FATIMATOU-ZAHRA (as), LA FILLE DU NOBLE PROPHÈTE (sawa) (3) « AL-KAWTHAR»(3)

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FATIMATOU-ZAHRA (as), LA FILLE DU NOBLE PROPHÈTE (sawa) (3) « AL-KAWTHAR»(3)

FATIMATOU-ZAHRA, « AL-KAWTHAR»

Allah, l’Omniscient, a mentionné Fatimatou-Zahra (as) comme étant “Al-Kawthar”. Ce mot a beaucoup retenu l’attention de ceux qui réfléchissent, qui méditent, comme le suggère exactement le saint Coran, parole d’Allah. En effet, « qui a meilleure parole qu’Allah ? » La beauté et l’excellence de la parole d’Allah, depuis la toute petite lettre jusqu’aux mots, en passant par la ponctuation, etc., résident dans la réalité que notre Créateur est le seul capable de dire en une locution plusieurs évidences, simples ou complexes à saisir, tant dans leurs couleurs que dans leurs profondeurs indescriptibles.

Le mot coranique « Al-Kawthar » est donc d’une importance capitale, d’une profondeur à donner le vertige (mais, Dieu merci, les âmes croyantes et qui invoquent beaucoup Allah échappent au vertige). Situons-nous dans l’histoire et dans l’espace de la vie du noble Prophète (sawa) pour tenter de comprendre. Dans l’Arabie avant l’islam, la terrible tradition d’enterrer vivantes les filles nouvelles-nées était des plus assises. C’est comprendre, au regard de cette effroyable pratique sociétale, l’ampleur du malheur de notre Prophète (s’il n’avait été qu’un humain ordinaire) du fait que la volonté divine aura été qu’il ne laissera point d’héritier mâle. Vue à la loupe de cette effroyable pratique sociétale, l’honorabilité d’un homme était, en grande partie, tributaire des descendants mâles qu’il laissait après sa mort.     

Rappelons-le, nous sommes toujours dans l’Arabie avant l’islam où la naissance d’une fille n’est jamais un bonheur dans une famille ; c’est plutôt un triste évènement, une malédiction même. Alors, sans frémir le moins du monde, on enterre tout simplement vivante la fille nouvellement née en croyant - quelle abjection !-, se débarrasser d’un motif de chagrin, d’opprobre social, de honte.

Là-bas, dans cette Arabie, l’honneur et la gloire d’un homme sont tributaires des enfants mâles qu’il laisse derrière lui, preuve de la continuité de sa lignée, de son nom.

C’est donc dans une telle circonstance et dans une telle atmosphère impie que le noble Prophète Mouhammad (sawa) vint à perdre son dernier enfant mâle.

Il va sans dire que se lève contre lui une furieuse tempête de moqueries multiples, que s’abattent sur lui des avalanches d’ironies. Nous voyons bien aujourd’hui, plus de quatorze siècles plus tard, le rictus des sourires narquois des contemporains incroyants de notre vénéré Prophète Mouhammad (sawa), nous voyons bien la rigueur de leurs sarcasmes les plus morbides qui peuvent fendre et faire saigner le cœur le plus tendre et le plus pieux. Pour les ennemis de notre Prophète (sawa), ça y est, les jeux sont désormais faits : Mouhammad (sawa) est tout simplement "foutu" car, voilà quelqu’un qui prétend recevoir la Révélation, qui affirme que l’Archange Gabriel vient régulièrement le visiter, et qui est brusquement, si ce n’est  brutalement, totalement abandonné par Son Allah qu’il dit pourtant être capable de tout, mais qui se révèle incapable de lui assurer une descendance pérenne!

On peut donc conspuer à souhait un tel Prophète : "ah ! ah ! ah ! oh ! oh ! oh !" Même chez nous encore, tout homme qui meurt en ne laissant derrière lui que des filles est considéré comme n’avoir pas été particulièrement favorisé par la nature. On se lamente sur son cas en disant : « Dommage, il a vécu seulement pour agrandir d’autres familles!» (par le mariage de ses filles). De même, toutes les femmes souhaitent, dans leur for intérieur, donner à leurs maris au moins un enfant mâle, sans quoi elles souffriraient doucement dans leurs cœurs de mères. Ceci est vrai ici comme ailleurs.

Ceci est même vrai dans les milieux les plus pieux. Le saint Coran nous en donne un exemple éloquent. La famille d’Imran a sans doute voué à Allah un culte sincère et assidu. Par la force de l’invocation, Allah bénit l’heureux couple qui avait tardé à enfanter. Et lorsque vint l’heureuse nouvelle de la grossesse, quelle ne fut la joie de la femme d’Imran :

« La femme d’Imran dit :

‘’Mon Seigneur !

Je te consacre ce qui est dans mon sein.

Accepte-le de ma part.

Tu es, en vérité, Celui qui entend et qui sait’’. » (Coran, Sourate III, verset 35).

Après avoir accouché, cette joie première, attendue du reste avec fébrilité, on s’en doute, va vite laisser la place à une sorte de doute, de déception post- délivrance. La femme d’Imran voulait  très certainement un garçon, et voilà qu’Allah contrarie son souhait.

« Après avoir mis  sa fille au monde, elle dit :

‘’Mon Seigneur ! J’ai mis au monde une fille’’.

-Allah savait ce qu’elle avait enfanté,

un garçon n’est pas semblable à une fille. »

La femme d’Imran, malgré tout, garde sa confiance en Allah :

« …‘’Je l’appelle Marie’’

Je la mets sous Ta protection, elle et sa descendance,

contre Satan, le Réprouvé’’  

Son Seigneur accueillit la petite fille

en  lui faisant une belle réception.

Il la fit croître d’une belle croissance

et Il la confia à Zacharie… » (Coran, Sourate III, verset 37…).

Le reste du récit, émaillé de lourds soupçons de dépravation de la part de la noble Marie, est bien connu. En accordant à la femme d’Imran une fille qui suscita, en quelque sorte le scepticisme des heureux parents, Allah nous révèle le grand secret qu’Il a mis de science certaine dans les femmes préservées. Marie, née de la femme d’Imran, sera celle qui donnera miraculeusement naissance à Issâ (Jésus Christ). Toute une leçon qui mérite d’être sans cesse apprise, assimilée et dissertée sainement.

La femme d’Imran confie donc à Allah sa fille (à la place de laquelle elle souhaitait un garçon) que le Seigneur des mondes envoya à elle et à son mari comme consolation. Elle l’a mise sous la protection d’Allah, elle et sa descendance, contre Satan, le Réprouvé. C’est bien cette descendance-là qui est quotidiennement citée dans la formule des invocations divines rappelée au moins cinq fois par jour dans les prières de certains de nos frères, formule de bénédictions divines connue sous le nom de « çolowat Ibrahimiya » ; et il est aisé de savoir que cette descendance-là, celle du grand Prophète Ibrahim (as),  est citée en parallèle, dans la formule en question, avec la descendance du noble Prophète Mouhammad (sawa). Ceci explique bien cela.

Or, le Prophète Mouhammad (sawa) a perdu ses deux fils morts à bas âge. Aubaine pour ses détracteurs, ses ennemis, non seulement de s’en réjouir, mais de se moquer surtout de lui  en le qualifiant de « abtar », c’est-à-dire de «sans postérité », celui qui ne laisse pas de trace, qui est un mutilé de la vie, comme on dirait aujourd’hui d’un tel malheureux, ‘’il a vécu pour rien’’ ou, pour parler comme nos frères Ivoiriens, ‘’il est mort cadeau’’. 

Pour les ennemis de Mouhammad (sawa), le noble Messager d’Allah demeurait bien le « abtar » (sans postérité) ; ils ne savaient pas qu’avec la naissance de l’honorable Dame s’ouvrirait bientôt le cycle de l’Imamat grâce à son béni mariage avec l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib (as), de laquelle union naîtront les deuxième et troisième Imams immaculés, Hassan et Hussein, et de ce dernier une descendance préservée de neuf Imams sanctifiés qui perpétueront, en tant que dépositaires du noble sang prophétique, la lignée sanctifiée de Mouhammad. Non, grâce à Allah, le Prophète n’est pas « abtar »! Sa descendance purifiée  demeure la gardienne vigilante et infaillible du message divin jusqu’à la fin des temps. Il est curieux que certains musulmans, lisant pourtant tous les jours la sourate ‘’Al-Kawthar’’ qui leur dit clairement que ce sont plutôt les ennemis du Prophète (sawa) qui seront sans postérité aucune, continuent à dire que Mouhammad (sawa) n’a laissé aucune postérité et que les familles chérifiennes (les Sayyid justement issus de sa progéniture par le mariage de Ali et Fatima) sont une imposture ! Soubhanallâh ! Soubhanallâh ! Soubhanallâh !

Plaise à Allah qu’ils se rendent compte, vite, que ‘’Al-Kawthar’’, ce sont les Ahlul Bayt (Gens de la Maison, Demeure prophétique) : « … En vérité, Dieu ne veut autre chose, que faire partir de vous la souillure, ô Gens de la maison, et vous purifier totalement » (Coran, sourate 33, verset 33).

Le cycle de l’imamat, ouvert par Ali Ibn Abi Tôlib (as) et qui se boucle, à la finale, par son noble descendant Mouhammad Ibn Al Hassan, le Mahdi attendu (actuellement en grande occultation), est le prolongement naturel du cycle de la prophétie clos par le Prophète Mouhammad (sawa). Ceci est un autre débat.

Et voilà qu’Allah Lui-même se charge de répondre aux ennemis de son noble Prophète (sawa), en bloquant net leurs torrents de moqueries, de sarcasmes, et d’injures mêmes, par la révélation de la sublime sourate coranique ‘’Al Kawthar’’ (la Profusion, l’Abondance) qui annonce la prochaine venue au monde d’une Dame honorée, Fatima, qui perpétuera sa noble lignée. Voici, avec tous ses secrets, sa profondeur ésotérique, son éloquence, etc., la dense et superbe sourate de seulement trois versets :

«Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux,

Oui, Nous t’avons accordé la profusion (l’abondance).

Pour ton Seigneur, donc, célèbre l’Office (la prière rituelle) ; et immole(à Sa gloire)

Oui, celui qui te hait, le voilà, le sans-trace !» (c’est ton ennemi qui sera sans postérité aucune). 

Alors naquit Fatimat-Zahra (as) pour être « Al-Kawthar » ou la Profusion, l’Abondance. Les commentateurs chevronnés du saint Coran abordent le « Al-Kawthar » avec un immense espoir. De toute évidence, il s’agit d’une source intarissable de bonheur ou une profusion des bonheurs des mondes. On parle également de « Al-Kawthar » comme étant un fleuve au paradis pour étancher la soif des élus ; eau bénie donc.

La métaphore divine peut nous renvoyer à l’immensité des eaux terrestres et célestes, l’eau étant ce produit indispensable à la vie, toutes choses elles-mêmes ayant été créées à partir de l’eau. Cette notion d’eau en tant qu’élément indispensable à la vie, pour peu qu’on y prête attention,  revient bien à propos dans le saint Coran. En effet, demander pardon à Allah pour accéder au bonheur est pour nous une donnée essentielle, un cadeau divin. De l’autorité du noble Prophète (sawa), nous savons que les Ahloul Baït (as), c’est-à-dire les « Gens de la Maison » prophétique sont la porte de la rémission de nos péchés.

Parler des « Gens de la Maison » prophétique revient à mentionner les 14 infaillibles dont l’unique femme faisant partie est Fatimatou-Zahra (as). Notre espoir de rémission de nos péchés et notre espérance d'accéder  au paradis éternel se trouvent ainsi logés dans le secret des 14 infaillibles, dont Fatimatou-Zahra (as). On remarquera que ces Gens distingués, élus, sont aussi appelés « Arche de Noé ». Or, c’est dans la sourate Noé que le Grandiose Prophète (as) invite son peuple à demander pardon à Allah : « … J’ai donc dit : ‘’Implorez pardon,  de votre Seigneur,- Il reste grand pardonneur, vraiment,-pour qu’Il vous envoie la nuée qui tombe abondamment en pluie, et qu’Il vous aide de biens et d’enfants, et vous assigne des jardins et vous assigne des ruisseaux… » (Coran, sourate 71, versets 10-11). Pluie, jardins, ruisseaux, n’est-ce pas l’eau, le fleuve paradisiaque qui alimente peut-être tous les cours d’eau de la création ? « Al-Kawthar » s’entend sans doute ainsi.

Telle est aussi Fatimat-Zahra (as), à la fois fille, épouse, mère et grand-mère des Arguments infaillibles d’Allah sur Ses créatures enclines aux péchés....

 
 
AMADOU DIALLO

Directeur de l’Agence « Djannatou Ahlil Bayt » et du journal « La Sakina-Achoura » (République du Mali)
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