« Cette nuit, le Messager de Dieu(s) devait
la passer auprès de ‘Aïcha ra. Il(s) posa son
manteau et ses chaussures au pied du lit et se
coucha auprès d’elle. Il attendit qu’elle se fût
endormie pour se lever sans bruit, s’habiller,
se rechausser et sortir discrètement.
‘Aïcha avait l’habitude de voir le Prophète
Mohammed(s) se lever au milieu de la nuit
pour se consacrer à des pratiques religieuses
dans un coin de la pièce. C’était la première
fois qu’elle le voyait sortir dehors au cours
d’une nuit chez elle. Des soupçons lui vinrent
à l’esprit. Elle s’habilla en hâte et suivit le
Prophète(s) comme une ombre.
Elle le vit se diriger sans détour vers un
lieu planté d’arbres, situé à proximité de
Médine et dont on avait fait un cimetiere (qui deviendra al-Baqî‘).
Il s’arrêta en un endroit. . Elle le vit lever les
mains vers le ciel à trois reprises puis repartir
dans une autre direction.
Elle continua à le suivre. Le Prophète(S)
accéléra le pas. Il se mit à
courir, elle se mit à courir derrière lui.
Puis le Prophète (s) prit le chemin du retour.
Le devançant comme l’éclair, ‘Aïcha arriva
avant lui et se coucha comme si de rien
n’était. Lorsque le Prophète s entra dans la
pièce, il entendit sa respiration précipitée. Il
lui demanda :
« ‘Aïcha ! Pourquoi respires-tu avec effort ? »
« Ce n’est rien, ô Envoyé de Dieu ! »
« Dis-le moi, sans quoi Dieu ne me laissera pas
dans l’ignorance ! »
« Ô Envoyé de Dieu ! J’étais encore éveillée
lorsque tu es sorti. J’ai voulu savoir où tu allais à
cette heure de la nuit. Je suis sortie derrière toi et
je t’ai observé pendant tout ce temps. »
« Ainsi, cette silhouette que j’ai aperçue au retour,
c’était toi ?! »
« Oui ! Ô Messager de Dieu ! »
« Eh bien ! Si je suis allé au « Baqî‘ » cette nuit,
c’est parce que l’Ange Gabriel, l’Ange de Dieu,
m’a appelé et je lui ai
répondu. Te croyant endormie, je n’ai pas voulu
te réveiller et te dire qu’il me fallait être seul pour
écouter la Révélation divine. alors je suis sorti de la pièce
sans bruit. L’Ange de Dieu m’a ordonné de me
rendre à al-Baqî‘ et d’invoquer la Miséricorde
divine pour ceux qui y sont enterrés. »
« Ô Messager de Dieu, si je veux, moi, invoquer
la Miséricorde de Dieu pour les défunts que dois je
dire ? » lui demanda-t-elle alors.
« Dis ceci :
« Que la Paix soit sur vous, ô habitants
de ces lieux croyants et musulmans !
Que Dieu fasse miséricorde
à ceux qui nous ont précédés
et à ceux qui viendront après nous !
Nous vous rejoindrons, si Dieu le veut. » »
Tiré de Qussas al-Abrâr
de Shahîd Motaharî, N°109 pp199-201