Fâtima Zahrâ (s) (en arabe : السيدة فاطمة الزهراء عليها السلام) est la fille du Prophète et sa première épouse Khadîja. Elle est née à la Mecque vers 606 de l’ère chrétienne. Elle est l’épouse d'‘Ali, et une des Cinq du manteau ( Âhl al-Kasâ’ ). Chez les chiites duodécimains, elle est considérée comme une des quatorze immaculés. Le deuxième et le troisième Imams des chiites, Hasan et Husayn sont ses fils. Elle fut également la seule femme en compagnie du Prophète le jour de Mubâhala (l’Ordalie) avec les chrétiens de Najrân.
Après la mort du Prophète, elle ne fit pas l’allégeance avec Abû Bakr et résista définitivement devant lui. Son discours de Fadakîyah est très réputé pour la défense de califat de l’Imam ‘Ali. Fâtima Zahrâ décéda peu après la mort du Prophète, le trois Jumâdâ ath-thânîya de l’an 11 de l’hégire, équivalent de 632 de l’ère chrétienne. Elle fut enterrée très discrètement dans la nuit.
Fâtima Zahrâ fait partie des femmes éloquentes de la société arabe de l’époque. Ibn Tayfûr (m. 280 H.) a rapporté ses discours dans Balâghat an-Nisâ’. Son discours de Fadak faisait l’objet de l’enseignement pendant des générations parmi les descendants de Abû Tâlib [1].
Fâtima (s), grâce à sa place auprès du Prophète ainsi de l'Imam 'Ali, est appelée " le Confluent des deux lumières " (majma' al-nûrayn), celle qui reflète le lieu de rencontre des deux aspects du chiisme à savoir l'aspect prophétique (nubuwwa) et l'aspect imamite (wilâya) [2].
Sa lignée, ses épithètes et ses attributs
Le père de Fâtima Zahrâ est Prophète de l'Islam et sa mère est Khadîja fille de Khuwaylad b. Asad b. 'Abd al-Uzzâ b. Qusay b. Kilâb[3].
Il est rapporté au sujet du nom de Fâtima que celui-ci fut dérivé d'un des noms d'Allah, al-Fâtir (le Créateur) inscrit sur le Trône divin (al-'arsh).[4].
Fâtima a plusieurs attributs comme : Zahrâ, Siddîqah, Tâhirah, Râziah, Marziah, Mubârakah et Batûl. Parmi tous ces attributs, le plus connu est Zahrâ, qui vient souvent avec son nom Fâtima ou une combinaison arabe de Fâtima-t-a-Zahrâ'. Zahrâ remplace même parfois son nom, et signifie : Lumineuse, Radieuse. [5]
On lui attribue aussi des surnoms dont les plus connus sont : Um-Abîhâ (la mère de son père), Um-al-A'imah (la mère des Imams), Um-al-Hasan (la mère de Hasan), Um-al-Husayn (la mère de Husayn) et Um-al-Muhsin (le mère de Muuhsin)[6].
Sa naissance et son martyre
Le lieu de naissance de Fatimâ fut la maison du Prophète à la Mecque [7]. Mais il y a des divergences entre les chiites et sunnites à propos de la date de sa naissance. Les sunnites considèrent cette date cinq ans avant la mission du Prophète, durant l'année de la reconstruction de la Ka'ba. Mais Kulaynî écrit dans Usûl al-Kafi qu'elle est née cinq ans après la mission du Prophète[8].
Par ailleurs Ya'qubî écrit :
Fatimâ eut 23 ans au moment de son décès (martyre)[9].
Si on l'admet, sa naissance remontera à l'année de la mission du Prophète. Ce qui est conforme à l'avis de Shaykh at-Tûsî qui considère que Fatimâ avait 13 ans lors de son mariage avec ‘Ali (ce qui fut cinq mois après l'immigration à Médine)[10].
Il existe, dans les sources chiites et sunnites, de différents récits à propos de la conception de Fatimâ.
Il est rapporté que le Prophète prit, d'après l'ordre de Dieu, une retraite conjugale de quarante jours durant laquelle il passa son temps à faire des prières, des supplications et des jeûnes, ensuite il fit une ascenions aux cieux et se nourrit des nourritures célestes, puis il descendit auprès de Khadîjah. Ce fut ainsi que la lumière de Fatimâ se posa dans l'être de Khadîjah[11].
Les sources chiites et sunnites sont d'accord sur l'année du décès de Fatimâ, et la considère le 11ème année de l'hégire (632 de l'ère chrétienne). Mais il y a des désaccords sur le jour de sa mort. Certains le définissent 24 jours après la mort du Prophète, d'autre, huit mois plus tard. Parmi les chiites, la plupart pensent qu'elle n'a vécu que trois mois après la mort de son père[12]. Si on admet cela, considérant que la date de la mort du Prophète est le 28 Safar, la date de la mort de Fatimâ serait le 3 jumâdi al-thânî [13].
Vu tous ces désaccords sur la date de la naissance et de la mort de Fatimâ, il y a évidemment autant de désaccords sur son âge au moment de son martyre. Dans l'ensemble de sources, son âge est variant entre 18 et 35 ans. Dans deux rapports assez crédibles attribués à l'Imam Sâdiq et à l'Imam Bâqir, elle eut 18 ans et quelques mois au moment de sa mort. Ainsi, sa naissance devrait être cinq ans après la la mission du Prophète et sa mort, 11 ans après l'immigration [14].
Son enfance
Fatimâ Zahrâ fut élevée dans la maison de son père et éduquée par lui-même. Son enfance coïncidait le début de l'Islam, donc les conflits entre les polythéistes et les musulmans, ainsi que les contraintes nombreuses imposées aux musulmans. Ce fut donc une période très chargée d'épreuves complexes de persécutions [15]. Ce fut dans la même époque que le boycott économique et social, et donc la famine, la soif et la souffrance furent imposés au Prophète et ses partisans dans la sèche et ardente vallée de Shi'b abî-Tâlib [16].
Les êtres les plus chers à Fatimâ, à savoir sa mère Khadîjah et son grand oncle Abû Tâlib (les soutiens les plus importants de Muhammad) sont morts à cette même époque. Et ce fut à cette époque qu'on surnomma Fâtima, Um-Abîha (la mère se son père). Par ses soutiens et compactions pour son père, un surnom qui montre d'ailleurs sa grande place auprès du Prophète[17].
Elle fut encore très jeune quand le Prophète et ses compagnons ont immigré à Yathrib (Médine ou en arabe: مدینة النبی ). Fâtima rejoignit son père peu après son départ. D'après Balâdhirî : Ziyd b. Hâritha et Abû Râfi' étaient chargés accompagner Fâtima et Um-Kulthûm de la Mecque à Médine [18]. Mais d'après Ibn Hishâm ce fut Abbâs b. 'Abd al-Muttalib qui l'accompagna[19]. Ya'qubi écrit à ce propos qu'elle est arrivée à Médine en compagnie de 'Ali b. Abî Tâlib[20].
Les sources chiites confirment l'avis de Ya'qubî[21]. Parmi ces sources on peut mentionner Amâlî de Shaykh at-Tûsî dans lequel il écrit que le Prophète s'était arrêté à Qubâ' et n'entrait pas à la ville de Médine et disait: "Je n'y entre pas jusqu'à ce que mon cousin (c'est-à-dire ‘Ali ) et ma fille arrivent".
Selon la même source, en plus de Fâtima, la mère de l'Imam ‘Ali, Fatima bint Asad ainsi que Fâtima fille de Zubayr b. Abd al-Muttalib étaient avec eux [22].
Son mariage
Plusieurs musulmans prétendaient épouser Fâtima dont des grandes figures de l'Islam et importants compagnons du Prophète , comme Abâbakr, Umar, 'Abdul Rahman b. 'Awuf, etc. Mais le Prophète ne les acceptait pas, et disaient en leurs réponses: "Fâtima est trop jeune encore". D'autre musulmans du groupe de Ansâr ont également prétendu épouser Fâtima, mais le Prophète leur disait:
"L'affaire du mariage de ma fille, Fâtima, est avec Dieu et personne d'autre. S'Il veut, s'Il le considère bien, cela se fera. J'attends donc la volonté de Dieu انی انتظر بها القضاء.
Alors quand ‘Ali prétendit, le Prophète accepta, et dit à Fâtima:
"Je te fais épouser le premier musulman". en arabe : زوّجتکِ أقدم الاُمة اسلاماً
Le mariage de ‘Ali et Fâtima fut durant la deuxième année de l'hégire à Médine. La dot de Fâtima fut plus ou moins de 400 Dirham. ‘Ali a vendu un des ses objets pour obtenir cette somme. Il y a des désaccords à propos de la nature de cet objet. Certains historiens disent que ce fut son armure, d'autres disent que ce fut un chameau, la peau de mouton ou un manteau de Yémen.
En tous cas il prépara cette somme et la déposa auprès du Prophète. Le Prophète la prit, et sans la compter en donna une part à Bilâl, et lui dit: "Achète avec cet argent un bon parfum pour ma fille". Il donna ensuite le reste à Abûbakr et lui dit: "Prépare pour ma fille avec cette argent se dont elle a besoin". Il fit accompagner 'Ammâr Yasir et quelques autres personnes avec Abûbakr pour qu'ils préparent le trousseau de Fâtima.
Shaykh at-Tûsî écrit à propos de détails du trousseau que ce fut constitué d'une robe de 7 Dirham, un foulard de 4 Dirham, une robe de bain en noir et tissé à Khaybar, un lit de feuille de palmier, deux matelas couverts de draps housses de coton dont un remplis de fibre de palmier et l'autre de laine de mouton, quatre oreillers de housses en cuir de Ta'if remplis d'une plante qu'on nommait "paille mecquoise", un rideau en laine, un tapis tissé en paille de Hajr (en endroit au centre de Bahreïn). Un petit moulin, un bassin en cuivre, une gourde en cuir, une gourde d'eau, une vase en bois, un seau profond pour traire le lait, une aiguière plaquée d'une résine particulière (nommée zoft), une cruche verte et quelques poteries.
Quelques jours après le mariage, l'éloignement de Fâtima sembla difficile au Prophète, il pensa alors à héberger les mariés chez lui. Il voudrait que le seul souvenir de sa femme bien aimée Khadija, son seul soutien, Fâtima, soit auprès de lui, sauf que maintenant sa fille était l'épouse de ‘Ali et devrait rester auprès de son époux. Il voudrais donc leur faire une place chez lui, mais ce fut fort difficile puisque chez lui vivaient deux autres femmes: Aïsha et Sudah. Haritha b. Na'man un de ses compagnons le sut, vint chez lui et lui dit : Mes maison sont toutes près de chez toi. Tout ce que j'ai, t'appartient. Dieu est témoins que je préfère que tu prennes ce que j'ai plutôt qu'il reste à moi.
Le Prophète lui dit alors:
Que Dieu te récompense!
A partir de ce jour-là, ‘Ali et Fâtima ont aménagé dans une des maisons de Haritha près de la maison du Prophète.
Sa vie familiale
Fâtima était très simple dans des manières vestimentaires ainsi que dans sa manière de vivre. Elle faisait tous ses travaux ménagèrs elle-même. Et s'occupait seule elle-même de ses enfants (elle ne demandait pas l'aide des nourrisses).
Ibn Sa'd a rapporté de l'Imam 'Ali:
Le jour où j'ai épousé Fâtima, notre tapis était une simple peau de mouton, sur laquelle nous dormions la nuit, et le jour nous nourrissions notre chameau, notre seul servant.
'Ali dit à un homme de Banu Sa'd:
Voudrais-tu que je te raconte une histoire de Fâtima et moi? Fâtima fut l'être le plus cher aux yeux de son père. (Mais) dans ma maison elle a tellement puisé de l'eau, et filtré tellement le blé avec ses propres mains que la trace de cela était dessinée sur ses mains. [...] elle a tellement balayé que ses tenues ont pis la couleur de la terre.
Il est rapporté qu'un jour le Prophète vint chez 'Ali et Fâtima et leur montra tant d'affection, et demanda à Fâtima:
Comment trouves-tu ton mari? Fâtima dit: Il est le meilleur des maris. Ensuite il confia Fâtima à 'ALi et 'Ali à Fâtima. 'Ali dit: Dieu est témoin que depuis ce jour-là jusque-là où Fâtima était en vie, je n'ai rien fait pour ne pas la mettre en colère, je ne l'ai jamais obligée à quoiqu'il soit, elle non plus, ne m'a jamais dérangé ni jamais désobéi, en fait tout moment où je la regardais, toute ma tristesse disparaissait.
Il est dit que dans leur vie commune, Fâtima avait pris la charge des affaires de l'intérieur de la maison et la préparation de la nourriture, et 'Ali s'occupait des affaires de l'extérieur de la maison et fournissait tous les matériaux nécessaires pour la maison.
Il est intéressant de citer une anecdote à ce propos :
Après la bataille de Uhud, on informe Fâtima que son père a été blessé sur le champ de guerre ; elle se lève, prend de l'eau et de la nourriture, et va avec un groupe de femme au champ de bataille. Les femmes donnent de l'eau aux blessés, elles soignent leurs blessures; et Fâtima lave les blessures de son père, mais c'était une hémorragie et saignements qui ne s'arrêtait pas! Elle brûla un bout de tissu et mit sa cendre sur la blessure pour arrêter le saignement. Dans cette bataille, le Prophète a perdu son oncle, Hamza, ainsi que plus de soixante-dix de ses compagnons.
On dit qu'après cet événement, d'après Vâgedi, Fâtima allait tous les deux ou trois jours au champ de cette guerre, et pleurait sur les tombes des martyrs et priait pour eux.
Ses enfants
Fâtima eut des enfants de 'Ali, dont deux fils Hasan (née la troisième année de l'hégire) et Husayn (née la quatrième année de l'hégire) et deux filles Zaynab et Um-Kulthûm. Parmi les historiens, personne ne doute l'existence de ces quatre enfants.
Certains historiens ont écrit d'un troisième fils de Fâtima, appelé Muhsin.
Mus'ab Zubayrî (mort en 236 H.) auteur de La lignée de Quraysh n'a pas parlé de Muhsin. Mais Balâdhurî (mort en 279 H.) écrit que Fâtima avait cinq enfants y compris Muhsin. Il écrit que Muhsin est mort très jeune. Il écrit même que quand Muhsin est née, le Prophète demanda à Fâtima: Comment vous l'avez appelé? Elle répondit: Son nom est Muhsin.
'Ali b. Ahmad b. Sa'îd Andalusie (384H. - 465H.) auteur du "Jamharat al-Ansâb al-Arabe" écrit aussi que Muhsin est mort de base âge. Tabarî également écrit que cela avait était rapporté que Fâtima avait un cinquième enfant, nommé Muhsin et dit qu'il est mort très jeune.
Par contre le Shaykh Mufîd considère que Fâtima avait seulement quatre enfants. Mais il parle d'un enfant qu'elle portait, et qui est mort dans son ventre dont elle avait nommé Muhsin.
Dans certaines sources chiites, il est indiqué que cet enfant, nommé Muhsin dans le ventre de sa mère (Fâtima), est mort avant sa naissance à cause des troubles que Fâtima subissait dans les jours tourmentés à suite de la mort du Prophète.
Sa colère contre Abûbakr et Umar
Suite à la mort du Prophète, Abûbakr, prenant le pouvoir, donna l'ordre de possession de l'héritage du Prophète (héritage ici a un sens très général, et veut dire tout ce qu'un père laisse pour ses enfants y compris ce qu'il leur donne à son vivant). Lorsque Fâtima dit qu'elle était la fille du Prophète, et devrait héritait de son père comme tout enfant, Abûbakr lui dit:
" J'ai entendu du Prophète : " Nous, les prophètes, ne laissons pas d'héritage. Ce qu'on laisse est la charité ".
Ce hadith attribué à son père a tellement choqué Fâtima qu'elle se demanda :
"Comment cela se fait que moi même étant sa fille et sa seule héritière n'ai jamais entendu cette phrase de lui. Et que même 'Ali, qui était le plus proche de lui, plus que vous, n'est pas au courant de cet avis non plus".
Ce fut la motivation de Fâtima de prendre la parole dans la mosquée du Prophète devant les Muhâjirûn et les Ansâr. Son discours nommée Khutba Fadakyyah, est un discours très ferme, appuyé sur les versets Coraniques autour du sujet de l'héritage, et accuse Abubâkr.
Non seulement les Ulémas chiites, mais aussi d'après certains savants sunnites, le Prophète recevant le verset coranique de : وَآتِ ذَا الْقُرْبَىٰ حَقَّه (traduction : donne son droit au Proche (...). Sourate : XVII, Le voyage Nocturne ou les fils d'Israël, Al-'Isrâ', traduction de R. Blachère) avait donné le jardin de Fadak à Fâtima.
D'après ce qui est écrit dans Sahîh Bukhârî, la phrase que Abûbakr a attribué au Prophète, a tellement tourmenté Fâtima qu'elle a retournée son visage de Abûbakr, et elle ne l'a plus jamais regardé, jusqu'à sa mort.
Ibn. Qutayba écrit :
"Fâtima était très vexée et enragée contre Abûbakr, donc Umar et Uthmân vinrent à la porte de sa maison pour la consoler. Ils demandèrent l'autorisation pour entrer. Elle ne la leur accorda pas. Ils allèrent donc chez l'Imam 'Ali et lui demandèrent son aide. Il les amena à la maison chez Fâtima. Fâtima retourna sa tête, regarda le mur et ne leur répondit pas leur salutation. Abûbakr prononça certaines phrases, et ensuite Fâtima leur dit :
" Si je vous cite une phrase du Prophète que vous connaissiez, vous aller l'admettre?" Ils dirent : "oui!". Fâtima dit : " Avez-vous entendu cette phrase du Prophète qui dit : Le contentement de Fâtima est mon contentement à moi, la colère de Fâtima est ma colère à moi. Donc qui aime ma fille Fâtima, il m'aimera, qui contente Fâtima, me contentera, qui l'enrage, m'enragera." Ils dirent: "oui! nous avons entendu cette phrase". Elle leur dit " Je prends donc les anges de Dieu comme témoins que vous deux, vous m'avez enragée, vous ne m'avez pas contentée. Si je vois le Prophète, je lui porterai ma plainte contre vous!".
Ensuite, Abûbakr parla un peu, mais Fâtima lui dit :
" Je jure en Dieu que je te maudirai à la fin de chaque prière que je fais".
La colère de Fâtima dans cette histoire a surtout beaucoup d'importance à cause de son lien très privilégié avec le Prophète et ce dernier hadith du Prophète qu'elle a cité à Abûbakr.
En plus, Abûbakr ici est confronté à un autre problème qui se pose, celui de démentir la réclamation de la fille du Prophète. Cette question est très problématique parce que d'après le verset coranique nommé Tathîr (verset de la purification), Fâtima est considérée comme immaculée de tout mal (ne pouvait pas mentir).
Analyse de l’événement de Fadak
L'Âyatullâh Sadr considère, dans son livre Fadak fî Al-Tâtrîkh, que l'événement de Fadak est un événement politique, et écrit :
" Le discours de Fadak tel qu'il est présenté par Fâtima est l'apparition de deux camps contrastifs, celui de l'Islam et de la mécréance (kufr), celui de la fois (imân) et celui de l'hypocrisie (nifâq), et celui du texte évident (nass) et celui du conseil (showrâ).
Il continue dans le même livre en écrivant que Fadak est le secret et le symbole d'un objectif important, il est révolutionnaire contre un pouvoir qui a été planifié à Saqîfa Banî Sâ’ida par le triple de Abûbakr, 'Umar et Abû'Ubayd Jarrâh juste après la mort du Prophète. L'Âyatullâh Sadr pense que l'objectif de Fâtima n'était pas seulement de réclamer son droit à un bout de terrain mais elle allait au-delà de cela. D'après lui Fâtima a développé sa lutte contre ce pouvoir à travers six étapes:
L'envoi d'un représentant auprès de Abûbakr afin de réclamer son héritage (y compris Fadak)
Son intervention directe et sa négociation ferme avec Abûbakr
La prise de parole et le discours de Fadak dans la mosquée du Prophète le dixième jour de la mort du Prophète
Ses discours fermes pour les femmes de Ansâr et Muhâjirûn
Ses négociations courtes avec Abûbakr et 'Umar quand ils se rendirent chez elle pour lui présenter leurs excuses ; et la déclaration de sa colère contre eux.
La rédaction d'un testament dans lequel elle exprime son mécontentement contre eux, et où elle annonce qu'elle ne voudrait pas qu'ils soient présents à ses funérailles et à son enterrement.
D'après le livre de l'Âyatullâh Sadr, ce fut Fâtima qui commença ce mouvement contre la prise du pouvoir par les trois califes, et non pas 'Ali.
Il écrit dans le même livre :
" Le commencement de ce mouvement par Fâtima avait deux éléments cruciaux : l'un comprend les aspects affectueux de l'évènement. Puisque, en tant que la fille bien aimée du [Prophète, Fâtima avait plus de notoriété auprès du peuple et pouvait mieux influencer leurs affections.
L'autre comprend un aspect politique, puisque si c'était 'Ali qui commençait le mouvement, cela aurait déclencher une guerre civile, un soulèvement des croyants contre le pouvoir, qui aurait versé du sang et divisé la communauté des musulmans.
D'après lui, le fait que 'Ali, même après avoir pris le pouvoir, n'a pas suivi l'affaire de Fadak, montre également que Fadak en soi n'avait pas beaucoup d'importance pour eux, sauf par le rôle socio-politique qu'il avait déjà joué.
Shahîdî, dans son analyse du discours de Fadak de Fâtima écrit :
"Il est clair qu'on a nié l'essence de sa parole, et on l'a réduit à une réclamation de l'héritage. Alors qu'elle n'a pas fait ce discours pour quelques palmiers et quelques kilos de blé! des gens (la famille du Prophète) qui donnent leur propres nourritures aux pauvres, ne pleurent pas jamais pour la future nourriture de leurs enfants! Ce qu'elle voulait préserver, fut la sunna et la justice! Elle redoutait le retour de l'ignorance endormie sous la couverture de l'égalité de l'Islam! Le retour des fiertés tribales! Puisque parmi les musulmans il y avait beaucoup de gens qui l'étaient devenu par apparence et après avoir fait autant de guerre qu'ils pouvaient et puisqu'ils n'avaient pas d'autre choix."
Par ailleurs, 'Ali b. Muhanâ' 'Alawi, l'auteur de I'alâm al-nisâ' écrit : "La raison pour laquelle Abubakr et Umar ont pris la possession de Fadak était de priver 'Ali de ses revenus et donc de l'affaiblir pour qu'il ne puisse pas se battre pour le califat.
Ses prières
L'Imam Sâdiq a rapporté de son père et lui de son père a propos du dit de Hasan b. 'Ali :
"Ma mère resta éveillée toute la nuit de jeudi à vendredi sur l'autel de prière. Quand elle priait, elle en faisait pour les hommes et les femmes croyants. Mais elle ne disait rien pour elle-même. Je lui ai demandé un jour : Ma mère pourquoi vous ne faites pas de prière pour vous? Elle m'a répondu : "Mon fils, le voisin est toujours prioritaire. "
Les prières de Fâtima sont connus sous le nom de "tasbîhât-e Fâtima" (les supplications de Fâtima). Elles sont aussi bien reconnues par chiites que par les sunnites. Elles sont constitués de " trente quatre fois "Allah u Akbar" الله اکبر, trente trois fois Subhân allah سبحان الله, et trente trois fois Alhamdulillâh الحمد لله".
Seyed b. Tâwûs a cité des supplications de Fâtima qu'elle recitait après chaque prière.
Hasan Basri, un grand sage sunnite écrit : " Parmi ce peuple, plus adorateur (Abid) que Fâtima n'est pas venu au monde. Elle restait en prière tellement que ses pied enflait ".
Son martyre et son testament
La mort de son père (Prophète), l'injustice que son mari ('Ali) a subi, la perte de droit, et plus important que tout: les bouleversements apparus suite à la mort du Prophète dans les traditions fondées par lui, ont blessé l'âme et le corps de Fâtima (s). D'après les documents historiques, elle n'avait pas de problème de santé avant la mort du Prophète, ses faiblesses ont apparus ensuite.
D'après le récit de Abû Basîr rapporté de l'Imam Sâdiq (a), Muhsin, l'enfant que Fâtima portait au moment de la mort du Prophète, est mort dans son ventre suite à un coup de fourreau de l'épée que Qunfudh (le servant de 'Umar) lui a donné selon l'ordre de son maître; Fâtima (a) est ensuite tombé gravement malade ce qui a abouti à sa mort (connu comme en martyre pour les chiites).
Précisons également que dans des sources aussi bien chiites que sunnites on parle également de la menace de 'Umar de mettre du feu à sa maison. Ce fait, le fait de coincer Fâtima entre la porte et le mur et cogner la porte contre elle, le fait de casser son côté, de donner de coup de pied dans son ventre, etc. sont mentionnés comme des causes de sa mort.
Ses dernières paroles
Fâtima était malade et dans le lit quand un groupe de femmes sont allées à sa visite. Elles lui demandèrent : Ô! fille du Prophète! comment vas-tu? Que fais-tu avec cette maladie?
Elle répondit assez longuement à cette question et dit :
"Je jure devant Dieu que je n'aime pas votre monde! que je déteste vos hommes! j'ai testé leur intérieur comme leur extérieur, et je suis mécontente de ce qu'ils ont commit ! Ils sont comme des lames rouillées et émoussés, tantôt avançant tantôt reculant! ils sont les maîtres de la pensé sombre et insuffisante! Ils ont acheté la colère de Dieu, et ils demeureront dans le feu éternel de l'enfer. Je leur ai confié obligatoirement le travail; je les ai chargé de la honte de l'injustice; que la malédiction soit sur ces ruses; qu'ils restent loin de la miséricorde de Dieu. Honte sur eux!
Pourquoi ils n'ont pas laissé le Droit placé à son centre? pourquoi ils n'ont pas laissé le califat basé sur ses piliers de la prophétie? ce lieu fut le lieu de l'ange Gabriel; et cette responsabilité fut à 'Ali qui est conscient (savant) des affaires du monde et de la religion. Ce qu'ils ont commit est certainement une erreur, une perte évidente. Ils n'ont pas voulu d'Ali, puisqu'ils ont gouté de la douleur de sa lame et puisqu'ils ont vu sa force de résistance; puisqu'ils ont vu comment ils les attaquent, et combien il ne veut pas faire de compromis avec les ennemis de Dieu".
Elle continue :
"Je jure devant Dieu que s'ils avait laissé 'Ali faire la tâche que le Prophète lui avait confié, il les aurait conduit facilement sur le chemin droit, et aurait partagé à chacun son droit de sorte que personne ne se serait trouvé endommagée, et chacun auraient recueilli le résultat de son acte. Les assoiffés de la justice auraient été comblés de sa source de justice, et les mesquins seraient devenus braves dans le champs de sa grandeur. S'ils avaient fait ainsi, je jure à Dieu que les portes de la miséricorde de la terre et du ciel leurs auraient été ouvertes. Mais ils n'ont pas fait! Bientôt Dieu les sanctionnera en réponse de ce qu'ils ont commit.
Venez! et entendez! C'est merveilleux le temps qui cache de nombreux surprises en son sein, et qu'il sort les uns près les autres! Mais pourquoi, dites moi vraiment pourquoi, vos hommes ont fait ainsi? avec une apparence d'amitié! ils sont oppressifs avec les amis, et ils seront coincés finalement dans la sanction de leur propre oppression. Ils ont laissé la tête et se sont collés à la queue! ils ont suivi les vulgaires et ont laissé le sage! la malédiction aux ignorants et aux délinquants! ceux qui apprécient leurs propres délinquance. Honte sur eux! Celui qui appelle les gens au chemin droit qui mérite-t-il d'être suivi? ou celui qui ne sait même pas son propre chemin? Comment jugez-vous cela? Je jure à votre Dieu qu'ils ont fait ce qu'ils ne devaient pas faire!"
Son inhumation et le expressions de ‘Ali
Les savants chiites disent à l'unanimité que le corps de la fille du Prophète a été enterré dans la nuit. D'après Ya'qûbï, il y a eu seulement Salmân le perse, Abûdhar et (d'après certains) 'Ammâr présents à son inhumation. Amâlï Tûsï rapporte une anecdote également à propos du Prince des croyants, 'Ali b. Abî Tâlib: il écrit qu'en réponse de la proposition de son oncle, 'Abbâs b. 'Abd al-Muttalib d'organiser une grande cérémonie funéraire pour Fâtima, 'Ali répond que Fâtima lui a demandé de l'enterrer en cachette.
Ibn Sa'd (un des savants sunnite) aussi a rapporté des récits d'après lesquels Fâtima a été enterrée dans la nuit, et ce fut 'Ali qui l'a enterrée. Balâdhurï a écrit également la même chose dans deux récits. Bukhârï, pareil, écrit :
" son mari l'enterra dans la nuit et n'a pas permit que Abûbakr soit présent auprès du corps du Fâtima.
Kulaynî, muhaddith et un des grands savants chiites dont le livre fait parti des sources les plus anciennes, écrit : Lorsque Fâtima décéda, le Prince des croyants l'enterra en cachette et effaça les traces de sa tombe. Il se tourna ensuite vers la tombe du Prophète et lui dit :
"Ô Messager de Dieu! Nous te saluons, ta fille qui vient à ta rencontre et qui dort sous la terre à ton côté, et moi-même!
Dieu a voulu qu'elle te rejoigne plus tôt que les autres.
Après elle, ma patiente arrive à son terme, et ma maitrise de moi s'en va. Mais je n'ai d'autre choix que d'être patient, comme j'ai du l'être après ton départ!
Puisque la patiente dans l'adversité est ta tradition!
Ô Messager de Dieu! Tu es mort sur ma poitrine!
Je t'ai mis au sein de la terre avec mes propres mains! le Coran nous annonce que la fin de la vie de chacun est le retour à Dieu. Aujourd'hui le dépôt (amânat) retourne à son maître, Zahrâ est parti de mon côté et s'est endormi à ton côté! Ô Messager de Dieu!
Après elle la terre et le ciel me semblent laids, et le chagrin ne quitte pas mon cœur!
Mes yeux restent sans sommeil et mon cœur déchiré de tristesse jusqu'à ce que Dieu me fasse résider à ton côté!"
"La mort de Zahrâ fut un coup qui a blessé mon cœur et qui a rendu constant mon chagrin; et aussitôt éperdu mon union! Je porte ma plainte à Dieu, et je confie ta fille à toi!
Elle te dira comment, après toi ton peuple lui ont fait d'oppression! Demande lui tout ce que tu veux! dis lui tout ce que tu veux! Pour qu'elle ouvre le secret de son cœur à toi! pour qu'elle sorte le sang (la souffrance) qu'elle a avalé; Dieu, le meilleur arbitre, jugera entre elle et les oppresseurs! Salut que je te fait est du respect et non pas de la plainte, il est de la passion et non pas de l'ennui.
Si je vais ce n'est pas parce que je suis fatigué et dérangé, et si je reste ce n'est pas parce que je doute en promesse de Dieu. Je patiente puisqu'il a promis aux patients, j'attend sa récompense puisque tout est de Lui et pudique la patiente est Bien.
Si ce n'était par inquiétude de la domination des oppresseurs je resterais pour toujours à côté de ta tombe, et je pleurerais des larmes comme un ruisseau à ce malheur! Dieu est témoin que ta fille va en terre en cachette.
Ce n'est encore que quelques jours de ta mort! Ton nom est encore dans toutes les paroles! qu'on a volé son droit, qu'on a volé son héritage. Je te confie le malheur de mon cœur, et je me contente le cœur en pensant à toi, que le salut de Dieu soit à toi et que le salut et le paradis de Dieu soit à Fâtima!"
Ses vertus et sa supériorité
Dans différentes sources sunnites est rapporté à propos du Prophète qu'il a dit à Fâtima : "Dieu se met en colère pour ta colère,
Dieu se contente par ton contentement" ان الله یغضب لغضبك ویرضي لرضاك [23].
Dans les mêmes sources il est rapporte du Prophète :
"O Fâtima! N'es tu pas contente d'être la Maîtresse des femmes du monde, la Maîtresse des femmes de ce peuple, et la Maîtresse des croyantes?" .[24].
Précisons également que l'expression de "Maîtresse des femmes du monde" (سیدة نساء العالمین) est utilisé pour Fâtima de par 'Ali dans ses paroles à sa tombe. [25].
infaillibilité
Dans Mustanad de Ibn Abî-hanbal sont cités des récits rapportés du Prophète dans lesquels il exprime des verset coraniques comme :
إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّـهُ لِيُذْهِبَ عَنكُمُ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا
(le verset de la purification/Ayat al-Tathîr):
Sourate XXXIII Les Factions. Al-'Ahzâb, Traduction : Dieu veut seulement écarter de vous la souillure! Ô membres de la Maison [du Prophète]! et [il veut] vous purifier totalement [26].
et il précise que "eux" sont Fâtima son époux et ses deux fils [27].
Le même auteur (Ibn Abi Hanbal) rapporte dans Fadâ'il a-Sahâbih que le Prophète, pendant six mois, lors de sa sortie matinale pour faire la prière passait par la maison de Fâtima et appelait : " Ô Gens de la Maison! (ey ahl al-bayt!), prière! prière! Ô Gens de la Maison! "Dieu veut seulement écarter de vous la souillure! Ô membres de la Maison [du Prophète]! et [il veut] vous purifier totalement" (cf. verset de la purification).
Pour les savants chiites ce verset de la purification (verset 33 de la sourate Al-'Ahzâb/Les Factions) est une preuve coranique confirmant l'infaillibilité et l'impeccabilité des cinq personnes de la Maison du Prophète dont Fâtima. [28].
Muhaddatha
Il existe de divers hadiths supposant le fait que Fâtima était une Muhaddatha (ce mot arabe signifie littéralement lieu de descente de la parole révélée, et cela est utilisé pour une personne avec qui à parlé l'ange [ou les anges], communément elles sont deux à savoir Fâtima et la Vierge Marie).
Dans certains récits est rapporté que durant les derniers jours de la vie du Prophète certains anges ont pu parler avec Fâtima [29].
D'après ces récits, Fâtima a également eu une conversation avec l'ange Azrâël (en arabe: ملك الموت, 'Azra'il: l'ange de la mort) - celui qui avait l'autorisation d'entrer à la maison du Prophète. Mais la réputation de Fâtima comme Muhaddatha est lié à son tahdith (littéralement signifie : renouvèlement de la réception de la parole révélée) après la mort du Prophète, dont l'ensemble est édité ensuite sous le nom de Mush'af Fâtima [30].
Précisons également que le Shaykh al-Sadûq rapporte de l'Imam Sâdiq que la raison pour laquelle on considère Fâtima comme Muhaddatha est que les anges descendaient et parlaient à elle, comme ce que fut avec la Vierge Marie [31].
Références
1. ↑ Shahîdî, Zindigânî e Fâtima Zahrâ, p. 123
2. ↑ voir Amir-Moezzi, Le guide divin, 2007, p.74
3. ↑ Shahîdî, Zindigânî e Fâtima Zahrâ, p. 21
4. ↑ Voir Ibn Bâbivayh, 'Ilal, bâb 116, p. 135, in : Amir-Moezzi, le guide divin, 2007, p. 78
5. ↑ Shahîdî, Zindigânî e Fâtima Zahrâ, p.33
6. ↑ Majlisî, Bihâr, vol. 43, p. 16; Ibn Shahrâshûb, Manâqib, vol. 3, p. 132; Qommî, Bayt al-ahzân, p. 12.
7. ↑ Âyatî, p.35
8. ↑ Kulaynî, vol1 , p.153
9. ↑ Ahmad b. Abî Ya'qûb, Tarîkh-e Ya'qubî, Traduction de Ibrâhîm Âyatî, vol1, p512
10. ↑ Âyatî, Tarîkh-e Payâmbar-e Islam, p. 35-36. (cité de Misbâh al-Mutahajjid, p. 561)
11. ↑ Mahallâtî, Zindigânî ye Hazrat-e Fatima va dukhtarân-e ân Hazrat p. 7-8
12. ↑ Muqaddasî, p156-157
13. ↑ Muqaddasî, p. 17
14. ↑ Muqaddasî, p. 173-174
15. ↑ Shahîdî, ibid. pp. 35-39
16. ↑ Shahîdî, ibid. pp. 39-45
17. ↑ Shahîdî, ibid. p. 42
18. ↑ Ansâb al-Ashrâf, pp. 414 et 269, cité par Shahîdî, ibid. p. 42
19. ↑ Ibn Hishâm, vol1, p29, cité par Shahîdî, ibid. p42
20. ↑ Ya'qubi, vol2, p31, cité par Shahîdî, ibid. p43
21.↑ Shahîdî, ibid. p43
22. ↑ At-Tûsî, Al-Amâlî, édité par Bihrâd al-Ja'farî, 'Ali-Akbar al-Ghaffârî, Téhéran, Eslamiyeh, 1380/2001, pp. 694-695
23. ↑ Al-mustadrak 'ala al-sahîhîn: 167/3- 4730; Asad al-ghâba : 224/7; Al-asâba: 378/4; Tahzîb al-tahzib: 469/12, Raqam 2860; Majma' ul-Zavâ'id: 203/9; Zakhâ'i al-Uqbâ:p.39; Maqtal al-Husayn lil-Khaârazmî: 52/1; Tazkarat al-Khavâs : p.310, Kifayat al-Tâlib l-Kinji: p. 364; Al-sharaf al-Mu'abbid: p.125, cité dans Muntakhab fada'il al-Nabî wa ahli baytihi 'alayhum al-salâm min a-sahâh al-satata wa qayrahuma min al-kutûb al-mu'tabara 'inda ahl al-sunna, p 263.
24. ↑ Al-mustadrak 'ala al-sahîhîn: 170/3 - 4740; Sahih Muslim 57/5 - 99; Asad al-ghâba 223/7 raqam 7175; cité dans Muntakhab fada'il al-Nabî wa ahli baytihi 'alayhum al-salâm min a-sahâh al-satata wa qayrahuma min al-kutûb al-mu'tabara 'inda ahl al-sunna, p 265.
25. ↑ Kulayni, al-Kâfî, v. 1, chapitre : Muwalid al-Zahra, Téhéran: 1388 H. lunaire, pp. 381-382
26. ↑ Sourate XXXIII Les Factions. Al-'Ahzâb. Traduction de R. Blachère
27. ↑ Mustanad Ahmad, vol. 1, p. 331; Ibid. vol. 4, p. 292
28. ↑ Tabarsî, Tafsîr-e Majma' al-bayân, vol.8, p. 158
29. ↑ Ibn Shahr Âshûb, vol. 3, p. 116; Majlisî, vol. 22, pp.527-528
30. ↑ Rahman Sitâyish, pp.60-87
31. ↑ Al-Saduq, 'Ilal al-Shrâ'i', vol.1, pp.182
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