Mouharram
Départ des captifs de Kerbala de Koufa vers la Syrie 61/680
Ibn Ziyad envoya un messager à Yazid pour l'informer qu'al-Husayn ('a) et ceux de sa compagnie avaient été tués, que ses enfants étaient à Kufa et qu'il attendait ses ordres pour savoir quoi faire d'eux. Dans sa réponse, Yazid lui a ordonné de les lui envoyer ainsi que les têtes coupées.
Ibn Ziyad a ordonné à Zajr Ibn Qays et Abu Burda Ibn 'Awf al-Azdi ainsi qu'à Tariq Ibn Zabyan de diriger une bande de Kufians chargés d'avoir porté la tête coupée d'al-Husayn et de ceux tués avec lui à Yazid.
Ils étaient suivis par 'Ali Ibn al-Husayn ('a) dont les mains étaient attachées à son cou en compagnie de sa famille dans un état dont la vue ferait frissonner la peau de n'importe qui.
Avec eux se trouvaient Shimr Ibn Thul-Jawshan, Mujfir Ibn Thu'labah al-'A'idi, Shabth Ibn Rab'i, 'Amr Ibn al-Hajjas, en plus d'autres hommes. Ils ont reçu l'ordre de monter les têtes sur des lances et de les afficher partout où ils allaient.
les soldats et les agents de 'Ubayd Allah b. Ziyad a monté les captifs sur des howdahs découverts et les a déplacés de ville en ville, et les a traités comme des captifs infidèles.
L'Imam al-Sajjad (a) a été cité : "Ils m'ont monté sur un chameau maigre estropié avec un howdah en bois qui n'avait pas de natte dedans, tandis que la tête de l'Imam al-Husayn (a) était au sommet d'un lance et les femmes étaient derrière moi et les lances étaient autour de nous. Si l'un de nous versait une goutte de larme, ils le frappaient à la tête avec les lances; jusqu'à ce que nous arrivions à Damas. Lorsque nous sommes entrés à Damas, j'ai entendu quelqu'un crier : O peuple de Damas ! Ce sont les captifs d'une maison maudite !"
Départ des captifs de Kerbala de Koufa vers la Syrie 61/680
Ibn Ziyad envoya un messager à Yazid pour l'informer qu'al-Husayn ('a) et ceux de sa compagnie avaient été tués, que ses enfants étaient à Kufa et qu'il attendait ses ordres pour savoir quoi faire d'eux. Dans sa réponse, Yazid lui a ordonné de les lui envoyer ainsi que les têtes coupées.
Ibn Ziyad a ordonné à Zajr Ibn Qays et Abu Burda Ibn 'Awf al-Azdi ainsi qu'à Tariq Ibn Zabyan de diriger une bande de Kufians chargés d'avoir porté la tête coupée d'al-Husayn et de ceux tués avec lui à Yazid.
Ils étaient suivis par 'Ali Ibn al-Husayn ('a) dont les mains étaient attachées à son cou en compagnie de sa famille dans un état dont la vue ferait frissonner la peau de n'importe qui.
Avec eux se trouvaient Shimr Ibn Thul-Jawshan, Mujfir Ibn Thu'labah al-'A'idi, Shabth Ibn Rab'i, 'Amr Ibn al-Hajjas, en plus d'autres hommes. Ils ont reçu l'ordre de monter les têtes sur des lances et de les afficher partout où ils allaient.
les soldats et les agents de 'Ubayd Allah b. Ziyad a monté les captifs sur des howdahs découverts et les a déplacés de ville en ville, et les a traités comme des captifs infidèles.
L'Imam al-Sajjad (a) a été cité : "Ils m'ont monté sur un chameau maigre estropié avec un howdah en bois qui n'avait pas de natte dedans, tandis que la tête de l'Imam al-Husayn (a) était au sommet d'un lance et les femmes étaient derrière moi et les lances étaient autour de nous. Si l'un de nous versait une goutte de larme, ils le frappaient à la tête avec les lances; jusqu'à ce que nous arrivions à Damas. Lorsque nous sommes entrés à Damas, j'ai entendu quelqu'un crier : O peuple de Damas ! Ce sont les captifs d'une maison maudite !"
Pendant tout le trajet entre Karbala jusqu'a Koufa et ensuite Damas, Sayida Zaynab(as) avait couvert les yeux de Roqaya(as) la fille de l'imam Al Hussein(as) avec un tissu (qui n'avait que 3ans, et 4 ans selon d'autres Riwayats..). pour ne pas qu'elle les voit les têtes sur les lances.
Roqaya était très attacher a l'imam Al-Hussein (as) elle avait pour habitude de lui étendre son Tapis de prière à chaque heure de Prière. . De ce fait elle avait gardé entre ses petites mains la natte de prière de son cher Père ? elle refusait que quelqu'un la touche .. même en fuyant les ennemis, aussi quand ils les avaient pris en captivité elle l'avait gardé précieusement sur elle ..
La caravane des captifs s'était remise en marche, toujours précédée des têtes des Martyrs. Mais plus question de procession triomphale! Obeidullah avait ordonné aux gardes d'emprunter les pistes les moins fréquentées, de peur que des Chiites de l'Imam Hussein ne tentent de délivrer les prisonniers et de venger les Martyrs. Les gardes avaient aussi pour instruction d'être sans pitié avec les femmes et les enfants. L'Imam Ali Zayn Abidine, qui était toujours malade, suivait difficilement. Une lourde chaîne reliait ses pieds à son cou.
Pendant cette interminable traversée des déserts de Mésopotamie et de Syrie, il arriva que Soukeina tombe de son chameau. Zaynab, qui se trouvait sur le chameau voisin donna l'alarme. Les gardes ne lui prêtèrent aucune attention. En désespoir de cause, Zaynab dirigea son regard vers la tête de l'Imam Hussein, toujours en tête du cortège, toujours au bout d'une pique:
-Hussein mon frère, tu m'as demandé de veiller de mon mieux sur Soukeina. Mais elle est tombée de sa monture, et je ne puis rien faire pour lui venir en aide!
Après quoi elle demanda à Dieu d'avoir pitié d'elle, et de secourir la malheureuse enfant....
La traversée du désert de Syrie, parsemé de buissons épineux, fut pour l'Imam Ali Zayn Abidine un supplice épouvantable. D'autant plus que les monstres à forme humaine qui menaient la caravane le forçaient à lutter de vitesse avec les chameaux marchant d'un pas soutenu! La nuit, on s'arrêtait à peine quelques heures, et pendant que les gardes festoyaient, les malheureux captifs recevaient à peine de quoi ne pas mourir de soif et de faim.
Une nuit, la caravane fit halte près d'un ermitage. Le moine qui vivait là avait passé toute sa vie en prière et en méditation, et dans l'adoration de Dieu. Chamir confia les têtes à sa garde, certain qu'elles ne risqueraient pas d'être volées. Un simple regard au visage de l'Imam Hussein convainquit l'ermite qu'il s'agissait là de la tête d'un Saint. Il la prit avec lui et la garda à son chevet pendant qu'il prenait quelque repos. Il vit en songe tous les Prophètes et les Anges descendre du Ciel et se promener sur la tête qui reposait près de lui...
Il s'éveilla, et se demanda ce qu'il devait faire. Il décida d'interroger le chef de la caravane au sujet de l'identité des personnes décapitées et des femmes et des enfants qu'ils détenaient prisonniers. Il sortit donc de son ermitage, réveilla Chamir, et le questionna. Chamir lui révéla que c'était le petit-fils du Prophète Mohammad, qu'il avait refusé de reconnaître l'autorité de Yazid, et qu'il avait été tué pour cette raison, en même temps que ses parents et ses partisans. Il lui dit que les captifs étaient les survivants de la Famille du Prophète sawas, et qu'ils étaient conduits auprès de Yazid qui déciderait quel châtiment devait leur être infligé. Au comble de l'indignation le saint homme s'écria:
- Que la Malédiction de Dieu soit sur vous! Ne réalisez-vous pas l'horreur du crime dont vous vous êtes rendus coupables en décapitant le petit-fils de votre Prophète? Nul doute que cet homme était un grand Saint! Honte à vous, lâches! Non contents de l'ignominie que vous avez commise, vous brutalisez des femmes sans défense et des enfants innocents!
Chamir, qui était déjà de fort mauvaise humeur d'avoir été réveillé en pleine nuit, fut pris d'un accès de rage. Il saisit son épée et, d'un coup, trancha la tète de l'ermite. Il n'eut pas le moindre respect pour les injonctions du Saint Prophète concernant la protection qui doit être accordée à ceux qui se retirent du monde et vouent leur existence à la prière et à la pénitence. Mais celui qui avait montré tant de mépris pour la vie du petit-fils du Prophète, pouvait-il accorder quelque importance aux Commandements de l'Envoyé de Dieu?
Progressant à marche forcée, la caravane atteignit bientôt Damas. Elle fit halte devant les remparts qui ceinturaient la ville. Un messager fut envoyé au palais du Calife, pour recevoir les instructions de Yazid. Celui-ci avait été averti par Obeidullah des incidents qui s'étaient produits à Koufa. Il avait juré prudent de ne pas dévoiler l'identité des captifs, et avait fait répandre la rumeur qu'un prince arabe s'était révolté contre son autorité, qu'il avait affronté son armée invincible et avait été défait, avec ses quelques partisans. Un crieur public confirma officiellement cette nouvelle, précisant que pour servir d'exemple les têtes des coupables avaient été tranchées et apportées devant le Calife, en même temps que la famille du prince félon. La journée d'aujourd'hui était proclamée jour de fête, pour célébrer la victoire du Commandeur des Croyants.
On décora la ville à la hâte, on prépara le festin offert au peuple, et tous les courtisans et les ambassadeurs en poste à Damas furent convoqués à la grande réception qui devait avoir lieu le soir même au palais. Pendant que les préparatifs battaient leur plein, les captifs attendaient en plein soleil. Des groupes de curieux approchaient pour apercevoir les prisonniers qu'on menait au Calife. Le spectacle de ces femmes, et surtout des enfants, à moitié morts de faim et de soif, maigres à faire peur, enchaînés, couverts de poussière et de sang séché émut plus d'un témoin. Quelques-uns des curieux lancèrent aux enfants des dattes sèches, qu'on utilisait alors pour faire l'aumône.
Les malheureux enfants affamés se saisirent des dattes et s'apprêtaient à soulager leur faim, mais Zaynab et les autres femmes leur interdirent d'en manger une seule, et leur ordonnèrent de les renvoyer à ceux qui les lançaient. Zaynab, le visage toujours couvert d'un tissu prit la parole:
- Je vous remercie de votre sollicitude envers nos enfants affamés. Mais nous sommes la Famille du Prophète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit de manger les aumônes. En aucun cas il ne nous est possible de transgresser ses ordres.
Les gens étaient abasourdis d'entendre cette réponse. Ils ne savaient ce qui était le plus étonnant, du refus de laisser manger les enfants ou du fait que des membres de la Famille du Prophète soient captifs et dans un tel état. La rumeur s'enfla en ville, les interrogations et les suppositions allaient bon train....
Roqaya était très attacher a l'imam Al-Hussein (as) elle avait pour habitude de lui étendre son Tapis de prière à chaque heure de Prière. . De ce fait elle avait gardé entre ses petites mains la natte de prière de son cher Père ? elle refusait que quelqu'un la touche .. même en fuyant les ennemis, aussi quand ils les avaient pris en captivité elle l'avait gardé précieusement sur elle ..
La caravane des captifs s'était remise en marche, toujours précédée des têtes des Martyrs. Mais plus question de procession triomphale! Obeidullah avait ordonné aux gardes d'emprunter les pistes les moins fréquentées, de peur que des Chiites de l'Imam Hussein ne tentent de délivrer les prisonniers et de venger les Martyrs. Les gardes avaient aussi pour instruction d'être sans pitié avec les femmes et les enfants. L'Imam Ali Zayn Abidine, qui était toujours malade, suivait difficilement. Une lourde chaîne reliait ses pieds à son cou.
Pendant cette interminable traversée des déserts de Mésopotamie et de Syrie, il arriva que Soukeina tombe de son chameau. Zaynab, qui se trouvait sur le chameau voisin donna l'alarme. Les gardes ne lui prêtèrent aucune attention. En désespoir de cause, Zaynab dirigea son regard vers la tête de l'Imam Hussein, toujours en tête du cortège, toujours au bout d'une pique:
-Hussein mon frère, tu m'as demandé de veiller de mon mieux sur Soukeina. Mais elle est tombée de sa monture, et je ne puis rien faire pour lui venir en aide!
Après quoi elle demanda à Dieu d'avoir pitié d'elle, et de secourir la malheureuse enfant....
La traversée du désert de Syrie, parsemé de buissons épineux, fut pour l'Imam Ali Zayn Abidine un supplice épouvantable. D'autant plus que les monstres à forme humaine qui menaient la caravane le forçaient à lutter de vitesse avec les chameaux marchant d'un pas soutenu! La nuit, on s'arrêtait à peine quelques heures, et pendant que les gardes festoyaient, les malheureux captifs recevaient à peine de quoi ne pas mourir de soif et de faim.
Une nuit, la caravane fit halte près d'un ermitage. Le moine qui vivait là avait passé toute sa vie en prière et en méditation, et dans l'adoration de Dieu. Chamir confia les têtes à sa garde, certain qu'elles ne risqueraient pas d'être volées. Un simple regard au visage de l'Imam Hussein convainquit l'ermite qu'il s'agissait là de la tête d'un Saint. Il la prit avec lui et la garda à son chevet pendant qu'il prenait quelque repos. Il vit en songe tous les Prophètes et les Anges descendre du Ciel et se promener sur la tête qui reposait près de lui...
Il s'éveilla, et se demanda ce qu'il devait faire. Il décida d'interroger le chef de la caravane au sujet de l'identité des personnes décapitées et des femmes et des enfants qu'ils détenaient prisonniers. Il sortit donc de son ermitage, réveilla Chamir, et le questionna. Chamir lui révéla que c'était le petit-fils du Prophète Mohammad, qu'il avait refusé de reconnaître l'autorité de Yazid, et qu'il avait été tué pour cette raison, en même temps que ses parents et ses partisans. Il lui dit que les captifs étaient les survivants de la Famille du Prophète sawas, et qu'ils étaient conduits auprès de Yazid qui déciderait quel châtiment devait leur être infligé. Au comble de l'indignation le saint homme s'écria:
- Que la Malédiction de Dieu soit sur vous! Ne réalisez-vous pas l'horreur du crime dont vous vous êtes rendus coupables en décapitant le petit-fils de votre Prophète? Nul doute que cet homme était un grand Saint! Honte à vous, lâches! Non contents de l'ignominie que vous avez commise, vous brutalisez des femmes sans défense et des enfants innocents!
Chamir, qui était déjà de fort mauvaise humeur d'avoir été réveillé en pleine nuit, fut pris d'un accès de rage. Il saisit son épée et, d'un coup, trancha la tète de l'ermite. Il n'eut pas le moindre respect pour les injonctions du Saint Prophète concernant la protection qui doit être accordée à ceux qui se retirent du monde et vouent leur existence à la prière et à la pénitence. Mais celui qui avait montré tant de mépris pour la vie du petit-fils du Prophète, pouvait-il accorder quelque importance aux Commandements de l'Envoyé de Dieu?
Progressant à marche forcée, la caravane atteignit bientôt Damas. Elle fit halte devant les remparts qui ceinturaient la ville. Un messager fut envoyé au palais du Calife, pour recevoir les instructions de Yazid. Celui-ci avait été averti par Obeidullah des incidents qui s'étaient produits à Koufa. Il avait juré prudent de ne pas dévoiler l'identité des captifs, et avait fait répandre la rumeur qu'un prince arabe s'était révolté contre son autorité, qu'il avait affronté son armée invincible et avait été défait, avec ses quelques partisans. Un crieur public confirma officiellement cette nouvelle, précisant que pour servir d'exemple les têtes des coupables avaient été tranchées et apportées devant le Calife, en même temps que la famille du prince félon. La journée d'aujourd'hui était proclamée jour de fête, pour célébrer la victoire du Commandeur des Croyants.
On décora la ville à la hâte, on prépara le festin offert au peuple, et tous les courtisans et les ambassadeurs en poste à Damas furent convoqués à la grande réception qui devait avoir lieu le soir même au palais. Pendant que les préparatifs battaient leur plein, les captifs attendaient en plein soleil. Des groupes de curieux approchaient pour apercevoir les prisonniers qu'on menait au Calife. Le spectacle de ces femmes, et surtout des enfants, à moitié morts de faim et de soif, maigres à faire peur, enchaînés, couverts de poussière et de sang séché émut plus d'un témoin. Quelques-uns des curieux lancèrent aux enfants des dattes sèches, qu'on utilisait alors pour faire l'aumône.
Les malheureux enfants affamés se saisirent des dattes et s'apprêtaient à soulager leur faim, mais Zaynab et les autres femmes leur interdirent d'en manger une seule, et leur ordonnèrent de les renvoyer à ceux qui les lançaient. Zaynab, le visage toujours couvert d'un tissu prit la parole:
- Je vous remercie de votre sollicitude envers nos enfants affamés. Mais nous sommes la Famille du Prophète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit de manger les aumônes. En aucun cas il ne nous est possible de transgresser ses ordres.
Les gens étaient abasourdis d'entendre cette réponse. Ils ne savaient ce qui était le plus étonnant, du refus de laisser manger les enfants ou du fait que des membres de la Famille du Prophète soient captifs et dans un tel état. La rumeur s'enfla en ville, les interrogations et les suppositions allaient bon train....
Lorsque les captifs de Karbala arrivèrent à Damas, ils furent conduits, à travers le marché jusqu'à la grande mosquée des Omeyyades. Sur le trajet vers la cour de Yazid, un vieux syrien s’approcha des captifs et leur dit :
« Loué soit Allah, car Il vous a tué et détruit et éteint le feu de la révolte. » Il exprima ensuite ses souhaits et se tut. Imam Zaynoul Abidine (Ali ibn Hussein ibn Ali) (as) lui dit :« Avez-vous lu le Qur’an d’Allah ? » L’homme répondit que oui. Imam lui demanda :
« Avez-vous lu ce verset : "Dis : je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté" » ? (Surah as-Shura, 42:23.)
L’homme répondit : « Oui je l’ai lu. »
Imam (as) lui demanda ensuite : « Avez-vous lu cet autre verset : "Et donne au proche parent ce qui lui est dû" » ? (Surah al-Isra, 17:26)
L’homme répondit : « Oui, j’ai également lu celui-là. » Imam Sajjad (as) dit alors : « Nous sommes de cette famille là. »
Imam poursuivit : « N’avez-vous pas entendu ce verset : "Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut vous purifier pleinement." » (Surah al-Ahzaab, 33:33). L’homme répondit : « Et pourquoi ne l’aurais-je pas lu ? »
Imam dit alors : « Nous sommes ceux dont ce verset parle. »
En entendant cela, le syrien leva au ciel ses bras et dit : « Ô mon Dieu ! Je me dissocie des ennemies et des assassins de la descendance de Muhammad (saww). Je lis fréquemment le Saint Qur’an mais je n’ai jamais médité [réfléchi] sur cela jusqu’à aujourd’hui. »
L'ordre arriva enfin de conduire les captifs au palais. Quand ils parurent devant lui, Yazid ne put croire que c'était là la Famille du Prophète. Quoi, ces gens hagards, décharnés, presque des fantômes... Ces squelettes en haillons recouverts de poussière, saignant par endroits des dernières blessures infligées par les chutes ou les coups de fouet... Ces spectres enchaînés, affamés, épuisés...
- Omar fils de Saad! Tu t'es moqué de moi! Ce ne sont pas là les sœurs et les filles de Hussein... Où as-tu acheté ceux-ci, et où as-tu caché les autres?
Yazid était ivre. Il était assis sur un trône élevé. À ses pieds, dans un plat d'or massif, il avait fait placer la tête du petit-fils du Prophète. À la main, il tenait une coupe de vin qu'un échanson remplissait avant qu'elle soit vide. Yazid écumait de rage, les yeux injectés de sang. Omar fils de Saad se jeta à ses pieds.
- Aie pitié de moi, Commandeur des Croyants! Ton humble esclave a agi exactement selon tes ordres.
Ceux qui sont devant toi sont bien Zaynab et Koulsoum, les sœurs de Hussein, Omm Layla et Omm Rabab ses veuves, Soukeina et Roukayya ses filles, et les autres sont les parentes et les orphelins de ses proches et de ses Chiites. Et devant toi j'ai amené aussi Ali Zayn Abidine, le fils de Hussein.
Yazid regardait les captifs. Il ne pouvait dévisager les femmes qui, toutes, cachaient leur visage. L'une d'elles semblait en outre se cacher derrière une très vieille femme. Yazid la désigna du doigt:
- Celle-là là-bas qui se cache! Qui est-ce?
- Majesté, c'est Zaynab, répondit Omar, qui s'était relevé. C'est la fille d'Ali et de Fatima. La vieille qui la cache s'appelle Fizza. Elle se glorifie de se nommer elle-même l'esclave de Fatima et de Zaynab!
Yazid éructa:
- Je ne permets à personne de cacher mes prisonniers à ma vue. Chamir! Fais dégager la vieille, que je puisse contempler à loisir la fille de Fatima!
Chamir approcha, le fouet levé. Fizza, avisant les esclaves abyssins qui se tenaient, sabre au poing, derrière le trône du Calife, les interpella:
- O mes frères! Qu'est il advenu de votre sens de la fraternité et de votre honneur? Laisserez-vous molester devant vous, sans réagir, une vieille dame de votre peuple, une princesse de votre pays, alors que chacun de vous tient une arme à la main?
A ces mots de Fizza, plusieurs esclaves firent un pas en avant. L'un d'eux s'adressa à Yazid:
- Commandeur des Croyants! Dis à cet homme de ne pas lever son fouet sur notre princesse. Sinon le sang va couler à flots dans ton palais! Il avait beau être ivre, Yazid se rendit compte que l'homme parlait sérieusement. Ses esclaves se révoltaient! Le couard déguisé en prince paniqua. Il répondit, avec un large sourire:
- Mes fidèles serviteurs! Je suis fier de voir à quel point vous avez su conserver le sens de l'honneur. Je vous promets que personne ne maltraitera votre compatriote.
Yazid calma son angoisse en avalant encore un peu plus de vin. Il tremblait de fureur. Comment laver l'affront qu'il venait de subir publiquement? Autour de lui, des courtisans et ambassadeurs étaient rassemblés. Tous avaient été témoins de son humiliation. Dans la main qui ne tenait pas la coupe de vin, il avait une canne, ornée d'un pommeau en or. Il s'en servit pour frapper les lèvres de l'Imam Hussein. Yazid ricana:
- Ah, les jolies lèvres qu'a embrassées Mohammad! Comme mes ancêtres seraient heureux de contempler ce spectacle! Tous mes valeureux ancêtres qu'a tués Mohammad, de Badr jusqu'à Honayn! Leurs âmes doivent être contentes aujourd'hui en voyant que moi, Yazid, je les ai vengés en détruisant la famille de leur ennemi!
Les captifs restaient silencieux. Ni Zaynab, ni Ali Zayn Abidine ne voulurent s'abaisser à donner la réplique à l'ivrogne. Mais l'ambassadeur d'un pays étranger, écœuré, révolté par tant d'ignominie, se leva et dit:
-O roi ! J'aimerais savoir qui était l'homme dont la tête est à tes pieds, et quels crimes impardonnables il a commis pour que tu traites ainsi sa dépouille et sa famille, même après sa mort!
- Ce sont les gens de la Famille du Prophète de l'Islam! Ils ont osé défier mon autorité. Ces femmes et ces; enfants sont mes esclaves, et je vais leur faire subir un traitement que personne encore n'a jamais fait subir à un être humain. Ainsi, plus personne n'osera plus jamais lever le petit doigt contre moi!
L'ambassadeur était un homme instruit. Il avait aussi beaucoup étudié la vie et les Enseignements du Saint Prophète et de ses Descendants. Il réfléchit un moment. Pleinement conscient de ce que lui vaudrait ce qu'il allait dire, il laissa de côté toute diplomatie:
- O roi! Tu as commis le plus odieux des crimes contre ta Religion et contre l'humanité. Tu as massacré de la façon ta plus odieuse la Famille de ton propre Prophète, des gens qui étaient pieux et qui vivaient saintement! Tu traites leurs survivants plus brutalement que tu ne traiterais des animaux! Les gens de mon peuple me montrent du respect pour la seule raison que je suis le descendant de l'un de leurs Prophètes. Mais toi, tu es tombé dans la plus basse abjection!
Se tournant alors dans la direction d'Ali Zayn Abidine, il poursuivit:
-Ali fils de Hussein, ce que j'ai vu et entendu aujourd'hui m'a convaincu que ton père était la plus noble âme sur toute la surface de la terre, et le plus courageux des hommes pour avoir ainsi combattu l'injustice, la tyrannie et l'oppression. Je déclare ma Foi dans la Religion de ton père, cette Religion pour la défense de laquelle il a versé son sang. Je te choisis comme témoin de ma profession de Foi!
Un flot d'injures sortit de la bouche de Yazid. Il ordonna que l'on arrête l'ambassadeur et qu'on l'exécute séance tenante. Un silence pesant régnait maintenant. Tous les témoins étaient restés muets d'admiration devant le courage de l'ambassadeur et la vérité de ses paroles...
Yazid essayait de calmer ses nerfs. Il fallait absolument qu'il rétablisse son autorité en se vengeant sur quelqu'un. Il se leva, tendit le bras vers Ali Zayn Abidine. Il hurla:
- Toi ! C'est toi qui es responsable de tout cela! C'est toi qui as encouragé ce fou à m'insulter! Il se tut un instant, comme s'il essayait de réfléchir à travers les vapeurs de l'alcool.
- Je vais te faire trancher la tête ici même, devant moi! Devant tout le monde! Devant ta mère, et tes sœurs, et tes tantes, et tous les autres!
Il vida encore une coupe.
-Non, cette mort serait trop douce pour toi! Je vais te torturer pour que tu meures à peu. Je vais te faire souffrir ce que personne n'a encore jamais souffert. C'est toi-même qui viendras me supplier de t'achever! A ces mots, Yazid éclata de rire. C'était le rire hystérique d'un démon ivre, qui avait perdu tout contrôle de lui-même.
L'Imam Ali Zayn Abidine répondit, d'une voix faible mais claire et ferme:
- Yazid! Les tortures que tu nous as déjà infligées ne peuvent pas être surpassées en honneur par tout ce que ton esprit malade pourrait imaginer. Pour moi, la pire des tortures, c'est être en ta présence, avec les femmes de la Famille du Prophète, pour préserver leur visage de ton regard vicieux. Ne crois surtout pas que ni moi ni mes proches soyons effrayés ou intimidés par tes menaces. Nous, Gens de la Famille du Prophète, sommes éduqués depuis l'enfance pour être à même de supporter toutes les épreuves, toutes les souffrances. Ceux que Dieu aime, IL les soutient dans toutes les épreuves et, dans l'Au-delà, ils jouiront de Ses Faveurs!
Des murmures d'admiration s'élevèrent dans l'assistance. Tous étaient forcés de reconnaître qu'Ali Zayn Abidine était bien le digne descendant de l'Envoyé de Dieu. Yazid se rendit compte des sentiments qui animaient les gens présents. Il craignit que certains ne songent à le renverser pour installer sur le trône le fils de l'Imam Hussein. Le caractère rusé qu'il avait hérité de son père vint à son secours. Il éclata de rire.
- Ali, tu me blâmes! Mais n'est-ce pas Dieu Lui même Qui a fait mourir ton père? N'est-ce pas Dieu Qui l'a puni pour s'être rebellé contre le Commandeur des Croyants?
- Non tyran! Ne déforme pas les Versets coraniques. Ne change pas leur signification! Dans Son Infinie Sagesse, Dieu donne à chacun le temps et les occasions pour agir en bien ou en mal, avec justice ou en oppresseur. Le Châtiment Divin atteint toujours les tyrans, tôt ou tard! Le Saint Coran ne raconte-t-il pas les tribulations des Prophètes, qui ont souffert mille maux de la part des peuples auxquels ils avaient été envoyés?
« Loué soit Allah, car Il vous a tué et détruit et éteint le feu de la révolte. » Il exprima ensuite ses souhaits et se tut. Imam Zaynoul Abidine (Ali ibn Hussein ibn Ali) (as) lui dit :« Avez-vous lu le Qur’an d’Allah ? » L’homme répondit que oui. Imam lui demanda :
« Avez-vous lu ce verset : "Dis : je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté" » ? (Surah as-Shura, 42:23.)
L’homme répondit : « Oui je l’ai lu. »
Imam (as) lui demanda ensuite : « Avez-vous lu cet autre verset : "Et donne au proche parent ce qui lui est dû" » ? (Surah al-Isra, 17:26)
L’homme répondit : « Oui, j’ai également lu celui-là. » Imam Sajjad (as) dit alors : « Nous sommes de cette famille là. »
Imam poursuivit : « N’avez-vous pas entendu ce verset : "Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut vous purifier pleinement." » (Surah al-Ahzaab, 33:33). L’homme répondit : « Et pourquoi ne l’aurais-je pas lu ? »
Imam dit alors : « Nous sommes ceux dont ce verset parle. »
En entendant cela, le syrien leva au ciel ses bras et dit : « Ô mon Dieu ! Je me dissocie des ennemies et des assassins de la descendance de Muhammad (saww). Je lis fréquemment le Saint Qur’an mais je n’ai jamais médité [réfléchi] sur cela jusqu’à aujourd’hui. »
L'ordre arriva enfin de conduire les captifs au palais. Quand ils parurent devant lui, Yazid ne put croire que c'était là la Famille du Prophète. Quoi, ces gens hagards, décharnés, presque des fantômes... Ces squelettes en haillons recouverts de poussière, saignant par endroits des dernières blessures infligées par les chutes ou les coups de fouet... Ces spectres enchaînés, affamés, épuisés...
- Omar fils de Saad! Tu t'es moqué de moi! Ce ne sont pas là les sœurs et les filles de Hussein... Où as-tu acheté ceux-ci, et où as-tu caché les autres?
Yazid était ivre. Il était assis sur un trône élevé. À ses pieds, dans un plat d'or massif, il avait fait placer la tête du petit-fils du Prophète. À la main, il tenait une coupe de vin qu'un échanson remplissait avant qu'elle soit vide. Yazid écumait de rage, les yeux injectés de sang. Omar fils de Saad se jeta à ses pieds.
- Aie pitié de moi, Commandeur des Croyants! Ton humble esclave a agi exactement selon tes ordres.
Ceux qui sont devant toi sont bien Zaynab et Koulsoum, les sœurs de Hussein, Omm Layla et Omm Rabab ses veuves, Soukeina et Roukayya ses filles, et les autres sont les parentes et les orphelins de ses proches et de ses Chiites. Et devant toi j'ai amené aussi Ali Zayn Abidine, le fils de Hussein.
Yazid regardait les captifs. Il ne pouvait dévisager les femmes qui, toutes, cachaient leur visage. L'une d'elles semblait en outre se cacher derrière une très vieille femme. Yazid la désigna du doigt:
- Celle-là là-bas qui se cache! Qui est-ce?
- Majesté, c'est Zaynab, répondit Omar, qui s'était relevé. C'est la fille d'Ali et de Fatima. La vieille qui la cache s'appelle Fizza. Elle se glorifie de se nommer elle-même l'esclave de Fatima et de Zaynab!
Yazid éructa:
- Je ne permets à personne de cacher mes prisonniers à ma vue. Chamir! Fais dégager la vieille, que je puisse contempler à loisir la fille de Fatima!
Chamir approcha, le fouet levé. Fizza, avisant les esclaves abyssins qui se tenaient, sabre au poing, derrière le trône du Calife, les interpella:
- O mes frères! Qu'est il advenu de votre sens de la fraternité et de votre honneur? Laisserez-vous molester devant vous, sans réagir, une vieille dame de votre peuple, une princesse de votre pays, alors que chacun de vous tient une arme à la main?
A ces mots de Fizza, plusieurs esclaves firent un pas en avant. L'un d'eux s'adressa à Yazid:
- Commandeur des Croyants! Dis à cet homme de ne pas lever son fouet sur notre princesse. Sinon le sang va couler à flots dans ton palais! Il avait beau être ivre, Yazid se rendit compte que l'homme parlait sérieusement. Ses esclaves se révoltaient! Le couard déguisé en prince paniqua. Il répondit, avec un large sourire:
- Mes fidèles serviteurs! Je suis fier de voir à quel point vous avez su conserver le sens de l'honneur. Je vous promets que personne ne maltraitera votre compatriote.
Yazid calma son angoisse en avalant encore un peu plus de vin. Il tremblait de fureur. Comment laver l'affront qu'il venait de subir publiquement? Autour de lui, des courtisans et ambassadeurs étaient rassemblés. Tous avaient été témoins de son humiliation. Dans la main qui ne tenait pas la coupe de vin, il avait une canne, ornée d'un pommeau en or. Il s'en servit pour frapper les lèvres de l'Imam Hussein. Yazid ricana:
- Ah, les jolies lèvres qu'a embrassées Mohammad! Comme mes ancêtres seraient heureux de contempler ce spectacle! Tous mes valeureux ancêtres qu'a tués Mohammad, de Badr jusqu'à Honayn! Leurs âmes doivent être contentes aujourd'hui en voyant que moi, Yazid, je les ai vengés en détruisant la famille de leur ennemi!
Les captifs restaient silencieux. Ni Zaynab, ni Ali Zayn Abidine ne voulurent s'abaisser à donner la réplique à l'ivrogne. Mais l'ambassadeur d'un pays étranger, écœuré, révolté par tant d'ignominie, se leva et dit:
-O roi ! J'aimerais savoir qui était l'homme dont la tête est à tes pieds, et quels crimes impardonnables il a commis pour que tu traites ainsi sa dépouille et sa famille, même après sa mort!
- Ce sont les gens de la Famille du Prophète de l'Islam! Ils ont osé défier mon autorité. Ces femmes et ces; enfants sont mes esclaves, et je vais leur faire subir un traitement que personne encore n'a jamais fait subir à un être humain. Ainsi, plus personne n'osera plus jamais lever le petit doigt contre moi!
L'ambassadeur était un homme instruit. Il avait aussi beaucoup étudié la vie et les Enseignements du Saint Prophète et de ses Descendants. Il réfléchit un moment. Pleinement conscient de ce que lui vaudrait ce qu'il allait dire, il laissa de côté toute diplomatie:
- O roi! Tu as commis le plus odieux des crimes contre ta Religion et contre l'humanité. Tu as massacré de la façon ta plus odieuse la Famille de ton propre Prophète, des gens qui étaient pieux et qui vivaient saintement! Tu traites leurs survivants plus brutalement que tu ne traiterais des animaux! Les gens de mon peuple me montrent du respect pour la seule raison que je suis le descendant de l'un de leurs Prophètes. Mais toi, tu es tombé dans la plus basse abjection!
Se tournant alors dans la direction d'Ali Zayn Abidine, il poursuivit:
-Ali fils de Hussein, ce que j'ai vu et entendu aujourd'hui m'a convaincu que ton père était la plus noble âme sur toute la surface de la terre, et le plus courageux des hommes pour avoir ainsi combattu l'injustice, la tyrannie et l'oppression. Je déclare ma Foi dans la Religion de ton père, cette Religion pour la défense de laquelle il a versé son sang. Je te choisis comme témoin de ma profession de Foi!
Un flot d'injures sortit de la bouche de Yazid. Il ordonna que l'on arrête l'ambassadeur et qu'on l'exécute séance tenante. Un silence pesant régnait maintenant. Tous les témoins étaient restés muets d'admiration devant le courage de l'ambassadeur et la vérité de ses paroles...
Yazid essayait de calmer ses nerfs. Il fallait absolument qu'il rétablisse son autorité en se vengeant sur quelqu'un. Il se leva, tendit le bras vers Ali Zayn Abidine. Il hurla:
- Toi ! C'est toi qui es responsable de tout cela! C'est toi qui as encouragé ce fou à m'insulter! Il se tut un instant, comme s'il essayait de réfléchir à travers les vapeurs de l'alcool.
- Je vais te faire trancher la tête ici même, devant moi! Devant tout le monde! Devant ta mère, et tes sœurs, et tes tantes, et tous les autres!
Il vida encore une coupe.
-Non, cette mort serait trop douce pour toi! Je vais te torturer pour que tu meures à peu. Je vais te faire souffrir ce que personne n'a encore jamais souffert. C'est toi-même qui viendras me supplier de t'achever! A ces mots, Yazid éclata de rire. C'était le rire hystérique d'un démon ivre, qui avait perdu tout contrôle de lui-même.
L'Imam Ali Zayn Abidine répondit, d'une voix faible mais claire et ferme:
- Yazid! Les tortures que tu nous as déjà infligées ne peuvent pas être surpassées en honneur par tout ce que ton esprit malade pourrait imaginer. Pour moi, la pire des tortures, c'est être en ta présence, avec les femmes de la Famille du Prophète, pour préserver leur visage de ton regard vicieux. Ne crois surtout pas que ni moi ni mes proches soyons effrayés ou intimidés par tes menaces. Nous, Gens de la Famille du Prophète, sommes éduqués depuis l'enfance pour être à même de supporter toutes les épreuves, toutes les souffrances. Ceux que Dieu aime, IL les soutient dans toutes les épreuves et, dans l'Au-delà, ils jouiront de Ses Faveurs!
Des murmures d'admiration s'élevèrent dans l'assistance. Tous étaient forcés de reconnaître qu'Ali Zayn Abidine était bien le digne descendant de l'Envoyé de Dieu. Yazid se rendit compte des sentiments qui animaient les gens présents. Il craignit que certains ne songent à le renverser pour installer sur le trône le fils de l'Imam Hussein. Le caractère rusé qu'il avait hérité de son père vint à son secours. Il éclata de rire.
- Ali, tu me blâmes! Mais n'est-ce pas Dieu Lui même Qui a fait mourir ton père? N'est-ce pas Dieu Qui l'a puni pour s'être rebellé contre le Commandeur des Croyants?
- Non tyran! Ne déforme pas les Versets coraniques. Ne change pas leur signification! Dans Son Infinie Sagesse, Dieu donne à chacun le temps et les occasions pour agir en bien ou en mal, avec justice ou en oppresseur. Le Châtiment Divin atteint toujours les tyrans, tôt ou tard! Le Saint Coran ne raconte-t-il pas les tribulations des Prophètes, qui ont souffert mille maux de la part des peuples auxquels ils avaient été envoyés?
Yazid ne savait que répondre. Son esprit était trop imbibé d'alcool pour trouver une réplique. Un courtisan, toujours à l'affût d'obtenir une faveur, eut une idée pour faire baisser la tension qui montait dangereusement: Il s'avança vers le trône et, se prosternant aux pieds de Yazid, demanda:
- O Commandeur des Croyants! O mon Maître! J'implore ta Majesté de m'accorder une récompense pour les services que je lui ai rendus. Offre-moi en esclave Soukeina, la fille de Hussein.
Zaynab serra Soukeina dans ses bras. Elle répliqua:
- Pour qui te prends-tu, minable larbin de Yazid? As-tu perdu tout sens de la mesure? Crois-tu être d'un si haut naissance que l'on te donne en esclave la petite-fille du Prophète?
- Tais-toi, coupa Yazid! C'est moi qui décide ici, et je fais ce que je veux!
- Non, Yazid. Ce n'est pas toi qui commandes! Ni ici, ni ailleurs! Dieu ne te laisserait commettre une telle abomination que si tu rejetais publiquement l'Islam et embrassais une autre religion.
- C'est à moi que tu parles de la sorte? A moi, le Commandeur des Croyants? C'est ton père, qui est sorti de la Religion, et aussi ton frère!
- Tu mens, ennemi de Dieu! Tu te prétends le Commandeur des Croyants alors que tu ordonnes l'injustice, que tu combats la vertu, que tu opprimes les faibles sans défense! C'est dans la religion de mon grand Père et et de mon père que vous vous êtes guidé toi et ton père.
Le courtisan insista:
- Donne-moi cette fille...
Yazid le repoussa:
- Reste plutôt célibataire! Que Dieu te donne la mort!...
... Ali ibn Houssayn (as) demanda à Yazid :
« Comment penses-tu que le Saint Prophète (saww) réagirait en voyant l’état dans lequel nous sommes ? »
Tout le monde se mit à pleurer. Yazid ordonna à ce que les liens soient coupés. Les captifs furent ensuite alignés sur les escaliers de la mosquée (la Mosquée des Omeyyades) selon la coutume locale et les têtes sacrées des martyrs furent placés devant Yazid. Il se tourna ensuite vers al-Nu’man Ibn Bashir et dit :
« Louange à Allah qui l’a tué [en parlant d’Imam Houssayn (as)]. »
Al-Nu’man dit :
« Le commandeur des croyants Mu’awiyah a toujours été contre le fait de le tuer. »
Yazid rétorqua :
« Cela c’était avant qu’il se rebelle. S’il s’était rebellé contre le commandeur des croyants [Mu’awiyah], il l’aurait tué lui aussi. »
Yazid se tourna vers al-Sajjad (as) et lui demanda :
« Comment, toi Ali, considère ce qu’Allah a fait à ton père al-Houssayn ? »
Imam Sajjad (as) répondit :
« Je vois le décret d'Allah, l’Unique et le Seul Dieu, le plus Éxalté, avant la création des cieux et de la terre. »
Yazid consultat son entourage sur le sort d’Imam Sajjad (as). Il lui suggéra de le tuer. Imam al-Sajjad, Zayn al-’Abidin (as), dit alors:
« Ô Yazid! Ces hommes t’ont suggéré de faire le contraire de ce que la cour de Pharaon a conseillé à Pharaon en disant : « accorde lui et son frère un répit. » Ces gens qui te conseillent de nous tuer ont de bonnes raisons pour cela. »
Yazid demanda alors : « Pourquoi et quelles seraient ces raisons ? »
Imam (as) répondit :
« Ils étaient [la cour de Pharaon] les fils de femmes sobres alors que ceux-ci sont les enfants de femmes impudiques. Personne, hormis des enfants illégitimes, ne souhaiterait la mort des Prophètes et de leurs progénitures. »
En entendant cela, Yazid baissa la tête (par honte) et resta contemplatif pendant un petit moment. Dans le Kitabe Hawiay, on raconte que Yazid but du vin et en aspergea sur la tête bénie d’Imam Houssayn (as). Son épouse, Hind, se leva alors et nettoya la tête et le parfuma avec de l’eau de rose. La nuit, en rêve, elle vit la « Maitresse des femmes des mondes », Sayyeda Fatema Zahra (ahs) et lui présenta ses excuses pour ce qu’on avait fait subir à la tête de son fils en sa présence. Shaikh Mufid raconte que Yazid se tourna ensuite vers Imam Zaynoul Abidine (as) et lui dit :
« Ton père a refusé toute relation avec moi et a refusé de reconnaître mon droit. Il a par ailleurs contesté le royaume. Et donc tu vois ce qu’Allah lui a fait subir. »
Imam (as) a répondit :
« Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah » (Surah al-Hadeed, 57:22).
Yazid se tourna vers son fils Khalid et lui demanda de répondre mais il refusa de s’exécuter. Yazid lui-même rétorqua : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. » (Surah ash-Shura, 42:30.)
Imam Sajjad (as) répondit :
« Sache que ce verset ne fait pas référence à nous. Ce qui a été révélé en notre honneur est la chose suivante : "Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah, afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n’exultiez pour ce qu’Il vous a donné." (Surah al-Hadeed, 57:22-23.) Nous sommes ceux qui ne regrettent pas ce qui est advenu indépendamment de notre volonté et nous ne sommes pas non plus de ceux qui se réjouissent de ce qui nous est donné. »
On raconte dans Manaqib et d’autres livres d’histoire que Yazid s’est tourné vers Sayyada Zaynab (ahs) afin de l’inciter à prendre la parole. Mais elle fit un signe vers Imam Sajjad (as) en disant : « Il est notre maître et l’orateur de notre communauté. »
Imam Sajjad (as) dit alors : « Ne place pas la cupidité et la vénalité dans ton cœur à notre égard ; vous pourriez nous récompenser et nous pourrions vous honorer ; vous pourriez nous opprimer alors que nous pourrions éloigner de vous l’oppression. Allah est témoin que nous ne vous aimons pas et même que nous ne vous méprisons pas parce que vous ne nous aimez pas. »
Yazid dit alors : « Ô fils ! Tu dis vrai. Ton père et ton grand-père ont plutôt voulu acquérir la souveraineté. Louange à Allah qui les a tués et répandus leur sang. »
Imam Répondit : « La prophétie et l’imamat ont toujours été décrétés pour nos pères et nos ancêtres bien avant que tu sois né. »
On relate dans Biharul Anwar, tout comme l’auteur de Manaqib et d’autres le raconte, que Yazid ordonna qu’un pupitre soit préparé. Il appela ensuite un orateur. Il lui ordonna d’insulter Imam Houssayn (as) et Imam Ali (as) et de rendre compte de leurs actes devant l’assemblée. L’orateur avança vers le pupitre, pria et fit l’éloge d’Allah et insultât abondamment Imam Ali (as) et Imam Houssayn (as). Il continua en louant Mu'awiyah et Yazid, leur attribuant de nombreuses bonnes actions avant que Imam Zaynoul Abidine (as) l’interpelle vivement :
« Ô toi l’orateur ! Malheur à toi ! Tu as acheté la colère du Créateur en échange du plaisir de la créature. Tu auras ta place en Enfer. »
Il se tourna ensuite vers Yazid et dit :
« Me permets-tu d’aller à ce pupitre pour délivrer un discours pour le plaisir d’Allah le Grand qui apportera de bonnes récompenses aux gens dans l’assemblée ? »
Yazid refusa mais l’assemblée insista disant :
« Permets-lui de parler, peut-être apprendrons-nous quelque chose d’utile de sa part. »
Yazid répondit :
« Si je lui permets de s’exprimer il n’arrêtera pas avant de m’avoir humilié et la descendance d’Abou Sufyan. »
Son fils, Mu’awiyah, dit alors :
« O père. Que pourrait bien faire son sermon ? »
Yazid répondit :
« Il descend d’une famille qui a hérité du savoir et de l’éloquence, nourri depuis l’enfance par la sagesse en même temps que le lait. Et je crains que son sermon ne puisse engendrer la mutinerie et la révolte contre nous. »
Mais devant l’insistance croissante de l’assemblée, Yazid céda et autorisa Imam Sajjad (as) à prendre la parole.
« Louange à Allah qui n’a pas été engendré et l’Éternel qui n’a pas de fin. Il est le Premier dont le commencement n’a point de commencement et l’Ultime dont la fin n’a pas de fin. Tout est destiné à périr à part Lui. Il mesure les jours et les nuits et Il prépare les destinées. Béni soit Allah, l’Omnipotent et l’Omniscient. »
Imam continua ensuite :
« Ô vous les gens ! Allah nous a fait le don de six choses et nous a accordé sept faveurs. Allah nous a accordé le savoir, la patience, la mansuétude, l’éloquence, le courage et l’amour à notre égard dans le cœur des croyants. Et nous avons été honorés par le fait que le Prophète ayant autorité est des nôtres, son Vice-gérant est des nôtres, de même que le maître des martyrs (Hamza) et Ja’far, celui qui vole dans le Paradis tous comme les deux Sibtain (les deux Maîtres de la Jeunesse du Paradis) de cette nation sont des nôtres, tout comme le Mahdi (as) qui sera le pourfendeur de Dajjal.
O vous les gens ! Ceux qui me reconnaissent savent qui je suis et quant à ceux qui ne me connaissent pas, permettez-moi de leur dire qui je suis et de quelles lignée et ascendance je suis.
O vous les gens ! Je suis le fils de la Mecque et de Mina. Je suis le fils de Zamzam et de Safaa. Je suis le fils de celui qui a soulevai la pierre noire (rukn Hajar al-aswaad) avec l’aide de son manteau. Je suis le fils du meilleur homme qui ai orné les habits et qui ai effectué la circonvolution de la Kaabah (tawaf) et le Sa’ee. Je suis le fils du meilleur homme qui a effectué le Hajj et prononcé le Talbiyah. Je suis le fils de celui qui fut transporté la nuit sur le bouraq (coursier fantastique venu du Paradis) jusqu’au Masjid al Aqsa (durant l’ascension, Me’raj). Je suis le fils de celui qui fut emmené par l’Ange Gabriel jusqu’au Sidrat al Muntaha. Je suis le fils de celui qui s’est approché de son Maître et fut en attente (en référence à la nuit où le Saint Prophète [saww] est allé auprès d’Allah). Je suis le fils de celui qui était aussi proche que la mesure de deux arcs et encore moins l’Un face à l’autre. Je suis le fils de celui qui a conduit les anges des cieux durant les prières. Je suis le fils de celui à qui le Tout-Puissant a accordé la révélation de ce qu’Il a dévoilé.
Je suis le fils de celui qui a défendu le Messager d’Allah (saww) à Badr et à Hunayn et qui n’a jamais renié Allah même l’instant d’un battement de paupière. Je suis le fils du meilleur des croyants et du Sceau des prophètes, du dirigeant des musulmans et de la lumière de ceux qui ont effectué le jihad et du tueur des renégats et de ceux qui ont dévié du droit chemin. Je suis le fils du plus courageux et de celui qui possédait la détermination la plus ferme : tel était le père des petits-fils du Saint Prophète (saww), al-Hassan et al-Houssayn, tel était Ali Ibn Abu Talib (as).
Je suis le fils de Ali l’adoubé. Je suis le fils de Muhammad l’élu. Je suis le fils de Fatima al-Zahra (ahs) la maitresse des femmes des mondes et celui de Khadija al-Kubra. Je suis le fils de sidrat al Muntaha. Je suis le fils de l’arbre béni. Je suis le fils de Houssayn (as), celui qui fut massacré à Karbala. Je suis le fils de celui qui fut souillé par le sang et le sable mélangé. Je suis le fils de celui sur qui les jinns (génies) se lamentent dans l’obscurité de la nuit et pour qui les oiseaux dans le ciel pleurent. »
Lorsque le sermon arriva à ce stade, les pleurs et les lamentations des gens emplirent les lieux. Redoutant la dissension ou le début d’une révolte, Yazid ordonna au mu'ezzin d’entonner l’appel à la prière (athan). Ce dernier se leva et entonna :
« Allahu Akbar! »
Imam (as) dit : « Allah est Grand et le plus Miséricordieux et le plus Honorable et le plus Magnanime de tout ce dont j’ai peur et de ce que j’évite. »
Le crieur continua : « Ashadu an la ilaha illa-Allah! »
Imam continua : « Oui ! Nul doute que je suis témoin avec les autres qu’il n’y a point de divinité autre qu’Allah et nul autre Maître que Lui, et je rejette tout être dans le déni. »
L’homme appelant à la prière poursuivit : « Ashahadu anna Muhammadan rasul-Allah! »
Entendant cela, Imam (as) retira son turban de sa tête. Il se tourna vers le Mu'ezzin et lui dit :
« Je te demande au nom de Muhammad de garder le silence pendant un instant jusqu’à ce que je finisse de parler à cet homme. »
Puis il se tourna vers Yazid et lui demanda :
« L’honorable et le noble Messager d’Allah (swt) est-il ton grand-père ou le nôtre ? Si tu affirmes que c’est le tien alors toute cette assemblée sera témoin que tu es un menteur. Et si tu attestes que c’est mon grand-père alors pourquoi donc as-tu injustement assassiné d’une manière aussi tyrannique et piller sa richesse (ses enfants) et mené en captivité les femmes qui l’accompagnaient ? »
Après avoir dit cela, Imam (as) déchira son col et pleura. Puis il continua :
« Par Allah ! il n’y a personne autre que moi sur cette terre dont le grand-père fut le Saint Prophète de Dieu (saww). Pourquoi ces hommes ont-ils tué mon père aussi cruellement et nous ont arrêtés comme les Romains ? »
Puis il s’exclama :
« O Yazid ! Tu fais cela et après tu oses affirmer que Muhammad (saww) est le Prophète d’Allah (swt) et tu tournes ton visage vers la Qibla (pour les prières) ? Malheur à toi le jour du jugement lorsque mon Grand-père sera ton adversaire en colère contre toi ! »
Entendant cela, Yazid ordonna au Mu'ezzin de donner l’Iqamah pour les prières. Les gens commencèrent à murmurer et à s’agiter. Et un groupe de personnes fit la prière avec lui tandis que d’autres ne le firent pas pour finalement se disperser...!!!
« Comment penses-tu que le Saint Prophète (saww) réagirait en voyant l’état dans lequel nous sommes ? »
Tout le monde se mit à pleurer. Yazid ordonna à ce que les liens soient coupés. Les captifs furent ensuite alignés sur les escaliers de la mosquée (la Mosquée des Omeyyades) selon la coutume locale et les têtes sacrées des martyrs furent placés devant Yazid. Il se tourna ensuite vers al-Nu’man Ibn Bashir et dit :
« Louange à Allah qui l’a tué [en parlant d’Imam Houssayn (as)]. »
Al-Nu’man dit :
« Le commandeur des croyants Mu’awiyah a toujours été contre le fait de le tuer. »
Yazid rétorqua :
« Cela c’était avant qu’il se rebelle. S’il s’était rebellé contre le commandeur des croyants [Mu’awiyah], il l’aurait tué lui aussi. »
Yazid se tourna vers al-Sajjad (as) et lui demanda :
« Comment, toi Ali, considère ce qu’Allah a fait à ton père al-Houssayn ? »
Imam Sajjad (as) répondit :
« Je vois le décret d'Allah, l’Unique et le Seul Dieu, le plus Éxalté, avant la création des cieux et de la terre. »
Yazid consultat son entourage sur le sort d’Imam Sajjad (as). Il lui suggéra de le tuer. Imam al-Sajjad, Zayn al-’Abidin (as), dit alors:
« Ô Yazid! Ces hommes t’ont suggéré de faire le contraire de ce que la cour de Pharaon a conseillé à Pharaon en disant : « accorde lui et son frère un répit. » Ces gens qui te conseillent de nous tuer ont de bonnes raisons pour cela. »
Yazid demanda alors : « Pourquoi et quelles seraient ces raisons ? »
Imam (as) répondit :
« Ils étaient [la cour de Pharaon] les fils de femmes sobres alors que ceux-ci sont les enfants de femmes impudiques. Personne, hormis des enfants illégitimes, ne souhaiterait la mort des Prophètes et de leurs progénitures. »
En entendant cela, Yazid baissa la tête (par honte) et resta contemplatif pendant un petit moment. Dans le Kitabe Hawiay, on raconte que Yazid but du vin et en aspergea sur la tête bénie d’Imam Houssayn (as). Son épouse, Hind, se leva alors et nettoya la tête et le parfuma avec de l’eau de rose. La nuit, en rêve, elle vit la « Maitresse des femmes des mondes », Sayyeda Fatema Zahra (ahs) et lui présenta ses excuses pour ce qu’on avait fait subir à la tête de son fils en sa présence. Shaikh Mufid raconte que Yazid se tourna ensuite vers Imam Zaynoul Abidine (as) et lui dit :
« Ton père a refusé toute relation avec moi et a refusé de reconnaître mon droit. Il a par ailleurs contesté le royaume. Et donc tu vois ce qu’Allah lui a fait subir. »
Imam (as) a répondit :
« Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah » (Surah al-Hadeed, 57:22).
Yazid se tourna vers son fils Khalid et lui demanda de répondre mais il refusa de s’exécuter. Yazid lui-même rétorqua : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. » (Surah ash-Shura, 42:30.)
Imam Sajjad (as) répondit :
« Sache que ce verset ne fait pas référence à nous. Ce qui a été révélé en notre honneur est la chose suivante : "Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah, afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n’exultiez pour ce qu’Il vous a donné." (Surah al-Hadeed, 57:22-23.) Nous sommes ceux qui ne regrettent pas ce qui est advenu indépendamment de notre volonté et nous ne sommes pas non plus de ceux qui se réjouissent de ce qui nous est donné. »
On raconte dans Manaqib et d’autres livres d’histoire que Yazid s’est tourné vers Sayyada Zaynab (ahs) afin de l’inciter à prendre la parole. Mais elle fit un signe vers Imam Sajjad (as) en disant : « Il est notre maître et l’orateur de notre communauté. »
Imam Sajjad (as) dit alors : « Ne place pas la cupidité et la vénalité dans ton cœur à notre égard ; vous pourriez nous récompenser et nous pourrions vous honorer ; vous pourriez nous opprimer alors que nous pourrions éloigner de vous l’oppression. Allah est témoin que nous ne vous aimons pas et même que nous ne vous méprisons pas parce que vous ne nous aimez pas. »
Yazid dit alors : « Ô fils ! Tu dis vrai. Ton père et ton grand-père ont plutôt voulu acquérir la souveraineté. Louange à Allah qui les a tués et répandus leur sang. »
Imam Répondit : « La prophétie et l’imamat ont toujours été décrétés pour nos pères et nos ancêtres bien avant que tu sois né. »
On relate dans Biharul Anwar, tout comme l’auteur de Manaqib et d’autres le raconte, que Yazid ordonna qu’un pupitre soit préparé. Il appela ensuite un orateur. Il lui ordonna d’insulter Imam Houssayn (as) et Imam Ali (as) et de rendre compte de leurs actes devant l’assemblée. L’orateur avança vers le pupitre, pria et fit l’éloge d’Allah et insultât abondamment Imam Ali (as) et Imam Houssayn (as). Il continua en louant Mu'awiyah et Yazid, leur attribuant de nombreuses bonnes actions avant que Imam Zaynoul Abidine (as) l’interpelle vivement :
« Ô toi l’orateur ! Malheur à toi ! Tu as acheté la colère du Créateur en échange du plaisir de la créature. Tu auras ta place en Enfer. »
Il se tourna ensuite vers Yazid et dit :
« Me permets-tu d’aller à ce pupitre pour délivrer un discours pour le plaisir d’Allah le Grand qui apportera de bonnes récompenses aux gens dans l’assemblée ? »
Yazid refusa mais l’assemblée insista disant :
« Permets-lui de parler, peut-être apprendrons-nous quelque chose d’utile de sa part. »
Yazid répondit :
« Si je lui permets de s’exprimer il n’arrêtera pas avant de m’avoir humilié et la descendance d’Abou Sufyan. »
Son fils, Mu’awiyah, dit alors :
« O père. Que pourrait bien faire son sermon ? »
Yazid répondit :
« Il descend d’une famille qui a hérité du savoir et de l’éloquence, nourri depuis l’enfance par la sagesse en même temps que le lait. Et je crains que son sermon ne puisse engendrer la mutinerie et la révolte contre nous. »
Mais devant l’insistance croissante de l’assemblée, Yazid céda et autorisa Imam Sajjad (as) à prendre la parole.
« Louange à Allah qui n’a pas été engendré et l’Éternel qui n’a pas de fin. Il est le Premier dont le commencement n’a point de commencement et l’Ultime dont la fin n’a pas de fin. Tout est destiné à périr à part Lui. Il mesure les jours et les nuits et Il prépare les destinées. Béni soit Allah, l’Omnipotent et l’Omniscient. »
Imam continua ensuite :
« Ô vous les gens ! Allah nous a fait le don de six choses et nous a accordé sept faveurs. Allah nous a accordé le savoir, la patience, la mansuétude, l’éloquence, le courage et l’amour à notre égard dans le cœur des croyants. Et nous avons été honorés par le fait que le Prophète ayant autorité est des nôtres, son Vice-gérant est des nôtres, de même que le maître des martyrs (Hamza) et Ja’far, celui qui vole dans le Paradis tous comme les deux Sibtain (les deux Maîtres de la Jeunesse du Paradis) de cette nation sont des nôtres, tout comme le Mahdi (as) qui sera le pourfendeur de Dajjal.
O vous les gens ! Ceux qui me reconnaissent savent qui je suis et quant à ceux qui ne me connaissent pas, permettez-moi de leur dire qui je suis et de quelles lignée et ascendance je suis.
O vous les gens ! Je suis le fils de la Mecque et de Mina. Je suis le fils de Zamzam et de Safaa. Je suis le fils de celui qui a soulevai la pierre noire (rukn Hajar al-aswaad) avec l’aide de son manteau. Je suis le fils du meilleur homme qui ai orné les habits et qui ai effectué la circonvolution de la Kaabah (tawaf) et le Sa’ee. Je suis le fils du meilleur homme qui a effectué le Hajj et prononcé le Talbiyah. Je suis le fils de celui qui fut transporté la nuit sur le bouraq (coursier fantastique venu du Paradis) jusqu’au Masjid al Aqsa (durant l’ascension, Me’raj). Je suis le fils de celui qui fut emmené par l’Ange Gabriel jusqu’au Sidrat al Muntaha. Je suis le fils de celui qui s’est approché de son Maître et fut en attente (en référence à la nuit où le Saint Prophète [saww] est allé auprès d’Allah). Je suis le fils de celui qui était aussi proche que la mesure de deux arcs et encore moins l’Un face à l’autre. Je suis le fils de celui qui a conduit les anges des cieux durant les prières. Je suis le fils de celui à qui le Tout-Puissant a accordé la révélation de ce qu’Il a dévoilé.
Je suis le fils de celui qui a défendu le Messager d’Allah (saww) à Badr et à Hunayn et qui n’a jamais renié Allah même l’instant d’un battement de paupière. Je suis le fils du meilleur des croyants et du Sceau des prophètes, du dirigeant des musulmans et de la lumière de ceux qui ont effectué le jihad et du tueur des renégats et de ceux qui ont dévié du droit chemin. Je suis le fils du plus courageux et de celui qui possédait la détermination la plus ferme : tel était le père des petits-fils du Saint Prophète (saww), al-Hassan et al-Houssayn, tel était Ali Ibn Abu Talib (as).
Je suis le fils de Ali l’adoubé. Je suis le fils de Muhammad l’élu. Je suis le fils de Fatima al-Zahra (ahs) la maitresse des femmes des mondes et celui de Khadija al-Kubra. Je suis le fils de sidrat al Muntaha. Je suis le fils de l’arbre béni. Je suis le fils de Houssayn (as), celui qui fut massacré à Karbala. Je suis le fils de celui qui fut souillé par le sang et le sable mélangé. Je suis le fils de celui sur qui les jinns (génies) se lamentent dans l’obscurité de la nuit et pour qui les oiseaux dans le ciel pleurent. »
Lorsque le sermon arriva à ce stade, les pleurs et les lamentations des gens emplirent les lieux. Redoutant la dissension ou le début d’une révolte, Yazid ordonna au mu'ezzin d’entonner l’appel à la prière (athan). Ce dernier se leva et entonna :
« Allahu Akbar! »
Imam (as) dit : « Allah est Grand et le plus Miséricordieux et le plus Honorable et le plus Magnanime de tout ce dont j’ai peur et de ce que j’évite. »
Le crieur continua : « Ashadu an la ilaha illa-Allah! »
Imam continua : « Oui ! Nul doute que je suis témoin avec les autres qu’il n’y a point de divinité autre qu’Allah et nul autre Maître que Lui, et je rejette tout être dans le déni. »
L’homme appelant à la prière poursuivit : « Ashahadu anna Muhammadan rasul-Allah! »
Entendant cela, Imam (as) retira son turban de sa tête. Il se tourna vers le Mu'ezzin et lui dit :
« Je te demande au nom de Muhammad de garder le silence pendant un instant jusqu’à ce que je finisse de parler à cet homme. »
Puis il se tourna vers Yazid et lui demanda :
« L’honorable et le noble Messager d’Allah (swt) est-il ton grand-père ou le nôtre ? Si tu affirmes que c’est le tien alors toute cette assemblée sera témoin que tu es un menteur. Et si tu attestes que c’est mon grand-père alors pourquoi donc as-tu injustement assassiné d’une manière aussi tyrannique et piller sa richesse (ses enfants) et mené en captivité les femmes qui l’accompagnaient ? »
Après avoir dit cela, Imam (as) déchira son col et pleura. Puis il continua :
« Par Allah ! il n’y a personne autre que moi sur cette terre dont le grand-père fut le Saint Prophète de Dieu (saww). Pourquoi ces hommes ont-ils tué mon père aussi cruellement et nous ont arrêtés comme les Romains ? »
Puis il s’exclama :
« O Yazid ! Tu fais cela et après tu oses affirmer que Muhammad (saww) est le Prophète d’Allah (swt) et tu tournes ton visage vers la Qibla (pour les prières) ? Malheur à toi le jour du jugement lorsque mon Grand-père sera ton adversaire en colère contre toi ! »
Entendant cela, Yazid ordonna au Mu'ezzin de donner l’Iqamah pour les prières. Les gens commencèrent à murmurer et à s’agiter. Et un groupe de personnes fit la prière avec lui tandis que d’autres ne le firent pas pour finalement se disperser...!!!
***************************
Le cachot était plongé dans l'obscurité. Pourtant au dehors, brillait un soleil éblouissant. L'Imam Ali Zayn Abidine priait, le front posé sur le sol. Les autres survivants de la Famille du Prophète aussi priaient, dans les ténèbres de la prison. Zaynab priait assise, tant ses forces avaient décliné. La nourriture était si mesurée qu'elle laissait sa maigre part aux enfants, se contentant pour elle-même d'un peu d'eau. Elle était trop faible maintenant pour tenir debout.
Les heures passaient. Les prisonniers priaient toujours. Ils n'interrompaient leurs actes de dévotion que pour pleurer amèrement au souvenir des êtres chers qu'ils avaient perdus à Karbala. Dehors la nuit avait succédé au jour, mais qu'est-ce que cela changeait dans la nuit du cachot ?
A chaque du (appel à la prière) Sayida Roqaya as étendait le tapis de prière de L'Imam Al Hossein (as) et attendait son arrivée. . Mais il ne venait jamais .. donc elle restait assise sur le tapis de prière ne laissant personne le toucher car il appartenait à son père chéri. .
Épuisée par la faim, la soif et la fatigue, elle s'assoupit. . Se pencha tout doucement en somnolant et s'endormi sur le tapis de prière de son père.... ? et c'est à ce moment qu'elle vit en songe son père chéri et tant aimé L'Imam Al Hossein (as)
Un cri et des pleurs redoublés attirèrent Zaynab près de Roqaya.
- Ma tante! Dans mon rêve j'ai vu mon père! Je ne l'avais pas vu depuis qu'il m'a quitté, ce jour horrible... Alors je lui ai tout raconté. Tout ce que nous avons enduré jusqu'à aujourd'hui. Il m'a dit : "Roqaya, tes souffrances ont assez duré! Roqaya, ma fille chérie, je suis venu te chercher!"
Roqaya éclata en sanglots. Alors toutes les femmes, et les enfants aussi se mirent à sangloter. Yazid, qui fesait sa sieste à ce moment-là se réveilla dù aux pleurs et sanglots de la famille prophétique plus précisément Roqaya, il demanda ce qui se passait. Des gardes lui dirent que Roqaya, la fille de l'Imam Hussein voulait voir son père. Yazid donna des ordres.
"Envoyer lui la tête De Son Père pour qu'elle s'en divertisse "
Des gardes entrèrent bientôt dans le cachot. L'un d'eux portait un plateau d'argent recouvert d'une étoffe de soie. Le garde déposa le plateau devant Roqaya.
Elle pensait qu'on lui apportait a manger..
Elle dit :
-Tante Zaynab, dis lui que je ne veux pas manger, je veut mon Père.
Il retira l'étoffe. La torche qu'il brandissait éclaira la tête de l'Imam Hussein.
Roqaya s'empara de la tête de son père. Elle la serra contre elle, l'embrassant comme elle l'avait embrassée des milliers de fois quand il était vivant. Elle lui dit père qui a tranché ta Noble Tête ? Père qui m'a rendu orpheline alors que je suis toute petite. .
Père si tu voyais ce qu'ils ont fait à ta petite Roqaya, Père ils m'ont frappé et je t'appelais à chaque fois pour que tu vienne me protéger. .
Elle resta crier PÈRE ! PÈRE ! PEÈÈÈRE !!!
Au bout d'un moment ses sanglots se calmèrent.
L'imam Ali Zayn Al Abidine (as) dit a Sayida Zaynab :
-"Ma tante, relève ma soeur Roqaya de sur la tête de mon Père..
Sayida Zaynab lui dit :
-"O Ali, laisse la en profiter, il lui manque énormément et sa douleur est forte ...!!!
L'imam lui dit :
-Ma Tante Zaynab ma soeur Roqaya vient de rendre l'âme sur la tête de mon Père..
Était ce possible ?? Elle venait de lui parler...
Zaynab s'approcha de Roqaya qui était immobile, recroquevillée autour de la relique de l'Imam.
- Roqaya ma fille, ne reste pas ainsi courbée sur la tête de ton père.
Roqaya ne répondait pas.
Zaynab voulut secouer doucement l'épaule de l'enfant. Mais Roqaya avait cessé de vivre. Son père tant aimé avait tenu la promesse qu'il lui avait faite en rêve. Maintenant elle était avec lui, au Paradis.
Tous se mirent a sangloter
Les rapports de sa police ne laissaient pas de préoccuper Yazid. Trop de gens murmuraient contre lui. Trop de rumeurs circulaient à propos du sort cruel qu'il avait infligé à la Famille du Prophète. Des femmes allaient même jusqu'à traiter de lâches leurs maris parce qu'ils ne s'opposaient pas au tyran.
Yazid avait perdu le sommeil. Il craignait maintenant sérieusement d'être renversé. Malgré presque cinquante ans de présence omeyyade, malgré un quart de siècle de pouvoir absolu, aux mains de son père d'abord, ensuite entre .les siennes, malgré tous les efforts déployés pour inculquer aux masses la haine de la Famille du Prophète, d'Ali, de Hassan, de Hussein, malgré la crainte, à défaut d'amour; qu'éprouvaient les gens pour les descendants d'Abou Soufiane, malgré tout cela, dans son fief de Damas, Yazid tremblait pour son trône!
Alors il décida de faire sortir de prison les survivants du massacre. Il affirma publiquement qu'on l'avait trompé, que Hussein n'était pas aussi rebelle qu'on le lui avait dit. Il jura que jamais il n'avait ordonné qu'on tue le petit-fils du Prophète sawas, et que si lui, Yazid, avait été présent à Karbala, il n'aurait pas permis qu'on lui fasse ce qu'on lui avait fait. Il offrit à Ali Zayn Abidine, à Zaynab, à Koulsoum, à toutes et à tous de leur donner tout ce qu'ils pourraient souhaiter. La seule chose qu'Ali Zayn Abidine et les Gens de la Maison du Prophète demandèrent fut qu'on leur restitue les pauvres biens qu'on leur avait volés. Ils emportèrent avec eux ces reliques, et aussi les tètes des Martyrs.
Voyageant de nuit, et accompagnés d'une escorte qui éloignait d'eux tous les importuns, ils revinrent sur le lieu du Sacrifice, dans la plaine de Karbala. Ils enterrèrent les têtes auprès des corps des Martyrs. Des pasteurs nomades avaient vaguement recouvert de sable les cadavres mutilés, et un Compagnon du Saint Prophète, Jaber fils d'Abdallah Ansari, leur avait donné une véritable sépulture.
L'Imam Ali Zayn Abidine, et les femmes et les enfants de la Famille du Prophète, regagnèrent ensuite Médine. Ils y arrivèrent le 8 du mois de Rabioul-Awwal de l'an 61 de l'hégire... Médine qu'ils avaient quittée six mois et demi plus tôt, le 28 Rajab de l'an 60, derrière l'Imam Hussein.
#Moharam_Achoura
Le cachot était plongé dans l'obscurité. Pourtant au dehors, brillait un soleil éblouissant. L'Imam Ali Zayn Abidine priait, le front posé sur le sol. Les autres survivants de la Famille du Prophète aussi priaient, dans les ténèbres de la prison. Zaynab priait assise, tant ses forces avaient décliné. La nourriture était si mesurée qu'elle laissait sa maigre part aux enfants, se contentant pour elle-même d'un peu d'eau. Elle était trop faible maintenant pour tenir debout.
Les heures passaient. Les prisonniers priaient toujours. Ils n'interrompaient leurs actes de dévotion que pour pleurer amèrement au souvenir des êtres chers qu'ils avaient perdus à Karbala. Dehors la nuit avait succédé au jour, mais qu'est-ce que cela changeait dans la nuit du cachot ?
A chaque du (appel à la prière) Sayida Roqaya as étendait le tapis de prière de L'Imam Al Hossein (as) et attendait son arrivée. . Mais il ne venait jamais .. donc elle restait assise sur le tapis de prière ne laissant personne le toucher car il appartenait à son père chéri. .
Épuisée par la faim, la soif et la fatigue, elle s'assoupit. . Se pencha tout doucement en somnolant et s'endormi sur le tapis de prière de son père.... ? et c'est à ce moment qu'elle vit en songe son père chéri et tant aimé L'Imam Al Hossein (as)
Un cri et des pleurs redoublés attirèrent Zaynab près de Roqaya.
- Ma tante! Dans mon rêve j'ai vu mon père! Je ne l'avais pas vu depuis qu'il m'a quitté, ce jour horrible... Alors je lui ai tout raconté. Tout ce que nous avons enduré jusqu'à aujourd'hui. Il m'a dit : "Roqaya, tes souffrances ont assez duré! Roqaya, ma fille chérie, je suis venu te chercher!"
Roqaya éclata en sanglots. Alors toutes les femmes, et les enfants aussi se mirent à sangloter. Yazid, qui fesait sa sieste à ce moment-là se réveilla dù aux pleurs et sanglots de la famille prophétique plus précisément Roqaya, il demanda ce qui se passait. Des gardes lui dirent que Roqaya, la fille de l'Imam Hussein voulait voir son père. Yazid donna des ordres.
"Envoyer lui la tête De Son Père pour qu'elle s'en divertisse "
Des gardes entrèrent bientôt dans le cachot. L'un d'eux portait un plateau d'argent recouvert d'une étoffe de soie. Le garde déposa le plateau devant Roqaya.
Elle pensait qu'on lui apportait a manger..
Elle dit :
-Tante Zaynab, dis lui que je ne veux pas manger, je veut mon Père.
Il retira l'étoffe. La torche qu'il brandissait éclaira la tête de l'Imam Hussein.
Roqaya s'empara de la tête de son père. Elle la serra contre elle, l'embrassant comme elle l'avait embrassée des milliers de fois quand il était vivant. Elle lui dit père qui a tranché ta Noble Tête ? Père qui m'a rendu orpheline alors que je suis toute petite. .
Père si tu voyais ce qu'ils ont fait à ta petite Roqaya, Père ils m'ont frappé et je t'appelais à chaque fois pour que tu vienne me protéger. .
Elle resta crier PÈRE ! PÈRE ! PEÈÈÈRE !!!
Au bout d'un moment ses sanglots se calmèrent.
L'imam Ali Zayn Al Abidine (as) dit a Sayida Zaynab :
-"Ma tante, relève ma soeur Roqaya de sur la tête de mon Père..
Sayida Zaynab lui dit :
-"O Ali, laisse la en profiter, il lui manque énormément et sa douleur est forte ...!!!
L'imam lui dit :
-Ma Tante Zaynab ma soeur Roqaya vient de rendre l'âme sur la tête de mon Père..
Était ce possible ?? Elle venait de lui parler...
Zaynab s'approcha de Roqaya qui était immobile, recroquevillée autour de la relique de l'Imam.
- Roqaya ma fille, ne reste pas ainsi courbée sur la tête de ton père.
Roqaya ne répondait pas.
Zaynab voulut secouer doucement l'épaule de l'enfant. Mais Roqaya avait cessé de vivre. Son père tant aimé avait tenu la promesse qu'il lui avait faite en rêve. Maintenant elle était avec lui, au Paradis.
Tous se mirent a sangloter
Les rapports de sa police ne laissaient pas de préoccuper Yazid. Trop de gens murmuraient contre lui. Trop de rumeurs circulaient à propos du sort cruel qu'il avait infligé à la Famille du Prophète. Des femmes allaient même jusqu'à traiter de lâches leurs maris parce qu'ils ne s'opposaient pas au tyran.
Yazid avait perdu le sommeil. Il craignait maintenant sérieusement d'être renversé. Malgré presque cinquante ans de présence omeyyade, malgré un quart de siècle de pouvoir absolu, aux mains de son père d'abord, ensuite entre .les siennes, malgré tous les efforts déployés pour inculquer aux masses la haine de la Famille du Prophète, d'Ali, de Hassan, de Hussein, malgré la crainte, à défaut d'amour; qu'éprouvaient les gens pour les descendants d'Abou Soufiane, malgré tout cela, dans son fief de Damas, Yazid tremblait pour son trône!
Alors il décida de faire sortir de prison les survivants du massacre. Il affirma publiquement qu'on l'avait trompé, que Hussein n'était pas aussi rebelle qu'on le lui avait dit. Il jura que jamais il n'avait ordonné qu'on tue le petit-fils du Prophète sawas, et que si lui, Yazid, avait été présent à Karbala, il n'aurait pas permis qu'on lui fasse ce qu'on lui avait fait. Il offrit à Ali Zayn Abidine, à Zaynab, à Koulsoum, à toutes et à tous de leur donner tout ce qu'ils pourraient souhaiter. La seule chose qu'Ali Zayn Abidine et les Gens de la Maison du Prophète demandèrent fut qu'on leur restitue les pauvres biens qu'on leur avait volés. Ils emportèrent avec eux ces reliques, et aussi les tètes des Martyrs.
Voyageant de nuit, et accompagnés d'une escorte qui éloignait d'eux tous les importuns, ils revinrent sur le lieu du Sacrifice, dans la plaine de Karbala. Ils enterrèrent les têtes auprès des corps des Martyrs. Des pasteurs nomades avaient vaguement recouvert de sable les cadavres mutilés, et un Compagnon du Saint Prophète, Jaber fils d'Abdallah Ansari, leur avait donné une véritable sépulture.
L'Imam Ali Zayn Abidine, et les femmes et les enfants de la Famille du Prophète, regagnèrent ensuite Médine. Ils y arrivèrent le 8 du mois de Rabioul-Awwal de l'an 61 de l'hégire... Médine qu'ils avaient quittée six mois et demi plus tôt, le 28 Rajab de l'an 60, derrière l'Imam Hussein.
#Moharam_Achoura
ALLAHOUUU AKBARRR !!!!!!!!