’argent, surtout pas de façon illicite car il n’y a aucune bénédiction dans les biens illicites. Celui qui amassera de l’argent de façon illicite n’est pas à l’abri des calamités qu’Allah lui donnera de sorte qu’il sera contraint à dépenser cet argent avec plus de peine et de détresse. Il ne prospérera pas dans ce monde grâce à ces biens illicites, et ils seront également pour lui un lourd fardeau dans l’au- delà.

Qu’il se considère à égale distance entre lui-même et les autres de façon à agir pour les autres de la même façon qu’il agirait pour lui-même et qu’il aimerait que l’on agisse pour lui. Qu’il fasse du bien de telle façon qu’il aimerait qu’Allah (l’Immaculé) lui fasse du bien. Qu’il respecte la déontologie de sa profession et qu’il ne s’aide pas de moyens immoraux qu’il aura lui-même honte d’avouer. Qu’il sache que celui qui travaille dans un domaine ou bien l’expert dans une spécialité, est dépositaire de la confiance de celui qui se réfère à lui. Qu’il ne dupe personne à son
insu car Allah (l’Exalté) le surveille attentivement et observe ses agissements et Le rendra tôt ou tard. La tromperie et la ruse sont les pires agissements pour Allah (l’Immaculé) et dont les conséquences et la finalité sont les plus dangereuses.

Que les médecins particulièrement soient plus attentifs à ces conseils car ils ont à faire à la vie des gens et à leurs corps. Qu’ils soient très vigilants à ne pas transgresser ce qui a été dit précédemment car les conséquences seront graves. Demain est un jour proche.

Allah (l’Immaculé) dit : « Malheur aux fraudeurs, qui, lorsqu’ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, et qui lorsqu’eux- mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte. Ceux-là ne pensent-ils pas qu’ils seront ressuscités » Sourate 83 – versets 1 à 4.

Il a été rapporté du Prophète (saw) : « Certes, Allah (l’Exalté) aime celui qui lorsqu’il travaille, le fait avec perfection. »

Que les étudiants en études supérieures ainsi que leurs professeurs donnent de l’importance à maîtriser ce qui se rattache à leurs spécialités parmi les domaines qui sont apparus dans les centres d’études et particulièrement la médecine de façon à ce que leur savoir et leur traitement soient conformes aux sciences contemporaines dans leurs domaines. Ils doivent aussi donner de l’importance à développer les sciences à travers les recherches, les articles scientifiques et les nouvelles découvertes scientifiques. Que les centres d’études rivalisent avec les autres en fonction de leurs moyens. Qu’ils ne se suffisent pas d’être de simples élèves pendant leurs études et de simples utilisateurs du matériel mis à disposition mais qu’ils prennent part activement à la recherche et à la production du savoir comme le faisaient leurs ancêtres, pionniers et précurseurs, à leur époque. Il n’y a pas de peuple plus doué qu’un autre dans les sciences. Vous devez donner de l’attention aux aptitudes exceptionnelles des jeunes prometteurs qui se distinguent par leurs prédispositions supérieures et dont la précocité intellectuelle se manifeste en eux, même s’ils font partie d’un rang social défavorisé. Aidez-les comme s’ils étaient vos propres enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent un degré élevé de connaissances dans les domaines du savoir utile [à la société]. Vous serez récompensés [auprès d’Allah] de ce qu’ils produiront dans leurs travaux et votre société en tirera bénéfice ainsi que les générations futures.
Quatrième conseil : la perfection morale

S’efforcer d’agir selon la perfection morale et éviter d’agir de façon abjecte. Il n’existe pas de bonheur et de félicité sans qu’il n’y ait de base vertueuse et saine. Il n’y a pas de calamité et malheur sans qu’il n’y ait une cause perverse sauf en cas d’épreuve de la part d’Allah envers ses serviteurs. Allah (l’Immaculé) dit vrai lorsqu’il annonce : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup » Sourate 42 – verset 30.

Parmi les qualités morales : l’introspection, la chasteté dans l’apparence, le regard et la conduite, la véracité dans la parole, maintenir les relations familiales, la loyauté dans la préservation des dépôts, la fidélité aux promesses et aux engagements, la fermeté pour la vérité, la prise de distance par rapport aux agissements vils et aux conduites ridicules.

Parmi les caractères immoraux : les entêtements infâmes, les impulsivités, les divertissements ignobles, l’ostentation envers les gens, le gaspillage quand on a les moyens, la transgression lorsqu’on est dans le besoin, l’exaspération lors des épreuves, nuire aux autres particulièrement aux personnes faibles, causer la perte des biens, l’ingratitude, être fier de désobéir, soutenir l’injustice et l’agression, aimer se faire louer pour une action qui n’a pas été accomplie par soi.

J’insiste sur la chasteté pour les jeunes filles car la femme, de par sa fragilité, est plus menacée et plus en danger par rapport aux méfaits en cas d’inattention. Qu’elles fassent attention à ne pas se faire tromper par des sentiments perfides et à ne pas nouer des relations passagères dans le seul but de satisfaire un plaisir car les méfaits et les souillures subsisteront en elles. Elles ne devraient s’engager que pour une relation stable avec des bases saines pour vivre dans le bonheur et la félicité. La femme la plus respectable est celle qui préserve sa dignité, sa fermeté à la chasteté dans son apparence et ses agissements, celle qui est engagée dans les affaires de sa vie et dans ses études.
Cinquième conseil : la fondation d’une famille et la stabilité familiale

Réfléchir profondément à fonder une famille en se mariant et enfanter sans trop tarder. Cela épanouira l’individu et lui apportera de la joie, lui incitera à plus de sérieux dans son travail et lui augmentera son sérieux et son sens des responsabilités, il investira ses capacités avec sagesse et évitera beaucoup de dangers et perversités. Il a été relaté que celui qui se marie préserve la moitié de sa foi et de toute façon, le mariage est une recommandation prophétique importante, l’une des plus importantes recommandations de la vie et c’est un instinct naturel. Aucun homme ne peut se passer du mariage sans qu’il soit touché par des dangers et frappé par l’apathie et la langueur. Qu’aucune personne n’appréhende l’indigence à cause du mariage car Allah (l’Immaculé) a fait du mariage une des sources de subsistance que l’homme ne peut soupçonner à première vue.

Que chacun de vous donne de l’importance aux qualités morales, à la foi et aux origines de la personne avec qui il se marie. Qu’il ne donne pas énormément d’importance à sa beauté physique, son apparence et sa profession car ils sont trompeurs. Très vite, le voile peut se lever et montrer le vrai visage de la personne lors des épreuves et des difficultés de la vie. Il a été relaté dans les hadiths de faire attention à ne pas se marier à une femme uniquement pour sa beauté. Sachez que celui qui se marie à une femme pour ses qualités morales et sa foi sera béni par ce mariage.

Que les jeunes filles et leurs parents fassent attention à ne pas privilégier leurs carrières professionnelles à la fondation d’une famille et de négliger son importance. Le mariage est sans aucun doute une recommandation confirmée dans la vie alors que la profession pour une femme est subsidiaire et accessoire. Il n’est pas raisonnable de la privilégier sur ce qui prime. Celui qui ne tient pas compte de cela dans son jeune âge le regrettera très tôt, lorsque regretter ne lui servira plus à rien. Beaucoup de preuves dans la vie indiquent ce qui a été avancé.
Les parents et tuteurs des jeunes filles ne sont pas autorisés à les empêcher de se marier ou les entraver à cause des questions de coutumes qui n’ont pas été obligées par Allah comme exagérer pour le montant de la dot ou attendre absolument qu’un cousin ou sayyid2 la demande en mariage car cela provoque de grands dégâts qu’ils ignorent. Que les parents et tuteurs sachent qu’Allah (l’Immaculé) n’a donné la tutelle3 du mariage des filles aux pères que pour qu’ils les conseillent et préservent leurs intérêts. Par contre, celui qui fait obstacle à sa fille contre ses intérêts est coupable d’un péché continuel tant qu’elle souffrira des conséquences de sa décision. Il aura ainsi ouvert pour lui une des portes de l’Enfer.
Sixième conseil : les œuvres sociales

Fournir des efforts pour accomplir de bonnes actions, servir les gens, contribuer à l’intérêt général, particulièrement aux affaires des orphelins, des veuves et des démunis car cela augmente la foi, purifie l’âme, assainit les grâces et bienfaits qui ont été donné à l’homme, crée un modèle vertueux à suivre, favorise l’entre-aide dans le bon et la piété et favorise l’accomplissement informulé du commandement du bien et l’interdiction du mal. Ces actions permettront aux dirigeants de protéger les intérêts publics et mieux gouverner la société, entraîneront le changement vers une meilleure situation sociale. Elles seront une bénédiction dans ce monde et des crédits pour l’au-delà. Certes, Allah (l’Immaculé) aime une société qui s’épaule et s’entraide, dans laquelle un individu s’inquiète des soucis de ses frères et de tout humain, qui souhaite leur bien tel qu’il le souhaite pour lui-même.

Allah, le Tout-Puissant, dit : « Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre » Sourate 7 – verset 96.

Il a également dit : « En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » Sourate 13 – verset 11.

Le Prophète (que la bénédiction d’Allah soit sur lui et sa famille) a dit : « aucun de vous n’est croyant tant qu’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même et ne déteste pas pour son frère ce qu’il déteste pour lui-même. » Il a également dit : « celui qui établit un bon comportement méritera cette récompense et l’égal de ceux qui auront agi suivant ce comportement ».
Septième conseil : la justice et la loyauté

Que celui qui est responsable des affaires des autres agisse le mieux du monde dans sa mission, que ce soit dans la famille ou dans la société. Que les pères s’occupent de leurs enfants, leurs épouses et familles idéalement. Qu’ils excluent la violence et la sévérité même lorsque les circonstances demandent de la fermeté pour mieux préserver la sagesse et la cohésion au sein de la famille et de la société. Les manières d’agir avec fermeté ne se résument pas à nuire physiquement ou agresser verbalement, par contre il existe d’autres méthodes d’éducations accessibles notamment en consultant les spécialistes et psychologues. La sévérité et les méthodes violentes provoquent souvent le contraire de ce qui a été souhaité car elles détériorent encore plus la situation déjà problématique et elles brisent la personnalité de l’individu que l’on souhaitait réformer. Aussi il n’y a aucune vertu dans une fermeté qui provoque une injustice et dans un traitement inexacte pour résoudre une erreur.

Que celui qui détient un rôle dans la direction des affaires de la société le fasse avec sérieux et loyauté envers les gens, qu’il ne les dupe pas ou ne les trompent pas à propos de ce dont ils n’ont pas accès, car Allah (l’Immaculé) a autorité sur eux et sur lui et lui demandera des comptes avec exigence le jour de la Résurrection. Qu’il ne dépense pas les biens des gens dans ce qui ne lui est pas autorisé, qu’il ne décide pas pour eux ce qui n’est pas dans leur intérêt, qu’il ne tire pas profit de son poste pour former un groupe ou un parti afin de se couvrir les uns et les autres pour se servir des avantages qui ne leur est pas permis ou des biens de façon suspicieuse ou écarter les autres pour des postes qu’ils méritent ou les empêcher de profiter de services et de droits qu’ils méritent. Qu’il agisse pour tous de la même façon, sans profiter de son poste pour privilégier des intérêts particuliers comme ceux de ses proches, de ceux dont il est redevable ou autres, car privilégier des droits particuliers grâce à une fonction publique est une injustice et une perversion. S’il lui est autorisé de privilégier un individu alors il doit privilégier le plus faible ou celui qui n’a aucun moyen, ni aucun soutien hormis Allah (l’Immaculé), pour lui permettre de jouir de son droit. Qu’aucun ne justifie ces agissements pour une raison religieuse ou de dogme car la religion et les dogmes vraies sont établies sur des fondements qui sont le respect de la justice, de la bienfaisance et de la loyauté etc. Allah (l’Immaculé) dit : «Nous avons envoyé nos prophètes avec des preuves indubitables. Nous avons fait descendre avec eux le Livre et la balance afin que les hommes observent l’équité » Sourate 57 – verset 25. L’Imam (que la paix soit sur lui) dit : « j’ai entendu le Prophète d’Allah (que la bénédiction d’Allah soit sur lui et sa famille) dire à plusieurs reprises : « un peuple ne sera pas noble tant que le droit du faible ne lui sera rendu après l’avoir repris du fort sans que cela se fasse dans la crainte et l’inquiétude »». Celui qui agit autrement s’est livré à de faux espoirs et à une espérance mensongère. Le plus digne devant les leaders de la justice comme le Prophète (que la bénédiction d’Allah soit sur lui et sa famille), l’Imam Ali (que la paix soit sur lui) et Hossein, le martyr (que la paix soit sur lui) est celui qui agit le plus conformément à leurs paroles et conduites. Que celui qui dispose d’une fonction publique lise attentivement la lettre de l’Imam Ali (as) à Malik al-Ashtar lorsqu’il l’a nommé gouverneur de l’Egypte, elle y décrit les bases générales de la justice et de la loyauté, elle est bénéfique pour tous les gouvernants et les autres, chacun selon sa situation. Plus une personne détient des responsabilités publiques plus elle devrait respecter et se soumettre à ces recommandations.
Huitième conseil : la connaissance et l’apprentissage continuel

Que l’individu se pare d’une âme apprenante, qui souhaite augmenter ses connaissances et sa sagesse dans toutes les étapes de sa vie et dans toutes situations. Qu’il médite sur ses actes et leurs conséquences, son caractère et tout ce qui se passe autour de lui et leur résultat afin qu’il augmente chaque jour son savoir, son expérience et ses vertus. Cette vie est une école à plusieurs dimensions dont les perspectives sont très profondes. Un individu ne peut se passer d’y augmenter son savoir et sa compétence quand dans chaque action et évènement on y trouve un enseignement et une leçon, et dans chaque circonstance un message qui indique pour celui qui médite, des règles et des phénomènes répétitifs, des leçons pour sa vie. Qu’il ne s’arrête pas d’apprendre et d’augmenter ses connaissances et son expérience jusqu’à ce qu’il rencontre Allah (l’Immaculé). Plus un homme est clairvoyant, mieux il connaîtra la réalité sans avoir besoin de plus d’expérience et de commettre beaucoup d’erreurs.

Allah dit : « Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c’est un bien immense qui lui est donné » Sourate 2 – verset 269. Il s’est adressé au Prophète et a dit : « Et dis: » Ô mon Seigneur, accroît mes connaissances! » Sourate 20 – verset 114.
Se passionner pour trois livres

L’homme devrait se passionner pour trois livres grâce auxquels il augmenterait sa méditation et sa réflexion :

Premier livre : Le noble Coran
Il est le dernier message d’Allah (l’Immaculé) à la création. Il l’a envoyé pour faire émerger les trésors de la raison, faire jaillir à travers ce message les sources de la sagesse et adoucir le durcissement des cœurs. Il nous a enseigné les évènements de cette vie à travers des modèles et exemples. L’homme ne doit pas délaisser la lecture de ce livre, il doit ressentir qu’il écoute les paroles d’Allah (l’Immaculé) qui a révélé ce livre pour tout l’univers.

Deuxième livre : le Nahj al-Balàghà
Le Nahj al-Balàghà, qui, de façon générale est une explication du contenu du Coran et des éclaircissements sur le Coran d’un style éloquent qui insuffle à l’âme une envie de méditer, réfléchir, retirer des leçons et des sagesses. Aucune personne ne devrait délaisser sa lecture à chaque fois qu’il trouve un moment de libre ou une occasion afin qu’il ressente que l’Imam Ali (as) s’adresse à lui comme il l’aurait souhaité. Qu’il donne de l’importance à sa lettre adressée à son fils Hassan (as) car elle a été écrite pour ce genre d’objectif.

Troisième livre : le Sahifah al-Sajjàdiyyah
Il contient des invocations éloquentes dont le contenu s’inspire du noble Coran. Il contient les enseignements nécessaires à un individu entre les différentes tendances, connaissances intuitives, visions et aspirations. Il y explique comment réformer le soi en l’évaluant, le blâmant, en révélant ses secrets et son côté obscur, et plus particulièrement dans l’invocation « Makarim al-akhlaq ».

Voilà donc huit conseils qui représentent les bases et les fondements pour une vie équilibrée et solide. Ils ne sont qu’un rappel déjà indiqué par la lumière de la vérité, l’éblouissement de la réalité, la pureté de l’instinct, les preuves de la raison, les expériences de la vie, et évoqué par les messages divins et sermons des clairvoyants. Chaque croyant devrait les adopter et faire des efforts pour les appliquer, particulièrement les jeunes qui disposent de toute leur énergie et capacités physiques et intellectuelles considérées comme le capital dans la vie d’un homme.

Allah (l’Immaculé) dit : « Quiconque fait un bien fut- ce du poids d’un atome, le verra. Et quiconque fait un mal fut-ce du poids d’un atome, le verra. » Sourate 99 – versets 7 et 8

Je demande à Allah de vous accorder la réussite dans tout ce qui vous apportera le bonheur et la félicité dans l’au-delà ainsi que dans ce monde. C’est Lui qui accorde la réussite.

28 Rabi al-Awwal 1437 h. – Samedi 9 janvier 2016

 

Notes du traducteurs

(1) L’auteur cite un vers de poème qui signifient ici que les gens qui font des efforts seront récompensés et loués par les autres.

(2) Descendant de Hashim, grand-père du Prophète.

(3) Selon la jurisprudence islamique, la fille vierge doit avoir l’accord de son père pour se marier.
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