LE MARIAGE
....Nous avons tantôt parlé du mariage de Fatima avec Ali Ibn Abi Tôlib. L’évènement eut lieu en l’an 2 de l’Hégire (624). Le noble Prophète qualifia ainsi ce lien sacré : « Cette affaire est conforme à la volonté de Dieu. Nul autre qu’Ali n’était digne d’épouser Fâtima.»
Pour comprendre le sens de cette assertion prophétique, il faut savoir que, auparavant, d’autres musulmans parmi les plus connus, notamment Omar et Abou Bakr, avaient eu à demander la main de Fâtima, mais le noble Prophète (sawa) leur avait toujours répondu invariablement : « J’attends la décision d’Allah. »
C’est que, de par la volonté divine, et rien d’autre que par la volonté divine, Fâtima portera le destin et l’avenir de la foi, car d’elle seront issues les sublimes personnalités exemptées de péchés, les Ahlul Bayt (Gens purifiés de la Demeure prophétique), à qui est immuablement dévolue la guidance saine et pieuse de l’humanité.
C’est donc un couple béni prédestiné qu’Ali Ibn Abi Tôlib et Fâtima étaient appelés à former, un foyer pieux à fonder et à entretenir pour préparer les lits aux flots de la Profusion (de l’Abondance). Dès le début de leur vie commune, Ali et Fâtima s’en remirent au noble Prophète (sawa) pour la répartition des tâches entre eux. C’est ainsi que le vénérable Messager (sawa) chargea Ali des responsabilités extérieures comme apporter le bois ou puiser l’eau, et Fâtima des tâches intérieures comme moudre le blé ou l’orge et faire le pain. Ce partage des tâches était déjà souple, Ali et Fâtima le rendirent plus élastique : Ali secondait, en effet, Fâtima lorsqu’il le pouvait, de même qu’en l’absence d’Ali, Fâtima se chargeait des tâches extérieures. Ali dira de son aimable et pieuse épouse : «Lorsque je rentrais à la maison et que je regardais Fâtima, tous mes soucis s’évanouissaient »(Manaqib, Kharazmi, p. 256). Et encore : « Par Dieu, je n’ai jamais rien fait qui courrouce Fâtima, et Fâtima ne m’a jamais mis en colère » (Manaqib, Kharazmi, p. 256). Bienheureux couple qui doit nous inspirer, nous et nos épouses !
Un de nos amis a dit un jour publiquement que si Dieu n’avait pas fait subir au Prophète et aux siens les affres de la pauvreté, aucun pauvre n’aurait accepté l’Islam. Il n’a peut-être pas tort. Pour Ali et Fâtima, comme pour Mouhammad, la vie n’a pas été que de roses, loin s'en faut. Elle a même été rude pour eux. La pauvreté régnait sur leur quotidien comme sur celui des autres musulmans. Pour Fâtima particulièrement, les tâches ménagères étaient fort pénibles. A propos, on rapporte que le noble Prophète (sawa), voyant un jour Fâtima vêtue d’un vêtement rêche et en train de tourner la meule de sa main, tout en allaitant son enfant, lui dit, les larmes aux yeux : « Ma fille ! Endure l’amertume de la vie à titre de préliminaire à la douceur de l’au-delà… » (Bihar Anwâr, t. 43, p. 85- 86).
De l’union d’Ali et Fâtima naquirent quatre enfants : Hassan, Hussein, Zaynab et Oum Koulthoum. Un cinquième, qui aurait eu le nom de Mohsen s’il avait vu le jour, ne naîtra pas. Des agresseurs ayant fait irruption sur la maison de Fâtima et Ali en la bousculant vulgairement sont à la base de la mort de la fille du noble Prophète (sawa) et de la perte de son enfant Mohsen qu’elle portait dans ses entrailles. Il y a là une histoire que tout musulman doit chercher à connaître.....
AMADOU DIALLO
Directeur de l’Agence « Djannatou Ahlil Bayt » et du journal « La Sakina-Achoura » (République du Mali)
Directeur de l’Agence « Djannatou Ahlil Bayt » et du journal « La Sakina-Achoura » (République du Mali)